Libre ou asservi ?

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Deux remarques suscitées par la lecture de vos commentaires à Comprendre la crise, et comprendre la crise.

La première, l’importance attachée par les individus à jouir d’objets (maison, voiture, etc.) dont ils se conçoivent les propriétaires. Or, comme l’expliquent ces propriétaires dans leurs commentaires, les achats de ces objets sont à crédit et l’argent est avancé par la banque. La somme prêtée est donc gagée sur l’objet acheté grâce à elle et la banque a un « premier lien » sur celui-ci en cas de non-paiement des traites. La propriété en question est donc partielle et conditionnelle et ne se distingue d’une location que parce que le « propriétaire » a lui, un « second lien », le droit au résidu (s’il en reste), une fois que la banque aura exercé ses droits à la saisie.

Deuxième remarque : au lieu de mettre tout l’argent dont ils disposent dans le remboursement de leurs dettes, les propriétaires d’objets achetés à crédit en placent une partie en bourse. Les dividendes ne les intéressent pas : ce qu’ils recherchent, c’est la plus-value du titre. En cas de pertes, ils blâment le « marché », en cas de gains, ils se félicitent de leur talent. Le résultat est en réalité aléatoire sur le long terme (il y a des tendances sur le court terme) et le placement s’apparente du coup à une loterie.

C’est à cela que je renvoie quand je dis que les ménages gèrent leur budget en mode de « cavalerie » : ils vivent au-dessus de leurs moyens, s’imaginent être propriétaires d’objets qu’ils louent en réalité (à prix fort) à la banque, et tentent de se refaire à la loterie boursière.

Seule différence entre vous, semble-t-il, que certains y lisent leur liberté, d’autres, leur servitude. Cela renvoie-t-il simplement à une différence de tempérament ? Peut-être. Il s’agit alors d’une prédisposition que l’on a ou n’a pas à 1) se représenter propriétaire alors qu’on ne l’est pas ; 2) s’attribuer du talent quand on a de la chance.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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109 réponses à “Libre ou asservi ?”

  1. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Les échanges ci-dessus sont à peu près autant de points de repères qui balisent un domaine où une économie juste pourrait s’exercer, ou même s’exerce déjà. C’est à dire une économie dans une société dont les échanges ne seraient pas viciés par un « tiers » qui prend les échangeurs en otage et impose sa « loi » sans le dire. Alors il faut tout comprendre en creux et par défauts…

    Très jeune, je connaissais Lanza del Vasto, que je voyais alors comme un hindouiste marchant pied nu dans les sentiers en faisant attention de ne pas écraser les fourmies, et en plus, par les hasards de la vie, mon père dans sa jeunesse l’a connu comme étant son voisin. Je l’ai retrouvé il y a peu en relisant cette fois quelques livres de lui avec le plus grand intérêt. Une vraie voie du futur.

    Ce qui est profond avec Lanza del Vasto, ce métaphysicien né, ce sont ses engagements complètement en dehors de son époque. Partant, il révèle et assuma une profonde vérité de l’existence. Pensons que, à partir de l’assassinat de son grand ami Gandhi, en 1948, il fonda sa fameuse communauté de l’Arche.

    À ce moment (1948) c’était à peine l’aube de toutes ces annnées de booms économiques qui allaient littérallement happer nos sociétés occidentales jusque très largement le second choc pétrolier de 1979-80 et au delà. Lanza del Vasto pris alors le chemin qui se dessine aujourd’hui comme celui qui est très en avance sur tous les autres. Sur le plan interpersonnel, sur le plan métaphysique et spirituel, sur le plan de l’environnement et de l’écosystème et des techniques s’y rapportant (1), bref tout un ensemble à peu près oublié à 100% par les sociétés occidentales et celles, massives, qui lui emboîtent le pas. Mais voilà, financièrement (tout était artificiel et faux!) et physiquement, c’est la fin de la récréation, l’environnement est éreinté, de cette récréation-là. Lanza del Vasto, visionnaire et hors du temps, nous laisse la porte grande ouverte.

    On peut voir ce lien (de toute façon, il y a beaucoup d’indications sur lui sur internet)

    http://agora.qc.ca/reftext.nsf/Documents/Lanza_del_Vasto–Lanza_del_Vasto_et_la_culture_technologique_par_Maurice_da_Silva

    (1) car il ne s’agit pas de renier la technique sous toutes ses formes, simplement le vrai progrès est celui qui progresse sans dommages ou presque à l’environnement et l’échosystème, partant aux êtres humains (et aux animaux)

  2. Avatar de Archimondain
    Archimondain

    @ Lantique :
    Très touchant votre témoignage 🙂
    On imagine presque Bambi gambader dans le jardin pendant que Delphine et Marinette joue à 1-2-3 soleil avec oui-oui. Heureusement que le crédit est là. Sans lui rien n’eut été possible !

    J’ai moi-même une histoire un peu différente à raconter. Mes parents ont achetés leurs maisons à crédit eux-aussi. Un contrat honnête. Comme le votre. Pendant quinze ans ils ont remboursés leurs maisons qui était aussi la mienne. Puis mon père s’est fait licencié. Après 15 ans dans la même boite, approchant la cinquantaine, le pauvre n’a jamais retrouvé de travail. (ce qui est normal, quand on vieillit, on est moins efficace). Nous avons vendu la maison, puis déménagé dans un endrois plus petit que nous louions. J’avais à l’époque 15 ans et 4 frères et soeurs tous plus jeunes. J’ai à mon tour contracté un prêt pour payer mes études. (Que je n’ai pas encore remboursé d’ailleurs. Merci le crédit. Loué soit le crédit).

