Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On m’interroge 90 minutes. Pour arriver à le faire, on prend la peine de venir chez moi, très loin de Paris. On déballe tout un équipement, etc. C’est du travail, de l’argent dépensé, etc. Vos commentaires amorcent la pompe : « Pourquoi n’a-t-on pas repris sur Arte ce que Jorion a dit ? ». Et je me dis alors « C’est une question intéressante, je vais essayer d’y répondre ». Et je rédige alors Ces alarmistes qui ont vu juste.
Est-ce du nombrilisme ? Je ne pense pas. Pas plus que quand je me demande quel sera l’impact du règlement des CDS de Lehman Brothers, en me rangeant parmi ceux qui croient que cet impact sera significatif, et que je vous mets alors à contribution dans Avis de recherche : CDS disparus pour comprendre ce qui s’est réellement passé.
En fait je réfléchis tout haut et je mets alors à contribution le cerveau collectif que vous constituez tous ensemble. Je crois qu’il me reste assez d’esprit critique pour déterminer si une question que je me pose vous intéressera vous aussi. Le nombre et la qualité de vos commentaires infirme ou confirme mon intuition, et je n’ai pas le souvenir d’avoir été déçu.
Ceci dit, le fait qu’hier – quelques instants avant de rédiger mon billet – j’aie dû aller regarder combien il reste sur mon compte bancaire avant de poster le chèque réglant le loyer du mois de novembre, a sûrement contribué à pousser mon humeur dans le sens de l’auto-apitoiement ! Je ne le nierai pas et vous n’en serez pas surpris car « PAUL JORION N’EST PAS SOUS L’EGIDE DU DENI DE L’INCONSCIENT », comme vous l’écrivez très justement dans vos commentaires. Je n’y suis pour rien : merci à Mrs. Freud, Lacan – et surtout, en ce qui me concerne personnellement, à Mr. Philippe Julien.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
52 réponses à “Je réfléchis tout haut”
Paul, nous sommes dans un monde de fous où il est rare que les sages aiment donner des conseils aux sots. Mais malheureusement lorsque les circonstances l’exigent et que les sages sortent de leur réserve à cause d’une période « critique », il se trouve bien malencontreusement que les fous n’aiment pas recevoir les conseils des sages.
Nous sommes dans un monde mélangeant à la foi le « meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, et « 1984 » de Georges Orwell, c’est une abomination sans nom et sans équivalent auparavant. Vous et d’autres allez contre l’orthodoxie bien pensante du système, et si c’était possible « ils » vous exileraient dans une île perdue, avec un climat maussade, loin de tout. C’est peut-être ce qu’il pourrait nous arriver de mieux à tous un jour. Fuir ce monde de fou, partir pour une île éloignée, et reconstruire une nouveau monde, une nouvelle société, avec des règles et des bases solides cette fois.
Enfin, je divague un peu là dans la science-fiction ou l’anticipation là 🙂
Courage, j’ai toujours le ferme espoir qu’un jour ceux qui le méritent tireront les fruits de leur « travail », quelle que soit l’extension qu’on puisse donner à ce terme.
Merci a Madame Alice Miller, a Monsieur Marshall Rosenberg – et surtout, en ce qui me concerne personnellement, a Madame Jeanne Favret-Saada. 😉
En effet, en lisant les articles de Paul et tous ces commentaires, on a l’impression d’une « fédération » qui se crée.
Dédicace à Paul Jorion
« L’année amère et froide touche à sa fin. En robe de coton je cherche le soleil sous le porche. Le verger du sud est nu, sans feuilles. Les branches pourrissent en tas dans le jardin du nord. Je bois ma coupe jusqu’à la lie. Et quand je regarde dans la cuisine, aucune fumée ne s’élève de l’atre ! Livres et poèmes gisent éparpillés à coté de ma chaise. Deja la lumière meurt, et je n’aurai pas le temps de lire.Ma vie ne ressemble pas à l’agonie de Ch’en, ou Confucius faillit mourir de faim. Mais parfois d’amers reproches me font souffrir. Puis, pour calmer mon désespoir, puissé-je me souvenir que les sages ont jadis souffert de la meme mélancolie. » TAO YUAN-MING, 372-427 ap. JC cité par Kerouac dans « Vanité de Duluoz ».
Bonsoir,
Puisque vous « réfléchissez tout haut » et semblez espérer quelques réponses … voici la mienne.
