Le petit rentier dit : « Les conséquences collectives de ce que je fais ne m’intéressent pas », et je lui réponds : « Et moi, elles m’intéressent beaucoup : je suis anthropologue et sociologue de formation, et c’est de cela que je m’occupe ». « Cela fait de vous quelqu’un de gauche ! », me répond-il et cela me rappelle ce que le chapelain de mon collège à Cambridge m’avait un jour dit : « C’est bien vous qui vous occupez de nos étudiants qui ont choisi l’anthropologie ? … ‘Anthropologie’ ? Est-ce que ce n’est pas le nom que l’on donne au communisme quand on cherche à l’enseigner dans une université ? »
J’ai évoqué quelquefois la difficulté que j’avais à communiquer avec mon père. J’ai dit aussi qu’il venait du pays de Charleroi et que la culture de la mine était la sienne de manière viscérale, même si personne dans notre famille n’y a jamais travaillé. Ce qui le caractérisait surtout, c’était une droiture que les membres de notre famille qui étaient dans les affaires appelaient en souriant : « un peu caricaturale ». Il m’arrive quelquefois, quand je termine un billet de me dire : « Tiens ! Il serait fier de moi ! » Ceux où je m’intéresse aux conséquences collectives de ce que font les petits rentiers font partie de ceux-là.
74 réponses à “Edmond Jorion (1917 – 2002)”
petits rentiers qui rêvent de devenir grands…leurs héros ? Warren Buffet… lobotomie émotionnelle, sensible, affective, intellectuelle, culturelle…
Mais enfin, il faut remercier les petits rentiers ! les petits rentiers sont très utiles car ils « apportent par leur spéculation la contre-partie qui permet les assurances contre les variations de cours, et donc les marchés à terme » (dixit un blogueur pas loin d’ici que j’adore).
Le terme « petit » me gene .Il y a une connotation fortement négative, péjorative,un jugement de valeur, genre « petit bourgeois ignorant » de Brecht.Ce pauvre Edmond n’a pas eu accès à certains modèles d’apprentissage ,certains modèles d’intelligibilité de son fils.A l’aune de cette crise et des nouvelles ici et la, on aimerait en voir dans les banques et au pouvoir des gens droits « un peu caricaturaux ». La troisième génération Jorion va chambrer Mr Paul !
Le problème des carolos (et des belges francophones) est que le Baron ferrailleur a tout vendu.
La question de la différence entre petits et grands rentiers me fait penser à une historiette bien connu des chinois.
De la différence entre cinquante et cent pas :
Le Roi Hui des Liang aimait la guerre avec passion. Un jour il dit à Mencius :
– Je m’occupe des affaires de l’Etat avec le plus grand soin. Au cas où la disette sévit à l’Ouest du fleuve, je fais émigrer une partie des habitants dans la région Est, d’où je prends des vivres pour les transporter dans la région de l’Ouest ; et je fais de même lorsque c’est dans la région Est que sévit la disette. J’ai observé les rois des Etats voisins, ils sont loin de se préoccuper autant que moi de leur peuple et pourtant la population ne diminue pas plus dans leur royaume qu’elle ne s’accroît dans le mien. Pourquoi cela ?
Mencius répondit :
– Vous aimez beaucoup la guerre. Je vais vous expliquer la chose à l’aide d’une comparaison tirée de cet art : Déjà la bataille s’engage au roulement du tambour, les soldats se jettent les uns sur les autres, l’épée à la main. Mais voilà que bientôt les vaincus arrachent leur épaisse cotte de mailles pour s’enfuir avec plus de légèreté, portant leurs armes à bout de bras. Supposez un guerrier qui, ayant accompli une cinquantaine de pas, s’aviserait de rire d’un autre qui en a fait cent : « Poltron ! lui dit-il, tu as peur de mourir ? »
Cet homme a-t-il le droit de parler ainsi ?
Le Roi répondit :
– Nullement. Pour n’avoir parcouru qu’une cinquantaine de pas il n’en est pas moins un fuyard.