    Je ne me suis jamais plains de notre sort. Quand je trouve ça difficile, je pense aux 25000 personnes qui meurent de faim et de malnutrition chaque jour dans le monde. Mais le libéralisme n’y est pour rien bien sûre. Comment pourrait-il ? Lui qui produit tant de richesses ? (merci le crédit). Et puis moi-même je m’en sort bien, à force de travail et de persévérence. Alors pourquoi m’inquiéter ? Un jour viendra ou Bambi lui aussi gambadera dans mon jardin.

    Ce n’est pas pour ça que je n’ai pas un oeil critique et très sévère sur le système.
    1/ Le fait que l’argent soit créé à partir de rien pour octroyer un crédit.
    2/ Le fait que vous deviez le rembourser deux fois la valeur de l’achat. (c’est à dire payer des intérêts à quelqu’un qui vous a pretté de l’argent qui n’a jamais existé).
    3/ Le fait que ce système ridicule fasse inévitablement doubler le prix de l’immobilier toutes les générations ?
    -> Tout le monde ne peux pas suivre. C’est pas avec un smig qu’on va aller très loin. Ça accroit la compétition. C’est bien. Moi j’aime ça la compétition. Et je ne suis pas mauvais en plus. Par contre je n’ai pas vraiment d’état d’âme non plus. Je ne compte pas passer ma vie à bosser pour me faire virer à cinquante berge avec 5 enfants à charges. Si je doit en écraser quelque uns au passage c’est pas ça qui va vraiment me déranger. C’est que j’ai une vie à réussir moi monsieur. Evidement quand on s’en sort, pourquoi chercher plus loin ?

    je ne sais pas… une certaine honnêteté intellectuelle ? Un idéalisme naif ?
    Est-ce si incroyable de trouver immoral d’introduire de la compétition par rapport à l’accès aux choses vitales pour les hommes (la nourriture, un toit) ? Cela fait-il de moi un marxiste ? Un fou ? Je le réaffirme. Certaines choses doivent être repensées. Cela ne fait pour moi aucun doute.

  3. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    @scaringella,

    je ne crois pas que la réalité de quelque chose dépende simplement de notre croyance ou non en son existence…Ainsi certaines personnes ne croient pas en l’existence de l’inconscient pourtant cela ne les empêche pas de commettre des lapsus et autres actes manqués…

    Concernant votre définition de l’altérité là encore il faudrait préciser les choses, est-ce parce que l’on est différent que l’on peut éprouver de la compassion, c’est-à-dire l’altérité est-elle le présupposé indépassable à la compassion…

    je ne sais plus qui ici citait Paul Ricoeur « soi-même comme un autre ».

    Ou bien, n’est-ce pas plutôt grâce à notre capacité à DEPASSER l’altérité pour voir en l’autre, un autre soi-même, que nous sommes capable de compassion…?

    Ainsi pour « partager la souffrance de quelqu’un » nous devons bien plus nous attacher au « même » qu’à « l’autre ».

  4. Avatar de LeSurHumain

    @ scaringella

    Le Soi (« le véritable moi »), la recherche de la vacuité (le silence, la suspension de toute pensée inutile), la dissolution de l’égo, la méditation sont des concepts forts abstraits.

    Il est vrai qu’il n’est pas aisé pour nous, « matérialistes », de concevoir un homme sans ego qui médite sans vraiment le vouloir et qui puisse observer la nature ou les choses sans imposer un « ego », un « je », c’est-à-dire un « observateur ». Une chose ne peut être véritablement observée que si le mental de l’observateur n’entrave pas l’observation. Sinon, ce n’est point la réalité des choses que vous voyez mais l’image que votre mental vous impose. Une chose est réellement observée quand vous êtes capable d’absorber son existence comme un fait, d’éprouver le fait qu’une chose « est » et non lorsque l’observation de la « chose » se fait au travers d’un tamis mental.

    D’où cette recherche de méditation à partir du Soi qui est une forme d’intense auto-observation, qui n’a pas de début, pas de fin et qui n’est pas le produit de la volonté non plus mais qui se produit ici et maintenant. D’où également cette recherche de vacuité, ce refus de passer par une pensée inutile et source de confusion.

    Transmettre la compassion

    « Si je m’intéresse à la compassion à l’amour, au sentiment réel du sacré, alors comment ce sentiment peut-il se transmettre ? Suivez-bien cela, je vous en prie. Si je le transmets par l’intermédiaire d’un microphone, par les rouages de la propagande, et parviens de la sorte à convaincre quelqu’un d’autre, son cœur restera pourtant toujours aussi vide. La flamme de l’idéologie agira mais il ne fera que répéter comme vous le faites tous, qu’il faut être bon, généreux, libre (toutes ces absurdités comme en débitent les politiciens). Ainsi voyant que toute forme de contrainte, si subtile soit-elle, ne fait pas éclore cette beauté, cette floraison de justesse, de compassion, que peut faire l’individu ?

