Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je ne l’ai pas précisé dans le billet précédent – je le fais maintenant : ce n’est qu’un début. Des billets comme celui-là, avant que je ne sois content du résultat final, il y en aura cent. Et à vue de nez, cela me prendra cinq ans, minimum. Parce que oui, effectivement, il faudra parler de la monnaie centrale, et des intérêts et de la spéculation… Et je ne m’arrêterai pas en si bon chemin : je couvrirai l’ensemble des instruments de dette et l’ensemble des produits dérivés, les marchés au comptant et les marchés à terme… et il faut qu’il en sorte une constitution pour l’économie : il faut que mes dix-sept ans dans la finance servent à quelque chose. Donc on n’est pas près d’être rendus !
Mais je procéderai de cette manière : un pas de souris à la fois – et il m’arrivera de faire marche-arrière – pour une reconstruction générale de notre compréhension de la monnaie. Certains d’entre vous sont prêts à s’embarquer dans cette grande aventure : d’ailleurs, ils y sont déjà.
Ah ! il ne faut pas que j’oublie que j’ai été pêcheur breton dans mon jeune âge : « Si j’ai l’bonheur de vivre… »
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
145 réponses à “Ce n’est qu’un début”
Bon ; je pense qu’il sera plus facile d’élaborer une constitution pour l’économie que de me faire comprendre l’économie !
Sur un plan méthodologique :
Vaut il mieux partir de l’économie telle qu’elle est , la disséquer sous tous ses aspects , étudier les nombreuses inter actions …etc
Ou ne serait il pas plus court et peut être plus efficace au bout du compte ,et peut être plus logique , de partir de ce que l’on souhaiterait que l’économie soit et par là même de la cantonner au titre d’outil au service d’un projet de société?
Bref , non pas tenter la compréhension d’un système complexe qui de toute évidence est fondement et produit d’une société dingue , mais poser les bases d’une nouvelle économie dans une nouvelle société . Le chercheur , qu’il soit économiste, climatologue ou historien….. inscrivant sa recherche dans un cadre tranversal d’une recherche sociétale publique très largement participative .
Plus besoin de se casser la tête… l’argent ne vaut plus rien.
Les sauvetages des gouvernements ne sont que de la poudre aux yeux… stimulant la consommation, pendant que les acteurs réels, les fortunes et les banques, ne pensent qu’à changer « possesion de l’argent », même celui que les gouvernements leur prêtent, en « possession d’actifs réels » qui eux, ne s’envoleront pas quand l’argent ne vaudra plus rien.
C’est pour cela que les injections de liquide ne font pas leur boulot apparent… si les banques prétaient ces quantités… ils n’auraient toujours rien en main lorsque l’argent ne vaudrait plus rien. Ils préfèrent l’utiliser pour acheter des actifs vitaux. (tiens, qu’est-ce qu’il fait Lukoil?… il exchange aussi vite que possible argent pourri ne valant plus rien bientot contre control effectif d’actifs productifs, de préférence le controle du réseau de distribution de la richesse active qu’elle produit, le pétrole).
C’est du sauve-qui-peut… et comme toujours, le dernier à savoir paie l’addition.
Pour avoir suivi le blog de Paul depuis plus d’ un An, je trouve que peu a peu, il y a du progrès.
Il y avait déjà du progrès quand j’ ai découvert sa définition du prix, la distinction de prix et de valeur.
J’ ai découvert que ces notions évidentes pour le public, ne sont que des opinions (au sens de socrate). Ces opinions ne résistent pas a un examen approfondi, et permettent au sujet sujet de découvrir son ignorance.
Des le départ, j’ ai été surpris par la démarche « épistémologique » faisant appel a l’ observation de pecheurs bretons pour traiter la même chose, que ces livres remplis de diagrammes et de formules mathématiques.
Il m ‘ apparait que l’ économie n’ est rien d’ autre qu’ une branche de la philosophie.
