Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Fayard a été extrêmement rapide. J’ai déposé le manuscrit de La crise le 30 septembre. Le bon-à-tirer était signé le 6 octobre, l’ouvrage commençait à être livré aux libraires le 20 et il sera officiellement en vente lundi, le 3 novembre.
Si vous achetez un exemplaire lundi ou les jours qui suivent, vous avez droit à une première édition, premier tirage, qui fera peut–être la fortune d’un de vos petits-enfants mais vous achetez un livre qui se trouve entreposé depuis deux semaines chez un libraire. Et Dieu sait s’il se passe beaucoup de choses ces jours-ci en quinze jours !
Si un second tirage est rapidement nécessaire (ce qui arrangerait bien mes affaires !), pourquoi ne pas mettre le livre à jour à l’occasion de ce retirage ? Eh bien, rassurez-vous, c’est prévu. Il est bien sûr trop lourd de modifier tout l’ouvrage, mais j’ai rédigé un appendice qui propose un sommaire des nouveaux développements depuis le dépôt du manuscrit. Et comme il s’est écoulé exactement un mois, je l’ai intitulé Octobre 2008 : un mois de gros temps.
Si vous voulez que votre exemplaire le contienne à tout prix, vous pouvez attendre le retirage. Bien sûr on sera peut–être alors en décembre…
Alors voici ce que j’ai décidé de faire : achetez le livre en confiance lundi car la mise à jour du deuxième tirage éventuel a été reproduite ici, à la suite de cette introduction qui vous a conduit dans les coulisses du monde mystérieux de l’édition !
Octobre 2008 : un mois de gros temps
Le mois d’octobre 2008 n’aura pas modifié la donne de la crise. Quelques signes positifs, telle une maigre reprise de l’immobilier résidentiel américain due au prix défiant toute concurrence des logements saisis et remis sur le marché, ou une baisse relative des taux interbancaires (encore très loin cependant de leur niveau de la première moitié du mois de septembre), ne seront pas parvenus à compenser les indices qui signalaient au contraire une aggravation de la situation, en Europe d’abord, où l’Islande et la Hongrie en particulier se retrouvèrent au sein de la tourmente, et en Asie où les yeux se tournèrent vers le Pakistan faisant face à une crise de solvabilité majeure.
Le plan Paulson de 700 milliards de dollars fut voté par les représentants du peuple américain : le 1er octobre par le Sénat, et le 3 par le Congrès, après qu’ait été ajoutée au texte de la loi une série affligeante de mesures visant à satisfaire les intérêts particuliers des parlementaires les plus hésitants. Après quelques tergiversations, une formule fut mise au point, centrée sur une prise de participation significative de l’État fédéral dans les neuf principaux établissements financiers américains : à hauteur de 25 milliards pour Bank of America, J.P. Morgan Chase, Citigroup et Wells Fargo, et de 10 milliards de dollars pour Goldman Sachs et Morgan Stanley, investissement assorti d’un code de bonne conduite de la part des institutions renflouées : dividendes gelés, fonds avancés au taux de 5 % mais passant à 9 % si l’on tardait trop à les rembourser, rémunérations des patrons sous haute surveillance avec dés-incitation fiscale pour les entreprises de leur accorder davantage, la fin des parachutes dorés, enfin, des warrants permettant à l’Etat d’augmenter sa mise à l’avenir si nécessaire.
La plupart des pays emboitèrent le pas aux États–Unis, adoptant des mesures similaires. On observa tout au cours du mois qu’en matière de nationalisation du système financier, le pays qui frappait le plus vite et le plus fort déterminait le niveau sur lequel les autres étaient alors obligés de s’aligner : quand l’Irlande garantit tous les dépôts à vue, l’Angleterre dut suivre sous peine de voir toutes ses banques siphonnées aussitôt vers l’Irlande, mais pour ce faire elle fut forcée d’aller plus loin dans la nationalisation que n’importe qui d’autre, fixant automatiquement la nouvelle norme pour ceux qui ne voulaient pas être laissés pour compte dans le nouveau paysage de la compétitivité. Ce fut le cas des États–Unis qui appliquèrent le plan Paulson dans la perspective britannique de prise de participation dans les banques, pour l’Allemagne qui avait pourtant juré ses grands dieux la semaine précédente qu’il n’en serait rien, pour le Benelux, que le sauvetage de justesse des banques Fortis et Dexia avait déjà conduit sur cette voie, pour l’Espagne qui s’aligna sur la formule britannique, et bien entendu également pour la France qui créa elle aussi un fonds d’aide d’urgence à ses banques.
