L’avenir à court-terme

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

A. s’interroge :

Comment François Leclerc et Paul Jorion voient-ils l’avenir à court-terme (4-5 ans) ?

Je vais me lancer. Je crois que ça ira beaucoup plus mal avant que ça n’aille mieux. Et la raison en est la suivante, c’est que si vous et moi voyons bien que seul un saut radical nous sortira du désastre actuel, ceux qui nous ont conduits là feront tout ce qui est en leur pouvoir – et le pouvoir ils en disposent en ce moment – pour remettre la machine en marche par des demi-mesures. Il y arriveront partiellement, pour des effets de surface, mais ils n’y arriveront pas sur les questions de fond parce que la machine sous sa forme présente est irréparable.

Pendant ce temps-là, des gens comme moi, comme vous sur ce blog, auront fait d’excellentes propositions sur ce qu’il convenait de faire. Ceux qui nous ont conduits là, ceux qui se sont trompés du tout au tout dans leurs analyses mais tiennent toujours le haut du pavé, continueront comme avant : prétendant qu’ils ont quand même raison – d’une certaine manière – que les « réformes », les privatisations doivent se poursuivre pour la raison incompréhensible X ou Y, que c’est la faute « en dernière instance » au Président Clinton, et ainsi de suite, … remplissez les pointillés.

Mais cela ne leur servira à rien parce qu’il deviendra de plus en plus clair à tout le monde – inexorablement – que c’est leur néo-libéralisme qui nous a conduits là où nous en sommes, et rien ni personne d’autre. Alors, alors finalement, « au stade de l’écoeurement », on se mettra à écouter ce que nous sommes en train de dire. Mais il faudra de la patience parce qu’il faut toujours énormément de patience quand c’est de l’histoire qu’il s’agit.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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101 réponses à “L’avenir à court-terme”

  1. Avatar de lacrise
    lacrise

    C’était juste
    pour le jeu de mots…

  2. Avatar de lacrise
    lacrise

    Je crois avoir compris ce que le japonais voulait dire

  3. Avatar de jacques
    jacques

    C’est comme à la fin du match de basket quand le score est serré. C’est le  » money time  » ou les stars surpayées rentrent sur le terrain pour marquer les points qui vont sauver l’équipe et la faire gagner. Seulement dans le match économique qui se joue actuellement, tous les joueurs sont sur le terrain et il n’y a pas de remplacants.

    @ lacrise à propos de basket : la main du marché n’est plus dans le panier de la ménagère

  4. Avatar de Di Girolamo
    Di Girolamo

    Oui,Max, très intéressant cet article de Rocard sur contre info ; finalement ce sont des Lapalissades : plus un système est juste et humain plus il est stable, plus il est injuste et inhumain plus il est sujet à des crises; et s’il repose sur l’injustice à 100% il finit par s’écrouler.

    La conclusion de Rocard étant :

    « Je crois enfin à l’économie sociale. J’ai milité depuis quarante ans pour lui donner son statut, son cadre. Je crois que la clé du problème, c’est le changement du statut juridique de l’entreprise. Au lieu d’appartenir à des apporteurs extérieurs de capitaux, elle doit être faite de la communauté des hommes et des femmes qui gagnent leur vie en partageant un même projet économique.
    Retour à l’autogestion ?
    Je me garderais bien d’employer les mots qui fâchent. S’agissant d’un projet mondial, je ne vois qu’une seule force capable de le mener à bien : la social-démocratie internationale. Il va falloir défendre tout ce qui produit contre tout ce qui spécule. C’est ça, la nouvelle lutte des classes. »

    Bref: plus de capitalisme et de spéculation.
    Manque chez Rocard le volet écologique : le projet mondial ne peut pas être seulement un projet de meilleure répartition des richesses ; et encore des Lapalissades : on ne peut indéfiniment vivre dans une économie de croissance fondée sur l’exploitation de ressources finies.

  5. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    JeanNîmes dit:
    24 janvier à 14 : 20

    «  »Inutile de créer des monnaies plus ou moins locales qui deviennent inévitablement de singe, et surtout déséquilibreraient les circuits vertueux de cotisations-prestations (équivalent à l’effet déstabilisateur du travail caché). » »

    On peut dire ce que tu dis, avec raison et preuves d’ailleurs, car (en France) on a des restants historiques dont on voit à présent la valeur inestimable à cause des circonstances actuelles et sûrement encore plus à venir et tu as raison de souligner et rapeler cela. Je suis donc bien d’accord avec ton propos que j’approuve ainsi que celui de Max.

