Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le discours avait du souffle, et cela c’est positif en soi, et il fut question de tout ce qui compte : de la fin du régime para-fasciste précédent, d’une nation longtemps sous la coupe réglée de la finance, du réchauffement climatique et de la nécessité d’une reconversion au développement durable. Oui, bien sûr, c’est toujours de la croissance dont on parle, mais au moins apprivoisée (le monde a soif de changement et du coup, de formules de transition).
Le « retroussons nos manches » est naturellement bienvenu, ne serait-ce qu’en raison de l’éternité qui sépare aux États–Unis les élections présidentielles de l’inauguration d’aujourd’hui, et aussi parce que tout ce qui peut insuffler un peu d’enthousiasme en faveur du changement met de l’eau au moulin de tous ceux qui, comme vous et moi, veulent le voir advenir.
Du souffle et de l’ambition, mais le découragement perçait aussi : il est clair qu’il n’est plus question pour les États–Unis de continuer à dominer le globe du haut d’une colline inexpugnable mais qu’il s’agit maintenant pour eux de remonter la pente et quand il est question de tendre la main aux ennemis d’aujourd’hui et d’engager le dialogue avec ceux d’hier, il faut se poser la question : en l’état où elle se trouve aujourd’hui, l’Amérique a-t-elle tellement le choix ? Et de ce point de vue, malgré les envolées il faut bien le dire brillantes et la fermeté de la voix, les accents étaient un peu ceux du champion qui vient de se prendre une raclée et déclare avec morgue à la presse – malgré son œil au beurre noir et son visage tuméfié – que, oui, aujourd’hui il n’a pas eu de chance mais il est au plus haut de sa forme et son retour en force n’est plus qu’une question de jours.
Le discours aurait pu être creux et il ne le fut pas : Praise the Lord ! Alleluia ! Ce ne sont que des mots sans doute mais certains mots sont meilleurs que d’autres et ne boudons donc pas notre plaisir. Il faudra voir demain si les cent premiers jours concrétiseront tant de bonnes intentions et ce n’est donc pas nécessairement là que l’espoir se cache : l’espoir réside dans le fait qu’une nation affectée à ses origines par un esclavagisme omniprésent, et qui transforma la sortie de cet esclavagisme en un cafouillage pharamineux, s’est donnée pour président, démocratiquement et malgré le poids excessif de l’argent au sein de ce système démocratique, un membre de la classe mise autrefois au rang de l’animalité. Léo Ferré s’écriait : « Dans dix mille ans ! », mais il n’a fallu pour émerger d’un tel cauchemar, qu’un siècle et demi. L’espoir réside là.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
36 réponses à “Obama”
Je viens de regarder le discours d’Obama sur CNN, j’ai le sentiment d’avoir assisté à un moment historique… Pas une seule fois lors de la campagne électorale en France, le mot « bien commun » ne fut pronnoncé…
Les Américains ont de la chance d’avoir un leader qui leur parle de façon si profonde et si intelligente… je comprends mieux l’espoir qu’il suscite…S on speech était immense… d’une intelligence et d’une sensibilité rarement vues…
J’admire comme vous arrivez à prendre le pouls de ce qui se passe, et à trouver les mots si justes pour l’exprimer !
Une piqure de rappel quand même :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2376
Désolé mais ça :
« Oui, bien sûr, c’est toujours de la croissance dont on parle, mais au moins apprivoisée »
me fais froid dans le dos.
En bas de chez moi, à Paris où j’habite actuellement, il y a une boutique tenue et fréquentée par des africains, où ils peuvent consulter internet et téléphoner chez eux pour pas cher. Mon imprimante en panne, je suis allé y faire imprimer un fichier. La boutique était comble, tous regardaient via internet le direct sur l’investiture d’Obama, à cinq derrière chaque écran. Je suis ressorti, car je ne voulais pas déranger, une dame disait sur CNN, qu’elle n’aurait jamais cru vivre cela. Moi non plus pour être franc et pourtant, comme on dit, j’en ai vu.
La suite? Obama a déjà lui-même mis en garde à propos des énormes attentes qu’il suscitait.
En guise d’inauguration, je lis quelques articles sur http://www.counterpunch.org/… C’est pas triste. On peut y lire le prix de cette inauguration, un prix digne de Wall Street… Je me demande de plus en plus sérieusement si la démocratie, ça existe vraiment? Ou est-ce une fourmi de 90m?
