Je vous ai dit que je ferais le point de la formule « Donations » après six mois. Comme je m’étais fixé comme objectif d’essayer de payer le loyer, j’indique en dernière colonne, le rendement obtenu de ce point de vue là (la référence, c’est 2210 $ : le loyer très raisonnable que je paie pour un petit appartement dans un immeuble à Santa Monica).
Précisions :
La 1ère colonne ce sont les mois, la 2è ce sont vos dons en euros (il faut soustraire 150 euros du mois de janvier 09, ce sont apparemment les droits d’auteurs que m’a versé une publication qui reproduit certains de mes billets), la 3è colonne, c’est l’argent que je touche effectivement : en dollars moins la commission de PayPal, la 4è colonne, c’est le pourcentage de mon loyer que représente la somme reçue ce mois-là.
Le loyer de 2.210 $ est bon marché pour LA en raison principalement du contrôle propre à Santa Monica : pas d’augmentation annuelle supérieure à l’inflation.
34 réponses à “PressLib’ donations”
Auguste : El Bianco ! T’as lu ?
LeClownB: D.o.n.a.t.i.o.n.s.
Auguste : Dam it ! Zut ! Saperlipopette !
LeClownB: Donations – Pas damnations !
Auguste : Do_nations ! .. nætions !
Do_citizens !
Travaillez plus pour gagnez plus !
LeClownB: Faut pas plaisanter !
Le billet est sérieux !
Auguste : Une donation est une donation !
Si je l’ai, le l’ai !
Ce qui est à toi est à toi !
Ce qui est à moi est à moi !
LeClownB:Mais, tu ne comprends rien à ce graphique !
Auguste : Rien ! … Rien du tout !
LeClownBlanc: … …. Ben ! Moi non plus !
Ils sont chérots les loyers à Santa Monica.
Bon les deux, ne vous inquiétez pas, un jour vous comprendrez…Mais pour cela il vous faudra voyager, découvrir le monde et ses merveilles, rencontrer les hommes, observer leurs différences, écouter le murmure incessant de la foule, comprendre les palpitations des fourmilières urbaines…Et seulement vous pourrez comprendre le sens de 2210$ !!!
Suis-je vraiment pas reveille ?
Je vous saurais gré de bien vouloir excuser mon incomprehension
… [A Santa Monica, Cote Ouest, M. Jorion doit etre en tran de dormir]
Pourquoi paye t-il pres de 5 fois plus que la moyenne qui semble etre a 400$ ?
L’ordonnee ce sont des centaines de $ qui correspondent à quoi ? des m2 ?
Merci
Hier c’était la GREVE : 38000 personnes selon Le Figaro dit-on
Je ne sais combien de millions … 8 millions pour d’autres
Bien. Nous n’avons même plus de journalistes ou de sociologues
Il reste encore des historien(ne)s dans les Archives Nationales. C’est toujours ça
Donc, hier, la Radio ne diffusait plus que des musiques. Elle était fermée.
Je l’ai fermé aussi
J’ai aussi laissé les volets fermés
y compris dans ma cave qui donne en rez-de-jardin
Je suis LOGIQUE, moi, Mesdames ! Elizabeth, Nadine, etc. Je vous lis
Pourquoi ? Evident ! … DANS LE NOIR on y VOIT PLUS CLAIR
Blogueuses ! Je devine que vous ne craignez pas le noir !
Mais alors pourquoi le rayon FEMMES de « mon grand magasin » ne suspend que du NOIR sur 5000 m2
Les Chinois sont décides à nous couler ! C’est clair ! ce noir
@Fab
Je ne sais toujours pas ce que vous aimeriez decrypter dans ma poesie
aussi imprevisible que le mois de fevrier qui demarre.
[ref. à votre drôlerie d’hier sur le Davos 5 fois 24h/24 au Cognac. Il y a eu suite]
Billet 1689 du 28/01 »
L’actualité de la crise : Nous allons entendre beaucoup de voix, par François Leclerc » —
commentaire Fab ouis Auguste à 00:38
Tiens, Les visiteurs ont été trés généreux en octobre 2008.
Bon, moâ , j’ai rien donné ( scusez , c’est la dèche) mais heu…. j’ai acheté le bouquin « la crise » donc, je l’espère , participé à l’achat de la barquette d’oeufs dans le frigo…
Les loyers , c’est vraiement des dépenses qui plus elles sont grandes et moins elles font marcher le circuit économique .
