Billet invité.
CHOMAGE EN HAUSSE, LE COURS DE l’OR AUSSI
Le vote attendu du plan de relance américain par le Sénat et l’annonce des nouvelles mesures de sauvetage des banques par le Trésor US, dès lundi, sont espérés comme le Messie dans le monde entier. Car, bien que chacun des pays atteints de plein fouet par la crise financière essaye d’y faire face de son côté, dans le désordre et sans trop de succès jusqu’à maintenant, la compréhension qu’il n’y aura d’autre solution que mondiale grandit et s’impose. Que c’est aux USA, à l’épicentre de la crise, de peser dorénavant de tout leur poids. Et qu’il sera toujours temps, ensuite, de panser les plaies, longuement, et de préparer l’avenir, si possible plus rapidement.
L’ampleur des suppressions d’emploi, de la baisse de l’activité ou des commandes démontre en effet qu’il n’est plus possible de continuer à prendre son temps et de vivre au rythme des arbitrages du Sénat américain, des mesures d’urgence au coup par coup, ou bien encore des plans successifs. D’où le coup de semonce peu diplomatique à l’égard de ce dernier de Barack Obama, et l’attente. D’où, également, l’article de Martin Wolf dans le Financial Times, mon étonnant bréviaire depuis peu, fondant tous ses espoirs sur l’administration Obama devant l’impuissance britannique et la chute inexorable de la livre sterling.
Pour une fois, toutefois, je dois provisoirement quitter le monde de la finance et des banques pour celui du travail et de l’emploi.
Aux USA, 598.000 emplois ont disparu en janvier (après correction des variations saisonnières). Réactives comme elles savent l’être dans ce domaine, les entreprises américaines licencient à tour de bras, dans tous les domaines d’activité. La tendance est à la suppression d’un demi million d’emplois par mois. A l’autre bout du monde et de la chaîne financière, en Chine, plus de 20 millions de travailleurs migrants (ces émigrés de l’intérieur des pays émergents) sont désormais sans travail et rentrent forcés et contraints dans leurs campagnes et au royaume de la misère. En Russie, prise dans l’étau de la crise économique, entre la chute du rouble et celle du pétrole, les autorités se préparent à leur manière généralement expéditive à des troubles sociaux. Au Canada, 129.000 emplois ont disparu en janvier, du jamais vu depuis 30 ans. Les mesures de chômage partiel lancées par de nombreuses grandes entreprises de l’industrie allemande, Daimler, Volkswagen ou BASF, se poursuivent et ont concerné 290.600 salariés en janvier, selon le pointage mensuel de l’Agence fédérale pour l’emploi (BA). Le chômage a en Espagne atteint un niveau record depuis 12 ans, en janvier, avec 3,3 millions de demandeurs d’emplois et le taux le plus élevé de l’Union européenne.
Quand ce ne sont pas les statistiques de l’emploi qui défrayent la chronique, ce sont celles de la production qui prennent le relais. Oubliées déjà, les nouvelles désastreuses de l’industrie automobile. Place à celles de l’industrie électronique, sur laquelle tous les espoirs de croissance reposaient. Les principales multinationales de l’électronique japonaises (Sony, Panasonic, Hitachi, Toshiba, NEC, Canon et Sharp) vont sacrifier 66.000 salariés, victimes collatérales de la hausse du yen et des pertes financières prévisionnelles pour l’exercice en cours de leurs entreprises. La production industrielle allemande a reculé de 4,6% en décembre sur un mois, selon des données publiées vendredi dernier. De décembre 2007 à décembre 2008, cette même production a affiché un recul cumulé de 7,5%, selon un communiqué du ministère de l’Economie. Les carnets de commande sont sur la même tendance, augurant mal des choses. En Grande-Bretagne, la production industrielle et manufacturière a diminué de 1,7% sur le mois en décembre, pour chuter de 9,4% sur un an, selon les statistiques de l’Office des statistiques nationales (ONS).
