Money Creation ‘ex nihilo’, par Robert Mittelstaedt

Robert Mittelstaedt, qui a déjà eu l’occasion d’intervenir sur ce blog, a produit une vidéo intitulée Money Creation ‘ex nihilo’ . Son message, comme vous le verrez, est identique à celui que je vous ai proposé ici au fil des mois.

En guise d’introduction, je vous offre quelques extraits d’un livre que je suis en train de rédiger, sur le même sujet exactement que celui traité par Mittelstaedt dans sa vidéo :

Les banques n’ont cependant pas le droit de prêter tout l’argent sur votre compte-courant : elles sont obligées de tenir compte de votre désir éventuel de récupérer les sommes déposées sans préavis, comme le compte-courant le permet. Les réserves qu’elles sont tenues de maintenir légalement sont appelées « réserves fractionnaires ». Ces réserves sont faibles, aujourd’hui de l’ordre de 2 % généralement. Ce taux de 2 % a été calculé pour permettre à la banque de faire face aux retraits en temps ordinaire. Ceci suppose bien entendu une grande confiance de la part des déposants que leur argent demeure effectivement à leur disposition. En cas de panique bancaire ces 2 % ne feraient, cela va sans dire, pas l’affaire : seules des réserves couvrant la totalité des sommes déposées, c’est–à–dire des réserves fractionnaires de 100 % pourraient l’assurer.

Le système des réserves fractionnaires permet à l’argent inutilisé de ne pas être simplement thésaurisé mais d’être utilisé par l’économie là où le besoin s’en fait sentir. À cette fin, la fiction est maintenue que, bien que l’argent sur les comptes-courants aie été prêté – à l’exception des réserves fractionnaires – il demeure aussi disponible pour celui qui l’avait déposé sur son compte-courant. En général, lorsque celui-ci se présente pour retirer son argent, les réserves fractionnaires s’appliquant à une multitude de comptes permettent que la somme lui soit rendue. Si ce n’était pas le cas la banque devrait recourir à un expédient : ponctionner ses fonds propres, emprunter sur le marché interbancaire ou emprunter auprès de sa banque centrale.

Le système des réserves fractionnaires permet en fait une démultiplication monétaire qu’on aurait tort cependant de confondre avec une « création monétaire », le principe de conservation des quantités restant d’application sans être jamais enfreint.

Bien que les réserves fractionnaires soient aujourd’hui en général de 2 %, les illustrations de la manière dont le système opère utilisent le plus souvent le chiffre de 10 % et je ne faillerai pas à la tradition. La raison pour un nombre plus élevé se comprendra aisément. Voici comment le système fonctionne. Eusèbe dépose 100 € sur son compte à la banque. La banque est obligée de conserver sur cette somme des réserves fractionnaires de 10 %. Le reste elle peut le prêter. Ce qu’elle fait : Casimir avait besoin de 90 € et elle les lui accorde.

Le calcul à partir des réserves fractionnaires ne produit de chiffres mirobolants : 9 fois plus de crédits que de dépôts pour 10 %, 49 fois plus pour 2 %, que dans un seul cas de figure – qui n’a pas la moindre plausibilité dans le monde réel : qu’au sein de la chaîne de ceux qui empruntent, chacun utilise la totalité du montant de son prêt pour le déposer sur un compte à vue… tout en ne s’inquiétant pas du fait qu’il doive verser des intérêts pour ce privilège. Certains n’hésitent cependant pas à affirmer qu’un dépôt autorise une banque à accorder des crédits 9 fois, 49 fois… supérieurs aux dépôts. Comme seul un abruti emprunterait de l’argent à sa banque pour le laisser ensuite dormir sur un compte à vue, alors que sa banque lui compte des intérêts au fur et à mesure que le temps passe, la seule situation présentant une certaine vraisemblance est donc celle mise en scène par l’illustration initiale : celle où l’argent sur le compte-courant d’Eusèbe est prêtée à Casimir à concurrence de ce que les réserves fractionnaires autorisent, autrement dit que la banque est à même de percevoir des intérêts sur une somme un peu inférieure (90 % pour des réserves fractionnaires se montant à 10 %) à celle qui fut déposée initialement.

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302 réponses à “Money Creation ‘ex nihilo’, par Robert Mittelstaedt”

  1. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    m…e ces balises et ce système wordpress où on ne peut pas avoir d’aperçu!
    Je reprends, si P.J. pouvait supprimer le message de 13 h 39

    +++++++++++++++++++

    @Nadine

    En ce qui concerne votre dernier message (12 h 15) , je n’essayais pas de répondre pour Jean Jégu, simplement d’abonder dans votre sens. Si on limite le concept de monnaie à celle de la Banque Centrale (en particulier les billets), il n’y en a évidemment pas pour tout le monde, et c’est pour cela que « l’argent-dette » de Grignon, malgré les explications un peu imprécises, est un très bon « réveil » pour la société civile peu au fait de ces sujets!

    Bon, vos questions

    Vous dites « Pour pouvoir émettre de la nouvelle monnaie scripturale de 10% des DAV,, les deux banques sont obligées de fournir 10 chacune à la banque centrale qui portera ce dépôt en R.O »

    Vous voulez plutôt dire 90% des DAV et non pas 10% non?

    Oui, 90% des DAV, désolé…

    En conclusion:
    Vous dites:« vous voyez que si on fait un rapprochement comptable entre la Banque A et la Banque B les deux dettes se compensent »
    Vous parlez de quelles dettes ?

    Des dettes interbancaires

    Vous dites: « et que même si l’on peut faire, sans aucun intérêt pour aucune des 2 banques, un transfert d’un montant identique de A vers B et de B vers A, il n’y a aucune justification pour que ca se fasse »

    Vous voulez parler des compensations interbancaires?

