L’actualité de la crise : Nous allons entendre beaucoup de voix, par François Leclerc

Billet invité.

NOUS ALLONS ENTENDRE BEAUCOUP DE VOIX

A Davos, au 39ème Forum économique mondial, c’est comme dans certains festivals, il y a le « in » et le « off ». Sauf qu’il ne s’agit pas de différencier la programmation officielle de celle qui ne l’est pas, mais de réglementer l’accès des journalistes aux débats. Afin de leur faire croire, grâce à la magie de l’interdit, que des choses décisives se disent en leur absence, dans le « in » où ils sont proscrits. Cette année, les 2.500 « décideurs » réunis ont en effet « cinq jours pour redessiner le monde ».

Une forte participation de banquiers centraux est à signaler. Car, si le débat dominant de Davos va porter sur les moyens de régler la crise et sur le monde qui s’éveillera sur le champ de bataille, à l’aube de la crise, le blog de Paul Jorion ayant modestement pris quelques longueurs d’avance, nul doute que des questions sérieuses, ne faisant pas l’objet de grandes envolées lyriques sur le monde de demain, vont être sérieusement discutées. Notamment celle-ci : qu’allons-nous faire des dettes publiques en train d’être amassées ? Les rembourser, ou plutôt les gérer en les finançant au mieux, ou les effacer par l’inflation ? Où allons-nous placer le curseur, dans un panachage idéal entre ces deux solutions ? A finances mondiales, décisions nécessairement collectives. La réunion de la Fed de Washington, qui se tient à l’heure où j’écris ces lignes, semble pour sa part en débattre intensément, on lira dans le communiqué ce qu’il en sera dit.

A propos des bad banks, sujet également de haute importance à Davos bien qu’il ne sera pas nécessairement publiquement évoqué, le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, a mardi, en lever de rideau de sa réunion, mis le doigt sur l’essentiel a appelant à définir les actifs toxiques détenus par les banques avant de chercher des solutions pour alléger leur fardeau. Puis il a ajouté qu’il faudrait se poser la question de « la meilleure façon de les valoriser » et « du prix qui serait payé pour la transmission de ces actifs toxiques du bilan des banques à la nouvelle bad bank ». Nous y sommes, les bonnes questions sont publiquement posées, mais elles n’ont toujours pas de réponse. Et pour cause.

Les Allemands, en plein débat à ce propos, continuent d’être partagés et, donc rien ne se passe. La crise financière s’avère plus grave que redouté et toutes les mesures prises jusqu’ici n’ont pas réussi à atténuer ses effets, déclare le président de la Bundesbank Axel Weber dans un entretien à Bild. « Cela m’inquiète qu’il n’ait pas été encore possible d’endiguer la crise sur les marchés financiers. De nouvelles failles apparaissent régulièrement, il y a davantage de secteurs touchés et de nouvelles pertes, qui conduisent à de nouvelles dépréciations ».

Sur le devant de la scène, un petit jeu se poursuit qui a tout de la diversion. Celui des prédictions qui se multiplient sur la date où l’on verra « le bout du tunnel », métaphore pour une fois employée au BTP (Bâtiment et Travaux Publics), à moins que ce ne soit une allusion plus sophistiquée à une certaine caverne. On parle d’embellie retrouvée, bien optimiste, on spécule sur fin 2009 ou même fin 2010 en réalité sans savoir. Au nom de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), de l’OCDE, du FMI, ou encore de la Commission Européenne. Plus audacieux pour une fois, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a estimé lundi que « tant que toutes les banques n’ont pas été nettoyées, on ne peut pas trouver un chemin de sortie » à la crise. Il a regretté que « très peu a été fait » depuis le sommet du G20 en novembre à Washington. « Je ne dis pas que rien n’a été fait. Mais cela bouge très, très lentement », a-t-il regretté.

Petite voix discordante dans le concert des graves et définitifs propos qui s’annoncent ces jours prochains à propos du nouvel ordre mondial, mais nous verrons sa montée en puissance plus tard, le président de l’opérateur boursier allemand Deutsche Börse, Reto Francioni, s’est élevé lundi contre un excès de réglementation des marchés financiers. « Nous devons veiller à ce que les marchés ne soient pas étouffés par une réglementation excessive », a-t-il déclaré lors de ses vœux à la presse. Puis, il s’est opposé à une interdiction totale des ventes à découvert, alors qu’une telle interdiction sur certains titres, décidée le Bafin qui réglemente le marché allemand, court jusqu’au 31 mars.

