Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On ne m’a pas donc vu sur Arte dans l’émission consacrée à la chute de Lehman Brothers, en vue de laquelle on m’avait interrogé pendant 90 minutes. J’entends dire que le matériel sera utilisé dans un programme au lendemain des élections présidentielles américaines. Qui vivra verra !
Certains d’entre vous s’interrogent – comme moi – pourquoi ne pas avoir utilisé cet entretien ? Ce que j’ai déclaré vous est connu : c’est du même ordre que ce que vous me voyez écrire tous les jours. Il y a peut–être une indication dans le sentiment que j’ai eu, en parlant aux réalisateurs, que notre évaluation respective de la gravité de la crise actuelle n’était pas du même ordre de magnitude. Quand j’ai dit par exemple que la situation actuelle faisait peur, et qu’ils m’ont demandé de préciser, j’ai dit « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » Ce que j’ai lu dans leurs yeux, ce n’était pas de l’incrédulité mais plutôt de l’inquiétude, et cette inquiétude ne portait pas sur l’économie ou sur la planète, mais sur moi personnellement.
Depuis le début de l’année on a commencé à dire un peu partout : « Comme en 1929 ! » et on se met à dire maintenant : « Pire qu’en 29 ! » mais je suppose que cela reste pour la plupart des gens, un slogan très abstrait. Il y a une catégorie d’économistes ou apparentés – et je vais me situer ici en compagnie de gens dont certains sont des « personnalités », des gens beaucoup plus connus que moi, comme Krugman ou Roubini, et en France, Attali, Aglietta ou Lordon, que vous et moi appelons : « ceux qui ont vu juste » mais que 95 % des gens appellent encore tout simplement : « les alarmistes ». Bien sûr, dans trois mois, ce ne seront plus que 90 % des gens qui nous appelleront « alarmistes », et dans six mois, 85 %, etc. Mais nous le savons bien : pour qu’une majorité croie véritablement à la gravité de la crise, il faudra qu’elle soit entrée dans leur vie quotidienne avec des traites non payées, du chômage et tutti quanti.
Faisons un pas de plus. Quand on dit de nous « ceux qui ont vu juste », ce n’est encore qu’un crédit qu’on nous accorde quant à l’analyse que nous faisons des événements : les prévisions qui se sont vérifiées, à long terme d’abord : que la crise aurait lieu, prévisions à court terme ensuite, quant à la suite des événements depuis qu’elle a éclaté. Est-ce que ce crédit s’étend aux propositions que nous faisons quant à ce qu’il conviendrait de faire, à nos suggestions de solutions ? Je n’en vois aucune trace.
Il est vrai que tous ceux « qui ont vu juste » ne sont pas aussi présents sur le front des remèdes. Je n’ai encore rien lu par exemple – je ne fais peut–être pas assez attention – qui ressemble à des solutions dans ce que dit Roubini. Mais j’en vois énormément (elles ne se recoupent pas entièrement, mais là n’est pas la question) chez Attali, Lordon et moi-même : interdictions des paris sur les prix, blocus des paradis fiscaux, double système monétaire, constitution pour l’économie, bilan de santé de la planète dans l’évaluation des richesses, etc. Est-ce que quelqu’un quelque part prête la moindre attention à ces suggestions ? Peut-être mais il se garde bien dans ce cas-là de me le signaler.
Passer de la catégorie « alarmiste » à celle de « ceux qui ont vu juste », constitue la première étape. Soyons optimiste : elle n’est pas hors d’atteinte. Qu’on s’intéresse aux solutions que nous proposons serait la seconde. Et là, on est encore très loin du compte.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
125 réponses à “Ces alarmistes qui ont vu juste”
Quand les subprimes avaient commencé à éclater l’année dernière, je disais à mon père que c’était très grave. Il était évident que si des grandes banques affichaient des dépréciations de plusieurs millions, puis qui commençaient à chiffrer en milliard, ça n’allait pas s’arrêter simplement là. Mon père ne m’a même pas écouté, en fait les alarmistes sont peut-être considérés comme des sentimentaux qui aiment bien le sensationnalisme provoqué par la catastrophe en général.
Mais quoiqu’il soit, il y a une chose qui me fait très plaisir c’est de lire Greenspan déclarer que l’économie n’est pas une science exacte (http://argent.canoe.com/lca/infos/etatsunis/archives/2008/10/20081023-151230.html).
Je pense que pour vouloir proposer des solutions pour la crise, il va falloir que les responsables politiques changent carrément de grille de lecture… pas évident lorsqu’à l’université, le courant néoclassique est fort dominant. Ce que nous vivons est une belle déchirure épistémologique et je prie le ciel pour qu’un penseur arrive à proposer une nouvelle approche en économie (qui ne doit plus être considérée comme une science pure et dure, mais une science en somme toute humaine).