On put suivre le progrès de la prise de conscience du « tsunami » tout au long du mois : moins le système financier d’une nation était sophistiqué, plus l’éveil avait été retardé. L’ordre dans lequel cette prise de conscience avait lieu était bien sûr purement anecdotique. Dans les derniers jours du mois, c’était l’Europe Centrale tout entière qui s’éveillait à la crise. La Banque Centrale Européenne, le Fonds Monétaire International, la Banque Populaire de Chine, intervenaient à une très vaste échelle pour distribuer des fonds là où leur intervention se révélait la plus urgente.
Quand le premier ministre britannique, Mr. Gordon Brown, mit en œuvre son plan de nationalisation du secteur bancaire, une rumeur courut qu’il lui avait été soufflé par l’ancien président de la Federal Reserve, Alan Greenspan, pourtant autrefois chef d’une croisade en faveur du laisser-faire sur les marchés financiers. L’un des événements qui firent sensation au mois d’octobre, et qui marqua sans doute un tournant dans l’histoire de l’ultralibéralisme, fut la déposition d’Alan Greenspan devant une commission houleuse du Congrès américain qui le mit en accusation, l’interrompant à plusieurs reprises et avec brutalité. Désarçonné, celui-ci confessa les doutes qui l’assaillaient désormais quant à l’autorégulation des marchés financiers : « Oui, j’ai découvert une erreur », concéda celui qui avait été longtemps le chef de file du « libertarisme ». En cause essentiellement selon lui, une surprenante incapacité du milieu des affaires à poursuivre la recherche de son intérêt bien compris et qui aurait dû l’encourager à la modération et à se policer lui-même. Depuis le début de la crise en effet, la « main invisible » ne s’était manifestée à aucun moment et les effets de la cupidité individuelle s’étaient simplement additionnés. L’ancien président de la Fed avait eu le tort d’accorder une foi absolue à la science économique de son temps, celle qui avait été produite durant soixante années sous la houlette du monde financier lui-même. La confession d’Alan Greenspan faisait découvrir au monde consterné la naïveté de celui qui avait été à la tête de la finance internationale pendant prés de vingt ans (1987 – 2006). Les réactions de la presse trahissaient un frisson d’effroi rétrospectif.
Les sommes considérables injectées dans la recapitalisation des banques et dont le public avait eu initialement le sentiment qu’elles étaient davantage destinées à sauver les banquiers plutôt que la finance elles-mêmes, seront-elles bien utilisées ? On pouvait en douter à l’annonce des premières nouvelles relatives à l’usage qui en serait fait : les banques américaines annonçaient leur intention de transmettre une partie des milliards reçus en dividendes, d’en consacrer une autre partie à des augmentations de salaires, une autre encore à racheter leurs concurrentes moins chanceuses et qu’elles utilisaient une portion de l’argent reçu à faire du lobbying visant à l’annulation des mesures gouvernementales de semi-nationalisation.
Les bourses connurent durant ce mois d’octobre qui fut le plus chahuté de leur histoire, de grands mouvements désordonnés propres aux périodes de krach, où les intervenants déboussolés, ne sachant à quel saint se vouer, vendent en catastrophe un beau jour, pour se racheter avec enthousiasme dès le lendemain, les prix bradés de la veille constituant une aubaine à ne pas rater. Au 31 octobre, le CAC 40 avait perdu depuis le début de l’année, 37,9 %, et 13,6 % durant le seul mois d’octobre ; le Dow Jones, l’indice de la banque de New York, respectivement 29,7 % et 14 %, et le Nikkei japonais, 44 % et 23,8 %.
La volatilité extraordinaire des bourses et des marchés des matières premières se révéla sans pitié pour les intervenants les plus exposés. Sur les marchés à somme nulle comme les marchés à terme, où ce que l’un perd, l’autre gagne, le nombre des intervenants se réduisait, les grands mouvements en sens opposés balayant ceux qui commettaient des erreurs d’appréciation et qui se trouvaient du coup éliminés, tandis que les grosses fortunes se concentraient alors entre quelques mains. A la bourse, le marché baissait tant que les pertes globales compensaient l’effet de cette concentration, même pour les vainqueurs.