    Quelle relation peut-il y avoir entre celui qui a ce sens de la compassion et l’homme qui reste terré au sein d’une collectivité, d’une tradition ? Comment pouvons-nous découvrir, et ce non pas en théorie mais réellement, la relation qui lie ces deux être là ? Ce qui cherche à se conformer, ne peut fleurir dans le bien, le juste. Pour cela, la liberté est nécessaire et elle ne vient que lorsque l’on comprend dans toute son ampleur, le problème de l’envie, de l’avidité, de l’ambition et la soif de pouvoir ; c’est en se libérant de tout cela que peut fleurir cette chose extraordinaire qui s’appelle le caractère. Un homme qui a ce caractère là est plein de compassion. Il sait ce qu’est aimer – contrairement à celui qui répète des flots de paroles moralisatrices.

    Ce n’est pas au sein de la société qu’à lieu cette floraison du bon et du juste, car la société en elle-même est toujours corrompue. Seul celui qui comprend toutes les structures, tous les mécanismes de la société et s’en libère, seul celui là a du caractère et lui seul peut s’épanouir dans le bien. »

  5. Avatar de Wizzu

    @Mary: un grand merci pour ce post qui met un rayon de soleil dans mon coeur! Si je lisais ce genre d’interventions tous les jours, ma vie et celle de mon entourage serait différente (en mieux évidemment).

    @scaringella: j’aime beaucoup vos interventions sur le plan philosophique. Mais sur le sujet de la relativité, vous êtes malheureusement à côté de la plaque. La relativité universelle n’a jamais été prouvée scientifiquement. Vous faites sans doute allusion à la Relativité Générale d’Einstein…? Ce qui a été introduit par Einstein, c’est au contraire, justement, la fausseté du concept de la relativité telle que la conçoit le sens commun, à savoir cette idée répandue que « tout est relatif suivant la position de l’observateur ». Dans la théorie d’Einstein, au contraire, la vitesse de la lumière est un absolu, ce qui contredit la conception relativiste « du sens commun » selon laquelle deux rayons de lumière allant l’un vers l’autre se rapprochent à une vitesse plus grande que celle de la lumière… eh bien non, puisque la vitesse de la lumière ne peut être dépassée.

    On pourrait dire au contraire, donc, que la Relativité Générale d’Einstein introduit le concept du paradoxe universel, et que la relativité n’est qu’une vue de l’esprit et non un fait physique! Marrant, non?

    Cette conception erronée « de sens commun » du concept de relativité introduit par Einstein est une sacrée pierre d’achoppement… vous êtes très loin d’être le seul à être tombé dans le panneau, rassurez-vous, je n’en suis sorti qu’assez récemment moi-même!

    De plus, cette erreur sur le plan scientifique ne remet en rien en cause vos arguments philosophiques. Juste que non, la relativité universelle n’est par « prouvée scientifiquement ». Pour étayer votre discours, Il faut donc vous appuyer sur un axiome philosophique tenant la relativité universelle pour acquise. 🙂 Ca complique les choses, je sais. 🙂

  6. Avatar de Serfix

    Bonjour,

    @ Oufti,

    Ne serais-tu pas un vétérinaire ayant fait ses études à Liège ?

    @ Ghostdog,

    Je remarque que tu es revenue sur le blog, c’est bien.

    Tu écris : – … cela ne les empêche pas de commettre des lapsus et autres actes manqués … ou bien, n’est-ce pas plutôt grâce à notre capacité à DEPASSER l’altérité pour voir en l’autre, un autre soi-même, que nous sommes capable de compassion…

     » Tu parles de toi là ?

    Luc

  7. Avatar de Max
    Max

    Souvent les liens dans boursorama disparaissent, je mets un autre qui ne bougera pas mais qui donne la même nouvelle
    http://www.latribune.fr/entreprises/banques–finance/banque/20081111trib000309020/citigroup-va-renegocier-20-milliards-de-pets-hypothecaires-pour-certains-emprunteurs–.html

    @ Lesurhumain,

    Je sais que Heidegger a fait un rapprochement étymologique dans la langue allemande (et non française) entre les verbes habiter, bâtir et être. Je ne cherchais pas à établir une affirmation nette. Et je confirme que dans la langue française habiter veut dire à l’origine avoir. Et puis entre être et avoir…

    Après, concernant Aristote, je soulignais simplement que l’économie en grec était l’art de gérer ses affaires, sa maison (qui par extension s’est généralisée à des sphères plus large que la maison et la famille). Il est évident que pour Aristote au départ, il y a un lien fort, un lien philosophique qui concerne surtout la manière de vivre, entre l’art de gérer la maison et l’art de gérer sa vie.

  8. Avatar de LeSurHumain

    @ Max

    « mea-culpa », pour Heidegger (selon Thierry Paquot) :

    « “Habiter” (wohnen) signifie “être-présent-au-monde-et-à-autrui”. […] Loger n’est pas “habiter”. L’action d’“habiter” possède une dimension existentielle. […] “Habiter” c’est […] construire votre personnalité, déployer votre être dans le monde qui vous environne et auquel vous apportez votre marque et qui devient vôtre. […] C’est parce qu’habiter est le propre des humains […] qu’inhabiter ressemble à un manque, une absence, une contrainte, une souffrance, une impossibilité à être pleinement soi, dans la disponibilité que requiert l’ouverture »

    Demeure terrestre (2005) de Thierry Paquot (pp. 13 et 15).