    Oui: si une banque A est débitrice d’une banque B, au terme de la compensation des différentes dettes des unes envers les autres, elle a 2 choix:
    – soit la banque B lui fait crédit ( au taux interbancaire accepté entre elles)
    – soit A se refinance auprès de la banque Centrale

    (Il existe peut être un 3° choix, défendu par Jean Bayard, mais j’avoue que je ne me suis pas encore fait réellement mon opinion sur ses explications, sans pour autant les rejeter)

    Car si c’est le cas je vous l’ai dit pour l’exemple je préfère faire apparaître les flux directs, c’est la même chose que la compensation au final sauf que c’est plus pédagogique.

    Ca ne change rien au résultat final

    En fin vous dites: « Il n’empêche que les liquidités dont disposeront chacune des 2 banques ont été réduites à 90 »

    Vous voulez dire les espèces ?
    Car pour moi la liquidité c’est ce dont dispose les banques en monnaie scripturale centrale sur leur compte à la BCE.

    Bravo, 😉
    Vous avez raison . Mais ce n’est pas le fait que ce soit des espèces ou non, mais que les 100 en espèces au départ (hypothèse initiale) permettent à la banque d’accorder des crédits nouveaux sans s’endetter de (nouvelle) monnaie centrale, jusqu’à ce qu’elle n’ ait plus de ce dépôt d’espèce initial … étant donné que, évidemment, ces espèces sont de la monnaie centrale mais qui dans le circuit économique (un constitutant de M1). Elles sont donc aussi de la liquidité; mais ca n’empêche que j’aurais du utiliser le bon terme de numéraire ou espèces.

    Pour être encore plus précis: lorsque la banque qui dispose de 100 en espèces (qui est de la monnaie centrale) va accorder un crédit, elle va avoir besoin de 10% de RO .. Et si son solde initial de RO (liquidités) à la BC est de zéro, elle va donc transférer 10 de billets à la BC qui créditera de 10 son compte de liquidités.

    Ceci dit le terme « liquidité » représente aussi « la monnaie disponible » , d’une manière générale dans l’économie.

    D’une manière générale, le bilan d’une banque commerciale est, en simplifiant
    à l’actif de:
    – Réserves auprès de la BC
    – Crédits et titres (les créances sur..)
    – Disponibilités (Trésorerie)

    au passif:
    – Engagements envers la banque centrale
    – Dépôts du secteur privé
    – Fonds propres

    alors que le bilan d’une Banque Centrale est:
    Actif:
    – Créances sur l’étranger
    – Créances sur les banques commerciales
    – Créances sur le Trésor

    Passif
    – Réserves des banques commerciales
    – Billets détenus par le secteur non bancaire
    – Dépôts du secteur public
    – Fonds propres

  2. Avatar de Jean Jégu

    @ Nadine

    Si j’ai essayé avec d’autres de démontrer que ce sont les nouveaux dépôts arrivant sur les comptes qui sont prêtés c’est simplement pour dire que si la banque n’a pas l’argent correspondant, elle ne peut pas faire de crédit à moins d’emprunter cet argent à quelqu’un d’autre.

    Vous admettez donc, Nadine, que si vous avez essayé de démontrer que ce sont les nouveaux dépôts qui sont prêtés ( partiellement, RO obligent ), ce n’est pas qu’ils soient vraiment reprêtés mais juste pour nous faire comprendre que si la banque n’a pas la monnaie centrale correspondante, c’est dire 10 % environ ( RO + fourniture des billets ), elle ne peut le faire. Si c’est cela, je suis d’accord.

    Alors c’est vrai que ce système fait gonfler M1 par rapport à M0 mais uniquement (et c’est la spécificité principale des banques) parce que le banquier espère que son client ne viendra pas retirer tout son dépôt

    Que ce système fasse gonfler M1, par rapport au volume de monnaie centrale associé au dépôt initial, j’en suis aussi d’accord ; c’est même ce que j’appelle « création de monnaie bancaire par le crédit ». Cependant je ne suis pas d’accord quand vous dites que cette création monétaire existe parce que le banquier espère que son client ne viendra pas retirer tout son dépôt. C’est bien le banquier qui prend l’initiative, cachée au déposant, de ne conserver qu’une fraction de la monnaie centrale associée à son dépôt et, du fait de ce que je me permettrai ici d’appeler « une fraude légalisée « , il espère que son client ne viendra pas lui redemander tous son dépôt. C’est un risque qu’il s’est créé et il prétend ensuite s’en faire rémunérer. Car il ne faut jamais oublier que le banquier se fait rémunérer sur les crédits qu’il accorde ; on comprend qu’il se plaise à les gonfler .

    Quant à votre deuxième paragraphe, j’en retiens que si une simple garantie hypothécaire suffisait pour qu’une banque accorde un crédit, alors vous accepteriez de vraiment parler de création monétaire. Mais vous le dites un peu plus loin, ce serait un procédé absurde car le banquier risquerait de ne pouvoir faire face à un retrait en espèces ou à un simple virement vers une autre banque. Ici, j’ai failli vous renvoyer à la fin d’un de mes posts précédants :

    Quand vous aurez bien assimilé comment avec 200 en monnaie centrale le système peut générer, comme vous le dites bien, 10 000 en monnaie bancaire, il vous restera à traiter d’une autre question encore plus importante : comment le système bancaire peut-il augmenter ses 200 en Banque Centrale ? ( et donc, par conséquent, ses 10 000 en monnaie bancaire …).

    Mais ce renvoi était tout à fait inutile,(ce qui prouve que nos esprits passent par les mêms chemins ! ) puisque vous avez deviné que j’allais vous dire ce qu’il suffit à la banque de faire :

    qu’elle échange cette simple garantie hypothécaire contre de la monnaie centrale à la BCE ou à ses consœurs.

    NOn, j’aurais simplement dit qu’elle échange sa créance. Il peut y avoir créance sans garantie hypothécaire, me semble-t-il. Ensuite, je décroche … J’ai l’impression que la conclusion qui est la mienne vous vient au bout de la plume mais que vous tournez en rond pour éviter de l’exprimer. Qu’est-ce que veut dire exactement ce qui suit :

    Non, ce n’est pas la garantie hypothécaire qui est échangée mais la créance complète avec sa garantie hypothécaire(créance dont elle est pleinement propriétaire=actif) qu’elle échange éventuellement contre de la monnaie centrale mais le fait qu’elle soit obligée de faire cette opération prouve de façon certaine que aucune banque ne peut faire de la création ex-nihilo à partir d’une simple garantie hypothécaire puisqu’elle est obligé de céder sa créance pour se financer en espèce (dans cet exemple).

