J’ai écrit hier que cela me prendrait cinq ans de mettre au point une théorie de la monnaie qui me satisfasse. Je n’avais envisagé qu’un seul cas : celui où nous serions seuls, vous et moi, travaillant ensemble. Or, j’ai reçu du renfort, par courrier. Ute Höft me fait parvenir un exemplaire de Le syndrome de la monnaie de Helmut Creutz, originellement paru en 1993 et traduit de l’allemand par Economica en 2008.
Je vais pouvoir gagner du temps parce que l’auteur analyse de nombreux aspects de la monnaie auxquels je n’ai pas encore l’occasion de réfléchir, et que sur ceux dont j’ai débattu ici, nous disons lui et moi strictement la même chose.
Donc si mes explications pourquoi les banques commerciales ne créent pas de monnaie ex nihilo vous ont convaincu, vous n’apprendrez peut–être pas grand-chose en lisant les pages du livre que je reproduis ci-dessous (169 à 171) mais si vous croyez toujours à la création monétaire par les banques commerciales, un autre auteur réussira peut-être là où j’ai échoué jusqu’ici.
(Vous reconnaîtrez au passage dans le texte de Creutz mon « principe de conservation des quantités », mon explication des masses monétaires en termes de double emploi, ma « reconnaissance de dette », ainsi que la distinction que je fais entre flux monétaires et opérations comptables).
La « surmultiplication de la création monétaire »
La plupart des livres d’enseignement affirment que les possibilités de création monétaire des banques sont en principe illimitées. Elles ne sont restreintes que par des ratios d’encaisse ou de réserves bancaires qu’elles doivent maintenir auprès des banques centrales ou d’émission, soit de plein gré, soit parce qu’elles y sont obligées. Et cette relation entre le montant des réserves et l’accroissement monétaire est même calculée par les théoriciens de la surmultiplication de la création monétaire avec une grande exactitude mathématique. Si les réserves se montent en tout à 5 % du portefeuille des dépôts, les banques peuvent, à partir de chaque dépôt bancaire effectué créer un montant de crédit dix-neuf fois supérieur, neuf fois supérieur en cas de réserves de 10 % et quatre fois supérieur en cas de réserve de 20 %. Le résultat de la création monétaire est donc inversement proportionnel au montant des réserves retenues.
[Prenons l’exemple de 100 millions provenant d’une banque d’émission, soumis à des réserves fractionnaires de 10 %, et qui créeraient ainsi des « fonds de crédit » de 900 millions.]
En additionnant les crédits accordés en chaîne on arrive dès la troisième étape à un montant de 244 millions. En continuant ainsi la série infinie où les valeurs diminuent d’étape en étape, effectivement on arrive arithmétiquement à une somme de 900 millions, soit neuf fois plus que l’apport initial de 100 millions.
Mais si l’on reprend les opérations, pas à pas, en laissant la théorie de côté, on constate :
1) que lors de chaque réutilisation du premier dépôt supposé de 100 millions, suite au crédit qu’il a permis d’accorder, il se produit à chaque fois un nouveau dépôt d’un client quelconque de la banque, dépôt qui, bien entendu, peut être de nouveau prêté ;
2) que l’enchaînement des octrois de crédits et des constitutions de réserves par les banques tel qu’il est décrit ne peut se faire qu’aussi longtemps qu’aucun des déposants ne dispose de son avoir en effectuant un retrait ou un virement ;
3) qu’en réalité, au fil du processus, on n’assiste nullement à un accroissement de la masse monétaire mise en circulation, de quelque manière que ce soit, mais toujours à une réutilisation, tandis que, à chaque étape, la masse monétaire réellement existante est inéluctablement le résultat de l’addition des réserves constituées jusque-là et du crédit accordé en dernier, et équivaut au montant initial de 100 millions ;
4) que non seulement il ne se produit pas d’accroissement de la masse monétaire mais, qu’en fait, en ce qui concerne la masse monétaire active et axée sur la demande, elle diminue même constamment, étant donné que sur les 100 millions initiaux, des montants de plus en plus élevés sont gelés dans les réserves des banques jusqu’à être totalement absorbés ;
5) que l’utilisation répétée de la monnaie, que ce soit pour procéder à des achats, la prêter ou en faire cadeau, n’accroît jamais sa masse mais uniquement les opérations d’achats, de prêts ou de dons ainsi effectués, qui, bien entendu, additionnées, donnent des montants de plus en plus élevés.
Les faits énumérés ci-dessus sont encore plus clairs lorsqu’on se représente cet enchaînement, non pas au niveau de banques, mais au niveau d’opérations commerciales, et qu’il s’agit non plus de prêts à répétition mais de ventes à répétition. Là aussi, on peut supposer que chaque commerçant met dix pourcent de sa recette de côté et qu’il dépense le reste directement ou indirectement dans un autre magasin pour faire des achats. Là encore, l’addition des opérations d’achat donnerait le même résultat que celles des opérations de crédit dans le cas de la « surmultiplication de la création monétaire ». Et pourtant personne n’irait prétendre que la masse monétaire a été multipliée par neuf ou que les commerçants ont créé 900 millions [ex nihilo].
Où est donc l’erreur de raisonnement de certains théoriciens ?
