Qu’est-ce qui aura changé quand on aura sauvé les banques ?

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Diverses méthodes sont aujourd’hui expérimentées pour tenter de sauver le secteur bancaire dont on avait imaginé que les difficultés apparues à l’été 2007 étaient une question de liquidité : les acheteurs devenus frileux manquaient simplement à l’appel. Or ceux qui se trouvaient dans le secret des dieux savaient déjà six mois auparavant qu’il ne s’agissait pas de liquidité mais de solvabilité : les acheteurs n’étaient pas frileux par caprice mais par calcul : parce que les produits en question, ABS (Asset–Backed Securities) et CDO (Collateralized–Debt Obligations) remplies de petites ABS étaient trop dépréciés pour justifier une offre, quel qu’en soit le prix. Quand il se confirma qu’il n’y avait plus d’acheteurs, ceux qui possédaient ces produits en portefeuille firent leurs comptes et l’on constata alors que dans un bel ensemble ils se trouvaient en-dessous de la ligne de flottaison : sous le niveau de réserves déterminé par le ratio de solvabilité défini pour les établissements bancaires par les régulateurs.

Deux solutions s’offraient pour venir en aide aux banques, la première étant que les autorités se substituent au marché défaillant en se portant acheteuses de ces produits à un prix d’« après-crise », au sein d’une banque d’agrégation ou « mauvaise banque », mettant effectivement ces produits toxiques en quarantaine, et offrant ainsi une valorisation à des produits qui, faute d’acheteurs, sont aujourd’hui sans prix. La deuxième solution étant que l’on ne fasse pas un cas particulier de ces instruments de dette dépréciés et que l’on se contente de recapitaliser ces banques, c’est–à–dire qu’on leur fournisse les fonds qui leur permettront de respecter à nouveau leur ratio de solvabilité. Une alternative à cette formule consiste pour le gouvernement à prendre une participation majoritaire dans ces banques, leur apportant ainsi la garantie effective de l’État, et à baisser le ratio de solvabilité exigé, par exemple de 8 % à 5 ou 6 %, comme viennent de le faire les Anglais. L’étape ultime dans cette voie serait cela va sans dire celle de la nationalisation pure et simple – dont je disais il y a un an déjà que même les Américains s’y résoudraient peut–être un jour.

Comme on s’en souvient, Mr. Paulson, ci-devant ministre des finances américain, entama une valse-hésitation très remarquée entre les deux approches, la raison en étant évidente car, comme le rappelait ici-même il y a quelques jours François Leclerc : soit le prix offert est suffisamment élevé pour satisfaire les banques et le contribuable y perd sa chemise, soit il est suffisamment bas pour que le contribuable puisse un jour s’y retrouver et le banquier n’a rien à y gagner.

Le système bancaire, assumant les fonctions qu’il exerce aujourd’hui serait sauvé. Mais cela suffirait-il à sauver le capitalisme ?

Car, rappelons-nous brièvement ce qui s’est passé. L’incendie s’est déclaré dans l’immobilier américain, d’abord dans sa partie la plus fragile, dite subprime , pour mettre bientôt le feu à tout l’édifice : l’ensemble de l’immobilier résidentiel américain – chose qu’on semble oublier en ce moment en France où l’on évoque la « crise des subprimes » comme un événement ayant eu lieu dans un passé reculé.

On dit à juste titre que les banques centrales ont favorisé toujours davantage les investisseurs et les dirigeants d’entreprise aux dépens des salariés et que ceux-ci furent forcés de suppléer à leurs salaires manquants par le prêt à la consommation. C’est vrai. De leur côté, les entreprises recoururent toujours davantage à la dette. Il en a résulté une hypertrophie du secteur du crédit, personne n’ayant plus semble-t-il comme capital que celui qu’il emprunte. Le crédit fut encouragé par les politiques des banques centrales qui maintinrent les taux courts à des niveaux artificiellement bas. Les pays d’Extrême-Orient achetèrent en quantités astronomiques les Bons du Trésor américains à long terme, assurant aux taux longs eux aussi des niveaux exceptionnellement bas dans ce pays. Une configuration fragile se mit en place, et il suffit alors que le prêt hypothécaire américain ayant épuisé par le bas le panier où il trouvait de nouvelles recrues, s’essouffle, pour que le prix de l’immobilier s’effondre et que tous les instruments de dette qui lui sont associés se déprécient massivement.

Voilà où en est. Quand la machine repartira – si elle repart un jour, une chose n’aura en tout cas pas changé : une économie dépendant à tous ses niveaux d’un secteur du crédit hypertrophié, faute pour les capitaux de se trouver là où ils sont indispensables.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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74 réponses à “Qu’est-ce qui aura changé quand on aura sauvé les banques ?”

  1. Avatar de bob
    bob

    Bon diagnostic Paul mais après.
    En tournant autour de la marmite il va bien falloir trouver des solutions. Le problème n’est plus qu’est ce qu’il c’est passé ni combien les Etats vont injecter dans le système. Cette crise va se résorber avec l’apport de capitaux, c’est évident, mais après?
    Le problème aujourd’hui et demain c’est comment le capitalisme va réussir, dans l’intérêt de tous, à remobiliser sa force économique en convaincant les travailleurs que les capitaux sont utilisés de façon efficace en toute clarté.
    Le capitalisme se doit de convaincre chaque individu de sa place dans le progès de la société.
    Pour ma part, je reste convaincu que le seul moyen actuellement, en Occident, pour transcender les blocages des lobbys, des syndicats et des partis est de faire appel à une une valeur universelle commune: l’Ethique.
    Cette valeur indiscutable doit être discutée dans la société grâce à des Comités d’Ethique Economiques Consultatifs (et pas Législatif) à l’échelle de l’Europe.
    C’est le seul moyen à l’avenir d’anticiper les risques économiques et de pouvoir amorcer des évaluations avant un affaiblissement total de la société occidentale.
    Et si l’Occident tombe, je ne mise pas un cachou sur l’avenir de la démocratie, de l’économie de marché et du capitalisme.
    Et la célérité des événements nous propose de trouver des solutions rapidement.

  2. Avatar de béber
    béber

    Question de cancre :
    « Quand la machine repartira – si elle repart un jour, une chose n’aura en tout cas pas changé : une économie dépendant à tous ses niveaux d’un secteur du crédit hypertrophié, faute pour les capitaux de se trouver là où ils sont indispensables » ……
    et c’est où donc plus précisement que ces capitaux seraient indispensables?( en supposant qu’il faut comprendre « au lieu d’être utiliser à la spéculation »?)

  3. Avatar de Mayeul

    Bel éclairage mais d’autres questions restent à débattre. En effet, sauver le système bancaire est un préalable mais il faut ensuite s’attaquer aux raisons profondes et donc réfléchir à une refonte totale du système financier.

    Un autre point à étudier est la relation entre les banques et les particuliers qui doivent en fait être le centre du système (économie réelle).

  4. Avatar de olivier
    olivier

    La raison profonde de la crise financière, c’est la crise sociale. On emprunte quand on n’a pas d’argent. Et ces « pauvres », ces gens-là défilent jeudi. Quand on n’a pas de sous à compter, on se compte. Voilà où on en est.

  5. Avatar de Jonathan Livingston

    Nous avons vécu dans les artifices des projets de vie programmés et artificiels. Ce n’est certes pas terminé…

    Moi, dans mon cheminement, il y a déjà quelques années que j’ai décroché. J’ai tellement décroché un temps face à la machine qui nous met dans l’esclavage des paiements de crédits, que je me suis comporté comme un bandit de grand chemin avec pour tout révolver une souris et un doigts sans même me sentir coupable de quoi que ce soit, car franchement je rendais la monnaie de la pièce à ce système sans âme qui m’utilisait pour grossir les chiffres d’affaire. Cette déshumanisation des rapports humains de commerce n’est pas à sous-estimer. La société a besoin oui d’éthique et de rapport humain vrai…

    Quand les compagnies de téléphones se prétendent votre amie et n’ont pas vraiment de service des plaintes, alors que la notion de contrat est devenu de plus en plus aléatoire, avec la note qu’il peut être changé à tout moment (vive l’Amérique!), avec l’empire des prélèvements automatiques. D’ailleurs, dans ce monde, n’importe qui en affaire peut, semble-t-il, vous faire du tord en dévalorisant votre cote de crédit, cet indice si essentiel à notre bonheur.

    En passant, je ne sais pas si on mesure la différence de culture entre les consommateurs américains et les consommateurs européens.