Je pense qu’en balançant des commentaires du style : « j’ai peur que mes enfants crèvent de faim » vous perdez toute crédibilité !! Et c’est dommage parce que je trouve vos analyses très pertinentes. Mais si votre analyse des causes de cette crise est excellente, n’en noircissez-vous pas les conséquences …
Je vais oser une comparaison avec le problème du réchauffement climatique, sujet que je comprends bien mieux que cette crise financière. Il se passe quelque chose, on ne peut le nier. L’être humain y est certainement en partie pour quelque chose, même si la nature ne l’a pas attendu pour faire varier le climat. Mais quand certains parlent « d’une menace pour la survie de l’espèce » ils perdent toute crédibilité. L’espèce humaine s’est adaptée partout, de la périphérie de la banquise à celles des déserts les plus torrides. Ce réchauffement aura des conséquences, certe. Certaines parties du globe seront moins hospitalières, certaines populations vont souffrir … quelques îles et villes côtières pourraient disparaître …
Mais la survie de l’espèce n’est pas en cause !!
De même, pourquoi demain « crèverions-nous tous de faim » ? Cette crise aura des conséquences, certains vont souffrir mais l’espèce humaine ne risque pas, je crois, de crever de faim.
En admettant même, comme je le lis à gauche ou à droite, que cette crise nous fasse faire un gigantesque pas en arrière, nous ramenant à un mode de vie standard il y a deux générations, cela ne signifie pas crever de faim. Mes grands-parents, que j’ai bien connus, ont toujours mangé. Bien-sur, ils ne mangeaient pas chaque jour des bananes ou des kiwis, ils ne partaient pas en vacances à Djerba et n’offraient pas à mes parents des montagnes de jouets « made in China » à la Noël.
Pour autant, ils n’étaient pas des crève-la-faim … ils semblaient même plutôt satisfaits de leur sort …
Maintenant, cette réponse était peut-être beaucoup plus personnelle que je ne l’imagine …
J’en suis désolé si c’est le cas. Mais par ce genre de réponse, vous détruisez en une fois une grosse partie de la crédibilité que l’on peut vous accorder … je crois …
Cordialement.
@leduc
Je ne suis pas un gros fan des théories du complots et autres domination du monde par une main cachée qui dirigerait tout. Le meilleurs moyen de marginaliser ses réflexions est de les associer à ce genre de théorie. Or c’est exactement le contraire qu’il faut. Tout de même, je pense qu’on est encore loin du meilleurs des mondes ou de 1984. Comme je l’ai déjà dit, chacun pense d’abord à soit. Il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre que ceux qui ont le pouvoir vont naturellement chercher à la garder. Le monde n’est pas abominable pour autant. Au contraire, il suit une logique très belle et fort simple :
1/ Les gens veulent leurs TOUS leurs ‘bien’ (qui peut prendre bien des formes) et veulent tous avancer vers le ‘mieux’.
2/ Les gens fuit ce qui semble mauvais pour eux.
Le problème est que :
1/ Les gens n’ont pas forcément les outils nécessaires pour voir ou se situe leurs bien.
2/ Le bien de certaines personnes peuvent rentrer en conflit avec le bien d’autre personne.
3/ Un bien à court terme n’est pas nécessairement un bien à long terme, il convient d’avoir un équilibre sain entre les deux.
-> C’est la que tout le processus de civilisation et de société s’est mis en place :
Apprendre a bien vivre ensemble, et comprendre que son bien propre est lié au bien des autres. L’humanité est je le crois beaucoup plus évolué, plus consciente sur tous les plans aujourd’hui qu’il y a mille ans. Et je crois également que l’évolution se poursuivra.
Il y a toujours des gens pour dénoncer les choses qui ne vont pas et proposer des solutions. Mais trop souvent ce discours est accompagné d’un : ‘de toute manière l’homme est mauvais, l’humanité s’auto-détruit, etc…’. Ce n’est pas vrai, puisqu’il y a justement des gens pour remarquer cela et proposer des solutions. Je suppose que la chute des grand idéaux qu’était le communisme et autre belles idées de soixante-huit ont contribué à cette sorte de fatalisme ambiant.
Il convient je pense de ne pas s’arrêter là. Tout ce qui s’est passé est utile pour la suite. Si le capitalisme est une thèse et le communisme son anti-thèse, il ne nous reste plus qu’à réalisé la synthèse ! N’avons nous pas là une chance inouïe ?
