Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je lis dans La crise actuelle est née en 1971, l’entretien avec Michel Rocard publié jeudi dernier dans Le Temps, « Un type talentueux, qui s’appelle Nicolas Sarkozy, a exploité la convergence des volontés de quelques grands Etats européens » et cela ne me choque nullement. Cela me paraît même parfaitement justifié. Bien davantage en tout cas que d’autres commentaires que j’ai l’occasion de lire ici ou là et qui déclarent « Quoi ? Il ne sait pas ce qu’il veut : un jour il affirme que le capitalisme est la plus belle chose au monde, et le lendemain, qu’il est cassé ? » Que voudrait-on à la place ? Que le Président de la République Française prétende mordicus – contre toute évidence – que tout va bien ?
Mr. Sarkozy a été élu démocratiquement sur un programme. Celui-ci vantait les vertus de l’endettement à tout crin des ménages. C’était là une idée exécrable – qui au cours des années récentes a conduit les États–Unis à la catastrophe. Ses propositions étaient écrites noir sur blanc et ceux qui ont voté pour une telle plate-forme électorale l’ont fait en leur âme en conscience, et leur choix l’a emporté dans les urnes. Mais la vertu majeure d’un chef d’état est d’être en prise avec la volonté de son peuple et si celle-ci se modifie parce que le contexte a lui-même changé, le talentueux s’y adaptera en effet.
Depuis, Mr. Sarkozy a pris au sérieux la présidence française de l’Union Européenne et proposé avec un panache très gaullien, un nouveau Bretton Woods. Les pays asiatiques ont décidé aujourd’hui de lui emboîter le pas et tant mieux ! Dans le contexte actuel d’une crise dont chacun reconnaît la responsabilité aux États-Unis – même si la situation actuelle du dollar par rapport aux autres devises suggère qu’ils sont bien placés pour tirer les marrons du feu – le rapport de force des autres nations par rapport à l’Amérique n’est plus celui qui présida à la réunion, première du nom, en 1944, quand elles étaient toutes à genoux.
Il est peu probable que Mr. Sarkozy et ses conseillers préconisent les mesures que je prône quant à moi : les leurs seront sans aucun doute très en retrait quant à leur radicalité, en en particulier sur un point que le Président français affirme pourtant essentiel : trouver le moyen de prévenir les crises plutôt que celui d’en amortir les chocs lorsqu’elles se sont déclarées. Il serait néanmoins inopportun de prétendre que les initiatives actuelles vont dans la mauvaise direction.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
82 réponses à “Bretton Woods II : la bonne direction”
Je me lève beaucoup plus tard que vous tous et je regarde l’ensemble des commentaires. Je vais faire une série de remarques.
La première, sur les échanges un peu vifs à propos des noms de banquiers. On connaît la raison historique de la spécialisation des Juifs dans les métiers de l’argent : les interdictions faites d’en pratiquer d’autres. Quant à la banque en France, l’influence des Protestants y est bien plus grande que leur représentation dans la population. Une fois qu’on a dit ça, le débat est clos. Personnellement, je ne vois pas de quelle manière le fait d’inclure dans vos commentaires des listes de noms fait avancer le débat.
@ton vieux copain Michel :
c’est ton non sequitur qui est ignoble (fr.wikipedia.org/wiki/Non_sequitur) de (A => B proposition vraie) et (B est vraie) déduire DONC A est vraie est faux et dans le cas d’un argument de discussion, mensonger. Cette technique a été utilisée contre Siné récemment.
Pour rejoindre le thème de la monnaie et de la finance, Cheminade dénonçait déjà la dérive financière lors de la campagne présidentielle de 1995, en citant « produits dérivés », « bulle financière » etc…
Gérard Carreyrou intervient en affirmant sous forme de question « êtes-vous anti-sémite comme Lyndon LaRouche qui … ». Cette autre technique des merdias est classique : on pose le cadre du dogme puis suit une question, parfois anodine, intérieure à ce dogme juste destinée à le confirmer.
