Le scandale des sélénites qui prennent les banques pour des soucoupes volantes…, par Daniel Dresse

Dans la série “billets invités” : un nouveau texte de Daniel Dresse, cette fois sur notre débat sur la monnaie.

Le scandale des sélénites qui prennent les banques pour des soucoupes volantes…

Face à l’ampleur et la fréquente véhémence des interventions, j’en suis venu à me demander, en fin de compte, qu’est-ce qui pouvait déchaîner tant de passion dans votre débat sur la monnaie. Avec mes critères de jugement simples, j’en suis venu à séparer vos intervenants en deux camps :

– A ma gauche (sans que ce positionnement ait une quelconque signification), les « créationnistes scandalisés », ceux qui, s’appuyant notamment sur les écrits de Pépé le Momo (Allais), soutiennent mordicus que le scandale réside dans le pouvoir de création « ex nihilo » de monnaie par les banques. Comme vous l’avez souligné vous-même, leurs démonstrations s’appuient généralement sur l’empilement complexe et déroutant de notions redondantes comme monnaie, moyen de paiement, dépôt, crédit, jeux d’écriture etc.

– A ma droite, les « scandalisés anti-créationnistes », regroupés sous votre bannière, qui soutiennent que cette prétendue création monétaire n’existe qu’en trompe l’œil. Pour eux, tous les instruments décrits par l’autre bord ne seraient que des avatars d’un même phénomène : la vitesse de la circulation monétaire. S’ils admettent la réalité d’une création dans ce processus, c’est à la marge, sur l’articulation entre les intérêts pratiqués par les banques et leurs besoins en monnaie nouvelle, tenues qu’elles sont d’en appeler à la banque centrale pour répondre à ceux-ci.

Ce qui me frappe dans cette opposition, c’est qu’elle se forge sur l’identification d’un mécanisme économique et non pas sur ses conséquences politiques.

En effet, vous appartenez tous, de toute évidence, à la grande famille des « scandalisés ». Tous, vous tombez d’accord sur le fait que, création « ex nihilo » ou pas, le jeu de la circulation monétaire aujourd’hui tourne au bénéfice éhonté d’une minorité d’individus et à la mauvaise santé générale du système – en attendant le transport au cerveau !

J’en viens donc logiquement à me demander si ce désaccord sur la mécanique du phénomène, ne vous conduirait pas à des positions inconciliables sur la nature des remèdes à lui apporter.

C’est bien là, je crois, que le bât blesse, et vous n’arriverez jamais à une clarification du débat tant que vous n’aurez pas mis à plat ces implications là. Elles ne sont pas anodines, loin de là, puisqu’elles peuvent vous mener ni plus ni moins à un constat d’incompatibilité politique entre vous (notion qui ne semble donc pas avoir été abolie par le doux consensus propre au règne de la gouvernance). De là cet acharnement que vous mettez tous, l’épée encore au fourreau, à essayer de vous convaincre mutuellement.

Qu’implique donc, au bout du compte, la croyance dans le pouvoir qu’auraient les banques de démultiplier à l’infini la monnaie sans contrepartie tangible ? Tout simplement que la solution aux désordres et injustice du monde résiderait dans un simple détournement de cette industrie là (puisqu’il est communément admis de parler « d’industrie financière »). La manne financière serait alors dirigée vers les zones de déshérence irrigables comme un fleuve miraculeux, et la révolution à faire ne serait qu’une vaste opération de redistribution de ce qui, dit-on, ne coûte absolument rien à émettre.

On rejoint ici l’opinion souvent émise notamment après des mouvements d’extrême-gauche, pour lesquels, il coule de source que l’on peut en créer de l’argent à profusion selon les besoins.

Cette sorte « d’alter-monétarisme » se satisfait en réalité de la mondialisation telle qu’elle apparaît dans l’instant, si seulement elle pouvait rester figée en l’état pour l’éternité. Il suffirait alors d’en changer les bénéficiaires –au lieu de d’une poignée d’ultra privilégiés, on pourrait ainsi imaginer (Ô Soleil Vert !) une masse immense d’allocataires, avec pour seule raison de vivre de « s’occuper » – et, suivant la prédiction de Charles Fourier, les eaux boueuses du fleuve se changeraient en torrent de limonade.

Ce n’est pas un hasard si je cite Fourier, puisque notre terrible époque, tout comme la sienne, semble propice aux chapelles de consolation et aux millénarismes de toute obédience.

Croire dans la possibilité de créer la monnaie à partir de rien, amène à oublier que la création monétaire est forcément adossée à la production de richesses, quel que soit le sens que l’on prête à cette production et à ces richesses là. Sur ce plan par contre, tout peut évoluer, tout peut être inventé. Mais il n’en est pas moins impossible de faire l’impasse, dans l’immédiat, sur ce que la majorité des acteurs économiques entendent par richesses produites.

Considérer au contraire le réseau bancaire comme un « accélérateur » – certes ô combien lucratif pour certains – de la circulation monétaire me semble moins propice à planifier la mise du merveilleux au service de l’impossible. Vu sous cet angle, il est en effet beaucoup plus difficile de reléguer la production au compte profits et pertes des spéculations intellectuelles, puisque tout ordre de circulation monétaire ne peut se faire, dans un premier temps et par le jeu des réserves fractionnaires, que sur de la monnaie déjà créée, et cela en fonction d’un projet productif déjà réalisé.

Remettre la production réelle au cœur des interrogations sur la monnaie permet aussi de poser les questions qui fâchent, mais ne pourront pas être éludées pour autant. L’accroissement fantastique de la circulation monétaire est lié avant tout au libre échange mondial, et le contrôle plus serré de l’une n’ira pas sans restriction à l’autre. Protectionnisme, le mot est lâché, et pas plus vous que vos blogueurs (certains semblent frappés du mal des ardents à peine son évocation) n’échapperez à son grand retour en question.

Quant au scandale lié au disfonctionnement du système, ou son accaparement par quelques-uns, il est tout aussi aisé à identifier. La relation qui existe entre le client – qui est aussi un citoyen – et son banquier est un contrat à deux fondements. Le premier est l’anticipation sur les richesses produites – la circulation monétaire est une sorte « d’annonce faite à Marie » érigée en principe économique – et le second la confiance mutuelle qui permet précisément à ce principe de fonctionner. Je ne vois pour ma part, dans toutes les crapuleries (comment appeler cela autrement) que vous décrivez et dénoncez dans vos livres qu’une gigantesque extension du délit d’ABUS DE CONFIANCE.

Cette notion d’abus de confiance m’apparaît tout aussi essentielle pour replacer le citoyen au centre de la machinerie.

Je considère désormais la monnaie comme un bien commun, émis de toute façon par une banque centrale, laquelle doit représenter tous les citoyens d’un ensemble politique donné – nations ou confédération de nations – il n’y a pour l’instant pas de Banque Centrale d’émission Universelle, même si certains en rêvent.

Dans cette optique, toute manipulation touchant à la circulation de ce bien commun doit pouvoir rester sous contrôle du citoyen. Sont alors condamnables autant les banques périphériques (d’affaires ou commerciales), qui accordent des crédits à tort et à travers pour les refourguer ensuite au marché sous forme de produits financiers opaques – leur seul souci étant de se sucrer au passage – qu’une banque centrale dite « indépendante » qui n’a de compte à rendre qu’à son directeur – comme c’est le cas pour la BCE.

Le bien commun monétaire étant gagé sur la production commune, il est également capital que tout citoyen puisse trouver toutes les conditions favorables pour pouvoir participer à celle-ci. En particulier, sont constitutionnellement à proscrire ces étranges captations de « plus values négatives du travail » (avec en contrepartie une création de valeur pour l’actionnaire) que constituent les licenciements boursiers. Tout se tient, il n’y a pas plus d’assistanat que d’assistés dans la mécanique de circulation monétaire actuelle, laquelle permet à la centrifugeuse économique libérale et libre-échangiste de concentrer le nectar à titre d’indispensable et de rejeter l’indispensable à titre de déchet. En avoir ou pas ne signifie plus rien, les plus brillants des traders sont eux aussi les « assistés » de tous les « sans », sans emploi, sans couverture santé, sans abri, sans avenir et sans existence.