    Pour Aristote, il semblerait (selon le Littré) qu’il n’est fait que traduire la signification d’Oresme dans l’Éthique :

    “(L’) économie est (l’) art de gouverner un hôtel (une maison) et les appartenances pour acquérir (des) richesses.”

  9. Avatar de LeSurHumain

    Désolé je raconte n’importe quoi : c’est Oresme qui a traduit Aristote

  10. Avatar de Max
    Max

    Ca arrive !!!

    J’aime bien les mots : enracinement, habiter et être…. Je pense ça car j’ai déménagé dans une autre ville pour le boulot, c’était dur, le déracinement était dur, j’étais perdu… et aussi habiter chez moi m’était difficile. Au fil du temps, c’est devenu de plus en plus facile, je commençais à accumuler du vécu, des souvenirs dans les lieux de ma nouvelle ville…

    Mais quand je pense à Mary qui a retaper la maison dans un joli coin, cela doit prendre toute une autre dimension existentielle. Ca doit être génial de pouvoir vraiment porter de l’affection pour le lieu où on habite surtout quand avec ses mains et avec tout son être on contribue à améliorer le lieu de vie.

  11. Avatar de Max
    Max

    Quand je lis Paul écrire :
    « les ménages gèrent leur budget en mode de « cavalerie » : ils vivent au-dessus de leurs moyens, s’imaginent être propriétaires d’objets qu’ils louent en réalité (à prix fort) à la banque, et tentent de se refaire à la loterie boursière. »

    Je ne peux pas ne pas me demander si ces ménages ont un besoin urgent de reconsidérer toutes les choses, ils veulent quelque chose qu’ils n’ont pas maintenant. Ils ne se content absolument pas du peu qu’ils ont.
    Pourtant être – au moment présent – est une richesse extraordinaire. C’est la vie tout simplement, respirer, manger, faire l’amour, habiter chez soi avec soin et affection… rencontrer ses amis et sa famille.
    Que demander de plus ??

    Quelles sont les valeurs que nous voulons vraiment dans notre vie ? Que voulons-nous vraiment attendre de la société et quel futur voulons-nous ? Ne nous voudrons pas d’un futur qui soit déjà le présent ?

    Stendhal disait que le bonheur était là, devant ses yeux. Il a regretté d’avoir perdu des années à le rechercher…

    Pour moi la crise économique est aussi une énorme crise du conception du bonheur.

  12. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    @Max,

    Je crois que vous touchez du doigt très précisément ce qu’exprime Paul, ces remerciements à Mary vont aussi à mon avis en ce sens.

    L’immense difficulté réside en partie pour chacun d’entre nous, à nous défaire de nos habitus de « consommateurs occidentaux ». Toute notre éducation, nos rapports sociaux (influencés par le matraquage publicitaire et le marketing) nous empêchent de nous épanouir comme « sujet » au sens noble du terme, ce « je » qui s’affirme dans sa véritable liberté.

    Il y ‘ a un contre-sens qui me paraît fondamental dans notre conception d’une société occidentale « individualiste ». Les néo-libéral ne cessent de mettre en avant l’individu et sa liberté, or je constate (faisant partie de cette société, y’ étant née et y vivant) que ce n’est qu’un leurre. Paul parle de comportement grégaire et je suis assez d’accord avec lui, nous sommes un troupeau, achetant le dernier i-phone, les baskets nike etc. La marque nouvel avatars du conformisme social (et symptôme assez parlant des dérives consuméristes , elle-mêmes très liées aux modes de reproduction capitaliste actuel) , ne nous singularise pas, bien au contraire…elle fait de nous des moutons dociles…cet aveuglement savamment entretenue par la propagande médiatique est un frein énorme à notre accomplissement et donc à notre bonheur.

    En ce sens, je crois que le témoignage de Mary nous rappelle avec une insolente acuité ce qu’est être un « sujet », lorsqu’elle nous parle, il y’a vraiment QUELQU’UN.

    Pour ma part, c’est en tout cas une grande leçon !

  13. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Toujours « inspiré » par les interventions ci-dessus.

    Ce que recherchent le plus les êtres humains que nous sommes, c’est: consommer et jouîr.
    Ça veut dire à peu près la même chose.

    Le drame progressif est que nos facultées les plus « élaborées » (intelligence, etc) se mettent au service de la satisfaction de notre quasi seul cerveau reptilien. Henri Laborit avait formulé, sur le seul plan neurologique, des vérités incontournables en ce sens. Nous recherchons, comme un animal de chasse, ce qui nous gratifie, ce qui est gratifiant (soi-disant) pour nous seuls. Et ce, jusqu’aux ultimes conséquences. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres dimensions dont il serait trop long, ou vain, de parler ici.

    Les animaux sauvages ne ‘se’ dissimulent – que – pour leur survie et leur sécurité. Les animaux en général, tel que ceux qui, domestiqués, vivent à nos côtés, paraissant davantage des êtres achevés en leurs espèces. Étant
    normalement, des êtres « vrais » et achevés, les animaux n’ont pas ce dilemme, cet « écartèlement » humain entre les instincts, parfaitement à leur place chez les animaux mais déplacés et déséquilibrants chez les hommes, pourtant dotés d’esprit.
    Esprit, qui est par définition non matériel mais intriqué dans la matérialité. En définitive, l’Esprit est
    l’authentique « moteur » des hommes.