Sur counterpunch, une bonne brassée d’articles… Mais http://www.counterpunch.org/ketcham01202009.html s’intitule bien justement: Inauguration Ad Nauseum et il a un sur-titre un peu plus explicite…
Qui ne serait pas ému par cette foule , ce pays unifié , plein d’espoir …face à cet homme symbole du renouveau ?
Qui ne serait pas tenté de communier à cette espérance?
J’ai été ému , j’ai communié . Mais j’ai peur et je suis triste : derrière OBAMA, derrière Sarkosy, derrière tous nos dirigeants nationaux , européens , mondiaux…. n’est ce pas le système , les puissants , les riches qui nous gouvernent ?
Ce discours ,cette foule immense, ces prédicateurs ….. la face visible d’un drame qui se noue au niveau mondial , mondialisation économique , politique , mondialisation des esprits?
La démocratie ne peut être que locale et à échelle humaine , comme l’économie ……
J’ai écouté le discours avec grande concentration, je l’ai trouvé assez impressionnant notre B.Obama!
En fait, faire un discours aussi long avec sang froid, sans sourciller, par coeur, devant le monde entier, oui c’est très fort!
L’homme est à la hauteur du pays et donne la leçon à l’humanité et sur l’histoire! MAIS est-il à la hauteur de la situation et du futur proche? Sincèrement je l’espère mais je ne peux me convaincre sans douter.
Mon point de vue sur le contenu du discours, bien que plus ou moins profond, se perdait parfois dans les grandes tirades sur des concepts qui perdent leur sens dans la longueur et dont les transitions entre eux manquent d’impact.
Je note cependant, et je m’en REJOUIS, qu’il n’a quasiment par évoqué de race ou de couleurs de peau, comme si cela à présent est avalé par l’histoire!! Quel bonheur de le sentir!! Seules les nations étrangères ou les zones/civilisations culturelles sont évoquées. Il évoque aussi les autres religions dans un soucis fédérateur qui se boit bien.
Cependant, ce discours m’est apparu un peu vieillot, il manque de renouveau, j’espère être surpris à présent dans l’action et dans la prise au corps des grands dossiers, un peu comme le passage de Chirac à Sarkozy.
Je me désole aussi de voir la politique Américaine toujours autant teintée de religion, serait-ce la « jeunesse » de ce grand pays qui suscite cet attachement? En fait je ne vois la qu’un manque de maturité de civilisation, je veux dire qu’à mes yeux les considération religieuses doivent se dissoudre dans le creuset des libertés individuelles (qu’il faut défendre) sans venir se mêler à la strate décisionnel qui détiens le pouvoir d’un pays, d’un peuple qui se veux laïc.
Je souhaite aussi, dans mon fort intérieur, que le USA sauront rétablir un meilleure redistribution dans la richesse dans leur société, que ce qui pervertis le capitalisme et l’économie soit remis à plat et au service du bien COMMUN! Nous avons le même problème, si M.Obama « dégoupille » cela, nous nous en inspirerons et qui sait feront peut-être mieux encore!
A la vue du parcours de M.Obama j’ai bon espoir, je reste (im)patient!
Déception,
Enfin non, je n’attendais rien de particulier, le discours très incantatoire peine à entrainer l’enthousiasme qu’il voudrait susciter, Obama est très loin de sa forme du soir de l’élection.
L’effet douche froide d’une réalité dont il à pris la véritable mesure et qui n’a fait qu’empirer depuis lors ?
Barack a-t-il pris conscience de la faiblesse des moyens à sa disposition pour, ne serait-ce qu’enrayer à court ou moyen terme le déclin de la nation qu’il voudrait galvaniser ?
Les références au passé et grands principes de la nation américaine, l’ouverture au monde, aux religions, renvoient au manichéisme sempiternel de la lutte du bien et du mal qui nourrissait les discours de son prédécesseur, la notion de toute puissance et de démocratisation par la violence en moins. Obama n’est pas un cowboy, on le savait déjà.
On ne sent aucune trame nouvelle aucune perspective ou chemin à emprunter collectivement hors des sentiers rebattus de la croissance du retroussement de manches et de l’huile de coude. C’est là une légèreté effrayante.