La réappropriation de leur monnaie par les citoyens, à travers un système bancaire régulé et contrôlé – ce qui ne remet pas en cause sa fonction originelle – doit permettre à chacun de rêver à nouveau en toute confiance, et d’estimer l’avoir bien mérité. Cela s’appelle la DIGNITE. (Si cette analyse vous parait effectivement grossière et simpliste, c’est bien dommage pour moi, car c’est sur cette simplification que j’en suis venu – malgré ma grande réticence au départ- à la conclusion que c’est vous qui avez raison).

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71 réponses à “Le scandale des sélénites qui prennent les banques pour des soucoupes volantes…, par Daniel Dresse”

  1. Avatar de gibus
    gibus

    Cher Daniel Dresse,
    Bien que non croyant je vous souhaite un joyeux Noël.
    La route est encore longue vers la réappropriation de leur monnaie par les citoyens, mais en ce jour de Noël c’est une parole d’espoir.

  2. Avatar de Rof
    Rof

    « En avoir ou pas ne signifie plus rien, les plus brillants des traders sont eux aussi les « assistés » de tous les « sans », sans emploi, sans couverture santé, sans abri, sans avenir et sans existence. »

    Tous les êtres humains sont donc assistés, mais certains le sont (beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup…) plus que d’autres.

  3. Avatar de jlm

    Je suis tombé, pas vraiment par hasard, sur une présentation de l’Open Money
    l’Open Money

    Après avoir longtemps imaginé d’aller déshabiller les filles sur les terrils, j’ai quitté Charleroi (Belgique – la Ville au scandales financiers -) vers l’âge 13/14 ans. J’y suis revenu, 25 ans après, pour observer, pendant 20 ans , comment les Universitaires au chômage, mais aussi les petits malins en tout genre, « font leur trou » dans les syndicats, les mutuelles, l’Onem, le Forem, les Centres Publics d’Aide sociale et toute la galaxie des dispositifs d’intégration. Tout ce petit monde, dont je faisait partie, n’a qu’une préoccupation : développer – le seul emploi qui marche dans la région- en s’occupant de l’emploi de ceux qui n’ont pas d’emploi, le système est rodé depuis trente ans, ne s’arrêtera pas, surtout pas avec l’accentuation de la crise (c’est comme les gars de l’Ira ou l’Eta, qui ne savent plus rien faire d’autre que vivre par des moyens illégaux).

    Dans cette perspective, l’enjeu de l’Open Money est à mon avis d’importance. Quand la déglingue, bien supérieure à celle de 29, se généralisera au niveau des Villes et des Communes, le contrôle social des inoccupés sera la priorité des entrepreneurs « d’après le crack ». Nous verrons effectivement surgir des « monnaies locales », celles-ci ne seront plus gérées « cahin caha » par de petits cercles de bourgeois marginaux, comme depuis 20 ans dans les SEL, mais seront patronnées et managées par ceux qui possèdent des outils de productions, lesquels seront, comme toujours, intéressés à faire travailler les autres, en s’entourant d’une clique de petits chefs tout gargarisés « d’économie sociale » et de « monnaies sociales », nous avons déjà les « entreprises sociales » -repassage etc. qui par fonctionnenet l’intermédiare de chèques services (subventionné par l’Etat), et dont quelques patrons roulent en grosses bagnoles, mais enfonce tout un peuple dans la servitude. Cette discussion sur la monnaie est donc essentielle et fondatrice de notre esclavage ou de notre liberté à venir.

    À plus grande échelle, les Visa, Master Card …disposent déjà de l’organisation nécessaire pour féodaliser des pans entiers de nos sociétés : travailler pour tel cercle de multinationale vous donnera la carte d’homme lige dans tel réseau de distribution.

    Les logiciels d’Open Money ne sont pas vraiment dangereux, ce qui l’est c’est l’absence de discussion maintenant, ou plutôt la préparation par Noubel d‘un discours idéologique. En plus, c’est un exemple du mythe d’une régulation possible par la seule « diversité », l’équivalent d’une société du « c’est mon choix ». Les projets de « hypertext currency » et de « Wealth Aknowledgement Sytem » me rappellent les logiciels d’« arbres de connaissance » lancé selon une idée généreuse et socialement très avancée de Michel Serre… c’est devenu: Trivium

  4. Avatar de fab
    fab

    Merci pour ce commentaire. Par contre, quand vous dites « La réappropriation de leur monnaie par les citoyens », comment pratiquement voyez-vous la chose et, s’il n’y a plus cette horrible course au profit, quelle motivation pourrait être celle de l’humanité occidentale ?
    D’autre part vous écrivez « c’est sur cette simplification que j’en suis venu – malgré ma grande réticence au départ- à la conclusion que c’est vous qui avez raison. ». Qui est « vous qui avez raison » et qu’entendez-vous par là ?

    Merci

  5. Avatar de RST
    RST

    « (…) la création monétaire est forcément adossée à la production de richesses »

    Pourriez-vous donner une courte démonstration de cette affirmation

    Merci

  6. Avatar de RST
    RST

    Vous dites :
    « On rejoint ici l’opinion souvent émise notamment après des mouvements d’extrême-gauche, pour lesquels, il coule de source que l’on peut en créer de l’argent à profusion selon les besoins. »
    Cette phrase me gène pour au moins 2 raisons:
    1) vous parlez d’ « opinion souvent émise ». Si nous voulons avancer ne faudrait-il pas une fois pour toute remiser les opinions pour se concentrer sur les faits ?
    2) la relation que vous faites avec les mouvements d’extrême-gauche me parait peu pertinente et d’une certaine manière portant le discrédit par avance sur certains arguments (je me trompe peut-être). Je serais intéressé de savoir de quels mouvements on parle et où peut on consulter les documents produits à ce sujet. Pour ma part, j’ai été amené à étudier cette question d’émettre de la monnaie « selon les besoins » avec des gens qui ne se revendiquaient absolument pas de la mouvance que vous mentionnez. Et ce n’est pas une idée totalement stupide.

    Cordialement

  7. Avatar de christian

    Ce jour de noël vous avez pu faire 2 types de cadeaux
    Le premier, le plus courant, qui vous à fait sortir quelque argent de votre porte monnaie ou compte bancaire
    Le deuxième qui selon la personne à qui il était destiné ne vous aura fait sortir aucun argent de votre porte monnaie pour le cadeau lui-même :
    (classique le repas partagé, le bonhomme de neige pour les enfants, le portait du chien de votre voisine grâce à vos talents de dessinateur, etc… selon votre imagination ou votre bon cœur)

    Pourquoi ce constat ?
    Pour vous faire toucher du doigt que le rapport à la monnaie, que tout le monde applique à la production et aux échanges, n’est ni si automatique que cela, ni simple non plus.
    Je pense surtout que la monnaie, disons plutôt l’instrument monétaire, est plus que jamais un instrument de contrôle et de domination sociale et économique, qui n’appartient pas aux utilisateurs.
    A qui appartient-il réellement ? Chaque théoricien économiste a sa théorie ?
    Mais en tous cas théoriser sur la monnaie sans en reconnaître le caractère premier de contrôle et de domination sociale et économique, ne peut déboucher sur aucune application concrète.
    Je vous donne un lien sur un billet que j’ai publié il y a quelque temps, sur l’économie du don, dont personne ne parle et surtout dont personne ne théorise, donc n’analyse l’importance fondamentale qui sous-tend le fonctionnement de nos sociétés quelles soient occidentales, asiatiques, africaines….
    http://stop-war.20minutes-blogs.fr/archive/2008/11/26/la-crise-economique-frappe-durement-a-nos-portes-et-porte-mo.html

  8. Avatar de Bonafi gilles
    Bonafi gilles

    @Daniel Dresse et les autres
    « Je considère désormais la monnaie comme un bien commun »:Merci pour ce commentaire.La monnaie, comme l’eau et l’air est un bien commun, c’est la clé.
    Nous sommes en effet divisés en 2 camps, mais nous avons la chance de communiquer.J’ai personnellement bien avancé depuis que je lis vos commentaires et c’est grâce à vous tous. Hegel a démontré que la pensée fonctionnait selon 2 principes : la thèse et l’antithèse qui se nourrissent l’une et l’autre.Mais, malheureusement rien ne peut avancer sans une bonne synthèse. Je fais pour ma part confiance à Paul pour celà. Jusqu’à présent, je n’ai pas trouvé de faille dans ses analyses.

