Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On ne m’a pas donc vu sur Arte dans l’émission consacrée à la chute de Lehman Brothers, en vue de laquelle on m’avait interrogé pendant 90 minutes. J’entends dire que le matériel sera utilisé dans un programme au lendemain des élections présidentielles américaines. Qui vivra verra !
Certains d’entre vous s’interrogent – comme moi – pourquoi ne pas avoir utilisé cet entretien ? Ce que j’ai déclaré vous est connu : c’est du même ordre que ce que vous me voyez écrire tous les jours. Il y a peut–être une indication dans le sentiment que j’ai eu, en parlant aux réalisateurs, que notre évaluation respective de la gravité de la crise actuelle n’était pas du même ordre de magnitude. Quand j’ai dit par exemple que la situation actuelle faisait peur, et qu’ils m’ont demandé de préciser, j’ai dit « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » Ce que j’ai lu dans leurs yeux, ce n’était pas de l’incrédulité mais plutôt de l’inquiétude, et cette inquiétude ne portait pas sur l’économie ou sur la planète, mais sur moi personnellement.
Depuis le début de l’année on a commencé à dire un peu partout : « Comme en 1929 ! » et on se met à dire maintenant : « Pire qu’en 29 ! » mais je suppose que cela reste pour la plupart des gens, un slogan très abstrait. Il y a une catégorie d’économistes ou apparentés – et je vais me situer ici en compagnie de gens dont certains sont des « personnalités », des gens beaucoup plus connus que moi, comme Krugman ou Roubini, et en France, Attali, Aglietta ou Lordon, que vous et moi appelons : « ceux qui ont vu juste » mais que 95 % des gens appellent encore tout simplement : « les alarmistes ». Bien sûr, dans trois mois, ce ne seront plus que 90 % des gens qui nous appelleront « alarmistes », et dans six mois, 85 %, etc. Mais nous le savons bien : pour qu’une majorité croie véritablement à la gravité de la crise, il faudra qu’elle soit entrée dans leur vie quotidienne avec des traites non payées, du chômage et tutti quanti.
Faisons un pas de plus. Quand on dit de nous « ceux qui ont vu juste », ce n’est encore qu’un crédit qu’on nous accorde quant à l’analyse que nous faisons des événements : les prévisions qui se sont vérifiées, à long terme d’abord : que la crise aurait lieu, prévisions à court terme ensuite, quant à la suite des événements depuis qu’elle a éclaté. Est-ce que ce crédit s’étend aux propositions que nous faisons quant à ce qu’il conviendrait de faire, à nos suggestions de solutions ? Je n’en vois aucune trace.
Il est vrai que tous ceux « qui ont vu juste » ne sont pas aussi présents sur le front des remèdes. Je n’ai encore rien lu par exemple – je ne fais peut–être pas assez attention – qui ressemble à des solutions dans ce que dit Roubini. Mais j’en vois énormément (elles ne se recoupent pas entièrement, mais là n’est pas la question) chez Attali, Lordon et moi-même : interdictions des paris sur les prix, blocus des paradis fiscaux, double système monétaire, constitution pour l’économie, bilan de santé de la planète dans l’évaluation des richesses, etc. Est-ce que quelqu’un quelque part prête la moindre attention à ces suggestions ? Peut-être mais il se garde bien dans ce cas-là de me le signaler.
Passer de la catégorie « alarmiste » à celle de « ceux qui ont vu juste », constitue la première étape. Soyons optimiste : elle n’est pas hors d’atteinte. Qu’on s’intéresse aux solutions que nous proposons serait la seconde. Et là, on est encore très loin du compte.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
125 réponses à “Ces alarmistes qui ont vu juste”
URSS… U.S.A., … L’IMPLOSION DES SYSTEMES RIGIDES.
Plus les mois passent, et moins je ne peux m’empecher de faire le parallele entre l’auto-effondrement du systeme sovietique des (les annees 80) et l’auto-effondrement actuel du systeme capitaliste americain.
La meme origine : culturelle au sens large (C’est dans la tete que ca se passe).
Quand la rigidite ideologique empeche les personnes (meme intelligentes) d’observer les faits pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils donnent a penser. L’entetement dans une vision du monde immuable entraine un effondrement de l’interieur.
Une implosion, oui, le mot de Paul est juste !
Le systeme – les privileges – que cet entetement-meme est cense preserver entraine sa chute ineluctable.
Un effondrement inexorable, plus puissant qu’aucune coalition exterieure, militaire ou economique de pays ennemis ne saurait provoquer ! (ou n’importe quel complot…)
La betise plus puissante que les SS20. Que les millions de dollars. Que les assassinats politiques. Pas besoin de terroristes, d’explosions. L’implosion seule… La mort d’un corps stupide…
C’est moins la victoire de l’intelligence que la defaite de la betise. La raelite, plus surement que n’importe quelle institution humaine, vient sanctionner les erreurs humaines.
Ce qui distingue l’Homme de l’Animal ?
… La betise !!!
Alerte suivante : l’implosion climatique !
Cette crise est avant tout une crise politico-religieuse (la religion étant entendue comme une sous-catégorie du politique. À partir du moment où une croyance plus ou moins collective produit du droit qui s’impose, la religion devient un parti politique déguisé. C’est le cas de la « main invisible »).
Comme « Anglo-saxono-finance-religio delenda est », un des outils supplémentaire a ajouter à ceux qui ont été évoqués plus avant, est de créer une agence de notation européenne dont les règles prudentielles seront assises sur le soutien à une économie réelle, durable et respectueuse des hommes.
Son efficacité n’est pas a minimiser. Il suffit pour s’en convaincre de mesurer les effets d’un classement aussi mal foutu (pour ne pas dire bidon) que celui de Shanghai (qui est pour la Chine, de fait et sans l’avoir planifié, un pied dans la porte du monde de la notation monopolisé par les anglo-saxon) pour en évaluer la portée.