Si l’on prend la situation sous l’angle de la consommation, les données ne sont pas meilleures. Selon la Fed, l’encours des crédits à la consommation aux USA a reculé en décembre de 3,1% en rythme annuel, enregistrant son troisième mois consécutif de baisse. Ce n’était pas arrivé depuis 27 ans. La détérioration de la situation de l’économie brésilienne, en plein boom avant la crise, est due à la chute drastique du crédit au cours du dernier trimestre 2008, qui a atteint les classes moyennes brésiliennes, très friandes de crédit à la consommation. Cela a entraîné une baisse vertigineuse de la demande interne, un des moteurs de la croissance avec l’exportation agro-alimentaire.
Toutes ces informations, faut-il le préciser, ont été publiées dans les seules et dernières 48 heures sur les fils des agences de presse.
Qui s’étonnera, dans ces conditions alarmantes, que l’or redevienne au galop une valeur refuge, sachant qu’il n’y en aura pas pour tout le monde ? Vendredi, le métal jaune a terminé à 913 dollars l’once sur le London Bullion Exchange. Les prix de l’or devraient dans les trois prochains mois se situer autour de 1.000 dollars l’once, selon Goldman Sachs. Les projections ne faisaient précédemment état que de cours à hauteur de 700 dollars l’once. L’or fait en effet office de « monnaie de dernier recours », dans un environnement où des banqueroutes d’Etats sont redoutées. Une corrélation étroite unit en règle générale la valeur du dollar et le prix de l’or, mais celle-ci a largement disparu en raison du risque financier accru que, d’après les analystes, les Etats représentent désormais. Ce n’est pas fini. Les Etats sont les prêteurs en dernier recours, l’or la monnaie en dernier recours, who’s next ?
24 réponses à “L’actualité de la crise : Chômage en hausse, le cours de l’or aussi, par François Leclerc”
En avant première et en provenance du Wall Street Journal et du New York Times :
L’Etat américain aurait renoncé à nationaliser des banques et à créer une bad bank. Le plan finalement envisagé, qui doit être annoncé lundi prochain, impliquerait la Fed, Fannie Mae et Freddie Mac (organismes de refinancement hypothécaire), ainsi que l’organisme fédéral d’assurance des dépôts bancaires (FDIC).
Il s’agirait d’étendre un programme annoncé en novembre dernier par la Fed et le Trésor, prévoyant que la Fed prête à des investisseurs institutionnels afin qu’ils achètent des titres permettant à des organismes de crédit à la consommation de se refinancer.Il pourrait dorénavant être étendu, afin d’inciter des investisseurs à acheter aux banques des actifs douteux, le gouvernement les garantissant afin de limiter leurs pertes en cas de dépréciation de ces titres.
L’avantage de ce plan est qu’il n’obligerait pas le gouvernement à aller à nouveau devant le Congrès, la Fed le finançant pour la plus grande part.
Le secteur bancaire devrait également bénéficier d’injections de capitaux publics, mais avec des conditions plus draconiennes que sous l’égide de Henry Paulson, le précédent secrétaire au Trésor.
François Leclerc écrit dans son billet:
« »Le vote attendu du plan de relance américain par le Sénat et l’annonce des nouvelles mesures de sauvetage des banques par le Trésor US, dès lundi, sont espérés comme le Messie dans le monde entier. Car, bien que chacun des pays atteints de plein fouet par la crise financière essaye d’y faire face de son côté, dans le désordre et sans trop de succès jusqu’à maintenant, la compréhension qu’il n’y aura d’autre solution que mondiale grandit et s’impose. Que c’est aux USA, à l’épicentre de la crise, de peser dorénavant de tout leur poids. Et qu’il sera toujours temps, ensuite, de panser les plaies, longuement, et de préparer l’avenir, si possible plus rapidement » »
La crise est en train de montrer des pays qui étaient conditionnés et déformés par la « prothèse » mondialiste imposée sans l’annoncer depuis environ 25 ans (époque mensongère initiée par le tandem Thatcher-Reagan). Cette « prothèse » mondialiste a volé en éclats et laisse des infirmes, des « déboussolés », des structures affablies, des réflexes devenus enconbrants dictés par un mental qui paraît atrophié, ce qui gêne à prendre les décisions et surout à faire l’inventaire d’urgence de ce chacun des pays et des régions pourraient revaloriser pour se soustraire le plus sainement possible aux artifices et aux conditionnements apparus pendant toute cette période en trompe l’œil de mondialisation forcée.
