Money Creation ‘ex nihilo’, par Robert Mittelstaedt

Robert Mittelstaedt, qui a déjà eu l’occasion d’intervenir sur ce blog, a produit une vidéo intitulée Money Creation ‘ex nihilo’ . Son message, comme vous le verrez, est identique à celui que je vous ai proposé ici au fil des mois.

En guise d’introduction, je vous offre quelques extraits d’un livre que je suis en train de rédiger, sur le même sujet exactement que celui traité par Mittelstaedt dans sa vidéo :

Les banques n’ont cependant pas le droit de prêter tout l’argent sur votre compte-courant : elles sont obligées de tenir compte de votre désir éventuel de récupérer les sommes déposées sans préavis, comme le compte-courant le permet. Les réserves qu’elles sont tenues de maintenir légalement sont appelées « réserves fractionnaires ». Ces réserves sont faibles, aujourd’hui de l’ordre de 2 % généralement. Ce taux de 2 % a été calculé pour permettre à la banque de faire face aux retraits en temps ordinaire. Ceci suppose bien entendu une grande confiance de la part des déposants que leur argent demeure effectivement à leur disposition. En cas de panique bancaire ces 2 % ne feraient, cela va sans dire, pas l’affaire : seules des réserves couvrant la totalité des sommes déposées, c’est–à–dire des réserves fractionnaires de 100 % pourraient l’assurer.

Le système des réserves fractionnaires permet à l’argent inutilisé de ne pas être simplement thésaurisé mais d’être utilisé par l’économie là où le besoin s’en fait sentir. À cette fin, la fiction est maintenue que, bien que l’argent sur les comptes-courants aie été prêté – à l’exception des réserves fractionnaires – il demeure aussi disponible pour celui qui l’avait déposé sur son compte-courant. En général, lorsque celui-ci se présente pour retirer son argent, les réserves fractionnaires s’appliquant à une multitude de comptes permettent que la somme lui soit rendue. Si ce n’était pas le cas la banque devrait recourir à un expédient : ponctionner ses fonds propres, emprunter sur le marché interbancaire ou emprunter auprès de sa banque centrale.

Le système des réserves fractionnaires permet en fait une démultiplication monétaire qu’on aurait tort cependant de confondre avec une « création monétaire », le principe de conservation des quantités restant d’application sans être jamais enfreint.

Bien que les réserves fractionnaires soient aujourd’hui en général de 2 %, les illustrations de la manière dont le système opère utilisent le plus souvent le chiffre de 10 % et je ne faillerai pas à la tradition. La raison pour un nombre plus élevé se comprendra aisément. Voici comment le système fonctionne. Eusèbe dépose 100 € sur son compte à la banque. La banque est obligée de conserver sur cette somme des réserves fractionnaires de 10 %. Le reste elle peut le prêter. Ce qu’elle fait : Casimir avait besoin de 90 € et elle les lui accorde.

Le calcul à partir des réserves fractionnaires ne produit de chiffres mirobolants : 9 fois plus de crédits que de dépôts pour 10 %, 49 fois plus pour 2 %, que dans un seul cas de figure – qui n’a pas la moindre plausibilité dans le monde réel : qu’au sein de la chaîne de ceux qui empruntent, chacun utilise la totalité du montant de son prêt pour le déposer sur un compte à vue… tout en ne s’inquiétant pas du fait qu’il doive verser des intérêts pour ce privilège. Certains n’hésitent cependant pas à affirmer qu’un dépôt autorise une banque à accorder des crédits 9 fois, 49 fois… supérieurs aux dépôts. Comme seul un abruti emprunterait de l’argent à sa banque pour le laisser ensuite dormir sur un compte à vue, alors que sa banque lui compte des intérêts au fur et à mesure que le temps passe, la seule situation présentant une certaine vraisemblance est donc celle mise en scène par l’illustration initiale : celle où l’argent sur le compte-courant d’Eusèbe est prêtée à Casimir à concurrence de ce que les réserves fractionnaires autorisent, autrement dit que la banque est à même de percevoir des intérêts sur une somme un peu inférieure (90 % pour des réserves fractionnaires se montant à 10 %) à celle qui fut déposée initialement.

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302 réponses à “Money Creation ‘ex nihilo’, par Robert Mittelstaedt”

  1. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Je confirme que le bouquin « Macroéconomie » de Michael Burda, Charles Wyplosz et Jean Houard est très bien. Pour l’anecdote, aucun de ses monsieurs n’est économiste à Harvard : ils sont tous trois diplômés d’Harvard, ce qui n’est pas la même chose, et sont en poste en Wallonie, à Berlin et Genève. Et quand bien même, les arguments d’autorité… no pasaran!

    Bien qu’imprécis sur la « création monétaire », il ne dit rien d’autre que ce que les tenants de la « non-création monétaire par les banques commerciales » (que je préfère au terme « négationiste »…) disent. Extrait du livre :

    Chaque fois qu’une banque crée des dépôts en consentant des prêts à ses clients, elle doit accroître à due concurrence ses réserves auprès de la Banque Centrale.

    A aucun moment les auteurs ne disent que la monnaie prêtée est créée « out of thin air ». Avec quelle monnaie la banque « accroît à due concurrence ses réserves auprès de la Banque Centrale »? Pas avec l’argent qu’elle « crée » soit disant au moment du crédit, si? Evidemment non, les réserves obligatoires sont obligatoirement constituées en monnaie banque centrale… So???

    Peut-être est-il temps d’introduire quelques notions sur le système Target 2 (T2BF en France), Swift, les comptes CNRO (comptes de numéraire et de réserves obligatoires) HAM (Home Account Module) et RTGS / RBTR (Real Time Gross Settlement / Réglement Brut en Temps Réel) PM /MP (payment module / module de paiement), les CCR (comptes centraux de règlement) et CCO (comptes courants ordinaires)???