    Il y a bien refinancement avec la créance issue du crédit ! (refinancement dont j’ai souvent dit ici qu’on ne parlait pas assez – le refinancement est le fait pour une banque d’augmenter ses avoirs en Banque Centrale au moyen de titres qu’elle détient).

    Par conséquent je conclus volontiers sur le fait que nous sommes entèrement d’accord sur les faits. Cela me rassure car je n’ai jamais été banquier, et comme tout un chacun je peux me tromper. Mais nous n’arrivons pas à suivre un chemin rationel jusqu’à une conclusion commune. Car, sauf erreur de ma part, la conclusion logique est, selon moi, que le fait que la banque puisse se refinancer, c’est à dire acquérir la monnaie centrale qui lui est nécessaire, avec la créance du crédit qu’elle vient d’accorder, prouve de façon certaine que, sous réserves des Règles Prudentielles définies par la profession bancaire, un banque peut toujours créer de la monnaie bancaire dès lors qu’elle trouve un emprunteur consentant .

    Il est donc parfaitement inutile de continuer à traiter de scénarios numériques finalement indigestes et où la précipitation laisse introduire des erreurs qui brouillent encore plus le débat.

    Par contre, Rumbo ( 12:31) a des propos durs sur ce système bancaire. Avec tout le respect que l’on doit toujours aux personnes, respect sincère et amical en ce qui me concerne, je suis au regret de dire que je partage ces propos. Ce système est vicié, voire vicieux. Il est issu de l’histoire. Ceux qui y travaillent aujourd’hui n’en sont pas les seuls responsables. Ils en sont ou en seront autant victimes que ceux qui sont au dehors. Mais il serait grand temps que ceux qui le connaissent de l’intérieur aident à rebâtir du neuf et surtout du juste, au lieu de donner la fâcheuse impression, sans que cela soit réel j’imagine, d’en être complices.

    Sur ce, je termine et range mon clavier.

    Amicalement.

    Jean Jégu.

  3. Avatar de Paul Jorion

    @ Rumbo

    Que le système financier soit complexe, pourquoi pas ? cela ne constitue pas une base sur laquelle le condamner : si je le trouve compliqué, c’est à moi de faire l’effort de le comprendre et pas de dire : « Il est condamnable parce qu’il est trop compliqué pour que personnellement je le comprenne ».

    Vous allez vous trouver en face de gens qui vous diront : « Vous n’êtes pas encore trop sûr si les banques prêtent oui ou non l’argent qui se trouve sur les comptes-courants et vous allez m’expliquer pourquoi il faut se débarrasser des Collateralized–Debt Obligations et des Credit–Default Swaps ? »

  4. Avatar de TL
    TL

    @ Stilgar,

    je comprends votre volonté de simplification, mais quand même : les banques commerciales sont de grosse détentrices d’actions d’autres entreprises…

    quand vous parlez des créances sur l’étranger à l’actif de la BC (ce qui est certes un consensus de classification), ne faudrait-il quand même pas distinguer les devises étrangères détenues sous forme monétaire « pure » (monnaie scripturofiduciaire), des titres en monnaie étrangères (obligations) ?

    cette dernière distinction prend tout son sens lorsque les titres en questions sont des ABS/CDO dont la valeur fond comme neige au soleil…
    il aurait mieux valu pour la bank of china garder des dollars en espèces !

    @ Jean Jégu

    Je salue votre grande diplomatie : je pense être d’accord avec vous à 99% (jamais 100%, principe de précaution oblige… et la réciproque n’est pas forcément vraie, cf plus bas), mais la lecture in extenso des différentes contributions me file déjà une telle migraine nerveuse, que je ne saurais répondre aussi patiemment…

    J’ai envie de pousser la perversion plus loin : une banque qui constate que les dépôts affluent sans cesse plus vite qu’ils ne refluent (par retrait des déposants) peut presque considérer cet argent comme dépensable (et non juste prêtable). Elle aurait en effet tort de se priver : elle en a toujours plus !!
    Cette dépense va se retrouver, au moins en partie, sous forme de dépôt bancaire. Un dépôt aura été créé, qui n’est pas fondamentalement issu d’une dette !

    Comme il a déjà été souligné, il y a un problème avec le mécanisme de l’intérêt : l’intérêt accroît la dette, mais aucune monnaie supplémentaire n’est injectée en contrepartie (alors qu’au moment du prêt initial, l’argent est injecté à hauteur de la dette contractée), et la dette risque devenir impayable avec la seule monnaie en circulation.
    Paradoxalement, un tel parasitisme des banques (dépenser les dépôts des clients) accroît la quantité de monnaie scripturale (puisque cela accroît la quantité de dépôts) sans augmenter la quantité de dette, et permet de limiter l’asphyxie du système…

    Vous n’avez pas remarqué qu’il n’a à peu près que les bancassurances qui ont les moyens de se payer de beaux bâtiments dans les centre-villes (je parle de la France, et surtout des grandes villes) ?
    Remercions-les, elles sauvent le système ! 😉

  5. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @TL
    C’est tout à fait exact que les banques commerciales sont de grosse détentrices d’actions d’autres entreprises… mais nous parlions ici de la création monétaire par le crédit, pas de la création monétaire par l’achat de titres (monétisation d’actifs).

