Le 1er mai

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Mon billet du 15 septembre s’intitulait On ne va pas pouvoir rabibocher. Qu’avons-nous vu depuis : précisément du replâtrage, du rafistolage, du ravaudage, à la pelle et à concurrence de centaines de milliards d’euros et de dollars. Nous a-t-on proposé quoi que ce soit qui s’attaque au fond des problèmes ? Des mesures en vue d’une meilleure redistribution des revenus et du patrimoine ? Une mise au pas de la spéculation ? Une redéfinition du rôle des banques centrales ? Une réflexion sur le crédit à la consommation ? Les moyens d’une évaluation de la croissance au sein d’un monde endommagé et ayant épuisé ses ressources ? Non : rien ! Attali utilise l’image de l’accident de la circulation : on donne de l’oxygène au blessé au bord de la route… depuis un an et demi déjà.

Est-ce à dire que personne au plus haut niveau n’ait pris la mesure du désastre ? C’est peu probable. Hypothèse optimiste : chacun sait pertinemment que l’Amérique est la locomotive – même s’il s’agit d’une locomotive très essoufflée – et qu’il faut attendre de voir ce que fera Obama. On prend traditionnellement la mesure de ce qu’un président américain accomplira au cours de son mandat à partir de ce qu’il parvient à réaliser durant ses cent premiers jours. Ce qui nous mène au 1er mai. Si à cette date l’accidenté n’est pas arrivé à l’hôpital, il est soit mort, soit en tout cas à l’agonie.

Bien sûr, je ne me faisais guère d’illusions : « On ne va pas pouvoir rabibocher ! », c’était une exhortation pure et simple. Mais l’exhortation ce n’est pas rien : c’était une invitation à se mettre à réfléchir furieusement parce qu’il faut bien le reconnaître, la réflexion n’était pas très avancée non plus.

Je parlais hier à l’un d’entre vous qui se désespérait devant le replâtrage navrant auquel nous assistons en ce moment et qui me disait de l’avenir : « Ce sera comme avant mais en pire ! » et je lui dis non : l’analyse progresse, elle avance à grands pas. Et non seulement elle avance, mais elle se diffuse : on la retrouve partout. « Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port ».

Je ne me faisais guère d’illusions en septembre et je ne m’en fais guère non plus sur ce qui aura été accompli d’ici au 1er mai. Nous aurons bien besoin d’une analyse approfondie des problèmes et d’une vision très claire de leurs solutions (je ne parle pas de rustines, on m’aura compris), vienne le 1er mai.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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36 réponses à “Le 1er mai”

  1. Avatar de Shiva
    Shiva

    @François Leclerc

    J’imagine également que les banques ne font rien de ces actifs si ce n’est éponger leurs pertes sur les marchés financiers et tenter désespérément d’équilibrer leurs comptes de trésorerie. Par contre, si j’étais banquier, je ne resterait pas assis, les établissements qui fabriquent des obligations à partir des titres de crédit doivent bien savoir ce qu’il y a dedans, puisque au final; le client de base continue à rembourser son prêt à son banquier qui transfert ces fonds vers l’organisme qui lui a acheté le titre de crédit et qui en a fait des obligation (Fanny mae) qui lui versera les dividendes au porteur de l’obligation.
    Ce porteur (c’est là que c’est drôle) qui n’est autre que la banque qui aura fait du crédit à haut risque à qui mieux mieux en se disant « je m’en tape je vais tout refourger aussi sec ».

    En fait les banques ont peut-être finalement racheté massivement le risque dont elle croyaient s’être débarrassé !
    Ou peut-être même qu’elles l’on fait consciemment en prenant des CDS idoines pour se protéger.
    Mais comme elles ont pris ces CDS entre elles…
    Patatra !

    Dans ce cas, les banques sauraient très bien, globalement, ce qui est pourri et ce qui ne l’est pas puisque tout ou presque serait inscrit dans leurs bilans !

    Et donc, en attendant de pouvoir refourguer (mais à qui ?) les créances et les actifs, pourris, elles tètent les banques centrales qui jouent les vaches à lait en acceptent (comme vous le dites, pour sauver la face) n’importe quoi en gage de son argent quasi gratuit.