Cependant, je dois reconnaitre que dans son évolution, l’humanité semble se plier à certaines règles. Aussi, on dirait bien que les changements de paradigmes (en science, ou en politique) sont d’abord émise par un ou quelques précurseurs dont les idées sont d’abord rejeté parce que trop en avance sur leurs époque, et qu’il faut un certain processus de maturation, afin que ces idées soit finalement appliquées/acceptées/considérées.
Les intervenant de ce blog sont-ils des précurseurs, ou renvoie-t-il l’expression d’une idée qui existe depuis longtemps et qui finit sa phase de maturation au sein de la société ?
Je ne saurait dire. Mais peut importe à la rigueur. Dans un cas comme dans l’autre, la vie de ces idées nouvelles est utiles.
@ Riquet,
Peut-être Paul le craint-il pour les raisons suivantes :
(uniquement si vous maîtrisez bien l’anglais)
et
(en français)
Et en ne parlant que des modifications de l’environnement, n’omettez-vous pas les actions potentiellement violentes de l’animal humain dans le cadre de la compétition pour des ressources en voie de raréfaction ?
Avez-vous envie de sentir une lame sur votre cou, Catherine ? Frissons… 😉
Hélàs !
Paul vous n’êtes pas le seul à penser à une famine pour demain. Tous ces commentaires que je lis sur ce blog sont sûrement avisés sur la crise financière que nous vivons sous nos yeux, mais les écologistes de terrain, pas forcément les politiques, savent que s’il n’y a plus de pétrole demain, il n’y aura plus non plus de récoltes car les engrais chimiques, les pesticides utilisés dans l’agro-alimentaires permettent aux terres de produire des récoltes. Sans ces apports, les terres sont devenues stériles, mortes et certains endroits sont jugés pré-désertiques.
Or les flux d’argent et de pétrole sont en partie liés. Si plus d’argent, plus de pétrole.
Pour quelqu’un qui vit en ville, parler de famine, c’est impensable devant les étalages des super-marchés qui regorgent de tout. Chaque fois que j’entre dans un super marché – et ce n’est plus souvent maintenant – j’en éprouve une sorte de dégout – de savoir dans quelles conditions ont été produits tous ces fruits et légumes, sur quelle souffrance reposent notre abondance, quel prix nous faisons payer aux pays dits en développement.
« L’Afrique n’est pas pauvres ! » disait Pierre Rabhi, au contraire, elle est riche de minerais de toutes sortes, de bois, de matières premières que nous lui pillons en ne lui payant pas au juste prix. En plus nous leur envoyons des poulets élevés dans des univers concentrationnaires, conditions infamantes pour les être humains que nous sommes à des prix plus bas que leurs propres marchés locaux parce que les producteurs ont été subventionnés par des primes européennes.
C’est pourquoi je pense que comme rien ne bouge actuellement dans l’économie réelle, certains pensent qu’on pourra recommencer une fois que le ménage aura été effectué dans le système qui régit la création et la circulation monétaire sur notre planète.
Il me semble avoir lu que seulement 2.8% des échanges financiers correspondaient à des échanges réels et tout le reste n’étaient que des échanges financiers.
Le constat n’est pas brillant. J’essaie simplement localement avec d’autres de construire des alternatives à cette société dont je savais qu’elle risquait l’implosion. Un corps dont la nature n’a plus besoin pourri de l’intérieur, se désintègre pour se ré agréer à d’autres pour reformer d’autres corps plus viables.
Les bactéries, les plantes les insectes nous en offrent beaucoup d’exemples.
@ Ricquet
« Je pense qu’en balancant des commentaires du style « j’ai peur que mes enfants crèvent de faim », vous perdez toute crédibilité »
Quel rapport entre l’argument et une conclusion qui se veut vraie ? Le raisonnement est fallacieux.Ce style littéraire me donne le vertige.
