J’ai écrit hier que cela me prendrait cinq ans de mettre au point une théorie de la monnaie qui me satisfasse. Je n’avais envisagé qu’un seul cas : celui où nous serions seuls, vous et moi, travaillant ensemble. Or, j’ai reçu du renfort, par courrier. Ute Höft me fait parvenir un exemplaire de Le syndrome de la monnaie de Helmut Creutz, originellement paru en 1993 et traduit de l’allemand par Economica en 2008.
Je vais pouvoir gagner du temps parce que l’auteur analyse de nombreux aspects de la monnaie auxquels je n’ai pas encore l’occasion de réfléchir, et que sur ceux dont j’ai débattu ici, nous disons lui et moi strictement la même chose.
Donc si mes explications pourquoi les banques commerciales ne créent pas de monnaie ex nihilo vous ont convaincu, vous n’apprendrez peut–être pas grand-chose en lisant les pages du livre que je reproduis ci-dessous (169 à 171) mais si vous croyez toujours à la création monétaire par les banques commerciales, un autre auteur réussira peut-être là où j’ai échoué jusqu’ici.
(Vous reconnaîtrez au passage dans le texte de Creutz mon « principe de conservation des quantités », mon explication des masses monétaires en termes de double emploi, ma « reconnaissance de dette », ainsi que la distinction que je fais entre flux monétaires et opérations comptables).
La « surmultiplication de la création monétaire »
La plupart des livres d’enseignement affirment que les possibilités de création monétaire des banques sont en principe illimitées. Elles ne sont restreintes que par des ratios d’encaisse ou de réserves bancaires qu’elles doivent maintenir auprès des banques centrales ou d’émission, soit de plein gré, soit parce qu’elles y sont obligées. Et cette relation entre le montant des réserves et l’accroissement monétaire est même calculée par les théoriciens de la surmultiplication de la création monétaire avec une grande exactitude mathématique. Si les réserves se montent en tout à 5 % du portefeuille des dépôts, les banques peuvent, à partir de chaque dépôt bancaire effectué créer un montant de crédit dix-neuf fois supérieur, neuf fois supérieur en cas de réserves de 10 % et quatre fois supérieur en cas de réserve de 20 %. Le résultat de la création monétaire est donc inversement proportionnel au montant des réserves retenues.
[Prenons l’exemple de 100 millions provenant d’une banque d’émission, soumis à des réserves fractionnaires de 10 %, et qui créeraient ainsi des « fonds de crédit » de 900 millions.]
En additionnant les crédits accordés en chaîne on arrive dès la troisième étape à un montant de 244 millions. En continuant ainsi la série infinie où les valeurs diminuent d’étape en étape, effectivement on arrive arithmétiquement à une somme de 900 millions, soit neuf fois plus que l’apport initial de 100 millions.
Mais si l’on reprend les opérations, pas à pas, en laissant la théorie de côté, on constate :
1) que lors de chaque réutilisation du premier dépôt supposé de 100 millions, suite au crédit qu’il a permis d’accorder, il se produit à chaque fois un nouveau dépôt d’un client quelconque de la banque, dépôt qui, bien entendu, peut être de nouveau prêté ;
2) que l’enchaînement des octrois de crédits et des constitutions de réserves par les banques tel qu’il est décrit ne peut se faire qu’aussi longtemps qu’aucun des déposants ne dispose de son avoir en effectuant un retrait ou un virement ;
3) qu’en réalité, au fil du processus, on n’assiste nullement à un accroissement de la masse monétaire mise en circulation, de quelque manière que ce soit, mais toujours à une réutilisation, tandis que, à chaque étape, la masse monétaire réellement existante est inéluctablement le résultat de l’addition des réserves constituées jusque-là et du crédit accordé en dernier, et équivaut au montant initial de 100 millions ;
4) que non seulement il ne se produit pas d’accroissement de la masse monétaire mais, qu’en fait, en ce qui concerne la masse monétaire active et axée sur la demande, elle diminue même constamment, étant donné que sur les 100 millions initiaux, des montants de plus en plus élevés sont gelés dans les réserves des banques jusqu’à être totalement absorbés ;
5) que l’utilisation répétée de la monnaie, que ce soit pour procéder à des achats, la prêter ou en faire cadeau, n’accroît jamais sa masse mais uniquement les opérations d’achats, de prêts ou de dons ainsi effectués, qui, bien entendu, additionnées, donnent des montants de plus en plus élevés.
Les faits énumérés ci-dessus sont encore plus clairs lorsqu’on se représente cet enchaînement, non pas au niveau de banques, mais au niveau d’opérations commerciales, et qu’il s’agit non plus de prêts à répétition mais de ventes à répétition. Là aussi, on peut supposer que chaque commerçant met dix pourcent de sa recette de côté et qu’il dépense le reste directement ou indirectement dans un autre magasin pour faire des achats. Là encore, l’addition des opérations d’achat donnerait le même résultat que celles des opérations de crédit dans le cas de la « surmultiplication de la création monétaire ». Et pourtant personne n’irait prétendre que la masse monétaire a été multipliée par neuf ou que les commerçants ont créé 900 millions [ex nihilo].