    Et comme l’écrit D. Plihon

    Désormais, les banques émettent de la monnaie non seulement à l’occasion de leurs opérations de crédit, mais également en contrepartie de leurs opérations de financement par achats de titres. Dans le cadre du régime d’économie d’endettement, la création monétaire s’effectuait principalement à l’occasion des opérations de crédit. Dans le nouveau régime, les banques créent également de la monnaie en contrepartie de leurs financements par acquisition de titres sur les marchés. Ainsi, les modalités de la création monétaire se sont diversifiées. Le crédit n’est plus qu’une des sources de la création monétaire.

    et Plihon donne un tableau intéressant

    Structures du bilan des banques AFB de 1980 – 2006

    Actif (en %) 1980 2006
    Crédits à la clientèle
    Titres
    Valeurs immobilisées
    Divers 84
    5
    9
    2 30
    55
    5
    10
    Total de l’actif 100 100
    Passif (en %)

    Opérations interbancaires (solde) Dépôts de la clientèle Titres
    Divers
    Fonds propres et provisions

    13
    73
    6
    0

    8

    5
    24
    54
    10

    7
    Total du passif 100 100

  6. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    Zut, mon tableau est parti alors que j’essayais de le mettre en forme..
    Je le résume
    Entre 1980 et 2006, (% du bilan)

    actifs
    – crédits à la clientèle : 84% => 30%
    -Titres: 5% => 55%

    Passifs
    – dépôts de la clientèle : 73% => 24%
    – Titres : 6% => 54%

  7. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Jean Jégu
    C’est vrai qui manque pas grand chose pour qu’on soit d’accord…mais

    Vous dites: »le fait que la banque puisse se refinancer, c’est à dire acquérir la monnaie centrale qui lui est nécessaire, avec la créance du crédit qu’elle vient d’accorder, prouve de façon certaine que, sous réserves des Règles Prudentielles définies par la profession bancaire, une banque peut toujours créer de la monnaie bancaire dès lors qu’elle trouve un emprunteur consentant « .

    Jean, si elle se refinance avec la créance du crédit cela signifie que cette créance elle ne l’a plus puisqu’elle l’a échangé
    pour se refinancer!
    Vous me direz que cela ne change rien parce que ce crédit continu d’exister. Oui mais dans ce cas il n’y a pas eu création monétaire puisque en échange de ce crédit la banque a obtenu la monnaie centrale pour son refinancement.

    Essayez de réflechir à ça et les choses vous paraîtront plus claires parce qu’on est presque d’accord.

    Amicalement

  8. Avatar de TL
    TL

    @ Stilgar

    Fort bien. (je pense avoir reconstitué vos tableaux)

    Ne trouvez-vous l’appellation « titres » un peu ambigüe, recouvrant à la fois actions et obligations ?

    (Je n’avais pas fait la remarque dans le cas du bilan des BC, puisque ces dernières s’interdisent dogmatiquement l’achat d’actions.)

    Qu’une banque finance une entreprise par octroi de crédit ou achat d’obligations, revient du pareil au même (redondance volontaire). Donc que les obligations remplacent les crédits :
    1) ne change rien
    2) ne justifie pas le « désormais » de la phrase de Plihon, qui est vraiment inutile (les achats d’obligations par les banques ont toujours été une forme de création monétaire, et l’émission d’obligations est une forme d’endettement, contrairement à l’émission d’actions) !

  9. Avatar de TL
    TL

    @ Nadine

    Est-ce que vous ne confondez pas les opérations de refinancement et les opérations d’open market ?

    – le refinancement consiste en un prêt de la BC à un banque secondaire, avec un besoin de CAUTION ou COLLATERAL : la banque emprunteuse de monnaie centrale autorise la BC à s’approprier la créance servant de caution si elle n’est pas à même in fine de la rembourser. Pas de transfert de propriété de la créance si tout se passe bien.
    – l’open market consiste en l’achat/vente par la BC d’obligations jusque-là/dorénavant détenues par des banques secondaires.

    Lorsque vous dites « si elle se refinance avec la créance du crédit cela signifie que cette créance elle ne l’a plus puisqu’elle l’a échangée pour se refinancer! », vous faites erreur :
    – soit elle se refinance, et ce n’est pas la créance qui est échangée, mais un droit à la saisir en cas de non-remboursement du refinancement.
    – soit elle a échangée la créance contre de la monnaie centrale, et cela correspond à l’open market, et non au refinancement.

  10. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @TL
    C’est juste un chapitre où Plihon essaye de faire comprendre l’évolution du système bancaire français, mais chercher le détail des répartitions de la création monétaire bancaire dans les titres n’est pas une priorité pour moi… , mais je crois que Plihon veut parler des titres. Lui même sait bien évidemment qu’une obligation est une garantie fort différente des actions.
    Néanmoins je trouve quand même une différence entre une création monétaire par le crédit et une création monétaire par achat d’obligations. Il me semble que le premier est la conséquence de la demande de l’emprunteur, alors que le second est la conséquence d’une décision de la banque d’augmenter ses avoirs sans que ca ne lui coûte grand chose. Qu’en pensez-vous?

  11. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Stilgar

    Vous dites:

    « Arrive le soir

    BANQUE A
    Actif :
    – 90 (billets)–à
    – 10 (billets en réserve obligatoire à la BC)
    – Créance sur Alain = 90
    Passif
    – Compte de X = 100
    – Compte de Alain = 0 (il a payé Arthur en banque B) => ce qui amène une dette de 90 de la banque A vers la banque B
    – Compte de Béber = 90 (reçu de Bernard, client de B) »

    Vous dites dans le bilan: »90(billets) ».
    Non Stilgar, les banques pour se payer ne le font pas en espèce, elles se payent en monnaie scripturale centrale ce qui implique pour les deux banques d’échanger auprès de la BC leur espèces ici 90 en monnaie centrale scripturale M0, c’est ce que je voulais que vous compreniez quand j’ai écrit « dites plutôt M0 c’est plus général » mais le message n’est pas passé!