  9. Avatar de Shiva
    Shiva

    J’allais dire des tas de choses notamment : « Je considère désormais la monnaie comme un bien commun, émis de toute façon par une banque centrale, laquelle doit représenter tous les citoyens d’un ensemble politique donné – nations ou confédération de nations »
    Est une paraphrase de ce que tous ont plus ou moins dit ici et qu’il faudrait bien finir par l’écrire; mais votre, si sage, conclusion, entre parenthèses, M’A TUER !

  10. Avatar de all
    all

    Peut-être que l’on a fait jouer à la monnaie un rôle qu’elle ne devait pas tenir : de simple untié de compte et de moyen de thésaurisation elle est devenu une marchandise comme les autres. Avec un prix d’achat et un prix de vente et le bénéfice entre les deux.

  11. Avatar de Stubborn
    Stubborn

    @Daniel Dresse. Deux questions.
    Primo. Depuis quand le traitement précède-t-il le diagnostic ? 😉
    Secondo. En quoi « la vitesse de circulation de la monnaie » ou « le jeu de la circulation monétaire », comme vous dîtes, seraient-ils à l’origine du scandale, davantage que la nature intellectuelle de la monnaie dont, et c’est mon opinion, la vitesse de circulation n’est que l’amplificateur ?

  12. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    La monnaie de nous appartient pas. Nous n’en sommes que des locataires et n’avons aucun droit d’en fixer le montant de la location. Vous vous rendez compte de ce que représente ce système de vol?? Vous produisez, et ce que vaut en monnaie ce que vous produisez (1) n’est presque pas décidé par vous, très peu décidé par celui qui achète ce que vous produisez, mais essentiellement par un troisième larron, celui qui ne se repend pas, invisible lors des échanges de marchandises, mais omniprésent dans les prix des marchandises produites par l’acumulation des intérêts injustifiés à payer dont l nous assomme.

    Tous est faux avec ce « tiers-participant » « faiseur d’argent » qui n’a jamais fait fait pousser un épis de blé et met en location « sa » monnaie qu’il vous vole et qu’il frelate à sa façon. Il vous dérobe votre rôle de contrôleur de votre monnaie en vous faisant croire qu’il vous rend de très grands services et vous le fait payer au prix fort. C’est du masochisme de notre part si nous restons, comme ça, accablés, levant les bras en soupirant. Nous attendons d’être faits définitivement comme des rats?

    (1) ce que vous produisez n’est pas refleté dans la monnaie actuelle qui fausse toute l’économie

  13. Avatar de Paul Jorion

    @ Rumbo

    Vous produisez, et ce que vaut en monnaie ce que vous produisez n’est presque pas décidé par vous, très peu décidé par celui qui achète ce que vous produisez, mais essentiellement par un troisième larron, celui qui ne se repend pas, invisible lors des échanges de marchandises, mais omniprésent dans les prix des marchandises produites par l’accumulation des intérêts injustifiés à payer dont l nous assomme.

    L’illustration de ceci dans Helmut Creutz, Le syndrome de la monnaie, Economica 2008, p. 109

  14. Avatar de Bonafi gilles
    Bonafi gilles

    @Daniel Dresse
    2 remarques:
    -« Tous, vous tombez d’accord sur le fait que, création « ex nihilo » ou pas, le jeu de la circulation monétaire aujourd’hui tourne au bénéfice éhonté d’une minorité d’individus. »Encore un problème crucial. J’explique souvent à mes enfants que pour comprendre notre système économique, il faut jouer au Monopoly. En effet, on commence toujours à 4 ou 5 et irrémédiablement, un seul joueur finit par l’emporter.Nous assistons actuellement à une transformation du secteur bancaire des USA vers une situation de marché oligopolistique (très peu d’offreurs).
    -« A ma droite, les « scandalisés anti-créationnistes »… Pour eux, tous les instruments décrits par l’autre bord ne seraient que des avatars d’un même phénomène : la vitesse de la circulation monétaire ».
    Pour rappel,le problème des banques peut se résumer par le fait qu’elles doivent fournir de l’argent rapidement alors que le remboursement du prêt, lui sera lent.Les banques n’ayant pas assez de fonds propres, elles sont obligées d’emprunter. Or aujourd’hui les banques ont préféré un modèle d’emprunt direct des fonds de refinancement sur les marchés de capitaux qui permet en réduisant le volume de fonds propres d’augmenter la vitesse de circulation monétaire. L’abrogation de la loi « Glass-Steagal » (séparation des banques commerciales et institutions financières) par le Président Bill Clinton en 1999 a donc été à l’origine de la catastrophe.

  15. Avatar de Linda Seredes
    Linda Seredes

    @ Tous.

    Pardonnez mon retard dans les explications que je vais tenter de donner à ceux qui me questionnent légitimement ou m’interpellent d’une manière pas forcément illégitime. Je suis employé dans un hôtel –pour ceux qui ne le savent pas- et j’ai donc travaillé avant-hier jusqu’à 20 h, puis je suis allé réveillonner –rien d’original- avec mes potes(esses) marocains(es), j’ai dormi 3 h, puis j’ai repris mon service à 11h30 jusqu’à ce soir 22h. Néanmoins, je vais prendre sur moi pour ne pas aller me coucher, et je sens devoir le faire, vu les vibrations qui font trembler la voix de certains. Je vous demande simplement de l’indulgence sur ce que je vais produire ce soir.