Il ne faut pas en attendre plus (et plus vite) que ce qu ‘ on attend de la philosophie, et surtout, il ne faut pas en attendre autant que ce qu ‘on attend des mathématiques ou des statistiques.
Il faut se méfier des experts en cravates, qui ne savent rien, mais qui font autorité. Il sont pire que les matheux car ils ont les défauts des politiciens. Ils sont pires que les politiciens, car ils croient ce qu’ ils disent.
Voici un domaine vierge, il nous appartient de l’ explorer avec tous les outils de notre temps. Il faut utiliser sans a priori, sans gêne, les outils scientifiques et techniques disponibles pour clarifier les concepts de base, et ainsi economiser bien des paradoxes et incompréhensions.
Le problème est bien de cette taille, et ne se reglera pas a coup de règles de 3, ni d’ intégrales, ni de mesure de dimension fractale. Cela a a voir avec la connaissance.
Que peut on connaitre ?
Comment rendre compte d’ un concept qui évolue, pendant qu ‘on l’ observe ?
lien a lire http://www.mugur-schachter.net/pdf/noyau.pdf
Effectivement si vous voulez bâtir une nouvelle vraie théorie sur la monnaie et les multiples instruments inventés par l’homme pour l’utiliser, vous en avez pour un bon moment!
Il faudrait jeter un oeil aux 1000 ans du Moyen Age européen où le principal ennemi des populations n’étaient pas les crises économiques, pas la monnaie, pas l’argent, ni les guerres qui tuaient peu de monde, ni les rapports sociaux, le confort du Maître était très proche de celui du paysan corvéable, mais tout simplement les maladies. Si nous étions en 750, 1066 ou 1492 vous tenteriez de rédiger quelque chose sur la Maladie, la santé ou peut être la religion qui inventait sans cesse de nouvelles pratiques inquisitoriales pour « faire le ménage ». Mais sûrement pas sur la monnaie ou l’argent.
Ca donne une bonne idée de ce que nous sommes tous devenus en seulement 50 ans. Pourtant l’argent n’est pas plus important qu’au Moyen Age. La technologie a transformé la monnaie, la finance dans des sociétés complètement informatisées, ce n’est plus la monnaie qui est intéressante mais les techniques qui permettent de la faire circuler.
Ce qui suit est repiqué du site de Jean Zin.
http://jeanzin.fr/index.php
J’espère qu’il ne m’en voudra pas.
«Avec la dévaluation du Yuan, les hostilités ont commencé mais la guerre est sans issue, il n’y a qu’une seule solution une inflation généralisée, et donc une dévaluation généralisée, pour relancer l’économie en dégonflant la dette car il n’y aurait rien de pire que la déflation qui augmente le poids de la dette. Pour relancer l’inflation il faudrait augmenter RMI et allocations Assedic d’un côté (à défaut de revenu garanti), en augmentant la TVA et la TIPP de l’autre, tout en baissant les charges sociales pour augmenter les salaires mais c’est là que les monnaies locales seraient le plus utiles et le plus faciles à mettre en place car une création monétaire ex nihilo est non seulement possible mais plus qu’utile dans ces moments là, création monétaire pilotée au niveau local sur des produits et services ciblés. Comme dans toutes grandes crises, les gouvernements vont s’évertuer à faire le contraire, en croyant faire ce que les gouvernements n’avaient pas faits lors de la dernière grande crise…»
On peut aussi lire le texte d’entrée du Radar de ContreInfo en date du 3 décembre
http://contreinfo.info/rubrique.php3?id_rubrique=50
@ tigue, (et @ paul). Il me paraît pertinent de poursuivre sur ce chemin-faisant…(commentaire 18h03) . « la crise » (initiale) n’est-elle pas plus « épistémologique » que financière, économique… ?
