Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je lis ce que l’on dit du plan de relance du PS dans la presse (je n’ai pas vu le rapport complet) et je ne vois rien à propos de la finance. Si : une phrase de Martine Aubry : « Les crédits accordés aux banques devaient l’être en contrepartie d’actions. L’État aurait dû entrer dans les conseils d’administration ».
Si ça devait vraiment se limiter à cela, je n’hésiterais pas à m’exclamer comme un certain héros : « Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh! Dieu!… bien des choses en somme … » Il existe après tout des blogs où l’on n’est pas nécessairement hostile au PS et où le débat fait rage – à un très bon niveau – sur ce qu’il conviendrait de changer dans le fonctionnement actuel du système financier.
Il n’y a bien entendu rien à reprocher à des initiatives en faveur du pouvoir d’achat ou du logement et ainsi de suite, mais n’y a-t-il réellement personne au PS pour savoir que la dégradation de la situation économique a un certain rapport avec la désintégration de la finance ? Y a-t-on entendu parler de la titrisation ? De la spéculation sur les marchés à terme des matières premières ? De la bombe à retardement des Credit–Default Swaps ? La liste est longue.
Si tout ce que l’on a à dire dans la majorité sur l’état actuel du système financier est qu’il faut interdire les parachutes dorés et découvrir les coupables, et dans le premier parti d’opposition, que l’État aurait dû entrer dans les conseils d’administration, je me dis : « Encore heureux que ce ne soit pas le cas : on va au moins économiser les jetons de présence qu’on accorderait sinon à des représentants de l’État remplissant les conseils d’administration de leurs ronflements sonores ! »
PS : Si le PS est sur le point de lancer un Contre-plan de réforme de la finance en 14 points, je retire bien entendu tout ce que je viens de dire.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
18 réponses à “Contre-plan de relance du PS : euh… et la finance ?”
Je crains, Paul, qu’il n’existe plus une moindre chance d’obtenir du ps, même premier parti d’opposition, un diagnostic franc et sincère de la situation économique présente et à venir.
Ca lutte à grands cris à l’assemblée pour sauvegarder quelques bribes de contrepouvoir, que l’UMP semble décidée à éradiquer par tous les moyens.
Besson à l’immigration, Besancenot au poste, les syndicats stigmatisés comme de vulgaires preneurs d’otages, les instits sanctionnés pour résistence pédagogique, les juges au tapis et les médias controlés.
Heureusement que votre Blog fonctionne toujours, on va en avoir besoin de plus en plus.
On a coutume de voir une séparation entre la vocation scientifique et la vocation politique.
En ces temps de crise, la distinction ne veut plus dire grand chose.
Musicalement
mikl
,
Ils osent appeler celà « un contre plan de relance »! C’est triste à pleurer. Pour ceux qui doutent encore de l’inaptitude de nos politiciens, la démonstration est faite. Pour le PS, face à une montagne de dettes il reste une seule solution:s’endetter. Bravo!
Il est tant de nous prendre en charge nous mêmes.Heureusement qu’il n’y a pas de politiciens sur le blog de Paul!
Dans le genre tout aussi affligeant, le chef de l’Autorité des services financiers britannique (FSA) a hier mercredi estimé que le système bancaire devait subir de « profonds » changements.
« La principale erreur –dont les banquiers, les régulateurs, les banques centrales, les ministres des finances et les économistes à travers le monde partagent la responsabilité– a été l’incapacité de voir que l’ensemble du système était dominé par un risque systémique, à la dimension des marchés », a-t-il estimé.
Principale mesure préconisée par Lord Adair Turner, président du FSA: les banques devraient accroître leurs capitaux pour se protéger contre d’éventuelles pertes en cas de retournement de la conjoncture économique.
Il a aussi ajouté que les régulateurs devaient trouver le moyen d’intervenir avant que les risques pour le système financier n’échappent à tout contrôle, sans autre précision.
..Quelle capacité à courber l’échine chez le peuple français.
Jusqu’où?..jusqu’à quand?..
Il faut que cela finisse, et dans la rue..
1789 aimez vous à rappeler?..Cela fait juste 3 siècles, et quel bel anniversaire non?
La princiaple préocupation des Français est visiblement d’augmenter leur pouvoir d’achat en payant le moins cher possible leur nourriture. Cela se traduit par une augmentation de l’obésité.