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23 réponses à “L’actualité de la crise : Nous allons entendre beaucoup de voix, par François Leclerc”

  1. Avatar de Fab
    Fab

    Bonjour,
    Vous écrivez : « Afin de leur faire croire, grâce à la magie de l’interdit, que des choses décisives se disent en leur absence, dans le « in » où ils sont proscrits. »

    Pensez-vous que des choses décisives se disent effectivement ? Pensez-vous que ces choses puissent concerner d’autres sujets que l’outil économique ? Pensez-vous que des sujets tels que la gestion de la population mondiale par l’outil économique soient abordés ? Pensez-vous comme certains sur ce blog, que la crise ait été créée à seule fin de permettre la mise en place d’un nouvel ordre économique mondial, qui plus est en lui donnant le rôle de sauveur ? Et si oui, pensez-vous que l’obstination à penser qu’il ne puisse exister d’autre outil que l’économie pour s’assurer de la gestion de la population mondiale soit justifiée ?
    Si non, quel sens donnez-vous à cette utilisation de la magie de l’interdit ?

    Merci.

  2. Avatar de madar michael

    @fab
    Cette mise en scène, à Davos, ne sert que de paravent à l’élite véritable qui sévit et que l’on retrouve(en plus petit nombre qu’ à Davos mais se sont les mêmes) au sein du groupe Bilderberg.
    Il existe chez nous ( dans nos principaux médias) une forte tendance, pathologique, à évacuer le poids de ces organisations, si ce n’est un déni de leur existence.
    Il n’est que de voir comment réagissent Yves Calvi et ses invités « experts » sur un tel sujet:
    http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=3455#nb32
    Que faire?

  3. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    @FrançoisLeclerc
    Vous dites : « Qu’allons-nous faire des dettes publiques en train d’être amassées ?
    Les rembourser, ou (…), ou les effacer par l’inflation ?

    Votre scénario serait catastrophique pour une premiere raison :
    les contribuables auraient à payer des intérêts encore plus élevés
    sans toujours arriver à rembourser le nominal « outstanding »
    [Ce dernier ne cesse de croitre, vous le savez]
    L’inflation supprime nullement les dettes pour les contribuables,
    elle rajoute des dettes et des charges encore plus fortes.
    En outre elle conduit à toute une serie d’autres catastrophes pour l’économie reelle.
    Il serait trop long de l’exposer ici. Parlez-en aux retraites par exemple,
    à toutes les PME qui ont, structurellement, un Besoin Permanent en Fonds de Roulement.

    Les seuls « gagnants » seraient les predateurs les plus infâmes
    ceux qui jouissent actuellement de liquidités colossales qui ne s’investissent pas.
    En bons petits malins qu’ils sont, ils attendent, justement, la remontée des taux … même avec ¤¤¤¤ impatience !!!!
    Que de proies à bouffer ! avaler ! absorber ! fusionner ! digérer ! déféquer en partie !
    ( le reste étant Obésité, Omnipotence, etc.). Le scénario est écrit.

    La masse des entrepreneurs français de l’economie reelle non speculative et
    les cohortes de personnes qui font grève demain 29 janvier
    devraient avoir au top de leurs motifs de combat
    la volonté – ABSOLUE – de maintenir les taux où ils sont présentement
    Pour moi, le jour où (en 2010 ? 2011 ?) les topCreanciers de la brochette —Brown–Obama–LamySarkozyAttaliDsk–Merkel—
    decidaient de relever les taux … 1%, 2%, 3% etc. ce serait une declaration de guerre à l’encontre des contribuables.
    Et ceux-ci devraient le prendre pour tel.

    Seriez-vous du côté du manche, vous aussi ?

  4. Avatar de Auguste
    Auguste

    @FrançoisLeclerc
    Mettons (provisoirement) de côté ces trilllions d’eurodevises offshore que l’on ne sait pas canaliser !

