Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Les experts reconnus vous diront qu’engager le dialogue avec les « amateurs éclairés » qui tentent de poser un œil critique sur leur discipline, est non seulement une perte de temps mais peut se révéler aussi une expérience dangereuse pour vous puisque votre nom se retrouve in fine associé aux thèses hétérodoxes dont vous avez accepté de débattre avec eux.
La discussion que nous avons engagée sur « la création monétaire » pourrait sembler leur donner raison. Arrivé au bout du parcours, j’ai trouvé beaucoup d’erreurs de raisonnement et parfois pire : quelques falsifications intentionnelles. La position où je me retrouve à l’arrivée est celle que j’avais au départ : celle des « experts » reconnus de la question, celle qu’exprime la théorie financière dominante telle qu’on la trouve exprimée dans les livres de référence de ma profession d’ingénieur financier.
Ai-je des regrets ? Non, et ceci pour plusieurs raisons. La première est que j’aurais pu continuer d’entretenir un doute : ma connaissance était-elle un véritable savoir ou bien l’aboutissement d’un endoctrinement ? Vous m’avez obligé de refaire le raisonnement entièrement, du début à la fin, et j’en ai éprouvé chacune des étapes au test de vos multiples objections. La deuxième, est mon intérêt en soi pour le fonctionnement de l’explication, je lui consacre mon livre à paraître et l’anthropologie des savoirs est celle à laquelle je m’identifie complètement. La troisième raison, est la découverte que j’ai faite à cette occasion du mécanisme de la manipulation de l’opinion par la désinformation. L’exemple est excellent : l’argent – un sujet qui nous touche tous de près ou de loin ; l’argent – un moyen que nous utilisons tous les jours sans que cela nous pose de problèmes ; les banques – qui nous prennent cet argent sous des prétextes multiples ; la monnaie – qui repose sur une « multiplication des pains » : la magie des « réserves fractionnaires » ; soit, au total, une combinaison fatale de mystère et de ressentiment qui nous fait suspecter l’existence d’un « scandale » et nous encourage à relâcher les principes que nous appliquons habituellement au raisonnement. J’ai pu constater ici que les « amateurs éclairés » ne prêtent pas suffisamment attention au fait qu’un maillon vicié dans le raisonnement (faux par naïveté ou par rouerie) l’invalide entièrement ; en ignorant cela ils tendent aux « experts » qu’ils critiquent les verges pour les battre.
Referais-je l’expérience ? Oui, parce que je reste convaincu qu’il existe des cas où les « amateurs éclairés » y voient en effet plus clair que les experts d’un savoir qui s’est fossilisé au fil des années. Oui, parce que je reste fasciné par le processus de la découverte : j’ai accepté autrefois un débat sur les OVNI, où j’ai découvert de la mauvaise foi dans les deux camps, j’ai ensuite accepté ici-même un débat sur 9/11 qui m’a permis de découvrir comment la morgue des experts les empêche de communiquer les résultats pourtant justes auxquels ils parviennent. Avis simplement à ceux qui ont quelque chose à vendre, de brun ou de noir : je ne vous tolérerai pas davantage.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
192 réponses à “Notre débat sur la monnaie : et si c’était à refaire ?”
@ Christophe Blagny,
C’est un des points centraux du débat (enfin « débat », si on peut dire, puisque, pour tout débat public, quelques blog encore libres sont le lieu unique d’une échange entre soi, très loin des audimats massifs confisqués par les voleurs de parole) :
Le prix de ce risque semble simplement exorbitant(*), et ce d’autant plus que le prétendu risque est, la plupart du temps, réduit à rien, à la fois par une succession de garanties, matérielles et personnelles, sans parler de cette nouvelle escroquerie qu’est la titrisation, qui consiste à refiler aux voisins le risque, en tranches et en douce, sans que ce risque dilué ne puisse plus être jamais mesuré, et en pariant que le goût du jeu et de l’argent facile rendra tout ce beau monde peu regardant sur les risques en question (ces mêmes risques que vous mettez en exergue comme fondements d’une juste revenu), sans parler non plus de l’absence de risque à grande échelle puisque la faillite générale des « banquiers titriseurs » et « financiers passeurs » sera toujours finalement évitée par l’État (pas toujours empoté ni incapable, donc) pour éviter une crise systémique, État détesté des libéraux et qui, pourtant, couvre de milliards les gredins, au lieu de les envoyer à Alcatraz en reprenant la maîtrise de sa fonction régalienne.
L’intérêt comme « prix du risque » assumé par les « professionnels du risque » que seraient les banques, c’est une blague ?
Étienne.
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(*) Songez que les prix immobiliers sont quasiment doublés sur les emprunts à long terme par le coût de l’intérêt… alors que toutes les garanties immobilières réduisent le risque à rien (à condition que les banquiers s’abstiennent de prêter aux indigents, évidemment, comme ils l’ont fait avec les subprimes, mais ce n’est pas le cas normal, n’est-ce pas ?).
Pour clarifier mon post précedent, il y a 2 choses différentes que je simplifie si dessous :
1) les reserves obligatoires en monnaie banque centrale (de l’ordre de 2 %)
2) les règles prudentielles (Bale II) : 8 %
On parle de création monétaire mais je n’ai vu apparaître nulle part les termes de « neutralité » de la monnaie ou de « monnaie active ».
@Moi
Je n’ai pas compris la formule : » […] la conservation des quantités ».
L’intérêt est, comme les réserves fractionnaires, une restriction de crédit :
1- Trop d’émission de monnaie peut ne pas avoir comme contre-partie de création de richesse
2- Elle peut stimuler, à court terme l’économie, en modifiant la structure des prix et de la production :
Exemple l’immobilier : L’excès de création monétaire a alimenté une hausse des prix immobiliers créant une bulle spéculative reposant sur les anticipations haussières par le mécanisme suivant : baisse des taux, solvabilisation d’une frange supplémentaire de la population, demande excessive par rapport à l’offre, hausse des prix immobiliers, anticipations haussières, stimultation de la demande etc …
Au fur et à mesure, les aspirants à la propriété se font moins nombreux et cette bulle repose finalement sur du vent puisqu’il arrive un moment, difficile à déterminer, où les prix augmenteront qu’en fonction de la quantité de monnaie créee et non plus en fonction de l’offre et de la demande.
Au final : création d’emplois dans l’immobilier, augmentation de la rente des propriétaires au détriment des locataires dont les salaires sont indexés sur l’inflation qui exclut le logement. Cette perte de pouvoir d’achat des locataires se fait au détriment des autres postes de consommation et il n’y a pas nécessairement compensation par le biais du surplus de rente du propriétaire car ce dernier aura plutôt tendance à épargner.
La bulle éclate : attentisme des acteurs. Le blocage du marché entraîne la suppression d’emplois chez les agents immobiliers (je ne les plains pas) et chez ceux qui vivent du bâtiment (dignes d’être plaints) mais les loyers (hélas) ne suivent pas la tendance à la baisse des prix.
C’est le flot d’argent qui a innondé l’économie ces derniers grâce aux taux d’intérêt bas qui a rendu possible cette bulle. Si il n’y avait pas d’intérêt, le flot d’argent, selon l’utilisation qui en serait faite, pourrait soutenir un moment des secteurs qui sans ce dernier ne connaitraient pas un essor, voire s’effondrerait.