    Quand nos jeunes délaissent l’école et les aspirations pour entrer au plus tôt dans les rangs des consommateurs de bébelles, on se prend à rêver autre chose…

    Le problème de notre époque est que nous prenons conscience que cette machine qui nous manipule en bon consommateur docile n’a aucune âme et, en bout de ligne, n’a aucun sens.

  6. Avatar de madar michael

    Question naïve.
    Quel(s) serai(en)t le(s) problèmes d’avoir un secteur bancaire purement public, si tant est que l’ingestion du secteur bancaire intoxiqué soit digeste et compte non tenu de la forte probabilité de la réprobation unanime de la profession?

  7. Avatar de Jonathan Livingston

    Bref, rien n’aura changé…

  8. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Bob,

    Je ne crois pas que ce soit au capitalisme de nous convaincre.
    Le capitalisme, comme son nom l’indique, n’est convaincu que d’une chose : faire fructifier le capital.
    C’est aux citoyens de faire reculer le capitalisme dans sa prétention à à tout considérer sous le seul angle du capital.
    Depuis les années 90 on entend des représentants du capitalisme nous dire régulièrement qu’ils s’emploient à le moraliser.
    Résultat : une crise monumentale !
    Où les capitaux seraient-ils les mieux employés ?
    Ils seraient évidemment mieux employés s’ils étaient utilisés pour le bien commun : l’émancipation des travailleurs, la santé, l’écologie, bref tout ce qui contribue à remettre l’humain au centre du dispositif. Or pour le capitalisme, l’humain est un facteur secondaire, une ressource humaine comme disent les DRH, au même titre que l’énergie, les matières premières.
    Le facteur humain est plus précisément réduit à une force de travail, monnayable sur un marché du travail. Autant dire que l’humain est l’objet d’un calcul avant d’être considéré comme une qualité, une valeur essentielle.

    Partant, l’éthique est nécessaire, mais seulement au titre de motivation du politique. Si l’on cantonne l’éthique dans un rôle purement institutionnel le risque est que le politique soit neutralisé. L’éthique ressortit à la prise de conscience individuelle, c’est aussi une sensibilité que l’on développe eu égard aux affaires de la cité, dont l’économie est évidemment partie prenante.
    Bref, c’est tout ce qui se rapporte à notre rapport au monde et aux autres, au vivre ensemble, au sentiment que notre sort est lié à celui de tous les autres. L’éthique est donc un élan, que l’on peut développer, mais qui ne se commande pas.

    Le problème principal n’est donc pas, d’un point de vue pragmatique, l’éthique, mais la mise en place de mécanismes, d’institutions qui permettraient de dompter la propension du capitalisme à suivre sa pente naturelle, qui est d’abord de se servir lui-même. Si ce n’était plus le cas, il ne s’agirait plus de capitalisme et le problème serait déjà réglé.
    C’est pourquoi je soutiens que l’idée de Paul Jorion d’une constitution pour l’économie est une idée selon moi plus réaliste qui a l’avantage de contraindre le capitalisme à se contenir en instituant quelques principes très simples, mais lourds de conséquence.
    Une deuxième aspect, qui me semblerait à même de réorienter le capital là où il faut, serait évidemment le renforcement de la démocratie au sein du monde économique, en l’occurrence dans l’entreprise, où elle est réduite à la portion congrue.
    Car qui décide du sort des salariés ? Les salariés eux-mêmes ? Non, évidemment, nous le savons tous.
    C e sont les assemblées d’actionnaires, et plus précisément quelques gros actionnaires, de concert avec les directions d’entreprise auxquelles sont accordées des salaires et autres bonus suffisamment conséquents pour qu’ils fassent ce que les actionnaires leur demandent.

  9. Avatar de bob
    bob

    @PierreYves:

    Sans le capitalisme, nous ne sommes rien.
    Sans nous, le capitalisme n’est rien.

  10. Avatar de Gilles Bonafi
    Gilles Bonafi

    @Pierre-Yves D et Paul
    « le bien commun » et « une constitution pour l’économie. Merci de rappeler l’essentiel.
    Paul a raison, il faut modifier les règles du jeu. Le milieu de la finance est un milieu de requin et « l’humain est l’objet d’un calcul avant d’être considéré comme une qualité, une valeur essentielle ». Lisez « Gomorra » de Roberto Saviano et trouvez un seul argument qui puisse défendre ce système. Nous avons l’opportunité unique de changer les choses, saisissons-la. Demain, il sera trop tard.
    Jean Guéhenno a dit: « La vraie trahison est de suivre le monde comme il va et d’employer l’esprit à le justifier. »

  11. Avatar de leduc
    leduc

    Qu’est-ce qui aura changé quand on aura sauvé les banques ?. Mmmm, si on arrive à sauver les banques, enfin sauver ce qu’il en restera. Peut-être qu’on sauvera des banques, mais il en coutera très cher aussi peut-être, peut-être au point que beaucoup d’Etats sabordent leur monnaie. On en arrivera au point qu’après avoir perdu confiance dans notre système bancaire, on perdra tout simplement confiance dans notre système monétaire, on se méfiera de la monnaie comme de la peste. Et on cherchera une alternative aux monnaies « fiduciaires » , aux billets, à tout ce qui n’a pas de valeur en soi et qui n’est dans le fond qu’une représentation symbolique, une pure convention, un vecteur sur une richesse réelle hypothétique.
    Peut-être qu’on ne fera plus confiance ni aux banques, ni à la monnaie sous ses formes actuelles. Et on en reviendra tout naturellement vers cette bonne vieille valeur refuge qui quoiqu’on puisse en dire fonctionnent toujours : l’or.

  12. Avatar de Alotar
    Alotar

    Économiser veut dire surtout faire des économies, c.-à-d. dépenser moins. Et à partir du moment où le travail est un coût ou une dépense, non seulement en argent, parce qu’il faut le payer, mais aussi en temps, en énergie, en fatigue, en santé, etc., parce que ce travail est une souffrance abrutissante et malsaine, et à partir du moment où l’économie, en plus d’être une visée de moins de dépenses, est aussi, conformément à son antique étymologie, l’aménagement équitable d’un habitat et d’un séjour proprement humains, alors il faut bien considérer que le sens et le but de l’économie est la suppression du travail et par suite des travailleurs, sauf à s’obstiner à vouloir à tout prix casser des cailloux, par exemple.

    « Tous les métiers ne sont-ils pas pleins d’exigences, pleins d’hostilité contre l’individu, ne sont-ils pas pour ainsi dire, tout imbibés de la haine de ceux qui, muets et moroses, se sont pliés au sobre devoir? »(Rilke).

  13. Avatar de et alors
    et alors

    Peut-être faudrait-il aussi imaginer faire accéder les autres espèces vivantes au crédit afin qu’elles puissent poursuivre leur activité ?
    Au cas où il pourrait s’avérer un jour qu’elles sont plus indispensables… que le capital… à l’évolution de notre représentation (totalitairement économico-financière ) du monde, et à notre survie.

    Rappel : Capital : Empr. au lat. capitalis « qui peut coûter la tête à qqn; dangereux, mortel »; « qui se trouve en tête; important »; dér. de caput, -itis « tête » (chef*).

  14. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Bob
    Vous écrivez  » Sans le capitalisme, nous ne sommes rien.  » … vous pouvez justifier cette assertion ?

  15. Avatar de Omar Yagoubi
    Omar Yagoubi

    La crise, l’Ancien Testament et mon âne. Une derniere intervention avant d’aller travailler et un soupçon d’humour.

    Magnifique!: mon âne s’est éloigné de son enclos, signal pour nous deux que le moment de s’émanciper est venue. Les signes sont lumineux lorsqu’ils s’imposent à vous, mais vous rendent fou lorsque vous les recherchez, il en est de même pour les certitudes que seul le doute fait avancer. Vanité des vanité, tout est vanité, rien de nouveau sous le soleil! (l’Ecclesiaste).