    Mais va dire aux gens des pays pauvres qu’il ne faut pas élaborer des sytèmes d’échanges locaux et, implicitement, rester des larbins de l’esclavagisme financier transnational et ses effets ravageurs. Élaborer des monnaies, des systèmes d’échanges infalsifiables (je n’ai pas le temps ici de décrir de façon détaillée) est pour ainsi dire obligé. C’est, à mon sens, la seule façon pratique d’agir et d’avoir quelque chose. Car il y a aussi d’autres raisons très importantes.
    Ainsi, outre les services que rendent les monnaies locales, leur pratique est une pédagogie irremplaçable, en particulier pour les plus jeunes qui ont ainsi dans leur quotidien la – leçon de chose – (pour reprendre une expression ancienne de l’école primaire) qui les concerne directement et concrètement, ici la leçon de chose économique et monétaire de justice toute naturelle qui les concerne et qu’ils retiendront.

    Il y a je cois plus ou moins 1 heure hebdomadaire d’instruction civique dans les programmes scolaires en France. Sur l’argent, le rôle des banques, la monnaie il y a 0, rien; autant d’ « assurance » et de durée gagnées pour les sytèmes financiers frelatés grâce à l’ignorance du public qui n’y comprend goutte.

    Il faut s’exercer à la monnaie dans toute les échelles car nous finissons comme larbins de l’État et des banques.

  6. Avatar de karluss
    karluss

    mais laissez faire le darwinisme et priez, que diable !
    vos prières seront plus riches que vos pleurs, reprenez le chemin de la Sagesse.

  7. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ jean

    Votre remarque est parfaitement compréhensible pour quiconque a croisé les sociétés africaines (et bien d’autres). Traversez toutefois la Manche et vous remarquerez immédiatement que la crise y est visible dans la vie quotidienne, je ne parle même pas des USA. L’opposition des nantis avec ceux qui ne le sont pas ne correspond pas toujours à des frontières géographiques, ne croyez-vous pas?

  8. Avatar de Max
    Max

    @ Stilgar,

    Dieu seul sait combien je désapprouve LaRouche !

    Mais pouvez-vous me dire d’où vient tout cet argent investi en bourse ?? et pourquoi les américains se sont petit à petit endetté jusqu’au cou entraînant les banques dans des trous noirs financiers ?

    Ford disait qu’il donnait un salaire à ses ouvriers pour qu’ils puissent acheter les voitures qu’ils produisaient.
    C’est le principe du fordisme et il a très bien fonctionné entre la deuxième guerre mondiale et 1975, date où on a libéralisé les marchés et où les inégalités ont recommencé à se creuser comme avant 1929.
    Petit à petit, l’économie, notamment américaine, s’est retrouvée en situation de surproduction (ou de surconsommation) grâce à un endettement massif (les américains s’endettaient même pour s’achter un big mac ! alors que personnellement, comme pour beaucoup de français, je ne me suis jamais endetté pour acheter un tel objet de consommation courante).

    L’Islande était dans ce cas, et ils ne peuvent plus rien importer, leur monnaie étant détruite… et se rendent compte qu’ils doivent se mettre véritablement au travail pour créer de véritables richesses pour leur marché intérieur (pêche, agriculture, etc..).
    Il faut équilibrer le tout : production / consommation et dividence / salaire / investissement pour le circuit éco puisse être bouclé sans heurts majeurs.