@A.
En réponse à votre message de ce matin. Oui, il me semble que je suis d’accord avec vous quand vous dites :
« Le marché est une nouvelle forme de Providence. L’harmonie des intérêts par ce biais est une foutaise. Ce la n’a rien de scientifique, c’est de la métaphysique et la doctrine classique (Smith) et marginaliste (Je pense en particulier à Walras) me semble reposer sur cette opinion. La version autrichienne est plus subtile mais tombe dans le travers historiciste qu’elle entend dénoncer.
Le discours économique est un discours ambivalent : idéologique et scientifique. »
Mais il me semble que vous vous trompez quand vous dites « cela n’a rien de scientifique ». Il me semble que cela repose sur des raisonnements faux ou biaisés, et que ce sont ces raisonnements faux ou biaisés qu’il faut démolir, en ayant une approche scientifique.
Si, comme je le crois, la majorité des économistes continuent de penser que la terre est au centre de l’univers, en s’appuyant sur des observations trompeuses, alors il me semble que c’est par la démonstration et l’observation qu’il faut d’abord démontrer qu’ils se trompent.
Seulement ensuite, nous pourrons accuser le clergé d’aujourd’hui de faire preuve d’obscurantisme. 🙂
A moins que nous ne nous trouvions incapables de démontrer quoi que ce soit, et alors il faudra juste choisir une chapelle.
Voilà pourquoi, pour ma part, ma réflexion se porte sur l’univers. La monnaie, rien que ça.
étant bien entendu que cette réflexion n’est sans doute pas très originale., mais qu’au moins, elle est pleinement mienne.
@ A.
J’ai oublié de vous remercier pour votre dernier post est à la fois éclairant et précieux.
RTS a fait une tres bonne remarque mais j’ai tellement voulu simplifié au maximun que j’en ai oublié cette differenciation qui est importante c’est vrai mais qui ne remet pas en cause le mecanisme général de la création monetaire par les banques privées. Merci donc à RTS.
Par rapport à la remarque d’Etienne sur les interets trop élevé par rapport aux risques réels je ne peux qu’être d’accord.
Merci pour cette remarque fort judicieuse.
Une question: Est ce qu’une banque centrale peut faire faillite ?
@RST
Oui, vous avez raison de relever cette erreur dans le commentaire de Blagny… je n’avais pas fait attention voulant seulement réagir sur le problème des intérêts (que je considère indus car la banque ne prends pas de véritables risques, ce qu’a bien développé Etienne ensuite)
Bâle 2, pour être un peu plus précis, impose entre 4 et 8% de fonds propres selon la « risquicité » (hum?) des prêts que fait la banque ou l’établissement financier…
A. dit: « Je n’ai pas compris la formule : ” […] la conservation des quantités”. »
J’ai bien peur de ne pas la comprendre moi non plus. C’est Paul Jorion qui utilise cette formule et je l’avais comprise comme le fait que la quantité d’argent réel n’est pas augmenté par la création de monnaie scripturale. Maintenant, de deux choses l’une: ou bien la monnaie scripturale ne fait pas varier la quantité de monnaie réelle et dans ce cas je ne m’explique pas l’inflation des prix qu’elle provoque (votre exemple de l’immobilier), ou bien il s’agit d’une création monétaire réelle, tout comme avec la monnaie fiduciaire, et on tient la formule de la conservation des quantités comme erronée. Réflexion faite, il y a peut-être une troisième solution qui permet de réconcilier la conservation des quantités et la modification de la structure des prix: l’inflation des prix constatée dans certains secteurs (l’immobilier) n’est pas de l’inflation réelle mais un transfert d’argent d’un secteur à un autre et dans ce cas il faut aussi constater une déflation des prix (ou un appauvrissement) quelqu’autre part.
PS: je laisse tomber la possibilité de tenir la formule de conservation des quantités comme erronée, ayant reçu de notre hôte une explication courte mais limpide (du genre de l’oeuf de Colomb). Je ne m’explique par contre toujours pas clairement la modification constatée dans la structure des prix.
En plus, dans un entretien à la radio de cette année, Daniel Cohen dit que les banques respectent très peu Bâle 2 (je peux retrouver la citation et j’ai déjà dû en parler sur le blog).
@Moi
Vous avez de la chance … je ne vois toujours pas ce que Paul veut dire par « conservation des quantités » .. à vrai dire, je me demande même « de quoi » …
Paul Jorion dit : »Ces livres ne réfutent pas non plus la création « ex nihilo » : elle n’existe pas à leurs yeux, et n’existant pas, il n’ont rien à en dire » .Je crois que Monsieur Paul Jorion joue avec les mots car il est bien évident que vous ne trouverez dans aucun manuel traitant d’ingenieurerie financiere l’expression ex nihilo car d’un point de vue comptable et financier ça ne veut STRICTEMENT RIEN DIRE DU TOUT puisqu’il y a toujours une contre-partie à cette création. Il n’empêche que ça permet aux vulgarisateurs de marquer les esprits afin de comprendre l’ensemble du mécanisme d’une maniere un peu plus litteraire ce qui est trés important pour ce qui ne comprennent rien à la comptabilité financiere.
@Etienne Chouard
Question : en quoi la fraude (intérêts injustifiés, création ex-nihilo) définirait-elle davantage la nature de la monnaie que la monnaie sans fraude ?
Mais la « théorie » comptable ELLE-MEME pose problème… Qu’est ce qu’un actif comptable?
Et cette question là N’EST PAS elle-même une question de comptabilité.
J’ajoute que la comptabilité n’étant qu’un art, son développement par les professionnels obéit à un souci de rationalisation et de simplification du travail du professionnel. Exactement au même titre que la réflexion doctrinale sur le droit a toujours eu pour but la rationalisation et la simplification, l’homogénéisation du travail des juristes. Sauf que le point de vue du juriste n’est pas le point de vue du citoyen (en tant que construction normative), et que la rationalité technique juridique n’est pas la rationalité normative du politique. Il en est résulté, et il en résulte toujours, un grand n’importe quoi s’agissant de la cohérence de la théorie de la propriété en droit français, et ce depuis le XIXe.
La question est donc: quel est l’intérêt du point de vue comptable pour le problème qui nous occupe?
Il semble que l’art comptable implique toujours déjà une certaine interprétation de la réalité (par exemple, nous considérons parfois comme des entrées ce que les américains considèreraient comme des sorties… et si au final le résultat est le même, il reste que tout ceci repose au fond sur une interprétation politiquement déterminée du monde social), et il semble aussi – à vérifier- que l’art comptable produise des effets de réalité (ou comment un simple jeu d’écriture peut avoir un « effet performatif »).
Devrait-on exiger également qu’on exclue ou qu’on « suspende » ou qu’on mette entre parenthèse un temps le point de vue comptable afin d’y voir plus clair?
Il se pourrait bien que parler de création « ex nihilo » ne soit en rien un procédé pédagogique et littéraire, mais qu’elle soit, au pire, une interprétation alternative, également légitime, de la réalité et au mieux une description adéquate de cette réalité. Ce qui impliquerait que le point de vue comptable soit LUI-MEME la fiction littéraire (ce que je ne suis pas loin de penser… une fiction utile au professionnel certes, mais une simple fiction quand même, ce qui ne veut pas dire u’elle soit sans rapport avec la réalité qu’elle est prétendûment censée décrire… ou pas).