Où est donc l’erreur de raisonnement de certains théoriciens ?
L’erreur de la théorie classique de la création monétaire réside dans le fait qu’on additionne des avoirs ou des crédits se reconstituant au fil du temps, ou des postes de crédit, aux montants reçus au départ et qu’on déduit de cette addition qu’il y a une création monétaire ou une création de crédit. En d’autres termes : cette théorie assimile l’utilisation multiple de l’argent à un accroissement, elle confond moyen de transport et opération de transport. Mais, pas plus que l’utilisation répétée de wagons ou de camions pour des transports n’entraîne un accroissement du nombre de wagons ou de camions, l’utilisation répétée d’argent pour des achats ou des prêts n’entraîne un accroissement de son montant.
L’erreur de raisonnement et d’interprétation des théoriciens de la création monétaire est sans aucun doute due en grande partie au fait que l’on continue à considérer les avoirs et les portefeuilles de crédit comme du numéraire. Or, en fait, il ne s’agit que de postes de comptabilisation qui documentent le montant des prêts d’argent et les obligations de remboursement qui en résultent, sans que ceux-ci fassent augmenter la masse monétaire en circulation. C’est pourquoi tous les regroupements de numéraires et de dépôts sous la rubrique « masse monétaire » sont si discutables. Ceci vaut surtout pour l’addition des M1 et M3.
Helmut Creutz, Le syndrome de la monnaie, Economica, Paris (2008) : 169-171.
273 réponses à “Pourquoi il n’y a pas de « création monétaire » par les banques commerciales, par Helmut Creutz”
@Nadine
Donc il y a bien, d’après vous, multiplication des dettes et créances (à défaut « d’argent ») ?
@Sophie
Tout à fait c’est même le moteur du systéme, il est tellement monté haut en régime avec la spéculation financiere qu’il a litterallement explosé en vol, alors que l’oligarchie financiere tente sans succés pour l’instant de le refaire démarrer !
@Nadine
Merci de votre point de vue. Il y a donc selon vous multiplication de ce qu’on appelle un « moyen de paiement ». Il ne reste plus qu’à déterminer si de la monnaie peut être effectivement de l’argent quand elle est sous une forme scripturale pour démontrer ainsi que les dettes et les créances sont bien véritablement des euros ou des dollars émis par les banques commerciales.
Ceci, car je lis ici :
» Monnaie scripturale : Désigne la monnaie transférée d’un compte bancaire à un autre par un jeu d’écriture. En pratique, il s’agit de toutes les opérations qui ne sont pas en espèces. «
@ Sophie.
Si je vous prête 100 euros, ces sous représentent à la fois une dette ET de l’argent que vous pouvez utiliser.
Si je prête 100 euros à la banque (je les place sur mon compte), ces 100 euros – désormais sous forme scripturale- sont à la fois une dette pour la banque et de l’argent que la banque peut faire circuler.
Maintenant si la banque perd ces 100 euros, dans des investissements peu judicieux, parce-qu’elle les a prêté à quelqu’un ne pouvant pas les rembourser, j’aurai moi même perdu ces 100 euros… Ben oui la banque joue gagnant-gagnant: au mieux elle capte les intérêts, au pire JE contribue à la renflouer (mutualisation des pertes).
Il n’y a toujours pas de MONNAIE émise par les banque commerciales (on reste dans l’hypothèse « Jorion », c’est à dire dans l’hypothèse où les banques ne fonctionnent qu’avec l’argent des déposants). Seules des créances sont émises.
Et ces créances « ce qui est dû », sont distinctes des moyens de paiements qui désignent seulement « la façon de règler ce qui est dû ». Tout ce qui est transféré d’un compte à un autre par jeu d’écriture n’est pas de la monnaie (même scripturale). Les créances/dettes sont transférées de la même manière. Mais que deux chosent circulent de la même cela ne signifie pas qu’elles sont la même chose. On s’en rend compte quand, à la fin, il faut payer l’addition. Toutes les créances non recouvrées prouvent par le fait même qu’elles ne sont pas de la monnaie.
Ceci pose toutefois des tas de questions plus intéressantes les unes que les autres.
Dans le cas de l’exemple du chèque en bois qui repasse de mains en mains, le juriste dirait que le chèque en bois n’est pas de la monnaie, et ce DES LA PREMIERE transaction.
En revanche l’économiste dirait que, dans la mesure où le premier acheteur a PU l’échanger contre quelque chose (même de bonne fois), et tant que l’échange a pu continuer à se faire, ce chèque est un signe doté d’un pouvoir d’achat. Pour l’économiste il n’y aura pour ainsi dire défaut de paiement qu’au moment où l’échange ne se fera pas (le dernier). Le chèque n’est de la monnaie qu’au moment de la DERNIERE transaction.
@ Ybabel
Il existe quand même sur ces sujets les statistiques (Semiannual OTC derivatives statistics at end-June 2008) de la BIS (BIS: Bank for International Settlements -> BRI: Banque des Règlements Internationaux) :
http://www.bis.org/statistics/derstats.htm (en anglais)
Ainsi que, sur l’activité financière en générale, le « Rapport trimestriel de la BRI de décembre 2008 » en français :
http://www.bis.org/press/p081208_fr.pdf
@Antoine
Merci. Je ne peux pas mieux expliquer.
