D’excellents ouvrages sur la crise !

Chers amis, plusieurs d’entre vous – dont certains sont parmi les intervenants les plus dynamiques et les plus réguliers sur ce blog – se posent des questions de base sur la crise que nous traversons. Je les vois se gratter le crâne, j’observe leur perplexité, et c’est très difficilement que je me retiens de m’écrier : « Les ouvrages qui répondent à vos questions sont en vente dans les meilleures libraires et leurs titres sont les suivants :

* « Vers la crise du capitalisme américain ? » (La Découverte 2007)

* « L’implosion. La finance contre l’économie : ce que révèle et annonce la « crise des subprimes » » (Fayard 2008)

* « La crise. Des subprimes au séisme financier planétaire » (Fayard 2008)

et leur auteur n’est autre que votre hôte sur ce blog ! ».

Partager :

17 réponses à “D’excellents ouvrages sur la crise !”

  1. […] réponses à ce bulletin avec le fil RSS 2.0. Vous pouvez répondre, ou faire un rétro-lien depuis votre […]

  2. Avatar de Pierre Lang

    @Paul

    Il y a un mois, je me précipite chez Tropismes (une grande librairie de Bruxelles située dans les magnifiques galeries historiques du centre, près de la Grand Place, que tout le monde ne connaît peut-être pas). Je me précipite alors sur l’Implosion et La Crise qui trônent en bonne place au milieu d’autres livres économiques, bien visibles avec leurs couvertures rouges et oranges.

    Je m’emprare des deux, sans les paginer. Un homme passe et demande : « vous connaissez ou vous prenez au hasard ? ». « Je connais, il faut suivre le blog de Jorion sur le net ». Il a pris les deux livres aussi sec, sans se poser plus de questions. D’un Pierre quatre coups ! 😉

    Il faut encore que j’achète le premier de la liste car il n’était pas exposé…

    Bonne journée

  3. Avatar de grenaut
    grenaut

    Bonjour,

    le titre de ce billet est au choix.. vaniteux ou à prendre au second degré?!
    Je parcours ce blog depuis quelques mois déjà et j’ai lu le dernier livre paru.
    Mais je m’étonne de ce genre de billet d’auto-promotion/satisfaction qui me fait fuir à grandes enjambés..

  4. Avatar de madar michael

    @grenaut
    On peut comprendre Paul, qui anime ce blog depuis 2 ans et y passe bcp de temps à défendre des points de vue qu’il à déja largement détaillés dans ses ouvrages.
    Je ne crois pas me tromper en disant que cette forme d’auto promotion se justifie alors complètement.
    De plus j’imagine qu’il n’est pas simple de vivre d’une plume trempée dans la critique économique sans concession.
    Ah ta lit
    musicalement
    mikl
    ps: revenez donc à petit pas…

  5. Avatar de A.
    A.

    Une question à Paul :

    Comment, d’anthropologue et sociologue, s’est-il intéressé au système financier américain au point d’en avoir une connaissance si pointue ?

  6. Avatar de Jacques
    Jacques

    Mes exemplaires de « La crise  » et de « L’implosion » de Paul Jorion sont couverts de notes résumées et de surlignages pour les explications importantes à mes yeux et mon glossaire personnel . Un peu comme si j’allais subir une interrogation sur la lecon . Je m’y reporte souvent.Il est vrai qu’en lisant certains commentaires , j’ai envie de dire « Allez voir telle page du livre  » ou « Relisez tel débat sur le blog ».Je trouve injuste de parler de « vanité », cher Grenaut.La relecture permet de partir sur des bases solides qu’il n’est pas besoin de remettre en cause toutes les cinq minutes.Qu’ai-je retenu de ce que j’ai lu ? Telle est la question.

  7. Avatar de Paul Jorion

    @ A

    Comment, d’anthropologue et sociologue, s’est-il intéressé au système financier américain au point d’en avoir une connaissance si pointue ?

    En quelques mots. En 1990, sans travail (un court contrat de 6 mois au CNRS comme technicien s’achevait, ainsi qu’une bourse en intelligence artificielle renouvelable mais passant sous contrôle militaire britannique), j’ai accepté une offre de travailler à la Banque de l’Union Européenne (groupe CIC) comme ingénieur financier. J’ai continué de travailler dans ce secteur jusqu’en 2007, successivement à Houston au Texas, à Paris une deuxième fois (CGER devenue Fortis), à Londres (FL, AMS), Amsterdam (ABN-Amro, Mees-Pierson), Los Angeles (IndyMac), San Francisco (Wells Fargo), puis de nouveau Los Angeles (Countrywide).