L’erreur de la théorie classique de la création monétaire réside dans le fait qu’on additionne des avoirs ou des crédits se reconstituant au fil du temps, ou des postes de crédit, aux montants reçus au départ et qu’on déduit de cette addition qu’il y a une création monétaire ou une création de crédit. En d’autres termes : cette théorie assimile l’utilisation multiple de l’argent à un accroissement, elle confond moyen de transport et opération de transport. Mais, pas plus que l’utilisation répétée de wagons ou de camions pour des transports n’entraîne un accroissement du nombre de wagons ou de camions, l’utilisation répétée d’argent pour des achats ou des prêts n’entraîne un accroissement de son montant.
L’erreur de raisonnement et d’interprétation des théoriciens de la création monétaire est sans aucun doute due en grande partie au fait que l’on continue à considérer les avoirs et les portefeuilles de crédit comme du numéraire. Or, en fait, il ne s’agit que de postes de comptabilisation qui documentent le montant des prêts d’argent et les obligations de remboursement qui en résultent, sans que ceux-ci fassent augmenter la masse monétaire en circulation. C’est pourquoi tous les regroupements de numéraires et de dépôts sous la rubrique « masse monétaire » sont si discutables. Ceci vaut surtout pour l’addition des M1 et M3.
Helmut Creutz, Le syndrome de la monnaie, Economica, Paris (2008) : 169-171.
273 réponses à “Pourquoi il n’y a pas de « création monétaire » par les banques commerciales, par Helmut Creutz”
@Dav
Je me doutais de ce raisonnement, je vous réponds mais plus tard.
A Bientôt.
MONNAIE DE SINGE ?
Chère Nadine,
Pourquoi appelez-vous « monnaie de singe » la monnaie provenant de la planche à billets étatique ?
Vous sous-entendez probablement qu’imprimer trop de billets de banques conduit mécaniquement – forcément – à dévaluer la valeur individuelle de chaque billet, comme au temps où la monnaie représentait une quantité d’or ou d’argent.
Je vous rappelle que ce n’est plus le cas (du tout) : la monnaie n’est plus matérialisée, même pas la monnaie fiduciaire (les billets et les pièces).
Je me demande si ce rapport entre la valeur de la monnaie et sa quantité n’est pas très largement un mythe, un outil pour rendre dociles les citoyens en quête de justice économique.
Est-ce que je me trompe quelque part ?
C’est pour ça que la quantité de monnaie produite n’est probablement pas aussi importante que le prétendent les partisans de la théorie quantitative de la monnaie (ceux qui disent que la valeur de la monnaie dépend étroitement et exclusivement de la quantité de monnaie en circulation par rapport aux richesses qu’elle permet d’échanger).
D’ailleurs vous voyez bien que, quand les capitalistes ont le feu aux fesses, eux, ils trouvent instantanément les milliers de milliards nécessaires, sans invoquer le moins du monde le risque de transformer la monnaie en monnaie de singe.
Ça ne vous met pas la puce à l’oreille, ça ?
Je pense qu’ils savent, eux, qu’il n’en est rien : que ce risque d’inflation lié à la planche à billets est (pas complètement mais) largement un mythe, appuyé sur quelques mésaventures historiques traumatisantes (les assignats de la révolution, les marks à la brouette d’entre deux guerres…) bien montées en épingles pour effrayer le bon peuple.
Quand il faut faire la guerre, aussi, on trouve des milliards par milliers, sans limite…
Ça ne vous conduit pas à remettre en cause cette peur de la planche à billets qu’on veut manifestement nous inculquer pour RENONCER À UN ÉTAT CRÉATEUR DE MONNAIE ?
Par contre, quand il serait question de créer les quelques milliards nécessaires pour loger, soigner, nourrir et éduquer tout le monde, « là non : pas possible, vous allez nous transformer la monnaie en monnaie de singe »…
Voyez-vous ce que je veux dire, Nadine : cette école de la soumission, cette église de la résignation, qui prêche que la planche à billets doit être interdite aux États en temps de paix soi-disant « parce que cette incurie va nous transformer la monnaie en monnaie de singe », alors que la planche à billets placée dans les mains des banques commerciales, elle, ne poserait quasiment pas de problème (d’ailleurs, voyez, les banques se régulent elles-mêmes, comme à Bâle I ou Bâle II…), ça sent l’arnaque à plein nez.
Non ?
Je crois que c’est folie de priver notre État (c’est-à-dire nous tous) du droit de créer la monnaie dont nous avons besoin collectivement pour financer les services publics.
Je pense que la décision qui prive les États de ce droit régalien n’a rien à voir avec l’intérêt général, mais satisfait largement des intérêts très particuliers.
Amicalement.
Étienne.
___________________
PS : quand vous dites que vous « ne croyez pas que » les banques commerciales créent l’argent qu’elles prêtent (la monnaie certes temporaire, mais bien réelle et bien nouvelle), ça fait le même effet que si vous affirmiez que vous ne croyez pas que le soleil brille le jour :o)
En ouvrant différents livres de technique bancaire ou des livres d’économie financière, on trouve la création monétaire PARTOUT.
Ont-ils tous tort ?
Etienne,
Si vous pensez que la planche à billet est un faux problème c’est votre droit, mais si vous avez le temps allez passer quelques jours au Zimbabwe et regardez les dégats que peut faire la planche à billet ! Aprés on rediscutera du problème si vous voulez.
Bonne soirée.
@Dav
Bon Dav, vous n’êtes pas tombé dans la 3 ieme dimension mais bien dans le 4 ieme je vous le confirme sans doute victime d’un effet relativiste !
Je suis désolé mais c’est vraiment n’importe quoi ce que vous écrivez sur la monetisation de la dette, surtout ne le prenez pas mal, ce ci n’engage que moi mais restons en là.