@Dav
Je n’ai pas encore le temps de me pencher plus avant sur votre démonstration. Mais je n’oublierai pas de la faire.
@A-J Holbecq
L’extrait d’Universalis que vous présentez est fort intéressant.
Si le contenu de cet extrait est vrai, alors il y a bien pour moi création monétaire.
Je remarque cependant qu’il est en contradiction avec ce que dit Paul, ainsi qu’avec ce que vous dites vous même dans les commentaires du post suivant (ou alors j’ai mal compris) :
Or l’extrait que vous présentez précise bien :
la partie du raisonnement que j’ai remplacé par […] me parait un peu douteux. Mais il en ressort clairement que selon l’auteur, la banque a le droit de prêter de l’argent alors qu’elle ne possède rien du tout (pas de réserves fractionnaires… rien). Si jamais cela était vrai, la seul explication que je vois qui pourrait mettre vos propos et cet article d’accord serait le fait que la banque emprunte l’argent qu’elle prête, à la banque centrale, contre intérêt et pour une durée limité. (et dans ce cas il n’y aurait pas de création et il y aurait conservation des quantités. Si vous voulez savoir ce que j’entends pas conservation des quantités, je peux le faire dans un autre commentaire).
Avez-vous une autre explication ? Ais-je bien compris le sens des deux citations (la votre et celle d’Universalis) que je reproduis ici.
Merci d’avance.
antoine dit :
1 décembre 2008 à 20:18
« »Mais la “théorie” comptable ELLE-MEME pose problème… Qu’est ce qu’un actif comptable?
Et cette question là N’EST PAS elle-même une question de comptabilité.
J’ajoute que la comptabilité n’étant qu’un art, son développement par les professionnels obéit à un souci de rationalisation et de simplification du travail du professionnel (….) » »
Voilà qui vient – à propos -, voir le lien ci-dessous.
Dans une période comme à présent, beaucoup sont capables de changer de « thermomètre » si la « température » ne leur convient plus. Dans l’industrie, les normes industrielles ont, normalement, force de loi. Mais en finance si 2 + 2 = 4 devient génant, on s’arrangera, par exemple, pour que 3 + 3 fassent aussi 4 ?… etc. Il y a longtemps qu’en finances, les chiffres ne collent plus, ne reflètent plus les réalités économiques et sociales. Maintenant, si l’on fait dérapper les normes comptables, que celles-ci devienent élastiques selon les cirsconstances, ce serait alors un signal accentué de « déglinguerie » générale…sauf pour certains bien entendu. Voir:
http://www.france-catholique.fr/Le-paradoxe-des-normes-comptables.html
Antoine, vous dites :
« Il se pourrait bien que parler de création “ex nihilo” ne soit en rien un procédé pédagogique et littéraire, mais qu’elle soit, au pire, une interprétation alternative, également légitime, de la réalité et au mieux une description adéquate de cette réalité. Ce qui impliquerait que le point de vue comptable soit LUI-MEME la fiction littéraire (ce que je ne suis pas loin de penser… une fiction utile au professionnel certes, mais une simple fiction quand même, ce qui ne veut pas dire u’elle soit sans rapport avec la réalité qu’elle est prétendûment censée décrire… ou pas). »
Je suis tout à fait d’accord avec ça. Parler de création « ex nihilo » est la description adéquate de la réalité pour bien comprendre qu’en l’occurrence, cette création peut aboutir à une création de richesse (investissement), ou pas (spéculation), voire dans le cas du prêt à la consommation, cette création peut être simplement une anticipation de l’existant (remboursement).
Vous dites : « Je n’ai pas encore le temps de me pencher plus avant sur votre démonstration. Mais je n’oublierai pas de la faire. »
Merci. Pour ma part, j’essaie de trouver un peu de temps très vite pour terminer mon voyage au pays de la monnaie.
@Archimondain
Dans l’encyclopédie universalis, le rédacteur part d’un exemple où il n’y a rien, simplement une banque qui attends son premier client, afin de démontrer plus facilement que c’est la double inscription simultanée d’un même montant à l’actif et au passif du bilan de la banque qui constitue l’acte par lequel elle crée de la monnaie.
Il y a ensuite un tas de règles qui s’imposent aux banques, par exemple:
1 – Des limites à l’acquisition par la banque, pour elle-même, d’actifs réels (biens immobiliers, actifs financiers)
2 – Satisfaire aux règles dites de « Bâle 2 » qui imposent à la banque de détenir un certain montant de capitaux propres (capital apporté par les actionnaires et réserves). Le montant varie entre 4% et 8%… nous prendrons 8% dans la suite de notre présentation
3 – Disposer d’un compte à la banque Centrale, où elle est tenue de déposer les « réserves obligatoires » qui, dans la zone euro, représentent au minimum un montant équivalent à 2% des dépôts de ses clients.
4 – Assurer la distribution de la monnaie manuelle (billets), laquelle monnaie est une monnaie « banque centrale » (les banques commerciales ne peuvent pas imprimer de « billets de banque » et sont donc obligées de s’en procurer auprès de la banque centrale)
5 – La possibilité de création monétaire est dépendante du « bon vouloir » des autres agents économiques : les banques ne peuvent dire oui que si on leur demande de la monnaie. L’initiative émane donc des clients de la banque
6 – L’équilibre de son bilan comptable.
Ai-je répondu à votre question?
Mais je l’ai déjà dit; je ne suis pas un « expert » en comptabilité … mes démonstrations (comptables) peuvent être assez peu fiables: vivement le retour de Jean Bayard…
c- Qu’est-ce que une ressource ?
Je continue mes analyses monomaniaques et monnaiecentrées…
En réfléchissant doucement à l’outil de médiation de l’échange que constitue la monnaie, je me suis aperçu que la monnaie était la représentation d’une richesse à échanger et que sa nature était de faciliter les échanges équilibrées complexes. J’ai donc été amené logiquement à définir les systèmes d’échange possibles, ainsi que ce qu’on pouvait considérer comme étant une richesse.
Dans mon travail de définition de la richesse, j’ai découvert une distinction logique entre les objets sans valeur de l’échange et la monnaie en tant qu’outil de la médiation. A ce titre, j’aurais dû conclure que le terme « monnaie d’échanges » était tautologique, par la confusion qu’il faisait entre la modélisation et le phénomène.
Par définition, un objet sans valeur de l’échange n’est pas une monnaie, et une monnaie ne peut pas être un objet sans valeur de l’échange.
J’ai fait cette distinction à partir du constat que, dans le cas d’objets sans valeur de l’échange, la valeur était donnée a posteriori, mais qu’elle pouvait être donnée, en dehors de tout système monétaire. Ainsi, un verre d’eau n’a pas de valeur en lui-même, mais on peut lui donner une valeur a posteriori, en dehors de tout système monétaire. Sur quoi donc pouvait reposer cette valeur si ça n’était pas sur un système monétaire ?
La question est donc : qu’est-ce qui confère une valeur à un objet sans valeur de l’échange ?
