Robert Mittelstaedt, qui a déjà eu l’occasion d’intervenir sur ce blog, a produit une vidéo intitulée Money Creation ‘ex nihilo’ . Son message, comme vous le verrez, est identique à celui que je vous ai proposé ici au fil des mois.
En guise d’introduction, je vous offre quelques extraits d’un livre que je suis en train de rédiger, sur le même sujet exactement que celui traité par Mittelstaedt dans sa vidéo :
Les banques n’ont cependant pas le droit de prêter tout l’argent sur votre compte-courant : elles sont obligées de tenir compte de votre désir éventuel de récupérer les sommes déposées sans préavis, comme le compte-courant le permet. Les réserves qu’elles sont tenues de maintenir légalement sont appelées « réserves fractionnaires ». Ces réserves sont faibles, aujourd’hui de l’ordre de 2 % généralement. Ce taux de 2 % a été calculé pour permettre à la banque de faire face aux retraits en temps ordinaire. Ceci suppose bien entendu une grande confiance de la part des déposants que leur argent demeure effectivement à leur disposition. En cas de panique bancaire ces 2 % ne feraient, cela va sans dire, pas l’affaire : seules des réserves couvrant la totalité des sommes déposées, c’est–à–dire des réserves fractionnaires de 100 % pourraient l’assurer.
Le système des réserves fractionnaires permet à l’argent inutilisé de ne pas être simplement thésaurisé mais d’être utilisé par l’économie là où le besoin s’en fait sentir. À cette fin, la fiction est maintenue que, bien que l’argent sur les comptes-courants aie été prêté – à l’exception des réserves fractionnaires – il demeure aussi disponible pour celui qui l’avait déposé sur son compte-courant. En général, lorsque celui-ci se présente pour retirer son argent, les réserves fractionnaires s’appliquant à une multitude de comptes permettent que la somme lui soit rendue. Si ce n’était pas le cas la banque devrait recourir à un expédient : ponctionner ses fonds propres, emprunter sur le marché interbancaire ou emprunter auprès de sa banque centrale.
Le système des réserves fractionnaires permet en fait une démultiplication monétaire qu’on aurait tort cependant de confondre avec une « création monétaire », le principe de conservation des quantités restant d’application sans être jamais enfreint.
Bien que les réserves fractionnaires soient aujourd’hui en général de 2 %, les illustrations de la manière dont le système opère utilisent le plus souvent le chiffre de 10 % et je ne faillerai pas à la tradition. La raison pour un nombre plus élevé se comprendra aisément. Voici comment le système fonctionne. Eusèbe dépose 100 € sur son compte à la banque. La banque est obligée de conserver sur cette somme des réserves fractionnaires de 10 %. Le reste elle peut le prêter. Ce qu’elle fait : Casimir avait besoin de 90 € et elle les lui accorde.
Le calcul à partir des réserves fractionnaires ne produit de chiffres mirobolants : 9 fois plus de crédits que de dépôts pour 10 %, 49 fois plus pour 2 %, que dans un seul cas de figure – qui n’a pas la moindre plausibilité dans le monde réel : qu’au sein de la chaîne de ceux qui empruntent, chacun utilise la totalité du montant de son prêt pour le déposer sur un compte à vue… tout en ne s’inquiétant pas du fait qu’il doive verser des intérêts pour ce privilège. Certains n’hésitent cependant pas à affirmer qu’un dépôt autorise une banque à accorder des crédits 9 fois, 49 fois… supérieurs aux dépôts. Comme seul un abruti emprunterait de l’argent à sa banque pour le laisser ensuite dormir sur un compte à vue, alors que sa banque lui compte des intérêts au fur et à mesure que le temps passe, la seule situation présentant une certaine vraisemblance est donc celle mise en scène par l’illustration initiale : celle où l’argent sur le compte-courant d’Eusèbe est prêtée à Casimir à concurrence de ce que les réserves fractionnaires autorisent, autrement dit que la banque est à même de percevoir des intérêts sur une somme un peu inférieure (90 % pour des réserves fractionnaires se montant à 10 %) à celle qui fut déposée initialement.
302 réponses à “Money Creation ‘ex nihilo’, par Robert Mittelstaedt”
OOPs
« simplification modélisatrice »
intermède musical de circonstance !
les paroles (en anglais)
Pink Floyd
Money
« The dark side of the moon [#4] »
1973
Money, get away
Get a good job with more pay and you’re OK
Money, it’s a gas
Grab that catch with both hands and make a stash
New car, caviar, four star dreaming
Think I’ll buy a football team
Money get back
I’m all right Jack keep your hands off my stack
Money, it’s a hit
Don’t give ma that do goody good bullshit
I’m in the hi-fidelity first class travelling set
And I think I need a Lear jet
Money, it’s a crime
Share it fairly, but don’t take a slice of my pie
Money, so they say
Is the root of all evil today
But if you ask for a rise it’s no surprise that they’re
Giving none away
@ Shiva :
Non je ne pense pas, la création de cette monnaie est définitive, car elle est censée (j’insiste sur ce mot, car j’ai des vues différentes sur ce point précis, du fait qu’il n’existe pas d’indicateur en sens inverse qui prenne en compte la destruction de richesse, matières premières, etc.) représenter un accroissement de richesse. Comme dit plus haut, cette monnaie « externe » n’augmente pas l’actif global du système non bancaire, mais elle augmente bien l’actif du système bancaire.