C’est vrai quoi! Tous « crever de faim »… Comme si du jour au lendemain, la plus solide banque de wall street pouvait faire faillite! bah! Non le problème c’est qu’on est un habitant sur deux à vivre en ville dans le monde d’aujourd’hui… Ce n’était pas le cas il y a deux générations, ni dans la vallée d’olduvaï… Continuons dans le solipsisme à la 1984: Ok la crise est grave mais pas au point d’être la plus grave de tous les temps quand même. Les gouvernements réagissent bien au problème qui nous tombe dessus par surprise. C’est le moins d’un dollar par jour qui fait qu’on va tous crever de faim (Moi je ne dis pas « ils » quand je parle de mes frères). Petit jeu à la desproges: cochez l’intrus
a-économie b-américain c-solide d-mccain
a-inanition b-certificat c-blé d-forex
a-cohen b-arte c-endormir d-jorion
a-metastase b-paulson c-avenir d-cancer
@Archimondain
Trop jeune pour avoir connu « la chute du communisme et autres belles idées de soixante-huit », je fais partie d’une génération qui, je pense, penche en grande majorité vers la théorie de « l’homme mauvais ».
C’est en ce sens que je rejoins (à regret) le commentaire d’Asterix sur le billet précédent : je crois bien plus à un redémarrage sur les bases actuelles qu’à un véritable renouveau. Après tout, malgré des fondamentaux viciés, la « machine » finira bien par repartir. Ce jour là, combien seront-ils, par raison ou par expérience, à résister à l’éternel chant du pouvoir et du gain ? Ou plutôt (pour reprendre de loin un récent billet de Loïc Abadie à propos de la psychologie des foules) : quand une majorité aura repris des habitudes qui finiront par nous mener à notre perte, que restera-t-il à « l’homme bon » si ce n’est la triste satisfaction d’entrevoir la suite des événements ?
La phrase est dite, elle est « dans la boite » et ressortira sans doute opportunément sur Arte si les affaires ne s’arrangent pas. Il ne sert donc à rien de la regretter. Qui dit que le sujet aurait été diffusé sans cela ?
Les pages se tournent et
L’individualisme actuel fait penser à chacun qu’il aura les solutions pour s’en sortir lors de la crise ou vis à vis de son travail et ce discours nous est rabâché depuis toujours que si l’individu a des difficultés cela vient de lui même. Le résultat c’est qu’aujourd’hui la tendance est de tirer la couverture à soi seulement dans un intérêt fiduciaire et chacun fait cela avec une pseudo morale individuelle bien pensante que s’il travaille il rempli sont rôle dans la société. Ce discours m’est répété autour de moi par chaque individu et personne n’a de vision globale et pour le peu qu’il en ait ramène la responsabilité sur chaque individu. Dirigé une économie nationale par le « plan » telle que l’envisageait les communistes s’est avéré assez médiocre dans le résultat mais cela était censé donner une direction globale. Aujourd’hui le navire n’a plus de capitaine et chacun croit qu’il n’est pas dessus. La démocratie est bien très certainement « le moins mauvais système parmi tous les autres » mais la tendance d’aujourd’hui n’est plus de trouver quelqu’un de compétent pour vous représenter mais bien d’avoir des individus qui vous ressemblent et ayant apparemment les mêmes intérêts que vous.
Comme dit Paul et cela est hélas quelque chose d’assez humain, son inquiétude va pour ses enfants de savoir si ceux ci pourront survivre pendant cette crise. Je dis hélas car là aussi « on » va pardonner à chaque individu de se comporter dans son propre intérêt et à l’encontre de l’intérêt général comme un animal qui répond à son instinct. Chaque individu se dé-responsabilise et va répondre au nom de ses enfants à la place d’être un adulte responsable ! Pourtant certains individus dans notre histoire pendant la guerre (qui s’en souvient ?) ont bien été capables d’être responsables et ce sont avérés ceux qui ont eu raison. Par contre ceux qui ont fait du marché noir, qui ont collaboré ont bien eu tort même s’ils ont répondu instantanément à un pseudo instinct de survie. Donc il faut se méfier de ses propres instincts ! De plus beaucoup d’individus qui ont des enfants vivent en partie au travers d’eux et cela relève d’une incapacité à être son propre responsable mais bien d’une philosophie enfantine qui est « c’est la faute de l’autre ». Aujourd’hui tout le monde prend sa voiture le matin pour aller au travail mais considère que s’il pollue, c’est la faute de l’autre etc… Où sont les individus responsables qui ne déresponsabilisent pas ni sur leurs enfants ni sur leurs électeurs et soient capables de prendre de réelles décisions dans l’intérêt général !
La société est difficile mais il ne faut pas que les politiques relèguent chaque individu dans ses derniers retranchements en le harcelant car sinon l’Histoire nous a prouvé que cela avait un résultat dramatique. Pour Paul, j’espère que cette société ne t’as pas relégué pour se débarrasser d’une Cassandre gênante, mais si même pour toi, ce sont tes propres instincts qui prévalent, alors pense ce que ce sera dans le cas de certains autres.