Les hedge funds, les fonds d’investissement spéculatifs continuèrent de liquider leurs positions pour répondre aux retraits de leurs clients. Il semblait en fin de mois qu’ils avaient survécu à ce qui aurait pu être pour eux une épreuve décisive : le débouclage le 21 octobre des Credit–Default Swaps (CDS) portant sur Lehman Brothers dont la banqueroute avait été déclarée le 15 septembre. Rien ne les obligeait cependant à révéler leurs difficultés avant la publication trimestrielle de leur bilan et l’ampleur du désastre apparaîtrait peut–être ultérieurement.
Les devises s’effondrèrent dans un bel ensemble en raison de la récession mondiale qui les engouffrait toutes. Les tensions entre elles étaient simplement dues au fait que certaines chutaient plus vite que d’autres. Mr. Sarkozy ayant pris très au sérieux la présidence française de l’Union Européenne, proposa avec panache, un nouveau Bretton Woods. Les pays asiatiques lui emboitèrent le pas. Une réunion au sommet consacrée aux monnaies avait en effet eu lieu en 1944 à Bretton Woods dans le New Hampshire, réunissant les grandes puissances de l’époque. Il y avait été décidé d’ancrer l’ensemble des devises au dollar, lié lui à l’or par une parité fixe ; l’accord deviendrait caduc en 1971 quand le président Nixon résilierait cette parité du dollar et de l’or, sans consultation préalables de ses partenaires.
On attendit vainement en octobre de nouvelles initiatives en faveur des bénéficiaires de prêts hypothécaires en difficulté. L’immobilier américain avait été à l’origine de la crise, celle-ci s’étant déclarée dans le secteur du prêt hypothécaire subprime qui avait alors entraîné la finance dans sa chute. Le moyen le plus sûr d’endiguer la catastrophe consistait donc à arrêter l’hémorragie de l’immobilier résidentiel américain. Ce qui s’opposait toutefois à un dépannage massif des emprunteurs était que le prix des logements n’avait pas encore atteint dans sa chute, son niveau historique moyen : il avait baissé d’environ 16 % depuis son pic et il lui restait la moitié du chemin à parcourir. L’Etat américain n’avait donc aucun intérêt à geler la situation à un niveau de prix qui demeurait encore spéculatif. Un plan de refinancement de l’ensemble des prêts hypothécaires par un organisme d’Etat – très similaire à la Home Owners Loan Corporation, instaurée en 1933 comme un élément-clé du New Deal rooseveltien – était probablement prêt à l’emploi mais on attendait pour l’activer que le prix de l’immobilier soit retombé à un niveau tel que l’accès à la propriété de son habitation redevienne un objectif réalisable pour les ménages. La mise en place d’un tel dispositif devrait être instantanée et bénéficier d’un effet de surprise, sans quoi certains emprunteurs tenteraient d’en tirer parti en interrompant le versement de leurs traites de manière anticipée. Pour que le prix de l’immobilier continue de baisser en fonction de l’offre et de la demande, il fallait que le marché du logement fonctionne selon les anciennes règles aussi longtemps que possible. S’ajoutait certainement à ceci le fait qu’un nouveau New Deal rooseveltien aurait bien davantage de crédibilité s’il était signé Barack Obama, voire même John McCain, que George W. Bush.
On apprenait enfin en octobre que la production mondiale de blé diminuerait d’environ 4,4 % en 2009 en raison du tarissement des crédits permettant l’achat d’engrais par les agriculteurs. Pour les plus petits fermiers et ceci à l’échelle mondiale, le crédit avait d’ailleurs cessé d’exister. On prévoyait qu’au Brésil, la récolte de maïs pourrait diminuer de 20 % pour cette même raison. Il était d’usage dans ce pays que les gros acheteurs américains avancent environ la moitié des fonds nécessaires à la nouvelle récolte, la future moisson servant de collatéral. Or, ils avaient cessé de le faire. En Russie le taux d’intérêt des crédits accordés aux fermiers atteignait parfois 20 %. Une famine mondiale se dessinait à l’horizon.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
40 réponses à “Octobre 2008 : un mois de gros temps”
« ou alors il faudrait considérer que, vraiment non, les pays pauvres sont dans l’incapacité de nourrir leur population, qui est donc en excédent… »
C’est pas très clair… je veux dire que chaque zone se doit de pouvoir supporter sensiblement sa population au niveau alimentaire.
