Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Le problème essentiel avec « ex nihilo », c’est qu’il intervient dans l’expression « le scandale de la création monétaire ex nihilo ». Ceux qui évoquent l’« ex nihilo » ne l’invoquent jamais que pour rappeler le scandale qu’il constituerait.
Quand Paul Grignon utilise deux fois la notion de réserve fractionnaire dans des sens différents pour montrer que le capital d’un banquier lui permet de toucher des intérêts sur une somme 90 fois plus élevée, il y a scandale. Quand on lui montre qu’il se trompe dans son propre calcul et que le nombre qu’il cherche est 81, le scandale est un peu plus petit. Quand on souligne à son intention que la première partie de son raisonnement repose sur sa mécompréhension de la notion de réserve fractionnaire et que la seule multiplication que celle-ci génère dans son calcul est par un facteur de 8,1 , le scandale a cette fois diminué de taille de manière significative. Quand on attire ensuite son attention sur le fait que sa « création ex nihilo » est une opération comptable enregistrant l’existence d’une dette, liée à une présentation particulière, celle du système « à double entrée », accompagnée d’un vrai transfert d’argent (reçu par le vendeur de la maison, par exemple) qui sera suivie d’une opération comptable en sens inverse de « destruction ex quelque chose », quand l’argent vrai sera remboursé, on est en droit de lui demander : « Où est le scandale ? Dans les intérêts qui seront versés sur la vraie somme d’argent qui a vraiment été prêtée ? ». Parce que je ne suis pas prêt à lire un scandale dans son multiplicateur par 90 qui est une suite d’erreurs de calculs. S’il dit « Oui, c’est dans le fait qu’il faille verser des intérêts », je lui réponds : « Très bien, parlons-en ! ». On en est là !
Si « ex nihilo » était invoqué tout seul, sans scandale à la clé, j’aurais autre chose à répondre : vous envisagez la monnaie comme un système clos et quand elle augmente vous criez au miracle, or, c’est un système ouvert : nous faisons des paris sur l’avenir, nous avançons de l’argent à celui qui va créer de la richesse et nous lui réclamons une partie de celle-ci que nous appelons intérêts ou dividendes (en sus du remboursement) comme dédommagement du temps qui a passé (durant lequel notre argent aurait pu créer d’autres richesses), du risque que nous avons pris en lui faisant confiance et parce que c’est après tout grâce à notre argent que cet accroissement de richesse a pu avoir lieu.
Si je prête de l’argent à quelqu’un parce que son salaire n’est pas suffisant pour nourrir sa famille et que je lui réclame des intérêts, je ferais peut–être mieux de m’abstenir et à tout prendre, cet argent, il vaudrait bien mieux que je le lui donne, puisqu’il est clair que moi je peux m’en passer. Mais le vrai scandale bien entendu c’est que nous vivons dans un monde où il y a des gens qui n’ont pas à bouffer et que ça ne nous empêche pas de dormir. Le jour où ça nous empêchera de dormir, nous serons prêts à situer les scandales là où ils existent.
PS : Oui, il y a des banques qui fraudent, il y a des rémunérations injustifiées dans le monde de la finance, etc. Vous en trouverez de nombreuses illustrations dans mes livres. Ce dont je parle aujourd’hui, c’est de scandales, pas d’escroqueries à la petite semaine.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
74 réponses à “De l’art de situer les scandales au bon endroit”
@ AJH
merci !
@A-J Hollebeq
1- Est-ce qu’une banque peut emprunter pour prêter ? Si oui, à qui.
( elle emprunterait 110 pour prêter 100 et garder 10 de réserve fractionnaire)
2- La création de monnaie par les banques privées résulterait du mécanisme suivant :
sur 90 de dépôt + 10 de fonds propres en passif
je peux prêter (90-9 (réserves fractionnaires à 10%)) + (81-8,1)+ (72.9-7.29) etc…
3- Le mécanisme du 2 est-il le seul mécanisme de création monétaire (même question que 1)?
PAr avance je vous remercie
@ PAUL, un autre message a effacer d’urgence !
Est ce que Paul Grignon accepterait de vous parler comme vous le fantasmez dans vos écrits… J’en doute sérieusement.
Avez vous seulement lu Modern Money Mechanics ? ou quoi que ce soit sur les reserves fractionnaires ?
2% = 1 pour 50 et c’est le ratio ou on se situe actuellement.