  9. Avatar de Omar Yagoubi
    Omar Yagoubi

    Bonjour à tous, et à Jean (votre commentaire d’aujourd’hui.
    Tout à bord, merci paul de répondre à une question prospective sur 5 ans, c’est un délai raisonnable pour celui qui veut anticiper les modifications structurelles dans sa vie courante, et agir maintenant, ce qui est mon cas.
    Cher Jean, votre réaction est emblématique de celles que je constate, malheureusement, quand je pose la question de l’avenir en regard de cette crise: « La crise, oui, bon, ça passera, comme les autres,.. bref, lacrise, quelle crise? »
    Même de la part de gens par ailleurs très brillants, que je connais, l’envie de se rassurer à l’aveuglement est confondante. La question que je veux vous poser est :Est ce que vous pensez que vous allez voir des cohortes de chômeurs et des queues aux guichets des banques dans 4 à 5 ans, car, c’est le court-terme qui était posé, pas le maintenant. Aujourd’hui, vous avez raison, je ne vois pas tout cela, mais, en revanche, dans 5 ans oui, et nous sommes beaucoup à le préssentir. Est ce que vous vous relirez alors? De plus, vous parlez de silence et de regard autour de soi, là encore vous avez ô combien raison. Et c’est justement parce que je n’ai pas oublié de le faire, que la Nature m’indique qu’une tempête majeure arrive, économique, écologique, énergétique. Vous nous demandez: qu’y aura-t-il de pire, mais c’est l’aveuglement bien sûr et cet art si humain de remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même (la procrastination, j’aime bien ce mot là LOL).
    La plus haute fonction de l’écologie (donc de l’économie) est la prévision des conséquences, et il ne faut pas être devin pour voir que la démesure du système actuel portait en lui-même les facteurs de sa destruction.
    Les chiffres d’abord. Ce n’est pas tant leur dimension qui doit nous étonner mais, comme pour les notes en musique, l’INTERVALLE entre eux. En l’occurence ici, comme fondamental , celui du plus pauvre et du plus riche, ou encore celui du réel et du virtuel, le fossé (un intervalle encore) entre les politiques et le peuple. La logique de tout ça nous donne, en synthèse, la possibilité effective pour le race humaine de s’auto-détruire 10 000fois, alors qu’une fois suffit, sans que cela nous émeuve, circulez, y a plus rien à voir.
    Néanmoins, je crois au génie humain et à sa fantastique capacité d’adaptation, peut-être avez vous raison après tout, on pourra éventuellement réagir quand il sera trop tard. Je ne le crois pas.
    Ne voyez pas dans mon propos une attaque personnelle naturellement; juste un samedi soir à la campagne entouré de ma famille, et réfléchir à ce qu’il convient de faire demain.

  10. Avatar de Nadine
    Nadine

    Comment prévoir l’avenir sur 4 ans ?
    Difficile, mais avec cette crise financière aux conséquences si exceptionnelles et dramatiques voir même bizarres quand on voit tout les pays concernés, on a l’impression d’une déclaration de guerre au monde. Par qui ?

    Une piste: peut-être y a-t-il un rapport avec la limitation des ressources naturelles ?

  11. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Max

    Merci d’avoir précisé, je n’avais sans doute pas bien compris votre premier propos (mais je ne vous comparais aucunement à LaRouche que je désapprouve également).

    Vous savez comme moi que les croissances de la masse monétaire ont dépassé les 10% annuels (je parle de la zone euro, c’est bien pire aux US) de 2002 à fin 2007. Puisque la vitesse de rotation de la monnaie n’a pas bougé sur cette période, que la croissance du PIB est restée aux alentours de 2,5% et que l’inflation (le « panier de la ménagère ») était stabilisée à 2% … il y a eu excès d’au moins 5% … et ces 5% sont partis dans « l’inflation des actifs » (immobilier, bourse, spéculation, etc). La « déflaton des actifs » était donc à attendre, et elle se produit bien.

    Je suis donc d’accord avec vous (pour le « fordisme »), mais il faut absolument éviter dans le futur (et hélas c’est un des freins à la sortie de crise) une quelconque croissance consommatrice de biens non renouvellables ou dont l’effet production/consommation est pénalisant pour la planète . J’insiste (pour certains), mais avez vous lu les 2 livres de Meadows ? ( si non, vous pouvez trouver les résumés très succints sur http://www.societal.org/docs/cdr1.htm et /cdr2.htm)

  12. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    BANK CONNECTION

    Cette période est décidemment surprenante, pas seulement pour ce qu’elle révèle, mais également pour les déclarations qu’elle suscite.

    Selon les agences de presse, l’ONUDC dispose d’éléments selon lesquels « des crédits interbancaires ont été financés grâce à des fonds issus du trafic de drogue et d’autres activités illégales », a déclaré son directeur, Antonio Maria Costa, à « Profil », hebdomadaire autrichien qui paraîtra lundi prochain .

