Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je lis dans La crise actuelle est née en 1971, l’entretien avec Michel Rocard publié jeudi dernier dans Le Temps, « Un type talentueux, qui s’appelle Nicolas Sarkozy, a exploité la convergence des volontés de quelques grands Etats européens » et cela ne me choque nullement. Cela me paraît même parfaitement justifié. Bien davantage en tout cas que d’autres commentaires que j’ai l’occasion de lire ici ou là et qui déclarent « Quoi ? Il ne sait pas ce qu’il veut : un jour il affirme que le capitalisme est la plus belle chose au monde, et le lendemain, qu’il est cassé ? » Que voudrait-on à la place ? Que le Président de la République Française prétende mordicus – contre toute évidence – que tout va bien ?
Mr. Sarkozy a été élu démocratiquement sur un programme. Celui-ci vantait les vertus de l’endettement à tout crin des ménages. C’était là une idée exécrable – qui au cours des années récentes a conduit les États–Unis à la catastrophe. Ses propositions étaient écrites noir sur blanc et ceux qui ont voté pour une telle plate-forme électorale l’ont fait en leur âme en conscience, et leur choix l’a emporté dans les urnes. Mais la vertu majeure d’un chef d’état est d’être en prise avec la volonté de son peuple et si celle-ci se modifie parce que le contexte a lui-même changé, le talentueux s’y adaptera en effet.
Depuis, Mr. Sarkozy a pris au sérieux la présidence française de l’Union Européenne et proposé avec un panache très gaullien, un nouveau Bretton Woods. Les pays asiatiques ont décidé aujourd’hui de lui emboîter le pas et tant mieux ! Dans le contexte actuel d’une crise dont chacun reconnaît la responsabilité aux États-Unis – même si la situation actuelle du dollar par rapport aux autres devises suggère qu’ils sont bien placés pour tirer les marrons du feu – le rapport de force des autres nations par rapport à l’Amérique n’est plus celui qui présida à la réunion, première du nom, en 1944, quand elles étaient toutes à genoux.
Il est peu probable que Mr. Sarkozy et ses conseillers préconisent les mesures que je prône quant à moi : les leurs seront sans aucun doute très en retrait quant à leur radicalité, en en particulier sur un point que le Président français affirme pourtant essentiel : trouver le moyen de prévenir les crises plutôt que celui d’en amortir les chocs lorsqu’elles se sont déclarées. Il serait néanmoins inopportun de prétendre que les initiatives actuelles vont dans la mauvaise direction.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
82 réponses à “Bretton Woods II : la bonne direction”
Paul, il est tout a fait probable que vous allez etre attaque pour ce billet, peut-etre meme de facon peu respectueuse pour votre personne et pour vos engagements passes, allez etre attaque sur ce Blog que vous avez cree et que vous n’avez jamais censure.
Je tiens, avant meme que ne se deverse le flot d’incomprehension pour votre raisonnement et votre ouverture d’esprit, vous apporter mon soutien. Je pense que vos propos sont pleins de bon sens et de tolerance, non nourris par la rancune et l’amertume, et cela me fait chaud au coeur de les lire.
Vos propos rejoignent le tres beau papier de Pierre-Yves poste hier, et qui nourrissait sa reflexion de l’aveu et du desarroi de Mr Alan Greenspan face a la debacle de son « beau et ideal » capitalisme.
Que vive encore longtemps l’ouverture a l’autre…
De tout coeur avec votre « combat », Paul. 😉
Benoit.
@ Paul,
Ca y est Paul, on se met à l’entrisme. Et par la grande porte encore.
Bah, c’est pas grave, la cause nest pas bégueule.
Je conseille vivement la lecture de l’excellentissime article de Sapir (lien ci-dessous) où tout est dit, à l’exception du timing.
http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/10/25/850-le-monde-qui-vient
Lui aussi reprend le concept de l’inflation comme meilleure vecteur à la resolvabilisation des endettés (capacité à rembourser dans une monnaie très dépréciée) et comme détonnateur d’une refonte du système.