Maitriser les agences de notation, c’est maitriser la dette de tous les agents économiques de la planète (entreprises et états). On peut probablement lire de cette manière ce qui est arrivé récemment à Wendel-Sellière, qui ressemble fortement à un coup de semonce politique.
Lààà l’euro s’effondre face au Yen – 7% à 11h30 !!! Mais que se passe t-il ??? Qu’est-ce que ça va donner ???
La crise n’est plus non seulement boursière et financière mais elle atteint de plein fouet le marché de change. Depuis un mois le Yen monte monte, ce qui d’après certains très mauvais (le Carry trade… qui peut m’expliquer pourquoi ça se fait et pourquoi c’est très mauvais ??? parce que ça fait gonfler les dettes de pays et des particuliers en yen ??)…. et je ne comprends pas très bien pourquoi le dollar monte toujours face à toutes les monnaies (sauf face au yen) alors qu’en toute logique les Etats-Unis devraient être bien touchés ?? Quel est le calcul qui fait sembler croire aux cambistes que les USA vont mieux sortir de la crise ? A moins que ce soit une spéculation pour récolter des liquidités… ? Il y a des mouvements anormaux qui m’échappent quelque peu…
A cause de ces mouvements spéculatifs sur le marché du taux de change, on parle de la prochaine faillite, parmi autres, de la Hongrie et de l’Argentine ce qui pourrait toucher à leur tour la Suisse et l’Espagne. Quel incroyable jeu de domino !
Rien d’alarmiste dans vos propos Mr Jorion, et j’étais aussi franchement déçu de l’escamotage de votre intervention dans le doc d’Arte. Je pense qu’il faut -et ce sans sonner le tocsin, en échappant à la spectacularisation qui nous laisse hébétés et stupides-rappelez vous le jours des tours et les suivants- exposer clairement les conséquences de cette/ces crises en marche : en fait tout simplement prolonger les tendances et s’appuyer sur l’histoire. Pour le dire rapidement : il faut prendre conscience que nous sommes dans l’horizon de la guerre, du retour des nations et des blocs, des replis sur soi, de la recherche des boucs émissaires etc dans une situation de raréfaction brutale des ressources et de panique psychologique. Un auteur que je n’estime pas mais que je vais citer parlerait de crise mimétique finale (pour lui tout bonnement le sens de l’Apocalypse; il s’agit de René Girard). C’est à cela qu’il faut penser solution, à rien d’autre, et je crois simplement le dire exactement et sans effets de manches (pour convaincre les sceptiques au besoin, rappelez-vous que les yougoslaves se sont découverts les uns Slovènes, les autres Coates, et puis Bosno-serbe ou mulsulmans etc à l’issu d’une longue dégradation économique amorcée sous le règne finissant de Tito; pensez au premiers réflexes chauvino-nationaliste -ou plus banalement au chacun pour soi, cad les miens avant les tiens- de l’Irlande, de l’Allemagne etc).
A bientôt, aujourd’hui nous entrons d’ailleurs dans le réel avec le plongeon bouriser lié à l’entrée en recession profonde de l’Angleterre.
Dans mon métier, j’ai compris depuis longtemps qu’être trop innovant ou en avance sur les évolutions, les tendances, les « besoins » des clients, les fonctionnalités et la technique était une double faute:
1. Difficulté à convaincre, quand c’est trop nouveau
2. On prépare le terrain pour les concurrents, qui peuvent alors s’adapter au changement !
La solution est compliquée, en fait pour schématiser, il y en a 2:
1. Soit être étiqueté comme spécialiste de l’innovation, tout en faisant des produits ou services solides: typiquement comme exemple et modèle (ayant réussis !) il y a Apple ou Sony
2. Soit faire partie des établis et introduire l’innovation petit à petit, pour ne pas être ringardisé, auprès des clients les plus réceptifs, tolérants et prêts ensuite à aider à l’évangélisation
La difficulté est que le domaine intellectuel et de l’économie sociale est beaucoup beaucoup plus conservateur que le business, où après tout l’objectif c’est de faire de l’argent, pas de recevoir des palmes académiques …
J’ai l’impression que vous avez les mêmes difficultés, toujours un temps d’avance sur les évènements, et à chaque fois la même incrédulité : non, ça ne marche pas comme ça, oh, il exaggère tout de même !
@ Jicé
Je vous cite « en fait tout simplement prolonger les tendances et s’appuyer sur l’histoire. » J’apprécie tout particulièrement le « tout simplement ».
Je me permet de vous recommander la lecture de « The Black Swan » de Nassim Taleb, essai récent et fort populaire sur, en autre, l’inutilité de l’histoire, des cadres académiques face aux éléments nouveaux.
Même si pour Taleb, la crise actuelle est tout sauf un « cygne noir »….
à Paul :
Urgent peut-être de se déprendre de l’actualité quelques heures et que vous vous rencontriez les lucides dans un bistrot et parliez de l’autre système à contruire sur les ruines de celui-ci
Dans les lucides qui ont souvent vu en face d’eux des regards inquiets non à propos des événements mais d’eux-mêmes, ajoutez Yves Cochet http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2256
merci pour votre travail & le partage
Cher PauloG,
En tant que baby-boomer (53 ans), j’ai souvent dit à mes parents : « d’une certaine manière, vous avez eu de la « chance » (à prendre avec toutes les nuances qui s’imposent, bien sûr), vous avez eu une enfance difficile, guerres, privations et une retraite heureuse et ne manquez plus de rien.
Nous, nous avons eu une enfance dorée (quoique), et pour notre retraite nous ne toucherons plus grand chose avec les catastrophes qui s’annoncent et l’âge… » Pour mon fils, çà fait longtemps que je l’ai prévenu et préparé le mieux possible.
Je ne me sens pas le centre du monde, et crois, au contraire, que nous sommes tous interdépendants et que c’est par la coopération que nous nous en sortirons, ni le plus fort, ni le plus jeune.