    J’ai d’abord été trader sur les marchés à terme, ensuite spécialiste de la titrisation de prêts immobiliers, puis spécialiste du « pricing » dans le secteur du crédit à la consommation. J’ai ainsi mis au point pour Wells Fargo à San Francisco, des prêts au logement « réversibles » entre ligne de crédit et prêt hypothécaire avec amortissement. Enfin, de 2003 à 2007, j’ai travaillé essentiellement dans la validation des modèles financiers (pricing, risque de crédit et de marché [fluctuations des taux d’intérêt], structuration de titres – Residential Mortgage–Backed Securities).

  8. Avatar de Zabovin68
    Zabovin68

    @Paul

    Vous faites donc parti de ces traders et/ou spécialistes des finances qui ont mystérieusement jeté l’éponge fin 2007 et au regards de vos activités vous aviez une vision assez précise de certains montages à plusieurs étages qui ont vérolé l’économie réelle.

    En voyant le désastre s’annoncer et avant de risquer de sauter vous avez probablement préféré vous mettre au vert et écrire pour nous aider à comprendre et vous avez bien fait! 😉

    Cependant, ce parcours ne rejoins pas trop ce que vous disiez sur la différence entre Loic Abadie et vous dans l’une de vos récentes vidéos. Ou bien ai-je mal interprété?

  9. Avatar de Nadine
    Nadine

    @Paul Jorion

    Question à l’expert :

    Comment expliquez-vous simplement si possible que la bulle du crédit de plusieurs milliers de milliards puisse générer des actifs fictifs et produits dérivés d’une valeur de plusieurs millions de milliards ?
    Je n’arrive pas à saisir le mécanisme de base ? Comment on passe de plusieurs milliers à plusieurs millions ?
    Merci.

  10. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Zabovin

    D’après ses écrits et dires, nous savons que Paul a travaillé dans le milieu financier avec un regard d’anthropologue, et que même s’il est devenu un expert en la matière, y compris en titrisation, crédit à la consommation (qu’il exclurait d’ailleurs d’une constitution pour l’économie), il avait déjà dans l’idée d’utiliser un jour ces connaissances, en les rapportant à un cadre d’analyse plus global devant lui permettre de critiquer le cas échéant l’existence des produits dont il a pu avoir une connaissance intime et pour lesquels il a mis lui-même la main à la pâte. Ce métier constitua un poste d’observation privilégié pour analyser le système global, son fonctionnement, ses valeurs. Nous savons aussi que Paul s’est intéressé à la question de la formation des prix, bref tout cela a une cohérence.

    Jusqu’à quel point Paul s’est-il indentifié avec son travail d’ingénieur financier au service d’un système qu’il dénonce maintenant avec force et conviction, c’est à lui de le dire évidemment. Question subsidiaire : le regard critique est-il venu lorsqu’il travaillait dans le secteur, ou bien s’est-il affiné, renforcé lorsqu’il a quitté le métier ? Les circonstances propres au développement de la finance mondiale ces 15 dernières années ont-elles joué un rôle dans ce qui serait une évolution de sa pensée ?

    Quoiqu’il en soit il serait très intéressant, d’un point de vue sociologique, et tout simplement humain, que Paul écrive un jour son autobiographie dans laquelle il nous raconterait comment il a vécu dans sa chair et son esprit cette expérience professionnelle peu banale pour un homme qui avait d’abord enseigné l’anthropologie et était allé pêcher en Bretagne pour les besoins d’une thèse. IL nous dirait alors peut-être juqu’à quel point il pouvait conserver une distance avec la matière qu’il travaillait. En attendant j’imagine bien qu’il a d’autres chats à fouetter, et je le comprends, la tâche qu’il occupe en ce moment est immense.

    Pouvait-il constamment avoir ce « regard lointain » de l’anthropologue ou du sociologue, ou même simplement de chercheur intéressé par la question des prix pour faire avancer la connaissance de l’économie, y compris de l’économie politique ? Ou bien l’étude de cet objet particulier qu’est la finance requérait-il une immersion totale dans le milieu, au point d’adhérer à certaines valeurs propres à ce milieu professionnel et ainsi d’oublier certaines de ses convictions antérieures ?

    Paul s’est-il donné pour projet de faire corps avec le métier pour en avoir la meilleure connaissance possible, au risque d’agir contre son éthique individuelle, au nom de la science ?