Par ailleurs, l’occasion peut (doit) être saisie de faire coïncider le projet européen avec ce qui manque encore aux yeux des dénommés (improprement) eurosceptiques, l’aspect pragmatique et protecteur. L’arrogance des promotteurs d’une Europe libérale devrait être temporairement affaiblie. C’est donc l’occasion de porter un coup ed boutoir pour faire avancer en juin 2009 l’idée d’une Europe différente, enfin pragmatique.
Pierre-Yves D. nous ecrivait hier :
Refonder pour quel type de croissance ? Une croissance de la production,de la consommation,du crédit,de la pollution,de la destruction des espèces et de l’environnement….? On ne peut pas dissocier Kyoto de Bretton Woods,sinon vive la crise,les enfants de la terre ne crèveront pas de faim grace au soleil.Petit coup de gueule dédié à la fonte du pole,du « peack ice » ,du Grenelle de l’environnement,du 4X4 de mon voisin,de la note en maths de mon fils,de mon chien qui a fait des trous partout,de………….la nostalgie,de………… (complétez suivant votre humeur).
@strategix
je pense que Paul adhère à l’idée de scaringella, et tant qu’a faire autant choisir le plus médiatique 😉
Attention à ne pas s’attaquer aux personnes ! Mais bien à la société et son à système !
Il n’y a que les imbéciles qui ne change pas d’avis 😉
ce proverbe s’applique a tout le monde Paul, Sarkozy, moi etc
amicalement
@ Galapiat et Scaringella,
L’entrisme me paraît une très bonne solution.
J’envisage moi même d’être un élu Modem, c’est dire.
Bonjour,
Lecteur assidue et autodidacte, j’apprécie beaucoup les différentes analyses, mais la, je vous trouve un brin indulgent, voir plus. Oui il fallait étendre l’incendie (qui couve en profondeur) mais de la a penser que N S a gagné une stature internationale et comparer a De Gaule, c’est forcer beaucoup le trait.
« Un type talentueux, qui s’appelle Nicolas Sarkozy, a exploité …… » Oui, a exploiter ….. « Opportunisme et cynique »
« Mr. Sarkozy a été élu démocratiquement sur un programme….. » … » et ceux qui ont voté pour une telle plate-forme électorale l’ont fait en leur âme en conscience, et leur choix l’a emporté dans les urnes. »……
La, je doute fort qu’ils, elles, ont analysés ce programme, mais bon, élu quand même. Pour appliquer, ce qu’il fait, des idées très réac « contre-révolution » et il ne changera pas. Mais on peut toujours rêver !
« Il est peu probable que Mr. Sarkozy et ses conseillers préconisent les mesures que je prône quant à moi : » ….. ne pas en douter une seconde, il suffit de regarder qui il nome aux différents postes, les pyromanes.. « Camdessus».. Sans commentaire.
Qui a conseillé, les banquiers et assureurs, d’où une Banque de France bis sous gouvernance privé avec des fonds publics.
Et dans le même temps, on poursuit comme si de rien n’était la chasse aux bouc-émissaires sécuritaire, ou chômeurs, casse de la justice (il y a a faire c’est certain mais pas de cette façon) les privatisations poste, santé, éducation, etc….
Bon, le rêve fait vivre
Cordialement
Roland
(attac) Benoît devient plus calme ce matin, lui qui vilipendait avec véhémence lors de son dernier passage la bêtise indécrottable de l’humanité inhumaine. Ainsi les bords du Mekong redeviennent un paradis terrestre, même pour la rente.
Ainsi vont les choses, Sarko devient membre du club à Chavez, certains quittent la banque pour mener une révolution culturelle sur le web, d’autres retournent à la banque, réconciliés avec le système, abandonnant la révolte scripturale virtuelle pour de la monnaie fiduciaire. Ainsi va le monde ! Lutter, boulotter, lutter pour boulotter, toujours la lutte pour la survie immédiate ! Nous sommes dans le déni par obligation…
Ainsi, n’importe quel bonimenteur pourrait être chef d’Etat. Mieux, de par la nature même du système, que le meilleur vendeur de lessive l’emporte !
Il suffit de savoir humer l’air du temps, voire de l’influencer par les médias au moins en termes de perception et de priorité, de créer de beaux slogans bien putassiers et que les « Nous le Peuple » aient l’illusion d’avoir choix !
Vive la démocratie !