Je me suis rendu compte qu’ainsi, je remonte aux origines de l’économie : à la question de la ressource, mais que, ce faisant, parce que j’ai choisi de centrer ma réflexion sur la monnaie, je prends cette question des ressources à rebours, sans me faire piéger par elles, sans être trop contraint par elles. En ne considérant pas la ressource comme l’élément central de la réflexion, il me semble qu’on peut contourner la tentation de faire reposer l’ensemble de la modélisation sur la question de la nature humaine, c’est à dire sur la question du rapport de l’homme à la ressource.
Je ne traiterais pas cette question, considérant que le rapport de l’homme à la ressource relève d’une liberté, d’un champ des possibles, de choix moraux, et ce n’est pas l’objet de ce travail que d’investir un sujet pour lequel toute démonstration est impossible, voire nuisible. Je considère donc que le rapport de l’homme a la ressource est indéterminé, et qu’il peut donc être aussi bien l’abeille ou le criquet. Etant donné que rien ne peut démontrer de manière certaine que l’homme soit, dans son essence, accapareur ou partageur, il me semble logique de ne pas tenir compte des possibles de la nature humain en tant que déterminant de l’analyse.
J’en déduirais une chose simple, mais fondamentale, c’est que le champ de l’économie se limite ainsi à une analyse de la modélisation du système physique de l’échange, et que le rapport à la ressource, le comportement des hommes vis à vis de la ressource ou leur inscription dans l’échange, relève du champ social et politique, mais nullement des sciences économiques. C’est en soi, déjà, une… révolution pour rester sur les métaphores stellaires.
Ainsi donc, qu’est-ce qu’une ressource ?
Je vais d’emblée m’excuser parce que cette partie du travail me semble moins aboutie… mais elle pourra peut-être être retravaillée plus tard.
J’ai finalement identifié uniquement deux types de ressources qui me paraissent couvrir l’ensemble de la question.
– D’une part, les ressources difficilement renouvelables
– D’autre part, les ressources facilement renouvelables
Dans ces expressions, le mot renouvelable ne prend pas en considération le type de rapport de l’homme à la ressource. La question n’est pas tant de savoir si l’homme s’inscrit dans une démarche de renouvellement de la ressource, ou dans une démarche d’exploitation de la ressource; question pour laquelle j’ai dit qu’elle ne relevait pas du champ des sciences économiques. Il s’agit juste de distinguer une typologie physique ou biologique des ressources.
En effet, il est impossible de dire scientifiquement, voire de prédire qu’une ressource n’est pas du tout renouvelable.
De même, il est impossible de dire scientifiquement, voire de prédire qu’une ressource est éternellement renouvelable.
Il est donc impossible de déterminer de manière définir la catégorie d’une ressource.
Ainsi, voilà ce qui donne la valeur d’une richesse en dehors d’un système monétaire : le caractère facilement renouvelable ou difficilement renouvelable d’une ressource, mais ce caractère est en lui-même tout à fait insuffisant pour fabriquer une valeur essentielle aux choses.
Le pétrole est une ressource difficilement renouvelable, qui n’a eu aucune valeur pendant des milliers d’années.
Un savoir-faire est une ressource facilement renouvelable mais dont la valeur est très variable, selon le contexte.
En fait, non seulement la caractérisation de la ressource est impossible, de façon définitive, mais en plus, elle n’est pas le déterminant direct de la valeur que l’on donne à l’objet sans valeur de l’échange. Cette valeur dépend, là encore, du contexte social et politique de l’échange et donc exclusivement de nos représentations.
C’est pourquoi la valeur des ressources ne peut pas être considérée comme donnée, dans le temps, puisque le contexte fait varier cette valeur, sans qu’il soit possible de la déterminer avec précision et surtout de manière définitive. C’est exactement la raison pour laquelle, une ressource est la dernière chose qui peut jouer le rôle d’étalon des richesses. Très précisément parce que sa valeur est toujours indéterminée, en elle-même, et qu’elle dépend de nos représentations et surtout des effets sur le réel de nos représentations. En somme, la ressource est disqualifiée en tant que référent du système physique de l’échange, et ce, même si elle le structure !
L’homme est-il une ressource ?
Si il serait facile de démontrer que l’homme peut prendre la fonction de ressource, on ne peut pas considérer qu’il est en lui-même une ressource, puisque, dans le système physique de l’échange, sa nature première n’est pas d’être ce qui est échangé. On en déduira qu’il n’est une ressource que lorsque se produit un déplacement du système physique de l’échange, et que l’homme devient alors une ressource en tant que représentations, exactement de la même manière qu’une monnaie peut devenir une richesse, par l’intermédiaire de nos représentations.
Le temps est-il une ressource ?
Là encore, il serait facile de démontrer que le temps peut prendre la fonction de ressource, mais on ne peut pas considérer qu’il est lui-même une ressource, puisque, dans le système physique de l’échange, sa nature première est d’être une dimension fondamentale. En cas d’absence de temps, le système physique de l’échange n’existe pas, même en présence de tous les autres déterminants. Le temps est le seul élément indispensable du système physique de l’échange, puisqu’on peut se passer d’une ressource (don), on peut se passer de monnaie (troc), on peut même se passer d’un des deux membres de l’échange à condition de pouvoir recourir à la temporalité. En somme, tous les déterminants sont dispensables, sauf le temps, parce que l’échange est un système physique dynamique.
Il nous reste donc une dernière question à traiter : la question de l’étalon. Et sur laquelle je pense que je vais retomber sur les intuitions de Paul, concernant le temps, en tant que seul étalon logique valable. C’est une partie assez faible, mais je préfère vous la livrer tel quel, quitte à la retravailler.
d- Quel est l’étalon logique de la monnaie dans un système physique d’échange ?
Alors, puisque la ressource est disqualifiée en tant qu’étalon, quel est l’élément logique le plus à même de modéliser la valeur d’un échange ?
Le temps, la dernière dimension qu’il nous reste à étudier serait-il un bon candidat ?
La durée de la mobilisation de la ressource
Pour qu’une ressource puisse intégrer le système physique de l’échange, il est nécessaire qu’elle soit mobilisée.
Autrement dit : pas de mobilisation de la ressource, pas d’échange de la ressource.
Cette mobilisation de la ressource ne peut se faire que par l’action humaine directe ou ayant recours à un média (machine, robot, usine…).
Et cela, quelle que soit la nature de cette mobilisation (abeille ou criquet) dont j’ai dit que je ne parlerais pas.
Le seul élément fixe dont la valeur peut potentiellement changer de façon mathématique ou logique en l’absence de représentations, et qui puisse ainsi répondre à une démarche de rationalisation de l’échange (extraire le système de l’échange de tout système de représentation), c’est le temps.
Bien sûr, ça pose la question du caractère « relatif » du temps… mais ça en fait, dirons-nous, le moins mauvais candidat.
La durée de l’échange
Par ailleurs, on a vu que la monnaie était la représentation d’une richesse. Or, le temps agit comme agent corrupteur de la richesse.
Plus le temps passe, plus la richesse fabriquée se détériore ou s’amenuise, surtout quand la richesse est un objet, et non pas un service.