    Qu’est-ce qui aura changer quand on aura sauvé les banques? Mais vous bien sûr. L’expérience de se pencher sur un homme où un système, pour le sauver, modifie l’approche de sa propre existence, surtout si le patient meurt. Mais ce ne sera pas le cas. La demesure appelant la démesure, le système dit capitalisme financier ne peux survivre à sa crise qu’en se nourrissant encore et encore de ses propres enfants, c’est à dire les sociétés anonymes, et les banques en particulier (et puis les banques, c’est une tendance lourdissime, banques d’organes, de sperme, de son, d’images..etc). Aussi, nous assisterons dans les 5 à 10 ans à la fusion des établissements bancaires, environ trois par continents. Il en ira de même pour les autres secteurs stratégiques, Energie et Agro-Alimentaire. A ce moment, la constitution évoquée sur le blog de M. Jorion serait alors un outil précieux pour éclairer ces nouvelles puissances financières car ces fusions seront la dernière métamorphose de notre économie planétaire; elles auront d’autant plus besoin de périmètre éthique qu’elles seront toutes puissantes.
    Economie, en grec, signifie ‘l’administration du foyer », comme la maison est grande, les domestiques doivent être plus nombreux et mieux coordonnés, d’où la nécessité de l’accroissement de la centralisation des pouvoirs. Dans le même temps, une centralisation solidaire apparaîtra, le fameux binôme pouvoir/contre-pouvoir, et les « pythie » seront bien déçus de constater que la grande catastrophe n’est pas au rendez-vous; de par leur taille ces entités seront condamnés à l’équilibre. Pour ma part, je vois néanmoins un détail qui peut préfigurer un monde futur: J’ai la prémonition que c’est le Patriarcat qui mute. Regardez bien le squelette des structures dirigeantes, et dites moi en quoi il diffère du vieux schéma du maître de maison féodal. Viendra peut-être le temps où les hommes contruisent le monde, et les femmes l’administrent, mais il faudra beaucoup de générations pour opérer cette alchimie.
    En attendant, défilons en France le 29 une chaussure à la main, force des symboles, la plume est plus forte que l’épée.

    Allez omar, au boulot, ta tronçonneuse t’attend (la tempête), Beethoven aussi (tempête musicale), et Gandalf, ton âne (tempête sur pattes).
    Bonne journée à tous et merci à Paul Jorion de proposer enfin un essai de syncrétisme pragmatique, il a rendu ma reflexion plus complète.

  16. Avatar de JJJ
    JJJ

    Puisque le « sauvetage » des banques promet apparemment d’être un coup d’épée dans l’eau, peut-être faudrait-il modifier les prémisses : ne pas considérer que ce sauvetage soit un préalable incontournable, et… laisser crever la bulle du crédit. Ce serait probablement un tsunami immédiat, convenons-en. Mais quelles tempêtes, différées et interminables, nous promet le placement en soins intensifs d’un système à l’agonie ?

  17. Avatar de elasticfox
    elasticfox

    Ce qui aura changé c’est que nous aurons un nouvel ordre mondial, comme le souhaite notre élite mondiale.

    La dernière annonce en date en ce sens de Gordon Brown: http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/politics/7850649.stm

    Donc quelques Banques à travers le Monde, une monnaie unique, bientôt la fin du dollar, pour la remplacer l’Amero, qui servira d’abord entre les US, le Canada et le Mexique. Et puis à terme une monnaie mondiale et plus d’argent liquide uniquement électronique, cela à déjà commencé, Pass Navigo dans le métro. Cela permet de suivre chaque individu empruntant ce moyen de transport, autres exemples nos cartes de crédits qui permettent de tracer tous nos achats et avec ces systèmes couplés à des bases de données gigantesques et google (entre autres) et bien vous aurez des offres commerciales ciblées pour les « gentils consommateurs » que nous sommes et puis les passeports électroniques afin de compléter cet ensemble et puis finalement on se fera pucer, c’est tellement plus pratique 🙂 (Vive la RFID)

    La crise a été organisé par les élites afin d’obtenir le contrôle sur les populations. Nous ne sommes que des moutons servant à accomplir certaines tâches pour ces élites qui s’enrichissent et qui flattent leur ego démesuré.

    Il est temps de prendre conscience que cette crise a été programmé. Et qu’elle n’est pas inéluctable. Le système est malsain manipulé par des gens cyniques. Une autre preuve, Sarkonazi enguirlande les patrons des banques pour qu’ils ne touchent pas leur bonus (C’est un bon coup de communication, le peuple est content) car il leur donne tout notre argent (Nouveau moyen pour que nous soyons doux comme des moutons, la fameuse dette) et en contre partie il ne réclame rien, eh oui, nos impôts sont investit dans des organismes privés mais aucun représentant du peuple n’a de contrôle sur l’utilisation de cet argent.

    Alors, la seule façon de remettre de l’éthique dans ce système c’est de Nationaliser les banques d’annuler la dette qui n’est qu’un concept et d’arrêter de demander des intérets sur les emprunts (Intérets qui entrainent de la création d’argent ex-nihilo, et enrichissent les banquiers). Il y a des pistes à étudier dans ce sens.

  18. Avatar de B. Samson
    B. Samson

    A mon avis, vous omettez de rappeler 2 choses essentielles :
    – si le crédit est hypertrophié, c’est d’abord parce que le système en avait besoin pour assurer une rémunération toujours plus élevée du capital, alors que les coûts de production étaient réduits grâce à la mondialisation. Si on avait « moralisé » le crédit plus tôt, le système se cassait la figure plus tôt. D’où la nécessité de subordonner une éventuelle refonte du système de crédit à une réforme profonde du cycle « production – consommation », c’est-à-dire remettre en cause la mondialisation libérale.
    – la crise de solvabilité financière ne doit pas cacher la crise de solvabilité écologique : les terriens consomment aujourd’hui plus que ce peut fournir la planète. Nous vivons là aussi à crédit. Et çà ne va pas tarder à nous péter à la gueule, si nous ne rectifions pas la trajectoire TRES rapidement.

  19. Avatar de Mathieu
    Mathieu

    Ce n’est pas l’intérêt qui est a la base de la création de monnaie, c’est le prêt lui même. Par contre il (dans le cas de crédit a la consommation en particulier) est a l’origine de la concentration de cette monnaie entre certains acteurs que je considéré comme peu productifs. De plus cette crise n’est pas orchestrée comme vous semblez le penser. Elle est certes opportune pour certains, mais je ne pense pas que quiconque puisse l’organiser. De plus les effets de la crise peuvent être parfaitement inattendus, et les « puissants » ou les « grands » le savent très bien, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont paniques en ce moment.

  20. Avatar de Eugène
    Eugène

    Paul, …

    Plus je vous lis et plus je constatate que la crise est à la fois politique ET morale.

    La sortie de crise est donc ds une articulation correcte de deux rationnalités très distinctes en nous, si vous voulez bien vous donner la peine d’observer les choses sous cet angle.

    Pourquoi ces deux rationnalités distinctes en nous? l’anthropologue que vous êtes, Paul, ne peut ignorer que les psychoses et les perversions ne sont pas les névroses et les psychopathies. Les unes conditionnent et modifient les rapports à l’autre et/ou à autrui, les autres résultent d’un autocontrôle inconscient trop prégnant (névroses) ou absent partiellement (psychopathies). Bien sûr, le trouble ds un des champ se répercute ds l’autre, et c’est donc aux modèles théoriques par leur propre rigueur de prévoir comment va se jouer l’interférence et donc ensuite de vérifier les deux modèles concernés?

    Qu’avez vous en magasin au plan théorique, Paul (et les autres, question ouverte), pour rendre compte de cette bi-partition, puisque si j’ai bien compris la difficulté où nous sommes, il ne s’agirait au fond que d’organiser SOCIALEMENT l’autocontrôle MORAL vécu en chacun, mon tout se répercutant bien évidemment sur les questions écologiques ?

  21. Avatar de Alexis
    Alexis

    Après ? à supposer que l’on sauve l’Economie (je simplifie à l’extrême pour parler des banques que Paul présente ici comme symbolique du système), il restera à sauver l’Environnement et l’Energie (là aussi je simplifie, pour signifier les énergies fossiles et les matières premières non renouvelables tels les minerais).
    Questions.
    1- Si on sauve les banques, ne va-ton pas repartir dans une spirale de production/consommation mâtiné de croissance ?
    2- Si on repart dans ce système, énergie et environnement vont-ils suivre ?
    3- Peut-on sauver le premier « E » (économie) en sacrifiant les deux autres « E » (énergie et environnement) ?
    4- Un économiste peut-il se poser ces trois questions ?

  22. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Jonathan Livingston dit :
    26 janvier 2009 à 22:40

    Je suis bien d’accord avec tes propos.