Guerrien disait que le marché n’existait pas puisque c’était des hommes qui faisaient des échanges… quand je lis sur boursorama, je suis sidéré de voir combien de fois on dit que « le marché » panique, « le marché » prévoit, « le marché » panique… c’est étrangement impersonnel et on oublie que cette fausse entité concernent simplement des millions de prix fixés par des hommes qui ont normalement besoin de quelque chose.
Quand on dit « je suis quelqu’un de…. » au lieu de dire tout simplement « Je suis … » on fuit une certaine responsabilité… j’ai vraiment le sentiment que les hommes, les traders, les banquiers, sont des enfants. C’est peut-être dire qu’il va falloir aller très loin dans la réflexion qui sera épistémologique, philosophique et qui repensera les finalités que les hommes voudront se fixer pour le futur. Pas évident.
Keynes en parle plus ou moins de ces nouvelles finalités dans un texte magnifique que j’ai lu il y a quelques années, je vais le relire ce week-end : « Perspectives économiques pour nos petits-enfants », dans « La pauvreté dans l’abondance » éditions Tel Gallimard, pp. 103-119.
Merci Paul pour ce post, il me fait très plaisir, vraiment. J’étais assez mal à l’université, incompris par les profs, senti traité comme un fou ou même marxiste alors que je ne l’étais aucunement ou bien je passais des mois à digérer des théories qui me semblaient absurdes.
Quand ca arrive, on se demande comment c’est arrivé. De la, à se demander ce qui va arriver et penser à ce que l’on peut faire (99% des gens raisonnent comme cela ). N’est pas visionnaire qui veut. Meme Irving Fischer s’est ramassé une sévère correction en Bourse en 1929 et y a laissé une partie de sa fortune. Par la suite, il a bien analysé la déflation par la dette. Mais on lui a accordé moins de crédit.
Bonjour à tous.
Durant mes recherches sur la toile, J’ai découvert une théorie que vous connaissez peut-être : Le crédit social. De part sa simplicité, son bon-sens apparent, ce système semble être une solution bien plus optimale que le capitalisme actuelle pour faire avancer l’humanité. Le seul problème, c’est que ça parait trop simple pour être vrai. Mais parallèlement, je n’ai pas vraiment trouvé de critique de cette théorie, et n’ayant que de vagues notions en matière d’économie, je suis bien incapable d’en formuler une moi-même. (j’ai cherché… mais elle à l’aire vraiment bien cette théorie 🙂 )
Je n’ai pu trouver que cette citation :
« La force de l’argumentation du Major Douglas vient d’ailleurs en grande partie du fait que l’école orthodoxe n’avait pas d’argument valable à opposer à la plupart de ses critiques destructives » (… ). Il a eu « le mérite de n’avoir pas totalement oublié le problème essentiel de notre système économique. Mais il a soutenu une doctrine erronée, non certes dans son expression, qui est claire, cohérente, et d’une logique facile, mais dans ses hypothèses de base, qui ne s’accordent pas avec les faits » J. M. Keynes (Théorie générale, 1935).
Parmi vous, quelqu’un saurait-il en quoi cette théorie est trop simpliste, fausse ou incomplète ? Ou au contraire quelqu’un la trouve-t-elle adapté, bonne, applicable, etc…
Dans l’espoir que mes enfants ne mourrons pas de faim 🙂 Je cherche à comprendre un peu tout ce qui se passe
Si l’un de vous a des infos, Merci d’avance
Les médias ne parlent de cette crise que depuis relativement peu de temps, et sérieusement depuis septembre. S’ils disent dès maintenant que c’est une crise d’une extrême gravité, cela revient a dire qu’ils sont passé a côté de quelque chose depuis plusieurs années. Autrement dit qu’ils n’ont pas très bien fait le boulot. Mieux vaut pour eux dire qu’il s’agit d’une crise sérieuse, sans plus.
OUi c’est une course contre la montre, une course de fond.
Ce que dit jour après jour Paul Jorion dans ses messages pourrait, chez quelqun qui débarque ici un peu distraitement, passer pour de la forfanterie, mais c’est tout le contraire. C’est parce qu’il y a ici une grande exigence intellectuelle, le sentiment fondé d’une urgence absolue, que Paul Jorion éprouve sans cesse la nécessité de faire le bilan de son lieu de parole.
Lorsque Paul Jorion se nomme parmi ceux qui avec lui « ont vu juste », il me fait immensément plaisir. Encore une grande intelligence de situation, une stratégie même. Se constituer ainsi comme membre d’une « internationale de ceux qui avaient vu juste » est très important. Si chacun des nommés par Paul pouvait maintenant nommer à leur tour tous les autres, quel synergie !!