Et, surtout, n’oublions pas d’aller l’imposer, par les armes, en ses contrées barbares ou sévissent la dictature et l’obscurantisme.
Est t’il encore possible de croire que la malhonnêteté des ultralibéraux et l’incompétence de l’Etat se transforme en pragmatisme volontariste?
Comment croire que l’Etat réduit à un simple croupion de l’ultralibéralisme puisse se transformer en acteur intelligent, puissant et déterminé?
Le doute plane sur les têtes et la menace d’une bascule semble imminente…
Définitivement, la dernière carte est sur le point de tomber sur la table et la partie de poker menteur va se terminée.
@ Roland,
c’est clair, on aurait préfèré que Paul Jorion fût choisi pour participer directement à l’élaboration du Bretton Woods II.
Quoique, attendons, sait-on jamais.
L’important est que Sarkozy est maintenant emporté par une dynamique qu’il a créée, en partie.
Sur le terrain social il ne pourra plus dire que les caisses sont vides. Cet argument a été invalidé par la crise. Quand on a besoin d’argent on en trouve. Il me souvient qu’on se moquait des partis révolutionnaires qui arguaient ce type d’argument quant à la disponibilité de l’argent. Maintenant que la donne a changé tout le monde redécouvre l’idée que le déficit budgétaire n’est pas une infamie s’il est utilisé à bon escient.
L’attitude nouvelle du président Sarkozy va avoir d’énormes conséquences idéologiques. Il va devoir choisir une ligne beaucoup plus sociale que celle qu’il adoptait jusqu’à présent.
Si effectivement au niveau international il persiste méthodiquement à mener une action destinée à réformer radicalement les bases du capitalisme, son discours et sa politique économique et sociale antérieures à la crise ne vont plus être tenables.
Soit il change sur les deux fronts et je ne pourrais que m’en réjouir quand bien même tout m’éloignait de Sarkozy candidat puis président jusqu’à ce que la crise n’éclate au grand jour.
Soit, comme vous dites, son nouvel engagement est purement opportuniste, et alors il court à sa perte. Et le roi sera nu.
Dans tous les cas, même si c’était de l’opportunisme, des individus qui étaient la chantres de « l’ancien système » l’auront sévèrement attaqué voire condamné. Ne boudons pas notre plaisir. Car ils font pour nous une partie du travail, celui qui consiste à enterrer le néo-libéralisme. Cette enterrement idéologique de première classepar ceux-là mêmes qui portaient le système aux nues n’est qu’une prémisse au changement. Mais un pas qu’il fallait faire.
En tout cas le « G5 » ( en opposition au G8 des Etats démocratiques) organisé par les 5 puissances patronales du monde occidentale laisse à penser que les citoyens vont se faire mouliner.
Comment interpréter une telle confusion sécessionniste ?
*
http://www.medef.fr/main/core.php?pag_id=130241
*
http://fr.youtube.com/watch?v=_e556kQfCIE
Je pense qu’il ne faut pas confondre l’entreprise et l’esprit d’entreprise comme je et comme nous l’avons fait avec les sociétés et particulièrement celles cotés en bourse, diriger finalement par l’actionnariat et non par l’entrepreneur …
finalement ce qui pose problème c’est la puissance de ces très grosse sociétés dans l’économie et in fine dans notre civilisation, qui gouverne ?
Entreprendre et innover ce n’est pas la même chose que de vouloir faire du profit à tout prix .
voir à ce sujet le lien de bankster: http://www.nous-les-dieux.org/The_Corporation
PS: j’ai été entrepreneur(petit) et actuellement je suis salarié.