On pourrait donc en déduire assez vite que la valeur de la monnaie représentant un bien physique (corruptible) devrait diminuer dans le temps, contrairement à la valeur de la monnaie représentant un service (incorruptible, a priori) qui devrait pouvoir rester un petit peu plus fixe, dans le temps.
Voilà pour ce travail de réflexion logique, autour du thème de la monnaie.
Je pense que je vais le reprendre tranquillement pour le corriger et l’approfondir, mais sans plus vous ennuyer ici, et reprendre une forme plus classique d’échanges avec vous. J’espère qu’il aura apporté sa petite pierre à l’édifice.
Pour ma part, il m’a grandement aidé à découvrir les atouts et les limites des intuitions que je possédais, jusque-là.
Et il me pose beaucoup de questions quant à ce que sont, au fond, les sciences économiques.
++
Je terminerais par une conclusion qui me semble importante quand même.
L’homme n’a eu de cesse que de sortir de la caverne.
Pour moi, sortir de la caverne, c’est établir clairement une distinction logique entre ce qui relève d’une réalité qu’on ne peut pas atteindre (métaphysique), et ce qui relève de façon prouvée d’ombres projetées sur les murs de notre caverne.
Pour en finir avec le coup des réserves fractionnaires et de la création monétaire, je voudrais juste que vous jetiez un coup d’oeil sur cette simple page de la FED
http://www.federalreserveeducation.org/fed101/policy/frtoday_depositCreation.pdf
qu’on retrouve un peu développé ici
http://en.wikipedia.org/wiki/Money_creation
@DAV
Puis-je vous suggérer de lire de Yoland Bresson » Une clémente économie » (ed l’esprit frappeur)… vous y retrouverez la démonstration forte du lien entre le temps et la monnaie, entre le temps et le revenu.
J’ai survolé les interventions (c’est-à-dire que j’ai lue celles des sénateurs), aussi je m’excuse pour les éventuelles redites.
Concernant les manuels d’ingénieurs financiers que potassait P Jorion, il est tout à fait normal qu’ils n’abordent pas la création monétaire car une banque pour financer ses achats ne peut pas créer de l’argent pour elle-même. Si une banque veut un nouveau siège social ou acheter toutes les actions de Microsoft, elle ne va pas s’accorder un crédit de x milliards d’euros, ce serait trop facile, dans ce cas pourquoi ne rachèterait-elle pas ses concurrents et le monde entier ? Comme n’importe qui une banque ou ses agents comme Jérôme Kerviel ne peuvent dépenser que ce qu’ils ont mêmes s’ils maîtrisent (mais pas toujours) bien plus de moyens pour s’en procurer. Par contre si un tiers vient voir une banque pour un prêt, alors il y a bien création monétaire car cet argent n’est pris à personne. Pour reprendre le mauvais exemple des ballons, c’est un peu comme si la banque violait les lois de conservation de la physique : elle crée un « trou » de 10 ballons dans l’univers là où il n’avait rien en promettant à Dieu de le reboucher plus tard avec les mêmes 10 ballons (en se servant au passage d’intérêts) et Dieu ne bronche pas car à son échelle ce n’est qu’une fluctuations quantique du vide. Sauf quand ça se passe mal et que la banque centrale est obligée de descendre de son crucifix pour multiplier les pains.
Pour revenir à une question récurrente de AJ Holbecq sur la justification des intérêts pour la banque alors qu’elle ne possède pas l’argent qu’elle prête, je suis d’accord pour trouver cela amoral et elle devrait en fait reverser une partie des intérêts à la banque centrale. Mais si on se place du point de vue de l’emprunteur je pense qu’il faut maintenir les intérêts. Par exemple pour me loger, j’ai le choix de louer et d’épargner jusqu’à ce je puisse payer cash ma maison, ou d’emprunter et rembourser la somme empruntée majorée d’intérêts. Cette majoration est grosso modo équivalente au loyer perdu dans le 1er choix. Il me semble qu’abandonner les intérêts sur les emprunts déresponsabilise l’emprunteur et facilite les bulles immobilières et spéculatives, facilite l’emballement de la production (c’est-à-dire le gaspillage). Comme derrière tout euro il doit y avoir du travail sous forme de bien ou service, créer un euro à l’avance doit induire un coût à son bénéficiaire sinon cela dévalorise le travail.
On doit créer de la monnaie pour ne pas sous-utiliser l’appareil de production et empêcher une pauvreté artificielle comme dans l’exemple de Schwannenkirchen. Mais on peut peut-être interpréter les intérêts comme une priorité sociale de celui qui sort de l’argent issu d’un travail passé face à celui qui en sort sur la promesse d’un travail futur.
Cependant, et conformément aux arguments de A-J Holbecq ainsi que conformément au lien qu’il donne sur wikipedia, pour créer ce ‘creux’ de 10 ballons, la banque doit en posséder 11.
On peut alors légitimement se demander si il s’agit bien d’un creux…
Et je ne fais là qu’utiliser les arguments de ceux qui prêchent en faveur de la création ex-nihilo. Je ne dis pas : ‘non vous dites n’importe quoi’. Je dis : ‘Et bien en fonction de vos hypothèses, il en découle naturellement que la création ex-nihilo n’en est en fait pas une’.
@Archimondain
Relire : http://www.pauljorion.com/blog/?p=1067#comment-11584
et, une dernière fois
http://books.google.fr/books?id=Ipc1I0sIa28C&printsec=frontcover ( à partir de la page 57 ) qui explique à peu près
« c’est la double inscription simultanée d’un même montant à l’actif et au passif du bilan de la banque qui constitue l’acte par lequel elle crée de la monnaie. Il y a en effet un accroissement de la quantité de monnaie détenue par les agents non financiers : cette monnaie ne résulte pas d’un transfert de ressources d’une épargne préalable, mais représente une capacité de dépenses supplémentaires pour le bénéficiaire sans que personne d’autre ne renonce à son pouvoir d’achat. »
Il emble que beaucoup aient du mal à comprendre que les banques sont des entreprises dont la finalité est la fabrication de monnaie.
Puis je aussi suggèrer de relire attentivement le site de Jean Jégu …
http://pagesperso-orange.fr/jegu.jean/navi1.html
@vous tous et plus particulièrement @ Etienne, @ Candide et @ Armand (leurs billets du 27 novembre, journée riche en réflexions de toutes sortes) sans oublier Paul qui me déroute car je ne sais plus ce qu’il pense.
Bonjour,
Un changement de FAI m’a privé pendant quelques jours de connexion et empêché de répondre à vos demandes, instantes de la part de certains. Je suis très sensible à l’honneur que vous me faites en vous référant bien souvent à mes travaux et merci tout particulièrement à mon ami Etienne Chouard qui semble avoir adopté quelques unes de mes thèses. Mon nouveau fournisseur m’ayant fait faux bond le 03 12, je suis obligé de faire passer ce billet à partir d’un cybercafé.
Voici, peut-être pêle-mêle quelques réflexions qui me sont venues à la lecture de vos billets sur la monnaie.