Coopération, respect des autres et de l’environnement, tout est là, la vie est aussi simple que çà.
Bref, je préfère dire un peu d’éthique, vous verrez, y’a plein de gens intéressants..
Bonjour,
je suis votre blog depuis pas mal de temps ainsi que d’autres sur le sujet de la crise systémique, comme par exemple le site du « laboratoire européen d’anticipation politique » (cf. : http://www.europe2020.org/) .
Il ne me semble pas avoir vu de référence à leurs travaux et pourtant la qualité et la justesse de leurs anticipations présentées dans leur bulletin mensuel (GEAB) qu’ils produisent depuis fin 2005 est assez impressionnante.
Connaissez-vous cette organisation et qu’en pensez-vous ?
Et merci pour tout le mal que vous vous donnez pour expliquer de manière compréhensible une situation aussi compliquée.
cordialement,
Jean-Emmanuel
@PaulG
Quel est intérêt de votre post ? C’est quoi ce ton condescendant ( mais qui se veut ???ironique ?)
« regardez un petit peu au dessus de votre nombril, vous verrez, y’a aussi des organes intéressants. »
Qu’est ce que c’est exactement votre argumentation ? J’ai 35 ans, j’ai deux enfants, je suis plus jeune que vous donc je vous affirme haut et fort que de ce désastre ( dont vous êtes en partie responsable en tant que babyboomer) vous sortirez perdant ?
Vous dites que la solution est politique…Mais dois-je vous rappelez que la politique c’est étymologiquement « la vie de la cité » et que ce blog par les échanges qu’il permet ressemble bien plus à l’agora grec que les universités d’été des différents partis actuels.
Je ne comprends pas votre agressivité…Paul partage ses connaissances tout en ouvrant des débats passionnants, il permet à chacun de s’essayer à l’ analyse …je parle bien d’analyse ( du logos hein…pas de la doxa…).
Et puisque je choisis ce mot, je m’interroge sur vos motivations profondes à poster ce commantaire : lorsque Paul parle de sa peur de voir ses enfants crever de faim, votre agitation à tenter de nous démontrer le contraire me suggère qu’il a peut-être touché là quelque chose que vous ne pouviez pas entendre…Vous êtes vous-même père de deux enfants non ?
« Nos enfants nous haïront pour le monde que nous lui laisseront ? Sans aucun doute ».
Je vous laisse avec votre affirmation…Je m’interroge cependant, haïssez-vous vos parents pour le monde qu’ils vous ont laissé…?
(cette question à cause de la formulation de votre phrase sous forme de lapsus, le monde que nous LUI laisseront à la place du monde que nous LEUR laisseront)
la réponse est peut-être dans votre post…
VOICI LE TEXTE DE LA CONSTITUTION ECOFI MONDIALE (A ACCEPTER PAR TOUS)
2 PRINCIPES FONDAMENTAUX (interdits – totem/tabou) :
1) on ne joue pas avec l’argent
2) on je vous pas avec la nourriture
HIGHWAY 24102008 REVISITED (en français)
Paris, le 24 octobre 2008
NOTE DANS L’INTERET DU SYSTEME FINANCIER INTERNATIONAL
Sur l’objet du futur pouvoir règlementaire mondial
à attribuer au FMI (ou à une nouvelle IFI ?) et ses conséquences en droit interne (contrats d’échange, du jeu et du pari)
Marchés financiers internationaux: définition du contenu d’un pouvoir réglementaire à attribuer au FMI – proposition d’un nouveau modèle de régulation mondiale pour l’ensemble des notional principal contracts (ex post IAS 39 (+ FAS 132 etc.)). NB : ceci ne concerne pas les marchés de valeurs mobilières ou d’instruments financiers qui sont déjà réglementés.
The proposed power of regulation to be given to the IMF bears on ISDA to be supervised by the IMF. The scope of the new powers goes roughly through curtains uniform regulations for typical notional contracts like swaps to be regulated through the IMF, (including the charge of liquidating positions where an authorised dealer fails, just what happened with Lehman bros. or Freddie Mac. where ISDA made auctions to calculate the value of curtains issuances to be liquidated…).
Cette proposition aurait un impact sur la règlementation DS jeux et des paris en lignes, de même que sur les sociétés de courtage en ligne qui proposent aux particuliers de passer des contrats portant sur des devises ou des marchandises à des fins spéculatives ou d’espoir de gain par le jeu des différences de cours (règlementation des jeux, paris, courses, paris sur Internet, courtage en ligne, contrats à terme sur marchandises ou matières premières (forex, … contrats dont le notionnel porte sur une marchandise ou une monnaie comme les ETF), règlementation financière internationale, sécurité du système financier international.
« De la réglementation du contrat d’échange, du jeu et du pari sur les marchés financiers et de marchandises : pour une délégation de pouvoir réglementaire mondial à une agence internationale portant sur ces types de contrats et sur les « notional principal contracts ».
« Parce que des règles uniformes sont nécessaires et doivent prévaloir pour tous les états, l’harmonisation ou la coordination n’étant des instruments juridiques suffisants pour obtenir un résultat certain.
« Que le contenu de ce pouvoir règlementaire doit porter sur la réglementation des contrats de l’échange, du jeu et du pari sur les marchés financiers et de marchandises comme suit :
« La règlementation des contrats d’échange, du jeu et du pari tel qu’ils sont prévus dans le Code civil, et dans les autres systèmes juridiques doit constituer l’objet de cette délégation de pourvoir, pour proposer de nouvelles règles financières basées sur les principes simples, communs et acceptés par tous, qui pourraient être les suivants :
« 1) on ne joue pas ni ne parie sur les marchés financiers (on ne joue pas avec l’argent !): tous les sites internet et toutes les activités qui permettent aux particuliers de conclure des contrats portant sur des marchandises ou des produits financiers sont prohibés. (global, absolute including tax havens) le pari est réglementé et réservé à des activités ludiques comme le jeu.