Tu les divise par deux et tu calcules tout ce qui pourrait être fait avec ses sommes détournées d’un capitalisme ronflant.
( de l’argent qui rapportes en dormant).
Bon, moâ , j’ai rien donné ( scusez , c’est la dèche) mais heu…. j’ai acheté le bouquin “la crise” donc, je l’espère , participé à l’achat de la bouteille de lait dans le frigo…
Des clowns sont des clowns ! Idiots !
Avec le billet précédent et suivant sur les banquiers, les trous à combler, les donations de 18 milliards de $ qui pourraient être (billet 1715) nous tentions de decoder un aspect de la CRISE IMMOBILIERE dans le Comté Santa Monica. Le mot « RENDEMENt » faisait penser à ROI (Return On Investment). Un element du montage juridique entre banquiers, promoteurs immobiliers, propriétaires et locataires semblait manquer.
Comme quoi ! quand on n’est pas déjà au parfum ! …
Merci Beber et Shiva. C’est clair !
» c’est tout l’art de la dérision que de mettre en lumière
les raisons de la déraison « ,
Histoire pour les grands aux éditions du jamépubliétanpipourvouonsenfoucépagraveyaplugrave
NE PERDEZ PAS DE VUE L’OBJET DU BILLET
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les DONATIONS qui permettent à ce blog de fonctionner
[Nota: Je suis coupable de digressions car je n’en avais pas compris la nature
Ce n’est pas une raison pour imiter cette erreur]
Il s’agit d’une question TRES IMPORTANTE pour son éditeur-auteur
J’ai contribué (un peu) et acheté les 3 livres, et suis surpris de la faiblesse des dons au vu de la fréquentation du site …
Je ne pense pas comme P. Jorion que la spéculation soit vraiment un problème, pourvu qu’elle soit un minimum régulée. Je juge personnellement par exemple que les problèmes liés à l’aléa moral (et plus généralement de l’intervention du politique dans des questions économiques …) et aux phénomènes de « passager clandestin » sont biens plus importants, et amènent bien souvent à de mauvaises allocations d’actifs ou plus prosaiquement qu’on paye trop cher ce qui devrait être gratuit, ou qu’on ne paye pas ou peu ce qui devrait être payant.
La 1ère colonne ce sont les mois, la 2è ce sont vos dons en euros (il faut soustraire 150 euros du mois de janvier 09, ce sont apparemment les droits d’auteurs que m’a versé une publication qui reproduit certains de mes billets), la 3è colonne, c’est l’argent que je touche effectivement : en dollars moins la commission de PayPal, la 4è colonne, c’est le pourcentage de mon loyer que représente la somme reçue ce mois-là.
Le loyer de 2.210 $ est bon marché pour LA en raison principalement du contrôle propre à Santa Monica : pas d’augmentation annuelle supérieure à l’inflation.
Moi j’ai habité pendant 1 an aux USA sur la cote est.
En collocation avec 2 personnes, nous payions chacun 700 (charges non comprises). Et c’est le moins cher que nous ayons trouvé à 10 kilomètre autours de là où nous travaillions. La moyenne par personne était plutôt autours de 800-900. (pour les stagiaires…)
$2200 ça peut paraître beaucoup. Mais pour se loger soi et sa famille (chacun une chambre + cuisine et pièce commune), c’est hélas la réalité des choses.
En ce qui concerne les dons à proprement parler, heureusement que Paul publie des livres (et qu’il a été trader un moment), parce que la salaire PressLib, ça fait pas lourd 🙂
@ ROBERT
C’est intéressant ce que vous dites, parce que les deux problèmes que vous mentionnez (aléa moral et passager clandestin) sont des points classiquement soulevés en théorie économique, mais votre dernière phrase, vos recommandations, diffère des solutions habituellement préconisées pour remédier à ces problèmes.
Or je suis d’accord avec la fin de votre propos, tel qu’il est formulé : certaines choses aujourd’hui payantes devraient être rendues gratuites, et certaines choses devraient être payées plus cher. Donc, si je veux retracer à l’envers votre discours, j’en déduis que vous ne limitez pas votre conception de l’aléa moral à la simple action étatique, et/ou que vous ne condamnez pas l’interventionnisme en tant que tel, mais sous ses modalités actuelles, impensées et arbitraires.
@ Paul
Merci de cette transparence. On a donc un ordre de grandeur de la rémunération spontanée d’un observateur de référence en free-lance sur internet.