Mencius reprit :
– Si Votre Majesté en convient, comment se fait-il qu’elle espère voir la population de son royaume augmenter davantage que dans les autres ! (source de la traduction : Chine informations)
On en est là, les petits rentiers pointent du doigt les gros rentiers et font mine d’être de grandes victimes lorsque les choses vont mal.
Pourtant ils vont dans le même sens que la tendance générale, celle qui nous mène à la catastrophe, souvent aveugles à l’insu de leur plein gré à la logique d’un système dont ils sont solidaires.
D’où l’importance de l’éthique et de la curiosité en toutes choses. Une vie humaine, et cela se voit encore mieux en temps de crise, est un engagement de tous les instants. Pas toujours facile en actes, mais on peut tout moins essayer d’y tendre et pour le moins ne pas se raconter d’histoires dans le but de se dédouaner.
Si l’économie est effectivement une affaire humaine et ne se réduit donc pas à une affaire de calcul de la meilleure allocation des facteurs de production, à un simple calcul coût-bénéfices, alors elle se tient pas les deux bouts : l’individu et sa responsabilité d’une part en rapport avec l’idée qu’il se fait de lui même et du monde, le système et sa logique d’autre part. L’économie est faite de tous les humains ou bien n’existe pas. Certains, du fait de leur postion sociale, économique, politique, intellectuelle, médiatique, ont plus de responsabilités que les autres, mais tout le monde est concerné. C’est tout le mérite du blog de Paul, à l’image du père Jorion, que d’aller dans ce sens. Paul à l’image de son père est un combattant de la vérité. IL a en effet de quoi être fier.
un retraité qui a travaillé toute sa vie durement , sérieusement et évolué pendant sa carrière ,bénéficiant d’une pension confortable et justifiée serait ce pour vous un petit rentier.D’ailleurs ce terme « petit » me paraît dédaigneux.
L’homme serait il condamné à travailler toute sa vie sinon il deviendrait obligatoirement un »petit » rentier.
Le petit rentier croyez moi s’interresse autant à l’avenir de ses concitoyens que d’autres et sa droiture ne peut pas être mise en question par de simples affirmations.
Peut-on rester « droit » quand on désire faire fructifier son « bien » sans travailler?
De nombreux petits rentiers sont des loups qui s’ignorent.
Les « »fonds » » dans lesquels leur caisse de retraite a « placé » leur argent-cotisation exigent des retours sur investissement rapides et importants.
Ce qui signifie dégraissage et délocalisation, voire pire.
Les petits rentiers à la retraite font ainsi le malheur de leurs semblables .
Le savent-ils ou bien préfèrent-ils l’ignorer avec l’aide de leur caisse de retraite?
@ Michaud
Depuis quand les petits rentiers en question ont-ils un quelconque pouvoir de décision en ce qui concerne les choix de placement effectués par leur caisse de retraite ???
Et aussi et surtout :
Depuis quand les petits rentiers en question ont-ils le pouvoir de choisir leur caisse de retraite ???
@ Gérard et Candide,
il ne s’agit pas du choix de telle ou telle caisse de retraite, mais du refus, chez certains petits rentiers, et ils sont nombreux hélas, de considérer les conséquences économiques et sociales de leurs investissements.
On peut ergoter sur la notion de petit porteur, quant à moi j’y inclus aussi les portefeuilles d’actions que possèdent la plupart des cadres supérieurs, les professions libérales supérieures, et beaucoup de cadres moyens. Autant dire beaucoup de monde.
Les tous petits porteurs ont, c’est vrai, un pouvoir de décision quasi nul mais il n’empêche qu’ils ont aussi mis un pied dans le système.
Si personne ne leur dit comment le sauront-ils ? Depuis une trentaine d’années il y a un véritable engouement pour la bourse, à grand renfort de propagande médiatique. La bourse est présentée comme un secteur de la vie économique tout à fait neutre. C’est contre cette perception qu’il faut lutter. Je ne sais pas s’il faut fermer les bourses, mais il me semble que celles-ci ne sont pas l’unique façon pour une économie de se financer. Je vois que la bourse est surtout un instrument qui favorise la division internationale du travail, en allouant les capitaux là où les systèmes sociaux sont les plus avantageux, là où l’on peut polluer tranquillement.