je suis ce que j’ai choisi d’être
amicalement
Vous remarquerez que quand on parle d’ouverture à l’autre, l’autre ne s’appelle pas Hugo Chavez ou Ahmadinejad mais Sarkozy ou Berlusconi, ce serait plutôt un peu « le même » que l’autre, d’ailleurs, nos « talentueux dirigeants », selon la formule typiquement rocardienne c’est à dire incompréhensible, comme si un homme politique se définissait par son « talent » ! Au lieu de se rassurer avec des gens comme Sarkozy, uniquement opportuniste et sans aucune éthique ni vision politique (quel talent !) il vaudrait mieux, Paul, raisonner comme vous l’avez fait pour la crise des subprimes : vous avez anticipé que la finance allait couler en 2 ans, bravo, très bon travail et votre analyse va rester : Mais si la crise est bien systémique, d’autres pans vont être emportés, lesquels, comment anticiper, s’organiser autrement, etc. ? Je ne suis pas sûr que notre « démocratiquement élu » etc. Sarkozy fait partie des bons investissements d’avenir, c’est pour moi un genre de subprime ou de CDS de la politique bien qu’ils porte sur lui quelques actifs bling bling de valeur. On s’endette beaucoup avec ses paroles. Plus sérieusement, on devrait dès maintenant éviter de se rassurer à peu de frais avec « la démocratie » qui a évidemment pris un sérieux coup dans l’aile dans toutes ces années précédentes avec le libéralisme, je vous rappelle ses fondamentaux actuels, le mensonge de la guerre d’Irak, la collusion presse argent et politique en Italie, la collusion presse argent et pouvoir en FRance, les réseaux multiples et lobbyes et oligarchies (cf rééférendum 2005), la collusion dans les cercles ultraprivilégiés ; pour certains comme moi la démocratie a atteint une limite d’instabilité comparable dans sa gravité à celle de la finance.
Bravo pour votre blog que je viens visiter tous les jours et que je conseille à toutes les personnes qui me posent des questions sur la crise.
Votre dernier billet et ses commentaires sont tout à fait passionnants, car ils révèlent parfaitement le fondement même de l’économie de marché :
vous avez confiance dans les sources d’information qui vous abreuvent,
dans ce qui est divulgué par la presse,
implicitement vous pensez que les informations qui vous sont divulguées par les médias sont complètes sinon suffisantes pour se faire une idée, pour juger en âme et conscience,
en résumé :
vous croyez.
Or la réalité est que le président Nicolas est avant tout un avocat rompu à la rhétorique.
Un avocat c’est un professionnel qui a pour but de gagner les procès.
Un procès est un genre de drame qui se joue dans une unité de lieu et parfois dans une unité de temps.
L’important n’est pas d’avoir raison sur le fond, ni de dire la vérité, c’est de gagner le procès au moment où il a lieu, même si pour cela il faut user de ruses, minimiser des informations cruciales, déstabiliser psychologiquement voire intimider des témoins, les juges voire des membres du jury.
Les techniques oratoires de la rhétorique quand elles sont bien utilisées permettent de donner l’impression à l’auditoire que les idées ont un enchaînement cohérent, que le scénario du délit ou du crime est limpide, qu’il faut protéger les victimes, poursuivre les coupables et les sanctionner.
La rhétorique exploite essentiellement l’émotion, pas le raisonnement.
Le président de la république française est un excellent avocat, voilà sans doute pourquoi il a été élu.
Les trois professions pour lesquelles les techniques de la réthorique sont encore enseignées sont :
– acteur,
– avocat,
– prêtre du clergé séculier.
Ronald Reagan était acteur, Václav Havel aussi, Bill Clinton est avocat, Tony Blair aussi, Makários III était archevêque, Iossif Djougachvili avait été séminariste, etc.
Mais l’enseignement scientifique repose sur le doute, c’est à dire la conviction que rien n’est certain et que la lutte contre l’ignorance est indispensable. L’enseignement des humanités assorti d’une formation à la réthorique est basé sur la certitude, de l’existence d’une sorte vérité que l’on pourrait toujours exprimer avec des mots et imposer à tous.
Le scientifique estime ceux qui savent,
mais l’humain standard estime surtout celui que les autres suivent.
Que ce soit pendant une campagne électorale ou maintenant le Président Nicolas lit les discours que ses collaborateurs lui écrivent.
Je suis intimement persuadé, certainement à cause de ma formation scientifique, qu’il n’en partage aucune des idées.
Derrière ses paroles il n’y a aucune doctrine solide, aucune idéologie directrice, aucune pensée ferme et définitive. Il n’y a que des phrases qui ondoient au gré du vent, le la pluie et du soleil. Pour lui le but est de saisir l’opportunité qui se présente de gagner le public de la cour à la cause qu’il défend au moment présent, séduire, convaincre, gagner l’adhésion du jury populaire en se plaçant systématiquement du côté des victimes supposées.