    Il est (si mon hypothèse est juste) donc plus intéressant pour tout le monde d’adopter l’attitude de l’ignorant innocent dépassé par les événements « mon pauv monsieur, si seulement ont savait ou y sont les actifs toxiques… »

    Pour tout ce qui est du « Madoff » il est impossible d’attendre parce-que cette monnaie là, est perdue à coup sur, pour le reste, puisque tout est adossé au crédit, mis à part l’insolvabilité, l’argent devrait revenir progressivement sur 20 à 30 ans…

    @tous

    Joyeux réveillon de la St sylvestre, rendez-vous en 2009 pour bâtir une belle constitution bien musclée de la monnaie !

    Merci à Paul pour son travail et surtout sa patience…

  2. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @Shiva

    L’idée que les actifs pourris en question reprendront des couleurs plus tard, bien plus tard, et qu’il suffirait d’attendre pour bénéficier de ce retour à meilleure fortune semble séduisante. Elle est sans doute exacte, partiellement seulement, car tout ne reprendra pas vigueur. Mais il n’y a aucune visibilité sur les délais et c’est bien là où cela coince, car cette attente est paralysante comme on peut le constater. En attendant la rédemption, donc, quoi faire ? Avec quel critère mesurer la solvabilité du collègue, dont on sait qu’il est dans la même situation que soi ? Comment calculer le risque pris en lui prêtant des fonds quand il n’y a plus de calcul possible ? Il ne faut pas chercher plus loin la raison de « la perte de confiance » et le fait qu’elle perdure.

    La titrisation a permis de financer le crédit, mais nul n’est plus preneur des obligations qui ont été crées à cette fin, car elles n’ont plus de valeur sur le marché. C’est un problème de poule et d’oeuf à l’échelle de la finance internationale. Aussi inextricable que le démélage de l’écheveau des CDS et des paris pris dans tous les sens et à propos de tout et n’importe quoi que vous évoquez. N’oublions pas que le principe à été à l’origine de mélanger des créances de qualités diverses pour les titriser et qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

    Je ne crois donc pas que les banques savent ce dont elles disposent en magasin et qu’elles font semblant de ne rien comprendre. Elles voudraient bien se débarrasser de ce qu’elles identifient comme le plus douteux dans leur portefeuille, mais elles ont du mal à faire le tri, avant même de savoir à qui elles pourraient vendre. A qui ? Mais bien sur aux banques centrales. C’était d’ailleurs la première version du plan Paulson que de faire procéder à leur achat par la Fed. Et c’est ce qui est en train de s’engager sous une autre forme aux USA. Le problème est que c’est politiquement très scabreux. D’où le jeu de la patate chaude auquel nous assistons.

    Vous n’avez pas tort en évoquant la situation de l’arroseur arrosé pour parler des banques qui croyaient avoir évacué le risque par la porte de devant et constatent qu’il est rentré subrepticement par celle de derrière. Pour autant, elles ne sont pas en mesure d’éponger leurs pertes avec les liquidités que créent les banques centrales, car il ne s’agit pas de fonds propres comme des apports en capital ou des obligations subordonnées à la française.

    Il ne s’agit pas d’exonérer les banques de leurs responsabilités mais d’envisager l’hypothèse qu’elles sont prises à leur propre piège et qu’elles n’ont été qu’un maillon d’une chaîne plus sophistiquée.

  3. Avatar de Shiva
    Shiva

    @François Leclerc

    Effectivement individuellement une banque n’est pas en capacité de savoir qui sont les emprunteurs « amalgamés » dans ses obligations, mais je pense que globalement il est possible de le savoir.

    Les fabricants d’obligations à partir de titres de crédit savent d’où proviennent les versements réguliers pour ces titres, de quelles banques, donc il est possible de savoir « facilement » de quels clients emprunteurs. D’un autre coté les dividendes obligataires sont versées aux acheteurs (banquiers) par l’émetteur de l’obligation (le fabricant).

    Donc le shema de remboursement d’un prêt titrisé serait le suivant:

    emprunteur —> banque de crédit —> service financier émetteur de l’obligation —> banque (ou fond spéculatif ou investisseur)

    Je pense que les service financiers qui ont construit les obligations doivent savoir quels titres composent quelle obligation. Il me parais difficilement concevable qu’ils ne connaissent pas la composition de ces paquets de titres qu’ils ont formés en obligations puisqu’ils en assument la gestion, prélèvement sur les banques de crédit et versements aux possesseurs d’obligations.