Il affirme que LaRouche est anti-sémite et le prouve par le même non-sequitur : Larouche dénonce les banquiers de la City et ceux de WallStreet OR certains sont juifs, DONC LaRouche est anti-sémite.
Cela se passe au début de cette vidéo, la réponse de Cheminade me va droit au coeur –et, encore une fois, je ne suis pas de son bord, je vote Paul … Ron PAUL 🙂 —
Deuxième remarque : sur le fond de mon billet. Je dis plusieurs choses : Mr. Sarkozy n’a pas appliqué une autre politique que celle annoncée. Il affirme non seulement en changer mais apparemment il en change. Je ne dis pas qu’il se rallie à ma politique, j’ajoute même que ce serait très étonnant qu’il le fasse parce que je propose des choses beaucoup plus radicales que ce qu’il envisage sûrement, mais j’attire son attention sur le fait que s’il veut faire comme il l’affirme : empêcher les crises, plutôt que de lisser leurs effets – pour utiliser les termes du rapport Ricol, il faudrait appliquer les mesures que je préconise et non celles qu’il s’apprête à appliquer.
Ce que je fais, c’est attirer son attention sur une contradiction chez lui. Pour pouvoir attirer l’attention de quelqu’un sur quelque chose il faut d’abord avoir pu retenir son attention. Si l’on se comporte comme un gougnafier, on ne retiendra jamais l’attention de personne. Se présenter comme de bonne foi – je ne dis rien dans ce billet que je n’aie dit auparavant – est effectivement une manière d’engager le dialogue. Est-ce de l’entrisme ? Non, c’est de la civilité.
Il est vraiment regrettable que ce blog de haute tenue devienne un lieu de propagande pour les théories du complot et des sectes trotsko-larouchistes qui les véhiculent.
M. Jorion, refaites de ce blog l’endroit sérieux et vulgarisateur qu’il était avant de devenir le lieu de rendez-vous des tenants des thèses les plus farfelues !
Proverbe béarnais qont on aurait du se souvenir au sujet des partisans de la dérgulation/dérèglementation :
Souviens-toi de te méfier !
@ NOVY: on parle de BANKSTER ici, rien d’autre
Banksters – Entités publiques / agences du gouvernement / bureaucrates qui confisquent les fonds, propriétés, et fonds de tirroir des gens pour rassembler l’intérêt sur la dette dû à la Faillite Involontaire des USA/CA et de l’UE dont le but est le contrôle total de la population mondiale et de ce qu’elle possède.
Gardez vos: raciste, antisémite, théorie du complot, ovni, terroriste, décroissance et j’en passe pour rue89, arretsurimage et liberation merci.
@ Armand
Je vois que le Dr Gernez vous a fait le meme effet qu’a moi ! Je revisionne les DVD en ce moment en prenant des notes. Nous allons les diffuser après verification, voila de quoi faire comprendre à tout le monde jusqu’ou CELA VA !
Euh … larouche, alterinfo …. et d’autres du même tonneau …. navrant. Ce serait bien d’apporter vos idées personnelles sortie de votre têtes par vos efforts personnels. Cessez de colporter les ragots de tous ces sites pro-complots et autres. Cela va tuer ce blog qui est une fenêtre sur l’avenir, pas le passé. Seule votre propre jus de cervelle doit apparaitre ici. Allez plutot sur les sites de cours d’éco, de math financière, de géo-politique etc … sites tenus par des UNIVERSITAIRES EN EXERCICE, ça fera le tri. Puis bossez pour comprendre ce qui se passe et PROPOSEZ des idées NEUVES pour un meilleur avenir. MERCI D’AVANCE.
Est-ce Paul veut/peut modérer ce site ???? Je ne vais pas supporter très longtemps toute cette m…. !!!!! J’ai pas de temps à perdre.
Bonsoir
Je tiens à vous remercier Paul Jorion pour votre blog et l’énergie et la passion que vous mettez à partager avec nous vos informations économiques, financières, sociologiques ou autres, anthropologiques pourquoi pas.