Quant à la distribution d’actions au sein des entreprises prônée par Sarkozy, autrement appellée participation, est un leurre, elle vise à faire de chaque citoyen un capitaliste et donc à démobiliser les salariés sur les buts, les contenus et les objectifs de leur travail.
Evidemment avec la crise les choses changent mais il ne suffit pas d’expliquer aux petits porteurs qu’ils risquent maintenant de perdre de l’argent, il faut leur expliquer que leur argent serait mieux placé dans une épargne mutualiste et surtout que leur retraite il ne la devront pas d’abord aux investissements boursiers mais en agissant de sorte que l’économie repose sur des principes nouveaux. Il ne faut plus compter sur les intérêts respectifs de nos voisins pour assurer notre pitance future mais sur la solidarité collective et la capactié de nos sociétés à se transformer dans un sens plus juste. C’est la seule chance que nous ayons d’espérer un monde habitable et respirable lorsque nous prendrons tous nos retraites. Sinon, c’est la logique actuelle qui continuera, la lutte de tous contre tous, l’uniformisation et la destruction accélérée.
IL ne faut jamais oublier non plus que les plus grandes avancées sociales ne sont pas venues des puissants, mais de ceux qui n’avaient presque rien. Des personnes, aux revenus pourtant très faibles, font le choix sciemment de ne pas cautionner le système. C’est à eux qu’il faut rendre hommage. Quant aux décideurs, à tous ceux qui tirent grand profit du système leur responsabilité est évidemment écrasante, d’autant plus qu’ils connaissent parfaitement les rouages de l’économie capitaliste, quand bien même leur pouvoir est souvent inversement proportionnel à leur capacité d’imaginer un autre monde.
@ Pierre-Yves,
Je suis bien d’accord. Ma remarque ne concernait que le commentaire de Michaud, qui semble mettre en cause les cotisants – contraints et forcés – aux caisses de retraite, et non les détenteurs de portefeuilles indépendants.
@ Paul Jorion
Qu’avez-vous répondu au chapelain ?
@paul
« Ceux où je m’intéresse aux conséquences collectives de ce que font les petits rentiers font partie de ceux-là. » phrase peu claire pour moi..
C’est quoi la « droiture » et la « fierté » selon l’anthropologue X, Y ou Z ?
Rappel d’un anthropologue à propos de la « fierté » : G. Bateson, la nature et la pensée. P138/9… »détail » peut-être, mais important si l’on veut avancer sur le thème « vérité et réalité »…coopérativement…
Bonjour à tous
Petit n’a pas nécessairement une acception péjorative en français; d’ailleurs le mot « petite » dans cet usage si particulier que nous en faisons est passé tel quel dans beaucoup de pays. Pour les non professionnels de l’anthropologie et de la sociologie relire « les carnets du major thompson » de Daninos même si assez datés pourra apporter quelques lueurs.
Donc en france petit rentier signalerait plutôt un non professionnel de la finance , un « amateur » peut être rentier d’ailleurs de ce que la collectivité, dont il ne se soucie pas, s’est elle souciée de lui!
le « diagnostic »: collectif ? ah ah vous êtes de gauche!: A vrai dire celà me gêne assez peu: j’ai deux mains, non superposables et douées de propriétés non symétriques. Il ne me viendrait pas à l’idée de les penser comme irréductiblement ennemies, idéologiquement adversaires!
Depuis deux mille ans que nous avons commencé de tenter de nous civiliser ( je parle à partir de l’existence d’écrits, en sachant bien qu’il y a eu une autre civilis
Désolé il y a eu un bug !
civilisation avant la judéo grecque) nous avons tous désormais à peu près les mêmes valeurs concernant la coexistence.
Une différence fondamentale entre la gauche et la droite pourrait simplement être l’approche d’un problème du point de vue collectif de la gauche et du point de vue individuel de la droite. C’est nécessaire! Comme Il ya l’approche cerveau gauche et l’approche cerveau droit! Le tout est de dépasser l’idéologie et, pour les plus gravement atteints, l’idolâtrie des caste ennemies à jamais. les civilisations étant passées à côté des droits de l’être sont bancales quel que soit leur génie par ailleurs.