Pourquoi ne pas distribuer des bons d’achat de nourriture au lieu de distribuer des chéques dépensés en biens d’équipements ?
le plan de Aubry s’attaque aux problèmes de l’économie réelle. Il y a certainement une partie de démagogie la-dedans, mais il n’est pas si mauvais que ça (je ne suis pas socialiste). Elle essaye de combler les lacunes des divers plans de relance par l’offre (inutiles et étriqués). Quant au système bancaire, qui doit se purger, qu’on le veille ou pas, qui va être soutenu sous perfusion, qu’on le veille ou pas, peut-on vraiment faire quelques chose? a part y perdre l’argent du contribuable et essayer de limiter la casse? Le différentes pistes qui concernent les diverses propositions de « réfondation », « moralisation » et autres veux pieux (les votres comprises, que j’apprécie particulièrement) ne résoudront pas les problèmes de l’ »ici et maintenant »: peut-on encore éviter une crise systémique?
Martine Aubry fait son travail de leader socialiste, dire au peuple qu’il faut donner au peuple plutôt qu’aux riches…
L’argent de l’État.
Les Credit–Default Swap et la titrisation sont des mots beaucoup trop compliqués pour l’électeur de base qui ne comprend que; patrons, allocations, État, pauvres, éventuellement « pouvoir d’achat » et « prise de contrôle ». Même si au gouvernement Jospin, ministre du travail, on cautionne la plus grande vague de privatisation et qu’on voté Maastricht et le TCE des deux mains…
Mais je ne jetterai cependant pas la pierre, c’est bien la première fois en onze ans que je vois le leader du PS s’inscrire dans l’opposition au plan national et non à visées strictement internes au parti mais avec une contre proposition dans la main.
Un premier pas vers la force d’opposition constructive qui manque, par chez nous ?
J’ignore quel pourcentage du PIB représente le contre-plan de relance (j’ai entendu 2% ???) mais il me semble que l’on est loin de ce que l’on fait aux E-U.
La question sous-jacente que se pose le PS est le problème de la dette publique et c’est sans doute pour cette raison qu’il n’est pas à la hauteur.
Le bilan de BNP Paribas , c’est 1800 Milliards d’Euros .Quand L’Etat prete 10 Mards à 8% à la BNP, ca fait pas cher la place au conseil d’administration pour un pret de petit porteur à 5 points , bientot 8 au dessus de l’inflation.Moi je veux bien vider mon Livret A à 2,5% et preter à la BNP à 7% impots non compris. Arretez le délire! Dehors les démagos !
En fait le parti socialiste compte supprimer le paquet fiscal pour financer son plan.
Mais la vraie question se pose surtout sur la pertinence du plan en lui même.
Plus d’infos sur mon blog : http://si-rien-ne-bouge.blogspot.com/2009/01/pas-que-le-pouvoir-dachat-dans-lconomie.html ou je vous invite également à en débattre.
Ce qui manque au PS, ce sont ses intellectuels qui sont partis…Pourquoi ?
Ils sont partis ou se taisent parce que la distance entre le réel et la théorie marxiste est devenue insoutenable.
Il ne faut pas parler de refondation du ps. Ce parti n’ est plus soutenu par une doctrine, c est ce qui lui manque.
Il y a tant a faire, les sujets ne manquent pas, il faut partir du reel, et construire a partir de bases solides:
– le constat que le financement des avantages acquis s’ est fait a crédit
-le constat que l’ on ne peut plus endetter l etat a seule fin de consommer ou de fonctionner
-le constat que le monde est dangereux et qu’ une capacité d’ action et que des alliances sont nécessaires.
-le constat que les services essentiels risquent de passer a des interrets privés si rien n’ est fait.
– le constat que les libertés individuelles se réduisent partout dans ce monde dangereux, y compris en France.
Ceux qui continuent a servir les mêmes recettes qu’ en 81 sont soit de mauvaise foi, soit des démagogues deconnectés de l’ univers connu.
–
De toute façon c’est l’impasse et le PS n’est vraiment plus à la hauteur de son temps.
Rien à faire d’autre que de se battre pour sortir grandi de la crise en espérant que les cartes seront mieux redistribuées pour tous!
Le PS n’a pas de ligne propre depuis trente ans, il se positionne uniquement par rapport au parti « conservateur ».
Et comme son référent est entré dans une impasse, il se retrouve avec, au fond du cul-de-sac idéologique….
Quelle méconnaissance de la gauche ….
Il faut croire que paris match et le figaro font bien leur boulo.
Qui n’est pas raciste s’intéressera à des intellectuels comme larroutourou ( « Urgence sociale » aux éditions Ramsay).