Concernant l’analyse que vous faîtes de Nicolas Sarkozy, j’ai peur, le mot est à la mode, que vous ne fassiez erreur. Je ne vais pas utiliser le « je » autant que vous le faites (« Je ne dis pas qu’il se rallie à ma politique » dites-vous dans ce blog, trahissant une pensée particulièrement égocentrique, mais je sais que la créativité a besoin de cela), jo-vial vous répond très bien. Je sais qu’il est difficile pour beaucoup de responsables de changer de direction, stratégie ou discours. A juste titre, si on se sent rempli d’une mission, on va au bout et on démissionne si on a fait erreur. C’est ce qu’aurait de Gaulle, j’imagine. Je comprends que M. Rocard ou vous trouviez remarquable que M. Sarkozy change de discours et/ou de stratégie. C’est tout juste faire preuve de plus de finesse que M. Bush, certes. Qu’on reconnaisse à Sarkozy son énergie, je comprends. Mais je n’appelle pas cela du talent. Les ficelles de M. Sarkozy sont tellement grosses et ses fins tellement intéressées que je ne comprends vraiment pas qu’on puisse en faire ainsi l’éloge, sauf à aller vite. N’est-ce pas finalement parce que vous êtes en quelque sorte obnubilé, à juste titre, par la crise et, peut-être surtout, par « votre » stratégie de crise ? Ce qui vous intéresse chez Sarkozy n’est-ce pas seulement qu’il adopte votre (« ma ») stratégie ? Pourquoi pas.
Un monde qui s’écroule avec M. Sarkozy comme sauveur…
Je ne suis pas déçu, seulement encore un peu plus triste.
Cordialement
P.
Je ne pourrais JAMAIS encenser ce président là, qui pour se faire élire a traité comme des criminels des gens qui ne demandaient qu’à vivre décemment en France auprès des leurs. Par décence pour Kamel, Aziz, Hassen, et bien d’autres que j’oublie qui ont été arrachés à leurs familles, jetés dans des centres de rétention et « renvoyés » vers des pays dont ils avaient même perdu le souvenir…
Ne vous laissez pas abuser par cette « com » de circonstance qui ne vise qu’à désamorcer la crise sociale NECESSAIRE qui pourrait remettre en cause les choix faits ces dernières décennies par notre « élite » politique.
gougnafier 😀
j’adore ce mot
sinon qui n’empêche, à un moment ou à un autre, si l’on veut faire passer et même voter ses idées, et donc de facto trouver un instrument fédérateur(un parti ?) il faut bien faire de l’entrisme …
la question est lequel ?
le parti de Hamon, un monde d’avance ?
moi aussi je me pose la question, j’ai toujours voté mais pour quel résultat 🙁
parce que discuter et faire avancer le débat, j’adore et c’est passionnant, mais je commence à être sérieusement frustré, il va falloir que ma frustration sorte quelque part ^^
tu es ce que tu choisi d’être
amicalement
@ « Ton vieux copain Michel », « Jean-François », et autres mystérieux ‘Novy ‘ et ‘O’ (?) :
Bonsoir,
Plutôt que de dire simplement qu’une thèse est « ignoble » ou « sent mauvais » (l’ »argument », si l’on peut dire, est lui-même un peu nauséabond, en plus d’être expéditif), ce serait plus intéressant, les uns et les autres, de prouver ce que vous avancez, tout simplement ; un point après l’autre, calmement.
Le point de savoir À QUI APPARTIENT LA RÉSERVE FÉDÉRALE AMÉRICAINE – et donc qui la contrôle vraiment, PRÉCISÉMENT, et donc qui peut être éventuellement repéré (et puni) comme le responsable de ses éventuels méfaits – est tout sauf un détail, non ?
Or, il semble assez difficile de le savoir exactement, finalement.
« Ton vieux copain Michel », vous dites :
Le lien que vous donnez vers wikipedia en langue anglaise « List of member banks » n’est pas aussi clair que vous le dites sur le point en question, à moins que j’aie raté quelque chose (j’ai du mal à lire l’anglais et je commets des erreurs).
Les douze banques régionales (que vous mettez en avant comme si elles étaient la vraie réponse, sournoisement cachée par Rumbo) doivent être soit distinguées, semble-t-il, des véritables propriétaires, pas du tout clairement affichés, eux, sauf erreur, sur aucune de ces pages, soit détaillées, au moins.
