C’était il y a douze jours. J’écrivais :
Il y avait l’époque où je pouvais rapporter tout ce que j’entendais dire sur la crise. Il y avait aussi celle, plus récente, où je pouvais corriger toutes les coquilles dans vos commentaires. Ces temps sont révolus mais je continue de lire scrupuleusement – et avec un immense intérêt – tout ce que vous écrivez.
Il y a douze jours, les accès au blog se situaient entre 2 000 et 3 000 par jour et maintenant entre 3 500 à 5 000. Les commentaires dépassent les 100 par jour et je ne peux plus tout lire.
Sylvie, une voisine qui veut améliorer son français, m’aidera dorénavant : elle lira tout et me tiendra au courant. Elle s’occupera également des demandes que vous m’adressez pour réparer le formatage, éliminer les coquilles, etc. Voici son adresse : gabonsylvie@gmail.com. J’ajoute cette adresse également ci-dessus dans la page Formatage.
Merci pour cette vitalité de votre part : je continuerai à lire le plus possible et Sylvie attirera mon attention sur ce qui aurait pu m’échapper !
10 réponses à “La rançon du succès”
Avant votre départ pour…?
Les mouvements sur les monnaies (perte de valeurs considérables pour nombre de monnaie ces dernières semaines (florint, rouble, randt etc, baisse de l’euro, hausse du yen) sont-ils une des métastases de la crise? Dans ce cas, quels sont les scénarios raisonnables? Quel avenir pensable pour le dollar (là je ne comprends rien, sinon que le monstre vorace risque encore d’échapper à la punition).
Quelqu’un, vous-même si vous en avez le temps, pourrait-il nous éclairer sur ce point?
D’avance merci
Bonsoir,
je souscris à cette demande d’explications. Pourquoi le $ est-il si prisé? En bonne logique, il faudrait le fuir.
Sinon un texte très intéressant sur l’avenir proche de Jacques Sapir:
http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/10/25/850-le-monde-qui-vient
Pourrait-on lancer une discussion sur le rôle de l’inflation comme outil de sortie de crise?
A propos du débat sur la sortie de crise, je ne crois pas que le système actuel puisse changer sans avoir montré un visage bien plus cruel qu’aujourd’hui. Redistribuer équitablement les gains de productivité, établir un juste commerce international, ne plus mettre en concurrence l’ouvrier européen (ou ce qui l’en reste) avec l’ouvrier asiatique, intégrer les couts de protection de l’environnement dans le prix des biens, toutes ces exigences demandent de totalement bouleverser nos sociétés occidentales. Il faudrait être moins greedy. Je pense que seul un terrible chaos y parviendra. Les années à venir risquent donc d’être troublées.
Pourquoi le $ est-il si prisé ?
Et si l’une des causes majeures de son envolée actuelle était “irrationnelle”, et plus précisément si cette envolée était due au fait que la plupart des acteurs sont incapables d’envisager une faillite de “USA Incorporated” et de son système économique ?
Dans ce cas, leur réflexe est de continuer de faire inconditionnellement confiance, comme le monde entier l’a toujours fait (par exemple, en achetant des T-bonds et des dollars à la pelle), à l’économie américaine et à sa résilience.
Comme la plupart de ces mêmes acteurs, aveuglés par des décennies de pensée unique entérinant la légitimité du système financier mondial dominé par le dollar, ne pensent même pas que ce système peut faillir (en dépit, pour ce qui concerne les USA, de la sonnette d’alarme persistante que représente le montant de la dette américaine), cette hypothèse n’est peut-être pas très loin de la réalité…
Deux liens, (anglais):
http://www.aleablog.com/dollar/
http://blogs.cfr.org/setser/2008/10/04/the-worse-the-us-does-the-better-the-dollar-does/
@ marquis29
L’article de Jacques Sapir que vous mentionnez est une synthèse remarquable de clarté en termes d’analyse macro-économique de l’évolution possible de la crise et des solutions gouvernementales, régionales et-ou internationales qui pourront être apportées.
Elle ne m’étonne pas, Sapir fait partie de ces économistes qui ont beaucoup fait pour démystifier, vulgariser la théorie économique tout en étant lui-même féru de conceptualisation.
A lire notamment ses Trous noirs de la science économique où il démonte un à un tous les postulats du néo-libéralisme et le rôle du temps et donc du crédit, dans l’économie. Dans les Economistes contre la démocratie il y a un chapitre très intéressant aussi sur le rapport entre la pensée juridique de Carl Schmitt et l’idéologie néo-libérale telle qu’elle s’est incarnée dans les grandes organisations internationales à vocation économique. IL y est aussi question de la façon dont la thérapie de choc libérale appliquée à la Russie dans les années 90, pilotée par le FMI, et en collaboration avec Goldman Sachs ( !!) , fit des ravages dans ce pays sous Eltsine.