@Sophie
Je vais reprendre une phrase de Monsieur Brieuc Le Fèvre qui me parait très juste:
« la plupart des actes libératoires en affaires sont le fait de créances échangées “comme une monnaie”. La créance a, peut-être à tort, peut-être illégitimement, mais elle a le même usage, le même pouvoir que la monnaie. Du moins quand tout va bien… »
Oui quand tout va bien et il fait bien de le préciser, on a l’illusion de la monnaie mais quand tout va mal on découvre la triste réalité.
@Antoine
Bien, vous me prêtez 100 euros (en espèces je suppose car pour vous il n’y a de monnaie que dans les espèces – monnaie centrale -, ce qui est, je tiens à le souligner, en complète contradiction avec ce que m’ont enseigné mes profs en fac d’éco, mais à écouter M. Jorion et M. Creutz, je ne doute pas qu’ils se soient tous trompés… ).
Je dépose ces 100 euros à la banque qui va donc être dans l’incapacité de me rendre plus tard les 110 euros en espèces (je vous dois des intérêts) pour que je puisse vous les rendre, simplement par le fait qu’elle ne les aura plus elle non plus. Ce que je ne vois pas ici, c’est comment elle peut s’en procurer en banque centrale…
Donc, je vous fait un chèque sur mon compte approvisionné: pouvez vous m’imposer devant un Tribunal que je vous les rende en espèces alors que, malgré ma meilleure bonne volonté, je ne puis le faire?
Le circuit économique risque de vite s’arrêter …
Vous partez du présupposé » à la fin, il faut payer l’addition. » … mais pourquoi doit il y avoir une fin ? Ceux qui pensent que les banques créent de la monnaie lorsqu’elles accordent un crédit (les crédits précèdent les dépôts) disent aussi : à la fin il n’y a pas assez de crédits accordés pour payer le capital et les intérêts dus à ces banques …
C’est vrai (enfin je le pense), et c’est bien pour cela que le système a besoin d’être en expansion continuelle: il faut bien augmenter la masse monétaire de la quantité d’intérêts à payer. Et ce, quelque soit la manière dont les un(e)s ou les autres comprennent le système de réserves fractionnaires bancaire.
Tout à fait d’accord avec votre dernier paragraphe; en plus vous reconnaissez que, pour l’économiste, le chèque est bien de la monnaie. J’extrapole donc: une écriture peut être de la monnaie.
@ antoine
Un mot en passant, j’ai vu de la lumière. Concernant le chèque en bois, vous oubliez le point de vue du comptable de l’entreprise lésée, pour qui ce chèque est de la monnaie du début à la fin. En effet, le chèque, quoiqu’il arrive sera inscrit au débit d’un compte de trésorerie (classe 5) et n’en bougera pas. La régularisation opérée par l’entreprise en cas de perte définitive, par les comptes 416 clients douteux 654 pertes sur créances irrécouvrables et 445 tva, ne permet en aucune façon de compenser cette écriture là, laquelle sera compensée, au final, par la victime sur son chiffre d’affaire et ses deniers propres.
Du point de vue des deux banques concernées, le chèque en bois peut être assimilée à une opération blanche dont les frais administratifs (de plus en plus lourds au passage) seront supportés, en premier lieu et là encore, par la victime de l’indélicatesse qui les inscrira dans ses comptes.
Hors recours juridique, considérez le, si vous voulez, comme un octroi de pouvoir d’achat, mais n’oubliez quand même pas celui qui régale l’indélicat, puisque la contrepartie de ce chèque, j’enfonce le clou, est son inscription dans un compte de trésorerie, lequel matérialise une perte d’argent existant bel et bien d’un bout à l’autre de l’opération !
Creutz se trompe sur « 1 » car les dépôts à vue ne sont pas prêtés par les banques (elles n’en ont pas le droit et l’aspect comptable montre que ces dépôts sont couverts par des créances: il y aurait déséquilibre s’ils étaient prêtés plusieurs fois) et sur « 2 » car les déposants disposent chaque jour de leur avoir en effectuant un retrait ou un virement.
3 est faux ainsi que le prouve l’augmentation permanente des agrégats monétaires (surtout pour M2 et M3) et des patrimoines et, en ce qui concerne ces derniers, même si la monnaie payée lors de l’achat d’un patrimoine revient dans le circuit monétaire (il n’y a pas de variation de la quantité de monnaie), l’augmentation de valeur de tous les patrimoines (mondiaux) montre bien que la quantité de monnaie a nécessairement du augmenter.
4 est également faux car s’il y avait régression constante de la masse monétaire, Pierre Dac dirait sans doute qu’il y a longtemps qu’il n’y en aurait plus… Une fois de plus toutes les statistiques de la Banque de France et de la BCE montrent que les quantités augmentent, et bien plus vite en monnaie de crédit qu’en monnaie centrale! d’ailleurs, comment serait-il possible de payer les intérêts si la masse monétaire diminuait?