« 2) le contrat d’échange (swaps) est également interdit aux particuliers et sévèrement réglementé pour les banques, avec certaines interdictions, surtout celle de la relation de l’activité ou des actifs sous-jacents du propriétaire et son indexation. Les banques, sauf publiques, ne peuvent pas conclure entre elles de swaps ou d’autres contrats sauf exception mentionnée ici.
« 3) et plus généralement la règlementation de tout contrat financier (autres que les valeurs mobilières (actions, obligations et leurs dérivés stricts comme les options).
« 4) l’interdiction absolue de ces contrats sur les matières premières considérées comme vitales pour l’homme mais limitées à sa nourriture. Contrats sur aliments ne vaut, sauf exception mentionnée au 2 (activité propriétaire sous jacente en relation directe avec le contrat). On ne joue pas avec la nourriture !
« 5) il est interdit aux états d’organiser les marchés définis en 4) sauf exception mentionnée au 2)
« 6) les banques privées ne peuvent conclure des contrats financiers qu’à la condition d’y avoir été autorisés par le FMI et pour des types de contrats spécialement désignés (définis) par le régulateur
« 7) Enfin, la monnaie n’est pas une marchandise comme les autres. Cette question doit être résolue définitivement en ce sens et mettre fin à la controverse de l’académie de la Haye (1966, RCAD, Philippe Malaurie) sur le statut de la monnaie. Pour lui, la monnaie n’a force de droit que dans l’ordre interne. Dans l’ordre international, elle serait une simple marchandise qui s’achète et se vend comme une autre, parce qu’elle perd sa force obligatoire et libératoire. Ce raisonnement ne se justifie pas : même dans l’ordre international, il doit été décidé que la monnaie a un statut spécifique et que ce n’est pas une marchandise comme les autres que l’on peut vendre ou acheter sur le marché. »
« Ceci ne vient que justifier l’interdiction absolue qui doit être faite aux personnes particulières, à la gens, de jure gentium (en tant que règle de droit international obligatoire), d’acheter ou de vendre de la monnaie autrement que pour ses besoins courants et normaux (interdiction de toute spéculation autrement que dans les conditions des points n° 1 à 6). »
@ pauLoG
J’ai semble-t-il crée un malentendu dans votre esprit (c’est un peu de ma faute mais on écrit souvent sur un blog au « fil de la plume ») : je ne crois pas non plus qu’on puisse tirer des leçons de l’histoire à proprement parler, qu’aucune situation présente n’est superposable à la situation passée, et je pense bien qu’il y a de l’intempestif dans l’histoire (ne serait-ce que par nos initiatives et leur conséquence non-calculables). Mais il y a des logiques ou des schèmes logiques, même sur le plan des dévelopements historiques (rien d’éternel dans tout ça, c’est pas le ciel des Idées platonnicien, rien que du temporel et du circonstanciel : il existe des Etats nationaux, il existe des peuples qui se pensent généralement dans ce type de cadre etc); et il y a des schème de comportement, une nature humaine si vous voulez, mais au sens de Spinoza, cad dans un sens entièrement définalisé (un ensemble de rapport nécessaire eut égard à l’homme comme être corporel, à la volonté d’être de tout être et aux conditions historiques, sociales, culturelles etc dans lesquelles il est -Sartre se retourne dans sa tombe, eh bien laissons le dedans!!). Or que sommes-nous obligés de prendre en compte, sans pessimisme aucun et sans préjuger des irruptions possibles de l’événement : qu’aucun nouvel ordre mondial ne s’est constitué après 1989. Que les USA ont développé une politique impériale et agressive, même à l’égard des alliés historiques; que ce faisant ils ont provoqué des logiques néo-étatiques ou néo-nationales, soit à l’échelle des Etats soit à l’échelle de blocs (Chine, UE, Russie : à ce sujet, observez combien les derniers jeux Olympiques -voire paralympique (j’ai une anecdote à ce sujet) furent occasion de célébrer non pas le sport ou tout forme d’universalisme, mais de compter le tableau des médailles nationales). Mettons dans la soupe géopolitique citée les indégrédients : 1/D’une crise enivronnementale; 2/ D’une crise énergétique (déjà entamée, mais largement à venir); 3/ D’une crise non seulement financière et économique mais surtout des modèles économiques : qui peut proposer sérieusement de prolonger notre modèle de développement avec tout ce qu’il implique durant seulement un siècle? 4/ D’une crise migratoire liée à l’aggravation de la misère dans le monde. Et avec tout cela, croyez-vous que le premier mouvement des peuples et des Etats -par leur propre mouvement spontannée- sera de penser des transitions ou des transformations pacifiques? On peut tous l’espèrer, mieux, on va tous essayer de peser pour que cela soit (mais excusez-moi, toutes les forces et toutes les dynamiques sont à créeer de toutes pièces), mais il est raisonnable de penser qu’on aura à lutter contre et dans le cadre des conditions que j’ai décrit dans le post précédent.
Bien à vous, jicé.
@ Ghostdog, @ Jean-Luc
A moi aussi le post de PauloG me fait bien de la peine.
Est-ce ainsi que les hommes, demain, se parleront ? Tous ?
Ce qui me navre le plus, c’est l’inconscience avec laquelle ils sont prononces…
c’est mon premier commentaire donc j’en profite pour féliciter M. Jorion pour son travail, qui comme celui d’une -surprenante- infinité d’autres sur l’internet nous permet d’au moins comprendre qu’il faudrait mettre nos noisettes à l’abri pour l’hiver qui commence. je suis fan de la version gratuite de GEAB comme jean emmanuel.