Si cet homme qui s’est luimême réduit à l’état de petit rentier dans son identité affichée ne se soucie pas de la collectivité il est dans le rôle et les limite de cet état et c’est juste! Pour peu qu’il y ait une collectivité, des anthropologues et des sociologues qui se soucient de conséquences des actes des millions de petits rentiers si semblables.
Ceux que celà intéresse pourront méditer l’exemple des amibes acrasiales qui ayant toutes un comportement individuel tant que l’étendue de leurs ressources naturelles le permet, adoptent soudainement un comportement collectif synchrone lorsqu’il leur faut émigrer, essaimer ailleurs pour que l’espèce survive une fois les ressources taries.! Ne nous défions donc pas des petits rentiers mais bien plus de la morale qui tente de se faire aussi grosse que l’éthique! merci à tous et à Paul Jorion.
Bonjour Monsieur,
C’est ma premiere réponse depuis que je lis votre blog depuis 2 ans maintenant
Finalement un petit rentier a été d’abord un pourvoyeur d’argent tout au long de sa vie et n’est finalement qu’une sorte d’actionnaire au fonds de pension, pourquoi ne serait-il pas concerné par un courrier ou vote qui l’aviserait du placement qui concerne son argent.
Montrez moi un document que j’aurai ou aurions signé qui donne à ces messieurs carte blanche à un placement en bourse qu’ils ont choisi sans avis.
Merci
Daniel Sanchez
A mon avis, il y a beaucoup d’hypocrisie parmi les petits rentiers. Ils sont comme les gros spéculateurs mais à leur faible niveau. Ils mettent leur argent là où on leur promet le meilleur rendement sans être trop regardants sur comment ce rendement est acquis, ni même sur les risques encourus. Du moins quand le rendement est au rendez-vous car quand ça tourne mal, ils poussent des cris d’orfraie et jugent n’avoir aucune responsabilité.
@2Casa : le retraité par répartition n’est pas un « small investor ». Sa cotisation ne lui reviendra avec des intérêts. Par contre, les retraites par capitalisation sont effectivement du domaine de la rente et ceux qui en bénéficient peuvent être assimilés à des rentiers.
Pour les chômeurs, etc, ce ne sont clairement pas des rentiers (ils n’ont pas placé de capital).
Personne ne semble se poser ici la question de la confiance. C’est bien joli de vouloir refaire le monde en virtuel, mais qu’arrivera-t-il aux « rêveurs » si le monde ne devient pas ce qu’ils espèrent (ce qui est très probable) ?
Qui viendra s’occuper d’eux dans ce cas ?
qui viendra leur porter secours quand ils seront démunis comme la cigale ?
« Le retraité par répartition »…qui peut encore y croire aujourd’hui (en tout cas dans des conditions correctes et à un âge raisonnable) quand on voit l’évolution actuelle de la démographie et de l’économie, et la façon dont les états gèrent leurs dépenses ?
Alors désolé, mais dans le contexte de crise actuel, je ne fais confiance à personne, et certainement pas à l’état pour m’assurer une retraite plus tard. J’essaie de me prendre en charge.
En conséquence, n’ayant pas confiance (et je ne vois vraiment pas quelles raisons pourraient me conduire à avoir confiance), je n’ai strictement aucun état d’âme et aucun complexe à faire mon possible pour accumuler suffisamment de patrimoine pour me protéger, par tous les moyens légaux disponibles…Parce que personne ne me fera de cadeaux !
Et si je peux en aider d’autres à le faire, c’est de bon coeur.
Tant pis pour ceux que ça choque, je m’adapte au monde réel, pas à des utopies hautement improbables.
Si par hasard il y a un état pour me payer une retraite plus tard, tant mieux, ce sera du bonus.
Mais je ne prendrai certainement pas le risque de me baser sur quelque chose d’aussi incertain !
@ Loïc Abadie
@ M. Abadie
Bonjour,
sur votre site il est écrit que vous êtes enseignant. Encore ? A titre privé ? Désolé d’être indiscret. Vous n’êtes, bien sûr, pas tenu de répondre.
Pour avoir parcouru vos archives depuis le début de votre site, je suis très impressionné par vos compétences. Que vous partagez assez … libéralement, me semble-t-il.