En effet, je fais la même lecture que vous dans ce post. Néanmoins, je précise que ce Mr n’est pas un blogger qui s’inspire de ce que l’on dit ici, mais plutôt quelqu’un qui inspire les écrits de ceux qui portent la contradiction. Notamment lorsqu’il affirme que les banques ne prêtent pas les dépôts, qui sont stockés sur des « parkings monétaires ».
@ Shiva
Oui. On est bien d’accord. C’est ce que je voulais dire. Les produits spéculatifs servent à aspirer la bonne monnaie (les marges de productions mais aussi les capitaux et l’épargne). Et pour y arriver, ils ont besoin de dettes à titriser comme moteur et carburant… puisque le montage se base sur elles (la prochaine fois, se seront des terrains vendus sur la Lune et Mars).
Là je ne suis pas si sûr. Pour moi, du point de vue quantité de monnaie (M1) ces jeux de bulles sont à somme nulle. Cela n’empêche qu’entretemps les gros mangent ou profitent des petits 🙁 Quand le lion dévore la gazelle, le nombre de kilos de protéines reste le même…
La (bonne) monnaie qui circule, c’est les dépôts totaux du monde entier multiplié par le coefficient multiplicateur. L’ordre de garndeur est sans doute facile à estimer…
Tout ce qui circulerait en plus serait de la monnaie-bulle créée ex nihilo, artificielle, par définition peu liquide puisque n’existant pas, qui disparaîtrait avec la bulle elle-même car l’économie réelle et l’économie virtuelle sont entremêlées (avec une partie saine de l’économie, par effet domino, qu’il faut aider). Comme c’est un aspirateur qui pompe l’argent normalement destiné à être investi dans la vraie économie, le montage se comporterait comme un « trou noir » que j’ai appelé « poubelle » (!) dans un billet publié ici.
Tout l’art serait donc de refinancer l’économie en évitant que l’argent investi/prêté tombe dans les trous noirs.
D’où le role qui me paraît salutaire des « bad banks » que j »appellerais plutôt « curateurs de toxiques ». Peu importe le nom et la forme qu’elles prennent et combien elles rachètent les toxiques, car:
1° Jusqu’à nouvel ordre les toxiques valent virtuellement zéro.
2° Tout dépend quelles sont les conditions de reprise des toxiques (on peut très bien les prendre en gage contre un prêt remboursable dont on déduit à la fin de l’opération la valeur qu’on a su réellement en tirer).
Non non. Je ne suis ni financier, ni prophète, ni professeur, ni gourou. Quand je crois être convaincu de quelque chose, je défends mon hypothèse, même si elle semble parfois étrange, c’est tout…
Ceci dit, quand on vend un CDS qui s’appuie sur un risque, que le vendeur de protection risque de ne pas avoir d’argent pour assumer sa part du contrat et que l’acheteur de protection n’est pas lié avec le risque sur lequel s’appuie le contrat, on est dans le délire total (en plus on titrise le tout). Si là, de la monnaie-bulle se créée ex nihilo, je ne m’étonne pas…
Aujourd’hui, un aperçu du délire résultant : http://www.lecho.be/actualite/entreprises_finance/Les_CDS_sur_souverains_representent-ils_un_danger_pour_les_Etats__.8138261-584.art
Pour moi, la bulle de crédit, sert de carburant à la bulle de produits spéculatifs toxiques, qui elle parasite le monde en pompant les capitaux propres de l’économie réelle, pour les mettre au mauvais endroit, dans les mauvaises poches, etc.
@Bonsoir Shiva
Jean Bayard nous explique que les banques peuvent si elles le souhaitent se passer de monnaie centrale pour régler les soldes compensatoires ce qui les rendraient de fait indépendantes de la banque centrale. Elle joueraient un peu le même rôle que la BC c’est à dire que les banques à solde positif demanderaient aux banques à soldes négatifs non pas de la monnaie centrale si celles ci ne peuvent pas en fournir mais des titres de créances ou tout autre actif monnayable ultérieurement auprès de la BC. Les banques à soldes négatifs récupéreraient leurs titres en payant un intérêt lorsque leurs soldes redeviendrait positif auprés des banques qui ont en pension leurs titres.