En effet, j’ai lu sur votre lien :
Mais qui sont donc ces « member banks » ?
Je n’ai pas vu de liste claire.
Wikipédia en langue française ne nous aide guère à en savoir plus.
Il existe sans doute d’autres sources, à la fois fiables et complètes, non ?
Au lieu de faire des procès d’intention (comment peut-on être sûr des intentions de qui que ce soit ?!) et de dénoncer sur ce thème des « complots antisémites » ou des thèses expéditivement étiquetées « farfelues » ou « navrantes », vous feriez mieux, je trouve, de nous aider à progresser pour savoir de quoi il retourne vraiment sur un point décisif pour construire un monde commun pacifié.
Il est possible que vos interlocuteurs se trompent sur tel ou tel point (ça peut arriver à tout le monde, même à vous), mais aidez-les à progresser au lieu de les injurier.
C’est fatigant de voir surgir systématiquement l’anathème(*) pour cause d’antisémitisme dès qu’on s’en prend aux méfaits des banques : ON SE FICHE PAS MAL DE SAVOIR QUI EST JUIF OU PAS JUIF : il est question de libérer la Cité (au sens grec) de la dangereuse tutelle des banques privées, fatalement cupides (oui fatalement, c’est une thèse solide : l’homme est ainsi fait que, dans l’intérêt commun, la maîtrise de l’argent doit sans doute être publique). La situation actuelle montre assez violemment cette extravagante cupidité, non ? Vous avez besoin de démonstrations plus criantes encore que les scandales actuels de la goinfrerie des banquiers ?
Est-ce qu’on peut traiter le sujet du contrôle de l’activité bancaire sans subir l’accusation infamante d’antisémitisme ?
Cette accusation d’antisémitisme sert d’ailleurs à toutes les sauces pour interdire les débats qui gênent : voir la résistance durable de Jean-Marie Bigard (opiniâtreté assez courageuse, je trouve, quoi qu’on puisse penser de lui par ailleurs) à dénoncer la surprenante « machine à salir » dont il a été brutalement l’objet – malgré sa grande notoriété – pour avoir osé mettre en doute la version officielle (qui est une thèse de complot islamiste mondial, on peut le rappeler) : accusations de racisme et de négationnisme (sans possibilité réelle de se défendre partout) comme outils commodes de discrédit radical de l’adversaire… C’est un vrai cas d’école.
Orwell a formidablement décrit les objectifs totalitaires de Big Brother et ses techniques de contrôle social, avec notamment une HISTOIRE OFFICIELLE SOUS CONTRÔLE, une PENSÉE INTERDITE (officielle, également) et – forcément – une POLICE DE LA PENSÉE, qui qualifie les résistants de « TERRORISTES », les « VAPORISE » (les fait disparaître totalement), et puis les torture dans les caves du « Ministère de l’Amour », car le MENSONGE règne dans le monde totalitaire jusqu’aux plus fins détails de la novlangue.
Je trouve que l’air du temps, avec ses orthodoxies de plus en plus excluantes, ses interdictions de s’exprimer sur tel ou tel registre étiqueté définitivement « révisionniste », confirme (en tendance) certains des pronostics les plus sombres de l’auteur de ‘1984’ (toutes proportions gardées, bien sûr, car nous ne sommes probablement pas encore au bout du processus à redouter).
Je suis, sur ce sujet comme sur d’autres, en accord total avec le résistant américain Noam Chomsky : la liberté d’expression n’est pas négociable.
___________________________
@ Rumbo :
Est-ce que, de votre côté, vous pouvez recenser des preuves indiscutables concernant les véritables propriétaires de la Fed, ceux que vous citez ou d’autres ?
___________________________
@ Paul :
Cher Paul, je vous en prie, ne cédez pas aux sirènes de la censure, ne perdez pas l’iségoria, si précieuse – indispensable même, je pense – pour dévoiler toutes les (toujours possibles) manipulations.