Je suis nul en économie et donc grâce à eux je m’attends à la faillite d’une grande banque américaine depuis l’été 2007. Je sais qu’il va y avoir 25 millions de chômeurs depuis cette époque aussi et je m’attends à une très grande dépression (puisque « juste » grande c’est déjà fait en 1929). Pourquoi j’ai du passer par l’internet pour avoir tous ces scoops un an avant les gens que je fréquente?
Pourquoi l’intervention de paul jorion n’y est pas? pourquoi les media ne parlent pas de ce qui compte vraiment? on nous prend pour des animaux. On nous encadre en nous empêchant (en nous empêchant de récupérer notre argent par des fermetures de banques très bientôt, et la confiscation de l’or des particuliers certainement) de précipiter l’échéance pour ce système. Pendant ce temps « ils » jouent l’argent du sauvetage en bourse pour toucher des dividendes, parient aussi sur la faillite des établissements les plus faibles et se paient des petites vacances trop chères. Je voudrais croire que les théories du complot qui circulent sur l’internet sont fausses mais là j’ai des périodes de doutes :).
J’en suis au stade où:
a- je voulais acheter de l’or parce qu’il va rebondir de façon -surréelle- , en espérant pouvoir le revendre à son vrai prix si j’en ai besoin car dans cinq à dix ans, une fois le monde financier détruit, bein dix kilos d’argent papier vaudra moins qu’une vulgaire bague en or 0.002 carat… Mais je pense qu’il pourrait bientôt être impossible d’en posséder à titre individuel parce que ce sera interdit par les états.
b-à long terme je suis certain que mes enfants mourront de faim et à court terme je fais des réserves d’aliments qui se gardent un an parce qu’il risque d’y avoir des étalages vides comme en Islande. La Russie ne l’aidera plus apparemment et le FMI a (beaucoup) d’autres chats à endetter.
c- je m’attends à un conflit régional assez dramatique d’ici dix ans (au train où vont les choses en ce siècles, c’est à dire cent fois plus vite qu’avant, disons beaucoup moins que dix ans) du côté de l’autre côté de la planète, on sait pas trop où, mais impliquant au moins un échange d’attaques nucléaires. Il faut donc se préparer à ne pas être contaminés par un nuage de tchernobyl qui s’arrête aux frontières. Et aussi à envoyer nos enfants se faire tuer là bas.
et je regarde les media mainstream qui diffusent leur miel, leur silence assourdissant. J’en conclue qu’ils ne veulent pas qu’on panique, qu’on sache que le plan c’est de faire disparaître les faibles pour faire de la place aux forts, etc.
On voit cependant émerger, dans ces temps troublés, tout ce dont on a besoin pour refaire le monde: Quand j’étais étudiant vers 1995, on avait l’audace de manifester dans les rues mais ça ne passait pas bien dans les media, et les jeunes de maintenant peuvent au moins diffuser quelques jours sur dailymotion avant d’être censurés, c’est un mieux. Les « ceux qui voient juste » sont diffusés à travers le monde, par l’internet et tous ceux qui cherchent peuvent les trouver et les rencontrer. Ca c’est pas un mieux c’est une révolution.
Les énergies alternatives ont décollé. Un truc comme l’hydrogène plus pile à combustible par le solaire ou par les micro ondes etc, va fatalement entraîner la production énergétique autonome (pas à l’échelle individuelle mais au moins à l’échelle de la ville) Tout ça dans un monde féodalisé ou mondialisé? à nous d’imaginer un réseau d’ascenseurs spatiaux qui permette de mettre des tonnes de choses en orbite en y mettant une pichenette pour pas une tonne de co2 ou de carburant par an. Tout ça c’est des exemples pour dire que c’est quand le système meurt qu’il se renouvelle. Ou l’inverse. Pour ceux qui survivront, ça semblera un renouvellement. Vous avez remarqué la malice: je parle d’un renouvellement du système contrôlé par les zélites bien sûr et pas renouvellement dans le sens système tout nouveau favorable aux zélotes.
Je ne comprends pas grand chose à la crise systémique, c’est trop compliqué pour moi, mais il semble y avoir des barreaux d’échelle à briser dans la chute, des rendez vous à ne pas manquer: après la récession aux USA et en Europe, le prochain arrêt c’est l’annonce de la récession chinoise n’est ce pas?
Ghostdog, Jean Luc, Benoit,
Pardon pour mon ton, bien sûr trop agressif, qui n’avait pour but que maladroitement, vous réveillez un peu. Manifestement, c’est réussi.
Ceci étant dit, j’ai la faiblesse de penser que l’intervention de LoLo « à Paul, Urgent peut-être de se déprendre de l’actualité quelques heures et que vous vous rencontriez les lucides dans un bistrot et parliez de l’autre système à contruire sur les ruines de celui-ci » va peut être un peu dans le sens de la mienne.
L’analyse et la réflexion (les CDS disparus …), l’apitoiement, sont des activités de toute première importance (et gratifiantes…) en beaucoup de circonstance, mais qui peuvent vous faire perdre de précieuses secondes quant le tigre vous court après, …
Je crois que le monde va un peu trop vite, en ce moment, pour tenter de seulement le décrire.
Je pense également que malheureusement les élites actuelles (vous, peut être ?) seront incapables de s’adapter et de sortir de leur cadre intellectuel. Pour énormément de raisons, et pour n’en citer qu’une, de cette arrogance, de cette surestimation maladive qu’ils ont de l’importance de leur rôle dans la conduite du monde, et de leur maîtrise du monde. 50 ans de progrès technologique, de confort croissant et de relative stabilité, ça n’incite pas forcément à la remise en question.
Benoit, si ma manière de m’exprimer vous afflige, j’en suis désolé…
Merci enfin de vous inquiétez pour ma situation familiale mais je tiens à vous rassurer, j’entretiens d’excellentes relations avec mes géniteurs, qui m’ont, comme je tente de le faire avec mes propres enfants, pas si mal préparé à ce qui se prépare. Et je ne leur en veux pas du tout.