@AJH, Candide, Vladimir
OK, avec vous : la « souveraineté alimentaire » est le premier et le meilleur principe à mettre en avant si on veut mettre fin à la faim dans le monde (la PAC n’est d’ailleurs que le subventionnement à coup de milliards de francs, de marks et de lires –à l’époque- de la souveraineté alimentaire de l’Europe après la seconde guerre mondiale ; Edgar Pisani, splendide commis d’Etat, bras droit de Gaulle, un des artisans de cette œuvre salutaire, à montré dans son livre « Le vieil homme et la terre » comment cette politique très positive est devenue contreproductive 30 ans plus tard quand la pénurie fut remplacée par la surproduction).
Mais la souveraineté alimentaire n’existe pas aujourd’hui pour les pays du Sud de la Planète et donc les importations de tourteaux de soja et de céréales venues de ces pays y empêchent l’utilisation des meilleures terres pour les cultures vivrières. Il y a un marché mondial des produits alimentaires, fort limité en volume, mais qui détermine le prix des denrées partout dans le monde. Des variations minimes des stocks mondiaux provoquent des augmentations de prix parfois 10 à 20 fois plus importantes (toujours la spéculation…) qui font crever de faim (littéralement) ceux qui sont à la limite de la solvabilité. Ce n’est pas pour rien que Ziegler appelle assassins les partisans des agrocarburants, même si les céréales détournées pour remplir les réservoirs de nos chères bagnoles ne pourraient nourrir les 900 millions d’affamés de la Planète. On a peu parlé des cours des « futures » du blé ou le maïs, m ils montrent que la faim dans le monde est bien une conséquence de l’organisation du système financier mondialisé. C’est bien à Chicago (Chbot) que se décide la vie ou mort du petit Mozambicain ou du grand-père laotien…
Pour ce qui est de l’eau, si vous mangez un pavé de bœuf d’un Charolais ayant pâturé sur le prés de ce beau pays, vous n’avez pas d’influence sur la pénurie d’eau propre au Sud. Mais si vous mangez une côtelette de porc venue d’un élevage hors-sol des Pays-Bas, gavé de soja du Sud, vous avez englouti des milliers de litres d’eau virtuelle venue de là-bas. Seuls les riches peuvent se payer le premier et les pauvres doivent se contenter du second. Je n’ai pas dit que nos pauvres sont des salauds, ils sont victimes et bourreaux inconscients tout à la fois…).
André-Jacques, me trompe-je si je pense avoir touché une point sensible de votre « habitus ». Je ne vous demande pas de devenir végétarien, continuez à jouir d’une bonne entrecôte persillée mais méditons ensemble, voulez-vous, une maxime qui fera plaisir à Stef et à tous les décroissants : « Quand on mange de la brioche tous les jours, ils n’y a plus de dimanches…». Cordialement.
S’ils sont « dé-croissants », il est logique qu’ils se contentent de manger de la brioche, non ? 😉
(Désolé, j’ai pas pu résister… 🙂 )
Tiens, tiens… Serait-ce les prémisses de l’éclatement de la bulle suivante, également prévue par notre ami Paul ?
(AOF) – Citigroup a enregistré des pertes de 1,4 milliard de dollars au troisième trimestre en raison de la titrisation de crédits sur cartes bancaires. La banque américaine prévoit que ces pertes devraient perdurer et atteindre des niveaux record sur l’exercice 2009.
@Alain A
… il y a bien longtemps que je ne mange pas plus d’une viande par semaine 😉 … mais de toute façon, comme je l’ai déjà écrit plusieurs fois, il n’y a qu’une seule « solution » si on veut sauver la Terre et ses multiples habitants ( faune et flore diverses) : c’est la décroissance de la population et la frugalité pour ceux qui restent.
C’est bien à Chicago (Chbot) que se décide la vie ou mort du petit Mozambicain ou du grand-père laotien…
Exact, c’est pourquoi il faut produire et consommer local partout,mais le plus difficile en Europe c’est de trouver des terrains agricoles a proximité des villes, poussée immobiliére auto-entretenue par toutes
les institutions au mepris des lois et reglements qui prevoient des espaces agricoles obligatoires pour l’auto suffisance mais personne pour se battre encore sur ce terrain…
Merci aux juristes de leur participation pratique….
Chers lecteurs et commentateurs de ce blog,
Premièrement je vous remercie pour les échanges riches et de haute qualité.
Une question à Paul Jorion: est ce qu’une traduction en anglais est prévu pour votre ouvrage « La Crise »?