Les Athéniens tenaient à la libre expression de TOUTES les opinions dissidentes, qu’ils considéraient comme la meilleure garantie de survie pour la démocratie même, démocratie surveillée et protégée par la libre parole de TOUS les citoyens actifs.
J’ai le même problème chez moi : des « trolls » passent de temps en temps et ils font un mal de chien, avec une agressivité excessive et d’injustes reproches, d’invraisemblables procès d’intention ou de la propagande dissimulée (ce dernier cas me paraît, d’ailleurs, le moins grave). Le débat est effectivement gêné par ces ours mal léchés, c’est vrai.
Mais il ne faut censurer à aucun prix, je crois.
La censure est une violence contre-productive.
Quoi qu’il en soit, merci pour tout ce que vous faites.
Amitiés.
Étienne.
___________________________
(*) Anathème : Excommunication majeure prononcée contre les hérétiques ou les ennemis de la foi catholique (Petit Robert).
Paul @ 18h49
Tout à fait d’accord Paul, c’est très clair et sans bavures. J’ai divers sources via l’Argentine, mais le sujet trouve certainement sa source aux États-Unis (et en Angleterre). J’aurais dû mettre seulement ce lien qui vient des États-Unis (mais, mon anglais est bien trop faible pour être opérationnel):
http://land.netonecom.net/tlp/ref/federal_reserve.shtml
Les noms, en effet, ne signifient rien du tout par rapport à notre cause qui vaut bien plus. Et si quelqu’un devait faire sur ce blog la « police » (mille excuses d’utiliser ce mot tout à fait déplacé sur ce blog, mais c’est pour la rapidité du propos), c’est toi uniquement et certainement personne d’autre.
@ Rumbo
Faites attention à ce que vous citez. Je suis allé voir ce qu’on présente d’autre sur le site dont vous extrayez cette liste de « propriétaires » de la Fed : http://land.netonecom.net/tlp/ref/federal_reserve.shtml
D’après la liste, il s’agit manifestement d’un site d’extrême-droite promoteur des milices du genre de celles qui ont produit Timothy Mc Veigh. Je ne peux pas aller vérifier toutes les informations que vous tous affichez sur le blog. Mais ce travail élémentaire de recherche vous pouvez le faire vous-mêmes. Si votre anglais est trop faible pour comprendre ce que vous citez, c’est très simple : abstenez-vous.
Un exemple aussi flagrant que celui-ci m’encourage malheureusement à interdire les commentaires.
Paul,
Après avoir redressé une erreur, vous dites :
Je trouve au contraire qu’on devrait tirer de cet exemple la conclusion inverse : c’est précisément la libre expression qui a permis à tout le monde ici de constater la dangerosité d’une source. Nous avons donc progressé.
Si les commentaires avaient été préalablement censurés, cette source continuerait longtemps à nuire, à l’insu de ses lecteurs, sans être jamais correctement démentie publiquement.
L’idée géniale du « parlement », c’est d’invalider durablement et solidement les mauvaise thèses en les confrontant publiquement aux meilleurs arguments : l’institution d’une mise en scène les conflits pour les désamorcer, au lieu de les occulter, telle est la colonne vertébrale de l’idée démocratique.
Situation délicate, pourtant, je le comprends.
C’est le principe même du débat démocratique qui est sur la sellette. Pas facile de décider.
J’ai vu apparaître cette nuit, précisément, pour la première fois sur mon blog (depuis trois ans), quelques messages délirants. Dangereux ? Je ne sais pas. Un peu dingues, sans doute.
Je suis curieux de connaître l’avis des lecteurs de ce blog sur ce point de principe de la vie en commun : libres-débats ou pas ?
Amitiés.
Étienne.
>Paul Jorion et Étienne Chouard
Je lis avec intérêt vos blogs et vos interventions. Je participe peu parce que je ne pense pas que mon opinion soit en permanence pertinente.
Cependant, je voudrais approuver l’opinion de Étienne Chouard et appuyer la proposition de délégation de modération de votre blog par quelques uns de vos lecteurs.
Pourquoi ne pas faire un système de modération basé à la fois sur la cooptation, les pairs évaluant les pairs en fonction de la qualité de leur posts et la transparence des interventions?