    Je vais essayer de creuser…

    Sur les actifs qui reprendront de la couleur: je voulais dire que chaque mois les mensualités d’une majorité de crédits arrivent dans les comptes des banques ce qui contribue à les renflouer. Si il y a moins de nouveaux crédits et des rentrées régulières la situation des banques s’améliore progressivement. le problème est que la récession à tendance à rendre les ménages insolvables encore plus insolvables, et les ménage solvables, insolvables. C’est pourquoi les injections massives de liquidités inflationnistes sensés contrecarrer la déflation semble inefficaces puisqu’elles ne relancent pas le crédit et donc n’enrayent pas la déflation.

    Pour les graphes BdF ce que j’en comprends:
    – sur le premier on voit dans la partie haute les apports de liquidités des banques centrales de la zone euro aux banques commerciales. On constate qu’en deux mois l’apport régulier passe de 400 à 800 milliards d’euros.
    La partie basse représente les liquidités « soutirées » aux banques commerciales; les réserves obligatoires (fractionnaires) prélevées sur les DAV et dépôts de -de 2 ans, qui n’augmentent pas, et le « facteurs autonomes » qui semble augmenter de 200 milliards d’€ et dont je suis incapable de vous dire de quoi il s’agit (peut-être des actifs pourris ?) la aussi il faudra creuser…
    – sur la série de graphiques suivante celui qui montre l’affaiblissement du crédit est le dernier en bas à droite, il montre que le crédit progresse de moins en moins vite, sans tomber à zéro. Il faudrait trouver l’équivalent pour les USA qui ont quelques mois d’avance sur nous et ou la courbe passe probablement en dessous de zéro…

  4. Avatar de Paul Jorion

    @ François Leclerc et Shiva

    La réponse à la question que vous essayez de résoudre en ce moment : valorisation des Residential Mortgage–Backed Securities, se trouve dans mon billet du 21 février : Les « déclencheurs » des produits financiers structurés.

  5. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Paul Jorion dit :
    30 décembre 2008 à 20:48

    Retour d’une petite mise au vert (qui était tout blanc d’ailleurs).
    Merci pour cette œuvre de Dali : la tête de Voltaire (Dali se serait-il payé la tête de Voltaire?).
    L’esprit des Lumières est séducteur, et a des raisons de l’être. Et je suis en tout point d’accord pour bien souligner qu’une parcelle de vérité se trouve en chaque être, chaque sujet, chaque homme, même celui que je trouve le moins sympathique, ou avec lequel je n’ai pas d’atome crochu. Cette petite lumière-là peut en éclairer d’autres parfois, et c’est bien ainsi. Le problème ne survient que lorsque le dit – homme – confond sa propre petite lumière de vérité avec une plus grande lumière de vérité qu’il « croit » détenir et il peut entraîner alors les autres dans sa chute. Les exemples historiques abondent, y compris, et dans la même proportion, dans le sillage des idées des « Lumières ».

    S’il existe une plus grande lumière que nous autres ici bas, cette lumière-là doit son authenticité au fait qu’elle vient de – plus haut – que nous, et s’exerce à notre insu la plupart du temps. Par exemple, aucun saint ne s’est dit: « tient, je vais devenir un saint », ou encore: « je vais faire une ‘carrière’ de saint ». C’est une force plus grande que – le saint – lui même qui l’a fait reconnaître, plus tard, comme un saint. Et d’ailleurs, c’est très heureux ainsi, il existe sûrement une assez grande quantité de – saints -, ceux-là, à jamais inconnus et anonymes, mais identiques aux autres saints, même si on ne les a jamais connu, ou simplement repéré. On pense à juste titre qu’ils correspondent aux saints reconnus comme tels et dont on connaît la vie (témoignages et documantations à l’appui) et il ne faut donc pas oublier ceux restés dans l’ « anonymat ».

    Bonne, heureuse, saine et sainte année à tous

  6. Avatar de François Jéru
    François Jéru

    Blog de Paul Jorion 2008m12d29, article 1359 « Le 1er Mai »
    (à 25% de la hauteur du document) Un detail sur le commentaire de François Leclerc
    30 décembre 2008 à 00:53. Il disait alors.

    J’ouvre les guillemets
    « Deux autres questions se posent sur le lieu où se déroule la mère de toutes les batailles, c’est à dire les USA »
    Je ferme les guillemets
    Je ne suis pas du tout d’accord. Ce n’est le lieu où se déroule la mère de toutes les batailles.
    Le lieu est un point de l’Atlantique entre l’Etat du Delaware et un coin de la Tamise près du LondonBridge.