« L’épistémologie est une branche de la science combinée à une branche de la philosophie. En tant que science, l’épistémologie étudie comment les organismes isolés et les ensembles d’organismes connaissent, pensent, et décident. En tant que philosophie, elle étudie les limites nécessaires et les autres caractéristiques des processus de connaissance, de pensée et de décision. Gregory BATESON, La nature et la pensée, glossaire, p 234
N’oublions pas « l’économie sociale » ses nombreux penseurs et bien-sûr ses acteurs. Référence de références : le projet coopératif d’Henri Desroche..1976 !
@ paul
C’est long cinq ans…et je n’ai pas le sentiment qu’il faille vraiment une re-constitution pour l’économie ..qui devrait être compatible avec une nouvelle constitution politique (à définir..) … qui devrait être tributaire d’une certaine plasticité neuronale…etc
Pourquoi ne pas plutôt s’atteler à l’élaboration d’un apprentissage collectif du partage, de la coopération, de la paix ?
Cinq ans… « pour une reconstruction générale de notre compréhension »…de notre compréhension ? (on dirait de l’Edgar Morin…( politique de civilisation)).
Alors Paul a quand cette partie de pêche : soit dans la baie de Quiberon ou entre Belle Île et Houat.
A ne pas publier mais tu seras le bienvenu.
Bonnes fêtes de fin d’année.
Merci Paul, enfin!
etopia un centre de recherche du parti écolo belge analyse la crise, cette analyse fait la part belle aux idées de Paul Jorion.
http://www.etopia.be/IMG/pdf/Etopia_analyse_crise_financiere_novembre_08.pdf
Hum, personnellement, puisque le sujet en arrière plan ces dernier temps c’est s’il y a « scandale » ou pas, je constate que le blog de Mr Jorion sert a émulsionner un des meilleur jus de cervelle du web (référence à la qualité des interventions et des intervenants). Et justement, c’est la ou je veux en venir !!!
Le scandale c’est qu’il faille mobiliser les meilleurs cerveaux pour comprendre les bases de notre économie… que du coup, les « gens » n’y comprennent plus rien, ne savent même pas d’où vient et ou va LEUR argent, qu’ils utilisent quotidiennement !!!
Le scandale notre système permet que les 3 personnes les plus riches mobilisent autant de monnaie que le PIB des 48 pays les plus pauvres.
De la a y voir un lien de cause a effet il n’y a qu’un pas… et c’est sûrement ça le terreau principal des théories conspirationnistes.
Que les banques créent l’argent ou pas, il y a tout de même un problème.
L’intérêt de cette crise c’est de le mettre sous les feux de la rampe.
Par contre, je crains tout de même qu’au rythme ou vont les choses cette réflexion ne deviennent rapidement obsolète car j’anticipe que la crise risque de changer les données de bases dans l’intervalle.
Comme le dis Ybabel, et comme cela transparait dans beaucoup d’analyse de la situation, une des raisons des problèmes est l’accumulation du « sang », la richesse telle qu’elle est mesurée aujourd’hui, dans une petite partie du corps social.
Soit les arbitres forcent la redistribution du « sang »,
Soit on décide de changer la définition du « sang », i.e. la richesse comptabilisée et thésorisée est « oubliée » et surtout de nouveaux modes d’échanges sont mis en place.
Soit les parties du corps social n’ayant plus de « sang » vont se servir là où il est.
La dernière possibilité est la plus facile a se réalisée mais la plus lourde de conséquence et la moins propre à régler en profondeur le problème.
En effet, et le travail sur la monnaie qu’esquisse Paul le montre bien, une part du problème à aussi son origine dans la perte de liaison entre la manière de mesurer la richesse et la réalité des besoins et réponses physique.
QUe faire pour aller dans le sens d’un « retour sur terre » et d’une juste reconnaissance de la valeur des réponses aux besoins des gens sans obligatoirement passer par le biais de la finance ?
Je ne comprends pas pourquoi cet effort commun pour comprendre la monnaie, sa création, sa distribution et sa circulation.