Enfin Creutz se trompe parce qu’il oublie que les banques (ou plutôt le système bancaire dans sa globalité) ont justement ce rôle de création monétaire qui leur a été concédé par la société. Maintenant, à lire quelques commentaires, je comprends que le terme monnaie n’est pas le même pour tout le monde.
Pour résumer: non les banques commerciales ne peuvent créer de « monnaie centrale » (fiduciaire ou scripturale), oui les banques commerciales peuvent créer de la monnaie bancaire (seulement scripturale) par la simple inscription du montant de cette création en passif et de la créance en actif… le passif « devient monnaie » utilisable par les agents qui en disposeront. C’est bien cette « dette de banque » qui circule et qui dispose du droit légal d’effacer des dettes entre acteurs économiques car elle est considérée comme un moyen de paiement légal
Mais bien sur la règlementation bancaire empêche que ce pouvoir soit illimité (comme ce serait le cas s’il n’y avait qu’une seule banque ou que les banques n’aient pas les obligations de fonds propres minima et de besoin en monnaie centrale pour assurer les réserves obligatoires et les demandes de billets de leurs clients) .
On trouve, sur http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=CreationMonetaire2 d’une part un lien permettant de télécharger toute une série de pages de livres universitaires concernant la création monétaire, d’autre part une retranscription d’un courriel de Christian Gomez qui propose une explication très simplifiée, mais qui a le mérite de la clarté.
Le fils d’Ariane dit :
14 décembre 2008 à 16:14
Dans les échanges de commentaires ci-dessus, l’on y débat des points qui, au tournant des phrases, peuvent élucider des détails-clé, sans ça, qui reviennent butter à tous propos dans d’autres explications.
Mais je ne saurais trop insister d’aller sur le site et le lien indiqué ci-desus par le fils d’Ariane @, 14 décembre 16:14,
Pour y trouver un grand nombre de références concernant la création monétaire, il y a aussi la copie d’un courriel de Christian Gomez.
Mais aussi, ci-dessous, ce rappel du – FOND DE LA QUESTION– du rôle et de la mission de la création monétaire et le SENS qui s’y rapporte. Car au fils des discussions, pour passionnantes qu’elles soient (quoique dans leurs prolongements souvent trop byzantines) l’on dérive et l’on s’éloigne du: POURQUOI, du pourquoi-premier du rôle de l’argent, comme si on effectueait un voyage aérien ou maritime où, au bout d’un moment, on « oublierait » le cap à suivre… et pendant ce temps là tout le monde continue de payer induement…
Le sens de la monnaie a été vicié et détourné, aux frais de la société productrice, pour garnir les poches des actionnaires des banques privées auxquelles l’on a confié frauduleusement, si ce n’est criminellement, la « tâche » de créer la monnaie.
Extrait, ci-dessous, de Louis EVEN (il y avait longtemps je crois! Déjà répercuté ici et là, mais est-ce suffisant?)
–>Il faut SURTOUT se rappeler de ceci: (entre autre, c’est très réceptif pour les comptables)
Impôt sur le revenu = un vol
Dette nationale = supercherie, escroquerie
Les travailleurs du pays créent les richesses. Les banques font la comptabilité financière pour permettre aux citoyens d’échanger les richesses. Cette comptabilité financière, c’est l’argent.
Les Français (et les citoyens des autres pays) sont, de droit, propriétaires des richesses qu’ils créent. Mais les banques volent aux Français (et aux autres) leurs richesses. Les banques se constituent elles-mêmes propriétaires de l’argent qu’elles fabriquent. Les banques inscrivent à leur propre actif ce qui devrait être l’actif de la société, l’actif du pays. En même temps, elles inscrivent au passif du pays toutes les richesses du pays. Cette dernière opération se fait quand les banques prêtent du crédit basé sur les richesses et qu’elles inscrivent ce crédit au passif des emprunteurs, qui sont les particuliers, les entreprises et les gouvernements.
Les banques volent aux aux Français (et aux autres) l’actif du de la France (et des autres pays), en inscrivant cet actif à leur actif à elles et au passif du pays, dans leur comptabilité financière. Les banques volent le crédit de la société. Elles volent le crédit social.
Les banques sont des faussaires. Elles pratiquent une fausse comptabilité de l’argent. Elles volent l’actif national, l’inscrivent au passif de la nation. Cela constitue la dette nationale, et cela fait naître des taxes voleuses.
Les banques peuvent effectuer cette opération de vol, parce que tout l’argent qu’elles créent, elles le créent sous forme de prêts aux individus et aux gouvernements. Tout l’argent qui vient au monde dans le pays est créé par les banques et sous forme de dettes. C’est de l’argent-dette. Les banques devraient créer de l’argent libre de dettes, et le placer au crédit et non pas au débit de la nation.
La dette nationale est la plus grande supercherie et la plus grande escroquerie de l’histoire. La dette nationale, c’est le capital national volé par la banque. La dette nationale devrait être convertie en capital national, en capital social, en crédit social.