@Arnaud
Je n’ai que très peu de doute quand au fait que rien ne changera dans l’immédiat par rapport à la crise actuel. Tant que l’on trouvera des responsables (tout ça c’est la faute aux paradis fiscaux et à Jérôme kerviel) on écartera le vrai problème. Mais les changements ne viendrons absolument jamais des hommes politiques tant qu’ils ne seront pas requit par la population. C’est par cela qu’il faut commencer. Combattre la désinformation et dire la vérité aux gens sur les vices du système actuel, ainsi que qu’en faire connaître les alternatives.
Je pense que l’éternel chant du pouvoir et du gain n’est pas une mauvaise chose en soit. Moi j’aimerai bien plus de pouvoir et plus d’argent, je ne me considère pas comme un enfoiré (remarquez tout le monde peut se tromper). La mauvaise chose est est plutôt que ce chant est devenue le chant du pouvoir et du gain éternel (subtile différence qui change tout) : Il est impossible de faire des pauses dans la croissance ! L’autre mauvaise chose est d’avoir à la fois élevé l’argent et rabaissé l’être humain au rang de marchandise. Nous sommes devenu esclave de cette croissance continuelle, alors que c’est elle qui devrait être au service de l’humanité.
Tout cela est du à des mécanismes concrets. L’argent dirige le monde, et des sociétés privées dirigent l’argent. Une société privé a vocation à faire du profit. C’est normal. Le monde est donc dirigé par une recherche de profit permanente avec tout ce que cela engendre : la marchandisation du monde et des gens qui l’habite. Personne n’agit ici à mauvais escient. Chacun poursuit légitimement son but.
Il y a juste besoin d’une réorganisation des choses : Les démocraties (le peuple) doivent reprendre le contrôle de l’argent et donc du monde qu’ils habitent.
@ Jean-Baptiste
C’est bon, j’ajoute mes neveux et mes nièces : « je veux que ni mes enfants ni ceux de ma sœur ne crèvent de faim » 😉 .
Plus sérieusement, c’est une excellente remarque : tu attires mon attention sur la manière dont une logique des nôtres contre les autres peut se glisser subrepticement dans nos réactions instinctives. Il faut se cantonner à l’universel : « pour que nul ne crève de faim ». Paul de Tarse maîtrisait l’enseignement de Socrate comme nul autre et souscrit à l’universel de manière indéfectible. Il demeure un exemple.
Deux solutions, soit ils veulent réellement garder les images pour quand la crise s’aggravera en disant « ils nous avait dit que ça allait très mal tourner », soit vous avez mal déliré en disant des trucs incohérents du style « j’ai peur que mes enfants meurent de faim », en sueur, avec des yeux exorbités et ils se sont dit « ce mec est fou, il dit certainement n’importe quoi ». Dans les deux cas, il me manque des éléments pour trancher et en plus c’est peut-être une troisième solution.
@ Jean-Luc W.
Pour la sueur, je pourrai toujours incriminer la chaleur des projecteurs. De même pour les yeux exorbités : la lumière crue des mêmes projecteurs. 😉
Non, la remarque à laquelle j’ai fait allusion est venue tout à la fin des 90 minutes : après bien des propos très raisonnés, ce qui explique je suppose pourquoi l’entretien fut beaucoup plus long que prévu. J’ai voulu faire sourire en suggérant que c’était ma condition mentale qui était mise en question. C’est de l’ »ordre de magnitude » dans l’évaluation du sérieux de la situation qu’il est en réalité question. Voyez le commentaire de Ricquet qui connaît les mêmes faits que moi mais en tire des conclusions parfaitement bénignes.
Paul,
Les dés sont pipés, le plan est écrit et Greenspan devant la commission qui découvre une faille en fait partie.
Beaucoup de gens depuis la crise oublient vite la « valeur (fictive) » qu’a atteint le pétrole avant que ca tombe.
(peak oil et la relation directe entre évolution démographique et production de pétrole).