@ Candide & Alain & Etudiant
Comme dans du beurre !
Dé-croissant pur beurre, s’il te plait. On ne fait pas dans l’insdustriel, nous. On fait dans le terroir !
Quand tu sauras que mon nom de famille est Madelaine… qui est une petit brioche, comme tu le sais. Madelaine pur beurre !!?? Attention, je ne suis pas comestible… je prends un A (MadelAine), certaines s’y sont cassé les dents.
Certes, on ne mange pas de viande tous les jours, mais de l’escargot à la sauce aux beurre de temps en temps, why not ? (l’escargot, c’est un des symboles de la Décroissance).
Plus sérieusement, je ne suis pas décroissant. « Décroissance », c’est un nom propre. Est-ce qu’on dit que M. Attali est croissant ? Hein ? Franchement !
Pardon d’avoir fait décroître « la qualité et la richesse des échanges »
$t€Fan€ Mad€£ain€
« Objecteur de croissance » mais pas « décroissant »
Le comble pour un escargot, avoir raison de plus en plus vite !!!
[…] Original post by Paul Jorion […]
@Vladimir, benoit, TL, rumbo,candide & Paul
Paul à la fin de son article évoque une famine à venir possible; ce qui soulève l’ire de bon nombre d’entrevous.
Cette colère est d’autant plus vive que comme le dit Candide on se sent « impuissant à agir » seul ou en groupeJ’ai déjà ressenti cette colère il y a trente ans quand nous nous sentions impuissants devant le lobby agroalimentaire pour obtenir une nourriture saine et de qualité :
nous ne nous sommes pas découragés et à partir d’une dizaine de personnes motivées avons monté ce qui est devenu plus tard une coopérative de consommateurs de produits bio : 10 ans après elle n’avait qu’un salarié à mi-temps et la totalité des produits que l’on pouvait commander tenait sur une feuille 21/27
toujours pas découragés malgré les remarques des biens pensants : vous n’arriverez à rien et resterez des marginaux on ne peut rien contre la puissance de l’establihsment etc; nous avons monté une association de structures similaires regroupant 30 coop bio sans budget ni permanent
22 ans après Biocoop est bien vivante 300 magasins bio, 200 millions d’€ de CA, 500 salariés dans la coop centrale et plus de 5000 salariés dans les magasins( ah si toutes les entreprises avaient créé autant d’emplois que nous !)
et qui plus est nous sommes une des seules organisations citoyennes et sociales qui ait fait reculer les grandes surfaces : alors qu’en 20 ans les GMS avaient réussi à prendre 45 % du marché de la bio depuis 3 ans elles reculent et biocoop est passé de 8 à 14 % du marché national de la bio
J’aurais d’autres exemples mais j’ai retenu celui-ci car il se rattache à notre sujet : la production alimentaire et il illustre bien 3 points fondamentaux de la situation économique et financière :
1)les géants sont fragiles; il ne faut pas se laisser impressionner; rappellez vous le mané tecel phares !
2) rien ne peut résister à un petit groupe de personnes bien organisées au choix Margaret Mead, Theillard de chardin ou Lénine
3) pour bien penser il faut agir mais pas forcément en meme temps Descartes
Aussi je vous propose une action immédiate , qui peut sembler minime comme notre démarrage dans la bio il y a 30 ans mais au futur prometteur puisque le présent écrase déjà beaucoup trop notre futur
Il s’agit pour répondre au souhait de Vladimir de retirer notre argent de la banque et de l’investir dans des placements surs, éthiques et solidaires ! Mais oui ça existe !
D’abord dans la foncière Terre de Liens qui achète des terres agricoles pour y installer des paysans pour une production de qualité, principalement bio, respectueuse de l’environnement
Ce n’est pas une promesse : ca marche déjà; vous pourrez voir sur le site http://www.terredeliens.org les seize fermes déjà installées ; et 30 autres vous attendent pour voir le jour : il suffit que vous souscriviez des actions de la foncière.