C’est vrai que le chiffre de 2210$ me paraît hallucinant de prime abord, mais je devrais plutôt dire que c’est l’appellation « petit appartement » qui m’induit préalablement en erreur. Sans vouloir pousser trop loin l’immixtion, il est vrai qu’à titre d’information je serai curieux de connaître la superficie approximative.
Plus généralement, la structure de taxes variant géographiquement, il y a peut-être un mécanisme plus ou moins compensateur que je ne perçois pas de façon évidente.
Connaissant un proche relativement mieux défrayé pour écrire bénévolement quelques épisodiques billets de 10 lignes de quotidiennes banalités dans une feuille de choux en position dominante destinée localement à 50 000 obligés à un euro, aussi je me croyais pingre eu égard aux bons temps passés à lire ce blog sensé s’il en est : merci pour le chiffrage « hallucinant » de la « crise » des consciences gratuites . Trop peu ? trop tard ? Ah si on avait su plus tôt ?
Cher Monsieur Jorion,
J’ai ce soir tout du hérisson, hormis son élégance.
Je me tape intégralement du coût de votre loyer et des divagations statistiques que vous en tirez.
Si vous avez pas les sous, faites comme tant d’autres habitez petit et modeste (vous êtes Belge- je crois-) pourquoi pas à Trazegnies c’est petit merdique et pas cher.
Pas plus con que les autres j’ai remarqué le pic d’octobre. C’est significatif mais « on » (pronom indéfini malhonnête) s’en fout.
Je n’ai en rien contribué financièrement à ce jour et je n’en ai aucun regret.
Je prends pourtant plaisir à lire le blog puisque je l’ai repris aux favoris.
Vous êtes très certainement un « prof » encore correct mais pas versé -au sens pratique du terme -(paradoxe) aux questions d’argent.
Vous auriez proposé une PAF pour les frais du site que je me serais senti obligé… Votre loyer, vos livres ou vos maitresses…?!
De toute façon pour les banquiers c’est foutu. Ils sont et seront éternellement arrogants et sans scrupules.
Entre le blocage intempestif et sans motif de vos fonds, la non exécution (ou l’excécution tardive) des opérations qui ne
les intéressent pas il est long le chemin qu’ils devront encore faire pour redécouvrir ce qu’est un vrai service.
Ils en restés au stade du sévice.
@ l’heautontimoroumenos (eomenos)
Au moment où j’ai ajouté l’option « donations », je me suis engagé à en communiquer le résultat six mois plus tard. Le coût de la vie se compare difficilement d’un pays à l’autre. Chacun sait cependant ce qu’est un « petit appartement », et chacun sait ce qu’est un loyer, comparer les sommes reçues sur cette base me semble une bonne approche.
On parle en ce moment sur le blog du travail, espérer vivre de son travail – même s’il est agréable – est une espérance raisonnable. Je me suis rangé à l’avis de ceux qui m’ont dit : « On ne sait jamais, avec 70.000 visiteurs mensuels, tu peux peut–être vivre des dons de tes lecteurs, tente l’expérience ! » Le résultat le voici et je peux me tourner vers mes amis du MAUSS et leur dire à regret que nous ne sommes pas encore entrés dans la société du don (je m’en doutais, mais honnêtement, j’aurais aimé être surpris).
Trazegnies : je connais, c’est la région d’où viennent les Jorion, mon grand-père était de Trazegnies. J’étais d’ailleurs parvenu à la même conclusion que vous : je rentre.
@ Paul Jorion,
« On parle en ce moment sur le blog du travail, espérer vivre de son travail – même s’il est agréable – est une espérance raisonnable. » Espérer vivre en travaillant est une espérance raisonnable. Quitter le point de vue économique pour toutes ses observations, toutes ses réflexions est une espérance raisonnable. La crise actuelle est, si non un révélateur de l’envie de nos sociétés occidentales de s’engager dans une société du don, en tous cas une formidable opportunité pour le faire. Ce qui vous fait en douter, je le considère comme un signe encourageant : nous ne nous engageons pas dans une société du don électronique, impersonnel(le),…économique. C’est la positivitude ! Les « complotistes » utiliseront la « preuve » par les médias : « les médias, de par leurs nombreux appels aux dons, certes pour de bonnes causes, tentent encore une fois d’imposer une société impersonnelle, nécessairement économique. »
Mais nous n’en voulons plus, nous ne voulons plus que l’on défriche notre avenir, qu’on nous aseptise notre quotidien. Alors, pourquoi ne pas vous munir d’un mégaphone avec vos amis du MAUSS, sachant que vous avez poussé les garde-fous à maturité (certains des meilleurs, les « plus bons », économistes sont derrière vous) ?