    Mais nous sommes écartelés, tiraillés et « travaillés » par nos conditionnements biologiques, et même nos conditionnements socio-culturels., Cette « liberté » (non vécue comme tel au « départ ») qu’est la dimension de l’Esprit peut cohabiter très bien (mais c’est plus difficile à vivre qu’à dire) au milieu des contingences innombrables ici bas. Ces contingences étant à la base de tous les problèmes, toujours ici bas. Par exemple (entre mille), nous sommes psychiquement « travaillés » par les directions du « marketing » pour nous faire consommer plus et encore plus. Nous sommes « travaillés » par nos ambitions de carrières, etc, etc, mille et une ambitions (pourtant certaines sont très légitimes et normales), certaines soigneusement cultivées quelqu’en soient les conséquences bonnes ou mauvaises, dit simplement.

    Mary, ci-dessus, qui m’a fait penser à Lanza del Vasto, montre, ici, ce qui est à notre portée selon les circonstances de chacun.

  14. Avatar de Paul Jorion

    Merci à vous tous pour vos témoignages. Cela m’a conduit au sein de mon propre foyer à un débat sur « posséder une maison » qui a abouti à « Nous sommes trop nomades ! Nous voulons pouvoir habiter demain à San Francisco, à Shanghai, sur la côte centrale de Californie, à Paris, dans la forêt en Transylvanie… » mais nécessité fait loi bien sûr : c’est peut–être parce que la possibilité économique de rester en un seul endroit ne s’est jamais présentée.

    Spéculer / ne pas spéculer : ce qui me frappe, ceux qui refusent de spéculer comprennent ce que le mot veut dire et savent que tout le monde ne spécule pas, ceux qui spéculent ne savent pas ce que le mot veut dire et affirment que tout le monde spécule : « tout le monde parie sur l’avenir », « tout le monde achète en solde », etc. Spéculer : parier sur une variation de prix ; parier : débourser une somme d’argent que l’on perdra ou que l’on verra multipliée en un gain selon que l’événement sur lequel porte le pari aura lieu ou non, etc.

  15. Avatar de LeSurHumain

    Pavlov a cherché à créer des réflexes conditionnés à la douleur. Sous l’action d’un fort courant électrique, le chien crie et se débat, si on lui présente alors de la viande il n’y fait même pas attention, mais on répète de nombreuses fois l’expérience, et à condition de faire suivre régulièrement d’un repas l’excitation électrique douloureuse, celle-ci finit par devenir régulièrement sialogène. On a remplacé le réflexe inhibiteur spontané dû au stimulus électrique par un réflexe conditionnel dynamogénique. Le conditionnement l’a emporté sur l’instinct, on a appris au chien à surmonter la douleur immédiate en lui faisant escompter le plaisir futur, le chien a été dressé.
    Jean Delay, la Psycho-physiologie humaine, p. 106.

  16. Avatar de Serfix

    Oufti lui m’a bien répondu par mail, il est bien un vétérinaire ayant effectué ses études à Liège ;o)

    Par contre, Ghostdog ne m’a toujours pas répondu. De plus, elle parle maintenant de ce que j’avais déjà écrit sous un billet précédent de Paul …

    Serfix dit :

    9 novembre 2008 à 16:16
    Vous parlez de l’argent et Paul de l’eau.

    Je réagis, moi le petit Belge que certain d’entre-vous ont passablement critiqué sans savoir. Et je souhaite, par mes écrits ci-dessous, faire comprendre, afin qu’ils apprennent peut-être encore un peu.

    Quand on est soi-même le “produit final” d’une société de consommation, équipé de toutes les prothèses technologiques d’aujourd’hui, vivre plus simplement est impossible. Parce que tout est fait pour vous inciter à “avoir plus” , “avoir mieux” alors que, pour vivre plus simplement, il faudrait aller vers “l’être”, c’est-à-dire vers quelque chose qui nous dépasse, nous régule, nous montre un sens. C’est une démarche très différente, qui ne s’inscrit pas du tout dans la logique actuelle.

    Pour moi, “un être humain”, c’est quand même un projet énigmatique, qui provient de la nature, mais qui est totalement différent, parce qu’il se relie à une dimension qui transcende cette nature, qu’on appelle “inconnu”,
    “intemporel”, “divin” même.

    La technologie a explosé. En soi, elle n’est pas un facteur de progrès humain. Au contraire, elle nous a un peu plus aliénés. Seulement, nous ne pouvons pas nous en passer.

    Autrement dit, on fait fausse route si l’on croit pouvoir aller facilement vers plus de simplicité. Vous pouvez vous amputer de certaines choses, mais tant que vous demeurez dans l’échange avec autrui, vous ne pouvez vous passer ni de la voiture, ni du portable, ni de l’ordinateur.

    Par contre, si vous êtes dans une autre démarche, où vous vous demandez ce qu’est le sens ; ce que vous êtes par rapport à l’univers ; par rapport au temps ; par rapport aux “autres” ; à ce moment-là, vous commencez à vous dépouiller intérieurement, vous marchez vers la simplicité et vous gagnez en puissance.