Effrayante aussi la petite phrase, « c’est le soleil et le vent qui feront fonctionner nos entreprises », cela traduit-il une réelle méconnaissance du poids infime de ces micro-énergies dans l’équation carbone ou relève-t-il d’une volonté populiste de flatter l’oreille de ses auditeurs planétaires ?
Ou bien peut-être d’une erreur de traduction, si mauvaise; la vidéo « Public-Sénat » que j’ai tenté de visionner par deux fois, s’arrête au trois quarts du discours de Barack Obama…
Just
Un homme brillant, intelligent, malheureusement on ne choisit pas toujours le moment de son élection. S’il avait été élu il y a 4 ans, sans doute le monde aurait été bien différent aujourd’hui. Je pense qu’il a été élu au pire moment pour un homme compétent et intègre, il ne pourra sans doute pas grand chose pour sauver un système qui a franchi le point de non retour. Malgré tout son charisme, malgré les foules qui pourraient se rallier à son panache, il ne pourra sans doute pas grand chose je pense, trop tard. Le système n’acceptera pas le changement, et quand certaines personnes ont voulu changer le système elles ont été éliminé par le système : Lincoln, Kennedy, Luther King.
Wall Street n’est pas en fête aujourd’hui contrairement au moment de son élection. Il semble que la journée boursière s’annonce comme être exécrable à New York, ce qui semble ne pas être un bon présage. Espérons que demain la bourse se ressaisisse et lui fasse honneur demain.
Je lui souhaite beaucoup de courage, il a toute ma sympathie, même si franchement je ne donne pas cher de ses chances pour sauver l’Amérique et par extension le monde.
« Effrayante aussi la petite phrase, “c’est le soleil et le vent qui feront fonctionner nos entreprises”, cela traduit-il une réelle méconnaissance du poids infime de ces micro-énergies dans l’équation carbone ou relève-t-il d’une volonté populiste de flatter l’oreille de ses auditeurs planétaires ? »
Bien d’accord Shiva ; mais cette petite phrase c’est le discours officiel de tous nos dirigeants ; qui manifestement n’y comprennent rien aux problèmes énergétiques et écologiques et n’en ont rien à cirer; ils sont par ailleurs tous bien d’accord pour finir de déterrer et brûler le carbone du pôle ….Obama prévoit d’ailleurs des ponts et des autoroutes pour le brûler….
ça commence vraiment à me faire peur.
et la monnaie dans tout ça ?
Les critiques aigres, les pronostics de défaite et les commentaires qui ne donnent pas cher de la peau des nouveaux élus sont pour moi assez étranges. Je me demande si ce n’est pas un comportement de défaitiste perdant. Notre monde a sans doute encore beaucoup trop à perdre pour se payer le luxe de ne pas se battre à l’unisson. Il faut sans doute attendre 2010 ou 2011 et un autre prochain sauveur pour que la majorité (ses élites comprises) se mettent à se battre pour leur avenir au lieu de regarder pathétiquement s’avancer vers eux la catastrophe qu’ils ont annoncée…
Ce genre de commentaires sont à l’image de la zizanie belgo-belge que le monde regarde d’un oeil indéfinissable :-). Ces pronostics sont finalement assez logiques, puisque la Belgique est une sorte d’Europe modèle réduit à elle toute seule.
Chez nous, le jour de la prestation de serment du tout nouveau premier ministre, tous se demandent aussi déjà combien de temps il va tenir le coup, quelles que soient ses compétences. Et l’on baptise déjà son gouvernement Van Rompuy 1er comme pour affirmer : « il démissionnera, puis on prendra les mêmes et on recommencera »… Pourquoi ne recevrait-on pas ensuite ce qu’on a prévu de recevoir ?
Peut-être avons-nous aujourd’hui devant nous une des forces de l’Amérique. Après avoir mis la pagaille dans le monde entier autant que chez elle au cours de 12 années de paranoïa cauchemardesque, elle sera sans doute capable de s’en sortir mieux que nous autres…
« Nous allons utiliser le soleil et le vent », cette phrase n’est pas à prendre au pied de la lettre, toutes les entreprises ne vont pas ce brancher aux énergies renouvelables du jour au lendemain, ni toutes. Obama fait un discours, ce n’est pas un programme détaillé. Mais c’ette formule est heureuse, elle marque un tournant dans la politique énergétique étatsunienne.