    @ Fab

    Une réponse tout d’abord quant au « vous » sur lequel vous vous interrogez.
    C’est simple, ce texte n’est qu’une toute petite partie d’un autre, beaucoup plus long (22 pages), que j’avais soumis à Paul pour tenter de lui faire comprendre (et je reviendrai encore là-dessus plus loin en tentant aussi de répondre à RST) le malaise croissant que je ressens à la lecture régulière que je fais de ce blog depuis maintenant plus d’un an et demi. Mon impression est qu’il devient de plus en plus un lieu de rencontre de spécialistes, traitant de manière toujours plus fouillée des sujets toujours plus pointus, ce qu’il n’était pas forcément dans sa phase de démarrage.
    Cette évolution est très positive en regard du travail qui y est réalisé, et par des gens qui savent de quoi ils parlent, (RST en est un exemple accompli), le côté négatif en est que le béotien moyen dans mon genre, qui s’égare en ce lieu où souffle l’esprit, a de plus en plus mal à y retrouver les siens. Par béotien, j’entends quelqu’un qui n’a pas fait d’études supérieures très longtemps -et il y a de cela 38 ans- plutôt littéraire et complètement autodidacte quand aux connaissances qu’il a développé dans le domaine de l’économie. J’ajouterai que j’étais intégralement « puceau » en matière financière avant de mettre mon nez dans le livre de Paul « Vers la crise du capitalisme américain » début mars 2007.
    J’ai tenté également, auprès de Paul, de faire un parallèle entre cette expérience là et mon expérience du militantisme politique dans le cadre d’un parti bien précis, mais qui avait pour moi valeur exemplaire. J’ai essayé de lui expliquer pourquoi j’avais finalement l’impression de retrouver les mêmes schémas, la même coupure entre les tenants du savoir et la piétaille qui essaie de son côté « de se rendre utile ».
    J’ai essayé d’analyser rationnellement la chose en faisant appel aux théories d’Emmanuel Todd sur l’hégémonie culturelle et politique des classes moyennes diplômées, et le rôle qu’elles ont pu jouer un temps en s’alliant objectivement avec les classes dominantes pour installer un système politico-économique libéral très individualiste et libre-échangiste.
    J’ai conclu enfin –en suivant Todd- qu’il était nécessaire, face à la crise mondiale qui déferle, que ces classes renversent leur alliance en faveur des classes populaires, en produisant moins de la hiérarchie par le discours que de la solidarité, c’est-à-dire du CONCEVABLE, à l’usage de ceux qui sont moins bien armés intellectuellement qu’eux.
    Je précise au passage qu’il n’y a eu aucune censure de Paul sur ce texte très (trop) long, qui évoquait aussi des choses très personnelles, et qu’il était bien convenu au départ qu’il restait maître d’en publier ce qu’il en estimait publiable. C’était en quelque sorte mon cadeau de « retrait » puisque, je le répète, je m’interroge sur l’utilité d’essayer de m’immiscer dans la forme des débats qui ont maintenant lieu sur ce blog.
    C’est dans ce contexte que s’inscrit le texte que vous avez lu plus haut, et qui n’est rien d’autre que le récit subjectif qu’un Candide lambda a pu tirer des débats qui ont fait rage ici depuis un an sur la question de la monnaie. Il n’était pas certain que Paul juge utile de le publier, même si j’ai tout fait au moins dans la forme, pour qu’il le soit (je serai hypocrite de prétendre le contraire) mais, fondamentalement, je n’ai rien fait d’autre que m’adresser A PRIORI à Paul pour lui dire : « Voilà ce que j’ai compris, voilà pour quelle thèse je penche, et voici ce que j’en déduis ».
    Mais prenez-le d’abord pour un témoignage !
    Sur votre première question, Fab (je n’ai pas perdu de vue que c’était à vous que je m’adressais) je vous trouve trop pessimiste quand vous ne voyez que de « la course au profit » dans les motivations de l’humanité occidentale. S’il en était ainsi, il y a longtemps que nous serions devenus un parc d’attraction pour le reste du monde et rien d’autre. Les temps sont assez désespérants comme ça, n’en rajoutez pas.
    Le capitalisme n’a pu prospérer que sur la permanence de comportements qui lui préexistaient (j’emprunte ici aux théories de Jean Claude Michéa pour ce que je connais de ce type de théorie). La sincérité, la loyauté, le dévouement, la conscience professionnelle, l’amour du travail accompli, voire, l’humour et la bienveillance envers autrui, tout cela n’a rien à voir avec le capitalisme et pourtant je constate tous les jours qu’il existe. Mon sentiment, pour vous donner là encore mon expérience personnelle, est que si ces comportements n’existaient pas, il y a longtemps que la petite entreprise capitaliste où je travaille aurait été rachetée par Accor !
    Quand à la recette miracle que vous me demandez pour emmener mes semblables vers quelques horizons radieux (si vous voyiez les conditions dans lesquelles je vis vous chercheriez un autre prophète) je vous renvois à la sagesse du camarade Mao : « un voyage de mille kilomètres commencent par un premier pas ». Que diriez vous par exemple, comme mise en jambes, de remettre la Banque Centrale Européenne sous la tutelle politique d’un véritable parlement européen, avec à la clé un véritable développement économique en faveur des peuples européens et à la mesure de la crise économique et écologique qui menace tout le monde. C’est étriqué ça ? Il y a des élections, dans six mois, pensez-y…

    @ Rst

    Alors vous, quand je vois le type de cordial ultimatum intellectuel que vous me posez, je me désespère. j’ai vraiment envie de me remettre à boire et retourner passer mes nuits sur des sites équivoques ! C’est fou de constater à quel point nous ne sommes pas sur la même planète !
    Merci tout d’abord d’avoir prêté quand même une attention à mon texte de PROFANE. Je vous connais bien, je vous ai lu maintes fois ici et ailleurs, et vous êtes l’un de ceux (avec AJH, Bayard, Etienne et les autres) qui m’aviez amené fin novembre au bord de la dépression –sans rire- avec vos arguties en béton. En ces conditions, si vous voulez proclamer à la face du monde que je suis un analphabète théorique à côté de vous, ok, pas de problème, je vous tiens le mégaphone et je vous cire les pompes en prime (j’ai aussi essayé de dire à Paul, et en le prenant d’ailleurs pour cible, que le narcissisme de la connaissance n’était pas une vue de l’esprit).
    Je vous demande juste, en aparté, ne serait-ce qu’un tout petit moment, de vous poser la question de savoir si nous ne pourrions pas nous entendre malgré cette foutue monnaie, et si vous ne pourriez pas aussi avoir besoin de moi pour cela, moi qui n’ai pas votre science, mais qui me suis peut-être posé des questions que vous, vous ne vous êtes pas posées.
    Mais je vais vous répondre sur le premier point, pour vous donner une idée de la manière dont je fonctionne. Quand j’ai écrit cette phrase, « la création monétaire est forcément adossée à la création de richesse » j’ai simplement pensé à l’un des premiers ouvrages « sérieux » que j’avais lu après avoir mis ma dernière télé à la benne, il y a douze ans. C’était « La grande dépression médiévale » de l’historien Guy Bois. Il y était expliqué, entre autre, que l’une des causes de l’effondrement de la civilisation du « beau » Moyen âge, au quatorzième siècle était la pénurie monétaire, laquelle entravait l’écoulement de la production agricole. Pour une économie rurale qui était probablement beaucoup plus pénétrée par les mécanismes de marché qu’on a pu l’imaginer –Guy Bois parlait d’une « économie monétaire de marché » en évoquant la multiplication des bourgs avec leur place du marché- et qui avait connu un puissant essor au treizième siècle (on a pu aussi parler de « monde plein » pour caractériser cette période), le manque de monnaie frappée fut le premier obstacle au saut qualitatif et quantitatif, qui aurait permis à ce système productif d’au moins se perpétrer et ensuite d’évoluer.
    Je sais ce que vous allez me répondre : « le crédit bancaire aurait très bien pu répondre à cette fonction » et d’imaginer ensuite une sorte de « bulle » se développant à partir de la production agricole au temps de Philippe le Bel. Le problème est que ce type d’instrument et de mécanisme n’existait pas et que vous tomberiez alors dans la tactique la plus volontiers expérimentée sur ce blog, et qui est l’éternelle fuite en avant dans la théorie.
    J’imagine bien sûr que ce qui précède n’a pas valeur de démonstration pour vous, et je me contenterai donc du gros bon sens de Philippe le Bel, qui lorgnait sur l’actif des templiers en songeant à la super production d’armées qu’il pouvait opérer avec.
    Passons maintenant au procès d’intention que je ferai à l’extrême gauche, laquelle serait pure opinion en dehors de tout fait établi. Un fait établi pour vous semble être une assertion dûment constatée par un document écrit, soit une sorte de constat d’huissier d’opinion. Je vous confesse que je n’ai jamais eu vraiment cette obsession procédurale dans mes rapports avec autrui.
    Mais là encore, évoluons nous vous et moi dans la même perspective ? Dans mon métier, j’ai la chance de rencontrer énormément de jeunes gens, puisque les hôtels font partie des entreprises les plus prisées par les étudiants à la recherche de jobs alimentaires. Ces jeunes ont souvent l’idéalisme de leur âge (tant mieux) et gravitent volontiers dans la mouvance extrême gauche (généralement des différentes chapelles trotskystes) anarchistes (là je ne peux pas vous renseigner, je n’ai jamais rien compris à leurs trucs) altermondialistes (je parle de ceux qui se réclament de Bové).
    J’ai juste constaté, dès que l’on parlait de questions monétaires avec eux, qu’ils avaient tendance à considérer la monnaie comme une manne susceptible de croître à l’infini par la seule volonté humaine. Cela est un fait, ce n’est pas une opinion, même si je ne vais pas vous produire un procès verbal là-dessus.
    En énonçant un tel fait, mon but est-il de « discréditer d’avance les arguments officiels de l’extrême gauche » ? J’ai envie de vous dire qu’ils n’ont pas besoin de moi pour ça, vu l’évolution pour le moins contrastée de cette mouvance depuis ses origines.
    N’allez pas croire que je méprise pour autant ces gens, toujours de grande conviction et souvent de grande culture. Ils ont eu leur part d’histoire qu’ils ont su parfois assumer avec grandeur, et sur des actions bien précises je n’écarterai jamais d’emblée la possibilité de m’allier avec eux. Moi, vieux républicain de droite, je n’ai pas hésité à aller manifester avec les jeunes dont je parlais plus haut lors de l’affaire du CPE, puisque je pensais qu’ils avaient raison de se rebeller contre cette chose là.
    Dans le même ordre d’idée, vous me dites ne pas arrêter de rencontrer des gens qui croient à la monnaie « selon les besoins » et ne sont pas stupides pour autant. Je veux bien vous croire, et vous-mêmes, vu les tourments que vous m’avez infligés, n’êtes pas de toute évidence quelqu’un de stupide. Comme nous avons un adversaire commun, une forme de domination économique que nous refusons vous et moi, jamais je ne vous considérerai comme un ennemi.
    A ce que je sache, vous-mêmes ne m’avez rien démontré du tout et je ne crois simplement pas en vos idées sur la monnaie.