Comme dit Jean « Échec à la théorie du multiplicateur de crédit qui n’a aucune application pratique » sauf que la réserve obligatoire M0 ne sert pas à faire du crédit, elle est obligatoire pour faire face au retrait en monnaie fiduciaire des clients de la banque. Cela n’a donc rien à voir avec les crédits qui doivent être couvert à 100% en monnaie M0 ou par un titre de valeur équivalente si la compensation interbancaire ne suffit pas.
Alors pour ce que nous dit Jean, et bien, pourquoi pas, « entre amis » tout est possible, rien ne l’interdit légalement, reste à savoir si jamais ça tourne mal, si le titre en garantie vaut bien en monnaie centrale ce que doit la banque débitrice…c’est pour ça que les arrangements entre amis…attention.
En tout les cas cela ne prouve pas la création ex-nihilo je dirais même que cela prouve le contraire car selon Grignon la banque crée un crédit ex-nihilo (sans monnaie centrale ou très peu 2%) alors qu’on voit bien que si celui ci atterrit en dépôt dans une autre banque, lui sera réclameré soit la totalité en monnaie centrale, soit un titre équivalent, soit rien du tout si compensé par un crédit équivalent d’une autre banque.
Qu’en pensez-vous Shiva ou Julien ou les autres?
@Bonsoir Pierre Lang
Vous dites: »Tout ce qui circulerait en plus serait de la monnaie-bulle créée ex nihilo, artificielle, par définition peu liquide puisque n’existant pas »
Je croyais que la monnaie ex-nihilo ne pouvez pas exister, c‘est bien ce qu‘on essaye de démontrer avec plus ou moins de réussite sur ce blog, alors vous pouvez préciser cette notion de monnaie bulle ?
admettons que la création de monnaie ex nihilo par les bcom existe.
peut on quantifier cette création monétaire ?
qu’en font les bcom ?
combien leur coûte t elle ?
voici le lien qui m’a tuer..
la banque centrale suisse et la création monétaire par les banques.
http://www.snb.ch/f/welt/glossary/a.html#a4
cliquer sur les liens dasn le texte pour aller de surprises en surprises ( pour certains dont bibi )
M Paul Jorion = HELP, please !
@pitalugue
Merci beaucoup pour le Pink Floyd, c’est vrai qu’il était impensable de ne pas mettre ce morceau sur ce blog !
@Julien Alexandre
Si j’étais banquier je crois que j’utiliserais toute la monnaie à ma disposition pour la faire fructifier.
Mais si j’avais un pouvoir de création ex-nihilo et bien je ne prêterais pas les dépôts, ce qui m’éviterait de faire faillite en cas de défaillance de mes débiteurs…
Or dans la loi je lis comme vous, le droit pour du banquier à disposer des dépôts mais pas le droit de créer la monnaie…
Puisque la loi ne mentionne pas ce droit il sera recherché dans « la loi » (?) des réserves fractionnaires, et on voit très justement que au final, cette supposée loi n’est pas opérante (Paul Grignon doit décidément revoir sa copie). Ce n’est qu’une règle qui permet la captation d’une partie des liquidités bancaires afin d’augmenter le besoin structurel de refinancement des banques.
Vu comme cela si les banques n’utilisent pas les dépôts on ne voit pas bien en quoi cette captation de liquidités pourrait avoir un quelconque impact. J’imagine que ces stock de liquidités sont situés en BC, comme les réserves, qui sont bloquées. Mais comme le reste est stocké, on peut penser que les banquiers centraux on bien du temps à perdre en complications inutiles…
Je reste persuadé que la confrontation sincère est salutaire.
Tout le monde pourrait convenir que cette réalité monétaire est difficile à appréhender.
@Nadine
Bonsoir,
« Alors pour ce que nous dit Jean, et bien, pourquoi pas, « entre amis » tout est possible, rien ne l’interdit légalement »
C’est même autorisé légalement :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=156FD26C000607AE040DB6A6709987CA.tpdjo12v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006154564&cidTexte=LEGITEXT000006072026&dateTexte=20090202
« soit un titre équivalent » il me semble que l’argument tient ici au fait que le titre est celui du crédit initial. La banque n’a donc pas besoin de monnaie centrale pour compenser, la somme due étant équivalente à celle du crédit accordé.
Est-il possible de parler ici de création monétaire ex-nihilo ?
Comme vous je ne le pense pas, il y a eu une transaction économique sans intervention monétaire, le titre n’ayant pas été monétisé et par accord des banques. La question pourrait être : le titre est-il une monnaie ? la réponse pourrait être oui car il est convertible en monnaie centrale. Mais comme vous le faites remarquer sa valeur n’est pas fixée comme pour une devise elle n’apparait que lors de l’échange.
En fait on a affaire à un paiement en nature.
Il est à noter cependant que si le banquier le banquier A repart content après sa transaction avec B, il est parfaitement idiot.