La monnaie n’est qu’une convention, elle n’est pas vitale, on pourrait s’en passer en créant d’autres unités de valeur.
Pour moi les discussions seraient intéressantes s’il y avait un lien avec le temps humain, la durée de vie, la manière d’utiliser cette vie et avec l’organisation de l’espace où la vie se passe.
Combien de temps passe-t-on à travailler et c’est quoi ce travail, combien de temps à se déplacer et pourquoi, combien reste-t’il pour la vie , la vie commune avec les autres, le bilan qu’on fait du temps vécu ? A quel espace pouvons nous prétendre comme lieu de vie et pouvons nous prétendre d’occuper cet espace sans avoir à payer de loyer à personne ?
Peut être qu’il serait plus facile de comprendre l’état de l’économie du monde si on réfléchissait en regardant des cartes, comme le font tous ces grands stratèges qui organisent les guerres commerciales et les guerres tout court.
@bese
Ici donc, ok?
Ou sans problème un peu plus loin…
Comme vous voulez 🙂
@Shiva
Pourquoi pas 🙂 C’est le refuge des discussions qui peuvent durer 5 ans 😉
Si on trouve un fil plus adapté par la suite, on se déplacera.
En plus on a la bénédiction de St Paul; alors !
Merci Paul (Monsieur Jorion).
A demain Bese le temps que je vous fabrique une réponse avec son support et sa valeur (douteuse 😉 )
Ps: Je prends un peu de temps pour lire « La crise » c’est un minimum, que je ne peux plus repousser….
@bese et Shiva,
Bonjour,
Question : Jadis, le monde bancaire reposait sur l’or. Sauf erreur de ma part, on a abandonné l’or.
Quasi tous les messages que je lis sur la monnaie sont basés sur la monnaie fiduciaire.
A votre avis, que se passera-t-il le jour où l’on abandonnera la fabrication de billets et de pièce ?
Voici mes impressions
Pour moi l’équation est simple : billet = pièce = carte de banque = chèque = paquet Swift, etc. car aucun n’a de valeur en tant que tel. Pour tous on a accepté que la valeur indiquée/enregistré dessus représente une certaine quantité de monnaie, jamais la monnaie elle-même.
Ce ne sont que divers types de supports utilisés pour déplacer de la monnaie d’un compte à un autre. Si on conserve le concept de banque et de compte en banque, alors tous les moyens dont on dispose pour déplacer de la monnaie entre banques sont à traiter à égalité. Il n’y a pas de raison de privilégier les billets sous prétexte qu’on peut les tenir en main et qu’ils seraient donc plus sonnants et trébuchants que des écritures sur une carte à puce. C’est une croyance d’un autre temps!
La seule trace qui concrétise la monnaie est celle qui figure dans les livres de compte des banques.
La monnaie elle-même est un concept abstrait utilisé pour permettre au gens d’acheter et vendre. La monnaie et les supports qu’on utilise pour se l’échanger reposent exclusivement sur des conventions. Un postulat qu’on accepte et dans lequel on a confiance ou pas. Mais on n’a pas le choix de ne pas avoir confiance! Avoir confiance en la monnaie est plus un devoir citoyen qu’un droit. Avoir confiance dans la monnaie est presque une obligation!
C’est pourquoi aussi, dans sa définition actuelle, la notion de coefficient de réserve est une stupidité (excusez moi du terme!) Il faut être économiste ou financier pour baser le système financier de toute une planète sur l’hypothèse que « la loi des grands nombre » réduira à zéro la probabilité de retraits massifs.
Merci pour votre première impression…
Pierre
Nom de Bleu Pierre Lang;
On souhaitait êtres tranquilles bon sang ! entre punks sérieux WE DID IT ? WAY, sans bûchers (warf! venez-tous Kom on DD ! , et aussi; E-A
j’voulais pas vous vexer::::désolé !(non; sincèrement (pourquoi q’vous m’dites rien ?)))