Amicalement
J’ajouterai après Étienne que la masse monétaire n’a cessé d’augmenter toutes ces dernières années sans qu’il y ait eu d’inflation (presque rien pour ainsi dire). Mais, c’est sûr, cette augmentation de la masse monétaire n’était ni pour soigner, ni pour éduquer, ni pour loger, etc, etc, mais pour courrir après les bulles tant qu’elles n’éclataient pas…
D’autre part, je suis peut-être à côté de la plaque, mais je suis étonné de ne pas avoir eu de réaction, ou alors ça en dirait long, (Rumbo dit : 21 décembre 2008 à 02:18 ) quant à l’attitude des banque, surtout aux USA, vis à vis de la baisse des taux de la FED (sous Greenspan) qui est en très grande partie le phénomène déclenchant cette crise financière. Les dettes, sous toutes leurs formes, sont et ont été la priorité commerciale des banques, seulement soucieuses de gonfler leurs bilans, car c’était bien plus rentables que tout le reste, surtout aux États-Unis.
Mais, d’autre part, regardez ne serait-ce que les résultats des bilans des banques françaises, 2007 inclue, édifiant! La Société Générale était la plus rentable de toutes, suivi de la BNP, etc
@Nadine
En principe, quand quelque chose relève du n’importe quoi, il est très facile de le démontrer et de l’expliquer.
N’hésitez pas ! ça ne me vexera pas.
Après tout, l’intelligence, c’est aussi d’être capable de reconnaître qu’on se trompe.
Amicalement,
David
En cas de creation monetaire par une banque commerciale, si le client a qui la banque prete cette nouvelle monnaie ne rembourse pas, qui comptabilise une perte?
ÉPOUVANTAILS ou REFLATION ? 1/2
Nadine,
Je réponds tardivement à votre message du 21 décembre (23h06), pardonnez-moi, mais cette réponse fut assez longue à préparer, vous comprendrez pourquoi.
_______________________
Ce n’est peut-être qu’une apparence, mais vous semblez raisonner de façon manichéenne : pour vous, c’est apparemment tout ou rien, et votre exemple du Zimbabwe me fait penser à un épouvantail :
Rappel : les épouvantails conduisent les moineaux à renoncer eux-mêmes à leur propre intérêt, en les effrayant par un mythe, une apparence trompeuse de danger simulé. :o)
Pourtant, d’après moi, le monde n’est pas noir ou blanc : en matière monétaire, je vous invite à vous affranchir des idées reçues sur la planche à billets car le choix ne se limite peut-être pas à ces deux extrêmes :
• « Pas de planche à billets du tout pour l’État »
(et le corps social s’endette et s’asphyxie faute de monnaie PERMANENTE ET GRATUITE en suffisance)
OU
• « planche à billet à gogo pour l’État »
(et la monnaie s’effondre par perte de confiance à cause d’excès insupportables).
Ce serait bien, entre nous, de pouvoir envisager d’autres situations que des caricatures.
Devant la déroute criante et honteuse des théories orthodoxes (ce qu’on appelle de façon trompeuse la théorie économique « standard »), nous devrions pouvoir examiner ici, ensemble, des idées hétérodoxes, sereinement, sans catastrophisme, en cherchant des palliatifs aux objections éventuelles, au lieu de tout rejeter en bloc à partir de peurs exagérées, exagérées au point de ressembler à des superstitions.
Par exemple, ne pourrions-nous pas étudier cette proposition de REFLATION, où la Banque Centrale injecterait empiriquement (par touches successives) des quantités importantes mais raisonnables de monnaie permanente : 300 € par personne sans condition et puis on voit ce que ça donne en termes d’inflation : si tout reste calme, on recommence ; si l’inflation devient un peu trop forte, on arrête un moment, etc.
C’est une proposition que je trouve fort séduisante de Jean-Marcel Jeanneney – pas suspect de pulsions gauchistes, pas vraiment un rêveur irresponsable non plus :o) – dans son livre « Écoute la France qui gronde », éd. Arléa, 1996.
Voici quelques passages passionnants de ce livre stimulant. Vous noterez la description méticuleuse de la déflation (qui nous pend au nez si on laisse s’endetter tout le corps social au lieu de créer la monnaie permanente qui nous manque), ainsi que l’importance qu’il donne aux indicateurs de masse monétaire et de flux nets de capitaux pour comprendre l’expansion et la récession :
Après ce rappel des détails oubliés (ou jamais appris) d’une situation de DÉFLATION, et la description de QUELQUES POLITIQUES PASSÉES REMARQUABLES pouvant servir d’illustration des réactions possibles, JM Jeanneney décrit sa proposition et c’est si intéressant que je réserve ça au message suivant.
Je suis sûr que toute création de monnaie permanente par la banque centrale au profit des citoyens ne crée PAS ipso facto de l’inflation.
Comme en médecine, tout est question de mesure : on ne renonce pas aux médicaments sous prétexte que leur excès serait mortel.
Amicalement.
Étienne.
(à suivre)
ÉPOUVANTAILS ou REFLATION ? 2/2
(Suite du message précédent)
Jean-Marcel Jeanneney prend ensuite mille précautions pour montrer que sa proposition centrale est formulée en toute connaissance des risques inflationnistes liés à une création monétaire surabondante.
Il a raison, c’est un gage utile pour prendre au sérieux sa proposition.
Oups, le deuxième message était trop long et le robot l’a coupé…
Voici la fin du passage utile pour nous :
ÉPOUVANTAILS ou REFLATION ? 3/3
Voilà.