Il aura travaillé pour rien, c.à.d. monté un dossier de crédit, sans doute émis un chèque de banque (je ne suis pas sûr que les crédits atterrissent souvent sur les dav) négocier avec son homologue B le paiement par titre pour tout perdre (capital et intérêts) en 2 jours et se retrouver à la case départ !
Ouaf !
Une carrière fulgurante de banquier…
@Pierre Lang
« pas à somme nulle » oui effectivement je me suis mal exprimé, pas à somme nulle pour les participants…
« D’où le rôle qui me paraît salutaire des “bad banks” » Je ne me suis pas encore plongé dans le détail de cette option (encore des du boulot en perspective !)
« corrigez moi » au besoin, juste une façon de laisser les choses ouvertes au débat, je me permet parfois d’avancer (lorsque je pense que cela est possible) des réflexions qui comportent pour mois une part d’incertitude, et je préviens…
Nous faisons la même analyse, la limite entre monnaie est très floue et ténue comme le montre l’exemple de Jean Bayard.
J’ai appelé ma chienne monnaie, elle a fait des petits, je les ai tous appelés monnaie. Le fermier d’à coté à plein de chats dans sa grange, il les a tous appelés monnaie aussi. Lorsque mes chiens poursuivent ses chats tout le monde crie monnaie ! monnaie ! viens ici. Ce qui ne fait qu’ajouter à la panique ambiante…
Une chienne n’y trouverait pas ses chiots !
🙂
@ Shiva : rien à rajouter au paragraphe que vous m’adressez. Pour ce qui est de la « confrontation sincère », il faudra en discuter en PM.
@Pitalugue
C’est vrai que c’est amusant de suivre les liens (je ne les ai pas tous suivi)
En commençant par http://www.snb.ch/f/welt/glossary/a.html#a4
(la « Banque Nationale » est la banque centrale suisse. BNS)
J’avais oublié
@Bonjour Julien Alexandre
Je ne comprends pas bien votre raisonnement dans cette phrase où vous dites:
la Banque Centrale achète des actifs réels, financiers, des devises, elle crée de la monnaie centrale scripturale externe ou libre. Cette création de monnaie est définitive.
Et si la banque centrale est obligée de racheter sa monnaie pour maintenir sa parité vis à vis des autres monnaies ou plus simplement si le pays est globalement importateur, la banque centrale détruit bien une partie de votre « monnaie définitive ».
Non?
@Bonjour Stilgar.
@ Patrick Barret,
Tout d’abord, merci d’avoir corrigé l’erreur que j’avais faite sur le lien avec le blog du Monde Diplo
@ Julien Alexandre
En commentaires à vos billets d’avant-hier 12:49 et 13:15 avec beaucoup de retard parce que je tiens toujours, autant que faire se peut, à vérifier ce que j’ai à dire.
Ce n’est pas l’emploi du vocabulaire qui fait le technicien, surtout quand il s’agit de reproduire pèle-mêle des textes officiels qui me paraissent dénués d’intérêt dans notre débat sur la monnaie.
A ma connaissance, le compte CCR que vous citez, n’est qu’un compte technique de passage dans le traitement des opérations automatisées, auxquelles les banques commerciales n’ont pas accès. Dans ma documentation, ce compte s’appelle CRBC : Compte de règlement des banques commerciales, à la banque centrale, bien sûr.
Quant aux comptes que vous appelez CNO et CNRO, il s’agit à mon avis du même compte, c’est à-dire le compte courant de la banque à la BC, celui qui figure au bilan de l’Institut d’émission, celui qui à ma connaissance reçoit toutes les opérations, quelles qu’elles soient, d’entrées et de sorties de fonds. C’est celui que les trésoriers de banque ajustent constamment pour déterminer et régler :
– d’une part, la provision imposée par la banque centrale pour couvrir les positions débitrices (avant leur règlement), sachant que la BC peut fournir des avances intra journalières à cet effet, en échange de garantie, je suppose ; ces provisions sont évidemment absorbées, avec,
– d’autre part, le solde de fin de journée, qui doit être au moins créditeur du montant des réserves obligatoires.
C’est pourquoi, les trésoriers de banque sont soumis à des pressions énormes. A tout moment, ils sont informés de leurs positions et doivent instantanément trouver le moyen de les solder, en tenant compte notamment des dispositions données au-dessus.
Par contre, je relève que vous ne dites rien des virements TBF, qui occupent pourtant une place importante dans les échanges de très gros montants (gros par la coutume, sans qu’il existe de limite inférieure) entre IFM français. Ces transferts se font nécessairement en montant brut, en monnaie centrale que le donneur d’ordre peut se procurer sur l’open market, généralement contre garantie, ce que vous ne dites pas. Vous citez, seulement Target et RTGS qui concernent les transferts entre IFM Eurolandais. Il s’agit là de systèmes automatisés, qui n’intéressent à mon avis que les spécialistes chargés de les faire fonctionner. Je ne vois pas très bien ce qu’ils peuvent nous apporter à nous dans notre débat sur la monnaie !