A nous aussi simples lecteurs ou scripteurs sur ce blog de relayer, amplifier le message. Et qui sait, une circonstance, un hasard, ici, là, feront qu’une personne d’influence, deux, puis trois, puis dix, prêteront pour une fois une oreille un peu plus attentive, afin que d’autres encore amplifient l’écho, le nourissent et qu’à la fin les idées passent. De toutes façons, nous n’avons plus le choix, action !
Puisse vraiment l’internationale de « ceux qui avaient vu juste » s’augmenter de ceux qui trouvent juste ce que disent « ceux qui avaient vu juste » !! Et en particulier Paul Jorion qui nous offre avec son blog un magnifique accélérateur d’idées et solutions pour temps de crise.
@Max
« j’ai vraiment le sentiment que les hommes, les traders, les banquiers, sont des enfants. »
En France les traders sortent exclusivement des plus grandes écoles (centrale, polytechinque, dauphine…).
Ils ont des compétences mathématiques, entre autres, extrèment poussées; ils réflechissent souvent vite et bien, sont adaptables à toute situation, brefs ils se pensent (et sont surement) l’élite de notre société.
Depuis au moins 20 ans ces « élites » se plongent dans un contexte déconnecté de la réalité, manipulent des modèles complexes, élaborent des stratégies féroces pour gagner/faire gagner plus d’argent.
Le reportage d’Arte à au moins eu le mérite de faire penser à tout ces étudiants : « La promo 2008 » comme ils les présentaient 🙂
Peut-être que toute cette énergie, toute cette intelligence va ouvrir les yeux et commencer à regarder autour plutôt que toujours devant (l’oeil rivé sur le bonus de la star de l’open-space).
J’en retire un (maigre) espoir si le monde tient encore quelques annèe nous aurons peut-être la chance de voir une génération commencer à penser différement au sens de la connaissance, du travail, de la vie en générale…
(Optimiste inside)
Au milieu des ignorants, l’homme lucide est un fou.
Quand le sage montre la lune, l’imbecile regarde le doigt.
Il y a plus impardonnable encore que de comprendre le present, c’est de sentir le futur.
Combien de temps a-t-on supporte que le Christ parlat ? … Six mois tout au plus ?
…Il va falloir boire la cigue jusqu’a l’hallali, Paul.
@ Greg,
J’aimerais partager votre optimiste, mais d’après ce que j’ai pu fréquenter à l’université… j’ai un peu de mal. Je ne crois pas tellement que ce soient ces étudiants qui vont pouvoir changer leur regard d’eux même sur le monde de la finance. Parce que tout simplement, ils ont des outils intellectuels qui servent à quelque chose de bien précis. Ce sont quand même des spécialistes qui cherchent à satisfaire leurs intérêts immédiats.
Néanmoins, on peut espérer croire qu’ils seront davantage attentifs à ce qu’ils feront et seront sensibles à des messages appelant à reconsidérer le système financier mondial et plus généralement la science économique.
Pour cela, il faut un penseur, ou plusieurs penseurs, qui puissent concevoir une nouvelle approche en économie qui doit être également politique (il faut retourner aux sources, Ricardo, Marx, Smith et à mon avis Keynes)… mais cela sous-entend également que la politique doit être également prête à accepter cela et à diffuser amplement cet éventuel message. Je n’y crois pas tellement pour le moment, les lobbies des entreprises mondiales, des banquiers sont tellement puissants.
Je persiste à penser que le fait que l’analyse économique se soit détachée de la politique l’ait désincarnée et l’ait conduit à créer des monstres qui sont les modèles mathématiques…. à partir desquels les banquiers et traders ont conçu leurs propres outils mathématiques d’analyse (souvent de véritables boîtes noires calculant des probabilités à court terme). Réintroduire la politique dans la « science » économique remettra l’analyse de long terme et l’éthique leur juste place, si je peux oser le croire.
J’en veux pour preuve Paul Jorion lui-même qui n’a pas de formation d’économiste… Il faut du bon sens pour comprendre ce qui ne va pas et ce qu’il faudrait faire.
Keynes disait que le bon économiste avait du bon sens.
En fait, Paul est meilleur économiste que les meilleurs étudiants en économie. Quelle belle ironie du sort !
@Max,
« Je ne crois pas tellement que ce soient ces étudiants qui vont pouvoir changer leur regard d’eux même sur le monde de la finance. Parce que tout simplement, ils ont des outils intellectuels qui servent à quelque chose de bien précis. Ce sont quand même des spécialistes qui cherchent à satisfaire leurs intérêts immédiats. »
Si l’effondrement se poursuit ne serait-ce qu’à la moitié de ce que « les alarmistes qui ont vu juste » se confirme, c’est le monde qui changera, leur regard d’eux ne pourra que suivre.
Quant à leurs intérêts immédiats, ils risquent bien de se resumer à trouver un job !
