Un tribune libre intitulée De l’audace, rien que de l’audace !
En 1944, au sortir de la deuxième guerre mondiale, les grandes puissances se réunirent aux Etats-Unis, à Bretton Woods dans le New Hampshire. Toutes étaient exsangues, à l’exception de la nation hôte qui avait le bonheur de ne pas avoir connu la guerre sur son sol. Un accord fut conclu : le dollar serait ancré à l’or par une parité fixe, à trente-cinq dollars pour une once d’or. Les autres monnaies seraient liées à l’étalon-or par le truchement de leur taux de change par rapport au dollar.
En 1971, Nixon désancra le dollar par rapport à l’or. Mais rien ne changea vraiment tant que l’économie américaine demeurait la première, et de loin, par rapport aux autres : au lieu de représenter l’or, le dollar représentait désormais la richesse des Etats-Unis. Or, l’accord signé à Bretton Woods permettait à ceux-ci de s’endetter toujours davantage et les encourageait même à le faire. Les ménages américains achetaient sans réserve et ceux qui leur vendaient s’enrichissaient de jour en jour.
A ce jeu, la Chine et les Etats-Unis se sont enlacés ces dix dernières années dans un tango mortifère : la Chine achetait la dette des Etats-Unis sous forme de Bons du Trésor ou de « Residential Mortgage-Backed Securities », obligations adossées à des prêts immobiliers, permettant aux taux de ces instruments de dette de demeurer faibles et d’encourager ainsi l’Etat et les ménages à emprunter davantage. Ce mécanisme a alimenté une bulle de l’immobilier résidentiel, offrant aux propriétaires américains les sommes nécessaires à l’achat de produits chinois en quantités croissantes, ce qui permettait à la Chine d’accumuler des excédents, bouclant ainsi la boucle.
Le moment aurait pu venir où la richesse grandissante de la Chine porterait ombrage à une Amérique de plus en plus endettée. Or, la machine grippa avant même qu’on n’en arrive là. Fin 2006, certains ménages américains cessèrent d’être solvables. Et 2007, cette insolvabilité toucha de plein fouet les banques gavées de dettes titrisées. Un an plus tard, en 2008, l’insolvabilité des banques et des compagnies d’assurance oblige l’Etat américain à combler un puits sans fond : il devra emprunter 550 milliards de dollars avant la fin de l’année et 368 milliards au premier trimestre 2009, tandis que le prix de l’assurance contre le risque de crédit qu’il représente s’envole. C’est l’insolvabilité de l’Amérique qui se profile désormais à l’horizon. D’où l’urgence aujourd’hui d’un nouveau Bretton Woods car les monnaies mondiales demeurent de fait ancrées au dollar.
Alors que faire ? La monnaie constitue une richesse et son ancrage à l’or, matière ayant une valeur en soi, aisément fractionnable et ne s’abîmant que très peu quand il circule, semblait aller de soi. L’étalon-or ne reviendra cependant pas car si l’or constitue une richesse, il n’en représente pas fidèlement le tout. La solution pourrait alors passer par la création d’un panier de devises, plus conforme à la diversité des richesses de la planète, pour remplacer le dollar. Et pourquoi ne pas envisager une autre devise équivalente au dollar ? Une chose est sûre, la situation est gravissime et elle doit encourager à l’audace.
Le moment est venu en effet pour les monnaies de représenter la richesse effective, ce qu’elles n’ont jamais fait ou ont cessé de faire. Elles ont cessé de le faire quand la finance a ajouté au montant de la richesse constituée des biens produits, la somme des paris sur l’évolution des prix. Mais les monnaies n’ont surtout jamais représenté la richesse effective parce que le rôle qu’elles auraient du jouer n’a jamais pas été pensé avant qu’on n’en introduise l’usage. La richesse s’est jusqu’ici toujours évaluée localement et non à l’échelle de la planète.