    Plus vous voulez vous approcher de gens qui vous sont totalement étrangers (tant leurs histoires sont parfois hachées de misères, de ruptures, d’échecs, de refus), plus vous devez arracher de votre tête les schémas de pitié, de compassion, de secours, et toute votre mise en scène de personne généreuse… Or, c’est très difficile. Il est tellement gratifiant de “faire le bien” ou de culpabiliser de ne pas le faire!

    Il faut échapper au narratif et se donner au vécu. C’est la seule manière de rencontrer quelqu’un sans porter de masque (social ou séducteur), la seule possibilité pour qu’il se passe quelque chose de vrai, au péril de vous-même.

    Bref, la simplicité, c’est le dépouillement des schémas mentaux et c’est le plus dur à perdre. Car je peux aussi bien coucher dans un hôtel cinq étoiles que sur une botte de paille comme dans la petit maison dans la prairie. Par contre, être là, écouter, même quand le discours est illogique, bredouillant, et qu’il faut passer des heures pour tirer de petites informations insignifiantes, eh bien, il faut le faire avec attention, parce que l’autre en est digne !!!!!!

    Là, vous vous dépouillez de quelque chose : de votre envie d’aller vite, de contrôler, pour laisser la place à un petit quelque chose de plus qui ne se passe que si vous êtes simple. On entre alors dans une zone dont il est difficile de parler, mais dont vous savez très bien, de l’intérieur, qu’elle est bien. Parce que vous devenez crédible en tant que simple humain. Vous atteignez l’essentiel.

    L’eau, c’est la vie, mais aujourd’hui on ne le sait plus. On ne sait plus rendre grâce, parce qu’on vit en ville, coupés des rythmes de la nature qui ont accompagné les générations pendant des siècles. Les temps de l’Ecclésiaste (j’ai lu les 1000 pages du livre « Les Piliers de la terre » de Ken Follett et même son dernier venant juste de sortir). Du coup, les rites semblent inutiles aussi. Pris dans la logique de la production urbaine, on ne sait même plus s’il fait jour ou nuit. Face à la toute puissance sociale, rendre grâce de l’EAU à qui, à l’État ?

    Trop éloignés de la vie, pris dans nos prothèses, si je bois un verre d’eau, est-ce que je le dois à l’eau de Chaudfontaine, à Perrier ou au bassin d’épuration de ma ville ? En effet, je n’ai pas cherché l’eau au puits, je ne peux plus remercier personne. D’autant plus que je paye mon eau !

    On a été coupés du sens.

    Où allons-nous ? Vers une catastrophe de l’esprit, car on ne peut pas vivre dans l’anomie, dans le stress continuel. C’est une grande souffrance de ne pas comprendre à quoi servent notre naissance, notre vie, notre mort.

    Il n’y a qu’une seule humanité, mais des modes de vie si différents dans ce monde.

    Je reviens donc sur le fossé entre les plus nantis et les plus démunis…

    J’aime la technologie, par facilité, mais quand j’étais petit, on se passait d’ordinateur, de télévision et de surcroît à images numériques,… ça n’était même pas conceptualisé, ça ne pouvait donc pas nous manquer. Faire croire que ce sont des besoins, il a fallu vraiment une grande perversion ! C’est le boulot des publicitaires : vous faire changer de fringues, de voiture…

    Pourtant, nous ne devrions pas, vous ne “devriez” pas “désirer” ça ! Vous pouvez “désirer” une femme, mais pas un magnétophone ou un DVD.
    Il a fallu vraiment tordre notre libido, votre libido, pour en arriver là. Ce sont des besoins inventés, dont on pourrait se passer très rapidement, il suffirait d’ailleurs de pas grand-chose.

    Une fois en vacances j’ai passé une heure extraordinaire, quelque chose de grandiose qui m’a donné de la nostalgie, presque de l’angoisse, tellement c’était grand et ça me dépassait… le bonheur ? Là, à côté de la mer, je n’avais pas de besoin. Quand vous êtes dans la confiance, il n’y a pas besoin de mots, c’est un autre état de vie.

    Qu’est-ce qui est mieux ? Je ne sais pas. Je pense simplement qu’il est facile de s’adapter lorsqu’on est réduit à l’essentiel. Hors de la pression de la nécessité on peut faire… des CHOIX .

    Ce que je cherche : avoir une relation véritable, directe. Parce que je peux me le permettre. C’est un privilège. Le reste n’a pas grande importance. Ce qui est intéressant, c’est d’investir, de rencontrer, au moins un peu, que le voile se soulève et qu’il y ait un échange… de regards.

    Si on peut aller plus loin, c’est mieux encore, quelle merveille ! Un contact immédiat s’établit alors entre les êtres, c’est ça qui est intéressant : aller vers, mais la simplicité est si sophistiquée de nos jours.

    Je pense avoir fait du chemin, mais je continue à chercher une loyauté, une vérité… comme celle d’une dame (Ghostdog) qui n’ose même pas s’adresser à moi !?

    Luc

  17. Avatar de Wizzu

    D’après Rumbo:

    Ce que recherchent le plus les êtres humains que nous sommes, c’est: consommer et jouîr.
    Ça veut dire à peu près la même chose.

    Je n’en suis pas si sûr. C’est à dire, je ne suis pas sûr que cette tendance générale, qui est effectivement réelle dans mon observation de nos sociétés dites « avancées » (sic..), je ne suis pas sûr donc qu’elle soit innée.