Je ne suis pas sur que les chargés de recrutement des grandes institutions financières soient débordés en ce moment…
Je me fait l’avocat du diable, mais je veux encore spéculer sur l’avenir, et donner du crédit à ces jeunes qui n’ont pas encore tous été pervertis par la pratique -si ce n’est par la théorie- de ce système dénué de sens.
Mais peut-être suis-je en train de reproduire ce shema destructeur dont nous voyons les effets aujourd’hui : Donner une valeur hypothétique à un avenir pourtant plus que jamais incertain 🙂
Et quand on pense qu’ Adam Smith s’est intéressé à l’économie d’abord pour des raisons philosophiques et morales !
Qui a lu sa Théorie des sentiments moraux, le véritable soubassement de toute son oeuvre ?
Les néo-libéraux pourraient en prendre de la graine, eux qui n’ont gardé de l’oeuvre du penseur
qu’une pauvre main invisible.
C’est vrai, ces étudiants en « maths fi » que l’on a vu sur Arte vont se prendre une sacrée claque lorsqu’ils verront — de plus en plus — que le monde de l’économie ne tourne pas tout à fait comme le prévoient leurs beaux modèles ! Le désintérêt qu’ils avouaient pour les conséquences sociales de la pratique financière avait quelque chose de tellement décalé, pathétique. Finalement l’émission d’Arte aura au moins eu ce mérite là, de montrer le déphasage total des « élites ». D’un point de vue sociologique risquons l’hypothèse que tous ces métiers de la haute finance vont se voir quelque peu dévalorisés. Ce sera intéressant de voir combien il y a d’élèves dans la « promo 2009. » En 2009 on risque surtout d’avoir besoin du boulanger d’Adam Smith, ou de l’agriculteur de Quesnay.
Qui sait, en 2010, on enseignera peut-être la Constitution de l’économie de Paul Jorion dans toutes les bonnes écoles.
@ Paul,
Suite au post de Pierre-Yves je me demande si vous avez écrit un livre qui remémore des solutions pratiques (interdictions des paris sur les prix, blocus des paradis fiscaux, double système monétaire, constitution pour l’économie, bilan de santé de la planète dans l’évaluation des richesses, etc..).
Je n’ai pas encore lu vos livres, mais cela ne saura pas tarder, notamment quand le prochain sortira !!
@ Pierre-Yves,
Et Aristote ! Il était déjà très critique face à la chrématistique !
In Wikipédia :
« Selon Aristote, l’accumulation de la monnaie pour la monnaie (la « chrématistique » dite « commerciale ») est une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent : suivant l’exemple de Platon, il condamne ainsi le goût du profit et l’accumulation de richesses. Le commerce substitue l’argent aux biens ; l’usure crée de l’argent à partir de l’argent ; le marchand ne produit rien : tous sont condamnables d’un point de vue philosophique.
Bien qu’Aristote traite la chrématistique comme un ensemble de ruses et de stratégies d’acquisition des richesses pour permettre un accroissement du pouvoir politique, il la condamnera toujours en tant que telle et donnera une place beaucoup plus importante à l’économie : il s’agit de ce point de vue d’un auteur fondamental dans l’Antiquité, et qui aura une très grande influence durant toute la période médiévale. »
Cher Paul,
Il faut croire qu’ ils craignent que vous déclenchiez un sentiment de panique, sentiment qui serait fatal a la santé des banques.
Quand je parle de cette crise, a mes relations, on me taxe toujours de pessimiste, tout en reconnaissant que j’avais vu juste quand je parlais de ce qui allait arriver (je vous lis depuis près de 2 ans).
Je pense que beaucoup de gens ne veulent tout simplement pas savoir, c’est un aveu d’impuissance de leur part, pourtant tout dépend d’eux en tant que citoyens.
Les choses doivent-elles aller plus mal pour qu’ils commencent a réfléchir ?
Archimondain @
Eh bien! Ça fait plaisir de voir que des choses bougent quand, dans ces circonstances, on en vient à vouloir s’informer sur le Crédit-Social (ou Argent-Social, c’est pareil) et son inventeur direct le major Clifford Hugh Douglas. Ce n’est pas faute de l’avoir rabâché ici comme ailleurs.
Il n’est pas du tout « étonnant » qu’on parle énormément de Keynes et presque pas de Douglas.
Ils étaient exactement contemporains. Jhon Maynard Keynes 1883-1946 et Clifford Hugh Douglas 1879-1952.
Keynes, l’homme d’un système, et Douglas, l’homme qui a désocculté le système financier et proposé un mode financier dont on n’a pas pu démontrer la fausseté du théorème qui le sous-tend.