    Je sais que ça va faire plaisir à Shiva 🙂

  2. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Julien Alexandre
    Allons, allons, les réserves obligatoires deviennent « monnaie centrale » lorsque de monnaie (scripturale)versée par les banques commerciales est inscrite sur les ordinateurs de la banque centrale au compte des banques commerciales … .
    Ceci ne signifie pas pour autant que la banque commerciale crée cette monnaie … rien n’aurait de sens à ce moment là
    Quand à « à due concurrence » il ne signifie pas « à équivalence » mais simplement au pourcentge correspondant aux réserves obligatoires.
    Dans le même temps la banque commerciale doit se fournir auprès de la banque centrale de la monnaie fiduciaire demandée par ses clients. La monnaie fiduciaire est l’autre composante « des fuites » (des besoins des banques commerciales en monnaie centrale) qui limitent les capacités de crédit par les banques commerciales. Ces fuites sont environ de 2% (RO) + 15% (billets) soit 17% des dépôts…. mais bien sûr, pour les demandes de billets, variable suivant les pays et les zones, même au sein de la zone euro.

    @Nadine
    J’essaye de vous répondre par M.P.

  3. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    EXISTE T IL UNE MONNAIE BC DIFFERENTE D UNE MONNAIE BCOM ?

    là je vois pas trop – sauf pour le privilège de la fabrication des billets & pièces que seule détient la BC -les bcom ne peuvent fabriquer billets et pièces -.

    pour le reste (la plus grosse masse = scripturale) :

    y a t il une monnaie qui ne pourrait s’échanger contre une autre (ou a un cours différent) ?

    pas à ma connaissance.

    un euro est un euro , qu’il provienne de la BNP ou de Santander ou sorte tout frais de l’usine à billet & pièces de la BC -chamalières en auvergne étant une des principales fabriques de billets je crois pour la France –

    pour exemple :
    mon patron me « vire » mon salaire mensuellement sur mon compte (monnaie « bcom » scipturale)

    je retire une partie de mon salaire en billets au distributeur d’une banque différente de la mienne (monnaie fiduciaire = BC ?)

    je paie en especes mon boulanger (fiducaire bc ?)

    mon boulanger remet ces espèces sur son compte bancaire (scripturale bcom ?)

    quelle différence entre les monnaies ?

  4. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    Je ne comprends pas la première phrase :

    les réserves obligatoires deviennent “monnaie centrale” lorsque de monnaie (scripturale)versée par les banques commerciales est inscrite sur les ordinateurs de la banque centrale au compte des banques commerciales …

    La monnaie scripturale des banques commerciales est transformée en monnaie centrale par la Banque Centrale?

  5. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Julien Alexandre
    Oui… mais pas seulement la monnaie… on peut dire la même choses de titres qu’elles mettent en pension à la BC qui, en échange (inscription aux actifs et passif du bilan), va créer de la monnaie centrale qu’elle inscrira sur le compte (scriptural) de la banque commerciale.
    Mais la banque centrale offre peu d’intérêts sur le « parking » de ce compte… donc les banques commerciales éviteront de dépasser les montants réglementaires (RO)

    @pitalugue
    L’une est monnaie fiduciaire centrale, l’autre monnaie scripturale banque commerciale (Bcom) … mais pour nous elles ont la même valeur.
    Pour les banques commerciales, c’est source d’emmerdes, puisque l’existence dans le circuit économique de la monnaie qu’elles n’émettent pas mais qu’elles sont obligées de fournir limite leur capacité de création monétaire (de signes représentant de la monnaie 😉 ), puisqu’elles sont obligées de se fournir cette monnaie fiduciaire en BC : les banques commerciales poussent donc à l’utilisation de la monnaie électronique.
    Et pour répondre à une question qui m’est souvent posée (que vous ne me posez pas ;)), si chacun demandait le 2 du mois le solde de ses DAV en monnaie centrale, ca poserait de gros problème au système bancaire… ce serait peut être un « acte révolutionnaire » à engager contre les banques pour montrer l’absurdité du système de création monétaire privé.

  6. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Stilgar :

    Oui… mais pas seulement la monnaie… on peut dire la même choses de titres qu’elles mettent en pension à la BC qui, en échange (inscription aux actifs et passif du bilan), va créer de la monnaie centrale qu’elle inscrira sur le compte (scriptural) de la banque commerciale.
    Mais la banque centrale offre peu d’intérêts sur le “parking” de ce compte… donc les banques commerciales éviteront de dépasser les montants réglementaires (RO

    De quel compte parlez-vous? Le CCR, CCO ou le CNRO?

    Faites-vous référence au crédit inter-journalier qui permet à la Banque Centrale de créditer une Banque Commerciale en échange de créances privées ou de titres négociables (que la Banque Centrale peut refuser en fonction de son référentiel, qui s’est néanmoins assoupli ces derniers temps!)?
    Si c’est le cas, vous devez savoir que le crédit inter-journalier doit être remboursé quotidiennement par la Banque Commerciale. Avec quelle monnaie une Banque Commerciale peut-elle rembourser son crédit inter-journalier : monnaie scripturale BCom ou monnaie centrale?

  7. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Julien Alexadre
    Eh, julien, je n’ai pas d’ordre à recevoir et si je m’exprime ici c’est par gentillesse, j’ai bien d’autres choses à faire dans les années qui me restent.