En commentaire à votre billet d’hier à 12:00
Si nous sommes en désaccord sur la création monétaire ex-nihilo, nous ne pouvons pas être d’accord sur les parkings monétaires. Vous ne trouverez aucune documentation à ce sujet, car il ressort de mes travaux d’analyses des circuits monétaires. Enfin ce n’est pas parce que je crois (non sans preuves) comme la plupart des économistes à l’émission monétaire ex-nihilo qu’il y a une contradiction quand je parle de re-financement. Si l’épargne bancaire est stockée dans les parkings, il n’en va pas de même des DAV qui vont sans cesse d’une banque à l’autre. Il faut bien financer ces fuites !
jean bayard
@Stilgar
Pour reprendre notre discussion si vous le souhaitez…
Les tenants de la création ex-nihilo pensent que les réserves fractionnaires sont une contrainte à la création ex-nihilo qui sinon n’aurait aucune limite.
Donc pour eux, plus ils ont de réserve M0 plus ils peuvent faire du crédit (donc ils n’ont pas intérêt à prêter leurs réserves) alors qu’en fait cela n’a rien à voir.
On demande aux banques de garder un certain pourcentage (2%) des nouveaux dépôts arrivant qui seront prêtés afin que les propriétaires de ces dépôts puissent réaliser leurs retraits en espèce, le reste est simplement prêté et macro économiquement c’est la vitesse des flux interbancaires de M0 qui fait augmenter M1 comme expliqué dans un commentaire précédent.
Ce système est validé par les faits me semble-t-il puisque pour 85 000 milliards de $ de crédits réalisés dans le monde (selon Jacques Attali), il faut avec ce système 1700 milliard de $ au minimum en prenant 2% pour les réserves obligatoires (pour un marché complètement équilibré). Ce chiffre de M0 augmente si les parts de marché des banques se déséquilibrent comme en ce moment avec la crise. Si le marché se déséquilibre complètement au profit d’une seule banque (hypothèse d’école) il faudra que M0=M1=85000 milliards de $, à ce niveau, la monétisation de la dette des banques tournera à plein régime si on ne veut pas qu‘elles fassent faillites…
Si je ne dis rien de TBF ni même de Paris Net Settlement, c’est pour la bonne et simple raison que Target 2 remplace purement et simplement ces systèmes de paiement de gros montants en France. TBF était le système RGTS de la Banque de France dans Target. Depuis début 2008, on est passé à Target 2…
Essayer de comprendre (sans prétention d’instruire et donc à partir des textes officiels) le fonctionnement de la monnaie centrale, comme on le fait ici , ne me semble pas dénué d’intérêt dans notre débat sur … la monnaie.
@Nadine
C’est bien parce que c’est vous et que vous me semblez de bonne foi… 🙂
Je complète: Les tenants de la création ex-nihilo ( je reconnnais que le terme est mal choisi… « création monétaire » suffit amplement) pensent que les réserves fractionnaires sont une des contraintes, en plus de la demande de billets à la création ex-nihilo par l’ensemble des banques commerciales , qui sinon n’aurait aucune limite si ce n’est la demande de crédits par les agents non bancaires .
Je corrige: On demande aux banques de garder en banque centrale un certain pourcentage (dits Réserves Obligatoires et actuellement de 2% dans la zone euro) de tous les dépôts à vue (lesquels sont disponibles scripturalement instantannément et avec un petit délai si la banque dépositiaire ne détient pas l’équivalent en billets dans ses coffres). Afin que les propriétaires des dépôts puissent réaliser leurs retraits en espèce, les banques doivent acheter les espèces auprès de la banque centrale. Ces deux obligations pour les banques commerciales , augmentées pour certaines des besoins issus de compensations interbancaires, se traduit par des « fuites » que la banque doit sortir de ses ressources propres.
Je ne pense pas que « macro économiquement c’est la vitesse des flux interbancaires de M0 qui fait augmenter M1 comme expliqué dans un commentaire précédent. », mais je pense que c’est simplement la monétisation d’actifs par les banques commerciales (ou , pour l’augmentation proprement dite, le delta création/destruction des crédits si vous voulez, et accessoirement une augmentation de la demande de billets dans le public.)
Merci Stilgar pour votre patience.
Vous avez raison je suis de bonne foi…je n’ai pas de religion!
Je ne dit pas que votre système (qui est celui de la majorité) ne marche pas, encore que…
Je dit simplement que la version Jorion (si sa version est bien celle que j’essaye d’expliquer et c‘est à lui de le dire) est possible et esthétiquement plus belle car on arrive à tout expliquer sans avoir recours à la création ex-nihilo qui me semble pour ma part trop simple pour ne pas dire simpliste, d’ailleurs tout le monde semble la comprendre avec la simple video de Grignon alors que la version de Paul est plus complexe mais nettement plus satisfaisante pour l’esprit.