En effet, c’est un « théorème » découvert – expérimentalement – et non pas sorti de théories. Douglas était confronté aux réalisations concrètes en tant qu’ingénieur en chel et directeur de travaux publics et directeur d’industrie en plusieurs endroits du monde (voir sa carrière autrement plus concrète que celle de Keynes). On dit souvent: la « théorie du Crédit Social », certes, on peut en faire une théorie, mais cette « théorie » n’a pas été pondue de toute pièce par un cerveau, elle découle d’une découverte expérimentale issue directement du milieu productif, pas moins que les Travaux-Publics et l’Industrie où Clifford Hugh Douglas exercait les plus hautes responsabillités, celui qui a décortiqué le premier, « sur le tas », la composition des prix. Ainsi, si les prix que nous payons ne sont pas le – reflet de la vérité – qui est réellement produite et dont témoigne la production des biens et des services, la crise, les crises sont inéluctables. (1)
À la base, et jusqu’au final, l’argent qui est d’abord et avant toute chose le reflet exact de la production, n’est pas une marchandise, c’est une erreur fatale de la considérer ainsi. Qu’en pensent ceux qui paient deux fois ou plus leur maison? D’autres se la font saisir. L’argent, par nature, ne peut pas être une marchandise. Au minimum, et c’est là une concession pour l’explication, si l’argent, la monnaie, ne reflète pas EXACTEMENT la production des biens, c’est à dire le vrai pouvoir d’achat selon ce qui est produit à la base ni plus ni moins, il est encore moins une marchandise, sinon des chaines pour l’asservissement aux pouvoirs financiers. Mais, au fait, qu’est-ce que serait l’argent s’il n’y avait pas de biens produits?
Et on lit ceci :
« (…) ses hypothèses (de Douglas) ne s’accordent pas avec les faits » conclut Keynes. Bien sûr, si c’est le grand Keynes qui le dit…
Mais je rappelle encore une fois que, du vivant du Major Clifford Hugh Douglas, les associations bancaires britanniques dépensèrent quelques 5 millions de livres sterling (de l’époque!) pour acheter le silence de la presse au sujet du Crédit-Social dont on parlait alors de plus en plus. Si le Crédit-Social, découvert par Douglas avait été une chimère ou une utopie de plus, il y a longtemps que les milieux bancaires l’aurait jeté aux oubliettes. En effet, cette attitude est la preuve même que le crédit social est une chose des plus sérieuses. Mieux, Molotov (pas moins!), ministre des affaires étrangères de l’Urss alors temple du marxisme déclara (je crois en 1945): » Nous savons tout du Crédit Social, la seule chose que nous craignons serait son application ». Cet aveu, venant d’un tel « pilier historique » du pouvoir marxiste, on mesure encore davantage la portée qu’aurait l’application du Crédit Social.
Personne n’est parfait, Keynes compris, mais le système financier est tellement faux qu’il est indéfendable. N’en déplaisent à ceux qui font maintenant réunions sur réunions dans le monde pour renflouer ce système faux et délétère. D’ailleurs, renfloué ou pas, il est tellement disloqué qu’il ne peut tenir, sauf à être tenu carrément par Al Capone…
Il vaut mieux passer à autre chose, quelque chose de sérieux et très fécond, sans prétentions, mais prouvé. La redoutable et sourde adversité bancaire en est la preuve même de son bien fondé.
On peut voir avec grand profit ces liens ci-dessous (il y en a d’autres) :
http://www.bankster.tv/creditsocial.htm
http://www.michaeljournal.org/vraics2.htm
http://douglassocialcredit.com/ (celui-ci est en anglais, où l’on peut y lire Douglas dans le texte, voir les sous-liens)
(1) voir Magrit Kennedy, une architecte, très avancée en économie, et qui en est arrivée aux mêmes conclusions que Douglas avant elle sur la composition des prix. Les prix sont composés à raison de 40% (en moyenne) d’intérêts bancaires accumulés par les dettes elles mêmes accumulées des producteurs et vendeurs.
Je ne suis évidemment pas un économiste de formation, ni de près ni de loin, j’ai une formation scientifique très sommaire et superficielle, mais je pressens, je subodore intuitivement ce qui se passe. Je passe évidement aussi pour un fou, à ranger dans la catégorie des extra terrestres, des pessimistes indécrottables comme beaucoup ici j’imagine.
Et j’enrage de ne pas avoir suivi une véritable formation en économie, être un spécialiste. Ainsi j’aurai pu comprendre tous les termes techniques, toutes les techniques de l’économie, prévoir ce qui allait arriver par moi même comme vous l’avez fait. J’aurais pu crier aussi, alerter le monde, essayer de faire quelque chose pour l’empêcher d’aller droit vers l’abime.