Alors une fois de plus, reprendre un « EXEMPLE » (vous comprenez le mot exemple ?) pour remettre le film en question, parce que le calcul serait erroné, alors qu’il est lui même basé sur un ratio de 1 pour 10 quand dans la réalité on en est a 1 pour 50… désolé, c’est tout simplement RIDICULE.
@A.
1 – Oui, une banque est en même temps un établissement financier et d’après Plihon, 40% des prêts du secteur bancaire sont îssus d’une épargne préalable . Dans ce cas la banque se contente d’une commission sous forme d’une différence des intérêts payés et perçus. Néanmoins, ne jamais oublier que toute la monnaie scripturale est, à l’origine, créée par le secteur bancaire. Je considère pour ma part que dans ce cas une banque A emprunte à une banque B de la monnaie qu’elle prêtera à un emprunteur, en « commissionant » l’épargnant.
A qui ? aux personnes morales et physiques disposant de disponibilités.
2 – Oui…
3 – Outre le crédit, une banque crée de la monnaie en « monétisant » par exemple des devises étrangères. Jean Bayard considère qu’elles monétisent également pour leurs besoins propres (par exemple en achetant un immeuble ou en payant ses salaires), bien qu’en principe la loi l’interdise. Il semble aussi qu’on peut considérer qu’une banque monétise en achetant des actions, des obligations ou des titres de créance négociables…
@Tous
Je me considère comme un « amateur éclairé » (et encore, pas toujours 😉 ), un vulgarisateur. Je vous en prie, allez acheter le petit livre de Dominique Plihon, La monnaie et ses mécanismes … c’est moins de 10 euros.
D. Plihon est prof à l’université de Paris Nord où il dirige le master « banque, finance, gestion des risques » et il a auparavant été économiste à la banque de France et au Conseil économique et social.. Il explique tout cela (la création monétaire) d’une manière très compréhensible.
@ AJH
Merci pour ces précisions et je compte acheter le Repères indiqué.
40% de prêts issus d’un épargne préalable. D’où viennent les autres 60% ?
A.
« D’où viennent les autres 60% ? » … de l’émission de monnaie nouvelle, monnaie-dette créée directement par la banque à son client emprunteur, contrairement aux 40 autres % qui lui sont apporté par des épargnants.
@ A-J Holbecq
Cher Monsieur, (je fait toutes mes excuses à ceux à qui ma question pourrait paraître bête),
de toutes ces discussions sur la valeur de la monnaie et des avantages acquis par ceux qui ont acquit le droit de la créer il est née pour moi une autre question :
– la question de la garantie qui permet aux banques de créer l’argent dette.
Cette question me paraît importante car j’ai longtemps cherché à comprendre ce qu’a remplacé la « garantie or » dans le fonctionnement de la création monétaire et que, en regardant ce qu’il se passe depuis le plan Paulson et l’addition des autres plans à travers le monde, j’ai l’impression que le « contribuable » vient de remplacer « l’or ».
A l’époque où la garantie « or » a été annulé par les EU (le banquier du monde) on nous parlait de la richesse produite dans un cadre national. Depuis, ce cadre a volé en éclat. Le rapport production nationale/ consommation de produits importés aux EU ne justifie plus les arguments de l’époque.
La valeur de garantie de remplacement (or/contribuable) me semble infiniment supérieure. La valeur le l’humain me semble réduite à l’esclavage éternel.
Qu’en pensez vous ?
@ AJH
OK pour les 40%. Compte tenu du montant de réserve à garder j’arrive à concevoir le multiplicateur de crédit et donc la masse monétaire qui peut en résulter.
Néanmoins pour les 60% autres, d’où viennent les réserves qui, a priori, n’existent pas sauf fonds propres de la banque. Je n’arrive pas à concevoir les mécanisme comptable.
J’ai 100 supplémentaire d’actif dans les comptes de la banques, mais où trouvé-je les 10 que je suis censé garder en réserve dans mon passif (hors fonds propres) ?
@moderato-cantabile
Vous allez tous m’épuiser aujourd’hui 😉
La seule garantie c’est la confiance dans le système monétaire, d’abord dans celui des banques commerciales, quand ca ne suffit pas on fait intervenir la banque Centrale, si c’est encore insuffisant on fait intervenir les garanties de l’Etat… nous en sommes là aussi bien en Europe qu’aux USA
Si c’est encore insuffisant, à mon avis, c’est le crash financier et économique..
L’esclavage éternel ? Oui sans doute sauf si la monnaie (sans intérêt sur sa création) retrouve ses « valeurs » initiales : instrument de payement et réserve de valeur.