Or, aujourd’hui, la richesse est de deux types : renouvelable ou non. La distinction entre ces deux richesses importait peu jusqu’ici parce que nous vivions dans un monde qui nous apparaissait vaste et aux ressources illimitées. Il y a la richesse qui nous vient, toujours renouvelée, du soleil, du vent et ou de la pluie, ou de la lune, pour les marées. Et il y a celle enfouie dans le sol qui elle ne se renouvelle pas. Sur celle-ci un propriétaire a écrit son nom, l’a vendue comme étant la sienne et l’a transformée en monnaie. Le jour où cette ressource est épuisée, il part sans avoir à rendre de compte. Mais si cette richesse venait à manquer un jour, nous devrions aller alors la rechercher là où elle pour l’extraire à nouveau. Parfois, elle fut détruite sans espoir de retour, pire, laissant dans son sillage un nuage de gaz toxique ou des mers désertées de ses poissons.
A tout cela nous n’avons jamais pensé : le coût de la perte de l’irremplaçable, du recyclage de l’éparpillé et de la reconstitution de l’empoisonné. Tout ceci, nous ne l’avons jamais intégré à notre calcul de la richesse, et donc dans nos monnaies qui la réflètent. Le véritable enjeu d’un nouveau Bretton Woods serait alors de prendre la vraie dimension d’un monde aux ressources finies. Et nous ne pouvons plus attendre une minute de plus.
28 réponses à “La Tribune, jeudi 13 novembre”
Presque deux mois après la faillite de Lehman :
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?&news=6084380
C’est incroyable quelle lenteur !
@ Max
Oups , l’article n’existe plus !
Par contre, l’information suivante fait déjà beaucoup de bruit :
Etats-Unis: le plan Paulson révisé privilégie l’entrée dans le capital des banques
Ah, ces liens :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20081112trib000309489/etats-unis-le-plan-paulson-revise-privilegie-lentree-dans-le-capital-des-banques.html
@ Lesurhumain,
C’était cette nouvelle-là.
Et General Motors ? Vont-ils le laisser en faillite ??
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20081112/LAINFORMER/81112011/5891/LAINFORMER01
Allez Monsieur Paulson, ajoutez-nous une petite rallonge budgétaire sur la note pour les trois de Détroit !
Madame Irma vient de me dire que le dollar est proche de son plus haut avec le pétrole à 50 dollars.Tous ces dollars qui se sont refait une santé en abandonnant leurs devises d’origine , vont retourner gonfler la bulle des matières premières et faire crever de faim pour de vrai des tas de gens dans les pays pauvres.Comment voulez-vous que nous n’ayons pas des réflexes protectionnistes face à une telle noria speculative et mortelle?
Manifestement les compagnies « brick & mortar » n’intéressent plus les Paulson.
Il faut dire que GM et Ford n’ont pas fait preuve de discernement vis à vis du peak OIl éventuel.
Mais quid du discernement de Lehman … et aussi de Fannie et Freddie qui sont des organismes de manipulation antilibérale d’un état qui reniait déjà ses principes ?
N’importe quoi.
SOS
@ MICHAUD
http://www.nytimes.com/2008/11/13/business/economy/13bailout.html?hp
@ MICHAUD
@ Michaud,
C’est bien le mot : n’importe quoi !! C’est incroyable cette démesure et à vrai dire plus ça avance, plus je suis étonné de l’énormité de ce « n’importe quoi » !!!
La secu au USA comme chez nous !!!!! ça a l’air en route
http://krugman.blogs.nytimes.com/2008/11/12/hopeful-signs-on-health-care/
Alors « de l’audace, rien que de l’audace »,
Dans ce marasme ambiant la lune a même l’audace demain d’être pleine à 07 h 18 !
Les années Barack Obama ont déjà commencées : Paulson présente les excuses des États-Unis au reste du monde !
Bien que nous devions faire face aux difficultés d’aujourd’hui et de demain, j’ai tout de même un rêve. C’est un rêve profondément ancré dans le rêve américain.
Je fais le rêve qu’un jour, le monde entier se réveille vivant sous le véritable sens du credo de la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique :
« Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »
Je fais le rêve qu’un jour, les représentants des États s’assoient à la table de la fraternité avec la volonté sincère de discuter ensemble du bien commun de l’humanité.