    Vous dites: »ce qui amène une dette de 90 de la banque A vers la banque B »
    Non, les banques se sont déjà payées en se transférant chacune 90 en monnaie centrale M0

    Donc en fait votre bilan s’écrit ainsi en fin de journée:

    BANQUE A
    Actif :
    – 100 M0
    – Créance sur Alain = 90
    Passif
    – Compte de X = 100
    – Compte de Alain = 0 (il a payé Arthur en banque B)
    – Compte de Béber = 90 (reçu de Bernard, client de B)

    Ce qui est exactement la même chose en terme de flux que:

    la banque A prête 90% de son nouveau dépôt soit 90 qui finit en dépôt chez la banque B
    la banque B prête 90% de son nouveau dépôt soit 90 qui finit en dépôt chez la banque A
    En fin de journée
    la banque A transfert 90 en M0 à la banque B
    la banque B transfert 90 en M0 à la banque A
    Le bilan:
    La banque A se retrouve avec 190 en dépôt
    La banque B se retrouve avec 190 en dépôt
    Et les réserves en M0 reste à 100 pour les deux banques

    Les quantités M0 sont conservées mais M1 augmente alors que la banque ne fait que prêter ses nouveaux dépôts et l’augmentation de M1 est directement proportionnelle à la vitesse du flux de M0 entre les deux banques.

    Stilgar, vous avez sous les yeux mis en pleine lumière avec cet exemple si simple ce que vous essayez de comprendre depuis des mois (sinon vous ne seriez pas sur ce blog), alors ne gâchez pas votre plaisir en vous accrochant à la version ex-nihilo, venez nous rejoindre on est trop peu nombreux et on a besoin de tout les talents et je sais que vous en avez beaucoup.

    Amicalement

  12. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Nadine
    C’est bien, vous avez sans doute raison puisque vous en êtes persuadée…

  13. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    La création monétaire par les Bcom : UNE QUESTION DE PERSPECTIVE.

    J’ai une thèse à avancer :

    La création monétaire par les bcom existe.

    Elle existe d’autant plus que l’on se place du point de vue de la BC.

    La BC a, « face à elle », toutes les bcom.

    En octroyant du crédit, ces bcom augmentent DANS LEUR ENSEMBLE la masse monétaire par l’effet de récupération des dépôts résultant des crédits, dépôts qui constituent le «refinancement des crédits » .

    la BC qui tient la compta, enregistre effectivement la progression de la masse monétaire et souvent (avant la crise) sans intervenir dans le refinancement car les bcom n’en n’ont pas ou peu besoin.

    Si la création monétaire est contrebalancée par la destruction monétaire (remboursement des crédits), la 1ere croît toutefois plus vite que la seconde –dans le passé en tous cas – et donc inflate la masse.

    En conclusion, la BC assiste à la progression monétaire sans en être un acteur significatif.

    Maintenant si l’on se place dans la situation d’une bcom :

    (et plus particulièrement une bcom à très faible part de marché (2 ou 3 %), et faisant plus de crédits que de dépôts comme celle que j’ai connue)
    alors là, c’est la course à l’échalote car dès qu’on fait un crédit, il faut sortir les fonds de la caisse car ils partent à la concurrence à 97 ou 98 % et à la compensation il y en a qui attendent le virement.
    Dans ce cas, on emprunte aux bcom ou à d’autres intervenants privés (y compris étrangers) à la liquidité disponible.

    En passant, aujourd’hui les 6 principales banques françaises (qui étaient hier devant les députés) sont emprunteuses sur les marchés, à la recherche de liquidité.

    Dans la bcom que je décris, on n’a jamais l’impression de créer de la monnaie, on a l’impression de la vendre et qu’une fois vendue faut vite en retrouver pour en avoir en stock et pouvoir en revendre.

    En conclusion , la masse monétaire c’est un peu comme les salaires stables et pérennes sans indexation sur les résultats ni primes : ils augmentent toujours un peu vu du côté de celui qui les verse mais vu du côté de celui qui les perçoit , en pensant aux efforts qu’il a du faire au boulot et à l’augmentation des prix, il a rarement l’impression d’avoir été augmenté 😉

  14. Avatar de TL
    TL

    @ Stilgar

    « alors que le second est la conséquence d’une décision de la banque d’augmenter ses avoirs sans que ça ne lui coûte grand chose » :
    1) considérez-vous les crédits comme des avoirs ?
    2) « lui coûte grand chose » dans quel sens ? Elle paie tout de même l’obligation.

    La différence que je reconnais entre un crédit et une obligation à l’actif d’une banque, c’est le degré de liquidité : le crédit est « scotché » au bilan de la banque, l’obligation peut aller et venir comme outil de gestion de trésorerie.
    C’est d’ailleurs un peu pour ça qu’on a inventé la titrisation… améliorer la liquidité des crédits. Cela érode d’ailleurs un peu plus la frontière entre crédit et obligation (du point de vue du créancier).

    Disons, pour essayer de synthétiser, qu’il me semble que lors d’un crédit, l’emprunteur donne au prêteur une créance (sur lui-même), et le prêteur donne à l’emprunteur de l’argent.
    Le remboursement voit au contraire l’emprunteur racheter la créance sur lui-même, qui entre temps a grossi automatiquement du fait d’un intérêt.
    Or, une telle conception est généralisable à l’obligation de façon assez évidente…

    On pourrait imaginer une économie où il n’y aurait pas de crédit, mais des émissions d’obligation de tous les agents désireux d’emprunter… je pense franchement que l’on arriverait à reparler de savoir s’il y a création monétaire des banques secondaires, et vous savez pourquoi ?
    Même si je ne sais quel tribunal incompétent en économie monétaire a statué que les dépôts sont un transfert de propriété (cf un post de Paul plus haut), les dépôts en banque sont des prêts des déposants , donc un achat par les déposants de créance sur les banques (à taux d’intérêt nul ou quasi-nul, ce qui est bien pratique pour les banques).
    Dans un monde sans crédit, uniquement des obligations, l’équivalent du dépôt à vue serait une obligation extrêmement liquide, portant un taux d’intérêt minable.
    Voilà pourquoi je pense franchement que crédit et obligation sont proches.

  15. Avatar de Nadine
    Nadine

    @TL
    Bonsoir TL

    Vous faites bien de préciser mais à trop forcer le trait pour que le message passe on en oublie la réalité… Donc oui vous avez raison biensûr. Mais si la banque a besoin de se refinancer aprés avoir créé son crédit c’est bien qu’elle n’a pas fait de création Ex-nihilo. C’est le message que je voulais simplement faire passer à Jean.