Voila pourquoi on ne parlera pas de « nos visions/idées » et pourquoi vous ne passez pas à l’antenne (enfin dans cette émission, Arte de surcroit) regardez l’emission d’arretsurimages sur l’argent dette, les pseudos économistes qui disent apprendre en lisant votre blog et pourtant incapables d’en relever une seule idée, bien au contraire, ils s’emploient a laisser apparaitre leur absurdité sous le poids de leurs contradictions, le but étant de détourner l’attention de l’abandon monétaire par le gouvernement, blablater 3 heures sur la création monétaire sans citer art. 104 Maastricht et essayer de justifier par escamotage qu’un gouvernement s’endette comme un ménage, ca m’est insupportable.
http://www.dailymotion.com/swf/kX9sirFv4nFtSwNK6f&related=1
@ Paul,
Voici l’enseignement tirer de deux expériences:
Un producteur pour la télévision, m’a fait la remarque suivante lors d’un diner :
« Tes explications sont claires, mais trop argumentées. A la télé, tu n’est pas audible par la plupart si tu fais des phrases trop longue ou avec un vocabulaire trop complexe ».
L’une des raisons pour lesquelles les universitaires passent mal à la télé, c’est qu’ils sont rtop rigoureux. Il faut jouer le jeu, il faut être commercial, superficiel, ne pas justifier. L’important ce sont des phrases courtes, choc avec peu de mots. Et, idéalement, avec un fond optimiste, sinon, le téléspectateur qui recherche davantage la détente que l’info va voir ailleurs.
Lorsque j’étais étudiant, j’ai partcipé à la rédaction d’un livre pour un essayiste connu. Il avait une approche très professionnelle et luci de son activité. Il recommandait d’avoir l’intelligence de faire sot. Lorsque l’on écrit un livre, il ne faut pas imaginer passer plus de deux ou trois concepts importants, le reste c’est la littérature.
Ce qui ne nous tue pas nous rend meilleur Paul.
Ne vous « prenez pas trop la tête » : le fric dort aux Caïmans…Lorsque tout le monde sera bien au fond du trou , il ressortira, pour une bonne guerre, de belles autoroutes qu’on privatisera, et Dieu sait quoi…
@johnny
S’il fallait avoir du fric – en préalable – pour faire la guerre, ça se saurait. 🙁
Pour la remarque de Paul à laquelle je m’associe (bien que n’ayant pas d’enfant) s’il a deux enfants, il est probable qu’un sur deux ne mourra pas de faim: la Terre a sans doute de quoi faire vivre 3 milliards d’habitants.
@ Paul
Strategix a raison .Sur la chaine LCP,en commission parlementaire sur la crise , Mr Aglietta, très brillant à l’écrit , endort tout le monde .Son exposé est entrecoupé de gros plans sur les mimiques et les faits et gestes d’Emmanueli, une bete de scene.Pourquoi croyez-vous que les politiques font du coaching TV?
En fait, les journalistes sont venus chez vous mais ils avaient oublié de mettre une cassette dans la caméra.
C’est normal, ça fait déja bien longtemps que les journalistes ne savent plus comment faire un reportage.
Joseph Stiglitz disait récemment que « la crise actuelle était du à la malhonnêteté des financiers associée à l’incompétence des politiciens ».
Parallèlement et simultanément, force est de constater que les journalistes ne font plus leur travail correctement depuis un bon moment.
Beaucoup disent que c’est un asservissement au pouvoir (exemple de l’émission animé par Marie Drucker cette semaine), mais je pencherais plutôt pour une forme d’incompétence et de paresse.
En définitive, nous sommes entré depuis plusieurs décennies dans un monde de malhonnêteté ou l’incompétence et la paresse sont les clefs de la réussite…il s’agit d’une orientation majeure et durable de la société moderne.
Les hauts responsables économiques et politiques pourront toujours donner des consignes de travail et d’honnêteté aux citoyens mais ils ne se les appliqueront jamais à eux même. Le fait nouveau, c’est qu’aujourd’hui, tous le monde est conscient de cette supercherie.
Alors dans ce mode de fonctionnement sociétale, comment imaginer que les milliers de milliards d’euros prêter aux banques ne seront pas payé par nous?
Ainsi va irrémédiablement le Monde et l’Humanité.