Bien sûr, voilà le résultat qui pourrait devenir fatal, car:
« la compréhension qu’il n’y aura d’autre solution que mondiale grandit et s’impose »…
On a envie de dire: le tour est joué (ou est en train de se jouer).
Évidemment je souhaite me tromper. Mais ne nous mettons pas en situation où l’on pourrait nous pousser encore plus sous couvert « de se sortir de la crise », d’abandonner nos dernières possibilités de cultiver chez nous (et chaque pays et régions peuvent le faire avec leurs spécificités propres) les outils et les instruments de notre créativité, d’un niveau de vie optimal, selon les ressources les plus adaptées offertes par notre environnement géogarphique, historique et humain, et notre science dans tel ou tel contexte.
Si nous ne retrouvons pas les éléments naturels et normaux de mise en valeur et en situation opérationnelle de nos moyens économiques industriels, agricoles et maritimes à notre portée pour retrouver, d’une manière ou d’une autre, une activité économique et productrice un minimum efficace, je le concède après une période (de quelle durée?) d’urgence et de « test » à différents niveaux, et bien il ne nous restera plus qu’à embarquer dans les wagons à bestiaux du mondialisme pour la destination qu’on imagine… Tel est l’enjeu actuel.
@ Rumbo
Je souhaitais pour ma part dire qu’il allait falloir se mettre d’accord, entre Etats, sur les grandes lignes d’un plan global, et que chacun ne pouvait pas improviser de son côté sans se soucier de ce que les autres faisaient. Les USA ont en effet exportés vers l’Europe leurs actifs douteux (on a le produit d’exportation que l’on peut), mais il serait trop simple de leur réexpédier avec la mention « inconnu à cette adresse ».
23h09
Bonsoir, M. François Leclerc,
Encore faudrait-il que les hommes et les femmes aux commandes des Etats y retrouvent leurs petits, qu’ils soient bien inspirés en leur for intérieur, et entourés de conseillers aussi bien inspirés, eux aussi, que bienveillants. Surtout et en particulier, à l’égard des populations dont, à les avoir vus à l’oeuvre ces temps derniers, ils se considèrent comme les propriétaires.
Concernant M. Obama, peut-être pas encore…mais succombera-t-il au vertige ?
@ Dominique B
Je suis, comme vous, sans illusion particulière. J’attends néanmoins, de cette situation, que des correctifs soient apportés, les espérant les plus radicaux possibles.
à M. Leclerc,
Et les moins inhumains possibles.
En auraient-t-ils et elles la volonté et le courage ?
Font-ils, toujours partie de nos frères humains auxquels Villon demandait qu’ils attendrissent leur coeur ?
A les voir, ou plutôt, à les imaginer planqués derrière les vitres noires de certains convois officiels, il est difficile de croire que ce sont vraiment les mêmes qui cette fois s’exposent à découvert : aux flashes et aux projecteurs des caméras des journaux télé.
Si des correctifs sont nécessaires, ils pourraient l’être d’abord au niveau des mentalités, des états d’esprit, de l’humeur ambiante que l’on laisse ou ne laisse pas s’installer.
Au train où vont les choses et face aux répercutions redoutées, les sociétés humaines vont devoir recourir à tout ce qu’elles reconnaissent de plus humain, précisément. Cultiver le sens du partage, de l’entraide, du don, de l’hospitalité, de la solidarité… Cultiver ou apprendre le sens de l’autre, ou du tout autre, ce serait faire un joli croche patte à des siècles de grappillages, pillages et gaspillages.
Peut-être, certains prétendus dirigeants occidentaux seraient-ils bien inspirés à aller faire des stages d’éveil démocratique auprès de M. Evo Morales ?
Merci M. Leclerc de m’avoir répondu, désolé pour le retard…je suis lent.
@Rumbo,
François y voit assez clair.