    « De nombreuses banques ont été sauvées de cette façon ». « Durant la seconde moitié de 2008, le manque de liquidités a été le principal problème du système bancaire, et le capital disponible est devenu un facteur fondamental », a-t-il déclaré. »Dans de nombreux cas, l’argent de la drogue était le seul capital d’investissement disponible ».

    Pourquoi créer des « bad banks », finalement ? Elles existent déjà.
    Je plaisante.

  13. Avatar de eiffel67
    eiffel67

    @ Jean ; la réponse d’Omar est pertinente ; lorsque nous verrons des hordes de chômeurs, le mot crise n’aura même plus de sens…

    Pour illustrer ceci, je vous soumets cet exemple, vécu tout récemment par un ami de retour de Barcelone : là-bas on ne parle déjà plus de crise mais de marasme ; s’il était impossible de trouver à louer des bureaux il y a deux ans encore, c’est par dizaine que les panneaux « à louer » et « à vendre » ont fleuri dans chaque rue… Les salaires sont en forte baisse… pour éviter le chômage qui progresse à vue d’oeil ! Les restaurants qui ne désemplissaient pas ces dernières années ferment les uns après les autres, vidés de leur clientèle…

    Ce n’est pas le cas en France ? Barcelone est si loin… Si loin, si proche…

  14. Avatar de Omar Yagoubi
    Omar Yagoubi

    Re bonjour,
    Juste une info que je viens de lire, un aspect du court-terme pour les banques en quelque sorte, stupéfiante…
    elle émane de swissinfo, je cite : Des banques sauvées par l’argent de la drogue, selon l’ONUDC.
    Vienne: « De nombreuses banques ont été sauvées de la crise financières grâce à l’argent provenant du narco-trafic. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dispose d’éléments en ce sens selon son directeur.
    Des renseignements font penser que des « Crédits interbancaires ont été financés grâce à des fonds issus du trafic de drogue et d’autres activités illégales », a déclaré le directeur de l’ONUDC Antonio Maria Costa à l’hebdomadaire autrichien « Profil ».
    « Durant la seconde partie de 2008, le manque de liquidités a été le principal problème du système bancaire, et le capital disponible est devenu un facteur fondamental », dit-il dans l’article à paraître lundi. Or « Dans de nombreux cas, l’argent de la drogue est le seul capital d’investissement disponible » quand les états ne débloquent pas eux-même des fonds de secours. Stupéfiant, je vous le dis…

  15. Avatar de olivier
    olivier

    @ Paul

    Dans votre article, Paul vous soulignez dès écarts de temporalités qui ne sont classiques qu’en apparence: le temps du politique et de l’économie contre le temps de la technique informatique et de la finance. C’est aussi ça la crise que nous vivons : l’écart de vitesse entre la nanoseconde qu’il faut pour passer un ordre en bourse et les mois qu’il faut pour voter et appliquer le Tarp (et je n’évoque même pas celles dont on tarde à voir la couleur). Nous même nous étions accoutumés à l’accélération de la vitesse : Ah, pouvoir poster un billet qui sera lu immédiatement ! Pouvoir le commenter aussi sec ! Cette accélération de la vitesse, c’est un vrai sentiment de pouvoir. Mais ce temps réduit au temps présent, à l’immédiateté est une illusion. Pire, il devient inhabitable tant nous semblons prisonnier de l’événement que nous voulons résoudre. Nous en sommes tous là : le temps présent, l’immédiateté a tout recouvert, même nos réflexions : le passé est devenu un repoussoir où s’empile les mauvaises solutions et il n’est pas question de repasser les plats ; l’avenir ne s’emplit que des pires prévisions (écologiques, sociales, politiques…à chacun son apocalypse personnelle) et à la fin, il ne reste qu’un présent fait d’impatiences. L’Histoire, c’est un peu plus compliqué en effet. Mais il nous faut réapprendre. Réapprendre à avoir un certain sens de la durée, du prolongement de nos actes, de l’engagement auprès des nôtres, un regard plus prospectif aussi, un sens de l’Histoire en somme. Il y a 20 ans l’Histoire disparaissait sous la plume de Fukyama. Elle réapparaît aujourd’hui sous votre plume. Moi j’appelle ça de l’espoir…