Ma génération, et peut être la suivante, fera la transition entre deux mondes, très différents. Cela se fera très certainement dans le désordre. Géront le désordre au mieux que nous pouvons et surtout Llaissons à nos enfants le moins de dégâts possibles et ne les polluons pas avec nos idées, inutiles, indigestes, et ayant prouvées leur totale inadéquation au monde qui nous entoure. Merci de noter le nous.
J’habite comme vous ce grain de sable perdu mais très beau, entretient des relations les plus cordiales possibles avec ses nombreux habitants, y compris humains, et suis heureux de chaque instant que j’y passe. Et tente de ne pas trop m’apitoyer sur mon sort, extrêmement enviable même à l’échelle de mon quartier.
@ tous,
Ayant posté cette vidéo sur le blog éconoclaste(delaigue, dont une vidéo sera dispo ce week end, édifiante de ridicule !) et l’ayant vu disparaitre immédiatement pour retrouver un post portant son nom mais sans la vidéo, je vous le transmets ici:
http://video.google.fr/videoplay?docid=-3962070356288160346&hl=fr
Aujourd’hui, c’est jour de purge. On assiste à un débouclage général des positions. Wall Street ouvre en limit down (les transactions seront gelées pendant la première heure puis reprendront avec une possibilité d’un nouveau limit down un cran plus bas). Les hedge funds vendent massivement, car les « fonds de fonds » liquident. On assiste aussi à un débouclage du « carry trade », ce qui fait monter le yen (d’où l’effondrement de la bourse japonaise ce matin).
Le futur, le conditionnel, on devra, on devrait…c’est ça qui constitue la problématisation d’un événement me semble-t-il, c’est la mise à distance, le présent interrompt tout ça, dès lors qu’on est dedans on agit et on voit on ne se pose plus trop la question du devenir qui ampute le présent de sa réalisation potentielle, mais comment peut-on s’y coller là tout de suite , comment peut-on exprimer notre refus de continuer à jouer à ce jeu mortifère maintenant, en cet instant? Refuser d’y participer, abandonner nos emplois, refuser de payer nos impôts, sans la force numérique c’est peine perdue, comment rallier le nombre alors que chacun essaie individuellement de s’en sortir en tâchant de préserver au mieux sa vie ou sa survie,j’avoue que je ne sais pas mais je sens que nous n’avons plus le temps d’attendre, c’est notre peau qu’il faut sauver!Nous sommes en plein totalitarisme, c’est indubitable, tout est fait pour que rien ne soit possible, nous sommes ligotés par les pires chaînes, celles du mental, on n’est pas, on se fait être, et ce que l’on a fait être des individus est un produit conforme à l’idéologie qui l’inspire, je comprends mieux pourquoi la sphère spirituelle a été si fortement décriée, elle est une ouverture pour le questionnement, pour la recherche de sens, et contient en elle les ferments d’une vraie révolution, la remise en cause du réel qu’on nous offre,un réel malade, psychotique, qui s’invente un vocabulaire, des émotions, des sentiments, des comportements, est un travail de titan .
Je ne peux qu’exprimer ma perplexité et mon inquiétude, j’aimerais qu’il y ait des possibles réalisables tout de suite et non demain, demain il sera trop tard…
Contre les paradis fiscaux on ne peut rien faire puisque pour les Etats occidentaux c’est la punition d’avoir prélevé jusqu’à 60% des richesses annuelles produites. Et la crise actuelle ne semble pas les raisonner puisque l’on ne parle que du retour à l’Etat, des fonds garantis, des nationalisations, des emplois publics et autres subventions et mécanismes protectionistes qui feront exploser la fiscalité et la dette. In fine la dette sera la seule richesse. On sera complètement ruiné.
La finance mondiale et informatisée qui a fabriqué la crise actuelle est le fruit de cet excès de prélèvements par les Etats. Il y a eu partout depuis 1975 un défaut total de répartition des richesses. Les riches sont devenus trop riches, les pauvres trop pauvres et les classes moyennes paupérisées.
Peut être faudrait-il revoir toute la structure de nos sociétés où l’essentiel de l’existence est passée à tenter d’obtenir de l’argent pour acquérir et assurer des biens dont on ne sait quoi faire vu le temps passé à obtenir l’argent pour les acquérir…
Le capitalisme c’est comme les groupes sanguins. Qui a dit qu’ils existent? Ce sont des classifications inventées par l’homme pour mieux gérer sa survie. Tant que l’on continuera à parler de capitalisme on aura en face des anti-capitalistes qui exigeront d’obtenir exactement les mêmes privilèges sans contrepartie aucune.
Bestial, non? Et contre le bestialité on a inventé le concept de civilisation qui semble avoir été un peu oublié depuis quelques temps….
Explication pour le carry trade (exemple sur le yen) :
– j’emprunte à taux faible auprès de la banque centrale du japon (0%), je change en dollar, je place en T-bill (bons trésor américain) à 5%. Donc je fais 5% sans rien faire.
– quand le yen remonte par rapport aux dollars, mes dollars accumulés (dividendes T-bill + T-bills eux-meme) perdent de valeur, érodant de plus en plus les gains des années précédentes. Donc je vends mes T-bills en dollars, je change les dollars en yens.
– ce faisant, je fais remonter encore plus le yen, accélérant la fin du yen carry trade.
– cela massacre les possibilités d’exportation
– et les mairies de seine saint denis qui ont fait des emprunts indexés sur le taux de change yen/dollar ou dollar/euro se font taillés des croupières … le fameux effet papillon
Je crois que le blog de paul jorion rassemble des gens qui sont capables de voir plus loin, qui ont en général de l’intuition et un sens critique importants, sans pour autant être des économistes de premier plan. Nous n’avons pas été gavés de théories économiques par des gens surs d’eux-meme (chers élèves, je vous le dis, la terre est bien plate …).
ne pourrions nous pas lancer un club de réflexion sur la France et les Etats-Unis M. Jorion ?