Et les intérêts sur la dette devraient être convertis en dividende sociaux. De cette façon, les taxes disparaîtraient. Et les dividendes les remplaceraient. Les taxes qui sont imposées, quand on pourrait avoir un dividende, sont un vol.
Je ne parle pas le français très bien. Permettez-moi de m’expresser en anglais, s.v.p.
I’m endowed with the preparation of the English edition of Helmut’s « The Money Syndrome » which, I hope, will be on the market within a few months and I would like to add a few fundamental thoughts about « money creation ».
I don’t consider money as something created but as a document for something created that is offered for purchasing in the market. There is a fundamental distinction between money and credit which can be described by their different functions.
– money serves as a means of exchange for goods and services actually offered in the market
– credit serves as a means for preserving values that someone has already sold in the market and who, for the time being, doesn’t wish to exchange his money for goods. The borrower of money executes the right to take goods/services from the market on behalf of the creditor. Repayment of the credit reverses the whole procedure and the credit/debit entries on an account vanish.
Money and credit are two different documentation systems, distinguished by their different functions. Speaking in IT-terminology, they require two different algorithms.
Money stands for services and goods in the market and by circulating it brings goods into the market and removes goods from the market. If input and output are matching, the market is balanced. If the money supply becomes larger than the quantity of goods and services in the market pool, prices go up: inflation. In the opposite case it means deflation.
The so-called « multiple money creation » on current accounts actually might be called « credit creation » which means no change in the quantity of money. Banks might get in troubles, though, with the management of credit terms which can be witnessed in the present financial crisis. If banks finance long-term investments with short-term money, they are risking to run out of liquidity (the German Hypo Real Estate Bank is a present example). If they could create money ex nihilo, why don’t they do it? And what would that mean for the money supply reflecting goods and services in the market?
The real faux-monnayeurs are the central banks. They confuse the distinction of money and credit by creating artificial money aggregates M0, M1, M2, M3, M4…. obscure mixtures of money and credit items. Money should certify the actual goods and services in the market, i.e. reflect their value, and it should be issued by an appropriate method. Money creation by credits backed by gold in CB-vaults or by treasury bonds (US-Dollar) comes close to money creation ex nihilo. Gold plays a very minor role in the market and does not reflect a common price standard based on values created by human work. And treasury bonds, well, these are debts, they don’t reflect existing goods at all…
Cordialement
Robert Mittelstaedt
Il me semble opportun de citer Helmut Creutz qui consacre tout le Chapitre 1, les pages 6 – 24, à la « Clarification des concepts relatifs à la monnaie ». Je cite :
« Qu’en est-il de la masse monétaire ?
Churchill dit, un jour, qu’en posant la même question à trois économistes différents, on recevait cinq réponses différentes. Posez aujourd’hui la question de la masse monétaire, et il n’est pas exclu que vous receviez même une douzaine de réponses différentes dont la définition peut aller du numéraire aux masses monétaires M1 (numéraire et dépôts à vue), M2 (M1 plus dépôts à terme) et même M3 (M2 plus dépôts d’épargne) en passant par la base monétaire (numéraire, plus avoirs en monnaie centrale des banques) et autres variations. Mais presque chaque institut d’émission englobe, à son tour, sous les termes relatifs à la masse monétaire que nous venons de citer, différentes parts des dépôts bancaires.
Les sources principales de confusion sur les termes de monnaie et de masse monétaire viennent de ce que l’on désigne à tort de monnaie les dépôts à vue, les dépôts à terme et les dépôts d’épargne, ainsi que bien d’autres formes de dépôts bancaires. Ces fausses appellations font, à leur tour, que l’on est tenté d’ajouter à la masse monétaire les avoirs résultant des versements d’argent, ce qui mène à des grandeurs quantitatives les plus diverses.
On allègue souvent pour légitimer cette fusion de la monnaie et de l’avoir que ce dernier se liquide rapidement et se retransforme donc en monnaie. Or, la masse monétaire n’augmente pas si vous prêtez de l’argent, par exemple, à votre voisin, ne serait-ce que pour une journée ou une heure, si vous renoncez à la liquidité, fût-ce à très court terme. Il s’agit tout au plus d’une augmentation de l’utilisation monétaire, appelée circulation monétaire.
Peu importe donc que je prête de l’argent à mon voisin ou à ma banque qui, elle, le prête à une tierce personne, il n’y a en aucun cas augmentation de la monnaie, bien que la cession soit comptabilisée plusieurs fois. Cela s’applique aussi aux dépôts à vue et aux comptes courants sur lesquels nous reviendrons ultérieurement. »
Helmut Creutz, Le syndrome de la monnaie, Economica, Paris (2008) : 10-11.
Dear Robert,
It seems to me that you’re making a huge mistake, desperatly willing to separate two different meanings of the word « money ». I understand how it could be useful to clarify the main difference between money and credit, but you have to consider that, most of the times, credit has the same purpose as money… so there are two differents questions to ask :
In one hand, I agree with you when you explain that repayment of the credit reverses the whole procedure and the credit/debit entries on an account vanish. But there is obviously not always something valuable to preserve in front of a credit operation. Most of the times, the credit
purpose is something « maybe » valuable. It’s a bet on a future value. That’s false money creation… how ? Because the increasing amount of credit on betting, and the increasing amount of credit on consumption, generates a phenomenon of price rising in just the same way as paper money do (and you explained it really clearly concerning paper money). Why ?