  16. Avatar de Mata
    Mata

    Après la guerre silencieuse, la révolution silencieuse. « Ils » ce sont les quelques familles qui dirigent le « New Order », il n’y a pas de complot, par définition, puisque rien n’est caché si ce n’est noyé dans la masse d’informations insipides. Fort heureusement, nous vivons en France et non aux Etats-Unis. Bien que « l’anglo-saxonnisation » se poursuivra jusqu’au bout, en même temps de nombreuses voix s’élèvent, des voix sans symboles ni leader. Elles ne sont pas une réponse à l’intolérable, seulement le ciment d’une alternative, et que ce soit par conviction ou mimétisme elles ont une influence non négligeable. L’erreur est de penser cet « autre monde » selon des critères éculés : lutte de classe, bourgeoisie ne veulent plus rien dire en ces temps. Mes petites voix ne sont pas à catégorisées, elles sont mondiales et d’appartenances sociales très diverses. J’aime cette phrase : « penser mondial, agir locale ». Comme l’a très justement fait remarquer JJJ dans son commentaire une autre erreur est l’aveuglement idéologique. Mais je vous en prie, cette loi de la physique et aussi loi du monde : il n’y a pas d’état permanent. Il n’y a pas de contrôle, uniquement l’autocensure. Et tant pis si ma naïveté me perd, si ce monde, non voulu, un jour me broie. J’ai 23 ans et je suis l’avenir. j’ai 23 ans et je suis libertaire, socialiste, démocrate (sans incohérence, messieurs!)Après la guerre silencieuse, la révolution silencieuse. « Ils » ce sont les quelques familles qui dirigent le « New Order », il n’y a pas de complot, par définition, puisque rien n’est caché si ce n’est noyé dans la masse d’informations insipides. Fort heureusement, nous vivons en France et non aux Etats-Unis. Bien que « l’anglo-saxonnisation » se poursuivra jusqu’au bout, en même temps de nombreuses voix s’élèvent, des voix sans symboles ni leader. Elles ne sont pas une réponse à l’intolérable, seulement le ciment d’une alternative, et que ce soit par conviction ou mimétisme elles ont une influence non négligeable. L’erreur est de penser cet « autre monde » selon des critères éculés : lutte de classe, bourgeoisie ne veulent plus rien dire en ces temps. Mes petites voix ne sont pas à catégorisées, elles sont mondiales et d’appartenances sociales très diverses. J’aime cette phrase : « penser mondial, agir locale ». Comme l’a très justement fait remarquer JJJ dans son commentaire une autre erreur est l’aveuglement idéologique. Mais je vous en prie, cette loi de la physique et aussi loi du monde : il n’y a pas d’état permanent. Il n’y a pas de contrôle, uniquement l’autocensure. Et tant pis si ma naïveté me perd, si ce monde, non voulu, un jour me broie. J’ai 23 ans et je suis l’avenir. J’ai 23 ans et j’ai besoin besoin de vous pour construire le présent.

  17. Avatar de Mata
    Mata

    désolé pour le message précedent j’ai cliqué trop vite sur le mulot 😉

  18. Avatar de bob
    bob

    @Max dit: « En France, il y a les amortisseurs automatiques : couverture sociale, RMI, etc.. ce qui va permettre à la consommation de tenir un certain niveau. »

    Pour faire avancer une économie il faut un bon moteur, non?
    c’est une drôle de vision de performance que de penser que l’économie du pays est solide grâce au RMI…lol
    j’aurai plutot tendance à penser que c’est grâce à une main d’œuvre qualifiée avec une forte productivité des salariés
    mais bon chacun son évaluation de la performance

    @JeanNime dit: »Il faut trouver des circuits d’argent qui ne passent jamais par la case “capitalisation financière” ni spéculation donc. »
    La spéculation n’est pas en soit un problème si les investissements anticipent sur des secteurs performants et innovants.
    Il ne faut pas confondre spéculation et capitalisation financière car la base même du capitalisme est fondé sur les capitaux (financiers par définition)

    D’ailleurs il serait intéressant d’avoir le point de vu de Paul Jorion sur ce qu’est le capitalisme et la spéculation car je pense qu’on peut trouver des définitions assez variables en fonction de nos origines socio-culturelle.
    Le capitalisme a t’il le même sens aux USA, en France ou en Angleterre?
    Le capitalisme est t’il défini pareil entre un Républicain et un Démocrate?
    Personnellement je ne le sait pas.
    Au fait c’est quoi le capitalisme?