Les modérations seraient justifiés auprès des pairs et de vous, qui trancheriez en derniere limite.
Cela permettrait de diviser par dix votre travail de modération et cela en quelques sorte scellerait votre « alliance » avec vos lecteurs les plus fidèles et les plus pertinents.
L’organigramme posté par Rumbo est un faux, un hoax d’extrême-droite, cherchant à accréditer l’idée que la Réserve Fédérale américaine appartiendrait à un certain nombre de banques « étrangères » et notamment à la famille Rothschild ; et qu’elle aurait comme objectif de servir leurs intérêts et d’asseoir leur domination sur les gouvernements et les peuples, au besoin en assassinant l’un ou l’autre président des Etats-Unis.
Il s’agit d’une version remise au goût du jour des « Protocoles des sages de Sion », ce célèbre faux fabriqué par la police tsariste. Comme on pouvait s’y attendre, il suffit qu’une crise profonde déchire le monde pour que certains soient tentés de faire porter le chapeau à une catégorie toute désignée de boucs émissaires.
Qu’en est-il exactement ?
Un professeur d’économie, Edward Flaherty, a répondu à ces allégations absurdes et malveillantes en déconstruisant les mythes conspirationnistes échafaudés à propos de la FED. On peut lire son article ici : (http://www.geocities.com/CapitolHill/Senate/3616/flaherty5.html)
Et ici : (http://www.geocities.com/CapitolHill/Embassy/1154/flaherty.html)
Si on le souhaite, je peux résumer l’article à l’intention de ceux qui ne comprennent pas l’anglais.
J’ai entendu Ernest Antoine Sellière faire ce matin l’éloge de Sarkozy et de ses propositions sur France Inter.
C’est clair…
On ne peut rien attendre de bon du « nouveau Bretton Wood » qu’on nous prépare.
J’en suis presque à espérer que tout va se casser la gueukle pour que les gens se réveillent enfin.
Sur un autre forum, j’avais pris le réflexe d’annoncer que ce n’était pas parce que je transmettais tel lien que j’était nécéssairement d’accord avec, si j’estimais que des lecteurs risquaient de m’identifier à ce liens que j’exposais. Ici, j’ai fait une erreur d’apréciation, et en plus, utilisé le terme de propriétaires alors qu’il aurait fallu, déjà, dire actionnaires, et le tout brassé par mon anglais à peine scolaire . Car si je suis étranger aux officines malsaines auxquelles certains font allusion, et dont je regrette sincèrement d’avoir trimballé les coordonnées, les symptômes que représentent ces tendances, Dieu merci restent des symptômes pour l’essentiel mais suffisants pour les fuir. Je sais par ailleurs en citant souvent Antony Sutton (ce que j’ai déjà fait ici) dont j’ai eu les meilleurs témoignages par de parfaits anglo-francophones, que l’important ne sont plus les symptômes, mais la maladie, celle que cet honnête investigateur, agnostique avait pisté de façon irréfutable. Et si l’on doit éradiquer la maladie, ne jamais confondre la maladie avec la personne qui en est victime. Et la maladie que nous cherchons à désocculter ici, grâce à Paul, c’est le système financier quand il « roule » pour lui même, quitte à anéantir périodiquement l’humanité. Alors qu’il pourrait être efficace compte tenu des moyens dans nous disposons dans ce monde contemporain.Quels que soient leurs noms (il pourrait y avoir le mien, ou d’un parent à moi) les banquiers ne sont pas plus malhonnêtes statistiquement que la société dans son ensemble. Donc pas de susceptibilité mal placée, et bien sûr, encore moins, message reçu, pas de « lien » malsains et mal placés cela va sans dire
Ceux qui me connaissent, il doit y en avoir sur ce blog, savent très bien que je ne me prête pas à ce genre de plaisanterie qui ne fait rire personne, ni n’adhère encore moins, à un quelconque mouvement ou association tel que ce lien américain en témoigne, il y a tellement de priorités avec le gros temps qui s’accentue.