Jean-Marcel Jeanneney semble défendre là une sacrément bonne idée, non ?
Il faudrait que des journalistes lui tendent leur micro et lui demandent ce que l’actualité lui inspire comme corrections.
Au plaisir de vous lire.
Étienne.
Sur la corrélation
entre la masse de monnaie PERMANENTE ET GRATUITE
et la PROSPÉRITÉ générale
(sans inflation !) :
l’exemple intéressant des pays subventionnés</b< par l’Union européenne,
véritables laboratoires de création monéaire ex nihilo (et de plein emploi).
_________________
Chers amis,
Encore un mot, avant d’aller se coucher (mais faites-le taire !) :
Je fais un lien entre la proposition de Jeanneney (des injections ponctuelles de monnaie centrale, directement dans le portefeuille des citoyens, sans intérêt ni même de remboursement, pour booster vraiment la demande) et ma propre analyse des « miracles économiques » observés ces dernières années en Espagne et en Irlande :
Si je ne m’abuse, ces deux pays ont reçu pendant des années des océans de SUBVENTIONS de la part de l’Union européenne.
Certes, du point de vue de l’Europe toute entière, ces subventions sont à somme nulle : ce que gagnent les uns est perdu par les autres.
Mais, DU POINT DE VUE DE L’ÉCONOMIE DES ÉTATS ASSISTÉS, LES SUBVENTIONS EUROPÉENNES S’ANALYSENT, À MON AVIS, EN UNE FORMIDABLE CRÉATION MONÉTAIRE EX NIHILO.
MAIS ATTENTION : PAS DU TOUT L’ARNAQUE DE LA MONNAIE-DETTE-DES-BANQUES-PRIVÉES (qu’il aurait fallu payer d’un intérêt ruineux et qu’il aurait même fallu rendre un jour), non, pas cette fausse monnaie asphyxiante, MAIS UNE MONNAIE DE LIBÉRATION AUTHENTIQUE, PERMANENTE ET GRATUITE, exactement celle dont je défends l’idée, contre la tutelle actuelle des banques centrales, véritables pères fouettards des peuples au travail.
Ainsi, un pays comme l’Irlande qui compte seulement 7 millions de personnes (en gros, de mémoire) a ainsi vu injecter quelque 40 milliards d’euros de subventions et aides diverses (on pourra trouver le chiffre exact ensemble, en cherchant à évaluer un chiffre NET), 40 milliards gratuits, sans intérêts ni même rien à rembourser…
Alors ? Les conséquences concrètes dans le labo ? Le rêve ou l’horreur ?
Et bien, CES PAYS ONT-ILS ÉTÉ RAVAGÉS PAR UNE INFLATION ÉPOUVANTABLE ? PAS DU TOUT (que je sache).
PAR CONTRE, LE CHÔMAGE A TOTALEMENT DISPARU ET LA PROSPÉRITÉ S’Y EST INSTALLÉE À TOUTE VITESSE, un peu partout dans le tissu social.
D’ailleurs, les eurolâtres en ont profité pour prétendre que ces miracles lui étaient imputables (en oubliant un peu de parler du fouet à clous rouillés de l’argent-dette que la Banque centrale européenne administre quotidiennement aux autres peuples de l’Union…)
Ça ne mériterait pas un petit débat, au moins, cet exemple-là, moderne et tout ?
Allez, cette fois : bonne nuit à tous 🙂
Étienne.
Je prends ce débat en cours de route, j’ai « Das Geldsyndrom » et connais bien Helmut Creutz ainsi que tout ce qui s’attache à la monnaie fondante.
J’ai créé moi-même aussi un blog depuis octobre 2008.
Je débats également autour des questions de la création monétaire que vous trouverez sur mon blog.
Pour moi, il est évident que les banques accordent des crédits strictement correlés à leurs dépôts.
S’il y a création monétaire, cela implique toukours la participation (plus ou moins contrainte) de la banque centrale.
La création de crédits implique toujours une double inscription comptable: la dette de l’un est l’avoir de l’autre.
Seule la mnnaie centrale peut être émise « en plus »!
Johannes Finckh, Bordeaux
consultez mon blog: http://monnaiefondante.canalblog.com/
Bonjour,
Je pense qu’effectivement il ne faut pas confondre ce qui est transporté et le moyen de transport.
C’est pour cela que je ne comprends pas que H. Creutz confonde chèque (le mouen de transport) et dépôt à vue (ce qui va être transporté), et le montant de ce qui va être transporté.
C’est un peu comme si l’on confondait la main qui tient le billet (seule monnaie d’après H. Creutz) avec le billet lui-même.
Je pense que S. Gesell doit bien rire, d’où il est, en voyant de telles approximations.
Cela n’enlève rien, bien sûr, au travail de M. Creutz, qui a le mérite de nous faire réfléchir sur le concept de monnaie.
Petite question (y répondre en moins de deux lignes 😉 ):
Combien vaut un euro?
Question subsidiaire: Qu’est-ce qu’un euro?
(Posez ces questions à qui vous vous voudrez, vous serez étonné par les réponses éventuelles)
B.L.
A B.L :
Creutz est suffisamment précis dans les pages 169 à 170. Vous arroger le droit, seul, d’évaluer la pensée de Gesell (et son attitude post-mortem), montre aisément votre mépris de ceux, autres que Creutz, qui travaillent sérieusement la question depuis des lustres (allemands notamment).
Que vaut un euro ? Ce qu’il peut acheter !