Cela me fait penser aussi à autre chose. Le soleil et le vent : ce sont des éléments de la cosmologie des indiens d’Amérique, ceux qui étaient présents sur le sol de ce pays avant que les Etats Unis d’Amérique ne fussent fondés. C’est sans doute un clin d’oeil involontaire, ou alors l’inconscient qui parle. Toujours est-il que s’il y a toujours un grand oublié dans l’histoire, ce sont bien ces indiens d’Amérique. L’élection d’un président « noir », ou métis, comme on voudra, est évidemment un évènement historique et qui marque une nouvelle ère dans l’histoire des Etats-Unis, une réconciliation avec un passé douloureux. Ne boudons pas notre plaisir en effet. Obama est un évènement imprévu, de ceux qui redonnent espoir.
Mais la réconciliation avec le passé ne sera complète que le jour où la civilisation améridienne sera reconnue à sa juste place, et non plus niée comme aujourd’hui, car complètement passée sous silence. La relégation des indiens d’Amérique au secteur folkorique ou, à la rigueur dans les meilleurs westerns de John Ford où ils avaient parfois le beau rôle, est véritablement le point aveugle de l’histoire de ce pays, de sa culture. Or, s’il existait une société, qui faisait la part belle au respect de la nature, qui vivait en symbiose avec elle, c’était bien celle des améridiens. Il ne s’agit évidemment pas pour moi en le disant d’idéaliser cette société disparue, ou presque. Mais le jour où ces valeurs, sans qu’il faille assister à un « revival » de la culture indienne, retrouveront une signification pour les états-uniens, une visibilité dans les discours poliiques, bref dans la culture américaine, ce jour là les Etats-Unis, et sans doute le monde, auront alors réellement quitté notre civilisation matérielle de croissance fondée sur la capitalisme. Un tournant, un nouveau paradigme se sera mis en place.
Paul, a très bien résumé la situation, Obama est le mieux que l’on pouvait espérer pour assurer une transition. Espérons que celle-ci s’accomplisse. Quant au coût de l’investiture cette question est tout à fait dérisoire. Cet argent n’est pas perdu, c’est un pays qui se retrouve avec lui-même, et part d’un nouveau pas vers de nouveux lendemains. Cela n’a pas de prix.
Bonjour ou bonsoir à tous,
Quel ironie, c’est un président métisse qui est chargé de nettoyer les écuries d’Augias laissées par un siécle de capitalisme occidental bien-pensant, esclavagiste et colonisateur! Mais je ne boude pas mon plaisir, je pense qu’il permettra (Obama) de re-orienter la notion de croissance avec plus de bon sens. Il doit connaître les « vrais » chiffres macro économique maintenant, et je pense que l’idée du soleil et du vent n’est pas du vent justement.
Le sous titre de sa prestation d’aujourd’hui est: « Et puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs. »
Ps: Pour la France, grève générale le 29 janvier; L’idée: Défiler une chaussure à la main! Nous serons ainsi les premiers à essayer de résoudre pacifiquement un grand conflit social à coups de tatanes… avec notre meilleur souvenir au président sortant et à ses imitateurs.
Bonsoir tout le monde…
Au delà du beau discours, je crains que la réalité ne nous (lui) saute rapidement à la figure comme James Hansen (climatologue, Goddard Institut, NASA), l’a laissé entendre dans la lettre qu’il expédia il y a une petite quinzaine de cela aux époux Obama.
Je crains, comme lui et d’autres que l’aspect financier de la crise actuelle ne soit que malheureusement très superficiel…
La crise profonde de notre société est avant tout énergétique ou plus exactement une crise de ressources naturelles fossiles et minières. Ce n’est pas la fin, mais s’en est le début. En d’autres termes nous ne pourrons plus jamais extraire PLUS que ce que nous consommons aujourd’hui, ce qui obère définitivement toute idée, aussi séduisante et « durable » soit-elle de relance et de croissance.
Or notre système fonctionne sur le principe de croissance infinie. Plus de croissance, plus de système. D’ailleurs, il ne s’agit pas particulièrement du système capitaliste vs un système communiste, mais d’un système de « production – consommation – gaspillage » (avec ses deux variantes idéologiques historiques) qui ne peut plus fonctionner, à l’opposé de ce que Pierre Yves D. nous remémore plus haut concernant les « natives » amers-indiens. Accessoirement, à la marge bien sûr (sic) les conséquences environnementales ne manqueront pas de se rappeler à notre (son) bon souvenir !