@ Wladimir, @ PauloG
Marx pensait au contre pouvoir de la classe ouvrière, c’était à une époque ou l’industrie se développait par la main d’oeuvre ouvrière. Ce n’est plus le cas maintenant où la classe ouvrière de pays riches s’est considérablement réduite, dans une société où l’essentiel de l’activité est réalisée de façon éparpillée dans le secteur tertiaire.
Pourtant devant la défaite de nos têtes pensantes une révolution est-elle encore possible ? A défaut d’assurer l’avenir paisible de nos enfants, on est peut être en train de leur construire un champ de bataille, c’est bien eux qui vont devoir se révolter..
Simplement pour vous dire que j’apprécie votre/notre capacité d’autorégulation dans le débat même quand il est vif.
Je trouve que ce blog à des intervenants d’une grande maturité qui honore la confiance que nous fait Paul en ne mettant pas le filtrage d’un modérateur.
Cela crée une sagesse collective qui est la démonstration que la re-humanisation des liens est possible.
la contradiction, le débat, et même les conflits ne m’inquiètent pas si ils sont reconnus et élaborés. Le déni de la violence, la toute-puissance de la jouissance, l’incapacité à la frustration, l’avidité par contre, sont des bombes à retardements :
voilà pour rappelle ce que j’ecrivais au sujet de Paul le 18 octobre.
PAUL JORION N’EST PAS SOUS L’EGIDE DU DENI DE L’INCONSCIENT
Je suis Psychothérapeute-Analytique, passionnée, entre autres, d’économie, et lectrice de la première heure des livres d’économie de Paul JORION (dont le premier dès sa parution début 2007).
Ce que j’apprécie dans l’approche théorique de M.JORION, c’est sa vision holistique, globale, inter et trans disciplinaire de l’économie. Je suis sensible à sa capacité créative à emprunter les chemins de traverses pour étayer ses analyses dans ce secteur si balisé, je dirai presque à faire l’école buissonnière.
Pour moi, les principales forces de ses analyses sont de contester la sagesse toute-puissance de la fameuse “main invisible” du marché et d’autre part, la plus importante, de rappeler que le marché est juste constitué d’êtres humains soumis à leurs pulsions et à la puissance de l’AUTRE fameuse “main invisible», l’Inconscient, cher à notre ami Freud et aux psychanalystes dont je suis.
Dans la théorique économique mon principal étonnement est celui ci : comment a t-on pu créer des théories économiques avec comme pierre angulaire le déni de l’Inconscient ? L’économie est surtout une science humaine à forte composante émotionnelle, pulsionnelle donc irrationnelle et certainement pas une science exacte rationnelle. Le marché est crée par des êtres humains. Tous les acteurs qui le constituent sont des personnes humaines fortes de leur compétence, leur savoir, leur expérience mais, c’est oublié trop souvent, soumises aussi et j’allais dire surtout, à leur monde émotionnel conscient et inconscient.
Je dirai, pour faire un mot d’esprit, que n’apprécierai peut-être pas A. Smith, que le marché est bien commandé par “UNE MAIN INVISIBLE », mais c’est LA MAIN INVISIBLE DE L’INCONSCIENT.
Aujourd’hui, nous assistons à l’explosion d’un déni. La dérégulation des années Reagan-Thatcher a donné un blanc-seing au monde pulsionnel où le hors-limite et sans-limite sont devenus la règle – gain maximum, tout tout de suite, frustration minimum, avidité, cupidité, toute-puissance et tous leurs cortèges d’avatars. Mais comme elle n’est pas si simple a assumer, cette primauté au monde pulsionnel a été refoulée, bien dissimulée, transformée en politiquement correct. Dépulsionnalisée pour une sur-rationalisation avec l’aide d’une pléiade de prix-Nobel mathématiciens qui ont œuvré pour mettre les échanges financiers (et donc humains) en équation et atteindre ainsi le fantasme du contrôle total des risques, être Dieu comme Peter-Pan dans son monde merveilleux du jamais-jamais. Titrisation, produits dérivés, complexification etc. … mais tout ça sur le mode du ni vu, ni connu.
Sur le plan inconscient, le terme dérégulation est entendu comme une autorisation tacite au « tout est permis » pour atteindre la satisfaction maximale. Bien-sur, personne consciemment ne reconnait être dans une telle dynamique. C’est justement comme cela qu’agit le déni aussi bien individuel que collectif. Mais, nous voyons aujourd’hui avec l’éclatement du déni et l’éruption du retour du refoulé que la majorité des acteurs de ce désastre financier étaient mus exclusivement par la cupidité, l’avidité vorace et ont sombré dans un délire de toute-puissance qui leurs a fait prendre des risques insensés. La majorité d’entre eux a quitté le principe de réalité pour sombrer dans le monde chimérique du principe de plaisir maximal.
Voilà, il me semble que c’est ce que nous dit Paul JORION. Peut-être est ce parce que son approche de l’économie est emprunte de psychologie qu’il est visionnaire ???
Je résumerai en disant que PAUL JORION est un économiste-Anthropologue qui n’est pas sous l’égide du déni de l’Inconscient.
le champ de la bataille en cours ce vendredi:
CDO Cuts Show $1 Trillion Corporate-Debt Bets Toxic (Update3)
By Neil Unmack, Abigail Moses and Shannon D. Harrington
Oct. 22 (Bloomberg) — Investors are taking losses of up to 90 percent in the $1.2 trillion market for collateralized debt obligations tied to corporate credit as the failures of Lehman Brothers Holdings Inc. and Icelandic banks send shockwaves through the global financial system.
The losses among banks, insurers and money managers may spark the next round of writedowns on CDOs after $660 billion in subprime-related losses. They may force lenders to post more reserves after governments worldwide announced $3 trillion in financial-industry rescue packages since last month, according to Barclays Capital.
