Planète Terre : la courbe de tout ce qui va mal

Voilà, c’est le graphique qu’il faut diffuser : la courbe de tout ce qui va mal. Cliquez sur l’image et vous la verrez « grandeur nature » avec le nom du problème bien visible (il faut éventuellement zoomer). Ça se passe de commentaire. Ou plutôt, le commentaire est distribué dans mes billets.


(Graph: Springer-Verlag, Berlin, Heidelberg, New York)

Cela fait partie d’un dossier dans le New Scientist. Le dossier n’est pas en ligne mais achetez la revue, vous ne le regretterez pas (c’est un abonné depuis 1975 qui vous parle !)

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30 réponses à “Planète Terre : la courbe de tout ce qui va mal”

  1. Avatar de Strategix
    Strategix

    LE PETIT COMMENSAL (pour le plus grand profit de tous)

    Projections

    Dans l’environnement financier complexe que nous traversons, quelques lignes de forces peuvent être identifiées.
    Ces hypothèses ne se retrouvent pas encore dans les cours et les forwards, dont l’efficience est perturbée par des débouclements de positions en cours.

    La forte augmentation des dettes publiques aura un impact inflationniste…, compensé par l’environnement dépressif de l’économie.

    Les mesures financières arrêtées par la plupart des gouvernements des principales puissances occidentales, mêmes si, à ce stade, les montants ne représentent que des ouvertures de lignes budgétaires et pas la consommation finale de ces enveloppes.

    La récession impliquera une baisse des taux court terme des banques centrales…qui sera en partie répercutée sur les taux court terme de refinancement des banques, des entreprises et des ménages. Une baisse équivalent des taux moyens et long terme semble douteuse.

    La récession, confirmée au 3ème trimestre, perdurera au moins deux trimestres supplémentaires, obligeant les banques centrales à baisser leurs taux, quelques soient leur appréhension d’une reprise de l’inflation. La baisse des taux sera amortie par la hausse du taux de défaut des emprunteurs que chacun réintégrera aux taux demandés.

    L’euro s’appréciera face au dollar, du fait du différentiel de taux… mais les perspectives de sortie de crise plus rapide de l’économie US inverseront ce mouvement.

    Les réticences historiques de la BCE à la baisse des taux rendent probables une anticipation de différentiel de taux en faveur de l’euro et, donc, l’appréciation de la monnaie européenne. Dans un second temps, le pragmatisme habituel des américains permettra d’anticiper une sortie de crise plus rapide et donc une reprise de la devise US.

    Une forte hausse des matières premières précieuses résultera du refuge offert aux liquidités disponibles…

    Les liquidités actuellement orphelines de placement rentables et sûrs doivent trouver un refuge. Ni les titres d’états, aux taux ridiculement bas (US) ou exposés au risque de hausse des taux (EU), ni l’immobilier ne répondent à cette attente. La liberté offerte aux capitaux souverains (fonds et fortunes) de s’investir dans les marchés actions occidentaux n’étant pas assurée. L’incertitude, voire l’instabilité politique de certains pays maintiendra le besoin de liquidité. Les seuls actifs répondant à ce cahier des charges sont les matières premières précieuses (or, argent, pétrole).

    Le calendrier du déroulement de ces étapes n’est pas la seule incertitude.

    En réponse au mantra Bene Gesserit (frank Herbert) évoqué par l’un des intervenants du blog, je répondrais par l’évocation de la psycho-histoire, et de ses ramifications complexes, développée par Isaac Asimov dans le Cycle de Fondations.

  2. Avatar de ROBERT

    Répétition: la crise financière et économique actuelle est bienvenue, c’est une répétition, pour que les différents acteurs apprennent à réagir de concert, à faire front face à un danger commun, à se synchroniser.
    Nous pouvons souhaiter qu’ils jouent leur partition rapidement sans fausse note, sinon, malheur à ceux qui seront encore là pour constater les dommages irréversibles sur nos environnements d’un développement incontrôlé !

  3. Avatar de Strategix
    Strategix

    L’une des voies de possibles développées sur ce blog, et qui rencontre un écho important sur d’autres sites, implique la remise en cause d’un modèle économique fondé sur la distribution de crédits (absence de taux d’intérêts ou limitation drastique de la masse monétaire).

    L’économie mondiale actuelle s’effondrerait du fait de la mise en application de cette nouvelle approche. Comme le ferait le cycliste perdant de son élan.

    La situation actuelle simplifie tout cela puisqu’il est probable qu’elle nous oblige à renoncer, quelques temps au moins (cf. l’histoire des crise de JK Galbraith et la mémoire des marchés), au crédit comme carburant de notre croissance.

    Une telle évolution, qui verrait l’avènement d’un nouveau modèle d’organisation économique limitant fortement le crédit, entrainerait une société de consommation réduite, une société de décroissance.

    La société du No Conso serait la version aboutie du No Logo.

    La crise d’aujourd’hui, et de demain, et son cortège de souffrances à venir, serait acceptable si elle permettait l’avènement d’une nouvelle organisation des sociétés dont l’objectif serait la satisfaction des besoins (simples) des individus, davantage que la satisfaction de donner des besoins aux individus (marketing).

    Ce monde est possible, ce monde est souhaitable. Il a déjà été pensé, désiré, voire entrepris.
    Malheureusement, jusqu’à ce jour, cela s’appelle une utopie.

    Lorsque l’on veut réorganiser le monde et redistribuer les cartes, certains résistent, les exaltés défendent leurs idées et la violence en résulte. La réalisation de projets de réforme en profondeur, sans l’adhésion des forces de pouvoir, implique la violence. Le recours à cette dernière est exclu, et les chances de réussites sont donc infimes.