Qu’est qu’un euro ? Je crois savoir que même la BCE ne donne aucune définition légale sur son site. C’est compréhensible car dans nos pays démocratiques, c’est au parlement qu’il appartient de définir la monnaie et sa (ou ses) représentations.
Cela a t-il été fait ?
Bonjour,
La monnaie est un numéro dans un bilan comptable qui a cours légal et forcé.
C’est la plus grande convention sociale existante, chaque utilisateur accepte que son activité et toutes les richesses produites puissent s’échanger contre les numéros trocs.
Ce sont bien les banques privées qui créent et distribuent les numéros trocs en pratiquant l’usure.
Ce mécanisme force les banques à distribuer toujours de plus en plus de monnaie (exponentiellement car c’est un taux) pour éviter le défaut (faillite) des emprunteurs.
C’est ce qu’il est en train de se passer avec le [http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Components_of_the_United_States_money_supply2.svg dollar]
Il faut rendre la création monétaire au peuple souverain afin qu’il ne soit plus piller des fruits de son travail.
L’ erreur de Creutz et de Jorion, c’ est de considérer que le crédit est déjà remboursé au moment qu’ il est émis. Comme dit Dav un peu plus haut, à l’ émission du crédit il y a création de son montant d’ un coup et celui-ci va être remboursé petit à petit jusqu’ à totalité et ce montant petit à petit annulé ou détruit jusqu’ au dernier remboursement. Donc il suffit de comparer les vitesses de création des montants de crédits et celle de leur remboursement total: si les montants crédités par unité de temps sont plus élevés que ceux remboursés, alors il y a bel et bien inflation par le crédit. à l’ inverse si les banques resserent le crédit, en dessous du ratio de remboursement, ou cessent d’ en faire totalement, alors il y aura destruction de monnaie aussi longtemps que les remboursements continueront: pas longtemps dans ce dernier cas parce la faillite serait rapide et générale. Dans tous les cas de non remboursement et de faillites, de « pertes », il y a aussi destruction de remboursement donc création relative de monnaie!
La théorie incriminée par Creutz et Jorion est malheureusement vraie: attendu que les crédits se retrouvent dans le même système et peuvent être utilisés et se retrouver placés dans les banques comme dépots, ils donnent bien naissance à de nouveaux crédits limités à hauteur de la reserve « fractionnaire » en vigueur, soit pour 10% multiplié par 9 (100 millions donnent 900 millions) si les garanties sont suffisantes toutefois pour que les banques l’ utilisent.
Il y aura donc bien dans ce cas jusqu’ à 100+900= 1000 millions de crédits créés, 100 immédiatement et les autres immédiatement au moment de leur création, qui seront remboursés -s’ ils le sont tous- petit à petit mais toujours bien après. Donc à moins de maintenir le crédit à réserve fractionnaire dans notre cas le montant multiplié par 9 au même niveau par unité de temps (mois, trimestre, année) que sa destruction par remboursememt, il y a création monétaire directe et inflation indirecte correspondante.
La supercherie du système de la banque est de prêter l’ argent des dépôts courants non bloqués qui continue d’ appartenir à leur propriétaire totalement, de le prêter pendant que ceux-ci ne le dépensent pas, statistiquement. Il suffit donc d’ une pannique et que tous aillent retirer leur argent pour que cet argent ne soit pas payable (seuls 5% des montants sont là en billets), ou le dépenser et la banque fait faillite puisque cet argent est « prêté ». S’ il s’ agissait réellement de prêts, alors la totalité des montants des crédits devrait être bloquée, non dépensable par leur propriétaires. La totalité des montants de comptes courants disponibles devrait être imprêtable.
ET
les crédits ne devraient pas pouvoir être multipliés à raison de la reserve fractionnaire (10% de reserve, x 10 en tout)
La reserve devrait être 100%! Tout argent « prêté » devrait d’ abord être là 100% en propriété indivisée du créditeur et cette propriété bloquée pour la durée totale du prêt à hauteur des remboursements en temps réel. Mettons que vous aviez 1000 eur sur votre compte courant et la banque a une obligation de réserve de 10%, elle prêterait 900 eur de vos mille et pour le temps du prêt, vous n’ auriez que 100 euros disponibles et 900 à récupérer au fur et à mesure des remboursements.
Si et seulement si c’ était le cas, alors le crédit ne créerait pas de monnaie. De même lorsque j’ emprunte un billet de 100 eur à mon copain, il ne peut le dépenser ni le placer ni rien jusqu’ à ce que je le lui rende.
Car en pratique à moins de stopper le crédit, il est impossible de le rembourser aussi vite qu’ on le crée puisqu’ on le crée instantannément.
Là ou cela devient intéressant, c’ est quand les états remboursent leurs crédits, leur dette avec de nouveaux crédits…n’ est-ce pas? Alors si on supprime l’ effet du remboursement, alors il y a bien augmentation de la masse monétaire égale au crédit cette fois!
Et on a pas parlé des intérêts: un tiers du budget de l’ état allemand uniquement pour payer les intérêts de la dette… mais à qui donc? ils sont bien discrets ces banquiers.
voyez bankster et paul grignon.
sincères salutations.
Votre raisonnement est faux. Vous trouverez une description correcte du mécanisme dans « L’argent, mode d’emploi » (Fayard 2009). « L’argent-dette II », qui s’inspire directement de mon livre corrige les erreurs qu’on trouve chez Grignon.