  19. Avatar de bob
    bob

    A ce propos, après avoir définit le capitalisme, ça serait intéressant de réaliser un petit sondage des intervenants du blog « POUR ou CONTRE le capitalisme » et que chacun argumente les raison de ce choix.

  20. Avatar de Max
    Max

    @ Bob,

    Sans doute, mais une voiture qui roule vite avec des freins est largement préférable à une voiture qui roule très vite mais qui n’a pas de freins.

  21. Avatar de Max
    Max

    @ Stilgar,

    Je ne connais pas Meadows et franchement je ne m’aventure pas sur ce terrain. Quoiqu’il est de bon sens qu’il faille moins polluer et consommer d’une manière plus raisonnable de façon à protéger la planète.
    Et cela sera le sujet d’une autre crise, qui sera bien plus grave que celle que nous somme en train de vivre, sans aucun doute.

    Mais que faire ? Je pense de plus en plus à adhérer à Greenpeace, à me mettre vraiment à consommer écolo… mais est-ce que cela sera suffisant ?

  22. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Toutes les interventions se complètent finalement assez bien et montrent que nous vivons une crise qui est tout à la fois
    économique,
    sociale,
    écologique,
    anthropologique : y compris à travers une dimension religieuse, qui renvoie à la croyance, ou, si l’on veut, pour les plus positivistes d’entre nous, au substrat éthique individuel irréfragable, qui ne se justifie d’aucune objectivité, car ne peut que se sentir, se vivre.
    La science elle-même est ancrée dans la croyance via le paradigmatique : poser un axiome, poser une prémisse nouvelle n’est pas une objectivation de la réalité mais déjà une position, une action dans l’univers. Cela implique, du moins au départ, un saut dans l’inconnu, une brèche dans le cadre de pensée habituel.
    Il s’agit aussi bien de l’articulation entre immanence et transcendance que les propos de Eugène et de Olivier abordent de façon différente mais renvoient selon moi à une même réalité. La remarque de Olivier sur la tendance à la disparition de la durée au profit de l’instantané, et qui est provoquée par les moyens de télécommunications numériques, le tout couplé à un temps-marchandise, pose le problème de la nécessaire réappropriation de nos vies, de nos corps, aujourd’hui happés par une sorte de synchronisme universel, commandé par les nécessités de la circulation du capital.
    L’immanence qui prévaut aujourd’hui est celle du ratio universel capital/temps : time is money. Ce ratio égalise par le bas et standardise en produits de consommations toutes les différences individuelles, autrement dit l’expression de toutes nos potentialités individuelles : intellectuelles, affectives, artistiques, relationnelles …
    Quant à la transcendance elle est captée par tous les intégrismes, au lieu d’être cette ouverture sur l’inconnu qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, ou qu’elle deviendra peut-être un peu plus, quand nous aurons touché le fond de l’abîme … ou de la crise.

    Chacun ici souligne un aspect particulier de la crise car chacun vit la crise différemment. Et chacun s’y projette en s’y voyant jouer un rôle particulier positif, mais qui peut aussi être une absence de parti pris, voire du pur cynisme.
    Mais, tous, nous sommes dans la même crise globale, ce point me semble indiscutable. A moins de venir de la planète Mars ! Cette crise, si on veut la résoudre, implique un effort intellectuel pour la comprendre, la décrire, imaginer des solutions nouvelles. Mais en même temps, il ne faut pas perdre de vue que la crise engage, que nous le voulions ou nous, notre rapport au monde, et donc aux autres. Si donc, nous sommes tous dans une même crise, c’est que sa résolution — la plus souhaitable j’entends — passera aussi bien par une transformation de l’organisation du système économique que par une modification de notre rapport au monde et donc aux autres. S’il manquait un des deux aspects, la mutation ne pourrait être accomplie.

  23. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    François Leclerc dit :
    24 janvier 2009 à 19:35

    et

    Omar Yagoubi dit :
    24 janvier 2009 à 20:11

    Vous faites sans doute référence à la même source presque en même temps.