Mais je reconnais tout à fait que je peux me tromper, personne n’a le monopole de la vérité seule les faits doivent valider ou infirmer une théorie, comme je vous l’ai dit je n’ai pas de religion.
PS: Prêter avec une garantie, ce n’est pas la même chose que créer de la monnaie avec une garantie.
@Nadine
Les établissements bancaires ont aussi le droit de prêter de la monnaie antérieurement épargnée (qu’elles peuvent se fournir auprès de déposants ou auprès du marché monétaire), en prenant une commission (marge d’intérêts)… elles demanderont également une garantie, mais il n’y aura pas « monétisation de cette garantie »
Mais quitte a emprunter, autant qu’elles le fassent pour obtenir des liquidités BC qui, en tant que réserves excédentaires vont pouvoir, sans qu’elles ne touchent à cette réserve, créer sensiblement le même montant en crédit « en plus » (je parle ici d’une banque prise isolément).
Certains établissements financiers ne peuvent pas créer de monnaie de crédit et ne peuvent utiliser que les dépôts ou les emprunts (les sociétés financières qui ne peuvent collecter des ressources à moins de 2 ans, les OPCVM, et je crois sans en être sur, les entreprises d’investissement)
PS; ce n’est pas « mon » système, c’est celui enseigné dans toutes les universités du monde et même à la fin du secondaire. Alors bien sur, on peut dire » les arguments d’autorité… no pasaran! « , mais est ce que ceux qui disent cela mettent ils en doute le système copernicien car il serait fondé sur un argument d’autorité (il ne s’agit d’ailleurs que « d’autorité en la matière », et non « l’autorité ») ?
@Stilgar
Stilgar je sais bien que les banques peuvent aussi prêter l’épargne mais ce n’est pas le problème ici.
Écoutez Stilgar je ne cherche pas à vous convaincre mais si vous me démontrez que l’exemple que je donne sur les dépôts qui ne sont que prêtés alors que M1 augmente est FAUX, je me convertis de suite à vos idées mais dites moi au moins si c’est possible.
Je redonne l’exemple un peu modifié (pardon pour les autres de reproduire une fois de plus ce commentaire)
Deux banques A et B qui ont 100 en réserve M0 correspondant à 2 dépôts en monnaie fiduciaire. Chaque banque accorde 1 crédit par jour qui finit en dépôt chez sa concurrente. Les deux banques ne prêtent que leurs nouveaux dépôts en gardant 10% pour palier aux retraits en espèce de leurs clients.
Pas de compensation pour cet exemple pour bien visualiser les flux (car compensation ou flux direct le résultat est le même sauf que pédagogiquement avec le flux direct c’est plus parlant).
Le 1 jour :
la banque A prête 90% de son nouveau dépôt soit 90 qui finit en dépôt chez la banque B
la banque B prête 90% de son nouveau dépôt soit 90 qui finit en dépôt chez la banque A
En fin de journée
la banque A transfert 90 en M0 à la banque B
la banque B transfert 90 en M0 à la banque A
Le bilan:
La banque A se retrouve avec 190 en dépôt
La banque B se retrouve avec 190 en dépôt
Et les réserves en M0 reste à 100 pour les deux banques
Le deuxième jour:
La banque A et B peut renouveler l’opération en gardant 10% du nouveau dépôt de 90 soit 9 (RO=10+9)
la banque A prête 90% de son nouveau dépôt soit 81 qui finit en dépôt chez la banque B
la banque B prête 90% de son nouveau dépôt soit 81 qui finit en dépôt chez la banque A
En fin de journée:
la banque A paye 81 en M0 à la banque B
la banque B paye 81 en M0 à la banque A
Le bilan:
La banque A se retrouve avec 271 en dépôt
La banque B se retrouve avec 271 en dépôt
Et les réserves en M0 reste à 100 pour les deux banques
Le troisième jour:
La banque A et B peut renouveler l’opération en gardant 10% du nouveau dépôt de 81 soit 8.1 (RO=10+9+8.1)
la banque A prête 90% de son nouveau dépôt soit 72.9 qui finit en dépôt chez la banque B
la banque B prête 90% de son nouveau dépôt soit 72.9 qui finit en dépôt chez la banque A
En fin de journée
la banque A paye 72.9 en M0 à la banque B
la banque B paye 72.9 en M0 à la banque A
Le bilan:
La banque A se retrouve avec 343.9 en dépôt
La banque B se retrouve avec 343.9 en dépôt
Et les réserves en M0 reste à 100 pour les deux banques
Les quantités en réserve M0 des deux banque sont conservées alors que la masse M1 a augmenté bien que les deux banques n’ont fait que prêter leurs nouveaux dépôts.