Les grandes lignes mondiales communes sont indispensables. Le concept mondialisation, pour une meilleur croissance « forcée » du globe, n’est plus un concept valide, ce qui laisse toute sa place à régionalisation, en ayant bien assimilé le fait que le reste du monde existe …
Les fondeurs suisses licencient, en phase avec la récession ; mais ceux qui travaillent l’or, et notamment moulent des petits lingots (moins de 500g), sont en surchauffe depuis plusieurs mois. L’activité des fondeurs d’or helvétiques n’est pas « neutre », si l’on ose dire, mais constitue un solide indicateur avancé de la défiance à l’égard des monnaies. Leur insolente prospérité actuelle est un signe plutôt inquiétant.
toute cette frénésie pour du métal qualifié de précieux, les néo-alchimistes sont une caricature de cette pitoyable espèce que nous représentons… 🙁
Le mécréant : »Comment créer un maximum d’emplois en un minimum de temps ? »
Dieu: « vous vous foutez de ma gueule ou koa, bande de pommes ! »
Le mécréant : « c’était juste une question, faut pas s’énerver… »
Dieu : » Ceci dit, çà me changera de la question habituelle : » comment créer un maximum d’argent en
un minimum de temps , gnagnagna ,gnagnaga »
Le mécréant: « c’est vrai que cette crise remet l’église au centre du village »
Dieu : »il était temps.., je vous ai cru si fiers… »
Le mécréant : » y’a des copains à moi qui disent qu’il faudrait remettre l’or au centre du village »
Dieu : » j’vais vous zapprendre la politesse, bande de p’tits cons! »
Le mécréant : » restons calme , nous pouvons évoluer,nous améliorer , qui sait ? »
Dieu : » Possible,mais j’ai pas créé le temps pour vous entendre dire » quel or est il ? ». »
Le mécréant : « vouai….N¨’empêches, faudrait nous montrer, nous aiguiller , nous donner une tac tic ! »
Dieu : » t’inquiètes! J’viens juste de brancher le réveil. »
Comment expliquer alors la position tres optimistes de Christian Noyer?
» « Il y a plusieurs raisons qui nous font penser qu’il n’est pas déraisonnable d’espérer sortir de la récession d’ici la fin de l’année et avoir à nouveau une croissance positive en fin d’année et l’année prochaine en moyenne, » a-t-il ajouté. »
Je comprends tres bien que si la crise persiste, cela blesserai « la bête » Européenne, qui montrerai alors des signes de faiblesse et attirerais sur elle les « loups » spéculateur et pourrais mettre fin a la cohésion européenne, un épilogue darwiniste?
La suite de mon message precedent, cette fois du point de vue d’un collegue de la BCE (ECB) de Mr Christian Noyer:
« Despite our best efforts, we cannot yet see the light at the end of the tunnel. However, it is fairly easy to predict that when we get out of the tunnel, the world will look different in many respects. « , José Manuel González-Páramo , lien : (http://www.ecb.int/press/key/date/2009/html/sp090206.en.html)
En deux mots: « malgré nos efforts, il n’y a pas de signes indiquant la fin du tunnel, mais un chose est sure , un fois sortie de celui-ci, le monde sera différent »
C’est un peu l’art d’envoyer des signaux différents, la sélection des agents économiques se fera dans les mois a venir, ce qui ont compris l’ampleur du risque et se sont positionner de façon adéquate s’en sortiront plus fort…a moins que les gouvernements empirent le problèmes et le font trainer sur une periode plus longues.
@ Angry
Christian Noyer a, depuis le début de la crise, pris pour partie de dire que tout allait bien. Il croit certainement que c’est ainsi qu’il va acquérir la crédibilité qui sied à sa fonction.
Peu d’espoir pour une solution globale à la crise financière, la situation étant sans aucun doute très différente d’un pays à l’autre, et puis doutant fort qu’une initiative commune puisse passer au dessus des intérêts particuliers de chaque nation. Je reste très sceptique sur ce point et j’imagine que chaque pays essaiera et c’est logique de sauver ce qu’il peut chez lui et d’être tenté par le protectionnisme. J’en prend pour exemple le paragraphe inutile et malheureux qui était contenu dans le plan de relance démocrate et de l’administration Obama au sujet du « buy American » : toute personne un minimum rationnelle savait que cela ferait bondir le reste du monde et que cela ne passerait pas et il aurait mieux valu qu’il ne soit pas inscrit et toute la polémique qui en a suive. Je mentionnerai rapidement les propos malheureux du nouveau secrétaire au trésor américain qui ayant à peine pris ses fonctions critique la politique monétaire de la Chine alors que là il y aurait sans doute beaucoup de chose à dire sur le dollar.