Amicalement.
@ Loic.
Vous avez tout à fait raison. Vous êtes prudent. Vous agissez en « bon père de famille ».
Votre décision est cohérente, c’est celle de l’égoïste rationnel que décrit Hobbes.
C’est tout à fait honorable dans les conditions actuelles de prendre un certain genre de mesures pour se prémunir en cas de crise.
Moi je ne sais pas quelle banque sera là demain. Et j’aimerais retirer mes sous. C’est également mon droit de le faire. Mais on porte atteinte à mes libertés individuelles en m’empêchant de le faire aux conditions que j’ai décidé. On porte atteinte à mes droits de propriété. Ne me dites pas que ça ne vous choque pas puisque vous passez votre temps à nous dire que les effets des actions individuelles sont « toujours efficientes » et que quand elles ne le sont pas elles ne regardent que le petit porteur qui fait ce qui veut de sa « propriété privée », quand bien même tout le monde ferait comme lui le monde périrait avec lui. Le MARCHE N EST PAS rationnel. Il est saturé d’externalités.
Mais là n’est pas la question: la question est « Que requière la justice entre générations? », car vous n’êtes pas sans savoir qu’une société politique est une entreprise de coopération à travers le temps? Que nous devons nous mutuellement, en tant que citoyens appartenant à la même communauté politique? De cette question dépend les solutions que nous apportons. Et je vous l’accorde le sytème en l’état n’est pas viable (la faute à la culture occidentale dans laquelle on traite les vieux comme de la m…, qu’on place le plus tôt possible dans des hospices indignes plutôt que de les avoir chez soi, comme le font d’autres cultures à l’esprit plus « communautaire »?).
Une fois vous invoquez l’efficience en sous-entendant que la société capitaliste (un sous-type de l’économie libérale de marché) alloue mieux les « ressources » et vous vous placez donc dans une perspective utilitariste (ce qui n’a rien de péjoratif pour moi), une fois vous vous placez dans la peau de l’égoïste rationnel, de l’individu qui agit « dans son intérêt bien compris » (après moi et les miens le déluge). Il faut trancher. C’est l’un ou l’autre.
Mais je le répète: ce que vous faite est responsable d’un ertain point de vue. Le malheur est que ce qui soit responsable de ce point de vue privé soit irresponsable du point de vue public de la communauté politique. Quel meilleur mode d’organisation de la coopération sociale ferait que ce qui est avantageux dans un cas soit également avantageux dans un autre? C’est à cette question que nous essayons de répondre. Nous savons tous les deux que le marxisme comme le capitalisme ne constituent pas une réponse adéquate à cette question.
@ Candide
Je ne reproche pas leur ignorance aux rentiers (dont nombre d’entre nous peuvent être ou rêver d’être).
C’est d’ailleurs un des problèmes sociétaux à venir.
Le « racisme anti vieux » me semble inéluctable.
Les vieux qui jouiront (si les banques existent encore) de leur retraite par répartition plus leur compémentaire par capitalisation (ouarf!) seront la cible physique des jeunes pauvres qui les accuseront de jouir indûment du maigre travail qui subsistera!
Or ces « pauvres vieux » ne seront responsables de rien sinon d’avoir souscrit à une retraite OBLIGATOIRE assortie d’une complémentaires gérée par des inconscients suivistes ou des salauds selon les commissions dont ils auront joui.
Joui pour solde de tout compte car les « patrons » de la finance ne pklacent pas leur fric.
Ils se payent des biens matériels à l’aide des commissions ou des Stocks résultant de leur engagement dans des placements casse-gueule à partir du fric de leurs « clients ».
Gestionnaires.
Responsables et coupables.
Ces « happy few » se demandent seuleent comment rejoindre les sites protégés du centre de l’Australie avant que les jets privés soient cassés par les foules mécontentes…
Madoff a trop attendu.
@ Paul.
L’anthropologie comme la sociologie sont muettes. Une fois qu’on a décrit ce qui se passe, il faut encore trancher sur ce qu’il convient de faire. Ceci est du ressort de la philosophie pratique, non de la sociologie. La plupart essaient de s’en sortir en étant soit eux-même relativistes (ce qui les condamne au silence) soit décisionnistes (ce qui les condamne devant n’importe quel Socrate avisé). Par définition cette discipline n’est pas plus marxiste qu’elle n’est libérale.