Mais, en pessimiste indécrottable, je me renfrogne, résigné, car même si j’avais eu les connaissances nécessaires pour tout analyser, décrypter, expliquer, essayer de sensibiliser les autres, ca n’aurait rien changé. Car les gens qui sont aux commandes du systèmes sont bien trop bornés, incompétents, cupides, superficiels pour la plupart. Ca n’aurait absolument rien changé même si j’avais été le meilleur économiste de tous les temps. Les leaders n’auraient rien écouté… C’est ca le plus triste dans cette histoire, ce sentiment d’être un spectateur totalement impuissant
Bonjour a tous,merci Paul pour tout cela!
Je voudrais cite l’economiste Nicolas Georgescu-Roegen « on ne peut comprendre l’economie si l’on ne considere pas celle ci comme la recherche de la jouissance ».
Amities
… ah, j’oubliais celle-la, refrain bien connu :
« Il a dit la verite, il doit etre execute. »
Personne n’aime reconnaitre ce fait banal, tragique de notre société contemporaine : On empêche les “gens bien” d’émerger, puis de conduire les affaires de la Cité.
Pourtant nous avons des personnes vraiement formidables et desinteressees dans nos societes. Partout. Elles sont Inemployees. Impuissantes. Spectatrices. Mises au ban.
La societe Contemporaine se mutile de ses meilleurs elements. Pourquoi les journalistes ne les « traquent »-ils pas pour leur donner la Parole ? Ah, j’aurais adore faire ca si j’avais ete journaliste, c’est passionnant !
Mais m’aurait-on laisse faire ?
Certaines Civilisations, des societes primitives, des societes traditionnelles a taille humaine suivaient l’avis des Sages, des Anciens. Elles n’avaient pas la democratie.
Pourquoi » la Democratie » empeche-t-elle la Sagesse ?
Qui reflechit la-dessus ? Etienne Chouard, peut-etre… 😉
Roubini enfonce le clou
Il rejoint Paul dans sa vision réaliste de la situation
Merci pour l’ existence de votre blog, je ne comprends pas toujours tout ou la portée de de certaine envolée ( envolée prise dans le sens où ne sachant pas voler je n’ atteindrai jamais la hauteur de certaines réflexions ) cependant je progresse, je progresse 🙂
Au risque de passer pour l’avocat du diable, il me paraît difficile de ne pas faire des paris sur les prix, lesquels sont une variable dépendante de facteurs comme l’offre et la demande, la rareté ou l’influence d’événements imprévisibles. Ça me semble une chose naturelle, – ou plutôt, elle est culturellement devenue « naturelle » – et pas seulement par rapport au profit éventuel que l’on peut tirer de l’opération mais pour une autre raison, à savoir que le sujet « rationnel » tente de se protéger à l’égard des incertitudes liés au lendemain, cet inconnu. Non seulement, il est dans son intérêt de protéger ce qu’il possède mais il doit également calculer le risque de ce qu’il entreprend. « Si tu veux la paix, prépare la guerre » disait déjà Aristote. Depuis que le calcul a pris l’importance que l’on sait, c.a.d. grosso modo depuis l’avènement de la science moderne, l’incertitude de l’avenir fait l’objet d’un calcul permanent. Il suffit de souscrire une simple assurance-vie pour s’en rendre compte. Freud disait qu’on pense au moins une fois par jour à la mort. Mais on calcule encore bien plus souvent que ça. Le calcul de l’utilité ou du risque est devenu, pour le meilleur ou le pire, une seconde nature. C’est bien là le problème. Pour en savoir plus sur l’histoire du risque, lire « Plus fort que les Dieux » de Peter Bernstein.
Il ne faut pas être pessimiste dans les médias ! c’est assez mal vu.
Le point ou le 1/2 point de croissance va se jouer sur le moral de nous tous, alors chut tout va bien (ou plutôt chute tout va bien).
Le citoyen lambda que je suis pouvant être classé dans la catégorie des sceptiques quant à la réalité de certaines versions officielles fondatrices de ce début de siècle ne peut que s’inquiéter de la tournure de ces évènements que d’aucuns avaient prévu et que nos élites n’ont pas voulu regarder en face. Toute évolution positive se traduirait par une perte de pouvoir de ces élites, qui n’ont pas brillé par leur souci de l’interêt commun…
c’est le principe du déni de la réalité, il est collectif.
souvenez-vous encore de la métaphore de la flèche de Nietzsche ; les billets de Paul et de l’opposition extra-parlementaire finiront bien par atterrir sur le nez de la myopie généralisée. La transition est engluée dans des phénomènes d’inertie vertigineux. Mais certaines propositions, comme les paradis fiscaux, sont actuellement sur le devant (discours du Président français…), la force démocratique de l’opinion doit aider à propulser ces initiatives.
Pour arte, ils ont simplement privilégié les têtes médiatiques, comme d’habitude.