Cette nuit, j’ai fait le rêve que ce jour serait le 15 novembre 2008.
Puisse ce rêve d’aujourd’hui devenir la réalité de demain !
Merci à LeSurhumain de citer T.Jefferson (plus tard peut-etre Nietszche?).
La lune oui, j’ai vu aussi.
Il y a une étrange ambiance de zombification du monde actuellement.
La plupart des administrations fonctionnent encore et un quidam sans télé ni radio pourrait ignorer la « crise »…mais pour combien de temps?
D’ailleurs si vous voulez savoir mon épouse ne veut pas savoir…elle veut « déjeuner en paix ».
Le problème est que le malade mondial est soigné à coups de clystères et que son cas s’aggrave au point qu’un collapsus brutal peut survenir à la suite d’une rupture aortique (sortie de l’Eurogroupe claquant la porte du G20?).
Dans ce cas à quelle vitesse s’effondrera le système et quand les rues seront-elles livrées à l’anarchie?
Dans le texte suivant par quoi remplacer le nom « Grande Bretagne » (par elle-même ?….selon les larouchistes)….par la « main invisible » censée rendre le monde parfait à terme??…ou par lucre ou bêtise ou lâcheté?
Jefferson:
Nous n’avons pas non plus manqué d’égards envers nos frères de la Grande-Bretagne. Nous les avons de temps en temps avertis des tentatives faites par leur législature pour étendre sur nous une injuste juridiction. Nous leur avons rappelé les circonstances de notre émigration et de notre établissement dans ces contrées. Nous avons fait appel à leur justice et à leur magnanimité naturelle, et nous les avons conjurés, au nom des liens d’une commune origine, de désavouer ces usurpations qui devaient inévitablement interrompre notre liaison et nos bons rapports. Eux aussi ont été sourds à la voix de la raison et de la consanguinité. Nous devons donc nous rendre à la nécessité qui commande notre séparation et les regarder, de même que le reste de l’humanité, comme des ennemis dans la guerre et des amis dans la paix.
En conséquence, nous, les représentants des États-Unis d’Amérique, assemblés en Congrès général, prenant à témoin le Juge suprême de l’univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons solennellement au nom et par l’autorité du bon peuple de ces Colonies, que ces Colonies unies sont et ont le droit d’être des États libres et indépendants ; qu’elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne de la Grande-Bretagne ; que tout lien politique entre elles et l’État de la Grande-Bretagne est et doit être entièrement dissous ; que, comme les États libres et indépendants, elles ont pleine autorité de faire la guerre, de conclure la paix, de contracter des alliances, de réglementer le commerce et de faire tous autres actes ou choses que les États indépendants ont droit de faire ; et pleins d’une ferme confiance dans la protection de la divine Providence, nous engageons mutuellement au soutien de cette Déclaration, nos vies, nos fortunes et notre bien le plus sacré, l’honneur.
(Traduction de Thomas Jefferson)
Bon ben..finalement Paulson va dépanner (tenter) GM en subventionnant (participation ?) les organismes de crédit à la conso.
Bientôt les komsomols et le Gosplan?
——« The U.S. Treasury and Federal Reserve are considering a new plan to ease strains in the markets for automobile purchases, student loans and credit-card debt as the government widens the scope of its financial-rescue efforts.
« We’re in the process of working with the Fed to design it,’’ Treasury Secretary Henry Paulson said at a press briefing in Washington today. « This market is currently in distress, costs of funding have skyrocketed and new issue activity has come to a halt,’’ he said, referring to securities backed by assets such as auto, student and credit-card loans.
The program may be the most explicit move by Paulson and Fed Chairman Ben S. Bernanke to support consumer, non-housing lending, after previous actions aimed at mortgages and corporate borrowing. Paulson indicated that the government would be taking on risk from the debt. »
cf Bloomberg.
(…)
GM est son propre organisme de crédit auto.