Hier dans ses discours il fallait poursuivre les responsables de la crise financière.
Mais poursuivre les responsables aurait-il permis de rattraper la situation ?
Aujourd’hui dans son discours les victimes sont les épargnants européens, les économies émergentes. Demain ce seront les employés licenciés par les banques. Dans les deux cas il aura toujours raison et emportera l’adhésion de tous. Il lui suffit pour cela de lire avec le ton qu’il faut pour convaincre.
Par exemple dans l’affaire qui oppose la direction de la société générale à un trader qui avait pris des positions exagérées au début 2008 qui se sont soldées par une perte de 5 milliards d’euros, qui est coupable ? Qui est responsable ? Où sont les victimes ?
Tout le jeu d’un bon avocat est justement de gagner le procès, qu’il défende l’un ou l’autre, à condition évidemment d’être payé.
Il n’y a rien de gaullien chez le président actuel car Charles de Gaulle lui :
– a combattu à la baïonnette dans les tranchés de la guerre 14-18,
– a été blessé en combat au milieu des balles qui sifflaient, des obus qui tombaient, dans la boue traversée par des rats en quête de chair humaine,
– a été capturé à Verdun ne pouvant plus combattre, encerclé, sans munitions ni soutien arrière,
– a été captif pendant le reste de la guerre en Allemagne d’où il a tenté de s’échapper à plusieurs reprises, pour cela a fait des jours de cachot,
– a contribué aux victoires de la Pologne dans sa guerre contre l’union soviétique,
– a gagné un combat au sud d’Abbeville le 28 mai 1940, a fait reculer une partie de l’armée allemande, a permis de stabiliser le front pendant une semaine. Il s’agit du seul combat gagné à terre par l’armée française pendant la campagne de France en dehors de la partie terrestre de l’opération de Narvik.
– est parti en Angleterre pour résister au côtés des anglais les seuls alliés restants à ce moment là de la guerre, les USA n’étaient pas rentrés en guerre ni l’Union Soviétique,
– a été condamné à mort par le régime de Vichy assujetti à la plus grande puissance militaire du moment,
etc . le reste vous le connaissez.
J’arrête là l’énumération car en 1941 à 51 ans il n’avait pas encore l’âge de Nicolas Sarkozy aujourd’hui 53 ans.
A vous de comparer.
Hier le président Nicolas était au sommet de Beijing, il a été pris en photo, il suffit de voir la tête qu’il faisait sur celle-ci :
http://ap.google.com/media/ALeqM5h7tgg_UD5dRwQA4XPPvNzRSfsWyQ?size=m
rapportée par la source
http://ap.google.com/article/ALeqM5jRXLXuJe4SNkn6X7KmJw_ca-tYywD941L8EO0
on voit bien sur cette photo toute la dimension de son travail d’acteur inspiré directement de la grande époque des films muets.
Le P. Nicolas est un grand professionnel, il mérite de ce point de vue l’admiration, même de ses ennemis.
Ce dont il profite aujourd’hui, est le principe fondamental de la « real politique » qu’il hérite directement du général de Gaulle :
dans le concert des nations on ne parle pas à un des rares pays qui disposent de la bombe à hydrogène comme aux autres.
C’est ce dont avaient profité Dominique de Villepin et Jacques Chirac en 2003 lors du psychodrame qui a précédé l’invasion de l’Iraq, et par ricochet les français, et les habitants des quelques pays d’Europe contre cette guerre.
Tout ce que j’espère c’est que les collaborateurs du P. Nicolas ont lu vos livres et ceux de Maurice Allais, et surtout qu’ils les ont compris.
(Je préfère écrire le Président Nicolas car Nicolas est un prénom qui signifie victoire du peuple, en abrégé P. Nicolas, que d’écrire Nicolas Sarkozy, qui je considère comme familier et qui ressemble trop à Matyas Rakosi à mon goût).
Bon dimanche, il fait gris en France un temps idéal pour prier … « que tous nous veuille absoudre ».