Because people believe in price rising, and believe that their credit is like paper money.
The main point is not what things are, the main point is what people think they are.
So finally, you said : « the real faux-monnayeurs are the central banks. » That’s right in a way, but just because the increasing amount of credit generating by commercial banks put central banks under pressure in order to create new money at the end, I mean credit money… so called debt money !
At the end, I agree with your statement on gold, but you have to considerer that all bonds in the world are based on states potential, and that the weakest states can’t have so much debts. In fact, the only biaised ones are US T-Bonds because dollar is a global currency since… well… too long…
Sorry for my english : « Gentles, do not reprehend: if you pardon, we will mend »
@Ute
L’erreur fondamentale d’Helmut se trouve dans son « peu importe ». « Peu importe donc que je prête de l’argent à mon voisin ou à ma banque qui, elle, le prête à une tierce personne, il n’y a en aucun cas augmentation de la monnaie. »
Il n’y a pas augmentation de la monnaie… au final.
Mais bon sang, entre le moment où la dette est contractée, et le moment où la dette est remboursée, il y a un sacré labs de temps où l’ensemble de la chaine d’acteurs considèrent les dettes contractées comme de la monnaie. Et c’est bien cet effet fortune/richesse qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main, puisque c’est lui qui, en tirant l’ensemble des prix à la hausse, oblige le seul acteur créateur de monnaie (les banques centrales) à augmenter la masse monétaire (quantitative easing) soit en facilitant le crédit, soit en fabriquant de la monnaie/dette, soit en fabriquant de la fausse monnaie (dettes « monétisées »).
@DAV: « où l’ensemble de la chaine d’acteurs considèrent les dettes contractées comme de la monnaie »
Ils considèrent les dettes comme de la monnaie et se trompent. Tant que l’illusion dure, c’est-à-dire tant qu’il y a des gens à prendre de gros risques dans l’espoir de gros gains, tout va bien. Mais tôt ou tard l’illusion s’évapore et là les pigeons qui ont en main cette illusion de monnaie se retrouvent dans la panade jusqu’au cou.
Un système pyramidal aussi ça ressemble à un investissement intéressant, sauf quand il s’écroule et qu’on est encore coincé dedans…
Ute Höft
« Ces fausses appellations font, à leur tour, que l’on est tenté d’ajouter à la masse monétaire les avoirs résultant des versements d’argent »
C’est quoi la différence entre monnaie (masse monétaire) et argent ?
@Moi…
mais qui se trompe ?
Celui qui considère comme étant de la monnaie ce que d’autres appellent « crédits » ou celui qui appelle « crédits » quelque chose que d’autres considèrent comme de la monnaie ?
Sauf à penser que les uns détiennent la Vérité et que les autres sont des imbéciles irrationnels qui foutent en l’air les jolies modèles théoriques des uns, l’erreur est équitablement partagée par les uns ET les autres.
Le problème des théories praxéologiques de type école autrichienne, à la Ludwig Von Mises, c’est qu’elles partent tellement du présupposé que les acteurs sont rationnels qu’elles bâtissent des cathédrales de papier qui s’effondrent dès qu’un imbécile qui n’a pas bien compris le concept théorique qu’on essayait de lui expliquer fait un vent de travers.
Ce n’est pas à la réalité de comprendre la théorie. C’est à la théorie de comprendre commence ça se passe en pratique.
La réalité, c’est plein de gens, tout le temps, qui font des vents de travers. Des trucs irrationnels, illogiques.
En pratique, les gens considèrent un grand nombre de la masse monétaire crée sous la forme de crédit comme étant de la monnaie.
DONC, il faut se garder de dire : « peu importe ».
Sophie avait rappelé le 11 décembre :
» Article L111-1 du code monétaire et financier
La monnaie de la France est l’euro. Un euro est divisé en cent centimes.
Il n’est pas fait du tout référence, avec l’utilisation du mot “monnaie”, au “véhicule”… et le code sépare ensuite monnaie fiduciaire et monnaie scripturale »
Si on se base sur le « code monétaire et financier » les « crédits », puisqu’ils sont exprimés en euros ,sont bien de la monnaie tout à fait légale, même si elle est issue des banques privées!
@DAV: « mais qui se trompe ? Celui qui considère comme étant de la monnaie ce que d’autres appellent “crédits” ou celui qui appelle “crédits” quelque chose que d’autres considèrent comme de la monnaie ? »
Celui qui est ruiné parce qu’il a considéré comme monnaie ce qui n’en était pas s’est clairement trompé (ou a été trompé). Ceux qui savent que ça n’en est pas et sortent du système à temps, avec du vrai argent, eux ne se sont pas trompés.
Et comme Nadine l’a déjà dit, il y a ceux qui croient que c’est de la monnaie et puis il y a ce que dit la loi: ça n’en est pas.