    Un début de réponse peut être donné me semble-t-il si chacun réfléchit à sa propre expérience professionnelle.
    Sommes-nous toujours d’accord avec les buts et les implications de nos activités professionnelles ?
    Ne sommes-nous pas, peu ou prou, sans cesse en train d’établir des compromis, mettant alors dans la balance d’une part notre désir de gagner notre vie, et d’autre part celui de réaliser nos idéaux politiques, éthiques ? Evidemment le cas de Paul Jorion est un peu différent, car, comme je l’ai dit plus haut, Paul a de toute évidence pour motivation existentielle, entre autres, la connaissance, la vérité.

    Cela étant, il n’est pas très difficile d’imaginer qu’il n’a sans doute pas dû être toujours facile pour lui de négocier les limites au delà desquelles il se sentait franchir une ligne rouge éthique. Certaines remarques dans ses livres, l’indiquent.

    Mais cela, c’était avant, ce qui importe, maintenant, c’est l’usage que Paul Jorion fait de ces connaissances.
    Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a une vision très critique de la finance telle qu’elle s’est mise au service du néo-libéralisme. Or le regard critique c’est toujours le premier pas vers le changement, individuel ou collectif.

    Reste encore une question d’ordre épistémologique : faut-il avoir fait fait partie du coeur du système à ce point pour le comprendre, ou un un regard extérieur acéré, expert, de professeur expert en matière financière par exemple, suffit-il ?

    En usant d’une analogie, j’aurais pour ma part tendance à penser que, certes il ne faut pas avoir fait la guerre pour condamner celle-ci, mais que ceux qui l’ont faite sont sans doute très bien armés pour trouver les bons arguements contre, et dans le meilleur des cas faire en sorte de l’éviter.

    Bref, Paul était au coeur du dispositif, il en connaît donc les limites et les failles, ce d’autant plus qu’il l’analysait avec des lunettes qui ne sont pas uniquement celles de la finance.
    Paul eût-il était dans le système jusqu’au cou, jusqu’en 2007, le travail qu’il fait aujourd’hui me semble largement à même de justifier a postériori son parcours professionnel. Il nous rend au centuple tout son acquis intellectuel, en nous le partageant, à peu de frais, et sous forme de dialogue !

  11. Avatar de Paul Jorion

    @ Zabovin68 et Pierre-Yves D.

    La réponse à ces questions est en réalité beaucoup plus simple qu’il ne pourrait y paraître et ceci pour deux raisons, la première étant moi et la seconde, le milieu financier.

    Je commence par la seconde. Le milieu financier essaie de faire de l’argent. Si vous l’aidez à le faire, il ne vous posera pas de questions. Ceci dit, il existe au sein de la finance deux camps : celui des dirigeants et celui des employés. Mes patrons m’ont toujours fait confiance en tant qu’employé (efficace, consciencieux, méthodique, ne jugeant jamais qu’un problème est insoluble [qualité très appréciée], etc.), jamais en tant que dirigeant éventuel (me trouvant un jour accidentellement dans cette situation, l’erreur fut promptement rectifiée). Pourquoi jamais en tant que dirigeant éventuel ? Parce que je n’ai jamais caché que je ne m’identifiais pas au système de valeurs qui sous-tend la finance, qualité qu’il faut présenter pour accéder à la direction. J’ai eu l’occasion d’expliquer à de nombreux collègues qui se demandaient comme vous comment on peut être ingénieur financier et anthropologue qu’étudiant, j’avais un livre affirmant qu’un anthropologue ne serait jamais ni chirurgien ni banquier, et que c’était du coup très tentant. Tous ont trouvé cela amusant.

    Ce qui conduit au deuxième membre de l’équation : ma personne. Le fait de ne pas m’identifier aux valeurs du système n’est pas propre à la finance : c’est chez moi une constante. D’une manière générale, je ne m’identifie pas aux systèmes de valeurs – quels qu’ils soient. Je suis un curieux : j’aime la race humaine (pour le bluegrass et pas pour la haine) et je consacre mon temps et mon énergie à résoudre ses casse-têtes (pour étendre l’influence du bluegrass et réduire celle de la haine) et je suis anthropologue et sociologue au sens des « Observateurs de l’Homme », la première société d’anthropologie française. Et en ce sens, où que je me trouve et quoi que je fasse, je suis toujours à mes yeux « sur le terrain » : aussi bien dans une réunion d’anthropologues que dans une de financiers.