«
GM fut longtemps considéré comme la vitrine sociale de l’industrie américaine. Mais le groupe paie aujourd’hui plein pot des avantages accordés aux salariés à partir des années 1950, à une époque où le groupe était florissant. Ces accords, arrachés par l’unique et très puissant syndicat de l’automobile UAW en échange de la paix sociale, prévoyaient un ajustement des salaires au coût de la vie, de confortables retraites et une couverture des frais médicaux. Résultat, ces coûts pénalisent GM, ainsi que ses concurrents américains, d’environ 1 500 dollars par voiture face aux constructeurs asiatiques. L’an passé, le groupe a dépensé 3,3 milliards de dollars en assurance-maladie pour ses 440 400 retraités. Autre exemple, dans les usines du groupe, où – comme chez ses rivaux américains – les ouvriers sont payés à l’heure, il n’était pas rare, l’an dernier, qu’un ouvrier gagne jusqu’à 100 000 dollars par an. Le coût horaire total d’un ouvrier de GM s’élève à environ 75 dollars, soit environ 30% de plus que dans les groupes japonais présents aux États-Unis. Plus globalement, l’UAW a longtemps cadenassé le secteur automobile américain, multipliant les réglementations et empêchant toute flexibilité de l’outil industriel – une usine étant par exemple affectée à un seul produit, alors que les japonais fabriquent plusieurs modèles sur un même site. En septembre 2007, GM a certes signé un accord prévoyant un transfert des dépenses de santé dans un fonds géré par le syndicat UAW, mais les effets ne se feront pas sentir avant 2010.
@ Michaud
Si je comprend bien ce que vous écrivez ce sont les salariés qui ont coulé la boite. Le choix des dirigeants de privilégier des modèles énergivores n’aurait eu qu’une influence marginale?
En admettant que les salariés n’aient pas bénéficié de tous ces avantages insupportables d’après vous, à qui GM aurait vendu tous ces 4X4 ?
Comment aurait-on du assurer la couverture sociale(santé, retraite) de ces exploiteurs de salariés ? (le fallait-il) Des prêt subprime auraient-ils pu convenir?
GM illustre parfaitement l’absurdité de laisser la charge de la couverture sociale au seul bon vouloir des grandes entreprise, sans aucune « mutualisation » dans la société toute entière.
Quelqu’un pourrait-il m’aider à traduire ces propos de Paulson :
« We in the U.S. are well aware and humbled by our own failings and recognize our special responsibility to the global economy. »
« Nous aux États-Unis sommes bien conscients de nos propres faiblesses et reconnaissons humblement notre responsabilité particulière envers l’économie mondiale. »
http://rtv.rtrlondon.co.uk/2008-11-12/673a9e5.html
« The U.S. housing correction exposed gaping shortcomings in the outdated U.S. regulatory system, shortcomings in other regulatory regimes and excesses in U.S. and European financial institutions. »
http://rtv.rtrlondon.co.uk/2008-11-12/26723d6b.html
Je comprends bien le sens mais pour mettre les mots juste dessus, je cale…
Merci d’avance aux bonnes âmes bilingues présentent sur ce blog.
« Nous, aux États-Unis, sommes parfaitment conscients de nos propres défaillances, qui nous imposent l’humilité, et nous reconnaissons la responsabilité particulière qui est la nôtre envers l’économie mondiale. »
« La correction dans le marché américain de l’immobilier a mis en évidence des défauts énormes dans le système de régulation américain, dont le modèle est dépassé, ainsi que des défauts dans d’autres systèmes de régulation et des excès dans les institutions financières américaines et européennes. »
Merci beaucoup pour ton aide Candide !
21 commentaires au moment où je me lance, et pas un seul sur la phrase qui devrait être au coeur de notre réflexion :
« A tout cela nous n’avons jamais pensé : le coût de la perte de l’irremplaçable, du recyclage de l’éparpillé et de la reconstitution de l’empoisonné. Tout ceci, nous ne l’avons jamais intégré à notre calcul de la richesse, et donc dans nos monnaies qui la réflètent. Le véritable enjeu d’un nouveau Bretton Woods serait alors de prendre la vraie dimension d’un monde aux ressources finies. Et nous ne pouvons plus attendre une minute de plus. »
Serait-ce le point aveugle sur lequel butent nos schémas mentaux, suscitant toutes sortes de conduites d’évasion dont nombre de commentaires me semblent témoigner, pris par le vertige et l’effroi dès qu’on essaie vraiment de le penser ?