    @ stubborn

    Vous aussi vous faites dans l’analogie, dont je reconnais moi-même abuser, mais en clamant haut et fort que ma position et mes moyens « d’honnête homme » me limitent pour procéder autrement. Alors est-ce que la voiture qui vous écrase en traversant les clous est meurtrière de par sa vitesse ou parce qu’elle est ontologiquement mauvaise, vaste programme ! Mais je suis désolé mon vieux, je vais me coucher car demain mon patron va encore me trouver un faciès de plâtre (ce qui sera vrai). Désolé pour les autres !

    Aux Armes Citoyens ! Sinon point de salut…

  16. Avatar de benoit
    benoit

    …Ach ! Ch’oli a-na-gramme !

    Chère Linda, (cher Daniel…),
    aah, que j’aime votre dernière intervention (ci-dessus, Linda Seredes, 4 h.37) de chair, sensible et sincère. Oui, ce sont ces interventions-là qui manquent le plus sur le blog (à mon avis), celles où l’homme réel, vrai de sa vie de chaque jour, est tout entier dans sa parole (je me comprends).

    Je ne résiste pas au désir de vous re-citer :

    C’est simple, ce texte n’est qu’une toute petite partie d’un autre, beaucoup plus long (22 pages), que j’avais soumis à Paul pour tenter de lui faire comprendre (…) le malaise croissant que je ressens à la lecture régulière que je fais de ce blog depuis maintenant plus d’un an et demi. Mon impression est qu’il devient de plus en plus un lieu de rencontre de spécialistes, traitant de manière toujours plus fouillée des sujets toujours plus pointus, ce qu’il n’était pas forcément dans sa phase de démarrage.

    Le capitalisme n’a pu prospérer que sur la permanence de comportements qui lui préexistaient. La sincérité, la loyauté, le dévouement, la conscience professionnelle, l’amour du travail accompli, voire, l’humour et la bienveillance envers autrui, tout cela n’a rien à voir avec le capitalisme et pourtant je constate tous les jours qu’ils existent. Mon sentiment est que si ces comportements n’existaient pas, il y a longtemps que la petite entreprise capitaliste où je travaille aurait été rachetée par Accor !

    Et aussi :

    Je vous demande juste, en aparté, ne serait-ce qu’un tout petit moment, de vous poser la question de savoir si nous ne pourrions pas nous entendre malgré cette foutue monnaie, et si vous ne pourriez pas aussi avoir besoin de moi pour cela, moi qui n’ai pas votre science, mais qui me suis peut-être posé des questions que vous, vous ne vous êtes pas posées.

    …Ouh là là , vous en avez à dire !

    Merci de votre témoignage (je m’y reconnais beaucoup, même avec des variantes), et bien trop bref ! C’est que je les lirais bien, moi, ces vingt-deux pages de réflexions tirées de l’expérience… Et pas en diagonale !
    Avec ma complicité, ma chaleur et toute ma sympathie, … »charnelle » Linda 😉
    Benoit.

  17. Avatar de tigue
    tigue

    @Linda (Daniel)

    « Vous dites :
    – A ma gauche (sans que ce positionnement ait une quelconque signification), les « créationnistes scandalisés », ceux qui, s’appuyant notamment sur les écrits de Pépé le Momo (Allais), soutiennent mordicus que le scandale réside dans le pouvoir de création « ex nihilo » de monnaie par les banques. Comme vous l’avez souligné vous-même, leurs démonstrations s’appuient généralement sur l’empilement complexe et déroutant de notions redondantes comme monnaie, moyen de paiement, dépôt, crédit, jeux d’écriture etc.

    – A ma droite, les « scandalisés anti-créationnistes », regroupés sous votre bannière, qui soutiennent que cette prétendue création monétaire n’existe qu’en trompe l’œil. Pour eux, tous les instruments décrits par l’autre bord ne seraient que des avatars d’un même phénomène : la vitesse de la circulation monétaire. S’ils admettent la réalité d’une création dans ce processus, c’est à la marge, sur l’articulation entre les intérêts pratiqués par les banques et leurs besoins en monnaie nouvelle, tenues qu’elles sont d’en appeler à la banque centrale pour répondre à ceux-ci.
    Ce qui me frappe dans cette opposition, c’est qu’elle se forge sur l’identification d’un mécanisme économique et non pas sur ses conséquences politiques. »

    Je disais « Pour moi, tout indique que la monnaie est un objet ayant au moins : une fonction de reserve et une fonction d’ echange. » (dans le post http://www.pauljorion.com/blog/?p=1289#comment-13117 ).
    Votre dernier commentaire sur l’ absence d’ investigation sur les conséquences politiques m’ amène à poursuivre ma tentative de modélisation de ce qu’ est l’ objet  » Monnaie », au vu des fonctions qu ‘il possède : il faut ajouter à la fonction d’ échange et a celle de réserve de richesse, celle d’ échange et de réserve de pouvoir (ce qui est peut être la même chose).
    Si j ‘insiste ainsi pour modéliser la monnaie, c’ est justement pour alerter ceux qui veulent avant tout agir, au motif de l’ urgence. La non prise en compte de toutes les dimensions de cet objet, la simplification extreme de ce qu ‘il est, conduirait dans le nouveau système, à la reproduction de l’ ancien en plus sophistiqué,
    A quoi servirait une réforme de la monnaie, si a la place nous avons un état totalitaire, qui distribuerait la richesse a ses seuls apparatchiks détenteurs du pouvoir. Dans cet exemple, une dimension de la monnaie, c’est a dire une possibilité de « conversion » de celle ci n’ aurait pas été prise en compte dans la réforme.