    Faut-il rappeler que
    les salaires sont à la baisse et qu’avec Chine, Inde, etc. ils ne semblent prêts d’être à la hausse ?

    Faut-il rappeler la définition de l’inflation sous-jacente : hausse des services et des prix hors effets des variations du prix de l’alimentation et des matières premières
    Dans l’époque qui nous intéresse, 2010-2011, la rapacité des créanciers des topBankers d’Euro clear peut contribuer à déclencher la hausse des taux et l’inflation sous-jacente.

    Vous savez ce que des auteurs tels que Creutz pensent de la « saloperie » qu’est, par essence, taux-de-base bancaire (TBB) qui devrait être à zero ! [nota: la commission pour risque de crédit et la marge bancaire sont deux autres notions, elles, justifiées]

    J’espère qu’il y aura plus de 3 blogueurs à lire ce commentaire perdu dans le Déluge de cette mécanique de Temps réel Eclaté

  5. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Pour ceux qui, à un moment ou à un autre de leur existence, quelle qu’en soit les circonstances et la raison, ont eu accès aux cénacles du type du « in » de Davos (il faut un badge spécial pour y entrer, un vrai sésame), ils savent que les propos y deviennent alors nettement plus libres. On est alors entre soi et on parle sans périphrases ni précautions. C’est ainsi fait. L ‘interdit, donc, est à la fois magique (car valorisant) mais il est également fonctionnel j’aurai pu le préciser.

    Mais, pour répondre plus directement aux questions qui me sont posées:

    1/ Je partage l’aversion de Paul Jorion pour les théories du complot, qui veulent tout expliquer et ne permettent de rien comprendre.

    2/ Je ne connais pas d’autre issue, dans le contexte qui est le nôtre, entre le remboursement de la dette et son effacement par l’inflation.

    Il est toutefois arrivé qu’une équipe arrivant au pouvoir refuse de reconnaître les dettes de la précédente, pour la négocier en réalité.

    Evoquer ce choix entre deux mauvaises solutions, ce ne serait pas le premier dans cette crise, ne signifie pas que j’endosse les décisions qui seront un jour prises à ce sujet, ou qui s’imposeront faute qu’elles aient été prises.

    Je ne suis pas du côté du manche, puisque la question m’est posée en ces termes, et je n’ai pas davantage de drapeau dans ma poche.

  6. Avatar de Auguste
    Auguste

    1/ Voulez-vous dire que le TBB s’eleve ou s’abaisse tout seul ?
    que les interets-taxes du TBB n’existent pas ou sont « indifferents à l’économie »

    2/ remboursement, c’est clair — mais « effacement » comment, actuellement le contribuable français voit-il la dette de la France s’effacer. Avec de l’inflation la dette sera encore plus elevee. On n’est pas dans la configuration d’un salarie des années 60 (Trente Glorieuses) où le cout d’achat d’un logement apparaissait diminuer par rapport à un SALAIRE qui ne cessait lui d’augmenter

    3/ Qu’entendez-vous par « la negocier » … il faut bien la rembourser d’une maniere ou d’une autre aux memes echaeances ou à des echeances rallongees ou raccourcies … ou alors ceder des immeubles, des titres, des garanties, etc Je ne comprends pas votre point 3.

    4/ En vous limitant le choix entre deux mauvaises solutions, vous ne semblez porter aucune attention
    à la troisième que je souligne, celle qui consiste à maintenir les taux très bas. A ce moment là le niveau du nominal outstanding est infiniment moins penalisant. Serait-ce confus de ma part ?
    Il n’y a aucun doute que deux tendances peuvent entrer en conflit, sans parler comme vous le faites (à tort) de complet
    La preuve en est simple
    – La remontée des taux semble vous laisser impassible, indifferent, comme si cela ne vous concernait absolument pas
    je peux vous dire que des millions de retraites et des dizaines de milliers de PME ne sont pas de votre avis
    – Au contraire, je suis fermement partisan que les taux soient maintenus aussi bas qu’il est possible vu que les salaires stagnent ou descendent
    Ne peut-on pas dire que ce sont deux thèses opposées ? ou tout au moins assez franchement differentes

    – Quant au ‘drapeau dans votre poche’ je ne vois pas à quoi vous faites référence : un roman ? une bande-dessinée ? un fait historique ? un rite vaudou ? mortuaire ? militaire ?