Je n’ai pas très bien compris le mécanisme, mais pour moi, le grand scandale, c’est que justement les banques n’ont pas créé d’argent par les crédits, elles s’en sont bien gardé !!
Sur le livre de Creutz (je n’ai pas encore fini le livre de Paul)
Il y a sûrement des tas de choses intéressantes sans le livre de Creutz, en particulier sur la pratique bancaire outre-Rhin et sur des statistiques monétaires allemandes.
Ce qui me semble le plus étonnant (erreur outre-Rhin, vérité en deça?), ce sont les deux raccourcis qu’il fait sur les prêts et la « non création monétaire ». Qu’il ait raison ou tort sur la question de la création monétaire n’est pas mon propos ici. Mon point est que deux de ses arguments ne prouvent rien du tout.
Je les cite donc:
page11:
« La masse monétaire n’augmente pas si vous prêtez de l’argent à votre voisin » (sur ce point, c’est tellement évident que même l’idiot du village serait d’accord)
Puis, tout de passe passe logique (je n’ose parler de « paralogisme naturaliste », n’en ayant vu la définition qu’il y a quelques jours 😉 ), Creutz écrit « donc, que je prête de l’argent à mon voisin » ou que ce soit la banque qui prête de l’argent à un client, « il n’y a en aucun cas augmentation de la monnaie ».
Je veux bien qu’outre-rhin, les clients des banques soient considérés comme des amis, pour moi l’argumentation de Creutz ne prouve strictement rien, dans un sens comme dans un autre.
En résumé: si Christophe prête de l’argent à Bruno, il n’y a pas augmentation de la masse monétaire, fiduciaire comme scripturale, c’est bien évident.
Mais si la banque Martin prête de l’argent à Bruno, que se passe t-il? C’est là toute la question, bien sûr. Sont-ce les dépôts qui font les crédits, oui sont-ce les crédits qui font des dépôts.
La « démonstration » de Creutz n’en est pas une.
Au début de son chapitre 2, page 25 dans sa traduction française, Creutz a recours aux m^mes arguments. Cette fois-ci, ce n’est pas à l’idiot du village qu’il s’adresse, mais à la ménagère.
Quand la ménagère prête du sel à sa voisine, la quantité de sel en circulation n’augmente pas. Et bien cc’est DONC pareil pour les prêts d’argent (que ce soit vrai pour les prêts entièrement en billets, là encore, personne n’en doute, ménagère de moins de 50 ans ou non).
Mais pour la monnaie scripturale, la question reste posée. Il n’y a là aucune démonstration, dans un sens comme dans l’autre.
Si Creutz écrit un livre de 431 pages pour nous montrer que la monnaie-papier n’est pas augmentée, ni diminuée par le mécanisme des prêts, que ce soit entre amis, voisins, ou entre banques et clients, son objectif est atteint. On aurait pu sans doute l’atteindre en moins de pages.
Si c’est pour prouver qu’il n’y a pas, ou qu’il y a, création monétaire scripturale, je n’ai pas réussi à m’en convaincre.
Les faits sont parfois têtus, et les « pseudo-démonstrations » par analogie peuvent être redoutables. Lorsque l’on voit l’augmentation de la monnaie scripturale au cours des 20 dernières années, et qu’on ramène cette augmentation à celle de la monnaie fiduciaire et à celle du PIB, il y a de quoi se poser quelques questions. Et le tout de passe-passe de Creutz me paraît bien dérisoire par rapport à l’enjeu, que nous partageons tous sur ce blog je pense.
Comment mettre la monnaie au service des intérêts généraux, et pas des intérêts particuliers.
Cordialement, Bruno Lemaire.
C’est marrant parce qu’ailleurs, on discute sur ce billet et ça chauffe pas mal !
Un commentateur qui se reconnaîtra me faisait la remarque que les trois sources principales de la création monétaire par monétisation des créances par les banques privées étaient
1) l’économie (entreprises, publiques et privées, et ménages)
2) l’Etat
3) l’extérieur
Ce à quoi je lui ai répondu:
Lorsque les banques privées font des crédits à l’État ou aux entreprises publiques, c’est TOUJOURS en monnaie centrale, jamais en monnaie scripturale privée.
Le trésor public n’a pas un compte DAV dans une banque privée comme un particulier ou une entreprise privée, il n’y a donc pas à ce niveau de création monétaire car le trésor public réclame TOUJOURS de la monnaie centrale (crédits ou impôts).
Quant aux ménages une grande partie de leurs crédits finissent en dépôts chez les exportateurs étrangers qu‘il faut aussi payer en monnaie centrale.
Pour les impôts je faisais remarquer, qu’en 2006 en France sur un M1 de 600 milliards d’Euros, les banques privées ont du payer en monnaie centrale au trésor public l’équivalent de la monnaie scripturale correspondante à l’impôt direct et indirect payé par les contribuables français et la somme est rondelette puisqu’elles ont du se procurer 300 milliards d’euros en monnaie centrale.
Lorsque cet argent central est réinjecté dans l’économie au titre des dépenses de l’Etat (+ le déficit), le fonctionnaire par exemple qui dépose son salaire sur son compte, se voit créditer son DAV en monnaie scripturale et la contrepartie est de la monnaie centrale à l’actif du bilan de la banque (en caisse) et non une créance quelconque. On voit bien ici qu’il s’agit d’une circulation de monnaie centrale et en quantité importante, si on rajoute les 10% de fuite pour les retraits en espèce des déposants, je ne vois pas trop comment les banques s’y prennent pour faire de la création monétaire scripturale sans la financer en monnaie centrale.