La monnaie ne devrait rien avoir à voir avec les capacités de production (travail de l’homme et de la machine) mais n’être seulement qu’un instrument … c’est ce point de vue que nous avons essayé de développer, entre autres, dans l’écosociétalisme
@A
Si j’ai bien compris la question (?) …. les « 10 » sont bien des fonds propres nécessaires.
@AJH
Imaginons que le passif de ma banque soit consitué ainsi :
– sur 100 : 90 de dépôts et 10 de fonds propres.
Les 90 de dépots me premettent de prêter un maximum de ((90-9)+(81-8.1)+(72.9-7.29)…) = X
A l’actif, je peux donc grâce aux seuls dépôts prêter X (montant total de créances possible grâce au multiplicateur)
Admettons que sur ses fonds propres et sur le même mécanisme que précédemment, la banque prête Y (donc à l’actif : X+Y)
Si elle veut augmenter son volume de prêts, où trouve-t-elle l’argent ? Si elle veut prêter 10 de plus, ou trouvera-t-elle les 10 à son passif ?
Questionnement socratique… Je crois savoir où cela va nous mener 🙂
@A
Ahhh, j’ai compris l’erreur, je crois.
Les 90 de dépôts permettent à UNE banque de prêter 81, UNE fois. Ces 81, se retrouvant dans une autre banque vont permettre à celle ci de prêter 72,9 … etc.
Si la banque veut prêter 10 de plus par création monétaire (ce qui va augmenter son actif), elle doit augmenter son passif de 10 également, soit par des dépôts de nouveaux clients, soit par des fonds propres (les capitaux propres sont au passif, alors que les réserves obligatoires sont à l’actif).
En fait on a, au plus simple, pour une banque commerciale:
Actif = Réserves Obligatoires + Crédits
Passif = Dépots à vue + Capitaux Propres + Refinancement Banque centrale
Plihon donne l’égalité suivante en consolidant les actifs et passifs des banques commerciales et de la Banque Centrale:
Réserves de change + Crédits = Billets + Dépôts à vue = Masse monétaire
La Monnaie Centrale (corresponds au passif de la Banque Centrale) = Billets + Réserves Obligatoires
@AJH :
Merci, c’est beaucoup plus clair
Je sors d’une panne internet depuis 24h!
Cependant, au vu de la suite des commentaires, ce rappel (qui date cependant de 1982): (….) »le niveau des réserves obligatoires des banques est défini comme une proportion du volume des dépôts et des crédits recensés dans les bilans bancaires. Le taux des réserves obligatoires en octobre 1982 était de 4,5% sur les dépôts à vue, et de 0,5% sur les dépôts à terme, cependant que le taux des réserves ordinaires sur les crédits était de 0,10% ». Rappelle Jacques-Henri-David (aujourd’hui pdg de Deutsch-Bank-France) dans son ouvrage: La Monnaie et la Politique Monétaire (éd. Économica, 1984) que je viens de retrouver dans mes affaires.
À propos de risque de crash financier si les États ne parviennent pas à endiguer au final la débandade bancaire, Jean-Paul Fitoussi, pourtant l’un des économistes les plus sérieux et compétents, déclara à la radio il y a quelques semaines qu’il est faux de dire que les caisses de l’État sont vides, car les caisses de l’État ce sont le poches des contribuables…
Un peu « léger » pour une fois ce grand professionnel, car dire ceci, ce serait considérer que les « contribuables » seraient une « entité à part », et non située au centre même de tous les actes et situations économiques.
en lisant ce billet, j’ai l’impression de me retrouver en face de Claude Lévi-Strauss…
longue vie au blog !
@ bankster.tv
Si le film de Paul Grignon comporte des erreurs, il me semble important de le signaler.
Cela ne remet pas la totalité du film en question. Il a au moins le mérite de faire réfléchir les gens sur l’argent en général, et la façon dont certains s’en sont attribué le monopole dans le monde actuel.
Mais Paul est une figure semi-publique. Il ne fait pas la une des grands journaux, il ne passe pas chez Cauet, mais il publie des livres et passe dans quelques émissions publiques (moins suivies certes, mais d’un niveau intellectuel un peu plus élevé 🙂 ). Il a un point de vue à défendre. Que croyez vous qu’il se passera si il soutient mordicus un scandale sur des faits erronés ? Quand bien même il s’agirait d’une petite erreur dans le raisonnement. Il sera d’emblée discrédité de façon honnête ou malhonnête, par des gens qui s’engouffreront dans la faille pour détruire tout le raisonnement, y compris les éléments de valeur.