Un grand hommage à l’esclave tranquille de la post modernitude Umberto Eco !
Cogito ergo sum (au boulot !).
Vous êtes le très bien venu amigo !
En plus on a clairement besoin de vous Pierre.
NB: non; toujours pas !
@Pierre Lang
Pourquoi parler de l’or ? Le système monétaire est-il sensiblement différent depuis que l’or a été abandonné ?
Nous n’essayons pas de justifier les différents coefficients de réserve mais de tracer la monnaie d’une autre façon que la comptabilité le fait. Pour la tracer, il faut déjà l’identifier quelque part. Le prétexte de choisir un billet (que personne d’autre que moi ne réclame) à la place d’un chèque, n’est pas qu’il tienne dans la main mais qu’il conserve sa valeur dans le temps.
Tout les retraits ne permettent pas de récupérer ce type de billet : billet != billet.
Le jour où l’on abandonnera la fabrication des pièces et des billets ne changera rien au fait qu’il y a de la monnaie et des mécanismes pour la faire circuler.
Pourquoi ne pas envisager une monnaie totalement électronique où chaque centime d’euro (quelle que soit son origine, banque centrale ou banque commerciale) serait « numéroté » ?
@Ariane
Il n’y a pas de raison particulière à conserver les billets. Ils seront abandonnés avant longtemps.
Je ne suis pas du tout sûr qu’il faille les remplacer par un équivalent électronique numéroté.
Keep it simple and stupid!
@bese
Le fait que les billets pourraient perdre leur valeur se démontre facilement. Imaginez qu’un faussaire fabrique des billets parfaits en quantité. Les banques vérifient tout, plutôt deux fois qu’une. Il faut montrer patte blanche pour en déposer à la banque (on vérifie votre identité, que vous êtes légitimement en mesure de le posséder, on vérifie le numéro de chaque billet avant de l’encaisser, etc) et les commerçants les fuient comme la peste. Bref. Vous devez suivre une longue procédure fastidieuse limitant votre vie privée, pour déposer vos billets à la banque, avec le risque que l’un ou l’autre soit refusé.
A ce moment-là, vous évitez d’utiliser des billets. La monnaie scripturale vous offre désomais plus de sécurité et votre confiance s’est déplacée du fiduciaire vers le scriptural. Vous n’utilisez plus de billets. Ils disparaissent du paysage car plus personne ne les utilisent. On utilise de facto 0% de billets numérotés et le système fonctionne tout aussi bien avec 100% de scriptural non numéroté!
CQFD.
Cela démontre que le système actuel (billets + scriptural) peut se transformer sans effort en (scriptural pur). A partir de ce moment-là, pourquoi les banques secondaires et la banque centrale continueraient à les utiliser ?
Bonjour,
Derrière les moyens de paiement, il existe des écritures électroniques qui ne quittent pas les mémoires informatiques.
Qu’est-ce que la monnaie ?
En première approximation: Un océan de questions.
Pour tenter une identification nous (moi et bese) cherchons à définir quelque principes de bases qui nous l’opérons pourront permettre de caractériser à minima la plus fine granularité et de traquer ses déplacement mais aussi ses lieux de stockage, de création et de destruction.
1) On pose qu’un agent financier ou non financier ne détruira pas de la monnaie sans y être contraint ET autorisé légalement.
2) On pose également qu’un agent financier ne créera pas de monnaie sans disposer du pouvoir légal de le faire.
3) En vertu des deux premiers principes on pose qu’il y à conservation des quantités (Paul Jorion), c’est à dire que tous les lieux de création et destruction monétaires sont identifiable et définis.
On se débarrasse par la même occasion du mot « ex-nihilo » qui est porteur d’ambiguïtés.