En revanche, quand l’anthropologie essaie d’abstraire des travaux des différents ethnologues une « théorie de l’homme » (c’est la spécialité de ceux qui versent dans la « sociologie de la religion »), elle doit se préparer à rencontrer et à affronter la philosophie et la religion sur son propre terrain (de là découleront alors des désaccords fondamentaux sur la valeur et la signification de la théorie de l’évolution, sur la possibilité de l’intelligence artificielle et sur la valeur des conclusions de la neurobiologie). En effet, je ne connais pas d’anthropologie qui ne soit pas en même temps un matérialisme (soit le plus vulgaire qui soit, comme celui de Bourdieu, soit le plus évolué comme celui de Levi-Strauss), ou qui ne soit pas un brouillon plus ou moins incohérent de positions philosophiques plus fondamentales.
@ Loïc Abadie
Ce sont grâce à de doux rêveurs qui sont battus, EUX, que vous travaillez dans le cadre d’une durée légale du travail, que vous avez des congés payés mais aussi accès à des soins de santé de qualité etc…Sous l’Ancien-Régime la république et la séparation des pouvoirs étaient de douces utopies…
« Qui viendra s’occuper d’eux dans ce cas ?
qui viendra leur porter secours quand ils seront démunis comme la cigale ? »
euh comment vous dire ? un concept assez simple : SOLIDARITE ? Vous connaissez ? ah ouais c’est vrai nan…vous vous ne comptez que sur vous -même…mais en même temps c’est normal, votre imaginaire est tellement colonisé par la représentation individualiste de la société…que vous ne pouvez malheureusement même pas envisager une alternative…Ne voyez-vous pas qu’hors la communauté il n’ya point de salut ? L’homme n’est pas une île Loïc, sans les autres il n’est rien…Personne ne vous fera de cadeau ?
La vie est belle (Capra) 7
Uploaded by apocalyptique01
Bonne soirée à Tous
@ Loïc Abadie
Ce n’est pas l’état qui paye les pensions par répartition, ce sont les travailleurs actifs, via les caisses de retraites. Ça repose sur un principe très utopique qui s’appelle solidarité – gros mot – des générations, et qui pourtant fonctionne depuis des décennies. Dans un contexte démographique défavorable, les actifs doivent participer plus, et certains retraités demander un peu moins, c’est tout. Et en fait peut-être même pas si on rendait aux salaires, et donc aux cotisations -encore un gros mot, désolé -, la part du PIB qui leur a échappé (11% de perte en 25 ans : 78% du PIB en 1980, 67% en 2005, soit 200 Mds annuels transférés des salaires au capital).
A votre avis, aujourd’hui, où sont les retraites les mieux « protégées » : en France, ou aux USA ?
Je me trompe peut-être, mais vous me semblez être quelqu’un de foncièrement « honnête », sans doute généreux avec ses proches et amis, et qui du coup est confronté à un problème moral quant à son enrichissement par gains financiers. Vous avez d’ailleurs répété maintes fois que la seule vraie richesse est créée par le travail.
Alors vous animez un blog pour « aider » les gens à faire comme vous ; et puis vous cherchez des tas de justifications : la spéculation c’est ce qui permet la propriété, l’état c’est l’axe du mal et il faut s’en protéger, les « autres » ne feront jamais de cadeaux alors c’est chacun pour soi, il faut capitaliser car la retraite par répartition ne marchera plus, etc. Et enfin, vous vous réfugiez derrière l’idéologie ultra-libérale qui vous donne ce que vous pensez être une caution morale.
Mais bon, c’est juste une impression…
@ ghostdog
excellente l’idée du Capra ! Il faudrait lui montrer aussi « Vous ne l’emporterez pas avec vous », toujours Capra/James Stewart.
Je ne veux pas sembler pessimiste quant à l’esprit partageux des asujettis à la retraite obligatoire.
Cependant je doute que cette chaine de solidarité intergénérationnelle soit…..de bonnes intentions et « spontanée ».