Il en va de même pour nous tous. Je suppose que certains d’entre nous essayent de réveiller les consciences de notre entourage, de leur expliquer en quoi l’ultra-libéralisme est un système qui doit changer. Mais si vous dites des choses fausses, on n’écoutera même plus les choses vraies. Les amalgames possibles sont nombreux. On vous qualifiera d’utopistes, d’illuminés, de soutenir des théories du complots fumistes, de communistes (alors que comme chacun sait, le communisme a fait des millions de morts… le libéralisme lui, je pense qu’on n’a jamais pris la peine de compter, mais personne ne s’en soucie de toute façon). En bref, il est trop facile de se faire discréditer pour avoir le droit de commettre la moindre erreur. Il faut être très précis et logique dans l’argumentation de points de vues qui vont à contre-courant. D’autant plus que nous avons une certaine morale de notre coté (point à développer, je m’excuse de ne pas prendre le temps de le faire ici). Ne gâchons pas tout.
Le débat pour ou contre le libéralisme ultra ou non voire le capitalisme remet en question des dogmes économiques admis. Le communisme qui défendait une idée de bien communautaire à montré sa limite et le désintérêt individuel de chaque personne dans son investissement dans la société pendant que le capitalisme ou l’intérêt individuel montrait pendant le même temps un meilleur fonctionnement. Cependant aujourd’hui on voit bien que ceux qui sont « les investisseurs » disposent non pas seulement d’une richesse qu’ils ont créée mais bien d’une richesse capitalisée par tous d’une part et d’une richesse matérielle qui est prélevée sur les ressources physiques de la planète qu’on leur a attribué sous prétexte qu’ils savaient les exploiter. De plus ceux ci peuvent prétendre dans ce système capitaliste à un bénéfice dans le cas de leur investissement puisqu’ils permettent aux autres de produire en leur mettant à disposition les financements. Il y a là une attribution d’un bien qui devrait être public par un coté pervers du système. Tout dans le système capitaliste est considéré comme des biens privés. Autant le droit à la propriété privée me parait nécessaire autant celui ci ne devrait pas empiéter sur un bien qui devrait être commun. Certains aujourd’hui ont accumulé une richesse par le pouvoir qu’ils avaiten sur des biens qui devraient être commun et ont pris les intérêts de ceux ci alors qu’ils n’auraient du être que des gestionnaires. En fait le système capitaliste mélange les droits et le statut d’un gestionnaire et d’un propriétaire et autant le premier mérite un revenu autant le second mérite un intérêt et là il y a un problème.
@ A-J Holbecq
Vous dites :
Où y a-t-il création monétaire si la banque doit emprunter 10 (à des client ou a des actionnaires) pour prêter 10 de plus ?
Une question à tous ceux des intervenants qui mentionnent dans leurs commentaires des choses du genre : « je précise qu’il s’agit de monnaie scripturale ». Pourquoi cette précision ? Pour celui qui la dépense, c’est indifférent : il n’a même pas à le savoir et le fait est que la plupart du temps il ne le sait pas. Pour celui qui la comptabilise, c’est également indifférent : qu’il s’agisse de pièces d’or ou d’une simple information circulant entre banques, c’est la même chose.
Alors pour qui le fait qu’une monnaie soit scripturale fait-il une différence ?
@ Archimondain
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Cependant remettre le film en question (enfin, un exemple du film) avec de faux arguments fait également baisser la crédibilité de ce qui pourrait hypothétiquement émaner de tout ca.
Je l’ai dis et re-dis, non seulement le film précise que c’est un exemple a 9 pour 1, il est cité que des ratios de 20 pour 1, voir 30 pour 1, voir plus de ratios du tout, que ca dépend de l’époque, du type de compte et du pays ! Il est également fait mention des cas ou le processus s’arrete, il est également dit que tout ne se passe pas dans la même banque et il fait également mention de la destruction monétaire.
Autant d’arguments que j’ai vu cité à maintes reprises et à charge contre le film, alors qu’aucun ne tient debout.
Donc je réitère … Quand vous aurez fini avec le film de Paul Grignon qu’il a d’ailleurs lui même fini il y a bientôt 4 ans maintenant, on pourra peut-être passer à autre chose ?
Merci pour votre « intérêt », mais le notre « l’intérêt général » est ailleurs !