ALAN GREENSPAN : L’AVEU qui confirme l’analyse de Paul.
http://www.dedefensa.org/article-ecoutez-le_vous_les_maitres_du_monde__24_10_2008.html
Mis en ligne le 24 octobre 2008 à 06H37
Bonjour
Je n’interviens que tres rarement sur les forums .. mais je veux dire ici a Paul Jorion que je suis un assidu a son forum et je l’en remercie. Il y a maintenant deux ans je me suis abonné a une lettre d’information qui s appelle GEAB (Global European Anticipation Bulletin) .. ils font a mon sens partie de ces personnes visionnaires sur la crise et il y a une tonne d’information a collecter sur leur sites (adhesion un peu chere). Au début je n’etais que tres sceptique, maintenant lorsque je voie que leur prédictions sur faillites des banques, pb liés aux CDS etc .. se sont réalisés et je commence à avoir un peu peur. Oui car j’ai vu en paralléle comment les politiques ont réagi à la crise, fort tard (meme niveua que le commun des mortels, en ordre dispersé (nationnalisme oblige) et ensuite dans un semblant de coordination qui me fait dire que la ils ont réalisé et que la situation est extremement critique. Lorosque l’on voit l opacite des dernieres auctions liées à Lehman de celles suivantes sur WaMu et les banques Islandaises + tous les dégats collatéraux sur les hedges funds qui se repercutront sur les pensions des baby boomer etc.. etc… ca craint grave .. et il y en a tjs pour nous dire que la crise est derriere !!!!
Il est faux de prétendre que dans la presse US « sérieuse » « l’aveu de Greenspan est à peine mentionné », comme l’affirme l’article posté par Bruno. Ce n’est pas vrai. Le New York Times en fait état. Krugman s’est fendu d’un édito. Il y a un article très intéressant sur l’héritage de Greenspan dans la série « The reckoning ». Et même l’ultra-libéral « Wall Street Journal » relate en long et en large le discours de Greenspan: http://online.wsj.com/article/SB122476545437862295.html
Cher Paul et cher forum,
Agé de 35 ans, père de deux charmants bambins, de formation et profession scientifique, plutôt de nature empirique sceptique exprimé par un Nassim Taleb par exemple, et exposé au quotidien à tous les excès et bêtises découlant de la manipulation des chiffres, surtout quant il y a plein de zéro derrière et qu’ils tentent de représenter des concepts abstraits, je vous lis tous avec un très grand intérêt depuis plusieurs mois.
N’y tenant plus, et sentant surtout un petit « coup de mou » de notre ami Paul, je me permets de vous livrer en vrac quelques réflexions inspirées par quelques billets récents…
Pourquoi vouloir à tout prix expliquer pourquoi le mardi 21 octobre ne fut pas le « mardi noir » des hedges funds ?
Mon humble suggestion est simplement que le risque d’un effondrement systémique du système financier effraie suffisamment nos « élites » de tous bords pour qu’il n’est pas lieu de sitôt !! Les arbitres changent les règles du jeu tous les jours, vous ne faîtes pas partie des arbitres, et je peux comprendre votre frustration, connaissant les revenues et le pouvoir de ces gens là…
Franchement, le tintamarre médiatique et l’agitation politique sans précédent auquel nous assistons ces dernières semaines est à mon sens particulièrement éclairant. La situation est grave, nos élites financières et politiques actuelles craignent pour leur place et estiment que le risque d’être bousculé justifie absolument toute les interventions à court terme. Cette fuite en avant est sans précédent et se paiera bien sûr au prix fort, mais par pitié, n’attendez pas naïvement que les solutions viennent des fauteurs de troubles !!
La lutte est politique, au sens du rapport de force brutal entre parties aux intérêts opposés, et l’évolution se fera, comme toujours, sans la génération précédente, éliminée très tôt du débat et des combats, et dans la violence.
« La courbe de tous ce qui va mal » est connue depuis 40 ans, (club de Rome,…), qu’avons-nous fait de tout ce temps ? « Conquerront les étoiles !! » lancait Paul plein d’enthousiasme il y a quelque mois.
Naïveté anthropocentrique de l’intellectuel qui oublie un instant sa condition animale et d’où vient ce qu’il mange et respire ? Ou toujours la même, mortelle, fuite en avant, qui justifie tous les excès ?
En tant que biologiste, je suis convaincu que l’homme vit sur Terre, ne peut et ne pourra vivre qu’ici. Le principe d’entropie, un simple calcul économique sur la dépense énergétique nécessaire pour vivre ailleurs qu’aux crochets de notre environnement, ou le simple bon sens, permet de très vite redescendre, justement, sur Terre. C’est moins sexy, ça fait moins rêver, mais c’est la simple vérité. Et franchement, les étoiles n’ont pas besoin de nous…
Nos enfants nous haïront pour le monde que nous lui laisseront ? Sans aucun doute. Mais n’est ce pas toujours le cas ?