    Paul écrit:
    «  »On dit à juste titre que les banques centrales ont favorisé toujours davantage les investisseurs et les dirigeants d’entreprise aux dépens des salariés et que ceux-ci furent forcés de suppléer à leurs salaires manquants par le prêt à la consommation. C’est vrai. De leur côté, les entreprises recoururent toujours davantage à la dette. Il en a résulté une hypertrophie du secteur du crédit, personne n’ayant plus semble-t-il comme capital que celui qu’il emprunte. Le crédit fut encouragé par les politiques des banques centrales qui maintinrent les taux courts à des niveaux artificiellement bas. Les pays d’Extrême-Orient achetèrent en quantités astronomiques les Bons du Trésor américains à long terme, assurant aux taux longs eux aussi des niveaux exceptionnellement bas dans ce pays » »

    Voici, écrit par Paul, l’essentiel que les « réparateurs » veulent remettre sur pieds. Et le tandem État-Banques est à l’œuvre. Et ceci pour la pérennité de la bancarisation généralisée et la prison non dite qui en découle. Ainsi, que chacun d’entre nous soit attaché, même s’il ne s’en rend pas tout de suite compte, par une ficelle bancaire. Autrement dit, plus moyen (mais c’est déjà le cas depuis de longues décennies) qu’il y ait des échanges équibibrés à solde zéro entre les parties échangeantes. Le « troisième terme », c’est à dire le – plus – qu’il pourrait y avoir dans la justesse et la justice des l’échanges est complètement confisqué comme avant (peut-être mieux qu’avant) et est l’otage, et même cet otage peut devenir la propriété des banques, c’est à dire du système financier combiné avec l’État (État à son service, la crise le montre).
    (enfin Paul rappelle ici un des éléments clé de la mondialisation par le « pont financier » entre la Chine et l’Amérique du Nord, souligné il y a très peu par le professeur jean-Claude Werrebrouck sur le site Contreinfo en précisant bien qui faudra, un jour, élucider l’écheveau d’opacité des achats massifs de bons du Trésor américain par l’Asie, la Chine en particulier, au moins depuis la présidence Clinton dont on retrouve des éléments avec Obama.)

    Je souhaite me tromper, mais le réveil social (si seulement il doit y avoir réveil ! Rien n’est moins sûr) sera très douloureux, le « réveil » des dupes… je crains qu’encore une fois, les « politiciens opportuns » vont jouer leur jeu à travers leur fausse opposition politique de comédie. Jeudi qui vient il y a une journée de revendications que la « gauche » veut « exploiter », ce qui arrangerait certainement le gouvernement français qui craint les « attitudes extra parlementaires »… À se demander qui « pilote » qui?. En attendant peut importe les couleurs politiques dont plus personne n’a que faire, tandis que les banques – sans couleur aucune – font l’objet de toutes les attentions…

    Ce qui m’amène à transmettre ce propos, un peu compressé et raccourci pour ne pas faire trop long de Gilberte-Côté-Mercier qui fut la collaboratrice de longue date de Louis Even dès le début de l’action de ce dernier. Cela s’adresse aux tenants du système financier ainsi qu’aux acteurs sociaux dans leur ensemble.

    La tragédie de la Liberté

    « Regardons tout autour de nous, parmi ceux qui conviennent qu’une réforme est nécessaire et qui proposent leurs plans de reconstruction. Où sont-ils ceux qui réclament la liberté?
    Ce après quoi ils crient tous, c’est du travail. Du travail pour tout le monde, clament-ils. Et ils veulent dire, non pas du travai libre, pour soi-même, mais du travail commandé, du travail pour le gouvernement, c’est à dire dans le système: gouvernement-banques, puisque c’est comme cela que ça fonctionne.
    L’erreur la plus évidente de ces âmes bien intentionnées, c’est de crier après du travail, quand c’est en réalité de l’argent qu’ils veulent. Car pourquoi donc veulent-ils travailler si ce n’est pour avoir des revenus?
    Mais il y a plus grave; nos réformateurs ont perdu le sens de la liberté, et par là, le respect de la personne humaine.
    En clair, on aime mieux encore manger avec le cou dans un carcan, que rester libre et mourir de faim. Comme si manger et la liberté n’étaient pas compatibles. On oublie que la sécurité et la liberté sont toutes deux des biens estimables et même indispensables à notre vie.
    Sans liberté, pas plus de vie vraiment humaine que sans pain.
    Mais ce que ces réformateurs craignent surtout, c’est que si l’homme redevient libre, et surtout s’il peut vivre sans travailler dans un carcan attaché par un gouvernement ou/et par les financiers, l’homme alors va cesser de produire. Et les biens disparaîtraient de la surface de la Terre.
    Comme si le travail libre n’était pas le plus productif !
    Libre, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire « capable de choisir des moyens d’action ».
    Conclusion: le travail libre est plus humain que le travail forcé.
    Et si le travail libre est plus humain, il est par le fait même plus productif. On admettra bien, en effet, que l’homme est supérieur à la bête et la machine. Par conséquent, l’activité de l’homme est supérieur à l’activité de la bête ou de la machine. Et le fruit du travail de l’homme va être supérieur au fruit du travail de la bête ou de la machine.
    D’ailleurs, tout le monde sait que l’homme peut se servir des bêtes et des machines, tandis que les bêtes et les machines ne peuvent pas se servir des hommes.

    Demandons-le à tous les inventeurs. Sauf de rares cas, s’ils avaient été forcés par la nécessité ou les gouvernements, de travailler pour d’autres, de recevoir des ordres d’autres, auraient-ils donné à l’humanité de si grandes richesse?
    Ou ils étaient suffisamment pourvus pour être affranchis du travail forcé; ou préféraient-ils se contenter du peu qu’ils avaient, et, plutôt que chercher plus de richesses pour eux-mêmes, s’attacher seulement à leur science, à leur art, à leur amour de l’humanité.
    L’idéal, voilà qui est productif. Il peut faire des miracles. Et c’est parce qu’il y eut dans l’histoire des hommes d’idéal que les nations ont pu s’enrichir de biens matériels et de biens spirituels.
    Les esclaves de l’argent ou des tyrans n’ont jamais rien donné au monde. Que sort-il de l’Allemagne nazie ou de la Russie communiste, pour le reste de l’humanité, sauf des œuvres de mort et de destruction ?
    C’est lorsque des esclaves se sont affranchis que le monde s’est enrichi.

    D’après Gilberte Côté-Mercier

    Enfin rappelons que si les trois pouvoirs: le législatif, l’exécutif et le judiciaire sont les principaux pouvoirs constitués de tout gouvernement souverain (souverain ?), il en est un autre, non répertorié, mais qui les dépasse tous les trois et qui domine les gouvernements aux-mêmes, puis le monde. C’est ce super pouvoir (le quatrième, mais en réalité le premier) il ne tient son autorité d’aucune constitution, et ne s’en souci pas plus qu’un brigand pour l’exercice de sa puissance, c’est le – pouvoir monétaire -.
    Il n’y a pas pire tyrannie que celle du pouvoir monétaire: tyrannie qui se fait sentir – sans l’annoncer nulle part – sans jamais la moindre « explication », dans tous les foyers, dans toutes les institutions, dans touts les administrations publiques, dans tous les gouvernements.

    Jusqu’à présent, l’on a cherché les causes des maux économiques et sociaux partout, sauf dans le fonctionnement du système de l’argent et du crédit. Chercher ailleurs, encore très récemment, était plutôt bien vu. Mais chercher au sein du système bancaire et financier, dans l’intimité des macanismes bancaires et monétaires et du système financier, donnait ceci: passez votre chemin! Ou encore: « Vous n’allez pas recommencer avec vos questions!! » me lança
    sèchement un très haut financier, fraîchement retraité, lors d’une petite série de conférences qu’il fit en 2002 dans le cadre du CCFD (pour ne rien dire du reste).

  23. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    Je recopie (sans son autorisation, mais c’est un forum public) le témoignage d’une « Catherine » sur le forum Oléocène
    http://forums.oleocene.org/viewtopic.php?f=13&t=211&p=228447#p228447

    Bonjour,
    Tout d’abord, je me présente : Catherine, 42 ans,
    Cela fait longtemps que je lis vos forums. Je ne me suis jamais inscrite parce que … ben … intéressée mais sans compétences particulières pour prétendre apporter une quelconque contribution !
    Aujourd’hui, je voudrais juste témoigner… pas un avis, pas une contribution « d’experte », juste un vécu, une réalité !