Est-ce qu’au moins les gens savent que Money as Debt est passé sur des chaines cable/SAT publics aux USA/CA, Australie, etc.. ? Et avez vous lu et vu ce qui se dit et par qui en Anglais ? Pendant ce temps en France, on réfléchit à comment ne pas passer pour des « utopistes, illuminés, théories du complots fumistes, de communistes » Merci mais très peu pour moi, le temps nous ait compté.
Enfin bon, vous faites comme vous voulez, mais vous risquez fort de continuer a parler de ce film quand le deuxième fera le tour de la terre (et c’est pour bientôt et celui ci ne parle que de solution, parce que le problème est réel, et scandale il y a…)
Extrait de Bankster (le livre)
Lorsque nous disposons d’informations et que nous décidons de les ignorer et de ne pas nous impliquer, notre choix n’a aucune influence car ce sont les informations elles-mêmes qui nous impliquent. Le seul choix que nous pouvons faire est celui de faire plutôt partie du problème ou de la solution. Il est impossible de rester neutre dans la vie. Nous ne pouvons pas être conscients de ce qu’il se passe et ne rien faire. Celui qui ne sait pas ce qui se déroule peut justifier son ignorance en prétextant qu’il ne disposait pas des informations qu’il connaît aujourd’hui. Nous ne pouvons pas désapprendre ce que nous savons. Nous pouvons juste changer d’avis à propos de quelque chose à la suite de ce que nous avons appris. Il n’est pas possible de revenir en arrière. Les informations contenues dans ce livre détonnent par rapport aux croyances de la plupart des personnes sur cette planète qui évitent toute implication en se cachant derrière ce qu’ils appellent la « théorie du complot ». Cela rend la tâche encore plus difficile à la vraie partie de nous-mêmes. Ils préfèrent conserver leur petit confort contre lequel je lutte et dont j’essaie de les faire sortir.
Si la seule chose que vous désirez est le confort, alors la vie n’est pas ce qu’il vous faut. – Werner Erhard
Si vous assistez à une injustice et que vous ne dites rien, vous vous rangez du côté de l’oppresseur. – Desmund Tutu.
Aucune décision n’est en soi une décision. – William James.
Si vous savez quelque chose, dites-le ! La peur d’agir de la sorte n’est rien comparée aux conséquences, pour vous et vos enfants, si vous décidez de tourner le dos à la réalité. Lorsque j’entends “Je ne crois pas aux théories du complot”, je comprends par là “Je me suis fait mon opinion en fonction de ce que la mafia des médias m’a raconté et veut que je pense pour assurer la réussite de sa propagande menée via la télévision, la radio et les journaux. Ne venez pas me troubler avec la vérité ». La vérité c’est que ces individus croient en la théorie du complot, c’est elle qui les a nourris. Si ce qu’ils pensent, ou ce qu’on leur a appris à penser était vrai, ils n’auraient pas besoin d’y croire. La croyance relève de l’ego et est donc fausse. Lorsque nous sommes certains que quelque chose est vrai, nous n’avons pas besoin d’impliquer nos egos. Voilà pourquoi nous ne sommes pas réellement liés émotionnellement à la vérité. C’est un fait. C’est seulement lorsqu’une personne commence à montrer des signes d’émotion à propos d’un sujet que je sais qu’elle y « croit ».
C’est généralement le cas pour des sujets comme la religion ou les convictions politiques. Les personnes protègent ainsi la manipulation qui s’est installée dans leur ego. La vérité est étrangère à toute personne qui débat sur ces deux sujets. Ce n’est pas leur connaissance qui est à l’origine de cette réponse émotionnelle. Toute personne possédant une certitude acquise grâce à son expérience, ne ressent aucune charge émotionnelle à ce propos. Le fait de débattre est par définition une réaction de l’ego. C’est pourquoi personne ne gagne dans une dispute. Il n’y a pas de victoire lorsque l’ego pense qu’il a gagné.
Les Médias sont les lèche-bottes de ceux qui mettent leur plan en œuvre mais il ne s’agit vraiment pas de « complot » – « conspiration pour trahison, meurtre ou autre mauvaise intention » (dictionnaire Oxford). Il s’agit de complicité – « complice, partenaire dans la culpabilité ».
Le mot « théorie » signifie prémisse encore à prouver. Ainsi, lorsque l’on fait le compte, « Je ne crois pas aux théories du complot » semble être un argument plutôt faible. Je ne crois pas non plus aux théories du complot. Je n’en ai pas besoin. J’ai la preuve de la complicité. En plus d’être accusé de « croire aux théories du complot », on me reproche également d’être « cynique ».