Une sorte de don à notre Terre mère et à ses enfants.
@ Paul Jorion : si vous rentrez (et de toute façon), ne serait-il pas utile de nous donner un n° de compte en Belgique ou en France ? Et de le faire savoir ? Bien cordialement.
L’héautontimorouménos – Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,
Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d’espérance
Sur tes pleurs salés nagera
Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu’ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !
Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?
Elle est dans ma voix, la criarde !
C’est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !
Je suis de mon coeur le vampire,
– Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire
* * *
Rentrez si vous le devez, mais je vous en prie continuez ce blog.
Celui du MAUSS est « inlisible », trop allumé et maussade, sans doute.
Contribution suit.
Encore merçi à vous.
@ Paul (Jorion)
Pour une fois, vous dites des bêtises, patriarche ! Je ne vois pas en quoi l’échec relatif de votre expérience de don volontaire disqualifierait les thèses du MAUSS. En effet, est-ce bien le problème ontologique du don qui est en question dans votre histoire ? Les gens ne donnent pas à mon avis pour les raisons suivantes :
– « Trop de dons tuent le don » autrement dit trop de demande tuent l’offre. Nous sommes constamment invités à donner pour tout et rien, ce qui, plus que de saturation, finit par créer un sentiment d’impuissance et de fatalisme. Que l’on songe au nombre de sollicitations divisionnaires dont fait l’objet un quidam moyen qui marche quelques heures dans le centre d’une grande ville. Si le même quidam, une fois rentré chez lui, se connecte sur le site Paul Jorion, il aura naturellement tendance à penser : « Ah oui c’est vrai, à lui aussi il faut donner ! ». Comme Nietzsche avec la mort de Dieu, vous pleurnichez sur la mort du don. Mais c’est parce que notre société est devenue une société de manchards camarade ! Et le mauvais exemple vient d’en haut (Je suis personnellement pour remplacer le Téléthon par le « Manchothon »).
– La réticence à donner est proportionnelle au reflux général de la gratuité dans notre société. Nous sommes aussi peu enclins à donner que les services basiques, ceux qui sont nécessaires tant à la survie des individus qu’au maintien du lien social (logement, éducation, santé, sécurité) deviennent de plus en plus onéreux, quand ils ne sont pas hors de portée des plus pauvres (et même des très pauvres peuvent lire votre blog). Une information et une presse de qualité font aussi partie de ces services là, et, en la quasi absence de celles-ci, les « gratuits » distribués n’importe où, font presque figure de mesure morale. Tant qu’à faire lire aux gens de la m…. autant qu’ils ne paient rien du tout pour cela ! Une tentative comme la vôtre paie aussi justement les pots cassés de cette situation malsaine.
Mais je crois en fait que votre stratégie n’a jamais été pas la bonne, parce qu’elle tire sans doute ses sources dans des réminiscences de votre jeunesse (la « philosophie » peace and love des années soixante sur laquelle je ne vais pas me prononcer sous peine d’être discourtois) et des calculs plus terre à terre. Vous vous êtes probablement dit : « Si une majorité donne le minimum, il se trouvera bien quelques mécènes pour donner beaucoup plus et équilibrer favorablement le tout ?». En fait, sous une façade vaguement philosophique, je crois plutôt que vous avez eu les yeux plus grands que le ventre !
La solution « raisonnable » aurait été pour vous celle à laquelle j’ai pensé il y a quelques jours en renouvelant mon abonnement à la revue « Hérodote » en ligne. 12 euros par an ! Il s’agit d’une somme modique, mais qui, à aucun moment ne nous emmène sur le terrain glissant du don. On ne peut se dire que, 12 euros, ça n’est pas cher, point final. Alors, vous prenez, sur vos 70 000 adhérents, ne serait-ce que 10 000 personnes qui tiennent à vous lire régulièrment, et vous leur appliquez un tarif d’abonnement de 12 euros par an. Cela vous fait 120 000 euros, soit à mon avis largement de quoi vous loger et vous faire aider dans la gestion de votre blog. C’est moi l’utopiste ?
@ Daniel Dresse,
Effectivement, 12€, c’est une somme modique…pour un occidental ! Imaginez qu’un non-occidental ait envie d’apercevoir les grands marionnettistes qui lui rendent la vie si belle !