Il semble bien que la mondialisation de l’économie ait été une expérience économique « intéressante » pour certain, mais finalement on se rend compte que nous sommes dans une impasse. qu’elle a créé des décalages importants avec des pays producteurs de bien de consommation qui ont un marché intérieur peu développé et des pays demandeurs de bien de consommations qui se retrouvent maintenant pratiquement désindustrialisés
Je ne sais pas comment on pourrait renverser ce processus maintenant, tellement cela semble couteux et difficile à entreprendre. En devenant une économie essentiellement basées sur le tertiaire et les services, les USA on le sait ce sont doucement désinsdustrialisés jusqu’à un point extrême où maintenant l’essentiel des biens de consommations courants sont produits essentiellement en Chine. De part ce fait un gigantesque déficit c’est instauré, la Chine a accumulé des réserves et a financé le déficit public américain grâce à ses excédents commerciaux. La Chine a profité du transfert de richesse pour développer ses grands centres urbains, accélérer les prémisses des infrastructures civiles, même si l’essentiel a biensur été le développement des infrastructures industrielles et productives. Pendant ce temps les USA ont freiné, laissé les infrastructures tomber à l’abandon, fermer ses usines, laisser les système de communications, les transport, voir même les infrastructures civiles comme les réseaux de distribution en eau tomber dans une décrépitude de plus en plus grande. Si aujourd’hui les USA voulaient relancer l’économie, effectivement il y aurait de quoi faire, entre toute les infrastructures civiles qui sont devenues vétustes, entre tous les secteurs industriels abandonnés qu’il faudrait reconstruire, rien que cela il pourrait y injecter des trillions et des trillions de dollars d’investissements, avant même de pouvoir construire le moindre bien de consommation made in america.
Si un jour les USA arrivent à sauver leurs entreprises financières à coups de trillions de dollars, s’ils arrivent à rapatrier et re construire les capacités de productions de biens manufacturés à coup de trillions de dollars, là on peut dire qu’ils seront revenus dans une position économique normale, sauf l’endettement qui aura évidemment explosé de niveaux quasiment insoutenables actuellement vers des niveaux encore plus insoutenables.
C’est pourquoi je me demande comment vont ils pouvoir financer tout ceci même si c’est nécessaire pour repartir sur des bases économiques saine.
Ce que je trouve assez incroyable c’est la facilité avec laquelle les entreprises licencient, alors que la crise si elle est annoncée comme la plus grave depuis la seconde guerre mondiale serait pourtant passagère et l’activité économique devrait reprendre fin 2009 début 2010 soit disant. Certaines entreprises comme les constructeurs automobiles américains sont à l’agonie certes (je me demande même quel est l’intérêt de poursuivre leur agonie), mais pour l’essentiel les autres firmes américaines sont en bonnes santés, et le fait de voir leur bénéfices baisser (car pour la plupart elles ne subissent même pas de pertes trimestrielles) suffit à motiver des licenciements massifs, vous pensez vraiment qu’à une grande échelle ce soit un comportement économique intelligent dans cette période de crise ou justement la consommation baisse faute de crédit et maintenant avec un nombres de salariés en chute ?
Au lieu de créer des millions d’emplois sponsorisés par le gouvernement, des emplois qui ne correspondront sans doute pas forcément aux besoins du pays, peut-être pas très efficaces économiquement et sans doute temporaires, les USA ne ferait ils pas mieux d’interdire les licenciements sec dans les entreprises qui font des bénéfices ? Vous me direz que c’est du socialisme, en même temps cette pirouette économique et idéologique, les USA sont capables de le faire pour les banquiers et les financiers alors, pourquoi pas pour les travailleurs.
@François,
un petit mot là-dessus ?
http://www.ritholtz.com/blog/2009/02/moodys-downgrades-of-rmbs
Sur d’autres blogs on parle de la nouvelle vague du tsunami pour les bilans de banques, compagnies d’assurances etc. vous confirmez ?
Peut-être un petit rappel, des explications et une possible prévision seraient-ils les bienvenus ?