Les cyniques ont raison 9 fois sur 10. – H. L. Mencken
On me taxe également de pessimiste, pourtant le pessimisme a quelque chose de positif. Je ne suis pas perturbé par ce qu’il va se passer dans le monde, je suis tourné vers le changement qui s’opérera si nous réussissons à nous échapper de notre prison.
De plus, selon Thomas Szasz, les pessimistes ont la plupart du temps raison. Soit nous avons « raison », ou sommes « heureux » d’avoir « raison » lorsque les choses tournent mal, soit « heureux » lorsque ce n’est pas le cas. Les optimistes ont « raison » ou sont « soucieux ». Ils ont raison et sont heureux lorsque les choses se passent bien mais sont perdus et affolés lorsque ce n’est pas le cas.
D’un point de vue émotionnel, je n’ai jamais été aussi heureux qu’aujourd’hui car je sais que nous allons assister à un important soulèvement. J’attends ce moment avec impatience, nous devons nous réveiller de ce cauchemar et faire confiance à notre esprit.
@Archimondain (29 novembre 2008 à 01:48)
Les mots importants étaient de plus (que ses capacités actuelles de création monétaire de cette banque compte tenu des régles des réserves fractionnaires obligatoires) car il s’agissait d’une réponse à une question concernant la possibilité de dépasser les prêts lorsque les limites légales étaient atteinte.
J’ai l’impression que je me suis mal expliqué à l’origine, je précise donc:
Lors d’une création monétaire par le crédit , une banque, en même temps qu’elle crédite de ce montant le compte propre du client qui va donc pouvoir utiliser cette monnaie, mets à son passif la somme créée et prêtée à son client emprunteur (au passif de la banque, la somme variera ensuite suivant les payement vers d’autres banques effectuées par le client).
Mais simultanément, la banque inscrit dans son actif le montant de la créance (aucune raison que cette créance soit au départ inférieure au montant prêté – mais ce que je ne sais pas, je le reconnais, c’est si la créance en question comporte le total des intérêts que doit l’emprunteur ou seulement le capital prêté – mais la valeur de cette créance pourra éventuellement être dépréciée – c’est ce qui se passe actuellement pour toutes les banques – par la suite) .
La banque devra ensuite faire face à « des fuites » (vers des fournisseurs, donc vers d’autres banques la plus part du temps) du compte de son client, ce qui lui imposera de diminuer comptablement la valeur de son passif.
Heureusement, pendant ce temps là, des emprunteurs d’autres banques payeront des fournisseurs (clients de cette banque) qui feront des dépots sur leurs comptes et parallèlement augmenteront le passif de la banque. La différence (entre autres) représentera la « compensation » entre banques, certaines étant débitrices envers leurs collègues et devant, de ce fait, se refinancer (en monnaie interbancaire ou centrale)
C’est plus clair ?
Les théories du complot ne partent pas de rien. Elles ne sont pas construites ex-nihilo. En général, elles se greffent sur une question, une réalité opaque ou énigmatique, un fait circonstanciel. Elles exploitent ce fait circonstanciel ou cette question légitime à leur profit. En d’autres termes, elles détournent le questionnement légitime pour fabriquer un mythe. Et bien sûr, elles s’installent, se cristallisent à la faveur de périodes fécondes comme les crises économiques ou les conflits géo-politiques. Tout l’art consiste à séparer le bon grain de l’ivraie, à distinguer la question qui est posée ou l’énigme qui nous retient du reste. C’est ce qu’essaie de faire ici l’ami Jorion.