A partir de là on pose qu’une quantité électronique de la plus fine granularité (quanta monétaire électronique) peut faire l’objet d’une surveillance théorique entre sa création et sa destruction (éventuelle) en imaginant qu’il est porteur, à l’identique d’un billet de banque, d’une référence unique permettant de l’identifier sans ambiguïté.
Le marquage théorique du quanta (centime) peut être augmenté d’informations inscrites lors de sa création et d’informations ou de variables ajoutée au fur et à mesure de son parcours.
Ce quanta porte deux aspects monétaires le support et la valeur.
Ce modèle qui permet de « fixer » l’esprit en « matérialisant » l’information électronique peut avoir deux finalités; décrire et mieux comprendre la réalité monétaire par les flux d’échanges de valeurs, et d’observer quels profits, éventuels, pourraient être retirés d’un tel système de repérage mis en œuvre en vraie grandeur.
Moi et bese tentons de « faire tourner », modestement, ce modèle dans les micro-actions d’échanges monétaires connus (que nous connaissons) sur la base (si possible) d’éléments factuels.
Problème N° 1 (il faut bien commencer quelque part) là ou nous en somme avec Bese:
La BC (nous nommons BC « une » banque centrale) fabrique un billet.
Le billet est acheté par une BCom (« une » banque commerciale) contre de la monnaie électronique (cela est sûr, voir factuel), elle “décaisse” des liquidités.
De quelle manière ?
Du factuel: http://www.banque-france.fr/fr/instit/telechar/billets/normes_numeraires.pdf
Inutile de tout lire les pages 34 et 38 sont les plus intéressantes, elles montrent que le dépôt et le retrait de billets (ou de pièces) par une BCom à sa BC correspond à une vente ou un achat réalisé en monnaie électronique via un de ses comptes en BC (N° compte crédité, débité).
@bese, pour vous répondre ce document dit que la BCom achète le monétaire a son prix voir en page 4: « Le compte du client est crédité, le jour du dépôt, du montant indiqué sur le bordereau de versement »
Donc les questions qui se posent:
– d’où proviennent les supports (quantas monétaires électroniques marqués) qui alimentent le compte de la BCom en BC, création ou déplacement ?
– que deviennent les supports après avoir étés échangés à la BC, destruction, stockage ?
Voila ou nous en sommes (bese corrigez moi au besoin) pour ceux qui désirent prendre le train en marche, désolé pour le ton professoral, à partir de là, on est tous à égalité 😉
Je pense avoir répondu en partie à la demande de Pierre de premières impressions (déjà très construites !) notamment sur les « traces ».
J’ajouterai ceci pour développer :
Le Savetier et le Financier
Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir :
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
Son voisin au contraire, étant tout cousu d’or,
Chantait peu, dormait moins encor.
C’était un homme de finance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l’éveillait,
Et le Financier se plaignait,
Que les soins de la Providence
N’eussent pas au marché fait vendre le dormir,
Comme le manger et le boire.
En son hôtel il fait venir
Le chanteur, et lui dit : Or çà, sire Grégoire,
Que gagnez-vous par an ? – Par an ? Ma foi, Monsieur,
Dit avec un ton de rieur,
Le gaillard Savetier, ce n’est point ma manière
De compter de la sorte ; et je n’entasse guère
Un jour sur l’autre : il suffit qu’à la fin
J’attrape le bout de l’année :
Chaque jour amène son pain.
– Eh bien que gagnez-vous, dites-moi, par journée ?
– Tantôt plus, tantôt moins : le mal est que toujours ;
(Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes,)
Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours
Qu’il faut chommer ; on nous ruine en Fêtes.
L’une fait tort à l’autre ; et Monsieur le Curé
De quelque nouveau Saint charge toujours son prône.
Le Financier riant de sa naïveté
Lui dit : Je vous veux mettre aujourd’hui sur le trône.
Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,
Pour vous en servir au besoin.
Le Savetier crut voir tout l’argent que la terre
Avait depuis plus de cent ans
Produit pour l’usage des gens.