Mais il y a peut-être un truc qui m’échappe, j’attends toujours qu’on me réponde!
Si nous discutons sur la création monétaire, ou non, par les banques commerciales, l’argument de CHR, qui se présente en d’autres lieux comme Christophe je crois, est nul et non avenu. Nous parlons du principe, et non de la proportion créée. Simple logique, qui échappe peut être à certains.
Cordialement, Bruno Lemaire
Allez, j’y vais de ma plume sur ce sujet très amusant – incroyable de voir autant de personnes compétentes se déchirer, non ?
Si les débats s’éternisent autant, c’est que tout le monde ne met pas les mêmes choses derrière les mots.
Certains disent « création d’argent ex-nihilo », d’autres entendent faux monnayage ou création de valeur.
Beaucoup s’imaginent qu’il y a « conservation des quantités d’argent », alors qu’il n’y a en fait que « conservation de la quantité de valeur », qu’elle soit stockée sous forme de monnaie OU sous forme de bien non monétaire.
Le second point est qu’on confond une banque et un établissement de crédit.
Or, une banque, c’est un établissement de crédit PLUS une banque de dépôt.
C’est le point fondamental – il n’y a jamais création monétaire par un établissement de crédit. Pour un raison simple, c’est que, à un instant t, l’établissement de crédit est obligé de prêter de l’argent qu’il possède. Et donc, en simplifiant, quand vous faites un crédit auprès de ce type d’établissement :
1/ vous faites seulement une opération unique d’endettement personnel
2/ à l’instant t, vous empruntez indirectement à quelqu’un d’autre de l’argent à l’instant t (ou t-1)
C’est ce schéma qui imprègnent notre esprit, et de là, nos raisonnements.
OR, une banque, ce n’est pas ça.
Au moment où l’emprunteur signe le crédit, il s’endette. Mais immédiatement, que fait-il ? Oh, il ne repart pas avec son crédit en liquide – ce qui poserait rapidement problème. Il le met sur son compte courant.
Et le second problème est que pour tout le monde, quand on met de l’argent sur son compte courant, et bien c’est toujours « notre » argent, comme s’il était dans un coffre à la cave. Mais c’est faux : vous avez prêté votre argent à la banque, contre promesse.
J’ai délayé, mais l’opération de crédit, comme l’explique Paul est en fait un simple échange de promesses de payer. Cette opération a un résultat patrimonial, un résultat financier nul, personne ne s’est enrichi ou appauvri dans l’opération. (je néglige les intérêts).
Donc le « machin » que vous empruntez à la banque (de l’or, des billets, ou de l’argent dématérialisé »), dès que vous le touchez, vous le lui rendez – d’où l’équilibre. En fait, ces opérations étant simultanées, et dématérialisées, ceci explique le fait qu’en fait la banque puisse prêter de l’argent « qu’elle n’a pas », ce qui revient à dire qu’elle « l’a créé ».
Mais il est faux de penser à une image de faux-monnayeur, pour une raisons simple : si le faux monnayeur crée véritablement de la monnaie, il crée surtout de la « valeur » – ce qui n’est qu’un droit de seigneuriage classique.
Alors que se passe-t-il en fait ? Et bien au final, et contrairement au cas d’un établissement de crédit, la banque n’a pas l’argent qu’elle vous prête, vous ne faites pas qu’une opération d’endettement, vous n’empruntez pas à quelqu’un d’autre.
Alors quel est cette magie ? Assez simple en fait. Dans une opération de crédit bancaire :
1/ vous faites à la fois une opération d’endettement et de crédit à votre banque
2/ vous empruntez en fait cet argent… à vous-même ! Puisque vous devez X à la banque qui vous doit X…
En fait, il faut rajouter la dimension temporelle. La banque vous permet une opération « magique » : à l’instant t, vous vous empruntez de l’argent dont vous en disposerez qu’t+10. Le crédit bancaire permet la tangibilisation immédiate d’un argent que vous n’aurez en fait que plus tard. La banque permet cette avance temporelle.
Or, comment avoir de l’argent plus tard ? Au niveau du système, c’est promettre que vous arriverez à en prendre plus aux autres. S’il y a trop de crédit, il y a trop de promesses de ce type, et comme tout le monde ne peut prendre de l’argent aux autres, tout s’écroule.
Dernier point : le système de réserves fractionnaires est une superbe idée pour embrouiller l’esprit. C’est une simple modalité de frein de cette création monétaire, nullement un facteur explicatif et encore moins indispensable. Inutile de calculer de séries infinies, le système, par sécurité et un minimum de fluidité car il y a plusieurs banques décrète, comme cela, que la création de monnaie bancaire est limitée à [1/(1-taux de réserve légal)] de la monnaie centrale. Ok, bon, on aurait aussi plu décider que c’est limité à [(Poids du PDG / taux légal)*100] ou [Nombre de km parcourus par an par Paul Jorion / 25]. C’est juste une limite, car les banques privées n’en auraient aucune sinon – si ce n’est le volume de demande solvable !
Mais ce n’est en rien nécessaire.
Si j’ouvre un banque, sans un radis, je peux signer un prêt de 1 000 000 € d’euros à Toto, si je le considère comme solvable et s’il les dépose immédiatement chez moi – sinon, je ne peux pas ! L’opération est un échange de promesse : de rembourser plus tard par Toto, de payer à vue à Toto s’il vient les chercher. J’ai un problème de liquidité s’il me les demande physiquement, mais je n’ai aucun problème de solvabilité, les créances s’équilibrent – tant que Toto rembourse.