Maintenant si pendant les 3 jours les deux banques accordent non plus un crédit mais 2 crédits chacune la masse M1 s’en trouvera augmenté d’autant tout en gardant M0 constant avec une limite de 2000 pour M1.
C’est bien la vitesse des flux de M0 entre les banques qui fait augmenter M1
Pour un marché complètement équilibré avec 2% le système interbancaire peut générer avec 200 de M0 10 000 de M1 tout en ne faisant que prêter les nouveaux dépôts arrivant sur les comptes des clients.
Dans ce cas-ci, l’adjectif « définitif » ne signifie pas que la monnaie créée existera « pour toujours ». Il définit une monnaie dont la destruction ne résulte pas du remboursement de son prêt (ce qui est le cas de la monnaie temporaire). Ca n’a de sens évidemment que dans un système où la monnaie n’est pas créée ex-nihilo…
Dans les 2 cas que vous invoquait (manipulation des cours, comme lors des accords du Plaza ou du Louvre, ou balance commerciale déficitaire), il y a appauvrissement relatif de la zone d’émission, et donc cela a des conséquences sur la valeur de la monnaie. J’espère que cela répond à votre question.
Y-a-t-il un changement de paradigme? Il me semble (corrigez-moi si je me trompe) que vous alliez dans le sens de Jean qui dit que les dépôts d’épargne ne sont pas prêtés mais sont stockés sur des « parkings monétaires ». Dans le cas que vous décrivez, on est effectivement dans l’intermédiation classique, avec une banque qui rémunère le service qu’elle rend par la marge d’intermédiation : la différence entre le taux auquel elle emprunte et le taux auquel elle prête.
La « création de monnaie ex-nihilo » n’est pas le système qui est enseigné à Sciences Po. C’est la conséquence d’un croisement hybride : d’un côté, la complexité (réelle) du système qui nécessite d’utiliser des raccourcis sémantiques, et de l’autre coup d’état idéologique des banques dans un ballet de lobbying où « indispensable » est un adjectif dont on aime à se prévaloir car il procure un avantage comparatif dans les jeux d’influence.
@Julien Alexandre
Oui merci, trés clair comme d’habitude!
@Julien Alexandre
Merci de me donner un lien sur un cours de Science Po sur la monnaie et la création monétaire…
@Julien Alexandre
« aussi le droit… » (j’aurais d’ailleurs du écrire « aussi la possibilité » )
Le cours de Sciences Po, je ne l’ai pas trouvé sur le web, je l’ai suivi lorsque j’y étais étudiant. Alors pour le lien, ça va être coton…
Pour être sûr de bien comprendre, vous vous opposez donc désormais à l’affirmation de Jean sur les « parkings monétaires » : l’épargne des déposants est « aussi » prêtée par les banques, c’est bien cela?
Ps : j’ai bien eu votre message via Paul, on oublie 🙂
Bonjour Nadine
Vous me faites bosser 😉
Les deux réserves M0 sont par définition dans leur compte à la banque centrale. Ce n’est donc pas cette monnaie qu’elles peuvent et vont prêter, mais de la monnaie issue d’un crédit qu’elles feront.
Mais pour essayer de coller à la suite, imaginons plutôt que les deux banques reçoivent de la monnaie fiduciaire pour 100 chacune (nouveau dépôts, par les clients X et Y). Elles ont donc cette monnaie fiduciaire à leur actif et créditent au passif le compte de leurs clients X (pour la banque A) et Y (de la banque B) de 100 chacun
Les deux banques sont obligées de fournir 10 chacune à la banque centrale qui portera ce dépôt en R.O. (M0 si vous voulez)
Donc
Le 1 jour :
la banque A prête 90% de son nouveau dépôt à Alain soit 90 qui finit en dépôt chez Arthur dans la banque B
la banque B prête 90% de son nouveau dépôt à Bernard soit 90 qui finit en dépôt chez Béber dans la banque A
En fin de journée
la banque A transfert 90 à la banque B et 10 à la B.C.