Il retourne chez lui : dans sa cave il enserre
L’argent et sa joie à la fois.
Plus de chant ; il perdit la voix
Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines.
Le sommeil quitta son logis,
Il eut pour hôtes les soucis,
Les soupçons, les alarmes vaines.
Tout le jour il avait l’oeil au guet ; Et la nuit,
Si quelque chat faisait du bruit,
Le chat prenait l’argent : A la fin le pauvre homme
S’en courut chez celui qu’il ne réveillait plus !
Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,
Et reprenez vos cent écus.
Et cela, un bon résumé de l’affaire Madoff :
L’usage seulement fait la possession.
Je demande à ces gens de qui la passion
Est d’entasser toujours, mettre somme sur somme,
Quel avantage ils ont que n’ait pas un autre homme.
Diogène là-bas est aussi riche qu’eux,
Et l’avare ici-hautcomme lui vit en gueux.
L’homme au trésor caché qu’Esope nous propose,
Servira d’exemple à la chose.
Ce malheureux attendait,
Pour jouir de son bien, une seconde vie;
Ne possédait pas l’or, mais l’or le possédait.
Il avait dans la terre une somme enfouie,
Son coeur avec, n’ayant autre déduit)
Que d’y ruminer jour et nuit,
Et rendre sa chevance à lui-même sacrée.
Qu’il allât ou qu’il vînt, qu’il bût ou qu’il mangeât,
On l’eût pris de bien court, à moins qu’il ne songeât
A l’endroit où gisait cette somme enterrée.
Il y fit tant de tours qu’un fossoyeur le vit,
Se douta du dépôt, l’enleva sans rien dire.
Notre avare, un beau jour, ne trouva que le nid.
Voilà mon homme aux pleurs : il gémit, il soupire,
Il se tourmente, il se déchire.
Un passant lui demande à quel sujet ses cris.
«C’est mon trésor que l’on m’a pris.
– Votre trésor? où pris? – Tout joignant cette pierre.
– Eh! sommes-nous en temps de guerre
Pour l’apporter si loin? N’eussiez-vous pas mieux fait
De le laisser chez vous en votre cabinet,
Que de le changer de demeure?
Vous auriez pu sans peine y puiser à toute heure.
– A toute heure, bons Dieux! ne tient-il qu’à cela?
L’argent vient-il comme il s’en va?
Je n’y touchais jamais. – Dites-moi donc, de grâce
Reprit l’autre, pourquoi vous vous affligez tant,
Puisque vous ne touchiez jamais à cet argent,
Mettez une pierre à la place,
Elle vous vaudra tout autant.»
Je ne vous ferai pas l’affront de citer l’auteur !
Quoi que ces fables sont peut-être reprises d’Ésope ?
Tout cela est surement vieux comme le monde.
Deux impressions subsidiaires à Pierre:
Celui qui n’a pas confiance dans la monnaie risque de mourir de faim.
Le coefficient de réserve est souvent invoqué comme la capacité maximale de créer du crédit, cela est tout théorique, les banques ne se précipitent pas forcément sur la moindre possibilité de faire du crédit. Par exemple, actuellement, les BCom ont toujours autant de dépôts et ne font plus de crédit.
Question prépubère: – ou en est-on de la titrisation du crédit ça se fait encore ?
A priori non, mais mais, mais…
@ plus tard
Shiva écrit » Par exemple, actuellement, les BCom ont toujours autant de dépôts et ne font plus de crédit. «
La question est : pourquoi?
Je pense que la raison est la suivante: les actifs (créances) se sont dépréciés et les banques doivent plus d’argent à leurs déposants (les DAV) qu’elles ne possèdent d’actifs. Elles doivent donc se recapitaliser avant de pouvoir faire de nouveaux crédits.
@Shiva
Vous avez l’esprit de rigueur qu’il me manque !
Une remarque. Peut-on ajouter comme postulat :
4) Les agents économiques possèdent de la monnaie (pré-marqué, initiale, fondatrice, … – à définir).