1 – Limite de création monétaire (et autres engagements) imposée par le ratio de solvabilité
Sachez tout d’abord qu’il existe une limite légale à la création monétaire par les banques. Cette limite est fixée par le ratio de solvabilité, dit ratio Cooke (USA) et Bâle II (en Europe, sauf erreur de ma part) : Le rapport entre le montant de leurs fonds propres et celui de l’ensemble des risques qu’ils encourent du fait de leurs opérations doit être au moins égal à 8%. Cela veut dire qu’elles peuvent prendre des engagements allant jusqu’à 12,5 fois leurs fonds propres, ce qui est déjà énorme. Et de surcroît, ce texte vise aussi bien les autres IFM, banques d’affaires notamment, non créateurs de monnaie parce les autorités ne font pas la différence (voir ci-dessous).
C’est ce ratio qui a « pété à la gueule » (pardonnez-moi l’expression) des banquiers centraux dans l’affaire des subprimes.
2 – Principe de la création monétaire ex-nihilo
En ce qui me concerne, le principe de la création monétaire ex-nihilo (à partir de rien, c’est-à-dire sans monnaie pré-existante) est irréfutable. Je pense que les crédits font les dépôts dans les banques, tandis que les dépôts font les crédits dans les établissements financiers. C’est fondamental et pourtant les autorités monétaires refusent de faire cette distinction, bien au contraire puisqu’elles cherchent à entretenir la confusion qui règne dans les esprits, avec le succès que l’on peut voir partout. Voici comment est rédigée la loi :
La loi française du 24 janvier 1984 précise que les établissements de crédit sont des personnes qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque. Celles-ci comprennent la réception de fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la mise à disposition de la clientèle ou la gestion de moyens de paiement. Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu’une personne recueille d’un tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les restituer. Constitue une opération de crédit pour l’application de la présente loi tout acte par lequel une personne agissant à titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne….
Les directives européennes en matière de réglementation bancaire se sont largement inspirées de cette loi.
Il s’agit là d’une imposture, car les autorités éludent totalement le principe central de la création monétaire par les banques et ne font aucune distinction entre les banques qui créent la monnaie et les établissements financiers qui ne peuvent que la faire circuler. La création monétaire est un sujet tabou !
A présent, je voudrais compléter le billet d’Etienne daté du 27 novembre et répondre en même temps aux questions posées par Candide et Armand. Pour cela, je dois vous expliquer d’abord comment s’opère à mon sens la création monétaire, aussi simplement que je le pourrai.
Tout d’abord, les banques de dépôts sont les seules à disposer du pouvoir de création monétaire, car elles sont domiciliataires des règlements ordonnés par leurs clients et les seules à avoir accès à la compensation. C’est un point névralgique du système. C’est la différence qui existe entre le sujet et l’objet, si je puis m’exprimer ainsi. La banque tire sur elle-même, tandis que le client tire sur sa banque.
Les banques créent et détruisent la monnaie dans toutes leurs relations avec les agents non bancaires :
– par les concours qu’elles apportent à l’économie, c’est-à-dire aux agents non bancaire, y compris les établissements financiers,
– par leur activité propre (soit notamment : acquisition de biens immobiliers et mobiliers, produits dérivés, spéculations tous azimuts, dépenses et recettes d’exploitation, ..)
Pour ce faire, elles utilisent jusqu’à en abuser les comptes de DAV de leurs débiteurs et de leurs créditeurs, qui servent de comptes « pivot » à toutes leurs opérations, soit directement si ces agents ont un compte ouvert chez elles soit indirectement par la compensation. Il faut savoir que les trésoriers de banque ont reçu pour instruction dans les années 80 de ne plus émettre de chèques tirés sur la Banque de France en règlement de leurs dettes, mais de tirer sur elles-mêmes. Je suppose que c’est à ce moment-là qu’elles ont compris qu’elles pouvaient utiliser les systèmes de télé-compensation pour s’affranchir de la dépendance au pouvoir monétaire, ce qu’elles font à présent sans contrôle ni retenue puisque personne dans les hautes sphères des banques centrales n’en sait rien ou ne veut rien savoir. Elles se trouvent néanmoins dans l’obligation de passer par la Banque centrale pour de nombreuses opérations de transferts de fonds importants (TBF).
Ainsi par exemple, pour payer les salaires de leur personnel les banques créditent purement et simplement les comptes DAV de leurs salariés, et inversement, elles débitent leurs clients des intérêts, agios et autres frais qui leur reviennent. Ce faisant, dans un cas elles créent de la monnaie et dans l’autre la détruisent. Ces opérations sont faites directement puisqu’elles tiennent leurs comptes. Le mécanisme de la compensation (voie indirecte) est plus complexe, mais aboutit au même résultat. On en déduit que :
les banques de dépôts monétisent leurs pertes et démonétisent leurs profits
Mais, comme les banques à l’instar des entreprises ont vocation à faire des bénéfices, on peut dire qu’elles détruisent la monnaie quand elles font des profits et la créent quand elles font des pertes.
Ce qui m’amène naturellement à la question restée pendante d’Etienne : que devient la monnaie lorsque la créance (qui a servi à son émission) devient irrécouvrable ?
La perte sert à présent de contrepartie, puisque la créance disparaît. La monnaie est détruite par les bénéfices sur lesquels cette perte s’impute. Si toutefois la perte est trop importante (cas des banques affectés par la crise immobilière américaine), le ratio de solvabilité met les banques dans l’obligation de relever leur capital. L’augmentation de capital entraîne ipso facto destruction monétaire puisque les comptes des agents non bancaires (actionnaires anciens ou nouveaux) seront débités, directement ou indirectement comme il est dit au-dessus.
3 –Monnaie centrale et théorie du multiplicateur
De tous les travaux d’analyses que j’ai menés sur les circuits comptables empruntés par la monnaie, je crois pouvoir avancer que dans les transactions spécifiquement interbancaires, il ne s’échange pas de monnaie centrale, excepté quand l’Institut d’émission est partie prenante (compte DAV du Trésor public domicilié chez lui, principalement). Après compensation et règlement des positions correspondantes des banques entre elles, la super banque ne sert que de simple chambre d’enregistrement comptable.
Les banques ayant accès à la compensation (banques domiciliataires uniquement), liquident leurs positions entre elles dans une monnaie de contrepartie (que j’ai supposé longtemps être secondaire) qu’elles créent pour la circonstance. La fonction de cette monnaie de contrepartie, ou contre-monnaie, est de maintenir quoi qu’il arrive, le lien entre les valeurs d’actif à l’origine de l’émission monétaire et la monnaie passant sans cesse d’une banque à une autre. Les banques en position débitrice empruntent dans cette monnaie aux banques en position créditrice, la somme de toutes les positions étant par définition égale à zéro. Cette contre-monnaie est captive ; elle est imposée par le système et ne peut absolument pas servir de monnaie d’échange.
Si l’on excepte les transactions faites entre les banques et le Trésor, on s’aperçoit que la monnaie centrale n’a pas cours entre les banques, comme on le pense, c’est pourquoi je ne crois pas à la théorie du multiplicateur qui n’est pour moi qu’une vue de l’esprit. La banque émet d’abord la monnaie et approvisionne ensuite son compte conformément aux obligations de réserves. Et également ensuite s’approvisionne en monnaie fiduciaire que toute nouvelle création implique. Et puis, que penser de l’application pratique de cette théorie, quand on sait que la monnaie centrale est abondante (France), sinon surabondante (USA) ? L’émission monétaire ne devrait avoir ainsi aucune limite.