    Le jeu est à plus de trois théâtres A, B, C :
    A: les grands pays émergents (BRIC) dont l’avenir est lié à l’avenir militaire du Grand Moyen-Orient
    B: les entreprises de toutes régions qui seront bientôt mûres pour changer de créanciers et de propriétaires
    C: les particulilers qui ont encore des résidus d’épargne et que l’on peut à nouveau racketer

    Mettons provisoirement de côté le théâtre A : le sale coup porté contre la Chine, la Russie et l’Iran pour ne pas trop compliquer le décor.
    N’oublions pas que les trois pays précités et d’autres (Arabie, Dubai, etc.) sont les creanciers des topTopBanques et des Etats de l’OCDE

    Peut-être ai-je tort de revenir trop vite aux lieux stratégiques des décisions sur les trois monnaies-clefs :
    le « panier des monnaies_LIBOR », le $ domestique intra-Usa et l’€ continental (par celui des euroeuros coté par le LIBOR)

    La problématique de l’une des batailles. Trois questions prealables
    (1) Qui sont les parties au combat ?
    (2) Est-ce vraiment un combat ou autre chose ?
    (3) Où la partie va t-elle se jouer ?

    Pour repondre a la premiere question, on peut s’en poser trois autres :
    (4) Quelles « familles royales » ou dynasties financieres rigolent dejà d’avance de la remontee des taux-de-base (LIBOR et FED, accessoirement BCE) en …
    disons 2010 (il faut sortir une date du chapeau). Ces detenteurs de capitaux ont de la liquidite à ne plus savoir quoi en faire. Il est bon d’attendre, les plus belles proies n’étant pas encore au bord du quai devant l’epuisette
    (5) Quelles firmes, deja exangues, seront incapables de payer les interets bancaires qu’exigeront alors leurs creanciers ?
    Combien d’immenses ? de moyennes ? de petites ultra-competitives en temps normal ?
    (6) Dans les nations europeennes reunies par l’euro, il reste encore des gens normaux qui paient l’IRPP. On dit 50% je crois. Ce sera moins ;
    Quelle somme maximale d’impôs pourront-ils encore payer (sans trop de chomage) afin de
    maintenir un minimum de credibilite aux Etats qui jettent l’epargne (presente et potentielle) de ces contribuables par les fenetres des palais republicains.
    Cette somme sera sans doute moindre que les annees precedentes, pour n raisons qui peuvent etre listees;
    [Nota: Pour memoire, avant la montee encore accrue de la Dette de la France, l’IRPP était deja entierement perdu à payer les interets financiers de la Dette]

    Théâtre B

    Cette fois je vais mettre provisoirement de côté les « entrepreneurs-emprunteurs » qui perdront prochainement le contrôle de leur entreprise
    (achat par les banques … araboanglosaxonnes, sinoanglosaxonnes, russoanglosaxonnes… enregistrées en l’Etat du Delaware, Londres, Dubai, Hong-Kong, Luxembourg, Geneve)
    toujours pour ne pas compliquer le decor.
    En son article 510 (http://www.pauljorion.com/510/) l’auteur de ce blog
    cite les banques qui « font le marché la dynamique du LIBOR ». Au passage un petit article anecdotique http://www.lrb.co.uk/v30/n18/mack01_.html.
    Parmi celles-ci, sont citées celles qui contrôlent le noyau dur d’Euroclear, l’équivalent de Cleastream en plus puissant et plus opaque.
    Ce groupe de banques est parfaitement apte à monter des deals avec les Fonds Souverains moyen-orientaux et asiatiques, d’une part,
    comme avec les transnationales ou leurs sous-traitants plus ou moins indépendants : obligations convertibles, acquisitions minoriatires, prises de contrôle, etc.
    Il a nul besoin des marionnettes de la Maison Blanche ou de l’Elysée.

    Ainsi, il est possible de ce centrer maintenant sur la problématique des particuliers-contribuables qui semble être le sujet qui vous intéresse le plus
    Théâtre C :
    Là les économistes des top topBanques n’ont pas la tâche trop difficile, pour planifier la façon de « tirer le maximum » de celles et ceux qui peuvent encore payer quelquechose. Il y a lieu de s’entendre avec les go-between que sont les patrons des banques Centrales clefs :
    (1) la Banque d’Angleterre (LIBOR et £),
    (2) La Fed-Reserve-Bank-of-NewYork (banque privée la plus décisive du réseau Fed, celle qui donne le ‘LA’),
    (3) La BCE.