    Je relis  » Et quand bien même, les arguments d’autorité… no pasaran!  »
    Puisque vous ne faites confiance en ce qui concerne les explications sur la création monétaire scripturale par les banques commerciales ni aux dizaines d’auteurs cités sur ce blog, ni aux universitaires, ni aux chercheurs du CNRS, ni aux banquiers, ni aux spécialistes, ni même aux prix Nobel, il vous reste à redécouvrir avec vos amis le fil à couper le beurre… amusez-vous bien!

  8. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Stilgar

    Pensez-vous que votre dav soit un moyen de paiement ?

    Si je vous dis, votre dav est l’indication d’une valeur monétaire qui vous appartient et que votre banque gère pour son propre compte ?

    Si je vous dis, toutes les opérations monétaires ordonnées par vos moyens de paiement sont réalisées en monnaie centrale ?

    Où peuvent bien se dissimuler les flux de monnaie commerciale ?

    Si ces flux n’existent pas c’est que la monnaie commerciale n’existe pas. Elle n’est ni créée, ni détruite. Votre dav (le mal nommé) n’est qu’une suite de lignes, jamais détruites, permettant le calcul du seuil maxi de vos moyens de paiement en monnaie centrale.

    L’idée d’une monnaie commerciale provient d’un double phénomène.

    Le fait qu’un compte soit crédité par le banquier, avant toute transaction, en anticipation de l’opération de crédit.
    Plus le fait que les échanges monétaires ne nécessitent que la seule présence du solde des transactions interbancaires.
    Et donc que les banques commerciales n’ont effectivement en compte qu’une fraction des dépôts.

    Tout cela largement emmêlé dans la sauce théorique des réserves fractionnaires, et le fiduciaire qui se balade là au milieu !

    Un dépôt à vue devrait se matérialiser par un compartiment réservé dans le grand coffre du banquier.

    Hors il ne s’agit que d’un solde enregistré dans l’ordinateur du banquier, la monnaie électronique, qui existe réellement est ailleurs (et la traque est difficile !)…

    La vidéo de P. Grignon est bourrée d’approximations, d’incohérences, et d’inventions, ex nihilo, et comporte aussi une grande part de vérité, il faut aller un peu plus loin pour comprndre.

    Dans les années 80 est né le « virtuel », tout devenait virtuel, « le monde virtuel », tout à été « dématérialisé ».

    Je vous dis que que ce virtuel dématérialisé est bourré, en fait, de matériel bien réel !

    Wake up !

  9. Avatar de Shiva
    Shiva

    @nadine

    Rétrospectivement quand je pense à ce que je connaissais à l’époque toute proche ou j’ai visionné cette vidéo de Paul Grignon sur ce blog et la lecture que j’en faisais, je ne peux que remercier et féliciter Paul (Jorion !) pour son travail de patience, parfois seul contre tous…

    Chapeau bas !

  10. Avatar de 2Casa
    2Casa

    … et à Stilgar le Fremen pour sa pugnacité, quand même. Ainsi que le projet qui (qu’il) l’anime.

    … et à Julien Alexandre qui m’énerverait, moi aussi, d’avoir toujours réponse à tout !

  11. Avatar de Pierre Lang

    @ Shiva et @ Tous

    A propos de mon problème de robinet monétaire posté le 31 janvier 2009 à 09:01…

    Sondage

    Puisque personne n’a donné la solution.
    A votre avis, il y a plus de billets en circulation si b=50% ou si b=20% ?

    PS : Ce que je veux montrer dépendra sans doute de votre réponse 😉

  12. Avatar de Shiva
    Shiva

    @2Casa

    Chapeau bas messieurs !

    @Pierre Lang

    Je crois que les soluces c’est (a vue de nez) 25000 et 22000 non ?

    Donc cas 1 ?

  13. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Épilogue, si je peux dire, après les échanges ici plus haut entre Julien Alexandre et Stilgar.

    Je ne l’aurais pas dit auparavant, mais il y a quatre ans, lors d’une manifestation de promotion d’entreprises organisée dans ma ville par la chambre des métiers et diverses association profssionnelles couvrant toute la région ce qui était une bonne occasion d’échanger avec un grand éventail de professionnels, j’ai questionné au sujet de la création monétaire un directeur régional de banque très coopératif, avec lequel j’ai discuté et c’était intéressant (et franchement, je regrette infiniment à présent de ne pas avoir noté scrupuleusement son nom, sa banque, Crédit Agricole (?), mais ne peux le confirmer, c’était peut-être la BNP) il me répondit affirmativement que sa banque (commerciale) procédait bien à la création monétaire qui était une opération non sytématique, mais cependant routinière. Durant la même visite, je posai la même question de la création monétaire à une directrice régionale de la Caisse d’Épargne qui me répondit, à mon étonnement, que oui, il leur arrivait, parfois, de créer de la monnaie, ce qui était un peu nouveau, alors qu’avant la Caisse d’Épargne n’en créait pas.
    Inutile de dire qu’à la prochaine occasion, j’affinerai l’enquête et les questions, et noterai tous les éléments.

  14. Avatar de 2Casa
    2Casa

    @ Pierre Lang

    Moyennant mon incompétence crasse en maths – mais bon, à vaincre sans péril… – je me lance :

    cas n°1 b=50%

    18000 et des poussières

    cas n°2 b=20%

    14500 moins quelques brouettes

    Les « DAV » et « en cours de crédits » variant de l’ordre de 1 à 3 entre cas1 & cas2.

    Du reste il me semble que je n’ai pas tenu compte des « fuites » représentées par « b » à chaque opération au-delà de la première. Bon… ça vaut ce que ça vaut.

    Merci pour votre réponse (mais pas pour la question !)

    Cordialement.