@ Paul, Pierre-Yves et tous
Je trouve le personnage NS assez déroutant. Je me souviens d’avoir écouté ses discours de candidat et de m’être demandé comment on pouvait paraître aussi néo-libéral et, en même temps, plaider ici et là pour plus de régulation, de transparence et de justice. Vérité ou mensonge ? Sincérité ou opportunisme ? Complexité insoupçonnée du personnage ? Lutte intérieure entre convictions ? Le doute était permis.
Cela dit, je partage aujourd’hui les craintes de Roland et de Bob pour les raisons qu’ils ont évoquées. À moins que NS n’essaie de jouer les deux partitions à la fois, ce qui me semble voué à l’échec, du moins pour la partition sociale.
Je ne crois pas à la sincérité de ce revirement, au demeurant bien limité. Je crois surtout que si les choses s’améliorent dans le monde de la finance, on en reviendra immédiatement au statu quo ante. Et tant pis pour la planète.
Ça me rappelle la chanson de Jacques Dutronc…
L’OPPORTUNISTE
Je suis pour le communisme
Je suis pour le socialisme
Et pour le capitalisme
Parce que je suis opportuniste
Il y en a qui contestent
Qui revendiquent et qui protestent
Moi je ne fais qu’un seul geste
Je retourne ma veste, je retourne ma veste
Toujours du bon côté
Je n’ai pas peur des profiteurs
Ni même des agitateurs
Je fais confiance aux électeurs
Et j’en profite pour faire mon beurre
Il y en a qui contestent
Qui revendiquent et qui protestent
Moi je ne fais qu’un seul geste
Je retourne ma veste, je retourne ma veste
Toujours du bon côté
Je suis de tous les partis
Je suis de toutes les patries
Je suis de toutes les coteries
Je suis le roi des convertis
Il y en a qui contestent
Qui revendiquent et qui protestent
Moi je ne fais qu’un seul geste
Je retourne ma veste, je retourne ma veste
Toujours du bon côté
Je crie vive la révolution
Je crie vive les institutions
Je crie vive les manifestations
Je crie vive la collaboration
Non jamais je ne conteste
Ni revendique ni ne proteste
Je ne sais faire qu’un seul geste
Celui de retourner ma veste, de retourner ma veste
Toujours du bon côté
Je l’ai tellement retournée
Qu’elle craque de tous côtés
A la prochaine révolution
Je retourne mon pantalon
NON NON pas ici.
Ne commencez pas à discuter du président français. Juste quelques exemples des bienfaits de sa présidence. La chasse aux illégaux. A-t-on sanctionné les propriétaires d’une célèbre brasserie parisienne pour l’emploi de sans-papier? Les maisons Borloo sont pour l’instant au nombre de quatre sur un total de 150 000. Les magasins doivent ouvrir le dimanche pour relancer l’économie. Les universités (28 pour l’instant je crois) vont maintenant comme les entreprises gérer leur budget. Le droit de grève est bafoué. Les prisons sont innommables. Le modèle est anglo-saxon: communautarisme, surveillance des citoyens (edvige), privatisation à tous les étages (y compris de la police pour garder la villa des amis), diminution des impôts et multiplication des niches fiscales. Parlons des investissements des métropolitains aisés dans les territoires d’outre-mer…. La liste n’en finit pas et ce n’est pas le fond de votre billet mais désolé il y a trop de souffrance à voir cette politique. Elle a comme fondement un individualisme mortifère. Elle est titrisée et sa toxicité contamine doucement les esprits. Encore désolé de ne pas faire avancer le débat.
Ce revirement pragmatique n’est qu’une pose. Dès la plus petite amélioration on poursuit les réformes qui feront de la France un état moderne.
Faire acte de panache, serez de dire: « ma politique a échoué. Je démissionne au nom de la culture de la responsabilité et j’appelle à de nouvelles élections. » Ce qui me gêne, c’est cette recherche de guide. Il faut prendre le lead comme disent les anlo-saxons. Mais avons-nous actuellement besoin d’un homme providentiel?
Reprenons la mesure de Pierre-Yves D.