Mais au-delà, c’est tout de même un contrat qui est passé : je te donne 12€ et en échange tu me donnes ce que j’ai envie de lire… On pourrait imaginer que le blog finisse par ne parler que d’économie…
@Paul Jorion: « je peux me tourner vers mes amis du MAUSS et leur dire à regret que nous ne sommes pas encore entrés dans la société du don »
Eh non. D’ailleurs si cela était, vos amis du MAUSS auraient déjà payé eux-mêmes votre loyer. 🙂
Plus sérieusement, ce blog doit être vu comme une publicité faite à vos idées et vos livres. Et je pense qu’il remplit largement cet objectif. Sans lui, je n’aurai probablement jamais acheté vos bouquins, tout comme d’autres.
@ Daniel Dresse
Daniel, je n’aurais pas 10.000 abonnés mais 300 et mes messages deviendraient confidentiels : on ne me traduirait plus en turc, on ne me publierait plus dans El Sol à Mexico. Je perdrais comme dit Fab la liberté de parler demain de mécanique quantique si ça me chante. Oui, il faut que le blog continue d’être la vitrine qui me permettra de vivre peut–être un jour de la vente de mes livres. Il faut que je fasse comme les chanteurs : que ma musique soit gratuite (ou presque) et que je me rattrape sur les tournées. C’est pour ça que j’ai décidé de rentrer en Europe (France, Belgique, etc. on verra bien).
A Violinist in the Metro
A man sat at a Metro station in Washington DC and started to play the violin; it was a cold January morning. He played six Bach pieces for about 45 minutes. During that time, since it was rush hour, it was calculated that thousands of people went through the station, most of them on their way to work.
Three minutes went by and a middle-aged man noticed there was a musician playing. He slowed his pace and stopped for a few seconds and then hurried up to meet his schedule.
A minute later, the violinist received his first dollar tip: a woman threw the money in the till and, without stopping, continued to walk.
A few minutes later, someone leaned against the wall to listen to him, but the man looked at his watch and started to walk again. Clearly he was late for work.
The one who paid the most attention was a 3-year-old boy. His mother tagged him along, hurried, but the kid stopped to look at the violinist. Finally the mother pushed hard and the child continued to walk, turning his head all the time.
This action was repeated by several other children. All the parents, without exception, forced their kids to move on.
In the 45 minutes the musician played, only 6 people stopped and stayed for a while. About 20 gave him money but continued to walk their normal pace. He collected $32. When he finished playing and silence took over, no one noticed it. No one applauded, nor was there any recognition.
No one knew this, but the violinist was Joshua Bell, one of the most renowned musicians in the world. He played one of the most intricate pieces ever written, with a violin worth 3.5 million dollars. Two days before his playing in the subway, Joshua Bell sold out at a theater in Boston where the seats average $100.
This is a real story. Joshua Bell playing incognito in the Metro station was organized by the Washington Post as part of a social experiment about perception, taste and priorities of people. The outlines were: in a commonplace environment at an inappropriate hour, do we perceive beauty? Do we stop to appreciate it? Do we recognize talent in an unexpected context?
One of the possible conclusions from this experiment could be: If we do not have a moment to stop and listen to one of the best musicians in the world playing the best music ever written, how many other things are we missing?
@Pierre Lang :Je mets la tradution de Pierre Lang pour ceux qui aurait un peu de mal avec l’anglais.
Un violoniste dans le métro
Un homme assis à une station de métro à Washington DC a commencé à jouer du violon, c’est un matin froid de Janvier. Il a joué six pièces de Bach pendant environ 45 minutes. Pendant ce temps, car il est l’heure de pointe, il a été calculé que des milliers de personnes ont traversé la station, la plupart pour aller travailler.
Trois minutes ont passé et un homme d’âge moyen a remarqué qu’il y a un musicien en train de jouer. Il a ralenti son rythme et s’est arrêté pendant quelques secondes, puis précipitamment repris son emploi du temps normal.
Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : une femme a jeté l’argent dans la boite du violon et, sans s’arrêter, a continué à marcher.
Quelques minutes plus tard, quelqu’un s’est appuyé contre le mur pour l’écouter, mais l’homme a regardé sa montre et a commencé à marcher à nouveau. Manifestement, il était en retard au travail.
Celui qui a marqué le plus d’attention était un enfant de 3 ans. Sa mère le rappela à l’ordre, mais l’enfant resta regarder le violoniste. Enfin, la mère le tira vers elle et l’enfant parti, sa tête restant tournée vers le musicien.
Cette action a été réitérée par plusieurs autres enfants. Tous les parents, sans exception, ont forcé leurs enfants à aller de l’avant.