@ ghost dog
Je n’ai malheureusement pas d’informations privilégiées, d’initié dirait-on dans la finance, qui les cultive en faisant semblant de les réprouver. Quand j’observe la situation en Europe, où aucun concensus ne semble pouvoir se faire à propos du traitement à réserver aux actions toxiques, je ne suis pas optimiste. Pareil, quand je lis ce qui devrait être annoncé demain aux USA sur le même sujet .
Tout les Etats reculent devant l’obstacle, pour diverses raisons, et cherchent des biais pour gagner du temps. Je ne suis pas du tout certain que c’est une bonne approche. Mais je n’ai que mon raisonnement à l’appui de mes interrogations. Je ne dis même pas que c’est, de la part des gouvernements, un bon calcul ou un mauvais calcul, car qui en a vraiment les moyens aujourd’hui ?
La clause de retour à meilleure fortune peut-elle s’exercer dans le contexte de la crise actuelle ? C’est en tout cas le pari dangereux qui est fait, par défaut.
Tout le monde est capot, mais chacun espère emporter miraculeusement la dix de der…
@ ghost dog
Les notations plus faibles des Residential Mortgage–Backed Securities (RMBS) par Moody’s reflètent le fait que l’immobilier résidentiel américain continue de se dégrader. Le secteur Alt-A touchait essentiellement les spéculateurs qui achetaient un logement pour le revendre (rapidement) plus cher. Leur première situation de repli lorsque le prix de l’immobilier a commencé à baisser constituait à mettre en location. Le montant du loyer réclamé étant moins élevé que celui des mensualités du prêt hypothécaire, ils ne pouvaient tenir qu’un certain temps. La vente n’étant pas une option – pas d’acheteurs – ils ne leur restait que celle de la faillite personnelle, que beaucoup atteignent en ce moment.
Merci Paul pour ces précisions, la question que je me posais était relative à la présence de ces RMBS dans le bilan des banques et des conséquences de la baisse de la note.
Si j’ai bien suivi, le fait que la note de certains de ces produits baisse (junk) signifie aussi qu’ils sont plus difficiles à « revendre » sur le marché (j’imagine que ceux qui possèdent ces obligations veulent s’en débarrasser ?) ce qui déprécie les actifs des banques qui les possèdent puisque personne ne va acheter un truc qui ne vaut rien !
Si de plus en plus de « faillites personnelles » rendent ces produits sans valeur alors n’allons-nous pas au devant d’un nouvel épisode qui ne s’intitule pas « subprime » mais ALTA-A ? (on parle aussi des option ARM , ajustable rate mortage qui semble couplé à ces prêts…je n’ai pas trouvé de définition dans votre glossaire, mais j’ai cru comprendre que cela avait un rapport avec le paiement d’une partie des intérêts du prêt).
J’essaie de comprendre de quoi il s’agit et si cela a un lien avec l’insolvabilité des banques et conséquemment avec l’inefficacité des plans de relance des états…( vous parlez souvent de gouffre sans fond).
Cher François,
Je ne sais comment vous prendrez ce compliment mais vous avez résumé en une seule phrase la cause du désastre annoncé: « Pour une fois, toutefois, je dois provisoirement quitter le monde de la finance et des banques pour celui du travail et de l’emploi ». Précisément, c’est parce que le monde de la finances et des banques ont quittés celui du travail et de l’emploi, que la catastrophe sociale sera dévastatrice. Profitez donc bien de votre retour dans ce monde financier, car il se pourrez bien qu’il cesse d’exister bientôt faute.. de combattants, ou bien, ce provisoire sera définitif, et vous connaîtrez les joies du marché de l’emploi si les prospectives de l’augmentation mondiale du chômage sont exacts.
Je passe au 15 septembre, 550 milliards, ce n’est pas rien.
Les masques sont en train de tomber, et l’on peut raisonnablement identifier des paramètres, des fautifs, plus ou moins légaux, dans l’équation qui nous amène à une détérioration ultra rapide de notre tissu économique capitaliste.
Il en est pourtant un qui est soigneusement écarté, tu par peur, éloigné par l’effroi qu’il sucite, n’offrant au plus qu’un silence gêné lorsqu’on l’évoque, je veux parler de l’incroyable puissance financière de l’économie parallèle. Vous n’ètes pas naïf, aussi vous devez savoir que la mondialisation de l’économie est une réalité depuis longtemps pour le crime organisé, phénomène combattu et analysé par l’ONUDC, basé à Vienne.