  16. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @TL
    Je stoppe pour ce soir, mais pour répondre d’abord très court à vos deux questions:
    1 – Non, bien sur, ce sont des dettes… mais les « garanties » (les créances sur …) sont des actifs: vous le savez bien d’ailleurs 😉
    2 – Je pense (mais je me trompe peut être) que les banques monétisent pour compte propre lorsqu’elles achètent des obligations … je pense (mais je me trompe peut être) que ça ne leur « coûte » que les R.O.

    La titrisation leur a surtout permis de sortir les actifs pourris de leur bilan, non ?

    Allez, à demain…

  17. Avatar de Jean Jégu

    @ Nadine

    En essayant de faire court, Nadine, j’ai réfléchi et ça me parait toujours aussi clair :

    – le crédit induit une augmentation dM1 qui appartient au client emprunteur,
    – le refinancement induit une augmentation dM0 = dM1 qui appartient à la banque prêteuse,

    Dans ce cas non seulement il y a eu, comme d’ordinaire, création monétaire, mais il y a eu deux créations monétaires , l’une dans M1 par la banque commerciale et l’autre dans M0 par la Banque Centrale … La banque prêteuse ne gagne alors que sur une différence des taux, celui du prêt dM1 et celui du refinancement dM0.

    En résumé, comme nous l’avons bien vu ensemble,à partir d’un dépôt initial qui apporte D1 sur un DAV et D0 = D1 sur le compte de la banque en BC, la circulation monétaire entre banques induit un « gonflement » de M1 sans induire celui de M0. En fin de processus, on a sur les DAV, jusqu’à … disons 10.D1 qui sont gérés avec seulement D0. Collectivement les banques gagnent sur une différence de taux pour 10 % du montant des DAV et sur la totalité du taux des prêts pour les autres 90 %. Ce cycle étant bouclé, n’importe quelle banque peut en redémarrer un autre par le cas examiné qui n’est ancunement particulier.En effet nous l’avons vu ensemble, pour chaque crédit la banque doit prévoir le même montant en monnaie centrale ; mais pour chaque dépôt, elle s’autorise à ne conserver que 10 % de la « couverture  » de ce dépôt. C’est là le coup de génie qui marche, au bénéfice du banquier, tant que la confiance régne … Un magnifique moteur à deux temps: gonflement en M1 ( GM1), refinancement en M0 (RM0), GM1,RM0, GM1,RM0, etc … et ce jusqu’à la crise suivante.

    Bien entendu,dans la réalité, il est parfaitement impossible d’identifier les cycles dont je parle ; ce sont plutôt des flux continus qui fonctionnent selon ces principes. De plus il n’y a pas que les crédits mais aussi les achats de titres et autres ( voir la citation de D. Plihon par exemple) …Mais là nous en aurions encore pour six mois, alors mieux vaut s’abstenir.

    Loin de moi l’idée de nier les turpitudes de la finance que Paul et d’autres illustrent ici. Mon opinion est seulement que ces turpitudes reposent en grande partie sur la possibilité pour les banques de « gonfler » la monnaie ( directement pour M1, indirectement pour M0 ) à peu près autant qu’il leur semble bon. Effectivement, comme certains l’ont dit, leurs employés courent après le refinancement en M0 et les emprunteurs en M1 et cette course à l’argent, mobilisante et épuisante, leur fait oublier qui est moteur et pourquoi dans cette course. Mais les dés sont pipés et il nous faudrait sortir ensemble de ce labyrinthe. Le premier impératif n’est-il pas d’y faire la lumière ?

    Merci à vous tous qui, à votre manière, y contribuez.

  18. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Jean Jegu

    C’est vraiment plaisant de débattre avec vous Jean; pour votre nouveau commentaire interessant je vous dirai ce que j’en pense demain.
    A bientôt.

  19. Avatar de TL
    TL

    @ Nadine (je n’ai pas le temps de lire le post de Jean Jégu)

    Je suis d’accord.

    Disons en vrac que si d’une certaine manière il y a création monétaire (pas totalement « ex nihilo », mais pas loin), c’est parce que :
    1) le dépôt en banque est une pratique généralisée, rentrée dans les moeurs, et même encouragée par les gouvernements (il est interdit me semble t-il de payer en espèce les transactions supérieures à un certain montant). Or cela fournit un passif modique et abondant aux banques commerciales.
    2) la banque centrale est presque trop gentille avec les banques commerciales. Tant que le système marche (les gens déposent) les banques commerciales empochent le pactole. Quand ça va mal (retraits massifs et mise à nu des banques) la banque centrale arrive et refinance en urgence, et les gens se disent : « ah oui, finalement les comptes en banque c’est du sérieux, c’est comme la vraie monnaie ». (Si la BC ne refinance pas, c’est 1929…)
    3) les banques facturent des intérêts, ce qui fait qu’elles demandent à terme plus d’argent qu’elles n’ont prêté.

  20. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Paul Jorion dit :
    4 février 2009 à 17:40

    @ Rumbo

    «  »Que le système financier soit complexe, pourquoi pas ? cela ne constitue pas une base sur laquelle le condamner : si je le trouve compliqué, c’est à moi de faire l’effort de le comprendre et pas de dire : « Il est condamnable parce qu’il est trop compliqué pour que personnellement je le comprenne ».