  7. Avatar de Fab
    Fab

    @ François Leclerc,

    C’est ce qu’on appelle botter en touche !

  8. Avatar de Fab
    Fab

    @ madar michael,

    Félicitations pour avoir passé le filtre ! J’avais proposé un lien vers un site présentant un schéma d’une organisation mondiale…mais il a été censuré. A tout hasard, j’essaie à nouveau…C’est le site d’un certain sylvain timsit, qui a entre autres, réalisé le site de Bernard Werber, l’auteur de Les fourmis…encore un qui a oublié d’être con !

    Que pensez-vous de la mise en place d’un groupe de réflexion, réservé à l’élite économiste que nous formons, le Groupe de Jorionberg par exemple, qui se réunirait deux fois par an aux Maldives, par exemple, pour être sûr de ne pas être dérangé, et dont les réunions seraient prises en charge grâce aux millions (milliards ?) de dons que reçoit notre hôte sur ce blog ?

  9. Avatar de LeClownBlanc+Auguste
    LeClownBlanc+Auguste

    @Fab
    Le 28 janvier 2009 à 08:19 vous vous adressiez au ClownBlanc, à fois à sa conscience et à sa kinesthésie :
    (…) Prends un air décontracté, souris, c’est important de sourire face à la caméra, et retourne faire tes travaux d’utilité collective comme si de rien n’était…
    Ce message sympathique, je ne l’ai pas lu sur l’instant. En effet j’écrivais alors les répliques de la petite scénette qui était initiée.
    Ici, en cette seconde, je viens acquitter ma « petite dette » (absence de « reply »)
    en signalant que l’ouverture de rideau initiée à 9:45 fut effective vers 17:00.

    « La salle était vide » ou plutôt occupée par des personnes qui n’étaient plus celles du matin et
    s’intéressant à des abstractions qui n’avaient plus rien à voir avec le sujet du billet !

    En outre des billets neufs occupaient ailleurs l’attention.

    J’ai l’habitude de penser et d’écrire dans une perspective de la longue durée.

    Ici, au contraire, tout est discontinuité (temporelle, spatiale, thématique, etc), éclatement. Je n’ai pas du tout ce type de rapport au Temps.

    Ce fut très instructif.
    Merci infiniment à Paul Jorion et à François Leclerc
    pour cet enseignement
    Je vous en suis très reconnaissant.

  10. Avatar de Auguste
    Auguste

    Ne cherchez pas de Bilderberg (ou je ne sais quoi de compliqué)
    Comme le dit très justement François Leclerc il n’y a pas de theorie pas d’organisation

    Il faut voir les choses tout simplement … sans chercher à compliquer, inventer … bêtement
    … comme un enfant peut les saisir (c.a.d. sans elucubration)

    [J’avais dit que j’étais parti]

  11. Avatar de Fab
    Fab

    @ LeClownBlanc+Auguste,

    Je suis curieux, ravi, et empli d’espoir de pouvoir un jour lire vos écrits sur le long terme…En tous cs vous avez bien fait de poster ce message…j’étais passé à côté de votre suite (http://www.pauljorion.com/blog/?p=1673#comment-15508). Ca fait du bien de lire ce genre de messages, même si je n’en comprends pas toutes les références…A mon avis, et si le coeur vous en dit, en vous appliquant et en vous y mettant tous les quatre, vous avez toutes les chances d’apporter une solution unificatrice à la diversités des positions exposée sur ce blog.

  12. Avatar de Fab
    Fab

    @ Auguste,

    Je ne cherche pas de Bilderberg. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent si ça leur fait du bien…Simplement j’en tiens compte. De la à nier leur existence…ça me paraît un peu hâtif ! Je dirais plutôt que le fait qu’ils existent ou pas ne change rien au problème qui me préoccupe.