    Ça me fait penser qu’il y a une zone d’ombre en toile de fond de tous nos propos de ce billet, ce sont les paradis fiscaux. Toujours silentieux, les paradis fiscaux pèsent lourd dans la balance mondiale et modifient à notre insu le centre de gravité de la crise et peuvent ainsi fausser plus d’une analyse. Ces paradis représenteraient environ la moitié du capital mondial existant. La crise mondiale est donc présente uniquement dans un 50% de l’argent existant au monde?
    Quid de la « plomberie secrète » entre ces deux moitiés?

    Obama, qui a été soutenu par les principaux milliardaires américains, lesquels sont par obligation de « bilan » des milliardaires mondialistes pour l’essentiel, est-il leur « joker »?

  24. Avatar de bob
    bob

    Obama a été soutenu par 200 millions d’Américains et probablement 3 ou 4 milliards de personnes vivant sur la planète Terre.
    C’est pas que je souhaite lui mettre la pression mais il a du monde derrière lui.

  25. Avatar de naroic
    naroic

    D’en bas, de ceux que l’éducation se résume à l’école publique, de ceux qui croient (yaient) à la force de proposition d’une société séculaire ; que le progrès, implacable mécanique, courroie de l’eschatologique destination, serait pour tous le commun transport vers la réalisation…
    Las…les moteurs de l’individuation condamnent et condamneront encore l’espèce, liberté…voilà l’illusion
    car l’autre sera toujours l’horizon !
    Libéralisme…où le romantisme d’une cupidité tourmentée, ce concept, ce nom, ce système qui prétend engendrer la conséquence de l’utilisation optimum des force productives de la planète, ne raisonne qu’en terme de performance, mais ne parle jamais de destination, de répartition…
    Idéologie… si du champ économique elle transfusait dans les aspirations sociologiques…libéralisme, des mœurs sans morale qui les étriques, tirer le maximum de nos capabilités ontologiques.
    Conséquence…le libéralisme est le meilleur costume qui camoufle la rédhibitoire fatalité de la victoire du déséquilibre sur l’égalité.

  26. Avatar de Mata
    Mata

    @Pierre-Yves +1
    Nous sommes indiscutablement confronté à un bouleversement radical. Ce sont les principes même de ce qui nous paru allant de soit qui sont mis en cause. Vous soulignez, Monsieur, un point qui me semble essentiel : le fait que chacun vit cette crise globale individuellement.
    Au vue de l’interdépendance des groupes d’appartenance, que l’on peut entendre au sens large, la normalisation étant ce qu’elle est. Et du fait que le mode de fonctionnement occidental est le modèle d’organisation économique accepté de par le monde. Une crise d’une telle ampleur affecte irrémédiablement les systèmes sociétaux basé sur de tels référentiels.
    Le postulat spéculatif selon lequel l’évolution d’un pays est inconcevable sans plateformes financières globales. Un progrès qui nécessite d’attribuer une valeur monétaire à tout objet et humain. Lorsque la cotation d’hier s’effondre, cette idée devient absurde. Et Puisque son existence passe par le biais d’un nivellement des différences particulières et d’une uniformisation des conduites consommatrices physiques et mentales. C’est le rapport même à l’altérité, à la spécificité de l’autre qui est bouleversé dans ce conflit que l’on peut qualifié d’intra-civilisationnel. Car malgré les particularités ethniques nous appartenons tous à la même culture économique exception faites de quelques isolats.
    Je tire la conclusion qu’il faut nous mettre tout d’abord intellectuellement et de manière subjective a la confection d’un nouvel alphabet pour ensuite concrètement et collectivement réaliser une structure cohérente et responsable d’agencement sociétaire.
    Noé a construit son arche avant le déluge…