    Vous allez vous trouver en face de gens qui vous diront : « Vous n’êtes pas encore trop sûr si les banques prêtent oui ou non l’argent qui se trouve sur les comptes-courants et vous allez m’expliquer pourquoi il faut se débarrasser des Collateralized–Debt Obligations et des Credit–Default Swaps ? » » »

    Paul, je suis bien d’accord avec votre propos. Des professionels pourraient sans doute me « coincer » assez rapidement, mais pour quel résultat? Pour éloigner un enquiquineur?
    Mais je ne perd pas de vue la – résultante – de ce sytème financier, qui est la principale chose qui compte au « bilan » des pratiques bancaires légales ou « maisons ». Mais « maisons » avec labyrinthes sans éclairage et à chausse-trappes, à
    arcanes ayant plusieurs sens d’interprétation, etc. Mais si des questionneurs(neuses) très pointus veulent décortiquer la pratique bancaire jusqu’au bout, ce ne peut être que salutaire en vue de démonstrations indispensables pour de probables « combats » futurs. Dans ce sens, tant mieux si cela peut court-circuiter des pratiques financières qui participent au très mauvais rendement de la « machine » financière aux frais des usagers, profitant à quelques uns qui pensent sans doute que tant qu’on aura pas « désocculté » le pot-aux-roses, tout va pour le mieux; nous ne cracherons pas dans la (trop bonne) soupe jusqu’au dernier moment, doivent-ils se dire.

    Je ne dit pas du tout au sujet du système financier: « Il est condamnable parce qu’il est trop compliqué pour que personnellement je le comprenne ». Mais c’est ce qui m’apparaît (sans doute à tort j’en conviens) comme si l’on voulait couper des cheveux en quatre alors qu’on a la preuve – répétée dans les faits et les résultats – que ce système est frelaté et animé par des mécanismes bancaires qui se jouent des lois naturelles. Pourquoi les modèles naturels sont-ils bafoués à ce point? En énergétique, jusqu’à plus ample informé, on ne peut jamais, au bilan final, récupérer davantage d’énergie qu’on en a dépensé. Pourtant, c’est ce qu’on a fait en finances!

    Je ne dénonce nullement la complexité, elle est objectivement ce qu’elle est. Car effectivement, c’est bien à soi-même de la comprendre, et de la dominer, ou alors laisser tomber. Mais s’agissant du système bancaire et financier, force est de constater que le diapason n’a jamais été sollicité (ou il y a autant de « diapasons » que de branches financières… et de pays…), et qu’il faut, – en l’absence de solfège – (ou alors le « solfège » n’y est jamais appliqué) retrouver de l’ordre coûte que coûte à travers la « cacophonie ». Ma condamnation du système financier n’est pas sa complexité, c’est sa
    – résultante fausse – qui détermine terriblement tant de destins individuels et collectifs. À choisir entre deux complexités opposées, autant s’appliquer sur celle qui reflète la vérité, d’ailleurs davantage accessible, que sur celle travestit ou prostitue la vérité.

  21. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    Un graphique intéressant (actualité monétaire US) : http://research.stlouisfed.org/fred2/series/MULT

  22. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @TL
    Il ne faut pas non plus oublier les OAT détenues par les banques : 81 milliards d’euros.
    Achetées avec quelle monnaie ?

  23. Avatar de Pierre Lang

    @ Stilgar

    Merci 🙂 pour le lien vers http://research.stlouisfed.org/fred2/series/MULT

    Il est en effet curieux de constater que plus on prête, plus le coefficient multiplicateur diminue, alors que le contraire devrait se passer.

    Je pense que cela confirme ce que je pense avoir bien montré : la titrisation a pour effet de détruire la monnaie scripturale créée par les banques (en prêtant). Car :

    1. Les prêts sont remboursés prématurément par les acheteurs des titres (dettes titrisées).
    2. De deux choses l’une :

    a) Si le spéculateur emprunte à sa banque pour acheter des titres, cela n’a pas d’influence globale car c’est comme si sa banque prête à l’emprunteur de la banque qui titrise.

    b) Si le spéculateur utilise ses économies, alors la monnaie correspondante est soustraite de M1, puisque le prêt vient à échéance prématurément.

    3. Résultat : l’économie parallèle fondée sur la finance pure et dure pompe les capitaux de l’économie normale.

  24. Avatar de Pierre Lang

    J’ai mis en ligne un modèle simplifié (fait en Excel) de triple compatbilité en partie double (emprunteurs / banque commerciale / banque centrale).

    http://www.plang.be/blog/blog-2009-02/2009-02-05.php

    Les deux simulations montrent notamment que :

    # Le nombre de billets en circulation est indépendant des paramètres (r et b). En ce sens, le modèle monétaire est assez génial.

    # Ce qui est appelé Mon-dette est un trou dans la caisse que la banque doit financer (capital disponible, emprunts, intérêts reçus, profits divers, titrisation, spéculation)

  25. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Jean Jegu

    J‘ai essayé de comprendre votre raisonnement, je pense qu’il y a plusieurs erreurs:

    Vous dites : En utilisant le refinancement :« Collectivement les banques gagnent sur une différence de taux pour 10 % du montant des DAV et sur la totalité du taux des prêts pour les autres 90 %. »

    Si les banques doivent se refinancer (surtout) c’est sur les crédits qu’elles ont accordé qui lorsqu’ils finiront en dépôts dans d’autres banques devront être payés par les banques en monnaie centrale.
    Donc collectivement si elles doivent se refinancer, les banques gagnent sur une différence de taux pour 90 % des DAVS et non 10% mais en fait je ne sais pas pourquoi vous mettez 90% (enfin 10% pour vous) des dépôts puisque si elles ont besoin de se refinancer c’est qu’elles n’ont pas prêté les nouveaux dépôts de leurs clients…, mais je comprends, ces banques essaient de faire de la création ex-nihilo pour leur plus grand malheur car se refinancer n’est pas gratuit et il faudra bien qu’elles trouvent des ressources pour rembourser ce qu’on leur à prêter avec intérêt et pas dans 10 ans. Donc malheureusement pour les banques le cycle s’arrête très vite et le magnifique moteur à deux temps tombe en panne brusquement. Comme vous l’avait si bien expliquez à Paul dans la nature rien n’est gratuit même pas pour les banques…mais j’exagère bien sur !