Sapir a manifestement des choses à nous dire, car spécialiste de l’économie russe, et avant cela soviétique, il peut voir nos économies occidentale d’un oeil décalé. Il a vu depuis longtemps l’importance des politiques étatiques. Ainsi des des pays comme la Chine ou la Russsie ne sont sont ouverts que partiellement au vent néolibéral. La Chine par exemple, n’a jamais accepté de libéraliser sa politique de taux de change. Pour lui le retour au protectionisme est inévitable, et cela semble fondé dès lors que la libre circulation des capitaux conduit dans le cadre d’une économie mondialisée à la déflation salariale.
Seul bémol, et de taille, l’analyse de Sapir, tout au moins telle qu’elle transparait dans l’article sus-mentionnée, fait l’impasse sur la question écologique. Sapir gagnerait beaucoup à venir lire les écrits de Paul Jorion, ainsi il intégrerait dans sa réflexion une dimension appelée à prendre une importance toujours plus grande. Mieux répartir l’allocation des facteurs de production au profit du travail sera une tâche essentielle si les pays veulent assurer une certaine paix sociale et traverser les années qui viennent sans trop de dégâts sociaux et même éviter le chaos. Mais c’est loin d’être suffisant, car la crise actuelle n’est un des symptomes d’une crise de civilisation dont l’ampleur dépasse la problématique néo-libérale.
Bonsoir, un petit commentaire de la part d’un contributeur de la hausse de fréquentation de ce blog … et donc bonsoir Sylvie!
* j’ai très peu de connaissances en économie financière, mais à ce que j’ai pu glaner depuis plusieurs mois (notamment leap2020), le dollar monte pour mieux sauter ( il faudrait poser la question aux autorités chinoises et aux détenteurs des pétro-dollars).
* pour ce qui concerne Jacques Sapir et son article cité plus haut: c’est effectivement interessant mais j’ai ,à l’instar de Pierre-Yves D, mon propre bémol à apporter lorsque Sapir évoque l’avenir de l’euro ; « rétablissement de certaines monnaies nationales » pour une nouvelle ordonnance de la zone euro;
Economiquement on peut imaginer (je ne sais pas quoi) mais politiquement c’est la fin de tout; un vrai aspirateur pour des idées nauséabondes ( par exemple l’extrème droite italienne qui réclame le retour à la lire depuis des années).
La politique – européenne, il y a des élections en juin 2009- mérite mieux que ça.
Voila combien touche les banksters
salaire anuel 2007, ..qui ne tient pas compte des stock option ni des golden parachute, ni des goldem sbires et golden boy et golden paradis fiscaux et golden offshores, commence a me répugner sévère ce mot « golden »
en 1 an ca fait la moitié de ce que la france a injecté pour 4 personnes…
-richard Fuld pdg de Lheman Brothers, 71 millions
-johnn Mack , pdg de Morgan Stanley, 43 millions
-Blansfeld, pdg de Goldman Sach,..32 millions
-john Thain, pdg de Merryl Lynch, 16 millions….
@ Maki 29,
Merci pour cet excellentissime article où tout est dit. Il n’y manque plus que le timing.
http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/10/25/850-le-monde-qui-vient
Oui cet article est vraiment excellent et il faut le lire jusqu’au bout.
Il m’inspire une reflexion. Faut-il dépenser son épargne rapidement, voir s’acheter un peu d’immobilier si possible en s’endettant ? Qui peut me donner son avis ?
Quelques « petites » choses me gênent dans l’article de Sapir :
Il semble que pour lui cette récession ne soit qu’une péripétie limitée dans le temps (même si elle a des conséquences profondes), et qui n’appelle pas une remise en cause fondamentale de la notion même de croissance. D’autres passages de son article tendent à le prouver. En d’autres termes, Sapir ne remet pas réellement en cause le modèle en « boule de neige » qui met en péril les ressources de la planète depuis des décennies, et ce malgré les quelques références à l’écologie dont il émaille son exposé (pour sacrifier à ce qu’il pense être une mode actuelle ?). L’impossibilité d’une croissance infinie (même modérée) sur une planète aux ressources finies ne semble pas le gêner.
Simple prudence de sa part en attendant la suite de l’évolution de la crise, ou absence de convictions radicalement réformatrices ?
J’en veux pour preuve cette autre citation :
« Taux d’épargne excessifs » ??? « Accroître leur consommation » ??? Ma parole, on croit rêver !!! Soit ce sont des considérations purement techniques d’économiste totalement déconnectées de toute réalité humaine, soit il s’agit bel et bien d’un retour en force (ou d’une continuation) du totalitarisme de marché !
Sapir ne semble pas envisager une seule seconde que la population mondiale puisse en avoir « marre » un jour ou l’autre de consommer toujours plus de produits dont une grande partie ne contribue en rien à son épanouissement. Je vois là l’ombre d’une incapacité totale à penser l’humanité autrement que comme une machine à consommer toujours plus de tout et de n’importe quoi… En d’autres termes, c’est l’économie qui est prioritaire sur l’humain, et l’humain n’a qu’à modifier ses comportements et ses désirs afin de maintenir l’économie telle qu’on la connaît (ou à peu de choses près).