Pardon, mais votre paternalisme un brin condescendant « J’ai peur d’avoir des enfants qui crèvent de faim ! » me fait un peu sourire. Il y a longtemps que les générations X et Y n’attendent plus rien de leur parents, par ailleurs prévenants mais aux retraites confortables payés par nos soins et aux logements accueillants et payés depuis longtemps grâce à une inflation confortable. Une ou deux décennies de précarité, de bulles spéculatives les privant de logement décents, de désastres écologiques, de guerres économiques, leur ont très clairement fait comprendre que le monde actuel n’avait pas encore besoin d’eux, si ce n’est en tant que variable d’ajustement dans les organisations, ou chair à canon.
Cela forge le caractère et apprend la débouille !
Cela fait un peu mal aux baby-boomers, après avoir été au centre du monde pendant tant d’années, de devoir passer la main, mais franchement, vous serez surpris par la force de vos enfants.
Si je peux me permettre, et si j’étais vous, je m’inquiéterai plutôt pour ma ration, plutôt que pour la leur. La solidarité intergénérationnelle sort très rarement grandie des situations extrêmes, … et le plus fort, ou le plus jeune, gagne.
Bref, un peu de moral, et regardez un petit peu au dessus de votre nombril, vous verrez, y’a aussi des organes intéressants.
Paul, il y a incontestablement au sein des élites occidentales une volonté extrême de refuser toute remise en cause du système en place. Dont acte. Mais qu’en est-il en Amérique du Sud, en Russie, en Afrique, en Orient ? N’y a-t-il pas là les forces intellectuelles susceptibles de concevoir et d’imposer les changements nécessaires ? Jorions de tous les pays, unissez-vous !
Si même Arte, chaine confidentielle et « intello », vous censure, on n’est pas sorti de l’auberge…
Le vrai problème, c’est que pour faire une révolution, c’est à dire appliquer des réformes radicales, il faut que le peuple l’exige. Or comment voulez-vous que ce peuple, matraqué depuis trente ans par l’idéologie « Surendettez-vous pour surconsommer », qui n’a d’autre but dans cette société que de consommer des objets parce qu’on ne lui propose rien d’autre, puisse sérieusement croire à l’effondrement de ce type de société. D’autant que cette idéologie de surconsommation est synonyme d’irresponsabilité citoyenne, « Laissez, l’Etat s’occupe de tout, même pour vos bobos quotidiens, y a des experts! ». C’est sur que le peuple se réveillera quand il sera dos au mur, sans échappatoire aucune, mais pour aller dans quelle direction ?
Marx, qui c’est attaqué à l’économie en tant que philosophe, pensait que la classe ouvrière organisée en partis et syndicats pourrait proposer des solutions alternatives au capitalisme. Où sont les partis ouvriers qui instruisaient le peuple, où sont les syndicats qui avaient une vision COLLECTIVE de l’intérêt de tous ? A la poubelle de l’histoire, on a plus besoin d’eux, on est tous politiquement correct !
Quant aux Elites Dirigeantes, permettez-moi de rigoler, c’est elles qui ont construit ce monde pour leurs propres jouissances, vous croyez sérieusement qu’elles vont battre leur coulpe, se couvrir la tête de cendres ?
Et pourtant, il faudra bien trouver une solution !
« Le désespoir est une forme supérieure de la critique. pour le moment, nous l’appelerons bonheur. » disait ce vieil anar de Ferré…
Amicalement et merci pour ce blog.
Non pas 29, mais 17 !
À supposer que dans une année, les Jorion, Rubini et autres Aglietta puissent, comme les « socialistes révolutionnaires » en leur temps, s’organiser en mouvement, ce ne sont pas, je crois, l’amour de la raison et l’humanité qui feront le succès des ces » économistes révolutionnaires » . Par contre, je vois bien se lever une classe « d’économistes radicaux », au service du désir de pouvoir de ceux qui seront capables d’organiser sa redistribution pyramidale, à la bolchevique. Ceux-là feront marcher les foules vers un nouvel ordre économique mondial.
L’avantage d’Attali, – après l’Hyper Catastrophe, ça ira mieux demain – c’est de savoir s’y prendre pour publier des romans (en plus de savoir choisir dès le départ ses conseillers).
Je spécule en ce moment sur la possibilité de compléter, à bas prix, ma bibliothèque de Pléiades. De plus, pour le cas où l’un de mes arrières petits enfants envisagerait d’écrire une thèse sur « l’opposition manquée devant la montée du néo féodalisme », j’essaie d’en réunir les sources et les conditions : les œuvres complètes de Jorion (écrits et blog – merci à tous -) + une collection de traités sur le petit élevage domestique et l’art d’accommoder les restes …
Surtout, n’allez pas croire que je blague… « ce scénario vise à écarter l’avenir qu’il énonce », air connu !