    En 1989, jeune mariés, mon mari et moi décidons de « tenter notre chance » aux USA.
    D’abord comme beaucoup, nous faisons des petits boulots (Restaurants, commerces, enseignement…), installés dans le middle west, d’abord dans l’Iowa puis l’Indiana pour petit à petit « construire notre rève américain » et nous intaller dans l’Ohio. Nous trouvons alors un boulot « sérieux » en 1994 dans une des « real-estate » les plus importants du coin (Sibcy-Cline pour ne pas la citer), lui à terme, en tant que « Account Executive » – Insurance Services – (comprenez en gros « agent d’assurance » sur les maisons vendues ) et moi en tant que « Realtor » (comprenez en gros « agent immobilier »).
    TRES bien installés, « rève américain » « acquis », argent facile et sans compter … nous obtenons la nationalité américaine en 1998.
    2 enfants naissent alors (aujourd’hui âgés de 9 et 6 ans), de nationalité américaine et HEUREUSEMENT aussi française (mais uniquement parce que mon mari a insisté, à l’époque, pour ne fassions le nécessaire pour celà .Trés honnétement, si cela n’avait tenu qu’à moi, ils n’auraient été « que » américains parce que je ne pensais VRAIMENT pas rentrer en France, un jour). Mes enfants ne parlent d’ailleurs pas le français et ne connaissent pas la culture française …. uniquement limités au virtuel et superficiel US 🙁

    Tout ça pour die que contraints et forcés par la crise (et là bas le mot « crise » paraît faible), nous sommes rentrés en France il y a 2 mois … et Y RESTERONS !
    Pourquoi ?
    Je suis sidérée comment en Europe l’information, bien que plus exacte et plus complète qu’aux USA (qui cherche désespérément à cacher la vérité à la population) reste néanmoins trés en dessous de la vérité.

    Actuellement, la vérité, est que les USA sont dans un état de délabrement le plus total. A l’exception de la classe la plus aisée (et de plus en plus aisée), soit peut être 10 ou 15 % de la population, le reste est en débacle sociale et économique.
    Des millions de personnes sont ou vont être sans ressources ni abri.
    Certaines villes sont désertées à 75 % et pas des moindres. A Cleveland, par exemple, il doit rester 1/3 de la population, la ville paraît être une ville fantôme sans plus aucune activité « officielle ». Phoenix en Arizona est pratiquement à vendre en quasi « totalité » comme bon nombre d’autres localités en Californie, au Nevada…. Chaque jour des « convois » de voitures particulière rejoignent les campagnes sur des routes et des autoroutes qui ne sont plus entretenues depuis plusieurs années.
    Les aéroports sont à peu prés dans le même état (plus ou manque d’entretien… certains vols sont annulés « par sécurité », les commandant de bord refusant de se poser sur tel ou tel aéroport… les services de la circulation aériennne « secondaires » sont de plus en plus réduits : plus d’informations météo « exactes », plus de défense des aéroports contre les oiseaux, trous dans les pistes, végétation non coupée etc… dans ce pays où prendre l’avion est une nécessité et est devenu une « banalité » depuis longtemps.

    Les salaires et le chômage :
    Les salaires effectifs (donnés par les entreprises aux banques) ont été baissés de 20 à 45 % !!!!! en l’espace de 3 ans … et cela sans que personne ne s’en rende vraiment compte car les cartes de crédit, toujours de plus en plus nombreuses, facilement distribuées et approvisionnées et ré-approvisionnées, compensaient allégrement cettte « formalité » que représente le chiffre du salaire effectif sur une feuille de paye :
    moins de salaire mais plus de sous … que demande le peuple !

    Le chômage : En hausse constante depuis au moins 5 ans ! Là encore les chiffres n’ont pas d’importance aux USA: Les enfants de 14 ans qui remplacent des adultes dans les « fast-food », les garages, les commerces ….aprés leur école; « gonflent » les chiffres de l’économie.
    Les adultes, eux, qui vivent de « petits boulots » (services aux particuliers sans être déclarés) et sans être inscrits au chômage (et pour cause, ils n’ont jamais travaillé officillement) , ne rentrent pas en compte dans les statistiques. Les « demi-adultes » (16/18 ans) qui travaillent officiellement dans divers services (surtout le commerce, la prestation de service…) 20 heures par semaine ou moins pour gagner 3 dollars de l’heure, ne rentrent pas en compte dans les statistiques non plus… pas plus que ne « comptent » les intérimaires « particuliers », les retraités qui (re)travaillent, les clandestins etc… qui font touner l’économie, qui sont « virés » du jour au lendemain mais qui ne sont jamais chômeurs officiels. Aux USA, les seuls chômeurs existants officiellement sont ceux que l’on ne peut pas cacher et qui viennent des « majors » (Ford, Microsoft…et alias)
    Calculs faits, aujourd’hui le taux de chômage aux USA, rapporté au chômage effectif est comparable au chiffre de 1930 ! : pas 7.2 % comme annoncé mais AU MOINS 20 % … sans compter les enfants et les personnes de plus de 75 ans qui sont obligés de travailler !
    Mais là encore… Quelle importance ! Chômeur ou pas, petit salaire ou pas… les cartes de crédit fonctionnent (FONCTIONNAIENT plutôt) à fond. Le petit salaire est utile et intéressant que pour l’argent de poche de l’adolescent ou pour les « menus frais » que l’on ne peut payer avec la C.C ou pour les « faux-frais inavouables » ou chez certains « commerçants » de rue qui n’acceptent pas les C.C !
    Moins de travaill, plus de sous…que demande le peuple !
    Et de toute façon, l’Amérique est grande et puissante, elle s’en remettra et se plaindre là bas, « ça ne se fait pas ». Alors on « suit la manoeuvre » et on la ferme !

    L’immobilier :
    80 millions ( QUATRE VINGT MILLIONS) de maisons baties en moins de 15 ans ! La moyenne au dessus de $200.000 ré-évaluées à leur « apogée » à $450.000 ou plus (d’où des crédits hypothécaires faciles de plus du double de celui de la maison EN PLUS de celui de la maison) et celà à des foyers gagnant moins de $2000 par mois.
    Au début des remboursement « aisés » puis, aidés en cela par les taux variables et la décroissance des prix de leur maison, des primes réclamées dépassant les salaires !

    La « reprise » :
    Je ris quand je lis hier qu’une reprise des ventes de l’immobilier ancien est effective aux USA !!! +6.5 % en décembre !!! J’ai l’impresssion que la nouvelle administration excelle plus que tout autre dans la manipulation des statistiques (et je n’aimais pas Bush !)
    En fait, effectivement les maisons « anciennes » (baties entre 1985 et 2000… voire en construction) se vendent mieux depuis quelques mois … mais à qui ?
    Pas à la population américaine qui continue à être saisie ou à « laisser tomber » son bien avant l’arrivée de la police … mais à des investisseurs étrangers Russes, Chinois, Français (et oui)….Soit à des particuliers pour les vacances, résidences secondaires… mais surtout à des sociétés (banques….) qui attendent des jours meilleurs en achetant aujourd’hui des biens 50 ou 70% en dessous de leur « valeur » ! Depuis l’automne 2008, les voyages organisés par des agences autrefois spécialisées dans le tourisme d’affaire, les visites d’entreprises etc… se sont reconverties dans les visites de maisons, de condo…
    Des ventes accrues aussi …mais aux banques et au gouvernement US !!!! Et oui, elles sont en faillite les banques US mais savent reconvertir leurs saisies en location pour les personnes qui ne les payent plus …idem pour le gouvernement qui « prétexte » qu’il faut bien loger les gens … d’où autant de maisons en moins sur le marché de la « vente officielle » qui fait tomber les chiffres des statistiques !
    Au contraire, si on excepte ces tours de passe-passe, le nombre de « foreclosures », de « pre-forclosures », de « owners sales », les « bank owned », les « auction »…. est en constante et rapide progression, touchant même maintenant la classe moyenne supérieure (un peu l’équivalent des cadres supérieurs en France).
    A celà, il faut ajouter les milliers de maisons DEJA PAYEES ou faisant partie de biens de famille, d’héritages… qui ont servi d’hypothéque à un ou plusieurs crédits à la consommation (voitures, meubles, travaux etc…) qui sont saisies pour honorer cette hypothéque. Certaines de ces maisons sont saisies pour le prix de la voiture, de la télé, des études des enfants, des soins médicaux… qu’elles garantissent mais SANS ENTRER dans les statistiques des agents immobiliers et du gouvernements (qui ne prennent en compte que les crédits immobiliers).
    Les USA sont les rois du traffic de chiffres !