Comme je suis une banque, l’intérêt est de pouvoir échanger la monnaie avec une autre banque, donc j’ai un autre souci de liquidité, et besoin d’un peu de monnaie centrale, mais un minimum car des personnes viendront faire des dépôts chez moi. Mais il vaut mieux raisonner avec 1 seule banque privée dans le pays pour comprendre.
Au final, j’ai bien créé de la monnaie en l’inscrivant dans le compte de Toto (ça, je suis désolé, c’est incontournable), de la même façon que la banque centrale imprime des billets, en écrivant 500 € des du papier, j’ai écrit 100 000 sur un compte, après c’est de la confiance.
Mais la banque ne s’enrichit pas ici – car elle aussi contracte une dette auprès du déposant. Elle a simplement créé de la liquidité. Elle a servi de simple intermédiaire entre Toto à l’instant t et Toto à l’instant t+x.
En conclusion, la banques créent de la monnaie ex nihilo (de la scripturale, qui augmente évidemment la masse monétaire – par quelle magie augmenterait-elle tous les ans sinon ???), mais ne créent pas « d’argent », au sens de valeur. Elles permettent simplement l’utilisation précoce de son propre argent qu’on est censé gagner plus tard.
Allez, quand je peux, j’écris un petit bouquin sur ce point…
« Or, comment avoir de l’argent plus tard ? Au niveau du système, c’est promettre que vous arriverez à en prendre plus aux autres. S’il y a trop de crédit, il y a trop de promesses de ce type, et comme tout le monde ne peut prendre de l’argent aux autres, tout s’écroule. »
Donc, si les banques « créaient » vraiment cet argent, il n’y aurait pas besoin de le prendre aux autres !
Donc le système ne pourrait pas s’écrouler.
Mais cela ne les arrangerait pas, elles préfèrent, par ce biais (le crédit), récupérer l’argent que vous aurez réussi à prendre aux autres !
Et comme le système s’écroule (d’autres facteurs sont venus agraver les choses) elles viennent, en plus vous demander de l’argent par l’intermédiaire de l’Etat !
Heu agraver ou aggraver ?
J’ai toujours du mal avec les doubles consonnes.
@Bruno Lemaire
Bruno Lemaire si vous voulez nous expliquer que les banques commerciales peuvent faire de la création monétaire SCRIPTURALE, c’est à dire faire de la reconnaissance de dette, je vous accorde que sur le principe vous avez raison mais une fois que vous avez dit cela vous n’avez rien expliqué !
Lorsque les banques créent des reconnaissances de dette, il faut qu’elles soient capables de les honorer, c’est ce qu’on appelle Monsieur Lemaire le principe de réalité.
PS: »CHR, qui se présente en d’autres lieux comme Christophe je crois » quel intéret, tout le monde s’en fou.
» Lorsque les banques créent des reconnaissances de dette, il faut qu’elles soient capables de les honorer, »
cela veut dire quoi, pour vous ?
Est ce dire pour vous qu’il faut qu’elles soient capables de satisfaire la demande en billets de banque (qu’elles devront se fournir en Banque Centrale) ? Si c’est le cas, vous avez raison, sachant que statistiquement moins d’une quinzaine de pourcents seront transformés en billets de banque.
Je viens de finir mon commentaire du livre de Paul « L’argent, mode d’emploi »: très instructif.
Pour un commentaire détaillé:
http://monnaiepublique.blogspot.com/2010/01/les-banques-et-la-creation-monetaire.html
Cordialement, B.L.
Voici ce qui fait écho (par anticipation) au commentaire de Bruno Lemaire ci-dessus et par conséquent à l’Argent mode d’emploi de Paul Jorion. Ce texte de 1950 écrit par l’architecte Jean-Gaston Bardet (1907-1989), comporte une très haute connaissance financière et de l’essence de la création monétaire. Chaque terme, chaque déduction est parfaitement en phase avec le sujet que l’auteur (je crois bien qu’il y a, dans ce texte, deux auteurs) en réalité sonde avec maestria. Il y a là la colonne vertébrale de l’historique de la banque d’Angleterre et des mécanismes bancaires et financiers aujourd’hui mondialisés. Monnaie centrale et monnaie scripturale sont parfaitement ciblées ici, leurs portée respectives, leurs conséquences, leur emploi exact: le positif et le dévastateurs. Toutes les discussionsles les plus « fines » sont déjà préfigurées ici.
http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=2128
Je connais ce texte depuis peut-être 25 ans, je l’ai beaucoup diffusé, jusqu’à Alain Peyrefitte, ancien ministre, auteur de : Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera », ouvrage qui fut diffusé à 12 millions d’exemplaires à travers le monde en je ne sais pas combien de langues, qui me répondit personnellement pour témoigner de l’intérêt de ce texte. Ce texte traite d’un parcours historique excellemment documenté. Rien, bien au contraire, ne le dément dans la plus brûlante actualité.
[…] non orthodoxe D’après Paul Jorion [4] et Helmut Kreuz [9], une banque commerciale ne peut faire un prêt que s’il correspond une somme déposée […]
[…] non orthodoxe D’après Paul Jorion [4] et Helmut Kreuz [9], une banque commerciale ne peut faire un prêt que s’il correspond une somme déposée […]
[…] François Grua (1949-2005), και συγκεκριμένα στη μελέτη του Le dépôt de monnaie en banque («Η χρηματική τραπεζική κατάθεση», 1998), στον οποίο […]