Obama veut doubler la part des énergies renouvelables pendant son mandat ? Excellent ! 1% multiplié par 2 feront au moins… 2% ! Quant aux 98% restant…
Les défis qui nous (l’)attendent sont effectivement « real, serious and many », mais surtout bien au delà de ce que nous pouvons imaginer. Il semble l’avoir compris et prépare ses électeurs et auditeurs, si ce n’est au pire, du moins aux déconvenues.
Mais jusque là tout va bien.
Le discours ne m’intéressait guère à la base. Ma moitié voulait absolument le voir, elle qui fuit en général la politique. J’ai regardé, l’électroencéphalogramme plat. Je ne comprend pas en quoi d’aucuns y voient un moment historique. Enfin bon, si, certes, il n’est pas blanc. Tant mieux. Mais à part ça ? Tout est flou dans son discours et ses positions. Il est charismatique, il est intelligent, et on peut espérer qu’il fera un bon boulot. i.e. à peu près comme tous les présidents US à mes yeux (sauf… devinez qui). Il annonce de l’écologie, c’est bien, ce n’est pas un demeuré. Bien évidement ça va être trop peu et trop tard mais à la limite je lui concède que sur ce sujet il est vraisemblablement déjà trop tard, quoi qu’il fasse. Il annonce qu’il va quitter la ligne bourinissime de W sur la politique internationale ? Encore heureux, et de toutes façons comme le dit Paul il n’a pas vraiment le choix. Pour le reste c’est comme d’hab : on est grand, on regarde les étoiles, et « on y arrriwera » (« enfin… peut-être », ajoutaient les guignols). Et n’oubliez pas, esprit de sacrifice, travail, toussa, ah ça vaut mieux entendre ça qu’d’être sourd ma’me Michu. En attendant:
A-t-il parlé de changer les habitudes, de consommer moins, alors que tous les experts s’accordent à dire que c’est le levier le plus indispensables à la lutte contre le réchauffement climatique ? Non.
A-t-il parlé de réduire drastiquement les dépenses militaires ? Non. Réfléchissez, un pays en faillite, surarmé, utilisant ses derniers deniers pour acheter d’autres armes. Croyez vous qu’il va tirer ? Moi oui.
A-t-il parlé de réformer sinon l’économie du moins la finance ? Non. Il a juste dit que la finance était merveilleuse, mais qu’il fallait faire gaffe à ne pas perdre le controle, colportant deux mythes en un: la possibilité de controler la finance et sa nature foncièrement utile.
A-t-il parlé de faire l’inventaire des années Bush, de débloquer tout ce qui a été enterré sur le 11 septembre, sur les WDM, sur Guantanamo. Oh que non. Au lieu de ça il a dit il y a quelques jours : « je suis contre l’immunité, mais il faut aller de l’avant ». Bush et Cheney ont peut être pris leur ranchs en Urugay pour rien, finalement. Brave petit Obama.
La seule satisfaction, la maigre, c’est de ne pas l’avoir vu invectiver l’Iran, la Russie ou le Venezuela et de laisser plutôt planer une main tendue. Mais soyons clair, s’il avait fauconiser dès ce discours, il y aurait vraiment eu de quoi pleurer. En attendant, je lance cette affirmation: le vrai moment historique, le grand, le décisif, c’était il y a huit ans, quand la démocratie était tellement aux abonnés absents qu’un équilibre de juges républicains, invalidant le résultat des urnes, a officialisé la mauvaise pente qui nous mène où nous en sommes aujourd’hui. Non que W soit à la source de tous les maux actuels, mais comme un sale gosse ayant trempées ses mains dans le pot de miel, ses traces sont partout.
@Zabovin68 … pas par coeur! Les politiques utilisent toujours 2 prompteurs ultra discrets qu’on remarque a peine lorsque la camera est bien placee.
exemple: http://www.realclearpolitics.com/politics_nation/2007/12/obama_previews_new_shots_in_to.html
Il a conquis les foules, il a marché sur l’eau jusqu’à la Maison-Blanche. Il lui reste à multiplier les petits-pains. Ce sera plus délicat…
@ Grégory : Bonne analyse !