On retrouve à l’origine de cette méprise, l’imposture du pouvoir monétaire qui ne veut pas entendre parler de création monétaire en dehors d’elle (voir en tête du § 2, plus haut, la loi de 1984), et qui prétend également qu’il ne s’échange que de la monnaie centrale entre banques.
Dans la panoplie des moyens de tromper l’opinion, et ils sont nombreux, on retrouve l’erreur soigneusement entretenue, laissant supposer que les banques emploient l’épargne de leurs clients afin de consentir des prêts. Ceci dans l’intention partout présente d’éviter l’inflation, enfin son spectre ! Cela n’est pas possible, car l’épargne bancaire est placée dans des parkings monétaires sans utilité pour l’économie. La banque ne peut pas disposer de l’épargne de ses clients, car elle n’a pas de contrepartie monétaire puisqu’elle a déjà celle des créances et autres éléments d’actif à l’origine de sa création. Je me suis livré à une étude poussée des obligations dans lesquelles se trouvent les banques quand elles doivent transférer l’épargne réglementée (Codevi, maintenant LDD, par exemple) de leurs clients. J’apporte la preuve comptable que les banques créent de nouveaux signes monétaires pour remplir leurs obligations !
Au sommet des institutions monétaires, on n’a pas affaire à des imbéciles. Ils ne peuvent pas ignorer cette particularité.
Nous sommes bernés par le pouvoir monétaire de la façon la plus révoltante. Profitant d’un système très complexe et difficile d’accès, il utilise sa toute-puissance de manière indécente et éhontée. Nous sommes bernés quand :
a) il refuse d’introduire dans la loi le principe central de la création monétaire par les banques,
b) il fait et laisse croire que la monnaie échangée entre banques est de la monnaie centrale, seule monnaie ayant cours dans le pays, selon lui,
c) il entretient le mythe du multiplicateur, pour faire croire que les banques sont limitées dans leur capacité à émettre des signes monétaires, tout en agitant le spectre de l’inflation,
d) il prétend que les banques utilisent la monnaie qu’elles reçoivent en dépôts (à charge pour elles de la restituer à leurs clients sur leur demande), alors qu’elle ne peut circuler que sur l’ordre des déposants,
e) que l’épargne sert à financer l’investissement, ce qui est parfaitement impossible pour l’épargne bancaire puisqu’elle est immobilisée dans les parkings monétaires, sans utilité pour l’économie,
f) qu’il fait croire que les banques peuvent transférer l’épargne réglementée de leurs clients, comme si elles en disposaient naturellement, les obligeant ainsi à créer en définitive de nouveaux signes monétaires,
g) il parle des effets de second tour, peu connus du public (effets de second tour veut dire qu’il ne faut surtout pas laisser les salaires augmenter dès que l’inflation montre le bout de son nez), ce qui est la preuve du cynisme du pouvoir monétaire,
h) il fonde toute sa politique monétaire sur la théorie quantitative de la monnaie, théorie dont je conteste la validité en période d’abondance comme c’est le cas dans nos pays industrialisés,
i) et enfin, beaucoup plus grave, il inocule et entretient dans le corps économique tout entier un mal que l’on peut appeler le syndrome de l’inflation, qui n’est qu’un spectre agité avec le succès que l’on sait, avec pour effet la dépendance de tous les peuples envers les puissances monétaires, aggravée par les accords de Maastricht en Europe,
j) il se sert de la monnaie comme le moyen de notre oppression.
Comment appelez-vous ça ? J’y vois personnellement une atteinte à nos libertés.
Le pouvoir monétaire est entre les mains d’une poignée d’individus sans scrupule entourés d’une garde rapprochée, qui font la loi pour l’asservissement des peuples. Trouvez-vous cela acceptable ? on se croirait toujours au moyen âge, à l’époque des serfs !
Vous avez sans doute remarqué, comme moi, qu’il n’est plus question d’inflation depuis quelques mois. C’est qu’il y a le feu à la maison ! Comment parler d’inflation, alors que sortent des milliards comme des lapins d’un chapeau sans fond ! On a remisé la théorie quantitative de la monnaie pour la circonstance. Et à quoi servent ces milliards aux USA ? non pas à corriger les dégâts causés aux malheureux propriétaires spoliés, mais à renflouer ceux qui sont les responsables du désastre ! Il faut quand même le faire, au mépris de la justice la plus élémentaire ! (*)
L’édifice a été fortement ébranlé et je crois que le moment est propice (et il ne se renouvellera sûrement pas de sitôt) à une action populaire d’envergure pour qu’enfin le pouvoir monétaire soit rendu au peuple.
Je viens de rédiger un papier intitulé « Comment sortir de la crise » que je ne puis insérer sur mon site avant le 15 prochain, sauf contretemps. Toutefois, si Paul m’y autorise je pourrais le publier sur son blog (8 pages). Je reviens à mon cybercafé demain.
Etienne, tu devrais être content, ainsi que bien d’autres. Je propose la suppression des taux d’intérêt et son remplacement par l’indexation des prêts et emprunts sur un indice approprié : celui de l’érosion monétaire. Et, je crois vraiment que ça peut marcher.
Pardonnez-moi d’avoir été un peu long, mais j’avais beaucoup à dire et à rattraper mon retard.
Bien amicalement à tous, à toutes et à bientôt
Jean
(*) Le gouvernement américain aurait été mieux inspiré d’obliger les banques à renégocier les contrats de prêts subprime, plutôt que de les renflouer à coups de centaines de milliards de dollars. Il ne fait plus de doute que l’on préfère soigner le capital plutôt que la misère humaine !
Mais, il n’est pas trop tard pour bien faire.
En redonnant à ceux qui ont tout perdu, les moyens financiers de récupérer leur bien ou d’acquérir un nouveau logement, en obligeant les banques à leur consentir de nouveaux prêts à bas taux fixe, cette fois, tout en mettant à la charge de L’Etat une fraction des intérêts si nécessaire, le nouveau président des Etats-Unis ferait œuvre d’utilité publique et gagnerait certainement en popularité.
Cette mesure aurait pour effet :
– de permettre aux banques de recéder les biens hypothéqués qu’elles détiennent et de redresser leurs comptes,
– de relancer le marché immobilier,
– de réduire le soutien financier aux banques responsables de la crise,
– et, enfin, d’apporter un peu de justice et d’équité dans cette sinistre affaire.
Les contribuables américains ne verraient sûrement pas d’objection, au contraire, à voir leurs impôts profiter aux malheureuses victimes spoliées, plutôt qu’aux banques responsables de la catastrophe.
Il ne faut pas perdre de vue le fait que, si l’on n’y prend garde, les centaines de milliards de dollars destinés à redresser les comptes des banques, peuvent aussi leur servir à se « refaire » lorsque l’on constatera que les provisions pour créances douteuses ont été excessivement majorées !
@Etienne
Suite à ton billet du 30 novembre relatif au message que tu as transmis de ma part disant en conclusion: puisque ce qui distingue les “établissements financiers” des “banques”, c’est précisément le droit exclusif de créer la monnaie scripturale, création monétaire accordée par l’État aux seules “banques”, je ne crois pas que l’Etat ait accordé ce droit aux banques, mais plutôt qu’elles se le sont approprié.