    @Stilgar
    Incroyable le graphique de M1, il semble que l’équilibre soit rompu entre la « création » et la « destruction » de M1, malgré les milliers de milliards de $M0 injecté par la FED et L’État.
    Le marché bancaire est tellement déséquilibré que les banques doivent se refinancer à coup de milliards de $ en M0 et par tout les moyens avec comme conséquence direct un crédit crunch et le deleveraging dans un marché économique déprimé sans demande de crédit. Ca va faire mal ! Par contre pour quelques banques (les bénéficiaires du déséquilibre) c’est le jack pot…

    @Pierre Lang
    Votre analyse est interéssante.

  26. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Nadine
    Vous devriez d’abord essayer de comprendre ce qu’est  » le refinancement des banques  » avant d’essayer d’expliquer quoi que ce soit à Jean Jégu qui a une certaine longueur d’avance sur vous…

  27. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Stilgar

    En matière de compréhension je ne vous décerne pas le premier prix !
    Ce ci dit puisque vous répondez à la place de Jean, précisez ce que vous voulez dire.
    Merci

  28. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    Extraits de © Encyclopædia Universalis 2006, tous droits réservés

    Dans nos sociétés, la plus grande partie de la monnaie (la monnaie « interne ») est créée par les banques, qui transforment à cette occasion des reconnaissances de dette individuelles (les crédits accordés à leurs clients) en reconnaissances de dette socialement acceptables (les dépôts : comptes-chèques des banques dites « ordinaires »). Par les avances qu’elles consentent, les banques créent donc un pouvoir d’achat supplémentaire dans l’économie. En contrepartie, le remboursement des crédits est synonyme de destruction de monnaie : la croissance de la masse monétaire interne résulte des nouveaux crédits octroyés, nets des remboursements. A ce stade, selon l’expression popularisée par le Britannique Hartley Withers, contemporain de Keynes, « les crédits font les dépôts » et la création monétaire est un phénomène endogène, provenant de la négociation des crédits par les agents financiers et non financiers.

    Mais endogène ne signifie pas incontrôlable. Contrairement au point de vue de l’école de la « banque libre » (voir notamment Selgin, 1988), en effet, un tel système ne peut fonctionner sans régulation : la libre concurrence est généralement mise en échec par la présence de biens « collectifs », source d’externalités, dont fait précisément partie la monnaie, puisque l’utilité qu’en retire chaque utilisateur dépend du nombre d’utilisateurs qui l’adoptent.

    Refinancement des banques

    La figure illustre le fonctionnement du marché monétaire. La quantité de refinancement demandée par le système bancaire dépend positivement des crédits accordés (et demandés, donc de l’activité) et négativement du taux d’intérêt du refinancement (irf) sur le marché interbancaire. L’offre de refinancement dépend positivement de ce taux d’intérêt. Lorsque la demande de refinancement augmente (à la suite d’un accroissement de la demande de crédit des particuliers), par exemple, la banque centrale peut cibler une quantité de refinancement inchangée (U+114 fmacr;) et laisser s’accroître le taux d’intérêt (de A à B). Dans ce cas, la base monétaire sera exogène, et les banques seront contraintes d’offrir des crédits proportionnels (mécanisme du multiplicateur de monnaie). Elle peut, au contraire, cibler un taux d’intérêt inchangé (i), ce qui l’oblige à satisfaire toute la demande de refinancement des banques (de A à C). Dans ce cas, les banques créent la monnaie qu’elles souhaitent et la base monétaire s’ajuste en conséquence (mécanisme du diviseur de crédit) : la quantité de monnaie existant dans l’économie devient endogène, elle résulte de la demande de crédit des particuliers.
    © Encyclopædia Universalis 2006, tous droits réservés

    Multiplicateur et diviseur de crédit

    La régulation monétaire porte d’abord sur les procédures de compensation entre les monnaies émises par les différentes banques : c’est le rôle du marché monétaire (ou interbancaire). Par ailleurs, il existe des « banques centrales », qui émettent leur propre monnaie (les billets), et auprès desquelles les banques ordinaires (ou de « second rang ») sont contraintes de déposer des réserves « obligatoires ». En contrepartie, les banques centrales détiennent des titres publics et des réserves d’or et de devises (qui forment la « monnaie externe ») et offrent des crédits au secteur bancaire de second rang (le refinancement). Les billets et les réserves obligatoires, appelés « base monétaire », constituent en effet autant de « fuites » hors du bilan des banques ordinaires, qui sont, dans leur ensemble, structurellement illiquides sur le marché interbancaire, où elles expriment une demande nette de refinancement.

    Par sa politique de refinancement, la banque centrale peut alors contrôler la création monétaire dans son ensemble. Lorsque la demande de refinancement (cf. figure) augmente, par exemple à la suite d’un accroissement de la demande de crédit des particuliers, la banque centrale peut se donner pour objectif une quantité de refinancement inchangée et laisser s’accroître le taux d’intérêt. Dans ce cas, la base monétaire sera exogène, et les banques seront contraintes d’offrir des crédits proportionnels (mécanisme du multiplicateur de monnaie). Elle peut au contraire cibler un taux d’intérêt inchangé, ce qui l’oblige à satisfaire toute la demande de refinancement des banques. Dans ce cas, les banques créent la monnaie qu’elles souhaitent et la base monétaire s’ajuste en conséquence (mécanisme du diviseur de crédit) : la quantité de monnaie existant dans l’économie devient endogène, elle résulte de la demande de crédit des particuliers. En pratique, l’ajustement sur le marché interbancaire est bien plus complexe : il existe différents taux d’intérêt correspondant aux diverses modalités de refinancement, et les banques centrales ne choisissent pas une politique exclusive de taux ou de masse mais arbitrent constamment entre ces deux options.

    © Encyclopædia Universalis 2006, tous droits réservés

  29. Avatar de Nadine
    Nadine

    @André-Jacques
    Quand les banques se refinancent c’est pas gratuit c’est tout ce que je voulais dire rapidement à Jean et le fait que cela ne soit pas gratuit a des conséquences pour les banques (mon propos n’était pas de rentrer dans la théorie du refinancement des banques, je sais comment ça marche, merci).

    Donc ce n’est pas la peine d’être désagréable et pour ma part j’en resterai là avec vous.

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