Quand on ne parvient pas à répondre à une question on en pose d’autres.
La question essentielle de nos civilisations , l’Amérique d’Obama y compris , c’est comment allons nous pouvoir conserver nos jobs sans finir de scier la branche où nous sommes assis ?
Cela nous imposerait de revenir aux valeurs des Indiens . C’est malheureusement impossible pour un Cow Boy …Alors on parle d’autre chose , on crée d’autres problèmes.
Obama aurait du dire : « We have a big big problem ! notre système va à sa destruction…. MAIS… notre système nous fait vivre !!…Moi Président de ce grand pays j’ai la mission de vous permettre de continuer à vivre , travailler , avoir un revenu décent dans la paix sociale …Mais j’attends de vous un sursaut en profondeur pour inventer un autre art de vivre parce que nos sociétés fondées sur la croissance matérielle sont dans un avenir proche condamnées ; réunissez vous ensemble et travaillez à construire une autre société qui relaiera celle ci ; je vous y aiderai parce que c’est le plus grand défi qu’est jamais connu l’humanité. »
@ Grégory
d’accord avec Alexis. C’est bien vu. Le système vise d’abord à se reproduire. C’est parce que tout bouge que rien de bouge. Comprenez si vous le voulez, il y a aura mille décisions mais le consensus sera préservé. Les historiens modernistes le savent et ont théorisé cette idée (cf: http://www.archivesaudiovisuelles.fr/FR/_video.asp?id=422&ress=1409&video=108967&format=68#4236) et on peut élargir cette idée à notre époque. Tout bougera mais rien ne bougera. Si, il y a bien une idée suggérée dans cette vidéo, mais nous n’en parlerons pas. Personne n’en veut. Cela peut évidemmentse comprendre. Chacun se contentera du « conflit intérieur du consensus » car personne ne veut vraiment de changement.
Après réflexion, je me dis que finalement c’est un discours pas si mal.
Qu’aurait-il vraiment pu dire avec la place de président que Obama occupe désormais ?
La radicalité des solutions devant l’urgence climatique et énergétique, ne pouvait de toute façon pas être exprimée dans le cadre d’un discours d’intronisation d’un président américain.
Quoique avec l’équipe qu’il s’est choisi je me demande, s’il y aura réellement des solutions radicales.
La question que je me pose – et un sociologue qui connait bien la société américaine devrait avoir la réponse, suivez mon regard- :
Quelle est la marge de manœuvre d’un président américain pour agir aujourd’hui ?
D’accord avec Alexis, c’est une très bonne analyse de Grégory.
Le changement se résumera sans doute à peu de chose. On va retirer calmement en ordre rangé mais doucement les GI de l’Irak, pour redéployer ensuite des troupes en Afghanistan. Quant aux dépenses militaires on va voir si les contrats pharaonique qui devraient être lancé par le pentagone seront annulés repoussés ou fortement revus à la baisse ce qui serait le mieux.
Ce n’est peut-être pas très populaire de dire la vérité au peuple mais, s’il ne le dit pas les premiers jours, s’il n’annonce pas les très mauvaises nouvelles dès le départ lorsqu’il jouit d’une certaine immunité de popularité, alors c’est bien mal parti, ce n’est pas plus tard qu’il pourra se le permettre.
C’est presque un temps de guerre (guerre contre l’économie en tout cas), rassurer les gens c’est bien, leur dire que tout va bien aller, qu’il faudra un peu de temps, grâce aux mesures économique qu’on va prendre ca va marcher c’est bien mais bon. Il n’a sans doute pas non plus la carrure d’un Gorbatchev pour changer un système en phase terminale, il n’aura sans doute pas la volonté de dire aux citoyens américains que le modèle américains est au bout de sa course, qu’il est impossible que les américains continuent à vivre au dessus de leur moyen, de consommer plus qu’ils ne produisent, de dépenser plus qu’il ne gagnent en s’endettant, qu’on ne résoudra pas de manière définitive les problèmes actuels en inondant l’économie de trillions de dollars fraichement imprimés (en pré »parant au contraire les germes d’une crise encore plus grande et définitive).