De grâce, gardez, gardons ce blog tel qu’il a fonctionné jusqu’à présent.
Point à la ligne?
J’apporte mon soutiens total à « Rumbo » que je connais personnellement et que je considère comme un véritable humaniste (il faut de l’humanisme pour défendre le crédit social en participant, tous les ans au Canada, à leur réunion): les liens qu’il a pu donner concernant la FED ne peuvent l’avoir été que dans « l’ignorance ».
Il faudrait quand même vraiment essayer de voir clair dans l’organisation interne de cette banque centrale afin de comprendre si des intérêts particuliers trop forts ne prennent pas le pas sur les intérêts collectifs qui sont la base de sa mission … je dis ceci sans aucune « paranoia ».
Que disent par exemple des gens comme cette écrivain américain (dont j’ai oublié le nom) qui est déjà intervenue une fois ou deux sur ce blog à propos de la dette et de la création monétaire ?
Bonsoir
Concernant les propos « déplacés » sur les forums, scaringella je pense que la meilleure attitude est de les contredire puis les ignorer. Je pense qu’il est inutile d’épiloguer sur ce genre de message et de polémiquer avec ce genre de personnes. Je pense qu’il n’est pas forcément utile de censurer, chacun fera la part des choses. Les théories exprimées ici se trouvent de toute façon sur internet, les esprits non critiques peuvent à tout loisir s’en imprégner.
Pour revenir à Sarkozy et l’appréciation qu’on peut porter sur son action politique, après réflexion et peut-être mon excès d’hier, j’ai beaucoup de mal à me féliciter des « succès » de Sarkozy. Il ne s’agit pas de « prétendre que les initiatives actuelles vont dans la mauvaise direction » comme dit Paul Jorion. Bien sûr toute personne censée se félicite si N. Sarkozy prend des bonnes décisions. J’apprécie par exemple chez lui l’énergie de faire bouger les choses lorsque le pays s’enlise. La meilleur critique positive que j’ai pu lire est celle d’un journaliste allemand dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung :
« le mérite en revient notamment à son président, Niclas Sarkozy, qui a pu investir son excédent d’énergie en Géorgie, puis dans la crise financière. Celui que [ce journal] a critiqué jusqu’à présent comme un touche-à-tout s’est avéré, à l’épreuve du pragmatisme, extrêmement utile. » (source courrier international)
Oui, les gesticulations amènent parfois à faire des grandes choses. Mais deux choses font que je ferais très attention dans la critique de M. Sarkozy :
Comme nous l’enseigne tous les jours la science et le savoir, les succès majeurs ne récompensent pas toujours les véritables auteurs et instigateurs de ces succès. Il suffit d’arriver au bon moment pour faire une grande chose, alors que le terrain était préparé par les précurseurs. « Des nains sur des épaules de géant » disait Bernard de Chartres au XIIe siècle. Dans le règlement de la crise, Gordon Brown a anticipé l’action de N. Sarkozy, c’est certainement à lui que revient l’essentiel de l’action politique européenne. Angela Merkel devait défendre les intérêts allemands au sommet de l’Europe et se trouvait naturellement dans une position défensive. Que M. Sarkozy ait été une fois de plus opportuniste, pourquoi pas, mais « talentueux » me parait excessif, ou du moins trop vague pour exprimer clairement l’opinion qu’on peut se faire de son action.
De plus, et en lien avec ce qui précède, N. Sarkozy a eu en quelque sorte la chance d’être là au bon moment. Quelques années plus tôt, il nous aurait servi (du moins l’a-t-il promis, comme Paul Jorion le rappelle justement) la politique néolibérale de Bush, avec relance de l’économie par l’endettement. Il me parait difficile d’approuver la politique de quelqu’un dont les idées auraient entraîné le pays à la catastrophe s’il avait eu le pouvoir quelques années plus tôt (ne peut-on imaginer des français surendettés par des prêts très longue durée à taux variables ?).
Je resterai très critique et très réservé sur la caution à donner à M. Sarkozy. Même si je me félicite de ce qu’il a pu engager en Europe. L’Histoire jugera.
Cordialement
P.