  18. Avatar de RST
    RST

    @ Linda Seredes (Daniel Dresse)
    1) Vous avez de la chance de bien me connaître. J’aimerais moi aussi, bien me connaître
    2) Mon orgueil est flatté quand vous me mettez au même niveau que des gens comme AJH, Bayard, Etienne 5chouard je suppose), mais au risque de vous surprendre, vous vous méprenez totalement et je dois à mon grand regret refuser énergiquement cette classification. Contrairement à ces messieurs (notamment AJH & Bayard) les phénomènes monétaires sont tout nouveaux pour moi. Je suis loin d’être un spécialiste. Il est d’ailleurs fort intéressant de constater que, sur Internet, le moindre péquin (moi en l’occurrence) peut réussir à passer pour un spécialiste aux yeux de certains. En ce qui me concerne cela n’a jamais été une volonté délibérée.
    3) Pourquoi tomber dans la victimisation ? Où ai-je laissé entendre que vous seriez un « analphabète théorique » à côté de moi ?
    4) « moi qui n’ai pas votre science » : encore une fois, je ne revendique aucune expertise. Comme vous, je cherche à comprendre. A la différence de certains peut-être, je ne me contente pas d’opinions, mais je recherche les faits et pour cela je potasse des bouquins d’économie, j’assiste à des conférences, je prends des cours du soir, je participe à des associations, je parcours des sites Internet, …
    Contrairement à ce que vous laissez entendre je n’ai pas la science infuse et ne prétend pas l’avoir.
    5) « Un fait établi pour vous (…) « . Je ne polémiquerai pas sur ce sujet mais sachez seulement que l’on m’a reproché sur ce blog d’ « exprimer des certitudes sans me préoccuper de les soutenir par une argumentation ». Les conséquences en ont été assez définitives.
    6) « vu les tourments que vous m’avez infligés ». Si cela peut vous réconforter, je suis passé par les mêmes il n’y a pas si longtemps.
    7) « jamais je ne vous considérerai comme un ennemi » Vous m’excuserez, mais je trouve ceci totalement hors de propos.
    8) « je ne crois simplement pas en vos idées sur la monnaie. »
    On touche là, me semble-t-il au fond du problème. Je ne défends aucune « idée » sur la monnaie. Il ne s’agit pas de « croyance » mais il s’agit de compréhension de phénomènes réels. Dites-moi si je me trompe mais vous « croyez » (comme moi) aux « idées » communément admises sur le fonctionnement du cœur et du système sanguin par exemple (le cœur est une sorte de pompe qui fait circuler le sang dans le corps, ce sang qui permet l’apport de divers éléments aux organes, etc…)? Je ne suis pas médecin mais voila ce que l’on m’a appris et que je sais (et auquel je crois, il est vrai)

    Sur la création monétaire, je me suis « renseigné » et voila (résumé très rapidement) ce que j’ai compris, que je sais maintenant (et donc auquel je « crois » d’une certaine façon. On peut effectivement tout ramener à la croyance si l’on considère que rien n’est démontrable. Mais là je m’égare dans des divagations pseudo philosophiques qui polluent le débat et que je suis le premier à dénoncer) :

    « Une banque crée de la monnaie lorsqu’elle acquiert des actifs non monétaires à des agents non financiers (l’octroi d’un crédit correspond à la naissance d’une créance supplémentaire sur le secteur non bancaire). La valeur de ces actifs réels ou financiers figure à l’actif de la banque et la valeur de la monnaie créée au passif. »
    Économie monétaire et financière (M.Montoussé) – Bréal – page 79

    « Ce pouvoir hors du commun de création monétaire rend l’activité bancaire incomparable avec tout autre type d’entreprise »
    Économie monétaire et financière – (M.Montoussé) – Bréal – page 53

    « Les banques créent de la monnaie lorsqu’elles distribuent des crédits aux agents non financiers (ménages et entreprise), souscrivent à des émissions de titres (notamment de l’Etat), monétisent des devises ou achètent des actifs réels »
    Monnaie et financement de l’économie (C.Ottavj) – Hachette – page 59

    « La création monétaire est le privilège des banques : celles-ci créent de la monnaie en monétisant leurs créances et en émettant des dettes qui ont la particularité d’être acceptées comme moyen de paiement. La plupart du temps, les créances bancaires correspondent à des crédits : il s’agit de la monnaie de crédit, créée ex-nihilo par les baques à l’occasion de leurs prêts »
    La monnaie et ses mécanismes (D.Plihon) – La Découverte – page 41

    On pourrait continuer longtemps comme cela.
    Voila ce que je sais, voila ce que je … crois !

  19. Avatar de Bernard
    Bernard

    Non Linda, Daniel.

    Il n’y a en fait qu’une population sur ce blog, celle des futur Roubachof.

    La seule différence entre eux tient à leur estimation des probabilités que le système procède à leur arrestation.

  20. Avatar de bob
    bob

    Le contrôle de la monnaie appartient aux Etats et les USA le savent très bien, ils vont donc utiliser leur monnaie pour se sortir de la crise actuelle:
    1-Le systéme financier (Wall Street et la City) est globalement entré en faillite
    2- Les gouvernements américain et britannique ont choisi de sauver ce qui reste du système (ils ont probablement raison pour éviter le pire)
    3- Les Etats se sont donc endetter massivement pour réinvestir: plan de sauvetage et nationalisations américaine et britannique diluant ainsi la faillite de Wall Street dans Main Street.
    4- Les Etats ainsi affaiblis n’ont comme dernier recours, la dilution de leur risque dans une dévaluation monétaire
    5- La Livre Sterling commence à s’effondrer (20% en 3 mois) et le dollar attend son tour.

    La dévaluation est t’elle la seule porte de sortie pour éviter la faillite?

    http://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/12/26/et-lehman-brothers-fit-faillite_1135268_1004868.html

    Les USA vont rebondir par tous les moyens, c’est la seule chose qui est sure.

  21. Avatar de bob
    bob

    En terme financier, on peut rapprocher ça d’une « augmentation de capital »; technique simple visant à apporter des liquidités en diluant l’actionnariat. Ceci pour permettre à l’entreprise de conquérir de nouveaux marchés par l’investissement.
    Une bonne vieille technique qui a fait ses preuves : exemple d’Alstom qui a pu repartir alors que certains voulait la racheter au franc symbolique…

  22. Avatar de leduc
    leduc

    J’ai la nette impression que de toute façon, les détenteurs des clés du système font le nécessaire pour que nous ne puissions pas avoir toutes les données, que nous ne puissions pas avoir une vue d’ensemble du système monétaire.
    J’imagine qu’il doit y avoir seulement une poignée de dirigeants des méga banques commerciales ou centrales qui savent exactement les tenants et aboutissants de la création monétaire. Je me demande même s’il y a quelque chose à comprendre en définitive, si finalement le système ne repose pas plus sur une espèce de cohérence interne. Et aujourd’hui c’est peut-être cette confiance dans le système, dans sa cohérence interne qui est en jeu. Finalement peu importe peut-être le degré de réalité de la monnaie, ses processus de création qu’ils soient réels ou virtuels, l’important c’est la cohérence du système et qu’il puisse continuer à se perpétuer.
    Il est vrai que n’étant pas un spécialiste de la monnaie, de ses processus de création, tout le débat me laisse un peu perplexe et distant. Peut-être que pour certains d’entre vous ce débat tourne à la guerre entre Lilliput et Blefuscus, entre petitboutiens et grandboutiens.
    Pour moi s’il y a un scandale c’est effectivement que ce système confisque la richesse de la majorité et la concentre dans les mains d’une infime minorité. C’est le véritable et unique scandale de la monnaie et de sa création. Le système actuel du crédit par les banques commerciales est un vaste système de transfert de la richesse, un gigantesque racket qui prend l’argent de l’immense majorité de ceux qui en ont besoin et la redonne à ceux qui en ont évidemment le moins besoin. Et pareil pour la dette publique, elle ne fait que transférer une partie de l’argent des contribuables vers les riches investisseurs qui ont pu prêter à l’état et ainsi récupèrent les intérêts. Quelque soit le point de vue envisagé, contribuable ou consommateur, la destination de l’argent est pareille. C’est comme le loto, des millions de joueurs qui perdent une petite somme, et quelques gagnants qui empochent les millions.
    En ce sens le débat aura réussis à conforter des opinions, sur l’iniquité de ce système. Il y a des réformes à faire, mais honnêtement cela aussi est un autre débat, car je vois mal ceux qui détiennent les clés du système les remettre aussi facilement et abandonner leurs privilèges, ils se battront jusqu’au bout pour le défendre ce système, becs et ongles, et même si nous nous trouvons au bord du gouffre ils nous feront faire u pas en avant si c’est la dernière carte qu’ils peuvent jouer.