Les salariés ne devraient pas analyser de trop près les lignes de leur fiche de paye.
On leur a dit qu’un placement capitalistique serait plus fructueux…
LOL
Bonjour, j’aimerai poser les quelques questions suivantes au sujet de ce billet: Loïc Abadie dit :16 décembre 2008 à 15:28
« Personne ne semble se poser ici la question de la confiance. »
a) Faites-vous confiance à la justice et aux force de l’ordre pour protéger la propriété privée? Ne serait-il pas plus efficace de privatiser ces fonctions? Un rendement plus important que celui actuel ne pourrait-il pas être obtenu par la privatisation?
b) Faites-vous confiance à la langue française pour vous permettre de maximiser votre potentiel? Combien de langues maîtrisez-vous? Parlez-vous une langue privatisée?
« je n’ai strictement aucun état d’âme et aucun complexe à faire mon possible pour accumuler suffisamment de patrimoine pour me protéger »
a) Etat d’âme et complexe ont-ils leur place en économie?
b) Que signifie l’adverbe suffisamment? Quel est votre étalon de mesure?
« par tous les moyens légaux disponibles »
Quels sont-ils? Le code civil ou le code noir?
« Parce que personne ne me fera de cadeaux ! »
Mais bien sur que si. Vous pouvez télécharger gratuitement tous les logiciels dont vous avez besoin. J’ai bien dit gratuitement. D’ailleurs, comment expliquer que ce business modèle donne de meilleurs produits que le privé?
« Et si je peux en aider d’autres à le faire, c’est de bon coeur. »
Pourriez-vous me dire pourquoi ces derniers vous feraient confiance?
« je m’adapte au monde réel, pas à des utopies hautement improbables. »
a) quel monde réel? Quel est donc votre social background? De quelle quantité de noix de coco avez-vous été doté pour vous lancez dans le vaste monde? Je fais ici allusion à la marée (cad mère nature) qui apporte des noix de coco à Robinson afin qu’il fasse fructifier son capital…
b) La retraite par répartition une utopie. Vous ne manquez pas de confiance dans votre jugement. Ma productivité est égale à celle de plusieurs actifs des golden sixties. Je peux donc financer leur retraite à condition qu’ils ne soient pas trop gourmands (voir le suffisamment…)
« ce sera du bonus »
Pas d’utopie à moins que vous ne souhaitiez contribuer aux deux systèmes. Les côtes somaliennes sont dangereuses, est-il bien raisonnable d’y naviguer? Faut-il une marine privée?
Si vous pouviez me ramener dans le droit chemin de la confiance en soi, je pourrai alors devenir un beau renard…
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/10/01/forcement-inequitables-par-pierre-noel-giraud_1101724_3232.html
@ PJ
Je surveille toujours le taux de change du dollar. La pound profite déjà pentes enneigées. Badaboum.
@Loic Abadie: « Mais je ne prendrai certainement pas le risque de me baser sur quelque chose d’aussi incertain ! »
La retraite par répartition est incertaine. La retraite par capitalisation l’est plus encore (mais nul doute que les retraités US qui vont bientôt être complètement lessivés vont vite se dire que l’état doit intervenir pour les aider).