    Les retraites et le « social »:
    Je n’ose même pas en parler tant les perspectives d’avenir sont anéanties pour la plupart des « vieux » (en retraite ou qui le seront dans les 10 ans). Les entreprises, gestionnaires des fonds de pension sont en faillite aprés avoir « investi » les fonds de pension ou les avoir utilisé pour essayer de limiter les dégats dans l’entreprise elle même en faillite !
    La plupart des gens ont une retraite par capitalisation sur base de rente viagère (biens dont il estime la valeur aux yeux des futurs actifs). Avec la chute de l’immobilier et/ou la saisie de leur bien, ils perdent 80% de leur retraite , ne leur restant plus que la part de « Social Security » soit… presque rien (10…20%) !
    Je n’ose pas non plus penser à la génération actuellement scolarisée (disons entre 15 et 25 ans). C’est une génération virtuellement sacrifiée par le systéme. Elle n’aura pas le temps de se faire une retraite (en supposant qu’elle ait la possibilité de se trouver un emploi) ni de capitaliser quoi que ce soit.
    Les étudiants laissent tomber leurs études (contraints ou forcés) aprés 1, 2 ou 3 ans ou avant la fin de leurs études, faute de pouvoir payer les premieres primes de leur prêt étudiant pourtant « garanti » pour une scolarité longue de 7…10 ans … mais qu’ils devront quand même rembourser « à fond » sur 15 ou 20 ans dès qu’ils auront trouvé un (petit) job !
    Les universités (d’abord privées puis d’état…car ceux ci sont en faillite .. AUSSI !), ferment les unes aprés les autres ou limitent leurs inscriptions aux plus favorisés aprés avoir limité les embauches de profs, les investissements ….
    Maintenant les « schools », les « academies », les « colleges » … sont touchés. Des ados ne sont plus scolarisés ou le sont partiellement.
    Dans 10 ans, les USA seront en pénurie d’ingénieurs, de médecins…si ce n’est déjà le cas !

    Je n’ose pas non plus parler du « Medic » !
    Les soins sont hors de portée de la classe « basse » (bien sûr) mais moyenne et aussi maintenant « moyenne supérieure » ! Les enfants scolarisés au dessus de la « high », ne sont plus pour la plupart, pris en charge sur l’assurance de leurs parents et doivent faire l’objet d’une assurance particulière, plus chère encore que celle de leurs parents parce qu’ils ne travaillent pas et n’ont pas de biens propres!
    Des personnes PAR CENTAINES meurent tous les jours faute de soins aux USA … et on ne le sais ou on ne le dis pas !
    Des personnes, des enfants … qui pourraient être soignés ou guéris ne le sont pas faute de $ … ou parce que les hopitaux, les soignants refusent maintenant les C.C, n’ayant plus confiance aux banques et au système financier. Là aussi, la plupart du temps, les assurances sont indexées sur la valeur des biens : plus de biens ou biens dont la valeur décroît = plus d’assurance ou assurance plus chère !

    La liste est longue et ma description bien que paraîssant « catastrophique » n’en reflète pas pour autant la limite. La REALITE est bien pire encore aux USA , le « premier » pays de la planète. J’y ai vécu, j’ai été une « green-card » et une américaine convaincue de vivre dans le plus beau pays du monde !
    J’en suis revenue, non pas « déçue » (enfin quand même un peu) mais surtout EN COLERE aprés moi même d’être rentrée ainsi dans un système trop beau pour être vrai et surtout d’y avoir placé mes enfants.
    Les USA sont un « eden virtuel » où les habitants sont manipulés par le système qui les « empêche » par la facilité qu’il procure (procurait plutôt car tout est bel et bien fini) de se rendre compte des réalités. C’est comme une grande secte où le gourou-crédit décide de tout mais en vous donnant l’impression de décider vous même en vous ôtant tout « soucis », toute difficulté financière pour le peu que vous ayez accés à la carte à puce miraculeuse (et 85% de la population y a accés… suffit d’ouvrir sa boîte à lettre le matin pour en avoir une nouvelle, une de plus !)
    Ils sont un « eden virtuel » placé sous le signe de la religion, du « tout beau, tout gentil »…mais où les sheriffs tirent dans le dos des délinquants (surtout si ils ne sont pas blancs ou propres sur eux) et où les gosses se promènent des les écoles avec des couteaux ou des armes !
    Une religion omni-présente qui décide en couvert, même de la politique, du social, des « communities »…mais qui, lorsque les gens sont en difficulté, qu’ils ne peuvent plus sortir leur C.C…ne se montre pas ou les rejète du système.

    Je vais arrêter là en ajoutant simplement qu’à la différence de (peut-être) 200 millions de personnes aux USA, j’ai la chance d’avoir une autre nationalité ! Aujourd’hui je suis fière et CONTENTE d’être française et je peux affirmer qu’il faut vivre hors de France pour comprendre la beauté de ce pays et les avantages de son système social et aussi des « avantages » de la mentalité du français moyen… Râleur, bougon, pas forcément « propre sur lui », poli et tout beau tout gentil…mais ô combien solidaire et franc quand « ça va mal » ! UN système certes certainement « imparfait » ou perfectible mais ô combien « rassurant » quand on a connu celui du « premier pays » !
    Aux USA, la Louisiane et décombres n’a reçu AUCUNE aide du gouvernement ou des autres états. La Californie en feu, brule sous l’indifférence de tous … En France, une tempête à Maubeuge ou à Bordeaux et c’est le pays entier qui se mobilise… y compris les DOM-TOM !
    Merci de m’avoir lu !

  24. Avatar de Fab
    Fab

    Bonjour,

    Juste au moment où j’allais poster mon message, je découvre celui de Rumbo ! Bravo ! Avec le texte de Mme Côte-Mercier et un rapide coup d’oeil au site du journal qu’elle a co-fondé, Vers Demain, j’en arrive à hésiter de poster le mien : toute la matière à réflexion semble y être…et a priori les solutions aussi !

    Voici tout de même mon message :

    « Voilà où en est. Quand la machine repartira – si elle repart un jour, une chose n’aura en tout cas pas changé : une économie dépendant à tous ses niveaux d’un secteur du crédit hypertrophié, faute pour les capitaux de se trouver là où ils sont indispensables. »

    Tout dépend encore une fois de ce que l’on entend par « là où ils sont indispensables »…Bien sûr on peut considérer que le fait que le capital soit l’otage de la finance induise une demande de crédit importante, demande qui nourrit le capital. C’est le principe du drogué et du dealer, ça fonctionne tant que le dealer peut fournir et tant que le drogué le reste…
    Je pense que ce choix a été fait volontairement, au-delà des idées de profit et de rentabilité, dans le but d’une gestion sociale. Il faut donc prendre garde à l’effet d’avalanche qui pourrait toucher la pyramide sociale…Si ceux qui ont pour rôle de garder le capital captif, de l’exhiber, de le maintenir aux yeux de la base comme le Saint-Graal, le but suprême de la vie de chacun, si donc on pousse les gardiens du capital à délaisser leur fonction, quel sera le danger ? Nous sommes habitués à regarder vers le haut. Que se passera-t-il le jour où il n’y a plus rien à regarder ? Où nous n’avons plus à lever la tête ?
    Certes pendant un moment il restera le foot, la staracadémouille de mes deux khi, le loto…mais après, une fois qu’ils auront été rattrapés par l’avalanche ?

    Certains, à l’instar d’elasticfox, de Jonathan Livingston (?), ont une vue quasi-identique : seule la cause, la raison de la manipulation change. Ils pensent qu’une élite agit en amont, en anticipant et en manoeuvrant à seule fin de protéger son statut et de préserver ses avantages. Pourquoi pas. Dans les deux cas la preuve reste à apporter…Alors, en l’absence de preuve, que faire ?

    Je pense que les solutions sont là, devant nos yeux.
    – Omar Yagoubi précise « Qu’est-ce qui aura changer quand on aura sauvé les banques? Mais vous bien sûr. L’expérience de se pencher sur un homme où un système, pour le sauver, modifie l’approche de sa propre existence, surtout si le patient meurt. » Une prise de conscience généralisée se produit actuellement.
    – Paul Jorion propose une solution d’urgence qu’il est possible de mettre en pratique immédiatement : interdire les paris sur l’évolution des prix. Et peut-être dans la foulée une constitution pour l’économie…
    – Des solutions pour le long terme ont été proposées (AJH, J-P. Lambert, Etienne Chouard…).
    – Des possibilités de proposer ces solutions, de les diffuser et de les gérer par la suite ont été avancées (par exemple comité d’éthique de Bob, informations et débats citoyens par DiGirolamo…).

    Ne reste plus qu’à trouver une idée qui permette à l’humanité entière de garder la tête haute, d’avoir le regard levé vers un objectif (ghopper a parlé de la conquête spatiale…Pourquoi pas, bien que ça me semble un peu tôt et peut-être pas adapté à tous les hommes, à tous les peuples…).