Archimondain dit :
28 novembre 2008 à 22:25
« »Il en va de même pour nous tous. Je suppose que certains d’entre nous essayent de réveiller les consciences de notre entourage, de leur expliquer en quoi l’ultra-libéralisme est un système qui doit changer. Mais si vous dites des choses fausses, on n’écoutera même plus les choses vraies. Les amalgames possibles sont nombreux. On vous qualifiera d’utopistes, d’illuminés, de soutenir des théories du complots fumistes, de communistes (alors que comme chacun sait, le communisme a fait des millions de morts… le libéralisme lui, je pense qu’on n’a jamais pris la peine de compter, mais personne ne s’en soucie de toute façon). En bref, il est trop facile de se faire discréditer pour avoir le droit de commettre la moindre erreur. Il faut être très précis et logique dans l’argumentation de points de vues qui vont à contre-courant. D’autant plus que nous avons une certaine morale de notre coté (point à développer, je m’excuse de ne pas prendre le temps de le faire ici). Ne gâchons pas tout. » »
Quant à ce que dit bankster.tv 29 novembre 2008 à 06:13, j’étais « converti » bien avant l’heure. Seul subsiste pour n’importe qui d’entre nous la « gestion », toujours risquée comme l’on sait, de l’égo, de notre égo. Archimondain a bien formulé ici dans toute son intervention les risques et les enjeux. Ils sont trop importants pour se chipoter, et ô combien « attentifs » et rusés sont ceux qui veillent à « leur » grain… En mangeant à – tous – les râteliers…
Pour la remarque d’Archimondain
« (…)le libéralisme lui, je pense qu’on n’a jamais pris la peine de compter, mais personne ne s’en soucie de toute façon) »,
voici une approche statistiquement documentée extraite d’un bulletin antérieur à la liste des bulletins figurant dans le site de ADED (Association pour les Droits Économiques et Démocratiues) écrit par Denis GAUCI, son président
c’est el bulletin N°18 du Deuxième trimestre 2003,
extrait:
Essayons de calculer le nombre de victimes de cette guerre économique. Si la planète entière pouvait bénéficier de la même espérance de vie que dans les pays les pus « riches », soit 78,5 ans (en 2003), nous pourrions écrire: 6 milliards divisé par 78,5 = 76,4 millions de morts « naturelles » par an. Sachant que pour des raisons économiques, l’esoérance de vie à l’échelle mondiale n’est que de 67,5 ans (et c’est une estimation optimiste car l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne est en dessous de 50 ans) nous pouvons connaître le nombre réel de décès par an, soit:
6 milliards divisé par 67,5 = 88,8 millions dont 76,4 millions de morts naturelles et 12,4 millions de morts pour cause « économique ». Ce qui fait par jour: 12,4 millions divisé par 365 = 34 000 par jour. C’est un « rendement » excellent. Pour envoyer prématurément les humains dans l’au-delà, notre système monétaire est infiniment plus performant que tous les conflits armés. (fin de l’extrait)
Je formule une simple indication de principe. Si l’on inclu les raisons historiques de l’état socio-économique qui ne changent que lentement dans de beaucoup de pays et régions du monde, on peut raisonnablement porter ce chiffre de ~34 000 à ~25 000 morts par jours par pure précaution réaliste. Mais les comptabilités macabres ne sont que le pâle reflet d’une réalité qui, statistiquement, montre le sort de populations immenses qui subissent un traitement indigne, égal ou pire que les guerres (1) globalisation ou pas, mais globalisation ici de toute façon. Ce « traitement » en réalité est que ces populations n’ont AUCUN « traitement » d’aucune sorte que celui de dépérir dans le silence absolu (y compris médiatique). Il n’y a pas de pire naufrage que ces naufrages publics et privés, silencieux, obscurs, banals, antispectaculaire. Il n’y a que le « spectaculaire » qui nous ferait « réagir….? C’est souvent là où il n’y a pas de « spectacle » que se déroulent les choses les plus fondamentales.
(1) pour pousser la comparaison, c’est la même différence entre la chasse et l’abatoir. Le gibier a une chance, disons « raisonnable », de s’en tirer devant les chasseurs, sur le chemin de l’abattoir, aucune.
Façon de situer les scandales au bon endroit
@Bankster :
En ce qui concerne ce que je pense de la vérité :
‘Quelque chose ne peut être vrai que par déductions logiques. Cependant une déduction logique s’appuie sur des hypothèses. (les mécanismes déductifs étant eux-même des hypothèses). Ces hypothèses ne sont elles-mêmes vraies que si elles sont été prouvées par d’autre déductions logiques se basant sur d’autres hypothèses. Il apparait clair que si l’on veux réfléchir sans se perdre dans des récursions infinies, certaines hypothèses de départ doivent être fixées sans avoir été prouvées au préalable. Les être humains se réfèrent alors à la meilleure preuve dont ils disposent après les démonstration logiques : leurs perceptions. Les choses sont perçues comme vrai parce que ‘ressenties’ comme étant vrai. C’est là qu’il y a croyance. Cette croyance est différente selon les gens en fonction de ce qu’ils perçoivent d’abord physiquement, puis psychiquement et enfin spirituellement.’
Selon moi, toute vérité se base sur une croyance. Certaine croyances comme les mécanismes logiques ou celles qui découlent des cinq sens physiques sont perçus de la même manière par la quasi totalité des humains.