  15. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    plus tôt par Stilgar :
    @pitalugue
    L’une est monnaie fiduciaire centrale, l’autre monnaie scripturale banque commerciale (Bcom) … mais pour nous elles ont la même valeur.
    Pour les banques commerciales, c’est source d’emmerdes, puisque l’existence dans le circuit économique de la monnaie qu’elles n’émettent pas mais qu’elles sont obligées de fournir limite leur capacité de création monétaire (de signes représentant de la monnaie ), puisqu’elles sont obligées de se fournir cette monnaie fiduciaire en BC : les banques commerciales poussent donc à l’utilisation de la monnaie électronique.
    Et pour répondre à une question qui m’est souvent posée (que vous ne me posez pas ;)), si chacun demandait le 2 du mois le solde de ses DAV en monnaie centrale, ca poserait de gros problème au système bancaire… ce serait peut être un “acte révolutionnaire” à engager contre les banques pour montrer l’absurdité du système de création monétaire privé.

    en réponse :

    1) oui la monnaie fiduciaire (pièces et billets) emm..de les bcom

    2) oui si tout le monde demande à retirer ses dépôts en m^m temps y a problème

    MAIS, à mon avis :

    1) ce n’est pas pour une affaire de limitation de leur capacité de création monétaire (qui à mon avis est nulle -mais c’est un autre débat 😉 )
    c’est je pense pour une question pratique et économique.
    la gestion des espèces est onéreuse en moyens (logistique /emplois / mesures de sécurité).
    la clientèle est elle même demandeuse de sécurité et d’efficacité et préfère des moyens de paiement qui ne sont pas prédéfinis (un billet de 100 vaut 100, un chq vaut ce qui est écrit dessus idem pour une CB ou un virement), qui fonctionnent à distance (par poste ou internet par exemple) et susceptibles d’être controlés y compris après un vol ou une perte (un billet de perdu = zéro de retouvé)
    et puis la valise de billets pour payer son loyer, son edf/gdf et ses courses à l’hyper ca fait pas réver grand monde, non ?

    2) oui, si tout le monde veut retirer en même temps, y a problème (même si c’est de manière scripturale !)
    mais peut être parce que

    a) la bq n’a aucune raison d’avoir la totalité de ses dépôts en espèces ( cf. plus haut sur moyens de paiement usités)
    b) une fraction de ses dépôts est à la BC (réserves obligatoires)
    et surtout
    c) parce que la banque a utilisé une partie de ces dépôts : en les plaçant et pour augmenter ses revenus en obtenant une rémunération sur les DAV (non rémunérés habituellement) et pour obtenir des intérêts pour les reverser (en partie) aux déposants qui attendent une rémunération de leur épargne.
    car il faut quand même dire que la grande majorité des dépôts en banque font l’objet d’une rémunération sous forme d’intérêts versés aux épargnants.

    à noter aussi que les placements des uns sont les crédits des autres = un client qui dépose ses fonds dans une banque ne les lui prête t il pas ?
    quand j’octroie un crédit à quelqu’un, est ce que je ne fais pas que placer mes fonds entre les mains de cette personne pour une durée déterminée ?

    en pure logique, le fait que les bcom se trouvent dans l’impossibilié de restituer immédiatement les fonds de ses déposants semble prouver qu’elle n’ont fait qu’utiliser ces fonds et qu’elles n’ont rien crééé,non ?

  16. Avatar de Jean Bayard

    @ Paul, et @ Julien Alexandre
    Je vous conseille d’aller faire un tour sur le blog du Diplo à l’adresse :
    http://blog.mondediplo.net/spip.php?page=forum&id_article=460
    J’ai posté un double billet qui devrait vous intéresser.
    Cordialement
    jean

  17. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Stilgar :

    Que vous ne souhaitiez pas répondre à mes questions, vous en avez parfaitement le droit, quelle qu’en soit la raison. Que vous ayez le sentiment que je vous donne des « ordres », non, ce n’est pas le cas, et si mes propos ont pu d’une quelconque façon vous le laisser penser, je m’en excuse, en précisant que ce n’était pas mon intention.

    Quant aux arguments d’autorité, la question n’est pas de savoir qui dit quoi, mais plutôt comment c’est interprété. Il est arrivé très souvent dans nos échanges qu’un interlocuteur interprète une citation d’une façon, et l’autre d’une toute autre façon. Ce qui me fait dire que Paul a raison sur un point : il ne s’agît pas de convaincre mais de comprendre.
    Cordialement, Julien

  18. Avatar de Pierre Lang

    @ Shiva
    @ 2Casa

    Bravo et merci d’avoir osé être les seuls à vous jeter à l’eau 🙂

    @ Tous

    A mon avis, c’est pareil pour b=50% et b=20% ! C’est indépendant de b, et c’est toujours égal au dépôt initial de 20.000 EUR 🙂

    Si b=50%
    La banque qui a 10000 de dépôt, réserve 1000 et prête 9000 billets (sa caisse est donc vide). L’emprunteur (re)dépose 9.000*50%=4500 billets et conserve 4500 billets (la caisse de la banque contient de nouveau 4500 billets de dépôt).
    Total billets = 10000 du premier déposant, 4500 dans la poche du second déposant, 4500 billets de dépôt + 1000 dans la réserve (10000+4500+4500+1000=20000)

    Au tour suivant, la banque réserve 450 et prête 4500*(90%)=4050 et le troisième emprunteur (re)dépose 2025 billets à la banque. La réserve est maintenant de 1000+450=1450 billets.
    Total billets = 10000 + 4500 + 2025 (3 clients) + 2025 (dépôt) + 1000+450 (réserve) = 20.000 billets

    Si b=20%
    Le premier déposant garde 4000 billets en poche et dépose 16000.
    Total billets = 4000 (clients) + 16000 (banque)

    La banque réserve 16000*10%+1600 et prête 14400 billets au second emprunteur. Celui-ci conserve 14400*20%=2880 et dépose 11520 billets.
    Total billets = 4000 + 2880 (2 clients) + 11520 (dépôt) + 1600 (réserve) = 20000 billets.