    Je crois personnellement que le « je qui désire », celui qui pousse à « consommer et jouir » (ou à confondre consommation et jouissance, parce que je ne suis pas non plus d’accord que cette équivalence soit systématique chez l’humain), est cultivé, nourri et encouragé par la liturgie démente de la publicité et de l’acculturation. La peur de ne pas cultiver les mêmes moeurs que notre entourage, et donc de se fondre dans le moule du consommateur de biens matériels ou culturels (un moule parmi d’autres), est également encouragée, entretenue par l’acculturation.

    Je connais le bien-vivre fait de simple vie chez soi, de promenades, de dîners entre amis et de longues discussions autour d’une simple soupe. Ce bien-vivre, je l’ai découvert en voyageant… dans des endroits où la publicité et la télévision n’avait guère accès. Ou chez des gens qui n’ont pas la TV.

    Personnellement, je suis très, très sceptique sur toute possibilité de faire avancer le schmilblick sans s’attaquer aux piliers de l’acculturation qui font de nous des machines à consommer idiot: la publicité, et la culture populaire « below the line » véhiculée par la TV.

    Je ne dis rien de nouveau… ce sont des idées nées dans les années 70. Brisées en grande partie par le néo-libéralisme des années 80 qui a balayé beaucoup de grandes et belles choses sur son passage (la social-démocratie, les rêves d’une société plus juste, la foi en l’avenir, la libre pensée, l’éducation autogérée etc…).

    Donc revenir à Keynes c’est bien (je ne demande que ça!), mais sans privilégier Bourdieu, Watzlawick ou Robert Wyatt, sans privilégier Voltaire ou Bach, sans remettre en question les modèles culturels populistes, sans faire la guerre à la publicité, sans remanier l’éducation… on ne retrouvera pas la joie des plaisirs simples de la vie, joie qui nous vaccine contre le virus faisant de nous des consommateurs moutons aigris et cyniques.

  18. Avatar de Max
    Max

    Il ne faut pas non plus oublier la publicité, foncièrement mensongère et outil puissant de propagande à la consommation à outrance… sans ignorer bien entendu sa grande utilité dans certains cas.
    A force de véhiculer des idées creuses « la pensée unique », forcément à un moment donnée pousse les hommes à penser superficiellement et oublient ce qui est essentiel dans la vie.

    Un ami me disaient : si tu as mal au dos, ça veut dire quelque chose. Je réfléchissais, oui, je suis pressé en ce moment. Je ne croyais pas à ce genre de choses, mais à force de vivre en ville, d’être assis sur un canapé, et tout le temps pressé, j’oublie parfois de respirer… Et quand je respire, en me promenant dans les montagnes ou dans la nature, ou en faisant du sport avec des potes, ça me fait un bien fou. Pourquoi ne pas avoir ce sentiment de bien-être un peu plus souvent ? Pourquoi sommes nous énervés dans les bouchons, pourquoi jeter des regards hostiles quand on fait la queue au super marché ? Pourquoi la société favorise ces sentiments hostiles ? Au nom de quoi ? De la compétitivité, du travail, de la consommation… ?

  19. Avatar de Max
    Max

    @ Wizzu, mince j’avais pas vu que tu parlais de pub et de sorties… 🙁

  20. Avatar de fracture
    fracture

    « ceux qui spéculent ne savent pas ce que le mot veut dire »
    Donc on peut maintenant classer les gens entre bons/méchants, savants/ignorants, quel pouvoir !

    «Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté… Il ne reste plus que la fuite.»

  21. Avatar de Jean-Baptiste

    Tout ça pour la paix !
    Beaucoup de nos dirigeants et des personnes ayant les statuts sociaux les plus élevés savent le drame qu’est la guerre et que tout le monde y perd et à ce titre ont tout fait pour l’éviter quitte à abrutir les foules. Ceux ci admettent à tort ou à raison que la majorité ne peut accéder à un niveau de compréhension suffisant pour vivre en paix et donc il est d’une part préférable des les occuper à plein temps d’autre part de leur faire croire à certaine choses probablement fausses mais consensuellement admissible pour préserver cette paix. La fin exige les moyens. « On » a estimé probablement à raison que l’on ne pouvait pas intellectuellement élever tout le monde comme certains l’avaient espéré au XVIII ème siècle. Après ce constat d’échec on est revenu aux méthodes classiques de la croyance. Avant c’était la religion qui était utilisé comme croyance jusqu’à sa stupidité qu’étaient les dévots mais on a aussi aujourd’hui nos dévots que ce soit dans des modèles politiques, économiques, sociaux ou environnementaux voir artistiques. L’important pour eux est de croire et de s’investir dans un groupe social de croyance plutôt que dans une connaissance qui amène on le sait non pas à répondre aux questions mais à s’en poser de plus en plus ce qui est inconfortable.

  22. Avatar de scaringella
    scaringella

    @LeSurHumain

    Rien que votre surnom montre la taille de votre … égo. Un ‘tit tour sur votre site d’ésotérisme me navre. Pour ma part vos propos sont incohérents. Libre à qui veut de les adopter.
    Quand a Krisnamurti comme tous les curés il prêche. Et sa petite affaire à bien marché.