@AJ. Holbecq
Je le note; merci pour la référence.
C’est en effet le bon moment pour replonger dans des livres et continuer d’approfondir ce sujet passionnant 🙂
Monsieur Jean Bayard l’explication est impressionnante mais difficile. C’est la premiere fois que je lis une explication comme celle ci sur le net, Je pensais avoir compris mais là je dois dire que je n’y comprends plus rien du tout ! Etes vous sûr de ce que vous avancez, quelles sont vos sources, qui pense comme vous (professionnel reconnu) ou n’est-ce qu’une interpretation personnelle ?
@ Jean Bayard
Je vais tenter de m’expliquer. Merci d’abord d’avoir pris la peine de rédiger un exposé un peu plus long que d’ordinaire, ce qui t’as offert le moyen d’articuler différents éléments en un ensemble.
Ceci m’a permis en particulier de voir que la création monétaire ex nihilo par les banques commerciales est un principe que tu découvres comme aboutissement d’un raisonnement et non comme, par exemple, en fonction du témoignage d’un agent dont le métier serait de participer à ce processus. Tu considères d’ailleurs que ceux qui seraient impliqués dans ce processus nieraient son existence – en raison de l’intérêt de l’institution financière à le cacher (certains textes officiels participeraient à cette négation).
Si je suis bien ton raisonnement, la création monétaire ex nihilo est une nécessité logique, résultant du fait que – contrairement à une idée très répandue – les banques commerciales n’ont pas le droit de prêter les sommes déposées par leurs clients sur leurs comptes à vue, » l’épargne bancaire [étant] placée dans des parkings monétaires sans utilité pour l’économie « .
Je m’aperçois que pour toi ce principe que les banques commerciales n’ont pas le droit de prêter les sommes déposées par leurs clients sur leurs comptes à vue, est lui aussi l’aboutissement d’un raisonnement, par opposition, encore une fois, au témoignage d’un agent dont le métier serait de participer à ce processus. Le fait que » les banques [n’]emploient [pas] l’épargne de leurs clients afin de consentir des prêts » est une conséquence selon toi du fait que » La banque ne peut pas disposer de l’épargne de ses clients, car elle n’a pas de contrepartie monétaire puisqu’elle a déjà celle des créances et autres éléments d’actif à l’origine de sa création « .
Je te concède volontiers que dans ce cadre-là, celui où les banques ne peuvent pas prêter l’argent déposé par leurs clients, » la théorie du multiplicateur […] n’est […] qu’une vue de l’esprit « , puisqu’elle n’a aucun cadre où s’appliquer.
Tu m’accorderas, je suppose, que les deux principes mentionnés » création monétaire ex nihilo par les banques commerciales » et » les banques n’emploient pas l’épargne de leurs clients afin de consentir des prêts » ne doivent pas nécessairement être découverts comme aboutissement d’un raisonnement et pourraient très bien être des faits corroborés par un témoignage (comme je l’ai signalé au passage). Je suis d’accord aussi que si le but principal de l’industrie financière est de nous » berner » en » profitant d’un système très complexe et difficile d’accès « , tout témoignage d’un insider niant ces deux principes serait a priori suspect.
J’ai donc compris qu’aucun témoignage ne pourra te convaincre de la fausseté des deux principes auxquels tu es parvenu par le raisonnement, et que la seule manière de t’en persuader est celle – plus ardue – consistant à montrer (j’y parviendrai par étapes) que, contrairement à ce que tu penses, » le système est moins complexe et moins difficile d’accès » qu’on ne l’imagine généralement.
@ Messieurs Bayard et Jorion,
Merci Monsieur Bayard pour cet exposé clair et précis.
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement…J’ai les poils qui se hérissent à chaque fois que j’entends parler de sciences économiques, de la même façon que lorsqu’un garagiste laisse à croire que la vidange ou le changement de plaquettes de freins s’apparente à une science ! Mai bon, peut-on vraiment lui en vouloir, c’est son fond de commerce !?
A qui ? Et bien au garagiste ! L’économiste c’est pas pareil ! C’est différent quoi !
Les mécanismes économiques se sont complexifiés ou l’ont été à dessein, mais cela reste une construction sur des bases on ne peut plus simples, alors à quoi bon essayer de couper des cheveux en quatre pour au final se rendre compte que le mécanisme est simple (ressource, échange, temps) ? Démontez, si vous le voulez, le moteur d’une formule 1 ou d’un avion de chasse, vous en apprendrez énormément sur les techniques utilisées, que l’on peut appeler science si l’on veut…mais je doute qu’une fois élevés au rang de scientifiques de la mécanique vous sachiez mieux vidanger que le garagiste du coin…Seul votre tarif horaire risque d’augmenter proportionnellement à votre science.
Et pour ceux qui restent persuadés du bienfondé de leur analyse, je pense que même après plusieurs années de décorticage, vos conclusions, pour logiques qu’elles soient, auront du mal à passer le filtre présenté par Madame Mugur-Schächter (http://mugur-schachter.net/pdf/noyau.pdf). Non ? Avez-vous lu en entier la page proposée ? Si vous l’avez fait, ne pensez-vous pas que l’on puisse donner les clés de l’analyse et de la critique de l’économie à cette scientifique, que ses conclusions ne souffriront aucune controverse : scientifique, économique, linguistique, épistémologique, philosophique, ethnique, éthique, ontologique, quantique ou ‘pataphysique ??? « Les relativisations descriptionnelles qui caractérisent cette méthode excluent a priori – par construction – toute possibilité de fausse absolutisation. »), dit-elle en préambule. Ca calme, non ?
Monsieur Bayard, j’attends donc avec impatience* vos conseils pour sortir de la crise. En espérant que ceux qui la connaissent depuis des siècles ne soient pas encore un fois exclus du système, et que nous n’ayons pas au final le choix entre l’anthrax et le choléra…
* « L’édifice a été fortement ébranlé et je crois que le moment est propice (et il ne se renouvellera sûrement pas de sitôt) à une action populaire d’envergure pour qu’enfin le pouvoir monétaire soit rendu au peuple. » J’aime à penser que cette phrase restera.
Bonjour à tous
@Paul
Merci de tes observations et j’attends que ta patience s’exerce à mon endroit avec succès, dans un sens ou dans l’autre.
Tu serais aimable de corriger une coquille que j’ai laissé passer dans mon texte:les crédits font les dépôts dans les banques alors que les dépôts font les crédits dans les établissements financiers. Enfin, j’attends que tu me donnes l’autorisation de publier mon papier « comment sortir de la crise » tant que je n’ai pas accès de chez moi à Internet. C’est d’un cybercafé que j’envoie ce billet et ce n’est pas facile. J’ai demandé à Etienne de l’insérer ici dès autorisation. Merci d’avance.
@ Fab
Vous pouvez m’appeler Jean, cela me ferait plaisir. Quant au texte « comment sortir de la crise », vous le lirez ici avec l’autorisation de Paul ou bien à partir du 15 prochain sur mon site, sauf faux bond de mon nouveau FAI.
A bientôt
jean