    Deux remarques :
    – pourquoi ne pas faire confiance à M. Brown ? Son nom, si l’on se réfère au souffle d’espoir levé par l’élection d’Obama, n’est-il pas lui aussi porteur d’une part d’espoir..?
    – elasticfox nous compare à des moutons. Il s’avère que j’ai régulièrement l’occasion de m’occuper d’un troupeau assez conséquent. Il arrive parfois qu’un mouton s’échappe ou se perde et que je le croise plus tard, seul, dans la nature. Au final, statistiquement : soit il est totalement effrayé, se laisse mourir et n’a qu’un seul espoir (?), que son berger le retrouve, soit il profite à fond de sa nouvelle liberté dans l’insouciance la plus totale (?).
    Il faut tenir compte des deux cas…

  25. Avatar de Fab
    Fab

    @ Stilgar,

    Merci pour ce message hallucinant ! Si réellement la crise a été volontairement amenée par une élite pour réassurer, réajuster sa mainmise sur l’économie et sur les populations, comme le dit elasticfox par exemple, on peut dire que ces gens-là ont le goût du risque ! Qu’ils jouent avec le feu !

    Pour bien faire, pour rire, et pour secouer les neurones de leurs militaires et autres dirigeants, il faudrait que l’Europe décide dans l’urgence de modifications sur les visas d’entrée des ressortissants étatsuniens ! Ca changerait ! On pourrait par exemple exiger que tout citoyen des USA qui voudrait pénétrer sur le sol des United States d’Europe soit muni d’une puce avec GPS (et peut-être aussi d’une dose d’anesthésique qui pourrait être libérée à distance en cas de non-respect des lois en vigueur dans nos états ?) greffée sous sa peau ! Ca les fera réfléchir à leur passeport biométrique et à la psychose qu’ils veulent propager à la planète entière !

    En tous cas, s’ils continuent à ce rythme, M.Obama n’a pas pris trop de risques en promettant que les usa allaient devenir les champions du monde de la diminution des gaz à effet de serre ! Le vélo, y a rien de tel pour la santé…de la planète ! Il peut aussi annoncer que le principal problème de santé auquel il va s’attaquer sera l’obésité !
    L’immigration clandestine finira par se transformer en sauve-qui-peut général…
    Plus de tueurs fous dans les écoles, plus de sectes qui s’infiltrent dans les universités…s’il n’y en a plus !
    Plus d’inégalités dans l’accès aux soins…
    Etc etc.

    « Yes we can ! »…Trop facile…

  26. Avatar de JJJ
    JJJ

    @ Stilgar

    Très intéressant. Même si un témoignage ne constitue pas une statistique. Voilà qui rappelle la désinformation (efficace) dont la Russie des Soviets avait fait sa spécialité. Si la perception de Catherine est lucide, les States sont exposés à la même implosion que l’ex-Urss. En moins d’une génération, on aura vu le naufrage du communisme et du capitalisme. Ouahhh !

  27. Avatar de bob
    bob

    @Stilgar:
    Le capitalisme a permis (et permettra encore) un progrès technologique et social sans équivalence dans l’histoire de l’humanité. de plus, la démocratie Occidentale est basée sur les fondations solides du capitalisme.
    La puissance d’organisation des capitaux qui permet l’investissement vers l’innovation n’a fait que progresser depuis la révolution industrielle.
    Actuellement, la crise est un artéfact dans le cheminement habituel du capitalisme.
    Il ne correspond pas à un déclin de ce modèle mais à un réajustement sur des excès spéculatifs.
    Des capitaux il en reste beaucoup (bien qu’une partie se soit évaporés).
    Notre intêret, en tant que français et européen, c’est de permettre au capitalisme de continuer son chemin sur la voie de la modernité et du progrès.
    Si l’ensemble des citoyens ne jouent pas le jeu avec le capitalisme, alors le capitalisme ira voir ailleurs; bien que ce ne soit pas dans son intêret à long terme de voir disparaitre les démocraties d’Europe occidentale dont la France. Surtout qu’actuellement les réactions du capitalisme sont à très court terme et très désordonnées.

    @ Mr Jorion et Pierre Yves:
    D’où ma proposition intermédiaire que les citoyens puissent participer au débat sur l’Ethique du capitalisme à travers un Comité Consultatifs d’Ethique Economique.
    Pour répondre à Mr Jorion et Pierre Yves, je pense qu’il sera difficile voir impossible actuellement d’ inscrire dans la constitution des principes économiques de régulation.
    Il faudra forcément passer par une phase de proposition consultative à travers des comités réunissant des citoyens, des associations et des politiques.

    Je prend l’exemple de la création du Comité de Consultation National d’Ethique crée en 1983 et qui a permis après de nombreux travaux d’évaluation de qualité de préparer les propositions de la loi Huriet en 1988: une véritable révolution à l’époque et en plus la France a été la première à créer une telle structure qui s’est propagée ensuite dans tous les pays de l’OCDE.

    Si on demande de but en blanc une loi de régulation dans une Europe soumis à toutes les pressions actuelles, alors l’issu sera (forcément) négative:
    Aucun parti politique n’a le moindre programme sérieux à proposer, les citoyens sont perdus et aucun débat de haut niveau n’a encore eu lieu dans les hautes sphères.

    Donc il faut créer en Europe à partir d’aujourd’hui ce Comité Consultatif de réflexion Ethique dans l’intérêt du capitalisme et des citoyens européens.

  28. Avatar de LeClownBlanc
    LeClownBlanc

    Projet de réponse à Stilgar, partagée avec Auguste
    ———————————————————
    Auguuussste !!! ..
    Ecoooooutes ! … un peeeeuu !!
    au lieu de faire n’importe pour cacher ton angoisse,         
    ta sérénité
    Bon, d’accord … tous les pseudoconcepts en -isme n’ont pour toi aucun sens.

    Néanmoins, à deux nous devrions pouvoir répondre à Silgar.
    Nous ne pouvons pas lui blablater n’importe quoi !
    C’est un « économiste citoyen ». Il est sérieux.
    Il est très impliqué dans le mouvement altermondialiste depuis plusieurs années.

    Je te propose que nous distinguions :

    9g : le capitalisme d’entités telles que la Grameen Bank (Mohamad Yunus)
    10e : le capitalisme de la Harvard Business School, du MIT, de l’ESSEC, ou plus généralement celui de la Recherche Avancée et de l’Education Supérieure (avec ou sans risques)
    11d: le capitalisme des républiques parlementaires où Législation, Judiciaire et Inspection (+ ou – populaire) sont trois Pouvoirs indépendants jouissant d’une Autorité réelle et d’un Pouvoir suffisant d’anticipation et de négociation avec l’Exécutif.
    11t : le capitalisme d’Etat dictatoriaux ou plus ou moins tyranniques (fédérations autocratiques, républiques bananières, républiques à parti unique, etc.)
    12o : le capitalisme local d’entités — en une ville ou en une région — qui n’ont pas d’opérations financières à travers les frontières nationales
    12r6 : le capitalisme industriel privé transnational (groupes cotés en Bourse, commandites, sociétés-écrans, grosses PME, petites PME, etc.)
    12r7 : le capitalisme commercial de la grande et petite distribution privée transnationale (groupes cotés en Bourse, commandites, sociétés-écrans, grosses PME, petites PME, etc.)
    12r9 : le sociocapitalisme primaire de sociofirmes type XIXe siècle (coopératives, mutuelles, etc.)
    12s8 : le capitalisme médiatique (Murdoch, Lagardere, etc.)
    12v2 : le capitalisme financier à deux …. (berges, façades, masques, versants,…) et un même « shadow noyau dur »
    etc.

    Maintenant nous devrions pouvoir commencer à entrer sur deux (ou trois) petites pistes susceptibles d’avoir un sens
    Cela représente quelques millions d’entités juridiques, et l’avenir n’est pas le même pour chacune des catégories

    D’accord ! D’acord !
    ……………………………..retires ton doigt !
    D’acord! la rubrique 11d est vide … mais, au moins en théorie, ça pourrait exister.
    L’admets-tu ?

    Et Auguuuste !
    Je te parle !
    Nous n’allons pas laisser Silgar,
    tout seul,
    sur la place de l’Agora,
    à s’époumoner !

    Et c’est l’hiver … en plus !
    Bon!
    A ce stade, il faut être bref … et tout de même dire quelquechose
    … Chacun me demande de résumer ma pensée en deux lignes ! … à la rigueur un A5 !
    une colonne de LeMonde.fr … ça ne me rend pas plus zen ou plus diplomate.