Je réfléchis effectivement à comment ne pas passer pour un utopiste ou un illuminé. Non pas que j’ai peur d’en devenir un mais plutôt d’un point de vue tactique. Je partirais volontiers en guerre à vos coté, mais je veux d’abord m’assurer de la véritable raison pour laquelle j’irai risquer ma vie (à prendre métaphoriquement… du moins je l’espère 🙂 ), ainsi que de la solidité de la stratégie de votre camp. Si je pense qu’on va tous au casse-pipe, je préfère rester en vie et agir de mon coté.
@ A-J Holbecq
Merci pour l’explication. Cependant, il n’y a toujours pas pour moi de création monétaire. Car vous dites aussi, avant de parler des 10 : ‘Les 90 de dépôts permettent à UNE banque de prêter 81, UNE fois. Ces 81, se retrouvant dans une autre banque vont permettre à celle ci de prêter 72,9’.
Il m’apparait clair que la banque ne fait que prêter l’argent des déposants. La ‘création’ ne réside alors que dans le fait que le déposant pense toujours avoir accès à son argent alors que ce n’est pas le cas.
Croyez bien que je ne cherche en aucun cas à vous piéger. Je veux simplement comprendre. En fait, je crois que je vais me procurer le livre que vous conseillez plus haut. Cela m’aidera sans doute à comprendre d’avantage cette histoire de création monétaire.
@Archimondain
Vous ne me piègez pas 😉
Les banques n’ont pas le droit légal de prêter les dépôts de leurs client.. savoir si parfois elles le font est une autre histoire…
Si 100 de dépôts permettent à une banque de prêter 90 (ou 95, ou 98, selon le taux de réserves fractionnaires), prêter ne veut pas dire que ce sont ces dépôts là qui sont utilisés … non, il s’agit de nouveaux crédits qui vont d’ailleurs disparaitre de la banque et « apparaitre » sous forme de monnaie ailleurs dans d’autres banques… la banque, s’il y avait prêt des dépôts initiaux, ne pourrait pas rembourser ceux ci à la demande puisqu’ils ne seraient plus sur le compte initial…
« Alors pour qui le fait qu’une monnaie soit scripturale fait-il une différence ? »
Pour l’état cela doit faire une différence, sinon elle ne se serait pas développée ainsi depuis quelques décennies. Et donc? (suspense…)
@ Archimondain et AJH
Comment pouvez-vous affirmer que les banques ne prêtent pas l’argent des déposants ?
Prenez l’exemple suivant :
Vous êtes salarié. Chaque mois, votre entreprise vous verse votre salaire sur votre compte bancaire. En espèces (monnaie BC) ? Non. En monnaie scrupturale, évidemment.
Or l’une des caractéristiques de la monnaie scripturale c’est que rien ne distingue un euro scriptural d’un autre euro scriptural.
Supposons maintenant que vous et moi soyons clients de la même banque et que j’y contracte un prêt pour acheter une maison. La banque va-t-elle me verser ce prêt en espèces ? Non. En monnaie scrupturale, évidemment.
Partant, comment peut-on affirmer qu’une banque ne prête jamais les sommes déposées par ses clients ???
En effet, tous ces euros scripturaux sont consolidés dans les comptes de la banque, notamment pour qu’elle puisse déterminer si elle satisfait ou non aux ratios prudentiels, et sont donc totalement indifférenciés et indifférenciables ! Leur séparation/ventilation en soldes de comptes bancaires est purement comptable, mais les euros scripturaux sont placés dans un seul et même pool, utilisable par la banque à différentes fins !
Mais les dépôts en espèces, me direz-vous ? Ils sont immédiatement convertis en euros scripturaux et rejoignent le même pool, tout en augmentant marginalement les réserves fractionnaires de la banque…
Je me trompe ?
Vous êtes nombreux à affirmer que les banques n’ont pas le droit de prêter l’argent en dépôt sur les comptes. C’est l’opinion en particulier ici de Jean Bayard. Or toutes les explications du système des « réserves fractionnaires » sont fondées sur le prêt par les banques commerciales des sommes en dépôt sur les comptes à vue de leurs clients.
Ainsi dans Wikipedia en français :
et dans Wikipedia en anglais :
Ces définitions sont-elles fausses ?
C’est la pub pour la boisson Canada Dry, « ça ressemble a de l’alcool, ça a le goût de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool ! »
Moi aussi j’ai envie de pousser un coup de gueule : comment peut on croire a cette dinguerie : qu’une banque ne prêterait pas, d’une maniere ou d’une autre, ce que l’on y dépose ?
Elle fait quoi alors ?