    @Wizzu

    Il me semble bien que pour les scientifique l’absolu de la vitesse de la lumière est remis en cause. Je chercherais des références car c’est une info dans ma mémoire donc soumise à caution.

  23. Avatar de LeSurHumain

    @ fracture

    Cette folle générosité est celle de la révolte, qui donne sans tarder sa force d’amour et refuse sans délai l’injustice. Son honneur est de ne rien calculer (…) La révolte prouve par là qu’elle est le mouvement même de la vie (…)
    Camus, l’Homme révolté, p. 375.

    (…) la bourgeoisie sait bien que l’écrivain a pris secrètement son parti : il a besoin d’elle pour justifier son esthétique d’opposition et de ressentiment; c’est d’elle qu’il reçoit les biens qu’il consomme; il souhaite conserver l’ordre social pour pouvoir s’y sentir un étranger à demeure : en bref c’est un révolté, non pas un révolutionnaire.
    Sartre, Situations II, p. 176.

  24. Avatar de HLM
    HLM

    Ah les réactions dès que l’on parle possession…..

    L’argent c’est juste un instrument pour acheter des biens et des services et la possession c’est juste pour avoir la paix, ne pas dépendre d’un « maître ». Ensuite, les banques en prêtant ne sont pas responsables directement du fait que le logement est devenu un marché. On retourne aux bons vieux HLM? (public housing)

  25. Avatar de LeSurHumain

    @ scaringella

    En ce qui concerne mon pseudonyme, cela dérive de SurHumanisme : sur- (au-delà) et humanisme (théorie, doctrine qui prend pour fin la personne humaine et son épanouissement).

    Celui-ci aurait donc dû être « LeSurHumaniste » mais je lui ai finalement préféré « LeSurHumain » (plus provocateur, plus drole et plus humain ;-)) pour faire, avant tout, un clin d’oeil subtil à Nietzsche et à sa notion de Surhomme !

    Contrairement à ce que l’on croit souvent, le Surhomme n’est pas un homme surpuissant, physiquement ou intellectuellement…
    Dans la philosophie de Nietzsche, la notion de Surhomme est liée à deux autres grandes notions, la Volonté de puissance et l’Éternel Retour
    Cette idée d’un accomplissement de la Volonté de puissance humaine est, pour Nietzsche, un essai pour surmonter le nihilisme et donner un sens à l’histoire sans but de l’humanité.

  26. Avatar de Paul Jorion

    @ Max

    Il ne faut pas non plus oublier la publicité, foncièrement mensongère et outil puissant de propagande à la consommation à outrance… sans ignorer bien entendu sa grande utilité dans certains cas.

    Quelques exemples de « sa grande utilité dans certains cas » ?

  27. Avatar de galapiat
    galapiat

    @ scaringella

    le surhumain( merci ) vous a très bien répondu et je ne peux mieux faire.

    vous expliquer la différence entre le vide et la vacuité, désolé, je n’ai pas cette présomption ni cette compétence ^^
    je suis moi-même sur le chemin de la compréhension…
    je vous renvoi à vacuité sur wikepedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Vacuit%C3%A9

    @rumbo
    ce que recherche les être humains c’est le bonheur 😉
    consommer et jouir, c’est le moyen qu’ils pensent avoir trouvé pour arriver à cette fin.
    Pour ceux qui cherchent, plaidoyer pour le bonheur de Matthieu Ricard est un excellent ouvrage.
    respectueusement galapiat

  28. Avatar de Max
    Max

    @ Paul,

    J’aurais dû préciser sa « possible » utilité et dans certaines « conditions ». Je vais apprendre à taper moins vite !!

    Connaître l’existence de certains produits peut répondre à un véritable besoin. On se dit « tient, cette chose, cela m’intéresse ! ».

    Vous savez, je suis sourd, j’ai découvert grâce à la publicité que la MACIF proposait un service pour les sourds et malentendants, ce qui m’intéresse : pas besoin d’être dépendant du téléphone, utile quand je tombe en panne sur l’autoroute (j’envoie un sms et hop) ! C’est un service vraiment utile, qu’il faut faire connaître.

    Aussi la publicité pour des livres peut nous attirer l’attention et on découvre des livres qui nous enchanteront (ou pas).

    J’ai un ami de la campagne qui me disait que chez lui la publicité pour des produits alimentaires ou pour des vêtements par exemple permet l’accès à un certain niveau de vie.

    C’est plus l’idée de vouloir faire participer chaque individu aux progrès et au confort proposé par la société en général.

    Bien entendu, cette publicité n’a pas besoin de slogans marquants, de belles images, ou de films absolument fantaisistes… un magazine de présentation de produits, de services pourraient être intéressant, comme des pages de présentation de produits services dans les journaux. Un peu à la manière des pages jaunes, de sciences et vie ou les 60 millions de consommateurs. Enfin je ne sais pas, il y a quelque part un problème de support.

    A mon avis, cela devrait être un service d’utilité publique et non un service répondant aux intérêts des entreprises et qui fausse les véritables besoins.

    Ca doit être par contre difficile d’être objectif dans ces présentations, il y a derrière tout cela toute une réflexion à faire pour déterminer ce qui est essentiel pour les gens, au risque de tomber dans une autre forme de dictature…. mais a priori je la préférais à celle que le marché tente sans cesse d’imposer, d’autant plus je ne suis pas sûr de la véracité des messages véhiculés par la pub.

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