  13. Avatar de Tigue
    Tigue

    @Clown Blanc+Auguste
    Je ne comprends pas…
    Si toutes les monnaies sont contaminees par l’ excès de masse monétaire, laisser l’ inflation s’ installer devrait effacer toutes les dettes, non ? (dès lors que l’ on cesse de s’ endetter).

  14. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    François Leclerc dit : 28 janvier 2009 à 20:11

    2/ Je ne connais pas d’autre issue, dans le contexte qui est le nôtre, entre le remboursement de la dette et son effacement par l’inflation.

    Sans affirmer pour autant que je détiens « la » solution, puis-je proposer celles ci …

    Constat:
    – La dette publique s’élève à # 1250 milliards d’euros et depuis 1973 nous avons (collectivement) payé plus de 1320 milliards d’intérêts aux détenteurs ( http://www.dettepublique.org ) … et ca continue à raison de 120 millions d’euros par jour (que ne pourrions nous pas faire avec ça) .
    – # 60% de la dette est détenue par l’étranger, 40% par des Fançais
    – S’il n’y avait pas eu d’intérêts à payer, les équilibres budgétaires auraient été positifs sur la période 1980 => 2006, avec un solde estimé de + 200 milliards

    Médicaments:
    – L’article 104 du Traité de Maastrisch est abrogé: les Etats (dont la France) disposent du droit d’emprunter directement à la BCE (par exemple pour les investissements à l’exclusion du fonctionnement), ce qui équivaut à des emprunts sans intérêts, et donc à une injection de monnaie centrale remplacant les injections de monnaie commerciale pour le même montant (puisque les banques commerciales n’auront plus à financer directement ou indirectement ces besoins et donc, nous – la collecivité- , à leur payer des intérêts). En échange nous aurons une dette envers la Banque Centrale, mais comme la Banque Centrale « c’est nous » , ça n’a pas une grande importance.
    Je précise bien que la masse monétaire totale n’augmente pas plus qu’elle ne le fait actuellement, c’est juste une répartition différente.
    Le problème de l’augmentation de la dette par nouveaux emprunts est ainsi résolu.

    – Il faut maintenant rembourser les 1250 Md€, dont 750 à l’extérieur. .. propositions:
    a) Un emprunt public permanent (l’épargne des français est considérable) pour rembourser ces dettes extérieures au fur et à mesure de leurs échéances, sans créer de déficit budgétaire nouveau.
    b) On décide d’augmenter la taxation sur le capital et les revenus du capital pour également rembourser ces dettes extérieures.
    c) (elle a ma préférence). La BCE considère qu’elle peut monétiser progressivement les dettes des Etats de la zone euro, en limitant la création monétaire commerciale (interdiction de monétisation des titres et obligations privés, augmentation des réserves obligatoires à 50% par exemples)

    Pour la dette détenue par les français, simple augmentation des impôts sur les revenus des titres… ca devrait suffire.

  15. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Stilgar

    Permettez-moi de vous faire remarquer que vous utilisez la création monétaire pour effacer les nouvelles dettes, ce qui est bien un processus inflationniste. Le débat peut toutefois porter sur le fait de savoir si c’est un moindre mal ou non, et surtout, si la dose d’inflation ainsi crée peut être contrôlée. C’est ce qui ne va pas manquer de nous être expliqué, à mon avis.

    Les statuts de la BCE sont plus contraignants, il est vrai, que ceux de la BoE ou de la Fed, qui se sont déjà engagées dans cette voie. Les Allemands, par ailleurs, ont une forte sensibilité à l’hyperinflation en raison de leur histoire, ils freinent des quatre fers sur cette question. Nous y viendrons probablement en Europe, faute d’autre solution par rapport au gigantisme de la dette et parce qu’il n’y aura pas d’autre issue, quand les USA et la Grande-Bretagne seront résolument entrées dans ce processus.

    Dans aucun domaine financier les mesures ne peuvent être que nationales ou régionales, sans être immédiatement contournées.

  16. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @François Leclerc

    Non, je remplace la création monétaire des banques de second niveau (car la monnaie utilisée par les « rentiers » ou les banques pour acheter les titres de dette est nécessairement originaire de cette création), par de la création monétaire de la banque centrale, et la masse monétaire globale ne bouge pas (enfin, elle augmente au rythme jugé nécessaire), mais la monnaie devient « gratuite » pour les Etats; c’est une sacrée différence.