  12. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Paul

    merci pour cette réponse limpide.
    Du reste j’avais déjà lu — je ne sais plus où — l’anecdote que vous rapportez et qui concerne le fameux livre où il était écrit que les anthropologues ne peuvent devenir ni financiers, ni chirurgiens. J’aurais dû m’en souvenir : elle résume tout. 🙂
    Il ne vous reste plus qu’à devenir chirurgien !

  13. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ A.

    J’avais initialement fait une réponse, mais j’aurais coupé la parole à Paul.

    La réponse était déjà ds ta question. L’impact de la sphère financière, sa forme de pouvoir, sur les populations humaines sont tellement gigantesques qu’il est impossible qu’un anthropologue-sociologue sérieux puisse en ignorer les mécanismes.
    Ce que Paul semble découvrir par contre est qu’il nous faut refaire les sciences humaines de A à Z! à commencer par le rôle du concept de valeur dont on voit bien, ds la réponse qu’il te fait, l’articulation avec son sens moral: la distance ou la distanciation, en tout cas la non identification, la non aliénation, donc la vraie liberté … alors que les dirigeants de banques – mais pas seulement car celà vaut (valeur encore…) pour les pdg comptables devant leurs actionnaires – restent prisonniers du tjs plus de profits pour leur boîte et/ou leurs clients. On peut même penser que ces salariés sont finalement royalement payés pour faire taire leur conscience ou leurs états d’âme; comme les généraux finalement, dont la première qualité n’est pas celle du commandement des troupes mais, l’obéissance au chef… ( / « pseudo loi » du toujours plus ds les affaires….. là où les animaux s’arrêtent spontanément quand ils n’ont plus faim…. ce qui montre bien une forme de perversion et/ ou de dérèglement de l’autocontrôle inconscient des stars du business, proposés en modèles identificatoires aux gueux ds un parfait mécanisme de répétition)

  14. Avatar de ghostdog
    ghostdog

     » Les droits de l’homme ne nous feront pas bénir le capitalisme. Et il faut beaucoup d’innoncence, ou de rouerie, à une philosophie de la communication qui prétend restaurer la société des amis ou même des sages en formant une opinion universelle comme « consensus » capable de moraliser les nations, les Etats et le marché. Les droits de l’homme ne disent rien sur les modes d’existence immanents de l’homme pourvu de droits. Et la honte d’être un homme, nous ne l’éprouvons pas seulement dans les situations extrêmes décrite par Primo Levi, mais dans des conditions insignifiantes, devant la bassesse et la vulgarité d’existance qui hante les démocraties, devant la propagation des ces modes d’existence et de pensée-pour-le-marché, devant les valeurs, les idéaux et les opinions de notre époque. L’ignominie des possibilités de vie qui nous sont offertes apparaît du dedans. Nous ne nous sentons pas de notre époque, au contraire nous ne cessons des passer avec elle des compromis honteux. Ce sentiment de honte est un des plus puissants motifs de la philosophie. Nous ne sommes pas responsables des victimes, mais devant les victimes. Et il n’y a pas d’autre moyen que de faire l’animal (grogner, fouir, ricaner, se convulser) pour échapper à l’ignoble : la pensée même est parfois plus proche d’un animal qui meurt que d’un homme vivant, même démocrate. »

    G. Deleuze, F. Guattari,

    Qu’est-ce que la philosophie ?

  15. Avatar de Zabovin68
    Zabovin68

    @ Pierre-Yves & @ Paul

    Merci pour vos réponses, en fait rassurez vous je n’ai pas la moindre interrogation sur ce qui fait la force du profil de M.Jorion et comme dit je me réjouis que cela serve à tous ici et ailleurs.

  16. Avatar de Nom d'un chien

    J’ai lu le dernier, et il est tres bien, je pense que l’auteur a bien compris le systeme financier.

  17. Avatar de cazier
    cazier

    Bonjour
    Votre blog m’informe sur la crise et sur les mécanismes de la finance, il est pour moi une référence. C’est pourquoi que j’ai commandé à la librairie les 3 livres dont vous faites la référence et dont vous êtes l’auteur; Malheureusement Vers la crise du capitalisme américain ? » (La Découverte 2007) est épuisé…
    Cordialement
    Alain

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. Hilarant et tragique. Bref un excellent drame. Et Claude dit Pour accélérer la préparation aux changements liés à l’IA :…

  2. Ce que j’en comprends c’est que son (votre) enfance est primordiale. Les magouilles ultérieures c’est son (votre) instinct de conservation.

  3. La nécessité de « contrôler » l’IA comme les autres médias au nom du « vivre ensemble » reflète une vision paternaliste où l’information…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta