Pierre Lang m’a fait parvenir un nouveau texte, un codicille à son plaidoyer pour une approche belge de la question Fortis. Il s’agit cette fois d’une méthodologie en « boîte noire » permettant de contenir et de résoudre certains aspects de la crise financière en isolant les problèmes et en concentrant son attention sur les entrées et sorties. Certains d’entre vous penseront qu’il s’agit d’une « solution d’ingénieur » typique. C’est tout à fait ça mais, comme vous le savez déjà, sur le blog de Paul Jorion, les commentateurs ingénieurs règnent en maître ! (Une chose est sûre en tout cas : ce sont eux qui sauveront le monde).
Les schémas sont un peu comprimés, n’hésitez pas à les cliquer pour en voir une version plus lisible.
Crise : Gestion des toxiques et relance. Une méthodologie ?
Les ingénieurs financiers ont perdu le contrôle des modèles hybrides qu’ils ont conçus par insémination artificielle. Le 31 décembre 2008, par exemple, Reuters a titré une dépêche « Les Etats-Unis étaient mal équipés face à la crise, juge Henry Paulson ». Les grands argentiers du monde commencent à reconnaître leurs limites. Sur la table de son salon, Paul Jorion (que je remercie au passage de me donner la parole) anthropologue et sociologue réinvente en plus correcte la loi de l’offre et la demande. Un des piliers sur lesquels la chose économique est construite est mis en doute. Pas moins ! Habitant à l’autre bout d’Internet, je suis un ingénieur civil en construction dénué de toute formation et de tout « know how » en matière d’économie et de finance. Je m’imagine être parachuté par la pensée à un poste clé dans un bureau d’étude d’ingénierie financière (quel horrible terme !). Voici une méthode parmi d’autres que je pourrais utiliser dans un premier temps pour étudier la crise et une méthodologie éventuelle pour y remédier.
Il n’y a pas de rapport fondamental entre les causes d’un problème et sa solution
Quand un pont se fissure, il n’y a pas de rapport entre l’origine des fissures et les étançons qu’on installe pour le consolider. Quand un enfant se casse la jambe, le médecin ne soucie pas de savoir de quelle hauteur il est tombé pour déterminer la façon dont il va le soigner.
30 décembre 2008. Cela fait un mois que je lis le Web et des livres à propos de la Crise. J’ignore si ma main saisit les sujets d’informations de façon aléatoire ou si une autre main invisible crée une sorte de filtrage de l’information, tel que seule une sélection orientée arrive à mon cerveau (il n’y a pire sourd que celui qui ne veut entendre). Comme la réalité doit forcément se situer entre ces deux extrêmes, j’en conclus à propos de la plupart des spécialistes et des amateurs :
Entre ces deux nouveaux extrêmes (celui qui explique la « catastrophe » et celui qui déclare « plus jamais cela »), il faut revenir les pieds sur terre, « Ici et Maintenant », comme si nous avions hérité d’un problème à résoudre, sans savoir le pourquoi de ce qui c’est passé avant aujourd’hui. Il y a souvent une répétition de scénarios similaires à travers l’histoire, puisque le sage dit qu’elle se répète. Cette répétition n’implique pas qu’il y ait une relation programmée entre le passé et l’avenir dans le déroulement du scénario en cours. Nous pouvons le modifier en temps réel. Dans un premier temps, l’important, si nous voulons « agir efficacement au lieu de subir longtemps », est de « réparer les erreurs » et « faire tourner le monde dans son environnement actuel ». Si, dans un second temps, nous voulons éviter que l’histoire se répète encore et encore, il faut également le transformer en quelque chose de plus « propre » au sens large du terme, pour le bien-être des générations futures. On oublie trop souvent que « réparer » et « ne pas répéter » sont deux choses indépendantes l’une de l’autre.
Dans la catégorie solutions, j’ai identifié ceci :
J’en conclus que :
C’est dans ce contexte qu’un matin, il y a quelques jours, je me suis mis à mon clavier et j’ai raisonné « tout haut » en me laissant guider par mon imagination. Les trois quarts de ce qui suit sont sortis du clavier sans a priori. La suite a été plus téléguidée par l’opinion que je me suis faite en cours de route. Ensuite, j’ai revu mon ébauche en texte que j’espère compréhensible.
Apprenti sorcier
J’ai conscience, après avoir relu le présent texte, que j’ai joué à l’apprenti sorcier, puisque je suis un néophyte en la matière. Cela ne me cause pas d’état d’âme particulier à part une certaine tristesse. En effet, je constate que la plupart des acteurs concernés par la gestion du monde, jusqu’au plus haut niveau, ont prouvé aux dépens du monde entier, qu’ils ont joué aux apprentis sorciers avant moi, non pas dans un texte mais en prenant le monde économique et financier pour un grand jeu de Monopoly. Pourtant, ils étaient sensés posséder le savoir…
Je n’ai bien évidemment pas la prétention de proposer une solution à la crise, seul dans mon salon ! Paul Jorion semble considérer, considère effectivement ou utilise (il faut lui demander) son blog comme une sorte de « cerveau collectif ». Je le conçois comme un « cerveau distribué » comme le sont certains programmes qui s’exécutent dans la mémoire de plusieurs ordinateurs indépendants, se communiquant l’un l’autre les résultats de leurs calculs spécialisés respectifs.
Voilà. Je jette à la mer la bouteille contenant ce que j’ai écrit, en espérant qu’un autre cerveau en fasse bon usage, si l’idée proposée l’interpelle, ou démontre qu’il y a tellement de bugs dans le programme suggéré qu’il faille le supprimer de la mémoire et le remplacer par un plus performant.
Etat « Montage »
Le schéma suivant appelé « Montage », correspond d’une façon extrêmement simplifiée à la situation du système financier avant le crash. Je l’ai appelé « Montage » car il a été créé de toute pièce par des ingénieurs financiers, tout comme un montage fiscal est créé dans le but choisir la voie la moins imposée (en principe en toute légalité). Le « Montage » de la crise a été créé dans le but d’optimiser l’utilisation ou la transmission de richesses en maximisant les profits financiers.
Ici, ces profits profitent principalement aux initiateurs du montage (et leurs complices) que sont directement ou indirectement ceux que j’appelle « les initiés ». Ces « initiés » parasitent le système en ce sens que le but n’est plus de faire fonctionner l’économie mais de profiter d’un montage artificiellement créé, uniquement pour « faire de l’argent ». Ils effectuent une « ponction », terme à connotation péjorative volontairement choisi, car il ne faut pas être devin pour mettre en évidnce qu’ils ont profité de diverses failles du système et ont contribué à le pervertir, sans limite.
Le schéma montre des flux financiers entre les principales entités suivantes :
Ce schéma correspond au fonctionnement du système en équilibre lorsque tout va bien. Lorsque la situation économique est conforme aux hypothèses du modèle inventé par les ingénieurs financiers (croissance continue à durée indéterminée).
Hypothèses extrêmes
L’état « Montage » correspond à ce que j’appelle une « hypothèse extrême », c’est-à-dire une hypothèse qui se trouve à la limite d’un champ d’investigation.
Quand on étudie un système, on peut toujours « aller voir » ce qui se passe dans des cas extrêmes, dans des cas limites. Cela donne parfois une idée partielle mais réelle du comportement de ce système. Dans les cas extrêmes, de nombreux paramètres caractérisant le système prennent des valeurs telles que son étude se simplifie considérablement. C’est un « cas particulier » au sens commun du terme. La compréhension que l’on a du système pour ce cas particulier, temporairement simplifié, permet d’aborder son étude en allant du plus simple au plus compliqué.
Cette méthode peut paraître un peu caricaturale. En réalité, elle est souvent utilisée à son insu par nombre de concepteurs. C’est presque une lapalissade ! Car, vu la simplification qui en découle, tout paraît simple, logique et évident lorsqu’un apprenti sorcier invente un nouveau produit. Cela le met dans un état d’euphorie. Il se sent des ailes. Voici un exemple pris au hasard.
Un ingénieur financier se propose de concevoir un nouveau produit. Il met au point une méthode extrêmement sophistiquée pour construire un modèle mathématique qu’il programme dans un ordinateur. Il tient compte de plusieurs variables indépendantes. Il examine ensuite, avec des simulations, comment optimiser le résultat financier de la banque pour laquelle il travaille. Seulement voilà, son modèle n’est pas capable de prendre en compte les variables indépendantes, souvent plus « qualitatives » que mesurables, sur lesquelles il n’a pas de contrôle. Dans un premier temps il les ignore (à ce stade on ne peut pas lui reprocher). Ensuite (on peut le lui reprocher), il perd de vue qu’il a négligé des paramètres importants. Son modèle perd le contact avec la réalité. Exemples de tels paramètres : l’immobilier cesse de croître, le public trouve que le prix des habitations est trop élevé que pour risquer d’emprunter, l’attentat des Twin Towers, les avatars de l’armée américaine en Irak ou les cyclones dévastateurs…
Conclusion : cet ingénieur a fait l’étude de son modèle dans un cas limite, (parfois) sans s’en rendre compte. Ce cas reste limite, même s’il a voulu tenir compte de certains facteurs tels que ceux cités dans l’exemple, car les modèles mathématiques sont incapables de prendre en compte le non-quantifiable, le non-modélisable, l’imprévisible, l’accidentel. Il est incapable de calculer ce que les ingénieurs appellent « coefficient de sécurité ». Son hypothèse la plus dangereuse est que son étude se limite à examiner ses résultats dans des conditions « d’équilibre stable ». Il a pris ses désirs pour des réalités.
Seul le « bon sens commun », non modélisable et non programmable dans un ordinateur, pouvait envoyer son projet aux oubliettes… en une seconde. Cela crève les yeux !
Etat « Ruiné »
On ne m’en voudra donc pas d’aller voir ce qui se passe à l’autre extrême, moins réjouissant, qui est celui où la plupart des flux financiers sont taris, car plus aucun acteur n’a de rentrées d’argent pour payer ses dettes…
Pour que cette analyse soit fiable, il faut bien évidemment se poser des questions complémentaires comme les suivantes :
Le schéma appelé « Ruine » montre la situation, à l’extrême opposé, qui résulte de l’arrêt complet de l’économie. Il correspond à ce qui reste du « Montage », après que tout se soit arrêté ou effondré. Il ne reste que les flèches vertes, qui représentent maintenant des « pertes » dans les bilans (puisque qu’elles ne sont pas compensées par des flèches rouges de sens opposé, représentant les intérêts des sommes prêtées et le remboursement éventuel du capital). Ces « pertes » sont suffisantes pour que les acteurs soient déclarés en faillite. Crise de liquidité. Plus rien ne bouge. Comme tout le système s’est écroulé, on peut le qualifier de « ruine » au sens propre, comme l’est un aqueduc romain alimentant autrefois la villa d’un empereur. Un ensemble résiduel de morceaux qui ne forment plus un système cohérent. Terme moins fort que ruine : « en panne ».
Cela revient à « gommer » sur le schéma, toutes les lignes rouges et magenta. On voit que :
Etat actuel
Je continue à examiner ce qui se passe dans des conditions extrêmes. Le premier extrême (« Montage ») correspond bien évidemment au modèle créé par les ingénieurs financiers dans une situation idéale où tout fonctionne quasi parfaitement comme ils l’ont imaginé. Le second (« Ruine ») correspond à la faillite de leur modèle, car les conditions réelles se sont écartées de leurs hypothèses.
Je fais l’hypothèse que la réalité se trouve entre ces deux extrêmes. Le système évolue d’un extrême vers l’autre à une vitesse inconnue. Personne ne sait dire si le système livré à lui-même ou influencé par les mesures de relance prises actuellement par « l’Autorité » pour arrêter sa course, va se stabiliser dans un nouvel état d’équilibre. L’énergie du système (les montants mis en jeu) est beaucoup plus importante que ce que le monde a connu (expérimenté) par le passé et on ne peut pas valablement extrapoler les conclusions des anciennes crises.
Je ne fais à ce stade aucun jugement de valeur par rapport à qui profite le crime initial. Je constate seulement qu’aujourd’hui, (presque) tout le monde perd et plus spécialement de nombreux innocents qui n’ont pas participé activement à la mise en place du montage. Cette parenthèse faite, ces innocents (dont je pense faire partie) ont fini par être concernés et consternés de devoir payer les pots cassés. Il s’agit d’une succession dont nous sommes obligés d’accepter l’héritage de dettes.
Autre situation extrême
Il existe d’autres cas extrêmes dans lesquels on pourrait examiner le système. Le suivant est peut-être plus utile que les deux précédents (tous deux relativement utopiques), car il permettrait peut-être de s’approcher d’une hypothèse permettant de reprendre le contrôle de la machine infernale. Il faudra bien évidemment, encore une fois, vérifier que les hypothèses de base sont pertinentes et compatibles avec une mise en œuvre éventuelle.
Imaginons (pour essayer de comprendre le fonctionnement du système en cours d’implosion) qu’une solution acceptable à la crise soit de considérer « qu’on s’en sort bien si on arrive à limiter les dégâts » en satisfaisant les hypothèses suivantes. Encore une fois, il s’agit d’un cas extrême, envisagé uniquement pour essayer de comprendre le comportement du système. La réalité est plus nuancée que cela et infiniment plus complexe.
Détendons un peu l’atmosphère !
Rappelons-nous que la « titrisation » a servi à transformer de la « dette » en « actif » dans le but de disposer de plus de capitaux (virtuels) pour pouvoir spéculer (réellement) plus, c’est-à-dire, permettre aux « initiés » de ponctionner plus d’intérêts sur les flux financiers. C’est ce qu’on peut appeller « un effet de levier pervers » qui, pour le coup, profite principalement aux « initiés ».
Dans le dictionnaire de l’implosion du système financier, on pourrait ajouter d’une façon caricaturale les traductions suivantes :
Serait-il possible de contrôler l’effondrement de la bulle en isolant tous les produits toxiques et en gérant leur anéantissement dans une sorte de système clos, qui permettrait à la partie saine de l’économie de redémarrer, à l’abri de la pollution ? Dans ce système clos, que l’on pourrait appeler « confinement » on détricoterait (« liquidation ») la bulle dans une dynamique contrôlée, dont le sens est en quelque sorte l’inverse de celui du gonflage de la bulle.
Pour sourire : La phrase « mettre le résultat de la titrisation dans des fonds » se traduirait alors, en sens inverse, par « mettre le résultat des dettes dans la poubelle » !!! Encore une fois, ce n’est pas si absurde qu’il n’y paraît. C’est tout simplement ce que fait, en partie, le liquidateur d’une faillite. Cela s’est même déjà fait au plus haut niveau ! Il arrive parfois qu’on annule la dette d’un Etat qui ne sait plus rembourser. Cela revient à la jeter sa dette à la « poubelle » en la passant en pertes et profits.
Dans le cas de la crise financière actuelle, il est bien évident qu’on ne sait pas passer en pertes et profits tous les produits toxiques. Mais il y a peut-être moyen de les isoler dans des structures ad hoc, dont l’objectif serait de trier, solder ou détruire les produits toxiques… en donnant le temps au temps, tout en permettant au reste sain de l’économie de redémarrer plus rapidement.
La réalité est entre les extrêmes : certains emprunteurs rembourseront leurs dettes à leur banque car ils sont solvables. Tous les CDS ne seront pas ruinés, etc. Mais, vu la complexité, la confusion et l’opacité qui gouvernent le « montage », on ne sait pas identifier le bon du moins bon et du mauvais, dans des délais raisonnables.
Il faut maintenant caractériser ces dettes :
Ces voies sans issue que sont les produits toxiques sont des « poubelles » dans lesquelles se perdent des actifs, dont une partie sont (je suppose) des « flux » construits de toute pièce dans le seul but de profiter aux « initiés ». Disons que le « montage » correspond à une maxi-affaire Madoff réalisée avec la bénédiction tacite des autorités (sorte de mécanisme suspect mais toléré par les institutions, donc tacitement autorisé). Il y aurait une possibilité de déconstruction de la pyramide, contrairement à la pyramide de Madoff, basée uniquement sur le recyclage direct des montants versés par les nouveaux arrivants dans le but de rémunérer les anciens, profitant déjà de la pyramide. Dans le cas du système financier, il doit y avoir des pyramides ou des cercles internes uniquement constitués de produits toxiques, organisées comme un chien qui court après sa queue.
Boite noire – définition
On appelle « boite noire » un système dont ne sait pas précisément ce qui se passe dedans. On ne voit et on ne peut facilement quantifier ou mesurer que ce qui entre dedans (« input ») et ce qui en sort (« output »). On ne sait pas non plus prévoir comment se comportera « l’output » si on modifie « l’input ». Pour comprendre le comportement du système, il faut modifier « l’input » et mesurer « l’output » correspondant. Ensuite on peut essayer d’en déduire des règles de fonctionnement.
Une boite noire ne peut être étudiée que par le moyen le plus primitif qui soit, puisqu’il a été inventé par l’homme préhistorique : la méthode par essais et erreurs… Pourtant le concept de boite noire est bien souvent très utile, si on comprend qu’il ne faut pas essayer de comprendre ce qui se passe dedans, mais ce qui doit se passer dehors.
Exemple
Quand la banque centrale modifie son taux directeur, elle est incapable de prévoir avec certitude et précision l’effet qui se produira. Pour faire des prévisions, elle ne peut se baser que sur des observations faites antérieurement sur le fonctionnement de l’économie au sens large (boite noire) à condition que l’économie actuelle soit comparable à une situation expérimentée antérieurement. Elle sait donc, avec une certaine probabilité de ne pas se tromper, que la consommation redémarre si on abaisse le taux, ou si l’on injecte des fonds publics dans le secteur de la construction, etc. D’un point de vue plus qualitatif que quantitatif, elle a appris, au fil des crises successives, quels paramètres influencent la relance économique, sans que cela devienne ni ne deviendra jamais une science exacte.
Certains spécialistes prétendent ou prouvent que la situation actuelle est inédite par ses mécanismes, son intensité et la rapidité à laquelle elle produit ses effets. La nature et l’ampleur des phénomènes dépassent ce qui a été expérimenté avant, et c’est la première grande crise qui se produit dans un environnement complètement mondialisé à la vitesse du réseau Internet. Si cette affirmation est vraie, il est probable que toute déduction ou extrapolation (donc toute prévision) soit impossible à faire et qu’on en conclut : « on ne sait absolument pas dire ce qui peut ou ce qui va se passer », ce que prétendent de nombreux observateurs.
D’autres spécialistes prétendent savoir, mais leur diagnostic varie régulièrement en fonction de l’évolution de la crise.
Comme le comportement de la boite noire est imparfaitement connu ou parfaitement inconnu, on peut pinailler très longtemps sur ces opinions et sur ses conséquences éventuelles, sans aboutir à des conclusions ou des décisions concrètes et fiables. C’est pour cette raison que la solution est indépendante de la genèse du problème.
L’expérience passée, même couronnée de succès n’est, jusqu’à preuve du contraire, qu’une solution hypothétique comme n’importe quelle autre. Ce n’est ni une recette éprouvée ni la seule piste exploitable.
Boite noire – application
La machine financière correspondant au « montage », dont plus personne ne sait plus comprendre les rouages, tellement ils sont imbriqués les uns dans les autres, a désormais un comportement imprévisible. La seule chose dont on est certain c’est qu’elle entraîne le monde dans un mouvement jugé indésirable. On suspecte qu’elle peut aller jusqu’à la ruine du système financier et entraîner l’économie entière dans sa chute, laissant le monde politico-économico-financier dans un état de délabrement impossible à décrire, avec des conséquences dramatiques pour les individus. Si l’on croit que les dégâts qu’elle pourrait provoquer seront si catastrophiques, il faut arrêter la machine, ou plus exactement en reprendre le contrôle à court terme.
Puisque son fonctionnement interne est devenu ou n’a jamais cessé d’être hors de notre compréhension et de notre contrôle, le mieux est encore de l’ignorer en le mettant (ne fût-ce que momentanément) dans une boite noire, les « inputs » et les « outputs » étant plus faciles à mesurer. L’avantage en est que l’on s’intéresse à nouveau à des paramètres tangibles au lieu d’essayer de comprendre un système dont la complexité est hors de portée, et inutile de détailler, du point de vue extérieur.
De plus, je suppose personnellement, et c’est à quoi j’espère aboutir par cette méthode, que certains disfonctionnements s’annulent l’un l’autre au sein du système, ou cessent de produire leurs effets négatifs à l’extérieur si on les arrête purement et simplement.
A titre d’exemple, je me pose la question suivante. Le montant total des CDS (qui est un des rouages dans la boite noire) s’élève à 62 T$ (un trillons de $ = 1.000 milliards de $), correspond-il à quelque chose de tangible à l’extérieur de la boite ou bien est-ce une observation faite dans la boite noire ? Autrement-dit, ces 62 T$ ont-ils été introduits dans la boite sous forme de flux temporaire ou permanent (« input ») ? Si la réponse est non, cela veut dire que, dans la boite, un mécanisme amplificateur interne a produit le montant de 62 T$ à partir de quelque chose d’autre.
Analogie mécanique
Faisons une analogique mécanique avec une boite de vitesse automobile dans laquelle se trouvent des engrenages. Initialement, la boite de vitesse fonctionne parfaitement. On s’intéresse aux « vitesses de rotation ». On a mesuré que la vitesse de l’arbre moteur (« input ») est de 3.000 trpm (tours par minutes) et que la vitesse de l’arbre de transmission (« output ») est de 500 trpm. L’homme résout généralement les problèmes en rajoutant de la complexité aux systèmes. Avec le temps et les réparations successives, la boite comporte maintenant 2.000 engrenages (incompréhensibles) dont l’un tourne à 6.200 trpm. Analyser pourquoi 6.200 trpm ne sert à rien sauf à épuiser ses forces en s’éloignant de la solution ou satisfaire le besoin de l’historien en mal d’événements à décrire. L’important est ce qui entre et ce qui sort, peu importe ce qui se passe à l’intérieur. C’est nettement plus simple !
Imaginons maintenant que l’on constate que la boite de vitesse émet un son strident et vibre de façon inquiétante. Un observateur détecte que plusieurs rouages internes tournent à 62.000 trpm et qu’ils risquent de céder mécaniquement à court terme, entraînant la ruine du mécanisme. Vu la complexité et la dangerosité de ces pièces en mouvement, il est illusoire d’essayer de réparer ou renforcer ces éléments, sans provoquer d’autres effets néfastes incontrôlables. Les solution n’est pas dans le rafistolage continuel de ce système, par application de la méthode « plus de la même chose ». Il arrive un moment où la solution est une simplification du mécanisme.
En pratique
Il nous faut donc maintenant (au moins dans une première étape) analyser uniquement ce qui entre et ce qui sort de la boite noire du monde de la finance. En réalité, il y aura plusieurs analyses à faire et plusieurs étapes à franchir :
Passer le témoin
A ce stade du raisonnement, il me faut passer la main aux spécialistes qui disposent des mesures de ce qui entre et sort de la boite, pour en calculer le bilan (et en déduire le déséquilibre). Mais avant cela, je pourrais faire un court flash-back avec la réalité pour monter où je pourrais arriver, car rester dans le théorique ne sert à rien en soi, et est peut-être difficile à suivre. J’ai écrit « ou je pourrais en venir » car à ce stade, je n’en ai aucune idée. Je raisonne tout haut.
On dit que le montant total des CDS est de 62 T$, soit un montant du même ordre de grandeur que l’épargne totale de tous les habitants de la Terre. Comme on peut supposer qu’il y a d’autres possibilités de pertes potentielles ailleurs, il y a de quoi se sentir abattu ! Mais si j’arrive à montrer, en regardant ce qui entre et ce qui sort de la boite noire, les « inputs » et « outputs » ont une toute autre valeur (que j’espère nettement inférieure) j’aurai prouvé ceci :
Je voudrais pouvoir poursuivre cette analyse en dessinant la boite noire telle qu’elle existe aujourd’hui. Mais le fait de ne pas disposer des éléments nécessaires m’empêche de continuer mon chemin vers une hypothétique façon sinon de penser à la résolution de la crise, au moins de mettre en lumière les erreurs grossières à ne pas faire. Et que personne ne court-circuite mon intention sous prétexte que c’est évident ! Si c’était évident, il aurait été tout aussi évident de ne pas faire les erreurs commises avant, qui ont conduit au crash.
Système financier disfonctionnant
Partant du premier schéma (« Montage »), je cache tous les rouages financiers inutiles, qui se trouvent dans la boite noire. Je dessine cette boite et je la nomme « système financier ». Je vais appeler d’une façon générale « Utilisateurs » les personnes (les citoyens, les épargnants et les emprunteurs) qui ont des interactions avec le système financier, normalement via leur banque. En dehors de la boite il reste :
Voilà. Nous en sommes arrivés à un stade de simplification extrême.
Cette démarche a-t-elle du sens, ou est-elle une vue de l’esprit ? Cette question est en soi tout un débat. Pourquoi ne pas examiner dans un premier temps les objections qu’on pourrait lui faire et vérifier si elles résistent à l’analyse. Si elles résistent, on peut soit abandonner, soit vérifier s’il y a un « workaround » possible, par exemple en complétant ce nouveau modèle.
Je remarque principalement dans ce schéma que :
Il me semble que cette façon de modéliser le système global permet, en faisant le bilan de ce qui entre et ce qui sort, de se faire une idée plus précise de l’impact qu’elle peut avoir par rapport aux montants cités dans la presse.
Rappelons-nous avant d’abandonner cette piste de réflexion, qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs et que personne aujourd’hui n’a identifié de solution évidente aux questions posées par la crise.
Toute voie imaginable autre que celles qui ont déjà échoué n’est pas nécessairement pire et a le mérite d’être étudiée, car elle a des chances d’être meilleure. C’est une extension de la « méthode des essais et erreurs » utilisée jusqu’ici dans la gestion des crises.
Système financier OK – Vers une méthodologie ?
Faisons maintenant un pas vers une gestion hypothétique de la crise.
Vers une stratégie?
Je remarque principalement dans ce schéma que :
Cas pratiques
Voici ce que donnent ces conclusions, en ce qui concerne les banques belges.
Fortis
L’intervention de l’Etat dans Fortis a été subordonnée à l’isolement des toxiques et des activités de banque-assurance (et la démission de son président). En vertu de ce qui précède, c’était sans doute une excellente décision, peut-être prise pour satisfaire les exigences de BNP. Mais après avoir été débarrassée de ses produits toxiques, la Fortis serait vendue la BNP encore en possession des siens…
Ces opérations ont été menées sans respecter la loi (lors du démantèlement du groupe) et sans respecter la Constitution (lors des procès qui ont suivi), ce qui est pour moi une impardonnable atteinte à la démocratie. N’oublions pas qu’une des conséquences possibles de la ruine du système économique et financier consiste justement en une mise en danger de la démocratie. Est-ce un premier avertissement ? De plus l’Etat a cherché à revendre la partie saine (banque-assurance). Il s’est justifié par une urgence sans fondement puisque les risques toxiques avaient disparu (la banque vit d’ailleurs sous la tutelle de l’Etat depuis trois mois) et de la grande taille de la banque par rapport à celle du pays (les excuses sont faites pour sen servir).
Les anciens « actionnaires-épargnants » (se sentant sacrifiés) ne détiennent plus que les toxiques isolés dans le holding. Ils défendent leurs intérêts devant le « Juge ». Ils sont sur le point de tomber « légalement » dans la catégorie des « initiés », si un compromis acceptable ne leur est pas proposé et qu’ils mettent leurs propres intérêts devant ceux de la collectivité (si certains politiques le font pourquoi pas eux ?) Nous sommes donc devant une situation paradoxale ou ils se tireront une balle dans le pied s’ils entérinent la bonne solution à la prochaine AG !
Si on leur impose une attitude en vertu de la Raison d’Etat, quid de la démocratie, si d’autres problèmes de cette ampleur (ou plus petits) se posent dans le futur ?
A méditer… par tous ceux qui se sentent lésés !
Les autres banques
Elles ont aussi été aidées par l’Etat sans avoir pas été contraintes d’isoler leurs toxiques, ni nationalisées, ni vendues…
Conclusion
A mon avis, il y a eu deux poids et deux (demies) mesures. C’étaient deux essais de solution différents à deux problèmes très similaires. Un parfait exemple d’application de la méthode par « essais et erreurs », par des gens sans doute compétents mais complètement déboussolés par l’opacité et la confusion qui règnent dans le monde financier.
Ils ont cru que la compréhension des mécanismes internes du système financier était un préalable à la mise en place d’une solution efficace. Dépassés par ce défi insurmontable, on peut comprendre qu’un état de panique mauvaise conseillère se soit installé insidieusement, et que la pagaille se soit propagée dans le processus de décision, dans l’appareil d’Etat et dans la population angoissée.
Les décideurs, comme ils savent très bien le faire, clamaient très fort sur tous les toits qu’ils avaient tout juste, mais sans savoir réellement démontrer pourquoi !
54 réponses à “Crise : Gestion des toxiques et relance. Une méthodologie ? par Pierre Lang”
Merci à Pierre et Paul pour cet exercice et explicitation de « méthodologie ».. dynamisante au réveil… Ayant toujours préféré les « petits dessins » aux grands discours, je me sens plus à l’aise. Comme quoi la forme a aussi son importance.
Laborit écrivait « La difficulté de l’étude de l’agressivité chez l’homme résulte justement de l’existence de ces niveaux d’organisation, car l’enjambement de l’un à l’autre oblige chaque étude, à quelque niveau d’organisation où elle se situe, à faire appel aux structures sousjacentes et aux structures englobantes. La difficulté, en d’autres termes, consiste dans le fait qu’il faut passer de l’étude d’un régulateur à celle d’un servomécanisme, en essayant de réunir un maximum d’informations sur les relations existant entre les deux, c’est-à-dire entre un système englobé et un système englobant, lui-même englobé. »
Voilà une proposition (attendue et espérée) qui tente de présenter et réduire « la difficulté de l’étude de l’économie »…
Pas convaincu par votre vision mécaniste du Système, aka la « boite noire » dans la démo.
Le Système est plutôt comparable à un être vivant qui évolue en échangeant de l’information avec son environnement (réussite), s’adaptant pour optimiser ses chances de survie et de domination des autres systèmes (réussite), avec une « entropie négative » [ cf : http://tomroud.com/2009/01/04/lecture-la-vie-cest-quoi/%5D lui permettant de durer dans le temps (échec).
Il n’y a pas eu de plan d’ensemble, juste une organisation émergeant du chaos due à l’ensemble des décisions de divers intervenants – à moins de croire comme certains à une conspiration extra-terrestre.
Ma conclusion fatalo-darwinienne est que le Système s’adaptera tout seul ou laissera la place à un autre, et que nos décisions personnelles et nos observations n’auront pas plus (ni moins) d’influence que l’action d’un seul neurone sur la totalité de l’encéphale.
@ pierre Lang : a propos de « boîte noire », de « inpout/outpout », où placeriez vous sur les schémas, Euroclear, Clearstream, Swift et cie »…et le contrôle de certains flux au nom du patriot act. ?
La gestion de la crise via la boite noire sur les bases des input/ouput est très pragmatique.
C’est une très bonne méthodologie.
J’ai hélas des sérieux doutes sur la volonté de l’autorité, souvent liée à l’initié, d’épurer le système.
Touts ces milliards engloutis dans la relance tombent forcément dans des poches.
Et dans une situation de crise comme celle que nous vivons, ils seront des leviers très efficaces pour se mettre à l’abri, mais aussi asseoir des pouvoirs.
En gros, ceux qui ont permis cette crise sont toujours ceux qui contrôlent la « boite noire ».
Qui pourra modifier leur comportement prédateur ?
à all : Ce n’est pas parce que nous n’avons pas accès au meta-régulateur, qu’il serait vain de tenter de comprendre ceux sur lesquels nous pouvons agir (prudemment). Depuis Schrödinger; il y a eu
Prigogine et « la fin des certitudes » qui pourrait marquer un « début de l’humilité »..et constituer un changement appréciable. Voir à ce propos son chapitre dans « le monde s’est-il crée tout seul » , dont la lecture pourrait aussi
éclaircir « ex nihilo »..
@manu sur « l’IDEE » récurrente de prédateur : Une reflexion de René Thom (père de la théorie des « catastrophes »)
« …le prédateur affamé est, en quelque sorte, dominé par l’idée de la proie. Il me semble en effet évident qu’un prédateur a nécessairement une sorte de concept de sa proie. Quand il est affamé, ce concept a tendance à organiser toute sa physiologie en direction de la capture de sa proie. Des formes très voisines des formes habituelles de sa proie vont lui paraître attractrices. Sa proie devient donc pour le prédateur ce que j’appelle une forme « prégnante ». Il va tenter d’identifier toute forme extérieure à cette forme prégnante. S’il opère cette identification de manière trop brutale, il peut être victime de son erreur et périr à cause de son approximation. Il arrive en effet fréquemment qu’un autre prédateur se serve de cette proie comme appât, et tende un piège au prédateur. C’est là que les choses commencent à devenir vraiment intéressantes. Connaissez-vous la langue de la lamproie ?
– La lamproie possède une langue qui se termine par un pseudo-asticot. C’est un poisson d’un type tout à fait archaïque et primitif, mais qui permet de poser des questions importantes. En effet, ce poisson totalement édenté se nourrit en piégeant les autres avec sa langue en forme d’asticot. Dès qu’un petit poisson s’approche du leurre et commence à regarder de près pour l’attraper, la lamproie fait un grand effort d’ingestion de l’eau, et le poisson est entraîné directement dans son estomac.
Il est raisonnable de penser qu’un prédateur a des images de ses proies. Mais il est plus difficile d’envisager qu’il possède une image des proies de ses proies. Or si l’on considère cette espèce de petit asticot que la lamproie possède au bout de la langue, et son mécanisme de capture de la proie, la seule réponse concevable est que cet organisme est parvenu à imaginer les proies de ses proies au point de l’être devenu au bout de sa langue…
Comment une chose pareille a-t-elle pu se constituer ? Voilà le genre de questions qui me semblent à poser. Les spécialistes de l’éthotogie, qui étudient les interactions entre les espèces, ne semblent pas l’avoir considéré. Il est vrai que cela pose de manière brutale le problème de la finalité en biologie -problème que les darwiniens évacuent allègrement en disant simplement que ceux qui n’ont pas fait le bon choix meurent. Les choses sont certainement plus compliquées que ça!
@ « et alors »
Le système financier n’est la résultante d’aucun déterminisme, encore moins du nécessitarisme. Il s’est bâti sur les la satisfaction des besoins humains et les très profonds traits de caractère de l’homme neuronal. Bien sur qu’on peut mesurer, évaluer et comprendre.
Alors soit tu es le démon de Laplace à l’intérieur de la boite, soit tu observes le chaos qui s’organise sous tes yeux et dont tu fais partie.
@ « et alors »
Il est rare de lire une remise en question – même partielle- de la bêtise du nouveau catéchisme que la biologie veut nous inculquer (ethologie/ neuro-biologie), à travers la presse spécialisée comme la presse non spécialisée. Le pire étant atteint quand les « scientifiques » eux-mêmes s’oublient (qu’on songe déjà à Newton et à son fameux et dogmatique « la nature EST écrite en langage mathématique », confondant alors épistémologie et ontologie, prémisse et conclusion d’un raisonnement).
Je m’aperçois avec un certain bonheur que tout le monde n’a pas été intoxiqué… , la plupart des ouvrages sérieux qui attaquent durement la conception mécaniste, non finaliste des sciences du vivant ne sont pourtant JAMAIS commentés dans la presse spécialisée (quand bien même ces explications sont-elles supérieures, sur le strict plan scientifique, mais on n’attaque pas impunément Darwin ou plutôt la représentation de l’homme qui est celle de l’Occident matérialiste athée.
Comme Paul l’a écrit ailleurs les scientifiques ont jeté le bébé avec l’eau du bain. Mais pas seulement. Ils ont aussi fait de la science une vaste entreprise de communication qui n’a rien à envier au pire prosélytisme religieux des temps passés. Tout ce qui, de près ou de loin, ramène le finalisme en sciences de la vie est soit passé sous silence soit critiqué par des arguments qui relèvent davantage de la pétition de principe ou du réflexe pavlovien que de la science proprement dite.
C’était mon coup de gueule du matin, complètement hors sujet, après lecture d’un article passionnant expliquant pourquoi le gène n’existe pas (d’un directeur de recherche au CNRS) et un énième article minable style cosmo sur l’amour et la biologie du cerveau (comme si on n’avait pu prouver l’antériorité du changement physiologique sur le changement d’état mental alors qu’aucun protocole experimental ne pourra jamais tester la chose).
Merci « et alors ».
Bonjour a tous et tous mes voeux.Je partage integralement le point de vue de »all dit: » ,l’economie est comme un fluide qui se repand et s’engouffre dans les breches et les fissures ,pour finalement reprendre son cour.Tout ceci est imparametrable ,les forces et situations en presence tellement multiple,et imprevisible .
C’est grâce à Pierre LANG que vous avez ce qui suit
De mon point de vue sa « methodologie boite-noire » n’est pas du tout placee au bon endroit
P A S D U T O U T
Blog de Paul Jorion 2008m12d29, article 1359 « Le 1er Mai »
(à 25% de la hauteur du document) Un detail sur le commentaire de François Leclerc
30 décembre 2008 à 00:53. Il disait alors.
J’ouvre les guillemets
« Deux autres questions se posent sur le lieu où se déroule la mère de toutes les batailles, c’est à dire les USA »
Je ferme les guillemets
Je ne suis pas du tout d’accord. Ce n’est le lieu où se déroule la mère de toutes les batailles.
Le lieu est un point de l’Atlantique entre l’Etat du Delaware et un coin de la Tamise près du LondonBridge.
Le jeu est à plus de trois théâtres A, B, C :
A: les grands pays émergents (BRIC) dont l’avenir est lié à l’avenir militaire du Grand Moyen-Orient
B: les entreprises de toutes régions qui seront bientôt mûres pour changer de créanciers et de propriétaires
C: les particulilers qui ont encore des résidus d’épargne et que l’on peut à nouveau racketer
Mettons provisoirement de côté le théâtre A : le sale coup porté contre la Chine, la Russie et l’Iran pour ne pas trop compliquer le décor.
N’oublions pas que les trois pays précités et d’autres (Arabie, Dubai, etc.) sont les creanciers des topTopBanques et des Etats de l’OCDE
Peut-être ai-je tort de revenir trop vite aux lieux stratégiques des décisions sur les trois monnaies-clefs :
le « panier des monnaies_LIBOR », le $ domestique intra-Usa et l’€ continental (par celui des euroeuros coté par le LIBOR)
La problématique de l’une des batailles. Trois questions prealables
(1) Qui sont les parties au combat ?
(2) Est-ce vraiment un combat ou autre chose ?
(3) Où la partie va t-elle se jouer ?
Pour repondre a la premiere question, on peut s’en poser trois autres :
(4) Quelles « familles royales » ou dynasties financieres rigolent dejà d’avance de la remontee des taux-de-base (LIBOR et FED, accessoirement BCE) en …
disons 2010 (il faut sortir une date du chapeau). Ces detenteurs de capitaux ont de la liquidite à ne plus savoir quoi en faire. Il est bon d’attendre, les plus belles proies n’étant pas encore au bord du quai devant l’epuisette
(5) Quelles firmes, deja exangues, seront incapables de payer les interets bancaires qu’exigeront alors leurs creanciers ?
Combien d’immenses ? de moyennes ? de petites ultra-competitives en temps normal ?
(6) Dans les nations europeennes reunies par l’euro, il reste encore des gens normaux qui paient l’IRPP. On dit 50% je crois. Ce sera moins ;
Quelle somme maximale d’impôs pourront-ils encore payer (sans trop de chomage) afin de
maintenir un minimum de credibilite aux Etats qui jettent l’epargne (presente et potentielle) de ces contribuables par les fenetres des palais republicains.
Cette somme sera sans doute moindre que les annees precedentes, pour n raisons qui peuvent etre listees;
[Nota: Pour memoire, avant la montee encore accrue de la Dette de la France, l’IRPP était deja entierement perdu à payer les interets financiers de la Dette]
Théâtre B
Cette fois je vais mettre provisoirement de côté les « entrepreneurs-emprunteurs » qui perdront prochainement le contrôle de leur entreprise
(achat par les banques … araboanglosaxonnes, sinoanglosaxonnes, russoanglosaxonnes… enregistrées en l’Etat du Delaware, Londres, Dubai, Hong-Kong, Luxembourg, Geneve)
toujours pour ne pas compliquer le decor.
En son article 510 (http://www.pauljorion.com/510/) l’auteur de ce blog
cite les banques qui « font
le marchéla dynamique du LIBOR ». Au passage un petit article anecdotique http://www.lrb.co.uk/v30/n18/mack01_.html.Parmi celles-ci, sont citées celles qui contrôlent le noyau dur d’Euroclear, l’équivalent de Cleastream en plus puissant et plus opaque.
Ce groupe de banques est parfaitement apte à monter des deals avec les Fonds Souverains moyen-orientaux et asiatiques, d’une part,
comme avec les transnationales ou leurs sous-traitants plus ou moins indépendants : obligations convertibles, acquisitions minoriatires, prises de contrôle, etc.
Il a nul besoin des marionnettes de la Maison Blanche ou de l’Elysée.
Ainsi, il est possible de ce centrer maintenant sur la problématique des particuliers-contribuables qui semble être le sujet qui vous intéresse le plus
Théâtre C :
Là les économistes des top topBanques n’ont pas la tâche trop difficile, pour planifier la façon de « tirer le maximum » de celles et ceux qui peuvent encore payer quelquechose. Il y a lieu de s’entendre avec les go-between que sont les patrons des banques Centrales clefs :
(1) la Banque d’Angleterre (LIBOR et £),
(2) La Fed-Reserve-Bank-of-NewYork (banque privée la plus décisive du réseau Fed, celle qui donne le ‘LA’),
(3) La BCE.
La problématique est politique car ces trois patrons ont du gagnant-gagnant à arrêter avec leurs amis « Grands Argentiers » respectifs (en France Minefi).
Quant aux ministres des finances, ils ne sont pas seuls. Surtout quand on sait que les taux, qui pourraient rester à zéro pendant 50 ans, ne vont surement pas rester longtemps à zéro !! Ne faut-il pas lutter contre l’inflation ou un excès de liquidités ou agir ainsi pour
n’importe quelle raison prétendument rationnelle de politique monétaire ? … de la pure foutaise ! de la pure prédation. Ne faut-il pas que chacun vive au moins un peu mieux que ses prédécesseurs ?
Bref.
Pour faire simple, parlons de la France, même si les top topBanques prennent en compte le meilleur deal en juxtaposant les situations des principaux pays de l’euro. Elles ne sont pas folles. Pour la France, elles savent que tout l’IRPP des foyers qui paient l’impôt
s’évanouissait déjà dans les intérêts financiers verses aux creanciers via le Trésor Français. Il y a des limites à la ponction. Avec l’effet combiné du chômage et de l’élévation de la Dette, la position des rackettés (des tondus) ne va pas s’arranger. La part des créanciers
étrangers est récemment passé de 40% à 60%. Elle doit être maintenant vers 66%. Pas mal !
Et quand il sera décidé de remonter les taux ça va cracher ! … bientôt 1.300 milliards. Même à 5%, au lieu de zéro, cela fait tout de même 65 milliards … et de jolies commissions d’entremise … [ entremise c’est un mot consacré pour le travail d’entremetteur, comme
l’expression frais commerciaux extérieurs (FCE) ].
Logiquement il devrait y avoir une égalité indéfectible entre le taux BCE et le taux-de-base-bancaire (TBB) à Paris.
En lisant le web de la Banque de FranceIl semble que ce ne soit pas le cas, le TBB serait libre, à l’entière discrétion du banquier sur la place de Paris. Il est vrai que j’ai plus 32 ans et que les moeurs ont bien changé. Trichet fait d’ailleurs pareil à la BCE. Il dit 5% quand
cela pourrait être zéro. C’est beau le progrès ! Et d’ailleurs les parlementaires de tous bords sont parfaitement satisfaits, aucun ne dit que ce devrait être zéro.
Ce qui se dénomme « Dette de l’Etat » est en réalité la « Dette des Contribuables ». Ce sont eux qui doivent donner suite aux déclarations des dizaines de milliards à mobiliser pour ceci ou cela. Cet argent d’abord verbal qui est jeté par la fenêtre il faut bien aller chercher dans
l’épargne ancienne, nouvelle ou à venir.
Et pour cela le go-between étatique a tout pour satisfaire le planning 2009-2011 de son commanditaire.
Les huissiers et gendarmes sont à la disposition permanente des receveurs d’impôts du Minefi.
Ses forces de combat sont rodées et 100 fois plus efficaces que celles qu’auraient à utiliser des pirates étrangers s’ils devaient eux-mêmes rançonner directement les malheureux contribuables déjà bien tondus. C’est comme à la quête on peut repasser chaque
semaine il y aura toujours une obole pour le mystificateur. Ces forces de combat sont une véritable merveille; elles sont subventionnées.
Et les étatistes ont si bien manipulés l’opinion que plus de la moitié de la population (pas seulement les foyers qui ne paient pas d’impôt) trouvent très bien que la France ait une Belle Dette, bien rondelette. N’est-elle pas nécessaire à la Recherche qui va créer des
richesses. Ma fille me dit que les postes de recherche à l’INSERM ont encore été descendus de je ne sais plus combien de dizaines de postes. Le pouvoir ump-ps-centre s’en contrefout; ses intérêts sont ailleurs
… assez surement à proximité des quelques « lieux sans aucun combat », ceux « où l’on sauve le monde de l’incendie, chaque mois qui s’écoule », c.a.d. en langage moins biaisé « les lieux où l’on fait affaire ». L’opacité des avances faites aux banques est totale; idem pour les
garanties : « le contribuable paiera … tout, n’importe quoi … sans examen ».
Dont acte.
Vous constaterez que j’ai nullement perdu le fil par rapport aux 3 questions du début
(1) Les parties au combat ?
Pour le théâtre B c’est clair. Pour le théâtre C, la partie stratégique implique
les topBanques et les topclients (secteur public et secteur privé) des topBanques, d’une part, ET, les tondus-rackettés, d’autre part
(2) Est-ce vraiment un combat ou autre chose ?
Vraiment autre chose, le contraire d’un combat. Vu l’ambiance impérialo-pirate d’un côté et la manipulation méprisante de l’autre dans un jeu totalement inégal
comment pourrait-on évoquer ce mode de vie à deux versants ? … l’un parmi les ors et l’autre lamentable.
Il y a surement des périodes comparables de l’Histoire qu’il a été possible après des siècles d’aveuglement, de voir autrement
pas l’empire de Darius ni celui de l’Egypte Ancienne … plutôt un anneau d’empereurs et rois des océans,
une sorte de capitaine Nemo qui aurait réussi avec une brochette de pirates allant parfois à terre rendre visite à des négriers-rois dans de beaux costumes.
Si vous avez des ami(e)s historien(ne)s dans vos relations posez la question.
Les chefs, sortis de leurs drakkars, venant rançonner tout un pays. C’était très différent.
Le roi de France d’alors n’était pas cul-et-chemise avec des mafieux protégés par les lois des 20 nations les plus puissantes et corrompues de la planète
L’apparente liberté de Trichet, concertée avec X et Y, est invraisemblable.
Dans un siècle, vers 2108, il est possible que certains historiens comprendront un peu comment ça pouvait fonctionner en 2008.
Vu l’opacité actuelle, ce n’est pas sûr.
C’était plus transparent sous Napoléon 1er ou Napoléon III. Les données informatiques effaçables en une microseconde n’existaient pas.
J’ai le sentiment que les historiens ont une idée de la dynamique des Sources de Fonds et Emplois de Fonds des rois avant la montée des paradis fiscaux.
Je serais avide de découvrir comment ça fonctionnait sous la reine Victoria, puis Thyssen. Il doit rester de belles traces.
50% des flux financiers s’effectuent avec un paradis fiscal. Où est l’essentiel ? près de la moitié (40%) avec Londres, le pays de cocagne des non résidents.
Le lieu le plus stratégique est Londres et « la tablée qui fait le LIBOR« . L’enjeu ? les marges sur $300 trillion.
Vous avez bien lu : 300.000 milliards de $. Ce n’est pas le scriptural qui manque !
Quelle est la prise directe des « TopTopJoueurs en LIBOR » sur les monnaies continentales ($ continental et euro continental) ?
Quelle est la dynamique (connivence oligopolesque, vitesse,…) ?
Contrairement à ce que disent les ultralibéraux décidés au replatrage de l’existance, il ne s’agit pas plus de « jeux et paris » que de « marchés » pour les topTopPlayers, prédateurs.
Là, il faudrait qu’un banquier actuel connaissant bien
« les marchés monétaires offshore »« les dynamiques monétaires offshore » (hors Fed-of-NewYork et Trichet) donne son opinion.Actuellement, la prédation semble se fonder sur des sortes de coups de boutoir.
On baisse les taux pendant 2 ans et on les remonte. Boum ! Et on recommence, idem Boum !
Pour les topTops c’est le jack-pot à chaque fois.
Le maquillage de l’ownership d’Euroclear serait intéressant à étudier simultanément.
Il n’y a pas eu de Denis Robert attentif quand une partie du « contrôle noyau dur » s’est transféré de Bruxelles à Londres.
La geopolitique des trois années ayant précédé ce maquillage juridique serait à analyser par des historiens assistés de juristes en droit anglais.
En consacrant un peu temps à ce qui précède on arriverait surement à être un peu plus perspicace.
Je crois beaucoup à des reprises à partir de dates éloignées : 1957 assurément, par exemple.
Il y avait la compétition d’un Grand (la Russie avec le Spoutnik). Il y eut la mise en chaos par (…)
il y a surement des analogies et des traces dans les filets opaques actuels.
Quelle equipe mixte, incluant historiens, investigateurs tenaces et grands praticiens juridico-financiers de l’offshore, pourraient nous aider a positionner la « methode blackbox » de M.Pierre Lang ?
Bonne continuation
François Jeru.
Cher monsieur Paul Jorion,
Entre la date d’installation de Louis XIV à Versailles et la Révolution Française, le médecin de Louis XIV, Charpentier (adoré du roi) habitait Bièvres au bord de la Sygrie.
Plus tard, le médecin de Louis XV, de la Martiniere, s’installa également à Bièvres, environ 2 km plus amont de la Bièvre en direction de Versailles.
Il fit creuser une fausse petite rivière pour alimenter son petit Canal, beaucoup plus petit que le Grand Canal de Versailles, ce lieu où Apollon vint poser son hydravion attelé.
Les mythes Grecs sont d’une grande réalité transgénérationnelle.
Vous le savez beaucoup mieux que moi vu votre formation d’anthropologue.
Pour ma part, je n’ai guère lu que Tristes Tropiques de Lévi-Strauss. J’ai lu la première moitié et la fin, dont sa querelle contre je ne sais plus quel philosophe.
Il y a 2 ans je l’avais emprunté à la bibliothèque de Bièvres. Il y a très peu d’ouvrages, mais son mode de classement est le même que celui de la Bibliothèque du Congrès Américain, la méthode Dewey.
Cela nous rapproche. Au passage, elle n’est plus du tout adapté à ce monde web 2.0 financiarisé. Comme au début de tout récit, il faut, d’une manière ou d’une autre, voir apparaitre l’environnement du fait divers.
Chacune de vos lectrices est pour moitié animale et pour moitié logicienne. Idem popur vos lecteurs.
L’anthroplogue a peut être plus d’atouts que d’autres types de personnalité pour aider ses commensaux (sa tablée) à y voir un peu plus clair dans la crise. Quatre autres profils m’apparaissent essentiels :
des romanciers dans le genre Balzac, Jules Verne, JohnLeCarré, Deaver, van Hamme, assistés de Denis Robert, Sophie Boutillier, Eva Joly, Martine Orange, Airy Routier, Gilles Sengès et des collègues de William A.Hawk à un poste de Vice President d’une Government Bond Division (Investment Department) au sein d’une Trust & Saving Bank, Alain Le Ninèze (L’amour, fou)
des psychologues atypiques, tels David Gordon (Contes et métaphores thérapeutiques), Kevin D.Mitnik (L’Art de la Supercherie),
R.Thomas (DRH de Thomson-Csf, as de la manipulation dans l’entreprise, auteur de « L’Entreprise partagée ? » point d’interrogation),
des historiens et journalistes d’investigation vraiment curieux pour mettre sur la table les matériaux de base, les faits et arguments à juxtaposer et articuler les uns aux autres
des plumes et dircoms repentis de politiciens, antérieurement habiles à faire dire aux mots le contraire de ce qu’ils signifient. Exemple: Attrtibuer le titre et l’autorité de déontologue (au sein d’une organisation bureaucratique) au juriste-avocat pervers (en qui l’on peut faire pleine confiance) qui s’occupe des curieux dans les affaires de corruption et retrocommissions (cf. Clearstream, EADS,…). Il suffit d’écouter les avocats qui occupent le devant de la scène à l’Elysée, Matignon, à la Chambre, à la télé (Copé, Baverez, Mitterand, Sarko, etc. ) pour saisir de quoi je veux parler. L’offshore éternel (descendants de Morgan, Rothchild, Bechtel…) est pleinement satisfait, avec Carlyle et d’autres, de ces avocats au service des Princes.
et, enfin, SURTOUT, SURTOUT, des fillettes et gamines prépubères, un peu déluré(e)s pour poser les bonnes questions et rigoler
Pourquoi ces profils et pas d’autres ?
Le romancier c’est le seul qui soit capable, à sa manière, de donner à la fois une représentation du réel complexe et une composition que le public puisse comprendre. Tout en ayant acquis ma formation d’ingénieur dans les années 1966-69 j’ai parcouru M. xxxx mais je n’ai suivi les arcanes de sa boite-noire qui rappelle celle de l’électronique militaire (missiles, etc.). Le romancier est toujours un peu conteur; il a une idée du poids des métaphores et des mots détournés de leur sens.
Qui mieux que le conteur peut comprendre que les « initiés » parlent de marché (marchés monétaires, marchés du crédit) quand il n’y en a pas du tout ?
Qui mieux que le mythologue ou l’anthropologue peut saisir que les « initiés » parlent de système (système monétaire, système financier) quand il n’y en a rigoureusement aucun.
Bizarrement, je n’ai pas du tout ri en lisant M. xxx Serais-je devenu vieux ? Il invite ses lecteurs à évaluer puis soigner un système qui n’a aucune réalité, qui n’existe pas … qui n’a pas plus d’épaisseur physique que les déesses et dieux de l’Olympe.
(cf. supra Apollon sur le Grand Canal)
Ne serait-ce pas à rire ?
Mais diable !
diantre ! . . .
Que peut-il y avoir en nos cerveaux pour qu’il s’imbibe ainsi de n’importe quoi ?
… de ce qu’il est habituel d’entendre … sur les ondes, n’importe où.
Une grande avancée d’émancipation sera réalisée le jour où plus personne ne parlera de marché monétaire ou de système financier, sur ce website
Au sommet de la magie et des miracles, il n’y a ni marché ni système que des combines.
Les « ingénieurs financiers » sont à la soute d’un Titanic souterrain, offshore, évoluant dans la caverne de Platon … cette caverne où les protopenseurs n’ont jamais vu la lumière du jour.
Le psychologue atypique c’est le seul qui soit capable, à sa manière, de nous éclairer sur les passions qui motivèrent les malades mentaux qui « »gouvernèrent » » des moments cruciaux de l’Histoire, notamment toutes les Guerres engagées par Washington et Londres (nos alliés) depuis que les tsars russes vantaient en public « la dictature du prolétariat ». Là se trouvent mêlés tous ces protocalculs-à-la-con avec au milieu des financiers (privés et publics) pour vendre le plus d’armes possibles, parfois aux deux camps qui s’opposent. Qui tire les marrons du feu ? Dans cette crise il serait infiniment plus intéressant de déterminer, précisément, très porécisément, qui tire les marrons du feu que de chercher à soigner (…) quoi au juste ? Merci de trouver le mot. Vous n’avez pas le droit d’écrire système, je vous le rappelle. Ah! vous peinez ! C’est bien. C’est bon signe. Vous êtes sur la voie de la guérison. Votre fièvre devrait retomber dans quelques semestres.
l’historien est le seul qui soit capable de nous raconter l’ambiance Est-Ouest quand Moscou clama qu’il avait son Spoutnik en orbite autour de la Terre et avait que ses réserves en dollars soient confisquées par les banques anglo-saxonnes à la demande de leur noyau dur (WallStreet) en accord avec Washington. C’est un exemple. Il y en a d’autres de la même veine, notamment avec le Grand Moyen-Orient
le dircom repenti c’est celui qui peut attirer notre attention sur des lanternes qui ne sont que des vessies et nullement des lanternes.
la personne prépubère est la seule capable de poser la question naive, absolument capitale, mais que tous les adultes considèrent sans aucun intérêt.
Ces derniers s’occupent d’une illusion de système dans un garage-à-vélo, alors que l’enfant se demande pourquoi le capitaine Nemo est en dehors de son Inde natale ?
C’était une petite digression.
Bon.
J’espère que je ne vous ai pas fait perdre le début du récit dans lequel je vous avais engagé.
Oui, j’avais commencé à vous placer sur un itinéraire entre Bièvres et Versailles.
Alors, je poursuis …
Avant-hier il neigea. Hier il faisait toujours froid; la route entre Versailles et Bièvres étant glacée.
Mon épouse me téléphona son intention de ne pas rentrer au bercail.
Je lui répondis que mon horaire est souvent moins standard quand elle est absente.
Cela ne manqua pas. Je suis tombé sur votre blog alors que c’était l’heure que j’aille me coucher.
En conséquence, plus tard, je me suis endormi avec, en tête, une partie du fatras (ce n’est pas péjoratif) que j’avais parcouru.
Que fit mon cerveau pendant la nuit ?
Je n’en sais rien. Mais le résultat,
c’est que je m’éveillais avec des réminiscences d’Harry Potter (que je n’ai jamais lu) et
de Peter Pan en lutte contre les pirates du capitaine Crochet.
En cet instant, je vois que j’ai rapproché de ma table de travail La fin des intouchables de Franck Bouaziz, pas encore lu.
Vous êtes un bon conteur et votre style est très plaisant.
Je vous propose un petit scénario sur deux jours.
Le premier jour deux étapes
A: Vous mettez sur une feuille de papier les événements politiques et financiers majeurs qui marquèrent votre enfance et votre jeunesse de 7 ans à 20 ans, en arrière-plan … les journaux, les notables,
A cette époque, votre « cerveau découvreur » fonctionnait autrement. Indirectement, cet acte réveillera un peu tout ça.
Ensuite, vous pourriez utiliser Wikipedia pour faire apparaitre des personnages-clefs qui semblent avoir contribués à orienter les marionnettes qui s’agitaient à la tête des gouvernements stratégiques de l’époque (Conseil de Sécurité et Russie).
B: Etape totalement différente, dans la Nature, sans aucun papier, au calme, au chaud, tranquille, à rêver-méditer. Je vous invite à vous remémorer les années où vous aviez entre 13 et 16 ans. Vous aviez toute une série de filles dans votre entourage, de votre âge … certaines vous souriaient; d’autres feignaient de ne pas vous voir; vous vous imaginiez en train de vous rapprocher de l’une ou de l’autre, etc. Dans un marché, c’est un peu pareil … la personne qui a un besoin va d’une offre à une autre. Elle compare … ce lot de fruits lui apparait un peu moins mûr et moins gros mais il est moins cher et fera tout de même bel effet … elle va plus loin et revient, discute un peu … Peut-être aviez-vous un vélo qui vous aidait à conquérir le monde. In fine il y aura votre premier baiser, peut-être imprévu.
Dans toute cette animalité qui précède le premier baiser se trouve tous les ressorts de la « Dynamique Monétaire » (je n’utilise pas le mot marché) .
Dans cette animalité il y a le bon coup à jouer ou non, la peur, l’attirance, l’envie d’en découdre, le goût de faire le Bien, etc…
N’étant pas psychologue je ne saurais probablement pas établir tous les rapprochements qui seraient appropriés, entre le « Self » et la « Dynamique Sociale ».
Madoff n’est pas simplement un aigrefin, c’est aussi un humain lambda joueur qui a eu moins de 18 ans. Il n’est pas devenu patron du NASDAQ complètement par hasard.
Pour clore ce premier jour, je vous invite à préparer votre sommeil
Vous placerez une feuille vierge et un crayon à votre chevet
Avant de vous endormir vous repenserez, un moment, aux deux étapes A et B ci-dessus
… aux grands de ce monde et à votre jeunesse
Pendant la nuit, des petits faisceaux s’activeront tous seuls, dans le prolongement de vos réminiscences.
Le second jour : un seul moment, très bref, puis, ce qui vous viendra à l’esprit :
Le lendemain, à l’heure où le cop s’apprête à chanter, il arrivera un moment où vous serez à moitié réveillé mais encore endormi.
Faites alors attention aux bribes qui traverseront rapidement votre esprit.
Ce sera votre meilleure piste pour contribuer à sortir de la crise
Au réveil vous aurez tout oublié. Notez tout de même ce que vous pouvez, un mot … un seul mot suffit
Ce seul vous suffira pour la journée.
_____________________________________________________________
Les rationnels qui vous lisent sont probablement persuadés que je ne vais pas à l’essentiel,
que je m’écarte de l’Anneau Central Stratégique de la crise.
Ils auraient tort; c’est du moins ce que je crois.
La « Dynamique des Prédateurs de la TopFinance » est à rapprocher
de cette jeune femme qui compare les paniers de fruits « à son marché » (primeurs, etc.) et
de cet ado que vous étiez qui compare les filles.
En ayant l’impression d’aller, avec moi, à gauche et à droite avec un excès de fantaisie, le cerveau du lecteur sort de ses « rails prioritaires » (sans issue, en impasse), trop prégnants.
L’internaute qui en douterait de ma méthode pour sortir de la nasse
peut lire, par exemple, Le Fils du Serpent. Vie et mort du banquier Stern (chez Albin Michel).
Il peut aussi lire Le Piège de Wall Street (aussi chez Albin Michel).
Je pense que ces deux livres pourraient plaire, par exemple, au jeune qui se nomme « All » (8 janvier 2009 à 08:32)
L’économie est nullement un fluide ! C’est l’ambiance entre des colonies de chimpanzés et guenons qui seraient par milliers ou millions
Tous ces êtres exploitent, sans le comprendre, leur préfrontal … et finiront en cadavres comme une horde de hyènes.
Il nous faudrait des Jeffrey E. Young, Jean Cottraux et Alberto Eiguer pour différencier les types de schémas dominants et perversions.
Pour les « internautes logiques » [Et alors, 8 janvier 2009 à 09:36, Manu, Antoine,…],
j’ai commenté, avec une tournure d’esprit qu’ils considéreront un peu plus sérieuse, une ligne de M. François Leclerc.
Blog Paul Jorion du 29 décembre 200_, article 1359
(à 25% de la hauteur du document) Un detail sur le commentaire de François Leclerc (30 décembre 2008 à 00:53)
Cet autre commentaire de ma part (« 1erMai » commentaire 8 janvier 15:28) fait un peu plus « banquier bon chic bon genre ».
Ma méthode consiste à marier les deux tournures d’esprit,
ce que l’on peut évoquer sommairement en disant « Allier cerveau gauche et cerveau droit« .
Quelle equipe mixte, incluant historiens, investigateurs tenaces et grands praticiens juridico-financiers de l’offshore, pourraient nous aider a positionner la “methode blackbox” de M.Pierre Lang ?
Bonne continuation.
@et alors
Dans le même ordre d’idée j’avais lu un bouquin d’un biologiste dont je ne me rappel pas le nom (j’ai prêté le livre qui n’est jamais revenu…), qui réfléchissait sur le vivant, la génétique et l’adaptation.
Il parlait d’une variété de papillon dont les dessins sur les ailes imitaient les feuilles d’une variété d’arbre. Rien d’étrange à ce stade, pour une forme de mimétisme en accord avec Darwin. En y regardant de plus près au sens propre comme au figuré, ce chercheur s’est aperçu que le dessin particulier et microscopique des cellules de la feuille étaient reproduit sur l’aile du papillon. Ce que ses prédateurs, oiseaux, lézards, étaient bien incapables de distinguer…
Il évoquait aussi l’extrême diversité et la richesse que la vie avait parfois généré de façon très soudain au cours des ages géologiques.
Il concluait que la vie semble une force qui se joue des éléments, capable de produire des êtres vivants, animaux, végétaux, aux formes, aux couleurs parfois identiques parce que de même « facture ». Il établissait (voyait) un lien fondamental dans toute la génération du vivant et non le résultat de la simple sélection naturelle d’individus isolés.
A M. Shiva (15:51) le camouflage pour la predation est-il de meme nature que le camouflage pour se faire tout petit, à l’écart des grands aventuriers ?
Et que penser du club de predateurs humains dont le souci premlier est, tout au contraire, de se cacher de la multitude ?
Les ordinateurs de son reseau sont nullement le dispositif critique de sa construction.
Son filet peint imite egalement les feuilles des arbres comme le papillon. Mais il est très spécial, humain, doté de la Parole de tous les universitaires de sous-systèmes qui en parlent savamment, chacun étant un leurre sans le savoir, persuade de la qualité de sa « science » :
… sciences economiques ! … sciences politiques ! … sciences humaines ! … que des diplomes, encenses, honores, retribues, felicites, publies …
Où est le problème déjà ? sous le filet ! … quel filet ?
Quelles mammifères decident d’afficher un comportement falsifié pour mieux adopter une disposition contraire ?
Les analogies avec la Nature de peuvent pas nous servir car l’humanité se compose d’êtres parlants faisant usage de mots pervertis. Le réel coorespond nullement aux mots utilisés et plus personne ne comprend quoi que ce soit. Quand bien même il ferait un effort, il n’aurait pas les mots. Pour le predateur cachant ses manoeuvres, il n’a pas même à se défendre ou à mentir. Tout est vaste, compliqué, normalisé, apparement régulé et incompréhensible autour de lui
Merci pour ce commentaire ainsi que pour celui que vous avez laissé sur l’émission du 08 02 2012. J’ai envoyé un nouveau commentaire pour vous répondre, qui n’a pas été publié.
Je partage pleinement votre dernière phrase ci-dessus : « Pour le predateur cachant ses manoeuvres, il n’a pas même à se défendre ou à mentir. Tout est vaste, compliqué, normalisé, apparement régulé et incompréhensible autour de lui ».
J’ai travaillé 25 ans comme cadre dans la banque à Paris. j’ y ai exercé plusieurs métiers (chef de produit, chef de marché, auditeur, analyste de crédit et de garantie etc… Je suis parti à 47 ans, juste après avoir obtenu une « promotion piège ». En fait j’ai été licencié pour incompatibilité d’humeur avec la hiérarchie (j’aurais beaucoup à raconter sur le monde bancaire de l’époque qui s’était déjà engagé fans les impasses où nous trouvons aujourd’hui. Ensuite, j’ai connu la galère : chômage, longue maladie etc…Aujourd’hui j’ai 60 ans et je suis professeur d’éco-droit. Je suis marié et j’ai 2 filles de 12 et 9 ans.
Après avoir été propriétaire je suis locataire. Mon compte est débiteur au 10 de chaque mois.
Je vis dans une petite ville de province où je m’ennuie à mourir . Je retourne souvent à Paris, notamment dans le quartier des Halles- Montorgeuil où j’ai vendu à perte pour 700 000 F un appartement qui vaut 370 000 euros aujourd’hui … Ainsi, j’ai résisté, mais je me demande si la résistance n’est pas trop chère payée lorsqu’on se retrouve seul et que les anciens collègues continuent à profiter scandaleusement du système. Il ne me reste plus qu’à chanter : « non ! Rien de rien, non je ne regrette rien ! … et à m’en persuader.
Cordialement.
Je ne suis qu’un petit Belge et je n’ai qu’une chose à dire sur l’affaire FORTIS, … l’Etat Belge n’est pour l’instant plus un état de droit ! Il faudra attendre que la clarté soit enfin faite sur cette affaire pour que je puisse encore être fier d’être un citoyen de ce « petit » Etat.
Dans l’attente, le monde va mal, très mal et les politiciens ici ne parlent que de BHV !
Nous nous dirigerons vers une dépression économique ! Il serait naïf de penser que cette crise n’est que passagère !
Le nouveau billet de mon blog relate cette fois que … « Les chefs d’entreprises ont peur, très peur ! »
Encore bravo pour cet incroyable billet Paul, je voudrais pouvoir être aussi capable. Mais bon, j’adore apprendre.
Luc, the bear !
@ François Jéru,
Dans quelle catégorie vous placeriez-vous ? Romancier atypique ?
Ce billet de Pierre Lang: Crise : Gestion des toxiques et relance. Une méthodologie ? Renvoie à mon avis, lui aussi, au billet du 7 janvier 2009:
« À propos de « Pour un système socialisé du crédit » par Frédéric Lordon,
Di Girolamo 7 janvier à 14h37.
Car ou bien il faut se jeter à l’eau (eau d’égoût?) pour y rechercher la « boîte noire » et y deceler ce qui a fait confondre l’intérieur de cette boîte noire avec l’extérieur en pensant que cela va nous tirer d’affaire. Ou bien il faut concentrer nos efforts et nos énergies à construire autre chose, et en dehors de ceux qui nous ont lanterné, soit par ignorance feignant le professionalisme, soit par stratégie pour créer l’irréversible dans le champs financier, et ainsi, que dans une société en perdition, cette société finisse par « implorer » ceux « qui savent », sans que la même société se rendre compte le moins du monde qu’elle a été coulée par ceux-là même qui sont à la tête du système financier naufrageur. Nous, la société, penserions alors que ces « dirigeants » vont nous sortir d’affaire après nous avoir « inquiétés » jusqu’à nous faire réclamer leur intervention salvatrice (1). Comble de la perdition!
Pour reprendre Pierre Lang, l’ « extérieur », sous hypnose, ayant été chlorophormé, semble ne se souvenir de rien des moments, pourtant décisifs, ayant précédés l’ « accident fatal »… Mais franchement, nous sommes tentés de nous demander: à quoi bon? Que peut-il sortir de positif de là? À cette heure sans avoir la moindre certitude que la crise soit « maîtrisée », même à terme…
Pendant ce temps là on perd du temps, un temps qui, sûrement, travaille contre nous. Est-ce que nous ne jouons pas avec le feu dans nos postures dubitatives? Alors que d’autres élaborent des monnaies alternatives. Quel bateau préférez vous? Le Titanic? Ou de solides chaloupes?
Voici un propos qui résonne particulièrement dans le présent, dans l’actualité la plus brûlante:
« En raison de son importance, la situation sera épouvantable. Une période relativement courte permettra probablement de décider si nous pouvons maîtriser la puissante machine économique et sociale que nous avons créée, ou si c’est elle qui nous maîtrisera. Durant cette période, la moindre impulsion de la part d’un groupe d’hommes, qui savent quoi faire et comment le faire, pourra être la différence entre un nouveau recul dans l’âge des ténèbres, ou l’avènement en plein lumière d’une ère d’une telle splendeur, que nous pouvons à peine imaginer. C’est cette nécessité de la connaissance du moment psychologique, et du choix de l’action appropriée, qui devrait être présente à l’esprit de cette minorité consciente de la gravité des pemps présents »
Si on me le demande, j’indiquerai de qui est ce propos. Mais l’important est qu’il est vrai, un avertissement sans détour.
Aujourd’hui est ce moment psychologique.
(1)Beaucoup de peuples (est-ce que ce mot a encore une signification?) se retrouveraient alors comme ces passagers d’un paquebot allié torpillé par un sous-marin allemand durant la deuxième guerre mondiale et qui ne durent leur survie, une fois à l’eau, qu’au fait d’avoir pu être hissés sur la coque du sous-marin allemand ayant fait surface par le mêem équipage ennemi qui venait de les torpiller et de les couler.
@Rumbo
« Si on me le demande, j’indiquerai de qui est ce propos »
Je pense à Lyndon Larouche.
Vrai ou faux ?
Une contribution intéressante mais qui pose de nombreuses questions, entre autres : qui peut considérer le système financier suffisamment de l’extérieur pour le contrôler comme une boîte noire ?
La difficulté principale est que certaines parties de celle-ci sont hors du champ de l’autorité… et les initiés aussi, donc non atteignables par les juges. L’autorité elle-même a mis en place ou accompagné le développement du système et laissé faire la ponction par les initiés…
Cette prise en mains de l’extérieur (enfin presque !), un état a pu faire cela pour une banque (Crédit Lyonnais) mais il faudrait que tous les états le fassent pour tous les acteurs banques-finances-assurances-oligopoles… qu’ils modifient toutes les lois qu’ils ont installées depuis plus de trente ans : non convertibilité du dollar (1971), non création de monnaie par les états (1973, France, 1992, Europe), devises flottantes, marché des devises, création des marchés dérivés (1983), libre circulation des capitaux (1986), paradis fiscaux utilisés par les états (Boeing aux îles Caïmans avec la bénédiction des USA pour contourner l’interdiction des subventions, etc.), normes bancaires fixées par les banquiers, normes d’assurances par les assurances, normes comptables (IFRS, market value = fair value !) faisant effet de levier selon la hausse ou la baisse des marchés spéculatifs (2006).
Résultat ? La crise 2007 à partir des subprimes, mais n’importe quoi aurait pu la déclencher, tout était en place pour qu’elle éclate.
* Alors certains disent : on ne peut revenir en arrière (sur toutes ces lois et normes), il faut faire avec, la mondialisation, le néolibéralisme…, il est clair que si on ne change rien, le système va s’effondrer dans sa logique d’avalanche cataclysmique (pour le moment on ne le voit pas parce que nous surfons sur le front de l’avalanche et que nous glissons avec lui, on s’en apercevra en revanche quand il va, et nous avec lui, percuter la réalité des échanges matériels (production, consommation, monnaie) qui ne s’effectueront plus.
* Alors « on » sera bien obligé de changer quelque chose (avant ou après la catastrophe), puisque ce système n’est pas « naturel » comme certains voudraient nous le faire penser (évolution darwinienne ? Avec toutes les lois qui ont été produites toujours dans le même sens, celui de l’avantage aux actionnaires contre celui des salariés, c’est difficile à soutenir !).
* Alors j’y vais de mes propositions, comme tout le monde… mais elles correspondent à l’idée de mettre le système dans une boîte noire (sauf que je ne suis pas sûr que cela soit possible et que mes propositions intègrent la possibilité qu’il aille tout entier au tapis, et nous avec).
1/ Tout d’abord, l’action doit être localisée partout et à tous les échelons territoriaux : construire ou reconstruire les services (au sens très large de tout ce qui est nécessaire à la vie en société) à but non lucratif à destination de la population, sans faire appel à du capital financier à but lucratif.
2/ Soutien par les collectivités territoriales de toutes les entreprises à but non lucratif de leur ressort : associations, coopératives, mutuelles, etc. pour toutes les productions de biens et de services nécessaires (les capitalistes vont partir avec la caisse, mais il faut les empêcher de casser les machines, de voler les brevets et les marques, de vendre à l’encan terrains et bâtiments, machines).
3/ Les échanges doivent se reconstruire de proche en proche sur ces bases matérielles, en mutualisant les ressources pour faire les économies d’échelle quand elles sont globalement réelles (pas seulement à l’avantage de tel ou tel critère particulier et limité, laissant de côté les pertes immenses… situation que nous voyons aujourd’hui par la valorisation systématique -cad voulue par le système- du profit privé quelles qu’en soient les conséquences collectives, écologiques, publiques).
4/ Seule une démocratie réelle ne peut y parvenir et donc doit permettre à chacun de maîtriser les conditions de sa vie et doit porter sur les conditions et moyens de production et d’échange réels dans son territoire (ne pas croire non plus que le local n’est que local… il est aussi un global localisé !).
Voilà quelques-uns des chantiers-solutions auxquels il faut s’attaquer, que nous serons de toutes façons obligés de réaliser si nous ne voulons pas disparaître de cette planète : la prise de conscience va être brutale pour beaucoup dans les diverses populations, le risque majeur serait de laisser-faire car la pente sera fatalement vers le fascisme le plus guerrier, xénophobe et autoritaire. Ce que nous voyons se profiler dans la politique de Sarkozy, comme on le voyait se profiler dans celle de Bush… quid de celle d’Obama et des autres ?
Toxique : Se dit d’une substance nocive pour un organisme.
Par « Gestion des toxiques » doit-on comprendre gestion des ingénieurs financiers ou gestion de leurs modèles hybrides ?
Dans les deux cas je trouve l’idée de la boîte noire très bonne !
Tiens, tiens…, au début on avait une boîte noire avec Pierre Lang; depuis 15h45, vient s’ajouter une nouvelle boîte noire avec François Jéru…
Peut-être conviendrait-il de relier des deux.. (et je rejoins Fab..)
Sur ce blog, « sciences cognitives » apparait toujours en « en-tête ».
Réponse à Fab 8 janvier 17:12
… romancier atypique, surement bientot, et pas seulement cela … très web3.0
j’ai aussi été banquier JP MORGAN (WallStreet face au NYSE, à Rockfeller Center, dans la City, à Paris Place Vendôme)
… anterieurement conseil en organisation … Honeywell Bull, … posterieurement Thomson, Aerospatiale (EUREKA avec Uk, De, It, Es,…), Eurocopter gie puis SA, …
J’ai réfléchi à ce que vous ai posté, comme à 6 emails personnels (Julie Clarini, Brice Couturier, M. Lordon, Caroline Broué, Olivier Pastré, Emmanuel Laurentin)
La copie de mon email à M. Laurentin est sur le blog de M. Chavagneux (Alternatives Economiques)
alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2009/01/05/10-ans-de-l%e2%80%99euro-les-faux-espoirs-d%e2%80%99une-monnaie-mondiale/#comments
J’avais dans un précédent commentaire rappelé la toxicité du cortisol, (hormone produite par les glandes surrénales, responsable de l’inhibition de l’action, et à l’origine du stress, perte de sommeil, dérèglement du système immunitaire et multiples autres troubles).
Je lance un appel, afin de constituer « l’équipe mixte, incluant historiens, investigateurs tenaces et grands praticiens juridico-financiers de l’offshore » chère à François Jéru:
« Si vous avez des choses à cacher, exprimez-vous, libérez-vous, désinhibez, c’est votre dernière chance de retrouver la santé et l’espoir…et nous avec ! »
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2008/12/30/il-est-ou-le-credit-crunch/#comments
M. François Jéru
Bonsoir,
« Quelles mammifères decident d’afficher un comportement falsifié pour mieux adopter une disposition contraire ? »
Renart… au détriment de ce pauvre Ysengrin, toujours attiré par l’appât et toujours floué à l’arrivée.
Mais nos petites bêtes ne faisait que courir après un bon repas, et les Jacques Cœur à la fortune un peut trop grande et trop ostentatoire finissaient par attirer les foudres royales. Aujourd’hui les Madoff se baladent peinards moyennant une caution de 10 millions de dollars (8333$ par mois pendant 100 ans…), les patrons de banques renflouées par l’impôt annoncent crânement que les dividendes seront maintenues à leur très haut niveau d’avant la crise et le monde tremble parce qu’il entend « ça va cogner », sans que personne ne puisse dire combien, comment, ou, qui, jusqu’à quand…
Vous avez bien raison les analogies animales trouvent très vite leur limite. La question qui me taraude est; est-ce que nos prédateurs chassent en meute plus ou moins organisée et existe-il une (des) hiérarchies dans ce business de boite noire (c’est la question de la gamine prépubère, un peu délurée de votre bestiaire) ?
PS: Pour Madoff il semble que cela se complique, dans sa situation il avait cru bon de dissimuler un part de sa fortune à la justice, c’est dire le sentiment d’impunité…
Prix de transferts, Paradis fiscaux
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2008/12/11/paradis-fiscaux-a-quoi-joue-la-majorite/#comments
Cher monsieur Shiva.
Très bonne question prépubère. Il ne me serait pas venu à l’idée d’en parler tellement la réponse est évidente.
Les banques n’ont rien en commun. C’est comme si vous compariez WallMart ou Auchan avec le marocain qui me vend 3 carottes à Bièvres
C’est comme si vous compariez l’entreprise Haliburton, Carlyle ou Exxon avec le plombier d’Igny qui est venu réparer une fuite que j’avais à la cave derrière la chaudière
C’est comme si vous compariez la Fed-Reserve-Bank-of-NewYork (of NewYork c’est l’element important) et les autres membres du reseau FED qui ne sont que des potiches pour tromper, donner une certaine impression auprès du public
http://alternatives-economiques.fr/blogs/chavagneux/2008/12/02/une-crise-a-7800-milliards-de-dollars/#comments
Pour 2010-2011, il faut s’attendre aux plus grands transferts des titres de créances et de propriété de l’Histoire
@JeanNimes
Je partage tout à fait cette idée d’un global localisé (et d’un localisme mondialisé); c’est dans ce cadre contraignant choisi (contraintes géographiques, physiques, quantitatives…..) que pourra s’exprimer un nouveau paradigme, une nouvelle créativité, un nouveau projet de civilisation. (Parce que le cadre local est l’antithèse du cadre d’une mondialisation industrielle spécialisée)
Si la tribu primitive s’ancrait dans la nature et dans ses traditions, la tribu moderne mondiale doit s’imposer par intelligence un nouvel ancrage. Le libéralisme dit que la compétition et le marché sont naturels et sources de progrès ; l’anti libéralisme dit que l’état doit diriger ; la troisième voie grâce à la relocalisation et à la DEMOCRATIE PARTICIPATIVE peut ouvrir des champs d’expérimentations et d’innovation sociétale; la richesse et donc l’argent devenant plus malins , le PIB introduisant un global naturel et humain ( par exemple Jancovici explique très bien que dans notre économie plus on s’enrichit plus on s’appauvrit : on empile les biens manufacturés /on pille les ressources)
C’est à ce niveau là que nous avons besoin de compétences, d’experts, d’ingénieurs …A condition qu’ils aient virés leur cuti et fassent preuve de dévouement et d’humilité, ce qui n’est généralement pas le cas!
Les élus locaux, les citoyens lambda, bien plus que nos ingénieurs, nos experts, nos politiques…ont une capacité de dissiper la brume de la complexité et d’atteindre par connexion naturelle et immédiate le diagnostic global. (C’est Chomsky, je crois, qui pense que la plus grande partie des problèmes et conflits mondiaux serait plus facilement résolue si le peuple décidait lui même)
Le point de départ et la montée en puissance de ces relocalisations tiendront en notre capacité à les susciter et les accompagner.
Cher monsieur Di Girolamo
Certaines des intuitions de votre corps glocal et de votre limbique désireux parlent au coeur
Etes-vous sûr que vos -ismes (liberalisme, antiliberal, … très « prefrontal) ne vont surement pas parler à “l’équipe mixte, incluant historiens, investigateurs tenaces et grands praticiens juridico-financiers de l’offshore”
De quel liberalisme parlez-vous ? celui de mon épicier marocain ? celui de WallMart ?
Pour ce qui me concerne je n’utilise pas ces mots là. Parfois, j’observe que je perroquette des mots qui n’ont aucun sens précis
ceux avec lesquelles aucune représentation n’est possible.
A ce stade, je ne veux pas être plus long. Le moment venu les experts et ingenieurs seront bien utiles
Bonne continuation. Bonne journée. A des jours meilleurs
Monsieur François Jéru,
Je n’ai pas lu l’intégralité de ce que vous avez écrit et encore moins des liens que vous proposez. Mais si l’on admet que la connerie est la décontraction de l’intelligence, permettez-moi de penser, Monsieur, que vous êtes un sacré déconneur ! Donc, je me permets, et c’est une première, de vous poser LA question qui me turlupine :
Pensez-vous que l’Homme (la personne pré-pubère en faisant partie) soit prêt à changer de religion ? Autrement écrit, pensez-vous que nous soyons prêts à nier que la société de consommation ou le Système Economique soit une fatalité, une nécessité pour l’humanité ? Et si pour mon plus grand bonheur votre réponse était positive, voyez-vous une nouvelle « religion » viable ?