Sacré Paulson !
Après Greenspan, encore un aveu. Les choses vont très vite. Finalement la faillite, l’ »erreur » du lachage de Lehman Brothers aura — peut-être — eu du bon. Si la crise n’avait pas eu l’ampleur qu’elle connaît aujourd’hui, peut-être les « failles (dixit Greenspan) du système n’auraient-elles pas été à ce point pointées du doigt. Espérons que le G20 poseront les prémisses d’un changement à la hauteur des enjeux. Nous sommes au bord du gouffre, et c’est peut-être ce qui nous sauvera, si les dirigeants finalement ont quelques lueurs de lucidité, comme peut se comprendre le propos de Paulson. J’ai bien aimé aussi sa petite pique contre la déréglementation au niveau européen. Voilà un langage de vérité qui met tout le monde au pied du mur. N’est-ce pas la commission européenne !
Merci encore à Paul Jorion pour ses articles lumineux. C’est tout de même une gageure en des articles le plus souvent très courts que de cerner les tenants et aboutissants d’une crise aux multiples ramifications, et d’un même élan fournir au lecteur les quelques concepts clés qui permettraient d’en sortir par le haut. Parler de choses si sérieuses, si vitales, avec ces phrases simples mais ciselées au millimètre de manière à ce qu’on en sasisisse tout le sens et surtout que nous nous projetions déjà dans l’espace et le temps d’un autre monde, gouverné par d’autres règles, avec un autre paradigme, sont presque une preuve en soi de la justesse du propos.
Seules les convictions les plus profondes peuvent être animées d’un tel souffle ! La science avec la pédagogie et l’art de dire les choses, tout compte. Quand science, conscience et littérature se rejoigent ainsi, c’est de la politique, et de la meilleure ! L’économie n’est rien sans l’économie du langage qui la sous-tend, car nous autres êtres humains sommes des êtres de langage. En ces temps de crise les mots pour dire les choses sont aussi l’énergie de la transformation. C’est par ces raccourcis du discours que les solutions nouvelles se fraient aussi leur chemin prometteur.
@ Surhumain
je comprends bien l’idée, mais la conception du langage de Bréal n’est pas mienne.
Est sous-jacente dans sa conception sémantique du langage — axée sur le signe linguistique — l’idée que forme et contenu seraient seraient choses séparées. En somme le discours — toutes les formes effectives, parlées, écrites, du langage — ne seraient jamais que la combinaison d’unités de sens, les signes linguistiques. Or Fernidand de Saussure, puis Beveniste, et aujourd’hui Meschonnic ont montré tout le réductionnisme qu’il y a dans cette conception. Le langage c’est toujours plus que la somme et la combinaison d’unités, certes indispensables mais qui ne s’y réduisent pas. Rhétorique, ryhtme, illocution, mode de signifier, caractérisent le langage tout autant que la dite sémantique telle que conçue par Bréal. Je ne développe pas ici, j’ai déjà évoqué la question dans d’autres commentaires. Si le sujet vous intéresse je vous renvoie à l’Anthropologie historique du langage de Henri Meschonnic. Paul Jorion, d’une autre façon a évoqué aussi ce problème du rapporte entre forme et contenu.
@ Pierre-Yves D.
Vu cette heure tardive (1h du matin) tout cela me donne le mal au crâne :
Vive le retour à la simplicité !
Bonne nuit à tous, je vais me coucher : J’ai fait le rêve qu’un jour prochain …
5000 usines chinoises fermées… et des Chinois renvoyés « chez eux » dans leur villages. L’ajustement se fait là bas d’autorité sur les plus faibles mais chez nous se fera-t-il différemment ?
Paul bonjour,
voilà la part du message qui me parle le plus, qui me parait la plus importante à diffuser, la plus determinante pour juger de la validité d’un nouveau modèle. Mais vous êtes loin d’être le seul à précher dans cette direction soyez en sur.