@ bob
(Ainsi va irrémédiablement le Monde et l’ Humanité)
Cette vision immuable du monde et de l’humanité est du même ordre que que celui qui vient de s’abattre sur le système financier …
heureusement rien est immuable 😉
tout est impermanent et inter-dépendant (loi de cause à effet et d’interdépendance)
on appelle cela aussi l’effet papillon .
c’est pour cela que chacun et chacune doit prendre ses responsabilités et agir en sa conscience pour que cela change !
un effet de masse c’est possible !
une théorie que j’affectionne tout particulièrement est le mimétisme car j’ai pu la vérifier maintes et maintes fois .
pour faire bref c’est le changement par l’exemple, puisque les enfants nous préoccupe beaucoup 😉
prenons cet exemple ^^
un enfant frappe un autre, que fais le parent, il le frappe à son tour en lui disant: il ne faut pas frapper c’est pas bien …
comment voulez vous que l’enfant comprenne ce message antagoniste : ne fais pas ce que je fais .
c’est simplement de la logique, encore faut-il en prendre conscience …
j’espère avoir pris le bon ton et m’être bien fait comprendre, je ne suis pas un habitué des forum.
amicalement galapiat
Soit dit en passant, comment analyser le positionnement stratégique de notre Chef d’Etat:
il y a moins d’un an il souhaitait instaurer l’ultralibéralisme sauce républicaine avec création des prêts hypothécaires pour tous le monde
et aujourd’hui il nous assène, à coup de centaines de milliards pour les banques, que le système ne marche pas.
Pourtant depuis plus de 20 ans, il a prêché, tel un bon pèlerin, que ses idées « ultra » étaient les meilleurs.
Alors faut t’il ou non douter de revoir les centaines de milliards d’Euros que l’Etat a « prêté » au banques et à la finance?
« De la malhonnêteté ou de l’incompétence? »
Si je réfléchis tout haut aussi, la dévaluation de l’euro en cours par rapport au dollar fait que nous payons déjà la note.
Le paradoxe est que la monnaie la plus mauvaise monte face à celle qui est moins mauvaise… paradoxe déjà bien établi que la mauvaise monnaie chasse la bonne.
La résolution du paradoxe sera-t-il un effondrement de l’euro pour que le dollar survive ?
L’euro qui devait nous protéger du dollar !?!?!
Un mot sur les médiacrates (certains se disent « journalistes économiques », en fait ce sont des économes de la pensée) : nous avons eu (les plus jeunes ne connaissent pas !) Renaud de la Taille, celui qui disait « blablabla… il faut baisser les salaires… blablabla… il faut baisser les salaires… blablabla…. » à chacune de ses prestation à la TV)
puis l’inénarrable Jean-Pierre Gaillard qui a fait exister le marché en tant qu’acteur personnifié (il pense, il estime, il souffre, il tente une remontée, il se laisse aller à une descente, il plonge…)
et l’inoxydable Jean-Marc Sylvestre l’homme qui a tout compris sur la façon dont on pouvait créer de la valeur en additionnant deux valeurs (1+1 = 3) ou « gagner de la valeur grâce à la valeur », sans jamais passer par la case travail (inutile, il suffit de fermer toutes les usines et les services, les ordinateurs des financiers suffisent pour nourrir tout le monde, il est vrai que les boni étaient bien nourrissants, pour eux).
Si le socialisme est bon pour les riches en ce moment de crise, peut-être qu’il faudrait que nous en fassions un peu aussi pour les pauvres !
A commencer par de vraies nationalisations qui donnent le pouvoir d’un vrai contrôle aux citoyens sur les banques et les assurances, par de vrais services publics démocratiques et par la mise en place, par les collectivités territoriales, de coopératives (SCIC) afin de reprendre les entreprises qui vont tomber comme des dominos quoiqu’en dise et en fasse ce président populiste et démagogue.
Mais tout cela ne sera rien tant que les banques centrales (la BCE particulièrement) n’auront pas le droit de créer sans intérêts la monnaie nécessaire aux échanges en fonction de la croissance. Quelle absurdité que la BCE ne puisse prêter à taux zéro de l’argent aux Etats et aux entreprises publiques (art. 104 du traité de Maastricht) et que les prêts ne puissent se faire que par l’intermédiaire des banques privées : nous sommes entrés de ce fait dans la spirale de la dette nationale comme n’importe quel pays sous-développé appliquant les recettes du FMI (suppression des services publics, privatisation des entreprises publiques, orientant de l’économie vers l’export… et quand l’export ne marche plus, on mange des racines, on va à pied, on ne se soigne plus et on ne va plus à l’école).
Pour terminer cette réflexion tout haut, je voudrais rapprocher deux chiffres : les hôpitaux de France sont en déficit cette année de 480 millions d’euros, impossible de les trouver, les banques de France vont avoir d’ici la fin de l’année 10,5 milliards d’euros… (pour commencer). Où est l’erreur ?