    La banque met 11520*10%= 1152 billets en réserve et prête 10368 au troisième, qui garde 2073.6 et dépose 8294.4
    Total billets = 4000 + 2880 + 2073.6 (3 clients) + 8294.4 (dépôt) + 1600+1152 (réserve) = 20000 billets

    Conclusion

    Le nombre de billets ne change pas. La banque ne crée pas de billets et M0 reste constant.

    La notion de monnaie scripturale est totalement absente de ce qui précède. Pourtant, elle sous-tend le tout, car elle apparaît dans les livres de compte. La création de monnaie/monnaie-dette/moyen de paiement temporaire (scriptural) égale (k-1)*M0, si et seulement si le banquier a pris la peine de bien noter toutes les transactions dans ses livres et les comptes des déposants.

    A la fin de la cascade de crédits, la masse monétaire M1 vaut k*M0 (coefficient multiplicateur)

    Si tous les emprunteurs remboursent, on revient à la situation initiale (M1=M0)

    Pour les amateurs de fuites, les intérêts payés par les emprunteurs se déduisent de leurs revenus et vont s’inscrire dans les recettes de la banque. Mais, c’est une autre histoire sur laquelle j’ai mon avis.

    Entre temps les emprunteurs peuvent utiliser les montants inscrits sur leur compte à vue pour leurs opérations. C’est là qu’on voit le rôle du crédit dans l’économie, car il sert de levier à la croissance (si le coefficient de réserve était de 100%, il n’y aurait pas de prêts possibles et l’économie serait sclérosée – le tout est de ne pas trop tirer sur la corde, car à partir d’un certain point, d’autres problème surviennent).

    Il y a deux manières d’aborder les problèmes : une hyper compliquée et une hyper simple : L’algèbre pourrait facilement monter que M0 est une constante… mais j’ai tout oublié de mes cours… Qu’un autre ingénieur prenne le relais !

    Détricotage de la crise

    On a vu dans ce stupide exemple combien il est difficile d’arriver à cette constatation élémentaire. Il doit actuellement y avoir 1000 pages A4 de commentaires sur ce thème, dans le blog et il n’y a toujours pas de concensus. Pourtant la solution me semble triviale et je ne comprends pas où cette discussion sur la monnaie veut en venir ? Mes réflexions actuelles sont bien au-delà de celle-là. Si je fais une crise de delirium aigü, que Paul, l’arbitre, supprime mon commentaire délirant, pour ne pas rendre la discussion encore plus confuse 🙁

    De là ne pas comprendre pourquoi certaines catastrophes financières annoncées se sont révélées des pétards mouillés, et que d’autres qui ne devraient pas arriver se produisent quand-même, il n’y a qu’un pas !

    Alors que penser des financiers et comptables qui devront détricoter les tranches toxiques dans les futures « bad banks » ? Cherche(ro)nt-ils midi à quatorze heures ? Remue(ro)nt-ils des trillions de dollars pour faire accoucher la montagne financière d’une souris (je ne parle pas des dégâts collatéraux dont le monde socio-économique hérite) ? Et je me demande ce que les experts se racontent à Davos…

    Les bases du système monétaire sont vraiment très simples (la pyramide de Ponzi aussi). Mais on y a introduit de la complexité depuis Mathusalem. Est-ce une erreur que de faire l’hypothèse que la solution des problèmes est dans la simplification plutôt que dans l’ajout d’un degré de complexité de plus ?

    Deux extrêmes entre lesquels se trouve sans doute des sujets de réflexion:

    L’hypothèse de Paul selon laquelle il y a conservation de la masse est vraie. Dans ce cas, tout ce qui est construit au-dessus de M1=k*M0 est un gigantesque plat de spaghetti de scriptural-virtuel. C’est vrai d’un point de vue macroscopique (comme M1, etc) et non à l’échelle d’un individu, d’une banque, d’un fonds spéculatif, d’un emprunteur ruiné ou d’un spéculateurs invétéré, etc.

    Ou bien son hypothèse est fausse. Dans ce cas, il a eu de la fraude à tour de bras depuis des lustres. Car les mathématiques ne trichent pas. Ce sont les hommes qui trichent avec elles.

    L’origine de la bulle est dans la perversion des mathématiques par la cupidité des hommes. Cette perversion met en échec le comportement des hommes sans pour autant prouver que le modèle mathématique de base est à rejeter. Le choix du modèle de base est un autre débat.

  19. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @pitalugue
    Il n’y a au total en circulation que 15% en billets (par rapport à M1), et donc sans doute très peu dans le circuit bancaire proprement dit. Si tout le monde veut retirer ses billes et avoir des billets, c’est simplement impossible.
    Maintenant retirer la monnaie scripturale ? … c’est impossible si ce n’est l’envoyer dans une autre banque ce qui ramène le problème au départ.

    b et c sont pour moi erronés, je ne vais pas revenir là dessus … pas plus qu’un client qui dépose (en dépôt à vue) son argent dans une banque ne les prête pour que la banque puisse les reprêter. Par contre on pourrait dire que le dépôt que je laisse à ma banque sur mon compte est un « cadeau » qui va lui permettre en équilibrant son bilan, de créer plus de nouveaux crédits (J. Bayard, ai je dis une bêtise là ? 😉 )

  20. Avatar de Patrick Barret
    Patrick Barret

    @ Jean Bayard

    Votre lien est erroné !