  23. Avatar de Shiva
    Shiva

    @bob

    bonjour, voici deux vision de l’avenir, l’une par J. Attali, l’autre par L. Abadie publiée sur leurs sites respectifs:
    http://blogs.lexpress.fr/attali/ et http://tropicalbear.over-blog.com/

    Il n’est pas inintéressant de comparer ces deux avis qui s’opposent et se rejoignent…

    J. Attali:
    « Le plus vraisemblable verra le nouveau président américain réussir à financer de grands travaux publics par l’épargne chinoise et pétrolière. L’Europe, démontrant par une campagne électorale chaotique son incapacité à parler d’une seule voix, n’attirera pas les capitaux du monde et s’installera dans la récession, pendant que les pays émergents, pris dans les rets d’innombrables manifestations de violence (en Chine, en Inde, en Ukraine, au Pakistan, en Corée, au Maghreb) verront fuir leurs capitaux et leurs élites.

    Le moins vraisemblable verra les responsables des principaux fonds souverains comprendre que le déficit public américain est intenable, que le système fédéral de réserve est en faillite, que l’Amérique ne pourra jamais payer sa dette, que placer ses capitaux en bons du Trésor américain est très dangereux, que plus personne à Washington ne contrôle plus rien, entrainant une hausse du coût de la dette, une chute du dollar et une faillite de l’état fédéral, suivi d’une hyperinflation planétaire. »

    L. Abadie:
     » Vu ces données extrêmes et la taille de la bulle de crédit, il n’y aura pas de reprise inflationniste contrôlée possible (du type inflation à 10%/an pendant quelques années pour « effacer la dette » en douceur). Seules deux issues sont possibles :

    a) la plus probable

    Les dirigeants, sous la pression croissante des investisseurs qui deviendront moins attirés par les bons du trésor, et d’élus devenants plus réticents (on en a senti les premiers signes au moment de la discussion sur le plan Paulson) finissent par se rendre à l’évidence et cessent leur fuite en avant après quelques plans de relance ratés (ces plans de relance par la dette seront évidemment voués à l’échec comme les précédents).

    L’état se contenterait alors d’accompagner la déflation et la liquidation de l’excès de dette (en limitant ses dépenses aux aides aux ménages les plus en difficulté et à une sauvegarde « minimaliste » du système financier) jusqu’à l’assainissement de la situation.

    b) l’option alternative

    Les dirigeants continuent coûte que coûte leur fuite en avant, et au rythme actuel (endettement augmentant de 39%/an), l’état US se trouvera en cessation de paiement au bout de quelques années (impossible de fixer une échéance précise, vu que ce sont les acheteurs de bons du trésor qui détiennent la réponse). Le système financier actuel disparaîtrait alors pour laisser place à autre chose. »

    Les deux font tourner l’avenir de la crise autour de la capacité/volonté d’emprunt de l’état américain, mais alors que L. Abadie conclu que la relance économique agravera la crise, J. Atali en fait l’outil de sa résolution…

    Quand à moi, (à mon petit niveau) je m’interroge sur le prix des matières premières, notamment agricoles, dont la rareté pourrait bien à terme provoquer une reprise à la hausse. Le risque de raréfaction existe puisque avec la chute actuelle des prix il est moins intéressant de planter et d’exploiter (mines, carrières, gisements), la demande qui n’aura pas baissée dans les même proportion (voir pas du tout) risque de créer des tensions sur ces marchés et se traduire par une hausse durable des prix. Qui dit hausse durable dit intérêt spéculatif, surtout avec la fragilisation du placement en bons du trésor US.
    Les prix pourraient alors « flamber » le entreprises seraient alors obligées d’acheter de plus en plus cher des produits de transformation qu’elle chercheraient à revendre à des clients appauvris par la déflation sans financement possible par le crédit bancaire. Il y aurait là un passage très délicat ou se cumuleraient les risques de famines et de « casse » économiquo-sociale…

    Je n’ai cependant pas toutes les clés pour comprendre « dérouler » une telle séquence économique…

  24. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Paul Jorion dit :
    26 décembre 2008 à 03:21

    Merci Paul pour cette illustration supplémentaire de cette déperditon qui ronge les forces vives des sociétés. Cela confirme d’ailleurs les investigations de Clifford Hugh Douglas et ses continuateurs. Dans la partie des revenus du travail revenant à l’État, il y a aussi une importante déperdition due à l’accumulation directe et indirecte des intérêts bancaires contenus dans cette partie de l’impôt. Mais quoiqu’il en soit, la proportion des 2/3 du revenu du travail siphonée dans les prix par la rémunération directe et indirecte du capital est juste. Pour être un peu plus complet dans le tracé de cet « inventaire » des déperditions dues aux intéêts bancaires, j’ai parfois l’habitude de parler de la « combinatoire » États-banques, ou Banque-États. On voit ce que ça donne.

  25. Avatar de Bonafi gilles
    Bonafi gilles

    @Bob
    Le dollar va s’effondrer et une nouvelle monnaie est prévue qui vaudra 10% du dollar actuel.Les USA vont s’associer avec le Mexique et le Canada (voir NAU). J’ai fait un article là-dessus (Barack Obama, dernier président des USA). Quant au monde une nouvelle monnaie d’échange va émerger, certains l’appellent « le global » qui regroupera les principales monnaies mondiales (gérée par le FMI qui va changer de statut).
    Les bons du trésor US ne vaudront plus rien (2200 milliards de dette US détenus par le reste du monde).Il ne faut pas se faire de souci pour les USA, c’est nous qui allons payer.

  26. Avatar de Noviant
    Noviant

    Je trouve dans le blog de Paul Jorion un débat sur la monnaie et son système qui est particulièrement vivant. Et je remercie Paul de l’animer. Mais c’est vrai que ce blog est très guidé par son auteur et est de nature très différent des blogs ouverts gérés par des groupes ou associations… Du coup j’ai moi aussi l’impression que l’on tourne en rond. Particulièrement quand Paul polarise sur des sujets sur lequel il n’y a pas consensus sur cette fameuse création monétaire et notamment ce terme de création ex-nihilo…

    A cause de ces joutes et ce recentrage systématique, les questions qui m’intéressent et qui me semble au cœur du problème ne sont pas adressée. A savoir :
    – pourquoi l’exclusivité de la création monétaire est entre les mains des Banques Privées ?

    Les questions qui y sont attachées sont :
    – Pourquoi la création monétaire par les états serait plus inflationniste que par les Banques Privées ?
    – Comment faire de la création monétaire sans intérêts par les Etats ?
    – Sur quoi indexer cette création monétaire pour en créer une masse raisonnable ?
    – Etc.

    Mon analyse intuitive du problème identifie la création monétaire, faite exclusivement par les Banques privée, comme étant le paradigme causant le problème initial. Le défaut intrinsèque de ce paradigme étant qu’il ne créé pas la valeur monétaire nécessaire aux paiements des intérêts. Du coup les Etats, les entreprises, et les individus, s’enfoncent inexorablement dans une Dette envers les Banquiers Internationaux, leurs créanciers.

    Les autres questions sur la morale des financiers, sur la spéculation, sur le rôle des agences, sur les responsables de la crise etc. me semblent devoir êtres adressées dans un deuxième temps quand les questions Mères auront été creusées.