Donc libre à celui qui le désire de considérer que les tulipes ou les coquillages sont de la monnaie et de spéculer là-dessus avec d’autres qui sont prêts à jouer le même jeu, mais le jeu finira tôt ou tard par s’écrouler parce qu’il n’est basé sur rien d’autre que la volonté des uns et des autres de jouer, pas sur la loi.
Le problème n’est pas là, Moi. Je comprends ce que tu dis… ceux qui comprennent gagnent, ceux qui ne comprennent pas, perdent.
Jungle law, mais c’est une vision déterministe de la relation au contexte.
Et de fait, en refusant d’admettre que le crédit est le plus souvent considéré, de fait, comme de la monnaie et a des effets temporaires réels sur les prix équivalents à de la monnaie, on refuse aussi d’admettre qu’il faille mettre en place un système de régulation de l’émission de crédit.
Sous prétexte que ça n’est pas de la monnaie.
Quel est l’intérêt de comprendre les phénomènes monétaires ? Dire à ceux qui se sont plantés qu’ils sont nuls ou se donner les moyens de comprendre l’ensemble des mécanismes du phénomène de manière à en maîtriser certains ?
La masse monétaire est clairement un mécanisme maitrisable, à condition de se donner les moyens de comprendre ce que c’est que la monnaie, et non pas ce que ça doit être.
Et à ce titre, comprendre que l’expansion du crédit est une expansion temporaire de la masse monétaire : c’est fon-da-men-tal.
@Moi
« Celui qui est ruiné parce qu’il a considéré comme monnaie ce qui n’en était pass’est clairement trompé (ou a été trompé). »
Pardon mais ce que vous dites vaut tout aussi bien pour ce que vous appelez la « monnaie »; vous semblez distinguer la dette (le crédit) de la monnaie en disant que l’une est risquée, l’autre pas. Mais cela ne marche pas du tout : l’inflation fait perdre de l’argent aux détenteurs de monnaie ; quant à l’hyperinflation, elle vous montre bien que la monnaie aussi peut s’effondrer, tout comme une pyramide de dettes. Regardez donc l’histoire de la république de Weimar dans les années vingts et vous verrez que c’est exactement la même chose, une base monétaire sans valeur, voilà ce qu’étaient devenus les billets, des tas de dettes sur un état en faillite.
@Fred L. : l’inflation ne change rien au fait qu’un billet de banque servira toujours à acheter des biens. Il vous en faudra plus, c’est tout. Une reconnaissance de dettes, vous ne pouvez rien faire avec elle si personne n’en veut et que votre débiteur a disparu (de plus, elle souffre aussi de l’inflation). Vous ne forcerez pas votre boulanger à vous donner du pain si vous lui dites « donnez-moi un pain et je vous donne un milliard de reconnaissances de dettes ».
Autrement dit, un billet ne vaudra jamais zéro. Une reconnaissance de dette peut ne valoir rien du tout, c’est d’ailleurs son destin (elle est liquidée soit par un remboursement, soit par un non-remboursement).
Imaginons un billet, disons de couleur verte, dont la valeur reposerait sur la capacité d’un Etat à rembourser ses dettes.
Je peux vous assurer que l’insolvabilité de cet Etat mènerait tout droit votre billet à valoir à peine plus que zéro.
@DAV : Ce « à peine plus que zéro » c’est une différence abyssale avec zéro. Un infini de nombres. Et si l’état fait faillite, je le répète, vous continuerez quand même à payer en billets. Même s’il vous faut une brouette pour les transporter.
Admettons que je saisisse la nuance, prenons un autre exemple.
Pensez-vous que les billets en anciens francs valent quelque chose aujourd’hui ?
Et en théorie, si l’Etat décide de changer de système monétaire devant l’ampleur de la catastrophe, rien ne l’oblige à reprendre les anciens billets.
D’ailleurs, au Zimbabwe, ils l’ont bien compris, ils sont revenus à un économie de troc. C’est à dire sans monnaie.
Dear Dav,
thank you for your comment.
You said:
Sorry for my english : “Gentles, do not reprehend: if you pardon, we will mend”
That’s a nice proverb, I didn’t know it. There’s nothing to reprehend, you’ve made your point very clear, comprehensible. English isn’t my native language either, so I’d better not reprehend anyway… 🙂
You said:
But there is obviously not always something valuable to preserve in front of a credit operation. Most of the times, the credit purpose is something “maybe” valuable. It’s a bet on a future value.
Let’s take an example: you have received, say, 100 € as payment for a work you have done. These 100 € in your hand certify the value of your work. You can now go into the next shop in order to buy something that has the same value (we don’t have to differentiate between « price » and « value » in this context). But if you don’t need the money for anything to buy and if a friend of yours is in need of money and asks you to lend him 100 €, you might lend it to him. He then goes in the next shop to buy something instead of you. Now, that’s a credit. It is no money, because as long as your friend has not repaid his debt to you, you cannot go shopping yourself.