    Voici probablement le bon lien :
    http://blog.mondediplo.net/2009-01-05-Pour-un-systeme-socialise-du-credit#forum23879

  21. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Nadine

    Que pensez-vous de ceci ?

    http://blog.mondediplo.net/2009-01-05-Pour-un-systeme-socialise-du-credit#forum23879

    @Pierre Lang

    C’est vrai que dans votre modèle ce que chacun garde dans sa poche n’a pas d’impact sur la masse de billets en circulation, c’est logique puisque cette banque ne prête que la fraction que les clients déposent.

  22. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    Tiens, je viens de découvrir ceci par hasard : http://tinyurl.com/dezpl9

    A lire particulièrement les paragraphes 3.1 et 4.1

  23. Avatar de Pierre Lang

    @ Stilgar

    La démonstration de la création monétaire est plus que douteuse, mélange de formules mathématiques (non conformes au modèle existant notamment car le taux de liquidité a été oublié), d’affirmation ex nihilo et de raisonnement apparemment cohérent, dans lequel il est quasi-impossible de pointer la faille. Avec des mots, on peut prouver (presque) tout et son contraire.

    @ Shiva

    http://blog.mondediplo.net/2009-01-05-Pour-un-systeme-socialise-du-credit#forum23879

    J’ai lu ce commentaire. Ce n’est pas en contradiction avec ce que j’ai dit plus haut. L’idée que la BC accepte des dettes comme garantie est à classer dans ce que j’ai appelé ‘fraude’ et que je pourrais appeler « perversion du système ». Mais je sépare ce qui est dans le modèle (4a) de ce que les hommes en font/feraient (4b).

    A. Si le modèle prévoit que la BC peut recevoir des dettes comme garantie, alors il faut changer le modèle, car il y est manifestement contraire aux intérêts des hommes. Dans ce cas, la création de monnaie ex niholo est aussi évidente que votre remarque nocturne ci-dessus. Sous réserve de vérification de la réglementation, je ne pense pas que le modèle prévoit explicitement cette éventualité. Donc, pas ex nihilo…

    B. Si le modèle ne prévoit pas cette éventualité, alors c’est que les hommes ont réussi à le pervertir en noyant le poisson dans une nébuleuse inextricable, pour arriver, en entretenant la confusion dans tous les esprits, à faire prendre des vessies pour des lanternes. La BC peut avoir été complice active ou passive, volontairement ou involontairement. Ils ont créé une bulle de crédits/dettes. Dans ce cas, le modèle (coefficient multiplicateur) ne doit/devrait pas nécessairement être mis en cause. Dans ce cas, il y a deux questions indépendantes:
    1° le modèle est-il correct (une erreur peut en cacher une autre) et optimisé ?
    2° s’il peut être une base solide, que faire pour mieux réguler/contrôler sa mise en application ?

    (Sans oublier 3° de punir et exiger réparation des coupables qui ont enfreint la loi, pour crime contre l’Humanité).

    En pratique,

    Je pense que le modèle est correct (pas ex nihilo) mais les hommes l’ont contouné, notamment avec la titrisation des dettes. Je pense qu’à partir du dépôt initial ils ont fait gonfler une bulle artificiellement. Cela donne l’impression de créer de la monnaie scripturale ex nihilo. Mais le modèle de base ne prévoit que de la monnaie fiduciaire et de la monnaie scripturale (temporaire puisque liée au prêts). Donc cette monnaie apparemment ex nihilo est autre chose.

    A côté du modèle de base existant, il faut ajouter le modèle perverti, au moins le temps que durera la crise. Il faudrait y ajouter la monnaie-bulle qui serait autant de la monnaie scripturale ex nihilo que le clone du canada dry, c’est à dire autre chose que de la monnaie scripturale : de la monnaie-bulle. Si la monnaie scripturale vit le temps des prêts, la monnaie-bulle ne vivra que le temps de l’effondrement de la bulle.

    Remarque : il ne faut pas confondre l’implosion de la bulle avec les dégâts collatéraux qu’elle provoque dans le monde réel socio-économique et même politique.

    La monnaie-bulle est inutilisable sauf pour faire tourner de l’argent en rond, comme les aubes d’une pompe. Et cette pompe, comme la pyramide de Madoff, aspire (malheureusement) les capitaux sains sur le marché, dans les poches des épargnants du monde entier (cupides et crédules) pour le redistribuer aux escrocs (cupides et hors la loi) qui ont pervertis le système. Les épargnants ont perdu, dans l’économie-bulle, l’argent qu’ils auraient pu investir dans l’économie réelle. L’économie réelle a perdu son sang.

    A la fin de l’implosion de la bulle et la disparition de la monnaie-bulle, il restera le M0 initial… car le modèle de base est conforme à la conservation de la masse. De la monnaie-réelle aura changé de poche et de compte en banque (et de parais fiscal!), en fonction de la cupidité-crédulité des perdants et de la cupidité-perversité de ceux qui croient avoir gagné. Est-ce une mesure de l’injustice ou de la cupidité ? Y-at-il une corrélation entre cette mesure et le bilan de l’Euromillion et du Loto qui augmentent sans arrêt ?

    PS : Conclusion

    Mettons un instant mes hypothèses très personnelles sur le côté.

    Je parie que tout le monde est d’accord sur le principe du débât sous-jacent (Paul et ses opposants). Je ne me pose même pas la question de savoir dans quel camp je suis. Ceux qui s’opposent en tantant de convaincre l’autre sur la façon de présenter l’enfant, jouent sur les mots, au chat et à la souris et/ou aux avocats du diable, au lieu d’avancer. Comme les Flamands et la Wallons en Belgique 😉 1000 pages de discussion = combien de temps au niveau de l’unité centrale du cerveau distribué ?