  27. Avatar de Jean-Baptiste

    @Rumbo
    En parlant de monnaie alternative la monnaie d’une façon générale pose le problème suivant : Elle impose le plus souvent de faire un choix entre tel et tel investissement ou dépense de manière virtuelle alors que matériellement le choix n’est pas forcé et que l’on peut parfois tout faire ! Ce n’est pas parce que l’on ne soignera pas les gens qu’il y aura plus de nourriture par exemple mais la monnaie impose ce choix ainsi qu’une multitude d’autres aussi stupides qui n’ont en fait aucun sens matériel ! Parfois par continuité la monnaie ne devient plus qu’une hypothèque sur le travail qui au lieu d’avoir été fait est justement celui qui n’a pas été fait et reporté à plus tard. L’argent ne représente plus la richesse courante mais bien le travail que l’on pourra imposé dans le futur et plus la masse financière devient importante plus cela devient vrai peut être jusqu’à un servage futur mais peut être pas si lointain. Pour ma part j’aurais imaginé une monnaie pour le nécessaire (manger/se loger/se soigner) et une autre pour le reste et inconvertibles entre elles puisqu’il est impossible de transformer matériellement un yacht de luxe en blé même si l’argent le laisse croire à tort et que beaucoup voudront supprimer les yachts de luxe mais que cela ne créera pas matériellement même pas un seul grain de blé !

  28. Avatar de Stilgar
    Stilgar

    @Jean-Baptiste

     » Pour ma part j’aurais imaginé une monnaie pour le nécessaire  »
    Alors cette idée devrait vous plaire : http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=EMS

  29. Avatar de Alexis
    Alexis

    @ Nadine : bonne question, mais peu vous répondront sur ce blog…

  30. Avatar de alotar
    alotar

    Ce sont les inégalités dans le monde du travail qui sont l’origine de ce qui se passe. Les écarts entre les revenus des travailleurs (id est, tous les salariés, du plus bas de l’échelle au plus haut) sont la cause. Dans le monde du salariat il y a énormément d’injustice (voir la différence de salaire entre le manoeuvre et le patron, un écart qui a explosé). C’est parce que dans la sphère financière il y avait plus de justice dans la distribution du revenu que cette sphère financière a pris l’ascendant sur la sphère du travail. La soi-disant défense des travailleurs a consisté à instaurer un différentiel exponentiel entre leurs salaires. Le salaire minimum (ou le chômage) doit suffire pour une consommation courante normale, sinon c’est que la société est hypocrite et vicieuse, n’est-ce pas? Dès lors, tout ce qui dépasse ce salaire minimum est donc du luxe, du superflu, qui au lieu de devoir être utilisé à de la consommation va être épargné ou investi. Où en va l’argent, si ce n’est dans la finance, où d’ailleurs les revenus sont plus justement distribués (il n’y a pas d’actionnaires « patrons » qui toucheraient plus que des actionnaires « ouvriers »). En provenance des salariés privilégiés, une masse d’argent est ainsi arrivée dans la finance, masse pour laquelle, ne sachant qu’en faire, on a dû inventer des circuits de rentabilisation complètement biscornus et alambiqués, du vent sur du sable. Mais en fait la société est vicieuse et hypocrite, puisque les travailleurs à bas revenus ont dû emprunter pour s’acheter à manger, i.e. pour de la consommation courante. Le problème, avec le crédit pour de la consommation courante, c’est que l’objet du crédit a disparu alors qu’il n’est pas encore remboursé. Ce n’est pas comme une maison qui ne disparaît pas. S’endetter pour du consommable, cela entraîne qu’on dépense plus vite qu’on ne rembourse, i.e. on continue de rembourser pour quelque chose qui n’existe plus depuis longtemps. C’est ce différentiel de vitesse entre la consommation et la production (consommer plus vite que produire) qui a ruiné tout le système, mais l’origine en est dans l’écart exponentiel entre les revenus du travail, tel qu’on l’a favorisé (notamment avec l’indexation). Il faut aussi voir que le problème du chômage n’a jamais été un problème de partage du travail (on peut toujours s’occuper à quelque chose) mais uniquement une question de partage équitable du revenu du travail; le problème est un partage de l’argent, pas du travail – en clair les travailleurs qui veulent gagner toujours plus d’argent, le font sur le dos des chômeurs. D’ailleurs qui peut bien quantifier et même qualifier le travail si ce n’est Dieu (que personne n’a jamais vu). Idem avec les pensions, le problème n’est pas qu’il n’y a pas d’argent, la question est qu’il y a des pensions beaucoup trop grosses par rapport à la pension minimum. Le problème des pensions est un problème d’équité, puisqu’aussi bien tous les pensionnés font le même « travail », pourquoi des pensions différentes?

    Tant qu’il y a plus de justice dans la distribution du revenu du capital que dans la distribution du revenu du travail…

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  1. Mes yeux étaient las, bien plus que là, juste après l’apostrophe : la catastrophe.

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