Qui se moque éperdument des lois? Pourquoi Madoff et d’autres d’ailleurs ne sont pas en prison? Pourquoi l’analyse de l’ONUDC à propos des injections massives de capitaux « narco-mafieux » dans le dernier trimestre 2008 (dans l’attente de la décision des Etats), n’a eu aucun écho dans les médias, dans la presse spécialisée, jusqu’aux blogs, comme celui-ci aussi d’ailleurs.
La réponse est très simple: Les investigations sur ce sujet sont physiquement dangereuse, aussi, quand on a une famille, le risque est trop grand, un point c’est tout, et ça marche.
Entendons nous bien, je ne parle pas de complot, d’attentat financier etc, j’ai encore ma tête. Le fait est que la plus grande masse de liquidités en petites coupures dans le monde, se trouve dans 2 réseaux 1 La grande distribution et 2 le crime organisé. Les 2 masses sont transformés via les banques, et aurait du, comme par le passé, être réinjectés dans l’économie réelle légale, le travail quoi. Toute les civilisation ont eu une économie illégale, mais généralement contrôlée par les politiques qui en avaient besoin, et un équilibre était relativement trouvé. Ce n’est plus les cas depuis que les échanges sont devenus transnationaux, pouvant ainsi se passer de l’autorité politique locale. Ainsi, des décisions aussi énormes que la « disparition » de 550 mds en 1h, ne peut-être que le fait aussi d’éléments criminels à l’abri des concéquences dont on constate l’ampleur. Il ne peut y avoir d’analyse macro économique en minimisant ces données, mais je comprends que les imbrications entre le légal et l’illégal soient très délicates à développer: La part des capitaux de types mafieux sont simplement devenus essentiels, comme les pétro-dollars, avec le code civil en moins.
Au point où en sont les choses présentes et à venir, il serait ridicule de ne pas en parler avec les acteurs de ces syndicats criminels. Cela ne peut pas se passer en public.
Merci à Paul Jorion et à vous pour les précieuses pistes que vos nous donnez, au fil des jours, sur ce blog.
La perte de valeur des actifs est un processus que plus rien ne semble arrêter. Dans combien de temps le moment de dépression sera-t-il utilisé ?
@ Omar Yagoubi
L’économie que l »on appelle « parallèle » (d’autres termes sont également utilisés, souterraine, informelle, etc…) est encore bien plus vaste que vous ne la décrivez, sous ses deux composantes financière et proprement criminelle.
Il y a informalité en haut et aussi en bas, dans la société. L’économie des pays émergents, et de ceux qui n’ont pas le bénéfice de ce statut, sont des lieux d’observation privilégiés de l’informalité, de ces vastes secteurs d’activité économique qui ne sont pas régis par les Etats et leurs administrations. Les pays occidentaux développés, de manière moins visible, étendue et admise, connaissent ce phénomène, en extension au fur et à mesure que les inégalités sociales s’accroissent.
Criminaliser systématiquement l’informalité ne permet pas de la comprendre bien, d’autant, comme vous le soulignez justement, que les frontières ne sont pas toujours faciles à établir. C’est d’ailleurs ainsi qu’est rejetée, dans les pays émergents, l’informalité du bas par ceux d’en haut.
Mais il n’est pas faux, par contre, de considérer que des activités décrites comme « honorables » le sont nettement moins que les apparences voudraient le faire croire. Je pense comme vous à la finance. Petit détail, ce blog a bien fait mention du rapport de l’ONUDC faisant état de l’utilisation par les banques, afin de se renflouer, de narco-capitaux.
Enfin, il est toujours très instructif de s’intéresser aux frontières. Dans le cas présent entre le légal et l’illégal.
« Certains dealent de la came , d’autres dealent des armes, le business illégal est légal quand il sert le patrimoine national. Tous les business sont légaux quand ils sont contrôlés, l’illégalité dépend de ta place dans la socité, tu peux dealer des kilos si tu es dans l’armée, mais te faire enfermer 10 ans si tu deales pour ton quartier. »
Pour la version musicale c’est ici (Big up for Assassin dont la présence manquait sur ce blog, Love from paris 18ème) :
http://www.youtube.com/watch?v=qE6bl52NcyE