_Je n’ai pas d’argent ! Qu’à celà ne tienne ! une action ne coute que cent euros
_ J’ai bien 10 000 € à vous confier mais il faut que je les récupère dans 18/ mois ! qu’à celà ne tienne les actions sont remboursables
_ je suis riche ! çà tombe bien ;la foncière étant agréé par l’état , labellisée Finansol et autorisée par l’AMF vous avez droit à une réduction de 75 % sur l’ISF
-je suis ni riche ni pauvre ! çà tombe bien aussi car pour les memes raisons vous bénéficiez d’une déduction fiscale de 25 % à l’impot sur le revenu
_ les promesses on connait on a déjà donné! on nous promettait du 20 % par an et on a eu 40 % de pertes sur le capital
on ne vous promet rien juste une réevaluation des parts selon l’inflation mais une sécurité quasi absolue car la seule contrepartie autorisée par les statuts de la foncière est l’achat de terres agricoles , or en 150 ans la terre agricole n’a jamais baissé en france à moyen terme
Pour souscrire allez sur le site http://www.terredeliens.org
Quoi que tu rêves d’entreprendre,
commence-le. L’audace a du génie, du
pouvoir, de la magie.
Johann Wolfgang von Goethe
oui tout ca c’est bien beau mais ca ne change rien au fonctionnement des marchés financiers ! Pour les investisseurs qualifiés il y a aussi une possibilité d’agir et tout en commencant petit de changer fondamentalement le système : il s’agit de réintroduire le long terme et donc le futur dans une réflexion rationnelle sur l’investissement productif :il ne s’agit plus d’etre un business angel volcanique ayant trouvé la start up du siècle qui va multiplier ma mise par 100 ou de mettre mon argent dans le dernier hedge fund ou un fonds de private equity qui vont me promettre un rendement de 20% sur un horizon de 5 ans mais au contraire de raisonner calmement et à long terme
il s’agit de placer son argent dans un fonds qui n’investira que dans des entreprises raisonnables fonctionnant depuis dix ans bonnes pour l’environnement et la société (économies d’energie, production bio, écoconstruction) ayant prouvé leur rentabilité avec un horizon de 10 ans : il s’agit de CAPITAL PATIENT
certes celà va au rebours de tous les habitus du monde financier So what !
Pour aggraver notre cas il s’agira de prévoir un rendement modeste de 4 à 5% par an Vous n’y pensez pas ! Mais si , mais si ! comment voulez vous garantir un rendement à long terme s’il surpasse de beaucoup le taux de croissance de notre société ?
Attention il s’agit d’investissement et donc de RISQUE ( qu’on a tant voulu évacuer ces dernières années et qui est venu se rappeller a notre bon souvenir si violemment ces derniers mois) mais là aussi on a oubliè que rendement élevé rime avec risque élevé voire très élevé et que rendement modeste rime avec risque modéré
Il s’agit alors non seulement de CAPITAL PATIENT mais aussi de CAPITAL RESILIENT: quant tout va mal ailleurs celà ne va pas si mal chez nous
A long terme vaut-il- mieux un rendement modeste de 5 % avec très peu de risque de perte sur le capital q’un rendement élevé avec des pertes sur le capital de 40 % tous les 10 ans ?
oui d’accord mais c’est à peine différent de la caisse d’épargne ! d’abord le livret d’épargne va bientot retomber à 3.5 % et c’est un placement d’épargne: je vous parle d’un investissement qui comme tous les investissements vous fait courir un risque mais un risque modéré du à une transparence totale sur les investissements réalisés.
Il s’adresse donc à des investisseurs qualifiés ( si vous ne savez pas ce que c’est, alors vous n’en etes pas un) et non à des épargnants.
Cette approche modeste mais totalement innovante a su seduire le leader mondial de l’ISR (investissement socialement responsable) en l’occurence la banque privée suisse Sarasin qui est associée au lancement de ce fonds innovant en France.
si vous etes un investisseur qualifié et désirez plus de renseignements demandez Monsieur Jacques Favier en vous recommandant d’Eric Servel
Nef Capitale Ethique Management, Paris
http://www.lanef.com/upload/espacemedias_475e96792e4c7.pdf
27 Rue Vernet, 75008 Paris
0147236815
si vous désirez vous assurez de l’engagement de la banque sarasin prenez contact avec Bertrand Fournier
Président du Directoire Sarasin Asset Management (France) en vous recommandant de M eric Servel membre du Conseil se surveillance de la NEF
33, rue de Lisbonne
75008 Paris
Tel : 33 (0)1 53 53 59 59
http://www.sarasin.com
C’est en agissant maintenant que nous pouvons nous réapproprier le futur !
Je m’intéresse à l’avenir parce que c’est là que je vais passer le reste de ma vie.
Charles F. Kettering
Cordialement
Eric Servel