PS :Les contre pouvoirs ne sont utiles qu’à ceux qui estiment de pas avoir forcément toujours raison , ils ne sont utiles qu’à ceux qui trouvent que la confrontation des idées est la seule façon de devenir vraiement créatif , voir la seule façon de cerner ses fameux « petits détails » qui échappent …et qui pourtant ont une importance pouvant se relever primordiale.
Extrait du site http://www.nouvellegauche.fr/ , pour expliquer le contexte:
« Les statuts du PS indiquent que « deux fois par an » une Convention doit être organisée pour approfondir une partie du projet des socialistes. Depuis le 21 avril 2002, le PS aurait donc dû tenir 10 grandes Conventions. Il n’y en a eu aucune ! Aucun débat de fond en 5 ans, voilà l’une des causes majeures de la défaite du printemps 2007. »
En fouillant rapidement le net :
1. on peut trouver le nom de ceux (la vieille garde) qui ont travaillé ( rapidement ) sur ce contre projet .
2. les objectifs en ce qui concerne la finance ( et voui, y’en a ! Pas détaillés à ce que j’en ai rapidement lu)
lire p14 sur le site officiel du PS à partir du lien « télécharger intégralité du plan de relance » .
http://www.parti-socialiste.fr/
Amis du sens critique , bonne nuit ! Ou bonjour suivant le côté de la planète où se touve votre écran.
Je suis en train de lire le rapport complet relatif au contre-plan de relance du PS. La raison invoquée pour ne mentionner la finance que comme une question accessoire est qu’il ne s’agirait que d’un écran de fumée : la crise sociale était déjà là avant que la crise financière n’éclate et le problème, c’est celui de la disparité dans la distribution des revenus et du patrimoine.
Ce n’est pas tout à fait faux, et c’est pour cela que j’avais consacré quelques chapitres de « Vers la crise du capitalisme américain ? » (2007), à ces facteurs qui ont joué un rôle important. Ceci dit il y avait dans le livre de nombreux autres chapitres consacrés au rôle plus déterminant joué par les spécificités de la finance contemporaine. Affirmer comme le fait le rapport du PS que la finance ne constitue qu’un aspect accessoire de la crise actuelle, c’est alors faire deux choses : la première (très prudente), c’est qu’on ne risque pas de s’aventurer à parler de choses que l’on ne maîtrise pas bien (pourtant l’expertise dans ce domaine ne manque pas, et les rédacteurs du rapport n’auraient eu aucun mal à trouver un interlocuteur), la seconde, c’est faire de la crise une affaire purement franco-française, ce qui n’est peut–être pas un mauvais calcul si on ne s’adresse qu’à des gens qui ne lisent pas les journaux et qui ne regardent pas la télé – les autres, qui considèrent que le rapport ignore les causes de la crise et ne contribue du coup en aucune manière à la résoudre, hausseront les épaules.
PS : Ce qui me revient en mémoire en relisant ma petite note, ce sont ces étudiants qui quand vous leur posez une question sur un sujet dont ils ne savent strictement rien vous répondent avec aplomb : « Les experts en la matière considèrent que cette question ne se pose absolument pas et préfèrent concentrer leur attention sur le véritable problème… », suit alors un exposé détaillé sur le sujet qu’ils ont potassé.
Content d’avoir pu lire votre opinion à partir du texte complet.
Bon, ben , à mon tour de le lire….
sans passer par la case récré.. et çà, c’est le plus dur.
Cabourg et l’immonde pollution de sa ZNIEFF ou les vaches, chevaux,… S’abreuvent dans ce jus puant.
http://video.google.fr/videoplay?docid=3263677210976940998&ei=9CJ_ScODIaHS2gLwrsWaCw&q=cabourg&hl=fr
C’est normal ? Que personne ne se bouge depuis 2005 ?
Du fioul, de l’huile de vidange, tout à l’égout, poubelles, encombrants, etc.
Jetez un oeil la dessus http://cabourgeais.ifrance.com ou Tapez : cabourgeais sur le net
Et ça, http://normandie-pollution.ifrance.com Tapez : normandie pollution (pages ifrance)
Personne ne bouge. Elus, politiques, associations, l’état… Non, c’est bien comme ça, pas de services sanitaires, pas de curage des fossés, une vraie orgie. Le Docteur maire de Cabourg me répond M Nativelle cela ne vous regarde pas. Alors laissons faire.
Bon appétit.