Au-delà de ce débat sur les retraites, qu’est-ce qui est certain pour assurer notre avenir? Je doute que même en cachant des lingots d’or dans votre jardin, on puisse être sûr de quoique ce soit concernant l’avenir. Je lis régulièrement votre blog et vos conseils semblent bons à l’heure actuelle. Mais qu’en sera-t-il si tout part « en couille »? Je veux dire une situation à laquelle le petit investisseur n’est plus du tout adapté (aucune idée de ce qu’elle pourrait être). Pire, imaginons que vos bons conseils d’aujourd’hui soient en train petit à petit de nous rapprocher de cette situation…
Pour exprimer ma pensée, j’ai moi aussi un petit conte chinois:
« Un paysan chinois suscitait la jalousie des plus riches du pays parce qu’il possédait un cheval blanc merveilleux. Chaque fois qu’on lui proposait une fortune pour l’animal, le vieillard répondait : » Ce cheval est beaucoup plus qu’un animal, pour moi, c’est un ami, je ne peux pas le vendre. » Un jour, le cheval disparut. Les voisins rassemblés devant l’étable vide donnèrent leur opinion : « Il était prévisible qu’on te volerait ton cheval. Pourquoi ne l’as-tu pas vendu ? » Le paysan se montra plus dubitatif: « N ’exagérons rien, dit-il. Disons que le cheval ne se trouve plus dans l’étable. C’est un fait. Tout le reste n’est qu’une appréciation de votre part. Comment savoir si c’est un bonheur ou un malheur ? » Les gens se moquèrent du vieil homme. Ils le considéraient depuis longtemps comme un simple d’esprit. Quinze jours plus tard, le cheval blanc revint. Il n’avait pas été volé, il s’était tout simplement sauvé et présentement ramenait une douzaine de chevaux sauvages avec lui. Les villageois s’attroupèrent de nouveau. « Tu avais raison, ce n’était pas un malheur mais une bénédiction. » Le paysan répondit : « Contentons-nous de dire que le cheval blanc est revenu. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance ? » Les villageois se dispersèrent, convaincus que le vieil homme déraisonnait. Recevoir douze chevaux ne pouvait être une malchance. Le fils du paysan entreprit le dressage des chevaux sauvages. L’un d’eux le jeta à terre et le piétina. Les villageois vinrent une fois de plus donner leur avis : « Pauvre ami ! Tu avais raison, ces chevaux sauvages ne t’ont pas porté chance. Voici que ton fils unique est estropié. Qui donc t’aidera dans tes vieux jours ? Tu es vraiment à plaindre. Voyons rétorqua le paysan, n’allez pas si vite. Mon fils a perdu l’usage de ses jambes, c’est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté ? La vie se présente par petits bouts, nul ne peut prédire l’avenir. » Quelque temps plus tard, la guerre éclata et tous les jeunes gens du pays furent enrôlés dans l’armée, sauf l’invalide. Vieil homme, se lamentèrent les villageois, tu avais raison, ton fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de toi tandis que nos fils vont se faire tuer ». « Je vous en prie, répondit le paysan, ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l’armée, le mien reste à la maison, c’est tout ce que nous puissions dire. Dieu seul sait si c’est bien ou mal. »
J’aurais dû être plus clair : que ce billet était une réponse à un commentaire de Loïc Abadie.
Il répond à l’argument selon lequel le « petit » spéculateur est innocent des ravages provoqués par la spéculation.
Quant à l’affirmation suivante, dans le même commentaire, il s’agit d’un « mythe urbain » :
J’ai déjà expliqué pourquoi les spéculateurs accentuent au contraire la volatilité :
Le « problème » de Loïc Abadie est qu’il a diablement raison sur un point important (le besoin de contrôler l’expansion du crédit) et que cela rend très difficile toute explication visant à démontrer qu’il a tort sur un autre (la dérégulation). Les faits lui donnent raison parce qu’il juge avec à propos une composante du problème, et cela empêche de juger avec le même à propos la seconde composante du problème.
C’est le fameux train qui peut en cacher un autre.
C’est, pour moi, tout l’ennui du travail de sape de Rothbard que d’avoir d’un côté, brillamment exposé les risques d’une expansion massive de l’émission de crédit, tout en fracassant l’idée que la régulation était une composante tout aussi essentielle à l’analyse. Il a jeté le bébé avec l’eau du bain, en démontrant le rôle du crédit. En somme, il a lui même fabriqué le cycle qu’il prend en démonstration.
En mettant en place les éléments d’une dérégulation, il a été partie prenante dans la fabrication d’un nouveau cycle de K.
Il me semble que nous sommes typiquement là dans un cas d’espèce de prédiction créatrice à grande échelle.
Serait-ce parce qu’elles croient aux cycles que les sciences économiques en viennent immanquablement à les fabriquer ?
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve qu’il y a actuellement une sorte de spéculation médiatique. C’est-à-dire que l’on en dit sans trop en dire : ça va mal, mais pas trop. Il ne faut pas affoler les gens. Mais il ne faut pas qu’ils soient surpris non plus si cela ne va pas trop. En quelque sorte, on spécule sur leur moral !