L’énergie, toujours l’énergie! Une source intéressante qui suscite de très gros projets: les énergies renouvelables de la mer:
http://energiesdelamer.blogspot.com/
Bonjour à tous,
Vous me semblez bien naïf, effectivement Barack Obama est intelligent, son discours est plein de belles phrases à double sens pour qui veut bien entendre. Pensez-vous vraiment que cet homme est différent de son predecesseur ? Il n’a pas été élu par le peuple américain mais bien par les élites prospères et responsables de la crise actuelle voici un lien http://fundrace.huffingtonpost.com/
Croyez-vous que ces personnalités affiliées à de grandes entreprises, banques … fassent ces dons gracieusement ? Croyez-vous que les personnes qui font partie de son administration dont notamment Robert Gates (Secrétaire à la défense) nommé sous Bush et qui garde son poste, soient là pour apporter un changement pour les américains et pour les autres peuples ?
Peut-être, mais certainement pas dans la direction que vous pensez. Son but principal est de mettre en place les instances internationales qui permettront de réguler l’économie, pour cela il va certainement utiliser le FMI, OMC … Toutes ces « gentilles » organisations qui sont là pour notre bien :). En effet, le discours unique qui domine est la mise en place d’une nouvelle gouvernance mondiale, d’un nouvel ordre mondial dirigé par des hommes non élus, non légitimes par conséquent et agissant d’en leur propre intéret et dans ce de leurs mentors.
Relisez le discours d’Obama, mais appliquer lui un filtre critique, et pas seulement le 1er degré.
Renseignez-vous internet est rempli de d’informations pertinentes avec des sources, que l’on peut recouper et qui ne sont pas celle-que vous trouvez dans les journaux ?
Je lis ce blog régulièrement et je ne suis pas économiste, la seule chose que je sais est l’économie n’est pas une science et que c’est une pure création humaine (dont le but est de fluidifier les échanges et d’apporter un mieux êtres aux hommes). Ce système a été dévoyé depuis des décennies par quelques uns afin de profiter aux dépends des autres des richesses qu’il peut procurer (Disparité de plus en plus grandes entre les riches et les classes moyennes ne parlons même pas des pauvres). L’argent est le dieu de ces élites et nous sommes le bétail exploité afin de créer ces richesses.
Allez dans 100 jours, voir beaucoup moins les gens comprendrons, mais il est déjà tard, peut-être pas trop tard à vous de voir
J’attends les actes après le discours….
Pour le prochain président des USA , dans 8 ans, j’aimerai bien un Indien, Sioux, ou Navajo, Cheyenne etc….
Attention à la chute ! On attends d’Obama de sauver le monde mais ce n’est qu’un homme qui fait de la politique et … c’est tout ! Franchement ça fait peur de voir autant d’attente ! la chute risque d’être douloureuse !
Avec la planche à billets, il paraît que tout va se résoudre comme par magie : seuls les chinois et les saoudiens vont faire un peu la tête car leurs obligations ne vaudront plus grand chose…Comment croire à ces prévisions pourtant énoncées par un des conseillers de M. Sarkozy ?
Chomsky : sans illusion sur Obama
http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=21612
« les générations passées ont fait plié le fachisme et le communisme (…) Nous sommes les gardiens de cet héritage. » a-t-Il dit. Obama est donc capitaliste et l’exprime du point de vue de « We the people (of America) », ce qui est un préalable obligatoire pour tout chef d’Etat.
De même que les capitalistes ne voient que des consommateurs chez les ouvriers des autres capitalistes et seulement des ouvriers chez les siens propres ; Obama ne voit que des consommateurs chez les peuples des autres Etats et seulement des ouvriers devant « se retrousser les manches » dans le peuple étatsunien.
Le fachisme plié, les Etats-Unis s’ouvrirent des marchés dans les pays libérés. Le communisme plié, ils crurent s’ouvrir ceux du reste du monde. C’était la doctrine du Nouvel Ordre du monde de 1990. Mais le fantasme de la puissance libre ne parvint pas à créer les démocraties consommatrices dont la crise de surproduction consubstantielle au mode de production capitaliste a besoin, fût-ce à coup de bombes en Irak ou en Afghanistan.
C’est au moment où Il croit prendre le pouvoir que le pouvoir le prend, la fonction crée l’organe. Selon Machiavel la peur et l’espoir sont deux manières de se maintenir au pouvoir.
PS. Quant à la question noire, Obama n’a pipé mot de la proportion d’afro-américains emprisonnés aux Etats-Unis.