    A l’époque de Colbert, grand ministre cher au vénéré Olivier Pastré
    (France Culture, le lundi de 11:00 à 12:00)
    tout n’était-il pas plus si^mple ? … accessible à l’esprit d’Adam Smith ?
    Louis XIV pouvait dire « L’Etat c’est moi ! » …
    Les moutons, constituant le peuple, se faisaient tondre [Nota: à un taux qui ne dépassa jamais 10%].
    Quand l’Etat (le roi) encourrait un risque commercial transfrontières c’était la « cassette royale » qui était en jeu.
    [Nota: Enfin ! la cassette constituée avec l’argent des contribuables. Sur ce point cela n’a pas tellement changé].

    Dans les républiques européennes du XXe siècle, le roi républicain (de gauche ou de droite) ne prend jamais aucun risque.
    C’est le contribuable qui paye. Nous en avons encore la preuve.
    Le « contribuable résident » doit payer des intérêts bancaro-étatiques aux non-résidents,
    aux fonds souverains étrangers, aux sociétés-écrans protégées par les parlementaires,
    au duché de M. Junker-Clearstream, etc.

    Retour au XVIIe siècle.
    Pour un armateur malouin (Saint Malo) vivant à l’époque de la Compagnie des Indes Orientales
    ce n’était pas la même chose.
    Les navires affrêtés pour aller chercher des porcelaines, des épices, etc.
    pouvaient couler, être arraisonnés, perdre les 3/4 de leur cargaison, etc.
    C’était cela le capitalisme d’accord
    Il n’y avait pas l’Etat et papa-maman derrière.
    L’aventurier (venture capital) pouvait y laisser sa tête.
    Est-ce à cela que songeait Et_Alors ? (plus haut à 6:10)
    [Nota: n’ajoutez pas ici le commerce des esclaves, sinon nous n’allons pas avancer d’un iota]

    Rappel : Capital : Empr. au lat. capitalis
    « qui peut coûter la tête à qqn; dangereux, mortel »;
    « qui se trouve en tête; important »; dér. de caput, -itis « tête » (chef*).

    Le nombre des personnes réellement prêtes à prendre des risques personnels ne sont pas si nombreuses.
    Seuls les inventeurs, les vrais innovateurs, les « Bernard Palissy » … sont assez fous pour brûler les lames de leur parquet
    pour faire avancer leurs idées.

    Il y a quelques bons livres à ce sujet.
    Je vous en conseille un L’aventure des Entrepreneurs
    écrit par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis
    (editions Studyrama perspectives 14€ )
    Ente autres : Parcours de Rockfeller, Ford, Citroën, Dassault, Bill Gates, etc.
    Le livre répond notamment à trois questions

    Quels sont les fondements du succès ou de l’échec des entrepreneurs ?
    Qu’apportent-ils à la société ?
    Pourquoi bénéficient-ils d’une telle couverture médiatique ?

    Les auteurs sont docteurs en économie au Laboratoire de redéploiement industriel de l’université du Littoral Côte d’Opale.

    Pour les « amoureux fous » de l’Etat
    [Nota: c’est une passion (ou une « croyance absolue ») au sens de Jean Cottraux — ça se soigne en psychiatrie)
    M. Jean Cottraux, psychiatre des hôpitaux, est directeur de l’unité de traitement de l’anxiété de l’Hôpital Neurologique au CHU de Lyon.

    Trois questions-réponses

    En France, quelle entité française, indépendante de l’Etat, digne de confiance, évalue l’opportunité de donner un coup de pouce financier OSEO à une petite startup (jeune pousse) ou à une PME qui a une bonne idée ?
    Réponse: Je ne sais pas. Très souvent le cabinet apatride (?américain?) Ernst&Young — dont les juristes et analystes en « stratégie » ont des bureaux sur tous les territoires offshore … en bonne entente avec X et Y — se rouve attributaire de ce type de mandat. C’est

    même presque la norme ou l’habitude … de quoi décourager n’importe quel innovateur, aguerri ou non.
    En France, combien d’orgas subventionnées par l’Etat (les contribuables) se sont attribuées la mission d’aider les inventeurs ?
    Réponse: 3000.
    Combien d’inventeurs font appel à ces orgas ?
    Réponse: 2%. La gabegie
    Qui a écrit La Gabegie ?
    Réponse : M. Pierre Chiquet, grand commis de l’Etat, grand patron du GIAT au temps de sa « splendeur » (de ses dépenses somptuaires).
    En 4e de couverture : « Mais est-il encore temps d’agir pour mettre fin à ce gaspillage ubuesque d’argent et de talents ».

    L’Etat ne prend un risque qu’avec les suretés réelles que constituent la vache-à-lait (épuisée) des « contribuables résidents » …c.a.d. ceux qui ne sont pas sur les territoires offshore
    [Les altermondialistes et rouscailleurs de toutes tendances mettent un peu trop vite tout le monde dans le même sac.
    Il est urgent que ça change ! … sinon nous allons tous en crever ! ].
    Les parlementaires peuvent toujours s’égosiller à faire appel à la confiance,
    … à ce que les gogos se serrent les coudes.
    Ils en ont marre, les gogos, …y compris les plus entreprenants, les plus « bien sous tous rapports ».
    La junte parlementaire, hypocrite, arrosée de retrocommisions, est première responsable de l’effondrement actuel.
    A retenir ! avant de vouloir bâtir un pompeux « nouvel ordre mondial ».
    Il y a un sacré coup de balai à donner parmi les ScPo et énarques, Bien en Cour, au Cercle des Economistes
    et dans tous ces think-tanks à la gomme — financés (encore et toujours par les contribuabels) et qui ne sont que des mascarades
    … Le cirque quoi !!! … Auguste ! .. tu m’écoutes ?

    Je ne devrais pas m’échauffer.
    Sans prise de risque — industrielle, privée, responsable, inventive —
    il n’y a pas de chemin rapide pour écarter les menaces qui s’entrelacent :

    climatiques, énergétiques, environnementales, etc.
    Un risque, surtout quand il est élevé, il faut bien le partager à plusieurs …
    ne serait-ce que pour ne pas « passer à la trappe ».

    L’Etat souverain, dans sa spécification du XXe siècle est pour une large part,
    l’incarnation de l’immaturité, du lucre et de l’auto-amnistie
    il faut bien aller chercher la prise de risque ailleurs.

    Bob disait hier 26 janvier 2009 à 23:22, s’adressant à PierreYves:
    « Sans le capitalisme, nous ne sommes rien »

    Serait-ce complètement faux ? … à 100% ? Evidemment non.
    Reste à déterminer les formes qui demeurent, après régulation, toujours jouables.
    Voilà un exercice intéressant; les échanges d’invectives stériles ne mènent qu’au chaos
    à la chienlit … et (…)

    Je parle, je parle … Auguste s’est tiré.
    Je vous saurais gré de bien vouloir m’excuser
    Il faut que j’aille voir … on ne sait jamais !

    Dans un monde schyzophrénique
    Et … en plein effondrement, de surcroît !

  29. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Bob
    Peut être que si le capitalisme privé est triomphant c’est qu’il n’ a eu face à lui que du capitalisme d’etat (le « communisme »)… on ne peut pas dire que c’est le seul système qui permette l’investissement vers l’innovation, puisqu’aucun autre n’a été essayé.

    Je crois que vous n’êtes pas sorti de cette vieille croyance que du capital financier est quelque chose de rare. Non, du capital financier, c’est une simple écriture sur un compte (c’est la monnaie), avec en regard (à l’actif) la valeur estimée du capital (bien réel) qui sera créé.
    Le capital financier, c’est juste un système inventé par les humains, qu’on peut changer si on le veut et si l’on sait changer de paradigme.

    Maintenant, le capitalisme libéral d’apropriation des biens qui devraient être communs (par l’appropriation « privée » toujours violente et le système de transmission de « patrimoines » agricoles, miniers, fonciers, énergétiques, etc) a peut être vécu – je l’espère – car nous voyons apparaître « les limites de la croissance ».

  30. Avatar de ThierryDorée
    ThierryDorée

    Passionnant cet article, vraiment, c’est fou ce qu’on apprend. Depuis 6 mois que la crise a éclaté « publiquement  » monsieur Jorion demande des fonds à ses lecteurs pour pouvoir les informer.
    Vraiment, sans cet article , il nous aurait manqué quelque chose. Affligeant.

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