Ceci pour éviter les questions sur l’œuf et la poule ?
J’avance donc sur vos questions.
– d’où proviennent les supports (quantas monétaires électroniques marqués) qui alimentent le compte de la BCom en BC, création ou déplacement ?
>> Déplacement. Les fondateurs déposent leur propre monnaie (pré-marqué)
– que deviennent les supports après avoir étés échangés à la BC, destruction, stockage ?
>> Destruction. Ce n’est qu’un support.
@bese
Pour le postulat 4 cela ne semble pas inutile à rappeler, cette monnaie initiale est une monnaie BC ?
Ok pour le déplacement de liquidités appartenant à la BCom, et pas à ses clients. (quel est la nature de ces fonds selon vous ?)
Là; j’ai plus de doute, il me semble qu’une BC doit équilibrer ses comptes, si elle crée un billet de 100 et qu’elle le vend elle doit garder la contrepartie. La valeur du support ne pourra être détruite qu’au retour d’un billet à détruire lui aussi ?
@Ariane
Je crois que c’est cela, mais pas directement les crédits, les dérivés de crédits qu’elles possèdent sous forme d’obligations, qui ne valent plus rien parce que personne n’achète et que tout le monde vends. Elle n’ont donc plus de fonds propres en suffisance pour correspondre au ratio de solvabilité qui limite le crédit, ou même si elles ont suffisamment de liquidités, elles les gardent plutôt que de les immobiliser à long terme dans des crédits.
@Shiva
Par la force des lois, la monnaie initiale est une monnaie BC. Pour l’instant, la BCE et ses troupes mais demain ça peut changer…
q1)
La nature de ces fonds… hum, je pense tout de suite à fonds de roulement. L’entreprise étant de transporter la monnaie.
q2)
Dans votre lien, il est indiqué que le compte de la BCom est crédité suite à un dépôt. Le déplacement de monnaie intervient ici. Elle atterrit sur le compte de la BCom. Le support billet ne porte plus rien, ça devient un bien que gère la BC. Stockage ou destruction, c’est l’affaire de la BC.
J’ai aimé vos citations mais je ne vois pas à quoi vous faîtes allusion. Si vous ne m’entendez pas chanter, c’est que ça passe mal.
@bese
Il y a eu un quiproquo, je ne parlais pas des fables mais de ce que vous avez désigné par q1) et q2) et que je désignai par « citations ». J’avais employé un tag html incorrect qui finalement avait tout mis en gras !
Paul a rectifié et m’a e-mailé le bon tag, blockquote et /blockquote (merci).
Pour en revenir aux fables, je les trouve intéressantes et assez révélatrices des rapports que l’on peut entretenir avec la monnaie, l’un s’en fiche et est heureux, l’autre ne pense qu’a l’amasser et s’isole. Mais, donnez une grosse somme au savetier il n’en dort plus, on pourrait même imaginer qu’il en devienne financier. La monnaie selon que l’on en aie; un peu ou beaucoup peut certainement modifier les valeurs et les comportements humains.
L’avare et son trésor est une redite mais montre bien toute l’inanité de posséder pour rien, si on n’utilise pas sa fortune. Si on se réfère à la morale de Jean de La Fontaine, « L’usage seulement fait la possession. » On approche (il me semble) d’une bonne définition de la monnaie, utile à l’économie et non stockée avaricieusement dans des affaires de type Madoff (hors les « petits porteurs » qui sont souvent les dindons de la farce). Lier la possession à l’usage (la circulation) pourrait avoir un sens dans une constitution de la monnaie.
Quand à moi je suis plutôt savetier aussi, n’ayant pas de fortune, il suffit qu’à la fin j’attrape le bout de l’année !
Pour q1 on est d’accord, pour q2 attention on est dans le cas d’une émission de billet donc le billet part à la BCom qui voit son compte BC débité.