    La problématique est politique car ces trois patrons ont du gagnant-gagnant à arrêter avec leurs amis « Grands Argentiers » respectifs (en France Minefi).
    Quant aux ministres des finances, ils ne sont pas seuls. Surtout quand on sait que les taux, qui pourraient rester à zéro pendant 50 ans, ne vont surement pas rester longtemps à zéro !! Ne faut-il pas lutter contre l’inflation ou un excès de liquidités ou agir ainsi pour

    n’importe quelle raison prétendument rationnelle de politique monétaire ? … de la pure foutaise ! de la pure prédation. Ne faut-il pas que chacun vive au moins un peu mieux que ses prédécesseurs ?
    Bref.
    Pour faire simple, parlons de la France, même si les top topBanques prennent en compte le meilleur deal en juxtaposant les situations des principaux pays de l’euro. Elles ne sont pas folles. Pour la France, elles savent que tout l’IRPP des foyers qui paient l’impôt

    s’évanouissait déjà dans les intérêts financiers verses aux creanciers via le Trésor Français. Il y a des limites à la ponction. Avec l’effet combiné du chômage et de l’élévation de la Dette, la position des rackettés (des tondus) ne va pas s’arranger. La part des créanciers

    étrangers est récemment passé de 40% à 60%. Elle doit être maintenant vers 66%. Pas mal !
    Et quand il sera décidé de remonter les taux ça va cracher ! … bientôt 1.300 milliards. Même à 5%, au lieu de zéro, cela fait tout de même 65 milliards … et de jolies commissions d’entremise … [ entremise c’est un mot consacré pour le travail d’entremetteur, comme

    l’expression frais commerciaux extérieurs (FCE) ].
    Logiquement il devrait y avoir une égalité indéfectible entre le taux BCE et le taux-de-base-bancaire (TBB) à Paris.
    En lisant le web de la Banque de FranceIl semble que ce ne soit pas le cas, le TBB serait libre, à l’entière discrétion du banquier sur la place de Paris. Il est vrai que j’ai plus 32 ans et que les moeurs ont bien changé. Trichet fait d’ailleurs pareil à la BCE. Il dit 5% quand

    cela pourrait être zéro. C’est beau le progrès ! Et d’ailleurs les parlementaires de tous bords sont parfaitement satisfaits, aucun ne dit que ce devrait être zéro.

    Ce qui se dénomme « Dette de l’Etat » est en réalité la « Dette des Contribuables ». Ce sont eux qui doivent donner suite aux déclarations des dizaines de milliards à mobiliser pour ceci ou cela. Cet argent d’abord verbal qui est jeté par la fenêtre il faut bien aller chercher dans

    l’épargne ancienne, nouvelle ou à venir.
    Et pour cela le go-between étatique a tout pour satisfaire le planning 2009-2011 de son commanditaire.
    Les huissiers et gendarmes sont à la disposition permanente des receveurs d’impôts du Minefi.
    Ses forces de combat sont rodées et 100 fois plus efficaces que celles qu’auraient à utiliser des pirates étrangers s’ils devaient eux-mêmes rançonner directement les malheureux contribuables déjà bien tondus. C’est comme à la quête on peut repasser chaque

    semaine il y aura toujours une obole pour le mystificateur. Ces forces de combat sont une véritable merveille; elles sont subventionnées.
    Et les étatistes ont si bien manipulés l’opinion que plus de la moitié de la population (pas seulement les foyers qui ne paient pas d’impôt) trouvent très bien que la France ait une Belle Dette, bien rondelette. N’est-elle pas nécessaire à la Recherche qui va créer des

    richesses. Ma fille me dit que les postes de recherche à l’INSERM ont encore été descendus de je ne sais plus combien de dizaines de postes. Le pouvoir ump-ps-centre s’en contrefout; ses intérêts sont ailleurs
    … assez surement à proximité des quelques « lieux sans aucun combat », ceux « où l’on sauve le monde de l’incendie, chaque mois qui s’écoule », c.a.d. en langage moins biaisé « les lieux où l’on fait affaire ». L’opacité des avances faites aux banques est totale; idem pour les

    garanties : « le contribuable paiera … tout, n’importe quoi … sans examen ».
    Dont acte.