    Ceci dit, une dose d’inflation et sous réserve que les salaires soient réajustés sans délai est une approche qui effectivement « euthanasie les rentiers » ( retraité, je ne devrais pas le souhaiter 😉 ).
    Mais l’inconvénient de l’inflation, c’est qu’on sait la faire démarrer, difficilement l’arrêter.

  17. Avatar de pytheas
    pytheas

    Vous parlez de la dette publique, mais la bombe qui a éclaté ce sont les dettes privées: = à + de 350% du PIB aux USA, 100 % du PIB en Angleterre, à + de 100% en Espagne, c’est cet aspect qui est considérable puisque la réaction en chaine est le deleveraging massif (monde des chiffres extrêmes) qui crée le problème sans compter les engagements CDS, les LBO, les alternatives A…….L’amplitude de la crise est incomparable à la hauteur des plans de relance (de 1 à 100 ou à 1000): c’est pourquoi la déflation nous guette maintenant. Les effets sur la confiance monétaire devient une réalité à moyen terme.
    Si on pouvait ne pas se focaliser sur la dette publique sans parler en même temps des créances existantes publiques et privées (un patrimoine net = à environ 14.000 milliards en France source Insee), en sachant que la dette en france par exemple est possédée à 60% par des français,et que s’endetter n’est pas un mal en soi, qu’un Etat ce n’est pas tout à fait la même chose qu’une entreprise ou un particulier et qu’en outre personne ne peux expliquer le raisonnement des règles de maastrich!

  18. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Fab

    Excusez-moi, mon intention n’était pas de « botter en touche », mais je ne comprends pas votre question : »Pensez-vous que des sujets tels que la gestion de la population mondiale par l’outil économique soient abordés (…) que l’obstination à penser qu’il ne puisse exister d’autre outil que l’économie pour s’assurer de la gestion de la population mondiale soit justifiée ? »

  19. Avatar de Fab
    Fab

    @ François Leclerc,

    Vous dites, en parlant de la version « in » de réunions telles que Davos : « On est alors entre soi et on parle sans périphrases ni précautions ».

    Davos, 1er jour, réunion « in ». Le Doyen :

    « Notre rôle est de maintenir une paix sociale sur la planète et dans chacun de nos pays. Pour cela il faut occuper les individus et leur esprit. Nous savons tous qu’un individu ou un esprit désoeuvré représente un danger pour le groupe. L’économie, au travers de la consommation et de la part de rêve qu’elle procure (pour faire vite on peut comparer ça au gros lot du loto qui doit en permanence resté suspendu devant nos yeux pour que la magie continue à fonctionner), l’économie donc, nous a bien servi dans notre tâche. Mais l’idéal qu’elle représente est peu à peu en train de s’effriter, la lueur qui faisait avancer les individus, qui leur faisait lever la tête, perd doucement, mais sûrement de son intensité. La machine risque donc de s’arrêter, et l’individu de se retrouver face à l’inconnu, face à sa propre réalité. Quels sont les choix qui s’offrent à nous ? Nous pouvons essayer de relancer la machine économique en espérant que les moyens dont nous disposons pour raviver la flamme, de gré ou de force, soient encore une fois efficaces. Ou alors, nous pouvons essayer de trouver une autre flamme à allumer, et par conséquent réduire l’économie à son rôle originel et minimal d’échange.
    Messieurs, vous avez chacun une bouteille du meilleur Cognac à votre disposition, les meilleurs cigares ou autres aromates ! Nous sommes entre nous ! Parlez sans périphrases ni précautions ! Nous avons cinq jours et cinq nuits pour sauver le monde !!! »

    Une telle intro vous paraît-elle plausible ?

  20. Avatar de Auguste
    Auguste

    Au début, clair : « … sans périphrases ni précautions »
    Le cerveau du lecteur a un « point d’ancrage sur la berge ». OK

    puis, il avance … bon c’est du gentil cliché, déjà + ou – entendu, lu … bon

    et puis, toc « … sans périphrases ni précautions » revient alors qu’on ne s’y attendait pas !