    Bref, j’ai l’impression que le débat ne progresse plus et qu’il est impossible de savoir vers ou nous allons…

    Qu’en pensez-vous ?

  27. Avatar de Pi
    Pi

    Bonjour à tous,

    D’abord merci Monsieur Jorion pour avoir créer ce blog, car même si je ne comprends pas toujours la totalité des différentes théories exposées par vous ou par vos lecteurs, vous m’éclairez bien plus que n’importe quel média.

    Cependant quand bob écrit que « Les USA vont rebondir par tous les moyens, c’est la seule chose qui est sure. »,si toutes les politiques financières mises en œuvre par les gouvernements échouent, la résultante en sera-t-elle une conflagration militaire généralisée? Car la guerre économique nous la vivons déjà au jour le jour, me semble-t-il.

    La seconde guerre mondiale, qui a suivie la période de la crise et de dépression des années 30, a été financée par les États-Unis. Mais maintenant, si les USA sont maintenant en quasi faillite, ne vont-ils pas réagir comme un animal blessé, au-delà de la peur, avec toute la violence inconsciente collective inhérente à leur Histoire? je suis certain que beaucoup d’américains ne sont pas bellicistes, mais lesquels actuellement peuvent décider et influer sur les événements actuels?

    Ne sommes nous déjà pas en train de vivre une déviation totalitariste, où toute remise en question de notre modèle actuel est inenvisageable? Nos dirigeants sont-ils si prisonniers de leurs propres visions, qu’il ne peuvent que vivre dans le déni, et qu’il ne peut en être autrement?

    mon propos est un peu « bordélique » en illustrant trop de portes et pas assez de poignées, et je m’en excuse. Mais dans votre débat sur la définition de la monnaie, n’avons pas dépassé le stade où celle-ci n’est plus, car c’est notre liberté d’être qui est compromise…

  28. Avatar de oppossum
    oppossum

    RST, vous dites (en vous adressant à D.D.) :

     »
    “(…) la création monétaire est forcément adossée à la production de richesses”

    Pourriez-vous donner une courte démonstration de cette affirmation
     »
    Je ne vais pas répondre à sa place car tout dépend de ce qu’il entend par « adossé ».

    Mais intuitivement je vois une relation énorme entre la monnaie et la production de richesse et ne comprends pas que vous ne la voyiez pas :

    1 – la monnaie n’a de fonction que de permettre les échanges de richesses , c’est sa fonction fondamentale (L’unité de valeur et la thésaurisation ne sont que les fonctions/comportements dérivés) : or la richesse à un moment/période est « finie ». Donc la monnaie est structurellement liée à la production de richesse. CQFD

    2 – Et pourtant (Est-ce là que vous voulez en venir ?) , la création monétaire peut effectivement fonctionner et se gonfler en dehors de ces considérations … c’est à dire en oubliant qu’ on ne peut partager (plus ou moins bien ok) que ce qui existe (ou va exister dans un délai assez rapide)…
    Or donc, à un moment cet excès de monnaie (crédit) se traduit par le fait que certains ont soutiré des richesses qu’ils ne sont plus en mesure de ‘rembourser’ ! … ce qui suppose que d’autres leurs ont financé ce « vol » …

    Et à ce moment là le système (qui n’est que l’envers de nos comportements individuels) va chercher à mettre en adéquation la quantité de monnaie et la réalité des richesses.
    Ce qui est dommage c’est que ce mécanisme s’accompagne non seulement d’une destruction des richesses ‘fictives’ … (par lesquelles les pertes cherchent une victime solvable) mais également de mécanismes de grippage de l’activité , qui contractent encore plus la quantité de richesse !

    PS/ Sinon, l’intervention de jlm est interessante.

    Mais pourquoi ne pas aller plus loin dans « l’open monnaie » :
    … par expl imaginons un système où (quelque soit l’unité monétaire) chacun serait sa propre banque ? c’est à dire qu’on s’ouvrirait à soi-même un crédit d’une certaine valeur, avec pour seule obligation de se le rembourser !

    On irait donc se servir en richesse avec son crédits ouvert … et la règle serait donc qu’on devrait fournir la même quantité de richesse aux autres …. pour éteindre sa propre dette à soi-même !

    Un super ordinateur vous traiterait cet oméga de la démocratie financière en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !

    Elle serait pas belle la vie , ainsi ? 😉

  29. Avatar de oppossum
    oppossum

    Juste une remarque à D.D.

    Vous distinguez les tenants de la masse monétaire et ceux de la vitesse de circulation .

    Effectivement j’ai lu que ‘compter’ la masse monétaire (m) sans s’occuper de la vitesse (v) à laquelle elle circule est un non sens. Cela revient à compter le nombre de verres d’une maison, pour determiner combien a été bu, sans s’occuper du nombre de fois qu’il ont été utilisés.
    D’ou la formule (poétique) : E= mv2

    Cependant, sans être un adepte de Pepe le Momo, je pense que la Masse monétaire (dans ses effets nocifs) est plus importante que la vitesse . En effet la vitesse de circulation de la monnaie à l’intérieur du corps social correspond à un besoin réel , il a sa logique et sa justification propre; cela correspond à de la richesse déjà-éxistante qui ne fait que se déplacer … donc les effets nocifs sont modérés

    Tandis que le crédit accordé, qui est donc LA création même de monnaie , sur la base des richesse futures (qui permettront l’extinction de la dette de ce crédit) , ce « crédit/annonce faite à Marie », introduit une distorsion entre les moyens de paiement et ce qu’il y a partager et échanger.
    Bref la ‘mal’ est là (Sauf que , bien géré, ce ‘mal’ est un ‘bien’)

    D’ou , au moins plutôt la formule E=m2v.

    Formule dadaïste, s’entend, tant d’autres paramètres que j’ignore, la modulent probablement.?

  30. Avatar de oppossum
    oppossum

    Oppossum a une petite modeste remarque à ceux qui parle de la fonction de réserve de la monnaie

    L’idée de ‘réserve de valeur’ dans le temps est un peu trompeuse : si la monnaie est un droit à soutirer de la richesse , le fait de « non soutirer » cette richesse ne conservera pas cette richesse dans le temps … car la richesse réelle consommée se détruit et se dissipe dans le temps (Ô mortels …)

    Bien entendu si l’épargne finance l’investissement , on réduit , à priori, ce déséquilibre de façon intelligente, quoique le ‘crédit ex-nihilo’ de nos sociétés modernes, aurait probablement-peut-être financé cet investissement , et donc ‘régulé’ ce déséquilibre !

    Bref l’épargne n’existe pas vraiment : on ne met jamais de côté des biens et richesses d’un moment donné, pour le futur.

    L’épargne c’est du gaspillage en amont et du vol lors du mécanisme de sa liquidation/consommation.

    Ainsi dans le mécanisme de la retraite rien n’est jamais mis de côté : chaque génération de senors vole ceux qui travaillent, comme chacune a été volée par celle d’avant : ça s’équilibre plus ou moins bien … suivant la pyramide des ages et l’état de la société !

    Maintenant, une fois réalisé intellectuellement ceci, faut-il pour autant renoncer à l’idée d’ épargner ? Car on perd alors complètement l’idée de la nécéssité de l’investissement et de la nécéssité qu’une partie de l’activité économique doit obligatoirement être consacré à l’OUTIL de production.
    Ca aboutit à une detestable conception des choses et à un asservissement puisque l’investissement qui DOIT etre financé , le sera de façon occulte au travers du prix et pour le compte d’une minorité.

    J’aime bien réinventer la roue. Mais c’est écrit, alors je frappe sur « soumettre un commentaire »

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  1. AGI et ses magouilles c’est l’adolescence de l’humanité. Parents: accrochez vous. Ça va secouer.

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