Durant les 45 minutes que le musicien joua, il n’y eu que 6 personnes à s’ arrêter et être restées pendant un certain temps. Près de 20 lui ont donné l’argent, mais ont continué à marcher normalement. Il a recueilli 32 $. Quand il a fini de jouer et que le silence repris, nuls n’applaudirent ou marquèrent une reconnaissance.
Nul ne le savait, mais le violoniste en question était Joshua Bell, un des musiciens les plus renommés dans le monde. Il a joué des pièces parmi les plus complexes jamais écrites, avec un violon valant 3,5 millions de dollars. Deux jours avant son interprétation dans le métro, Joshua Bell était passé dans à un théâtre à Boston, où les sièges en moyenne s’étaient vendu 100 $.
Il s’agit d’une véritable histoire. Joshua Bell joua incognito dans la station de métro dans le cadre d’une expérience sociale de la perception, du goût et des priorités des personnes organisée par le Washington Post. Les grandes lignes sont les suivantes: dans un environnement banal, à une mauvaise heure, ne percevons nous pas la beauté ? Ne nous arrêtons pas pour l’apprécier? Ne reconnaissons nous pas les talents dans un contexte inattendu?
L’une des conclusions possibles de cette expérience pourrait être la suivante: Si nous n’avons pas un moment pour nous arrêter et écouter l’un des meilleurs musiciens dans le monde jouer la meilleure musique jamais écrite, combien d’autres choses nous manquent?
@ Jean-Baptiste
Merci pour tous…
@ Pierre Lang,
Merci pour cette histoire et la question finale.
Autre question qui me vient à la lecture de cette triste histoire (triste pour l’homme, pas pour le musicien qui s’est tout de même fait 20$ ! C’est pas mal, il a permis à une vingtaine de personnes de se laver la conscience avant d’aller vendre leur âme…) :
Est-il possible en s’immergeant dans l’économie de garder son regard (et son ouïe) d’enfant sur le monde ? Est-il possible d’avoir conscience que l’on a perdu son regard d’enfant ? Est-il possible d’accepter que le formatage qu’a subi notre cerveau nous ait fait perdre notre regard d’enfant ? Si oui peut-on encore réagir ?
Sur un autre billet, JJJ (http://www.pauljorion.com/blog/?p=1811#comment-16234) a cité cette phrase de Frédéric Bastiat (que je ne connais pas du tout, je ne m’appuie donc pas sur une oeuvre ou une quelconque théorie) :
“L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.”
Attention, je préviens encore une fois les anti-complotistes de ranger leurs matraques : « fiction », ce n’est pas un gros mot. Et je reviens à mon idée favorite, tel la vague sur le rocher de granit, à savoir avec le sourire aux lèvres car ils jouent sur la même échelle de temps : si on admet la fiction*, pourquoi se focaliser sur le côté économique de celle-ci ? Il y a tellement d’autres ficelles à tirer…posez la question aux enfants.
* Je sais, ce n’est pas le plus facile… Les mots font peur… On les entend, on les connaît ces mots qui pourraient nous faire voir la fiction en question… Mais on ne veut pas les dire : trop dangereux ! Dangereux pour soi-même d’ouvrir les yeux et de se retrouver face à un monde horrrrrrrrrrrrible, et dangereux pour les autres : on ne veut pas jouer aux apprentis sorciers avec ça, on tourne la tête ou on joue aux apprentis sorciers avec la fiction elle-même…D’autres sociétés ont mis ces mots dans leur langage courant… »mais » ce sont des sociétés « enfants » !
Alors non je ne parlerai pas pour donner un exemple des piqûres de rappel que sont les « appels à la grève lancés par l’Etat pour garder ses ouailles éveillées », pour qu’elles continuent à bien jouer à la fiction.
PS : cela dit je suis tout de même conscient que beaucoup doivent être conscients de cette fiction, et qu’ils pensent que le dire ne changera rien. Pourquoi pas : « puisque nous sommes dans une fiction, autant tout mettre en oeuvre pour que ça se passe au mieux ». Et il est aussi vrai que l’exercice intellectuel -de la réflexion sur la monnaie et sur les moyens de remettre le système sur ses pieds- peut être un jeu passionnant.
C’est un choix. Un pari.
M. Jorion,
J’allais dire: vous n’avez pas pensé à la formule des conférences et encore mieux des séminaires. J’ai rencontré des gens qui vivent très bien de ces activités et même très bien…