     » Messieurs, vous avez chacun une bouteille du meilleur Cognac à votre disposition, les meilleurs cigares ou autres aromates ! Nous sommes entre nous ! Parlez sans périphrases ni précautions ! Nous avons 5 jours et 5 nuits pour sauver le monde !!!”
    Personnellement … surtout avec le meilleur Cognac juste avant.
    J’ai ri
    On a le sérieux « … sans périphrases ni précautions » au début
    Il se trouve « sur les mains » à la fin
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    Victor Hugo resta exilé en son « paradis anglo-normand » pendant des années
    Aujourd’hui, avec le même Cognac il ferait son petit Jersey-Davos à lui.
    Il inviterait Balzac, Alexandre Dumas, Jules Verne, Zola, Marcel Proust, Azimov et quelques autres
    Pour le capital negatif de 2.300 milliards du systeme bancaire US je ne sais pas ce qu’ils trouveraient ensemble.
    Pour les trillions de $ offshore qui ne savent pas où se placer aussi longtemps que les millions d’entreprises de l’économie réelle ne sont pas encore étranglées, je ne sais pas ce qu’ils trouveraient ensemble.
    Je verrais bien le retour des « Péages à sel ». Ils existent encore. Cela ne coûte rien de les ré-ouvrir

    L’Auguste ! vous le prenez tous pour un taré !
    Mais l’idiot du village est parfois perspicace : il sent en direct, sans discours, comme un enfant.
    Au Cognac il préfère l’eau ferrugineuse … oui ! … (…) non !
    Preume ! un « Seuil-de-Passage » entre l’offshore oceanique (anglo-saxon) et l’offshore continental (allemand, français). Pas bête ! Avec les vers de « Feuilles d’Automne » (V. Hugo) dans ma poche et en regardant la carte,
    j’ai de suite pensé à Jersey … Et puis là-bas …
    LeClownBlanc m’a coupé : « Le sel ne va pas supporter l’air marin ! ça ne tiendra pas 5 minutes ! »

    Deuxio !
    Un « seuil de passage » entre l’offshore continental des non residents et l’onshore des couillons couillonnés ?
    ceux qui doivent « se serrer les coudes avec Eric Woerth et la brochette des parlementaires du G20 »
    A suivre … Eh oui !

  21. Avatar de Fab
    Fab

    Auguste ! Merci pour ton soutien ! Tu veux un conseil ? Ecoute ton ami LeClownBlanc…Ca le rassure ! Ah, j’oubliais, que sens-tu ?
    Bonne journée, même s’il pleut, s’il mouille…si tu vois Eric Woerth n’oublie pas de lui serrer les…coudes !

  22. Avatar de Tigue
    Tigue

    Dis le Clown,
    Auguste est il un enfant ?
    Si c’ est le cas, ne devrais tu pas le ménager, le rassurer ?

  23. Avatar de Auguste
    Auguste

    Auguste a deux petits-enfants
    Il est possible que je vous parle de l’aîné
    Il a eu 6 ans en décembre 2008
    Vous ne vous figurez pas ce qu’il capte de l’environnement !

    Il a un arrière grand-père de la Marne, une arrière-grand-mère bressanne (Ain) qui aurait pu avoir l’un de ses ancêtres sarrasin (sait-on jamais ?), un grand-père 1 normand, une grand-mère 1 parisienne, un grand-père 2 grec, une grand-mère 2 allemande, une mère à double nationalité à la fois française et américaine (car née à New-York avant la dérégulation du système bancaire US), un père allemand.

    Nous sommes allés au cirque, avec lui et sa petite soeur
    Quand ils viennent nous voir. Ils nous font un spectacle de cirque … avec des pirates-corsaires, etc.
    Il ne manque que Madoff !

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  1. Hilarant et tragique. Bref un excellent drame. Et Claude dit Pour accélérer la préparation aux changements liés à l’IA :…

  2. Ce que j’en comprends c’est que son (votre) enfance est primordiale. Les magouilles ultérieures c’est son (votre) instinct de conservation.

  3. La nécessité de « contrôler » l’IA comme les autres médias au nom du « vivre ensemble » reflète une vision paternaliste où l’information…

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