    Vous constaterez que j’ai nullement perdu le fil par rapport aux 3 questions du début
    (1) Les parties au combat ?
    Pour le théâtre B c’est clair. Pour le théâtre C, la partie stratégique implique
    les topBanques et les topclients (secteur public et secteur privé) des topBanques, d’une part, ET, les tondus-rackettés, d’autre part
    (2) Est-ce vraiment un combat ou autre chose ?
    Vraiment autre chose, le contraire d’un combat. Vu l’ambiance impérialo-pirate d’un côté et la manipulation méprisante de l’autre dans un jeu totalement inégal
    comment pourrait-on évoquer ce mode de vie à deux versants ? … l’un parmi les ors et l’autre lamentable.
    Il y a surement des périodes comparables de l’Histoire qu’il a été possible après des siècles d’aveuglement, de voir autrement
    pas l’empire de Darius ni celui de l’Egypte Ancienne … plutôt un anneau d’empereurs et rois des océans,
    une sorte de capitaine Nemo qui aurait réussi avec une brochette de pirates allant parfois à terre rendre visite à des négriers-rois dans de beaux costumes.
    Si vous avez des ami(e)s historien(ne)s dans vos relations posez la question.
    Les chefs, sortis de leurs drakkars, venant rançonner tout un pays. C’était très différent.
    Le roi de France d’alors n’était pas cul-et-chemise avec des mafieux protégés par les lois des 20 nations les plus puissantes et corrompues de la planète
    L’apparente liberté de Trichet, concertée avec X et Y, est invraisemblable.
    Dans un siècle, vers 2108, il est possible que certains historiens comprendront un peu comment ça pouvait fonctionner en 2008.
    Vu l’opacité actuelle, ce n’est pas sûr.
    C’était plus transparent sous Napoléon 1er ou Napoléon III. Les données informatiques effaçables en une microseconde n’existaient pas.
    J’ai le sentiment que les historiens ont une idée de la dynamique des Sources de Fonds et Emplois de Fonds des rois avant la montée des paradis fiscaux.
    Je serais avide de découvrir comment ça fonctionnait sous la reine Victoria, puis Thyssen. Il doit rester de belles traces.
    50% des flux financiers s’effectuent avec un paradis fiscal. Où est l’essentiel ? près de la moitié (40%) avec Londres, le pays de cocagne des non résidents.
    Le lieu le plus stratégique est Londres et « la tablée qui fait le LIBOR« . L’enjeu ? les marges sur $300 trillion.
    Vous avez bien lu : 300.000 milliards de $. Ce n’est pas le scriptural qui manque !

    Quelle est la prise directe des « TopTopJoueurs en LIBOR » sur les monnaies continentales ($ continental et euro continental) ?
    Quelle est la dynamique (connivence oligopolesque, vitesse,…) ?
    Contrairement à ce que disent les ultralibéraux décidés au replatrage de l’existance, il ne s’agit pas plus de « jeux et paris » que de « marchés » pour les topTopPlayers, prédateurs.
    Là, il faudrait qu’un banquier actuel connaissant bien « les marchés monétaires offshore » « les dynamiques monétaires offshore » (hors Fed-of-NewYork et Trichet) donne son opinion.
    Actuellement, la prédation semble se fonder sur des sortes de coups de boutoir.
    On baisse les taux pendant 2 ans et on les remonte. Boum ! Et on recommence, idem Boum !
    Pour les topTops c’est le jack-pot à chaque fois.
    Le maquillage de l’ownership d’Euroclear serait intéressant à étudier simultanément.
    Il n’y a pas eu de Denis Robert attentif quand une partie du « contrôle noyau dur » s’est transféré de Bruxelles à Londres.
    La geopolitique des trois années ayant précédé ce maquillage juridique serait à analyser par des historiens assistés de juristes en droit anglais.
    En consacrant un peu temps à ce qui précède on arriverait surement à être un peu plus perspicace.
    Je crois beaucoup à des reprises à partir de dates éloignées : 1957 assurément, par exemple.
    Il y avait la compétition d’un Grand (la Russie avec le Spoutnik). Il y eut la mise en chaos par (…)
    il y a surement des analogies et des traces dans les filets opaques actuels.

    Bonne continuation
    François Jeru.

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