« Je pense que les choses ne sont pas si simples. Il est tellement facile de séparer le monde entre les bons et les méchants, ceux qui auront toujours tort quoi qu’ils fassent, et ceux qui auront toujours raison. »
J’admets que le monde n’est pas tout blanc ou tout noir. Nous doutons et changeons d’avis mais diable un peu de contrition lorsque l’on a péroré que l’on détenait la vérité. Il faut que je vous retrouve une citation de Max Planck qui en substance dit que les nouvelles théories ne s’imposent, non pas parce ce que les thuriféraires des anciennes les adoptent, mais parce que ces mêmes docteurs es-sciences quittent la scène.
Pour faire court je ne crois pas en l’actuel président de l’Europe pour faire émerger un nouveau modèle. Ni même en un quelconque effet de levier.
Je retourne à mon dollar qui flambe. Une réponse a été émise dans un post précédant. Merci pour ce blog qui nous permet de réfléchir. Devrais-je dire force à réfléchir?
Un dernier petit commentaire pour la route. Je ne veux pas vous quitter…
M. Jorion, mon grand-père me disait: « tu n’as qu’à croire ». Longtemps j’ai pensé qu’il se moquait de ma grand-mère fort bigote comme vous vous en doutez. Mais finalement je crois qu’il s’en dégage une plus grande profondeur.
Un Sarkozy p
« »Dans le contexte actuel d’une crise dont chacun reconnaît la responsabilité aux États-Unis – même si la situation actuelle du dollar par rapport aux autres devises suggère qu’ils sont bien placés pour tirer les marrons du feu -« »
Vous soulignez le grand avantage et le vrai point de faiblesse de Nicolas Sarkozy.
Il est capable d’adhérer à n’importe quelle cause, pourvue qu’elle corresponde aux attentes de son électorat. Et peu importe la cause, même s’il la dénigrait encore à plein poumon quelques jours auparavant, pourvu que ça soit une cause « populaire ». En fait, sarkozy on peut lui faire faire tout et n’importe quoi, pourvu qu’il puisse se maintenir à ses fonctions.
En cela, je trouve qu’il est quelque part le digne successeur de Jacques Chirac 🙂
@ Strategix,
Merci pour le lien. L’article de Sapir présente vraiment une très bonne analyse.
C’est beaucoup de changements en perspective ! j’ai beaucoup aimé sa proposition des panels de monnaies pour réguler le système financier.
J’espère que l’Europe va s’en sortir renforcé tout simplement parce qu’elle véhicule une belle idée, celle de la paix et de la liberté.
Même si je n’aime pas Sarkozy, je ne peux que louer son activité intense pour essayer d’instaurer un gouvernement européen. C’est très important pour l’avenir de l’Europe.
Au fait, il ne faut pas oublier que l’Euro nous a sauvé d’une situation encore plus grave ! Heureusement que nous l’avons adopté !
@ Max
Son actiivté intense est effectivement un bon point pour lui. En revanche, ses motivations profondes restent indéterminées et sujettes à caution.
Quant à l’Europe, est-elle vraiment renforcée ? Est-elle même vraiment unie ? Au vu des réactions primaires auxquelles nous avons pu assister ces dernières semaines, j’ai de très sérieux doutes. Et je me méfie comme de la peste d’un gouvernement européen, surtout s’il est construit sur les bases actuelles.
Tout a fait d’accord avec Arno, D’ailleurs dès le début de son mandat, je ne sais plus quel journaliste ou intellectuel disait que Sarkozy allait nécessairement se chiraquiser. Aucune histoire de talent là dedans, c’est du spectacle. Sarkozy gesticule que ce soit dans un sens ou dans l’autre.
Il y a changement d’idéologie (mort du néo-libéralisme), et pour survivre au « marché » politique, il est obligatoire de suivre le sens du vent (même si le revirement est sincère !) M’enfin faut quand même garder un œil sur la politique nationale aussi…
@Max
« Au fait, il ne faut pas oublier que l’Euro nous a sauvé d’une situation encore plus grave ! Heureusement que nous l’avons adopté !
Nous n’avons aucun moyen de vérifier cette affirmation… un Euro trop fort pendant plus d’une année (et je suis prêt à parier qu’il va bientôt remonter face au dollar) a eu deux inconvénients majeurs:
– Il a facilité nos importations, ce qui n’est pas « vertueux » pour notre économie
– Il a rendu plus difficile nos exportations
@ Saceirdoth
Bonjour. Peut-être faites-vous allusion à la remarque d’Emmanuel Todd, qui définissait Sarkozy comme un « Chirac lent ».