@ Riquet,
À cette différence près, excusez du peu, que pour ces évolutions climatiques et les adaptations qui en ont découlé, l’unité de temps est le millier d’années. Or, pour le réchauffement climatique dont on parle actuellement, l’unité de temps est le siècle.
plus particulierement à Paul et à vous tous.
@PAUL
Comme je l’ai écrit
« PAUL JORION N’EST PAS SOUS L’EGIDE DU DENI DE L’INCONSCIENT” ,
… ET IL NOUS DIT QU’IL A PEUR QUE SES ENFANTS CREVENT DE FAIM !
Alors, prenons au pied de la lettre sa crainte : «j’ai peur que mes enfants crèvent de faim »
En lisant cette phrase, j’ai instantanément ressenti une angoisse sourde, profonde, dans notre jargon de psy, on appelle ça une angoisse de mort. Pour m’en défendre, j’ai rationalisé, comme vous le savez la rationalisation est un excellent moyen de défense, en me disant : « Paul, vraiment, là, vous exagerez ! ».
Certes, cette phrase contient l’expression d’une angoisse, qui se cristallise puissamment dans le mot « crèvent ». Il aurait pu dire « j’ai peur que mes enfants meurent de faim ».
Je crois qu’au fond Paul voulait dire « j’ai peur que mes enfants aient faim ».
L’utilisation du mot « crèvent », exprime la rage, la colère, l’injustice, l’impuissance et la peur de ne pas pouvoir protéger ses enfants.
Si on se situe au niveau rationnel, «j’ai peur que mes enfants crèvent de faim » est bien une phrase exagérée comme certains d’entre nous l’ont exprimé, par contre si on situe au niveau émotionnel, elle ne l’est pas.
Paul, mon but n’ait pas de faire de l’analyse sauvage à 2 sous. NON !
Mon but est de RACONTER L’HISTOIRE suivante qui illustre ce que vous dites :
En pleine débâcle boursière de la semaine noire du 10 octobre, j’appelle mes parents, retraités aisés de 77 ans vivant dans les Ardennes, et je leur dis, soi-disant pour plaisanter : « je crains qu’avant Noel, on débarque tous chez vous ! ». Le « tous » étant ma grande fratrie et mes 22 neveux et nièces (environ 40 personnes avec les conjoints).
Je ne faisais pas que plaisanter, je me défendais aussi de l’angoisse sur le mode de l’humour, comme dit mon cher Freud « l’humour étant le moyen de défense le plus élaboré ».
J’exprimais donc aussi mon angoisse devant cette déroute annoncée et ses conséquences que je craignais dramatiques. Au fond, je disais à mes parents, si tout s’écroule, je quitte Paris et je viens me refugier prés de vous, sous entendu : « prés de vous, chers parents nourriciers, je serai plus en sécurité ».
Et à ma grande surprise, que m’ont répondue mes parents ??
Ils osent me révéler, un peu gênés par la peur du ridicule, que depuis l’explosion de la crise en septembre, ils passent leur temps à écumer les grandes surfaces pour dénicher les produits les moins chers et qu’ils font des réserves de nourriture.
Les bras m’en tombent !
Mais quelle quantité avez-vous stockée ? Leur demandais-je. Et là, ils me répondent : « on est prêt à vous accueillir tous, on a fait 6 mois de réserve, on a sorti de l’argent liquide et compter tous les matelas et couvertures. Si ça va mal, on s’organisera comme pendant la guerre »
Je fus bouleversée par cette confidence, qui m’a bien sur encore plus inquiétée et en même temps profondément touchée.
Mes parents, nés en 31 et 32, qui ont vécu l’occupation, l’exode ardennais, la faim et les tickets de rationnement et surtout , comme ils me l’ont toujours dit, sont imprégnés par la crise de 29, sont entrain de tout mettre en œuvre dans leur coin pour ne pas vivre l’impuissance insupportable de parents ne pouvant pas protéger leurs enfants. En fait, mes parents sont entrain de tout mettre en oeuvre pour que leurs enfants ne manquent de rien, pour que « leurs enfants ne crèvent pas de faim » ….
Tu comprendras, Paul, que j’ai été très particulièrement touchée par l’expression que tu as employé.
Je serai absente une semaine, je vais chez mes chers parents. Ils ont des reserves enormes de nourriture, mais ils n’ont pas internet :=)