    Pendant ce temps-là, les vrais problèmes s’accumulent sans trouver de solution… Sauf que je vois de bons signes (voir http://www.pauljorion.com/blog/?p=1759 à la suite des pas dans la bonne direction déjà identifés par Paul)

    Bonne journée @ Tous

  24. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Pierre Lang :

    A. Si le modèle prévoit que la BC peut recevoir des dettes comme garantie, alors il faut changer le modèle, car il y est manifestement contraire aux intérêts des hommes. Dans ce cas, la création de monnaie ex niholo est aussi évidente que votre remarque nocturne ci-dessus. Sous réserve de vérification de la réglementation, je ne pense pas que le modèle prévoit explicitement cette éventualité. Donc, pas ex nihilo…

    Il existe 2 types de monnaie centrale scripturale en fonction de la nature des OCB (opérations menées par la Banque Centrale) ==>

    – la Banque Centrale achète des actifs réels, financiers, des devises, elle crée de la monnaie centrale scripturale externe ou libre. Cette création de monnaie est définitive. Elle n’augmente pas l’actif global du système non bancaire, car ces opérations ne concernent que la banque centrale et les banques commerciales.

    – la Banque Centrale refinance les banques commerciales (octroi de crédit, opérations de réescompte d’un effet de commerce), elle crée de la monnaie interne. Cette création de monnaie est transitoire ou temporaire : le remboursement du refinancement entraîne une destruction de monnaie identique.

    La monnaie n’est créée définitivement que si la richesse augmente. En revanche, on peut ne pas être d’accord (comme moi) sur la façon dont cette richesse est définie (actifs réels, financiers, devises… et la nature dans tout ça?)

  25. Avatar de Julien Alexandre
    Julien Alexandre

    @ Jean Bayard :

    j’ai lu votre commentaire comme vous m’y avez invité, et je vous en remercie. 2 remarques :

    – votre raisonnement s’appuie sur un fonctionnement du système bancaire dans lequel les dépôts (à vue et à terme) ne sont pas prêtés. C’est une constante dans votre argumentation (« les parkings monétaires ») avec laquelle je suis en désaccord, car elle est en contradiction avec l’essence même du métier de banquier. J’ai beau chercher, je ne trouve pas un seul texte (de référence en économie, juridique, etc.) sur lequel peut se baser votre affirmation. Pouvez-vous m’indiquer une source ?

    – dans l’articulation du raisonnement en lui-même, je vois une contradiction entre le fait que vous parliez de « création ex-nihilo » et la nécessité pour la Banque de se « refinancer », car d’une part cela signifie bien que la monnaie a une contrepartie, et d’autre part cela signifie que la Banque Commerciale devra rembourser son refinancement auprès de la BC, ce qui aura pour effet de détruire la monnaie prêtée. A quoi s’ajoute le fait que le refinancement a un coût, et que la Banque Commerciale devra bien rembourser les intérêts de cette opération.

    Je veux bien reconnaître que dans le phasage des opérations, la Banque Commerciale accorde le crédit AVANT même d’avoir les ressources, mais elle est obligée de se procurer ces ressources pour que le crédit soit utilisable.

  26. Avatar de Pierre Lang

    @ Julien Alexandre

    D’accord…

  27. Avatar de alotar
    alotar

    @Stilgar

    Vous expliquez (28 janvier, 14:26) :

    « Exemple: Je suis propriétaire d’un appartement qui vaut 100000 euros. Je demande à la banque de me prêter 100000 euros. Elle portera cette créance (garantie par exemple par une hypothèque sur mon appartement, mais je reste évidemment propriétaire de mon appartement) de 100000 euros à son actif et inscrira 100000 euros sur mon compte à vue (sans rien enlever à qui que ce soit)… je pourrai me servir de ces 100000 euros comme bon me semble, jusqu’au terme du contrat de prêt où je devrai rembourser les 100000 + intérêts.

    Si ma banque a besoin de 100000 euros de “monnaie centrale” (par exemple de billets, ou de réserves de monnaie centrale supplémentaires), elle pourra transférer sa créance (l’hypothèque sur mon appartement) à la Banque Centrale qui la portera en actif, et qui, en échange (portés au passif dans son bilan) lui donnera les 100000 euros en billets. »

    Ok, d’accord.

    Donc si je comprends bien, au final, ce qui garantit la fabrication, ou la création, ou l’émission de monnaie Banque Centrale, c’est une créance sur un bien qui existe déjà : l’appartement hypothéqué par exemple. Toute la monnaie existante est garantie par des biens auxquels cette monnaie se rapporte. Par conséquent ce qui garantit toute la pyramide monétaire (qui repose sur sa pointe Banque Centrale) c’est le droit et notamment le droit de propriété. L’économico-financier repose sur le juridique? (C’est-à-dire sur la déclaration universelle des droits qui réduit les humains à des atomes indifférents et interchangeables, à des chiffres, et notamment à ce qu’ils ont (propriété).)

  28. Avatar de Alotar
    Alotar

    Re@Stilgar

    Je disais que : Toute la monnaie existante est garantie par des biens auxquels cette monnaie se rapporte. En fait il faudrait dire : toute la monnaie créée est garantie par des biens auxquels cette monnaie se rapporte, car une fois que le bien gagé a été remboursé, la monnaie qui s’y rapportait, continue une existence indépendante?

  29. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Alotar
    Oui, la monnaie de crédit créée est garantie par la garantie acceptée par la banque (ca a l’air d’un truisme, je sais). Mais la quantité de monnaie de crédit équivalente va purement et simplement disparaitre lorsque vous rembourserez la banque (avec les intérêts que vous allez devoir trouver quelque part) et votre banque vous rendra votre garantie.