Tout comme vous, je crois que la principale (la seule ?) motivation de l’actuel prézydent, c’est de conserver son poste. Et que sa principale qualité, qui définit également les limites du personnage, c’est un opportunisme tuos azimuts, assorti d’un exceptionnel talent de communicateur.
Pas de quoi faire un grand président, surtout en temps de crise…
Je ne suis pas d’accord avec le billet de Paul, je ne peux m’expliquer sa motivation profonde parce que lui seul en détient les tenants et les aboutissants, mais peut-être nous expliquera-t-il ?
M. Jorion avez déjà si vite oublié que N.S fut élu grâce au 10% de voix des élécteurs du Front National ? Cela est-il si anodin que vous puissiez le résumé en une phrase ?
« Mr. Sarkozy a été élu démocratiquement sur un programme. »
Avez-vous oublié comment le soir de l’élection ses principaux lieutenants se gaussaient d’avoir convaincu les électeurs du FN, tout en OMETTANT SCIEMMENT DE PRECISER QUE CE FUT AVEC DES SLOGANS ET DES IDEES NAUSEABONDES SOUS FORME DE COPIE/COLLE DE CELLES DU FN ?
Certains discours du candidat NS étaient émaillés de charmants » la France tu l’aimes ou tu la quittes ».
Je me souviens à ce titre de mon sentiment de malaise en entendant le témoignage de Simone Veil, le soir de la victoire.
Dois-je encore vous rappeler, la gravité de la création du ministère de l’immigration, de l’intégration, DE L’IDENTITE NATIONALE…
Depuis quand le concept de l’identité nationale dont l’histoire nous explique qu’il est né de la pensée d’extrême-droite, inscrit au fronton d’une institution républicaine peut-il être acceptable ?
Quand bien même N.S, ne partage pas ces convictions, mais les utilise à des fins politiciennes (ce dont la politique de son amie proche , M. Hortefeux me fait sérieusement douter).
CELA EST INTOLERABLE, INACCEPTABLE…et rend ce monsieur infréquentable.
Il y’a certains principes avec lesquels je crois on ne peut transiger…
@ A-J Holbecq,
A défaut d’avoir réorganisé le système mondial en 1991, je n’ose pas imaginer ce que cela aurait donné si l’Italie, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et encore… étaient confronté seuls face à la crise… et même la France…
J’imagine aisément des chutes vertigineuses de leurs monnaies de un tel contexte et des faillites de ces pays… L’Euro à mon avis a joué le rôle de bouclier face à cette tempête… Il faut voir l’Angleterre, pays qui est important économiquement parlant, dont la livre est à mal en ce moment.
@Ceux qui ont lu ma proposition stratégique pour Paul
@Paul
Actuellement les états sont bien obligés de faire dans le cours terme (pour montrer comme ils sont les sauveurs du monde), mais ce qui se passe ressemble bien à ce que prévoit Sapir. Les idées de Paul sont impossibles à mettre en oeuvre de suite. Est-ce que Paul connait quelqu’un qui connait quequ’un qui connait …. Pour mettre un pied dans la porte de l’Elysée ou des alentours politiques ( comme Carla , sans rire je suis sérieux). Qui sur ce blog a un point d’entrée?? VITE Y’A URGENCE SI NOUS VOULONS QUE PAUL PARTICIPE AU MOUVEMENT DE FOND DU CHANGEMENT, dont nous verrons les effets pas avant deux ans. Dans trois à six mois toutes les places de conseillers auront bougé et seront prises. Une doit être pour PAUL!!!! ACTION !!!! Nom di diou !!!!
@Paul
Et une tentative d’approche directe?? Une ‘ tite lettre à Lagarde???
Max dit : 26 octobre 2008 à 11:36 et @ Strategix,
« »Merci pour le lien. L’article de Sapir présente vraiment une très bonne analyse.
C’est beaucoup de changements en perspective ! j’ai beaucoup aimé sa proposition des panels de monnaies pour réguler le système financier. » » »
Sapir clair et pédago : superbe
Le panel de monnaies 1er proposition : ça a comme un air du Bancor de Kennes ! battu a Bretton Woods.