The same happens with banks as mediating agents between savers and borrowers. You can deposit your money on the savings account of a bank. Depending on the terms you have agreed upon with your bank, you cannot withdraw your money for the agreed upon time period. The bank doesn’t keep your savings in its vaults but gives it away as loan to a borrower on defined terms. So, the bank doesn’t have the money either. It is circulating in the economy as a demanding agent and thus credits optimize the usage of money. If you had put your savings in a box under your bed for a longer period of time, the money would be missing as a demanding agent in the market. By circulating in the market as a medium of exchange, it can move a quantity of values from producers to consumers that by far exceeds the circulating amount of money. The present amount of euros issued by Germany alone is about 235 billions (fr: milliards). But the annual economic performance amounts to more than 2000 billions. In this case money serves as a measurement, just as it measures your deposit on the savings account as a positive entry. The same amount as a negative entry appears in the debit account of a borrower. Credit is no money, the saver doesn’t have it, the bank doesn’t have it and the borrower doesn’t have it, because he spent it for something he had bought. Money circulates in the market. Credit and debit entries don’t move at all, they are fixed for a period of time, after that period they vanish. Money must stand for a value that can be clearly traced back or touched as an offer in the market, a « maybe »-value won’t do.
The same applies to current account deposits (dépôts à vue). Only the agreed upon depositing period is extremely short : one day. You can withdraw the amount on your current account any day. Most people hold it there for a longer perod. And by transfers from account to account it remains within the banking system. Therefore, the banks can use a certain amount of these deposits for granting short-term credits. The potential for credits is not very large because the banks have to carefully watch the depositing and withdrawal habits of their clients in order to avoid liquidity shortage, like for instance in a bank-run (Northern Rock Bank in Great Britain a few weeks ago). This again only optimizes the usage of money. The potential for credits from current account deposits is not so big.
Though, I do understand your doubts about credits which you expressed in terms of « maybe values » or of « bets on future values ». There is a lot going wrong in our capitalist system, especially in the money system. But what appears at first glance like a certain failure might look different if you probe into the matter more closely. One of the biggest problems is the accumulation of monetary assets which appear as credit and debit entries on bank accounts. I only know the numbers for Germany but the relations are pretty much the same in all advanced national economies. From 1991 to 2001 monetary assets have climbed from a figure around 3000 billion euros (fr: milliards) to 6000 billions. That’s a doubling of monetary assets within 10 years! The doubling period in previous decades was even less than ten years. The present state is 7700 billion euros. That is simply irrational and crazy. It amounts to more than 3 times the annual Gross Domestic Product. If you believe in money creation ex nihilo, then these monetary assets would stand for no values. Unfortunately this is not so. Millions of people have worked for it for decades. The more or less fixed doubling period of monetary assets hints at an exponential equation and this exponential equation is also known as « compound interest ». Compound interest is a redistribution mechanism from poor to rich… a positive feed-back circuitry which can only collapse in the end. And we are now pretty close to this collapse.
But that’s a different story. To obtain a better view of that issue I would also recommend Helmut’s book.
Cordialement
Robert Mittelstaedt
Ok let’s talk globish 🙂
The proverb is not a proverb; it’s the end part of Shakespeare’s midsummer night’s dream. I know it from the movie Dead Poets Society and I really like the main idea in it. 🙂
So I think I got the point with your example but here is another one.
Here is a bank I lent 100 Euros I had from my job.
This first bank is lending money to someone who is going to depose it to another bank, say 90 euros.
This second bank is lending money to someone who is going to depose it to another bank, say 80 euros.
This third bank is lending money to someone who is going to depose it to the first bank, say 70 euros.
What do we have :
I own 100 euros, but it is all credit money now
The first bank have 80 euros in real money + 90 euros in credit money = 170 euros if you mix
The second bank have 10 euros in real money + 80 euros in credit money = 90 euros if you mix
The third bank have 10 euros in real money + 70 euros in credit money = 80 euros if you mix
Now, let’s imagine that we all want to buy a house someone want to sell 50 euros.
I think I can buy it because I know I potentially have 100 Euros in my bank account.
The first bank think it can buy it because It know It potentially have 170 euros.
The second bank think it can buy it because it know it potentially have 90 euros.
The third bank think it can buy it because it know it potentially have 80 euros.
So everybody can potentially buy the house, even if the one who can normally really buy it is either me or the first bank (depend the way you look at my first bank deposit)… but now we are four, and we all want to buy the same house !
What happen if the extra credit did not have the purpose to build 3 new houses ?
Well the price of the house is rising.
Because, even if credit is not money, we all consider that it is money indeed.
Obviously it is a quite simplified example, but the main purpose of it is to explain why the credit expansion can be in a way considered the same as money expansion. So we can understand the reason why, even if a credit is not money, we have to know that it will be considered as money and that it act sometimes just like money would have done.
And so, the more you expand credit, the more you potentially devalue « real money » from the moment you create credit till the moment you destroy credit. And it is not only a potential devaluation because it has real effects on prices.
So, let’s agree there is no « money creation » but at the end you can’t separate « credit creation » from « money creation » so easily.
That’s why the more I think about it, the more I think we should call credit : scheduled money.
And that scheduled money have to be taken in account when you’re measuring the total amount of money.
Do you know what are Helmut views about this phenomenon ?