    Dis autrement, lorsque vous rembourserez la banque, la créance sur vous, en actif, va disparaitre, mais votre compte (en passif, dans cette banque ou dans une autre) va aussi être réduit du même montant.

  30. Avatar de Shiva
    Shiva

    @Julien Alexandre

    « la Banque Centrale achète des actifs réels, financiers, des devises, » tout cela peu-être revendu par la BC, si les actifs sont basés sur des créance, obligations, le coupon revien à la BC qui peut le détruire, donc bilan = 0 là aussi, non ?

    @Pierre Lang

    Comme dit Julien, la BC prends des contreparties pour ses prêts aux IFM comme mon banquier hypothèque la maison que son crédit me permet d’acheter. Il y création, ex-contrepartie, de monnaie centrale remboursable;-) (ça devient compliqué de contenter tout le monde !)

    Sur les bulles, il me semble qu’il y à une confusion assez généralisée (corrigez-moi) l’empilement de produits financiers basés sur le crédit ou sur des paris sur le crédit ne gonfle pas par l’argent du crédit, c’est la partie la moins rentable de l’affaire, et la moins liquide !

    Ce n »est pas cet argent qui compose la bulle, le produit financier sert uniquement à ré-attirer de l’argent de l’économie (extérieur, autre, que celui du crédit sous-jacent) sur la base du contrat de crédit établis.
    Le produit financier dans ses différents repakaging est à chaque fois revendu à grand renfort d’agent frai tout droit sorti de la pressurisation des entreprises par les financiers.

    Même si, il est, vrai que cela se passe parfois dans le cadre d’un nouveau crédit (il faudrait trouver la proportion, si ce chiffre existe), les bulles sont autant d’aspirateurs des marges de productions de l’économie. C’est comme cela, à mon avis, qu’on obtient cette disproportion énorme entre l’investissement financier et le PIB mondial.

    Ces jeux de bulles ne sont pas à somme nulle, là aussi les gros mangent les petits, là aussi les plus riches s’enrichissent et le plus petits ont eu l’illusion de s’enrichir par l’expension du marché et font grise mine aujourd’hui (je suis pas très sûr de ce que je dis là, il faudrait un ingénieur pour modéliser tout ça 😉 )

    La plus grosse bulle étant la bulle du dollars qui profite aux USA. C’est pourquoi je veux bien, partager l’optimisme de Paul concernant Obama (sur le plan de l’égalité entre être humains, le symbole fort et là et le retour en arrière impossible, c’est donc très positif) mais le rêve américain et le niveau vie facile à crédit financée par les autres habitants de la planète doit prendre fin. La dessus Obama ne donne aucun signe si ce n’est celui dangereux du protectionnisme. Si une résolution lente de cette bulle des USA sur le monde n’est pas souhaitée et donc pas trouvée, elle risque de s’imposer naturellement et brutalement. De toute façon comme je te l’avais déjà écrit la solution est dans la mise en place rapide d’un plan de remise à zéro des comptes, et de rééquilibrage des niveaux de vies planétaires, il faut arrêter de faire joujou avec l’humanité et de tourner autour du pot.

    Il faut trouver de quoi faire sauter les barrages qui retiennent ces masses monétaires dans les poches de quelques uns pour les laisser couler dans toutes les économies. Ou alors opérer en black box en fabricant une nouvelle tuyauterie pour arroser à nouveau toutes les économies.

    Et il faut faire vite je crois que l’on entre dans la phase critique de la « crise », là ou ce n’est plus une crise mais une avalanche, la déflation rendant progressivement insolvable les acteurs sains de l’économie !

    J’attends les chiffres de décembre du crédit au non IFM de la zone euro, comment calculer le limite a partir de laquelle le ralentissement du crédit devient un syndrome déflationniste ?

    Deux citations d’un type pas très recommandable éspéron qu’un Obama ne les reprenne pas à son compte :
     »
    – Ce qui est à nous est à nous, ce qui est à vous est négociable.

    – Les politiciens sont les mêmes partout. Ils promettent de construire un pont même là où il n’y a pas de fleuve. »

    Nikita Khrouchtchev

    Pour finir, loin de mois l’idée de faire des parallèles entre:

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1683#comment-15906
    et
    http://blog.mondediplo.net/2009-01-05-Pour-un-systeme-socialise-du-credit#forum23879

    On a affaire a un bloggeur qui s’est nourri de nos discours (subalternes…) avec Nadine pour les déporter sur le blog de Frédéric Lordon.

    On a affaire à l’erreur de logique classique dans la théorie de la démonstration ou la conclusion est introduite comme prémisse discrète au cours de l’énoncé des enchainements logiques.
    On en arrive à démontrer ce que l’on affirme un peu avant…

    Ici c’est subtil:

    « B prêterait à A contre remise de la créance sur E en garantie » (on ne sait pas encore d’où vient la monaie prêtée par B, ça vient)

    « B prête à A en monnaie secondaire » (création ex-nihilo)

    Conclusion :

    « Les banques n’ont aucune limite à la création monétaire ex-nihilo, sauf… »

    CQFD

    😉

    Pour ëtre tout à fait honnète la pricipale conclusion recherchée ici est : « Echec à la théorie du multiplicateur de crédit qui n’a aucune application pratique »

    Et là je suis tout à fait d’accord, je suis très méfiant avec ces modélisations théoriques, leurs auteur oublient très souvent de réintroduire leurs modèles dans le réel. Et rien ne dit que les paramètre extérieurs non pris en compte dans la simplification moralisatrice n’ont pas une influence sur les processus mis en évidence (surtout dans le cadre de processus impliquant des décisions humaines très imprévisibles…). Cela aussi doit se prouver pour prouver les conclusions théoriques, c’est en général là que le sport commence !

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