la banque B transfert 90 à la banque A et 10 à la BC
Le bilan des 2 banques est le suivant :
Banque A
Actif :
90 (billets)
10 (réserve obligatoire à la BC)
Crédit à Alain = 90
Passif
Compte de X = 100
Compte de Alain = 0
Dette envers banque B = 90
Banque B
Actif :
90 (billets)
10 (réserve obligatoire à la BC)
Crédit à Bernard = 90
Passif
Compte de Y = 100
Compte de Bernard = 0
Dette envers banque A = 90
Non,
le bilan:
La banque A se retrouve avec 100 en dépôt + dette de la banque B = 90
La banque B se retrouve avec 100 en dépôt + dette de la banque A = 90
Et les réserves en M0 sont de 10 pour chacune des deux banques
Non, le bilan de chaque banque devient
Banque A
Actif :
– billets = 81
– réserve obligatoire à la BC = 19
– Crédit à Alain = 90
– Crédit à André = 81
Passif
– Compte de X = 100
– Compte de Alain = 0
– Compte de André = 0
– Dette de la banque B = 171 (90 +81)
Banque B
Actif :
– billets = 81
– réserve obligatoire à la BC = 19
– Crédit à Bernard = 90
– Crédit à Béber = 81
Passif
– Compte de Y = 100
– Compte de Bernard = 0
– Compte de Béber = 0
– Dette de la banque A = 171
La banque A se retrouve avec 100 en dépôt + dette de la banque B = 171
La banque B se retrouve avec 190 en dépôt + dette de la banque A = 171
Et les réserves en M0 sont de 19 pour chacune des deux banques
A ce niveau, 38 des 200 (de billets) ont été déposés en RO… le petit jeu s’arrêtera lorsque les 2 banques n’auront plus de billets…
Les quantités en M0 ont progressivement augmentées (de 0 à 200) lorsque la monnaie banque centrale quitte le circuit « commercial ». Dans cet exemple, en le poursuivant jusqu’à ce que les banques commerciales ne disposent plus de monnaie BC, la masse M1 aura augmenté de 10 fois la base monétaire de 200 et atteindra 2000 (il n’y aura plus de billets dans ce cas en M1, juste de la monnaie/dette)
La vitesse des flux n’a rien à voir … tout cela peut se passer non pas sur quelques jours mais « quasi instantanément » ou au contraire sur plusieurs mois.
@Julien Alexandre
Vous avez bien gardé quelques livres de référence, non ?
@ Nadine 3 février à 13:52
Vous dites : Le 1 jour : la banque A prête 90 % de son nouveau dépôt… puis concluez qu’à la fin de cette journée on a Le bilan : la banque A se retrouve avec 190 en dépôt ».
Je ne comprend pas. Au départ il y a 100 ; je prête 90 % soit 90 , reste donc 100 – 90 = 10 ; je reçois de ma consoeur B, 90 ; j’ai donc toujours 10 + 90 = 100 ! Comment pouvez-vous dire que A se retrouve avec 190 en dépôt ?
N’y aurait-t-il pas ici encore du « ex nihilo » dans l’air ?
Même Stilgar sait bien que les banques ne créent pas de monnaie « ex nihilo » , mais contre une créance et qu’ à partir de là il existe de la monnaie M1 qui ne préexistait pas auparavant. C’est cela que veut dire ici, en raccourci, « ex nihilo ». Cela a été dit depuis longtemps et je ne vois pas en quoi c’est faux, sauf à dire comme certains s’obstinent à le dire, que M1 utilisé en permanence dans l’économie n’est pas de la monnaie. A mon avis, c’est une querelle de mots qui n’est nourrie que de préjugés économiques sous-jacents mais peut-être inconscients.
De la même façon, si au lieu d’écrire en raccourci » la banque A prête 90 % de son nouveau dépôt » vous écriviez ce que cela signifie réellement à savoir : la banque A, confiante dans la stabilité de son dépôt de 100, s’autorise à prendre le risque d’accorder un nouveau crédit de 90 qui « fuit » immédiatement chez sa concurrente mais qui est, en pratique, compensé par un mouvemnet inverse provenant de la dite concurrente agissant de la même façon. Le bilan est bien alors : aucun changement en matière de M0, puisque les mouvements s’annulent, mais 100 + 90 + 190 en matière de M1 dans chacune des banques .
Votre exemple est alors parfaitement exact, à condition de bien vouloir conclure non pas comme vous le faites :
mais plus exactement :
Pour un marché complètement équilibré avec 2% le système interbancaire peut générer avec 200 de M0 10 000 de M1 tout en ne faisant qu’ attribuer des crédits créateurs de monnaie M1, sur la confiance dans la stabilité des nouveaux dépôts arrivant sur les comptes des clients mais sans véritablement les reprêter puisque sans en restreindre la disponibilité pour ces clients .
Voyez-vous, Nadine, les débats sur ce blog finissent par être un peu déprimants quand il s’agit des techniques bancaires. Cependant vous me semblez si désireuse et si proche de comprendre – vos explications sont souvent lucides – qu’une fois encore et exceptionnellement, j’ai repris mon clavier. Quand vous aurez bien assimilé comment avec 200 en monnaie centrale le système peut générer, comme vous le dites bien, 10 000 en monnaie bancaire, il vous restera à traiter d’une autre question encore plus importante : comment le système bancaire peut-il augmenter ses 200 en Banque Centrale ? ( et donc, par conséquent, ses 10 000 en monnaie bancaire …).
Pardon. L’italique devrait être limité au premier alinéa …et ne pas apparaître à partir de « Je ne comprends pas .. »