« We’ll see the same problems we’ve seen in subprime, » said Alistair Milne, a professor in banking and finance at Cass Business School in London and a former U.K. Treasury economist. « Banks will take substantial markdowns. »……..
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601103&sid=agu0LWZrdQrg&refer=news#
merci aux courageux traducteurs….
@PaulG,
je crains que ne confondiez, apitoiement et curiosité intellectuelle, qui je crois est la qualité qui caractérise tous les promeneurs de ce blog…
Le post sur les CDS disparu, c’est simplement un appel aux tecniciens de ce blog, dont je ne fais pas partie afin de tenter de trouver une explication à cette journée du 21 où logiquement certains dégats auraient dûs être mis à jour…et où il ne s’est rien passé.
Vous trouvez que ces discussions sont inutiles ? futiles, digne du bistro (pardonnez-moi mais lorsque je vous lis c’est plutôt votre argumentation que je trouve digne du café du commerce, au sens où je ne vois là rien qui nous permette d’échanger de façon constructive, je ne vois aucune proposition etc.)
Si ce blog n’est pas à votre goût, si vous trouvez Paul Jorion trop arrogant etc, et bien ne venez plus…Je ne crois pas que vos commentaires nous manqueront…
Je précise que je suis une femme de 35 ans (donc de votre génération : celle de la crise pétrolière) et que pour ma part ce blog est un moyen d’étancher ma soif de comprendre les mécanismes de la crise car je ne suis pas économiste, mais aussi de profiter de débats assez passionnants, où on croise des gens de gauche, des gars d’ATTAC, des décroissants tout cela exprimé avec une grande rigueur intellectuelle, un certaine ouverture d’esprit et un respect apprecié et appréciable
Je pense aux très beaux post d’un garçon qui vit en Taïhlande…
@ lacrise
vous dites : « Contre les paradis fiscaux on ne peut rien faire puisque pour les Etats occidentaux c’est la punition d’avoir prélevé jusqu’à 60% des richesses annuelles produites »
Vous savez bien que cette explication est partielle.
les paradis fiscaux sont aussi le lieu de dissimulation des revenus absolument considérables de l’industrie du crime, de toute les mafias, des gouvernants qui spolient leur pays etc ….. .
Ce sont aussi ces revenus astronomiques illegaux planquées dans des hedge-funds qui alimentent la crise financiére.
bonjour à tous
çà fait un an,10H/JOUR que je cherche des solutions sur le web
seuls 3 sites sont vraiment interressants,celui de paul,leap et bankster
mais il y a un site encore plus impressionnant au sens visionnaire,celui de larouche et cheminade
j’ai écris un programme « V comme VISION » (350 propositions)
si çà vous interresse,envoyez-moi un mail bruno.frandemiche@yahoo.fr
oui,j’entends dejà certains penser « il n’a que çà à faire »
ayant une sla,trachéo,gastro,dirigeant mon pc par les yeux,j’essai d’aider mon prochain comme je peux
cordialement votre
bruno
ps:j’ai été dans une autre vie du programmeur au pdg(30 ingénieurs) en terminant administrateur(150 personnes)
Salut Bruno !
Merci pour votre contribution, je vais faire un tour vers votre lien…euh faut-il préciser que « l’éthique » de se blog c’est ne pas juger les gens aussi vous n’avez vraiment pas à justifier ce que vous faites de votre temps…
R.E.S.P.E.C.T
En lisant les commentaires j’ai le sentiment que beaucoup veulent agir et en même temps beaucoup sont découragés par leur impuissance à agir individuellement.
Très récemment j’ai lu un article indiquant qu’un « riche » particulier a demandé à sa banque de retiré en liquide les 5 millions € qu’il avait placé dans cette banque, l’article indiquait que la banque ne savait comment faire et que cela lui porterait un très mauvais coup.
Un vielle adage d’alcolique dit « il faut soigner le mal par le mal », il y a en France peu de personnes possédant 5 millions d’euros mais largement plus de 5 millions de personnes possédant au moins 1 €, si on resussissait à rassembler un maximum de personne est-ce qu’un ultimatum du style « si vous ne faîtes rien pour réformer le système on l’anéantira en retirant tous nos économie le même jour » pourrait faire réagir les « élites » et est-ce qu’un tel ultimatum est utopique?
@Ghostdog,
Pardon encore une fois, mais vous lisez ce qui vous arrange.
Je fréquente ce blog depuis plusieurs mois, et j’y ai également trouvé des informations souvent intéressantes. Pas toutes, certaines contredites par d’autres…je sais, c’est normal.
Mon intervention, maladroite j’en conviens, mais qui commençait par « je sens un petit coup de mou de notre ami Paul » n’avait pour but que d’essayer de dire que
1- La peur n’est jamais bonne conseillère ou se plaindre arrange rarement les problèmes
2- Nos enfants, comme nous, auront une vie, la leur, très différente de celles des générations qui les ont précédé, et que leur préoccupations seront peut être d’un tout autre ordre que les nôtres aujourd’hui. Bien malin qui pourra prédire…
3-Et que regarder le doigt peut cacher la lune, parfois…
Ce sont des considération de bistrot, peut être, mais je pense profondement que les occupants de bistrot, les empiriques, les pragmatiques, les « terre-à-terre », les « proches du terrain » ont surement un plus bel avenir devant eux que celui de certains intellectuels dépassés ou théoriciens, même engagés.
Je suis tout pret à discourir sur mes propositions, ou opinions politiques, assez bien représentés par Lattouche ou Cochet, mais franchement qui s’en soucie ? Ce blog n’est pas forcement l’endroit adapté pour en parler.
Donc, j’ai compris, n’en jetez plus, la forme de mes interventions est inadaptée…
Pourquoi pas, c’est une idée! même si on a pas d’économie, le peu qu’on a du mois qui arrive , on peut le retirer.