  4. Avatar de Dani

    Un bon croquis en dit plus qu’un long discours… de Napoléon, sauf erreur…

    Mais les soi-disant réalistes pensent qu’on ne peut que continuer dans la même direction… et traitent de fous ceux qui émettent des doutes. Et en plus, ils ont le pouvoir ! 🙁

  5. Avatar de Dominique Larchey-Wendling
    Dominique Larchey-Wendling

    Un concept intéressant pour caractériser l’incapacité de l’Homme à concevoir les limites du Progrès : le « biais de confirmation » … selon lequel les modèles que l’Homme développe pour comprendre et apprivoiser le monde enferment sa pensée dans la recherche de la confirmation de ces mêmes modèles jusqu’à la crise qui révèle leurs limites intrinsèques.

    De Nassim Nicholas Taleb

    http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=67359

    Nous arrivons aux limites de la Carrying Capacity de la Terre qui, malgré toutes nos incantations, est finie … pour paraphraser Bartlett :

    « The greatest shortcoming of the human race is our inability to understand the exponential function »

  6. Avatar de Candide
    Candide

    Je conseille absolument, sur le sujet de l’économie et des ressources naturelles, le « crash course » vidéo disponible sur le site http://www.chrismartenson.com. On y retrouve notamment une illustration terrifiante de la citation de Bartlett.

  7. Avatar de Bonafi gilles
    Bonafi gilles

    Trois citations en guise de commentaires:
    -Kenneth Boulding,
    économiste
    « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut continuer à jamais (infini) dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ».
    -Albert A. Bartlett,
    physicien
    « La plus grande déficience de la race humaine est notre incapacité à comprendre la fonction exponentielle ».
    Quant à demain mardi 21 novembre, il marquera le début de l’acte II de la crise systémique, c’est à dire la faillite des hedge funds (je suis en total accord avec toi, Paul).
    Il faudra peut être un jour parler de la NAU (North American Union),unissant le Canada, le Mexique et les USA avec une nouvelle monnaie, l’Améro.
    Ceci a été décidé le 23 mars 2005 à Waco, au Texas et confirmé par Lou Dobbs de CNN.
    Si vous ne me croyez pas lisez le livre de Robert A. Pastor (membre du CFR) »North american community » paru en août 2001.
    Evidemment, nous l’avons tous compris, la destruction du dollar et son remplacement par l’Amero ou le dollar Nord Américain est prévu depuis longtemps et elle aura d’ailleurs lieu à la fin du deuxième trimestre 2009.
    -Lénine
    « Le moyen le plus sûr de renverser un ordre social existant consiste à corrompre la monnaie ».

  8. Avatar de Strategix
    Strategix

    Chère Catherine,

    A vous lire, je comprends que l’expression trop rapide de ma pensée ne la restitue pas fidèlement.

    1- « La crise d’aujourd’hui, et de demain, et son cortège de souffrances à venir, serait acceptable si elle permettait l’avènement d’une nouvelle organisation des sociétés dont l’objectif serait la satisfaction des besoins (simples) des individus, davantage que la satisfaction de donner des besoins aux individus (marketing) ».

    L’ampleur de la tragédie (unité de lieu, le monde, unité d’action, la fin du modèle adapté à l’hyperpuissance occidentale, unité de temps, le crépuscule du capitalisme) qui se noue actuellement implique les souffrances exposées ci-dessus. Ce n’est donc pas initier une action cynique, c’est donner un sens à ces souffrances inéluctables.

    2- Déciller les yeux aveugles à la violence omniprésente en société est bien aimable, mais pour ce qui me concerne un peu inutile. A titre d’exemple, un jour de grande lucidité, j’ai écrit le passage suivant « Parfois l’impression me gagne que mon salaire est la juste rémunération pour devoir écouter, dire et soutenir des saloperies, des biens belles, de celles qui rabaissent les personnes humaines à ce qu’elles sont, pas grand-chose. Ainsi le nombre d’employés d’un groupe est toujours l’objet de commentaires sur les gisements de productivité et chacun de voir alors les effectifs comme une mine dans laquelle on va pouvoir taper, creuser pour en faire sortir le jus. Ceux là, (sans prise sur leur destin, semblables à des feuilles portés par le courant de la rivière) à leur insu, sont régulièrement étudiés par de doctes gérants et analystes qui posent leur diagnostic comme le bourreau installe l’échafaud. Sont ils plusieurs milliers que cela offrent d’excellentes perspectives. On peut en installer en Chine, ou au Bengladesh il paraît qu’ils sont moins bégueule là bas. Dégraissons, ces feignasses ont développés les produits, ils ne sont plus utiles. Ah, il faut les voir mes gaillards, affichant leurs costumes impeccables et masquant mal leur appétit pour ces petites gens à bouffer, comme d’autres lorgneraient sur un plat de lentilles ».
    Cela pour vous dire que la violence omniprésente dans nos sociétés ne m’est pas totalement étrangère. Je tiens davantage du faucon que de l’oie blanche.

    Néanmoins, la violence institutionelle a cela de supportable que (plus) personne n’est formellement un bourreau et peu/aucun acte irréparable n’est commis.
    A contrario, la réorganisation d’un système sans l’assentiment des forces de pouvoirs (technostructure, médias, relais d’opinions, sans même parler de l’armée et de la police) n’est pas possible sans violence ouvertement exercée. Pour parler clairement cela implique des gens qui en tuent d’autres, cela est une violence d’une autre dimension, moins intellectuelle mais autrement plus marquantes pour ceux qui en sont des acteurs. Je note cependant que l’expérience Vénézuellienne, nonobstant une tentative de coup d’état par semestre, est assez calme. Mais cela reste à voir dans le temps, de même que la Bolivie. Mais d’une manière générale, il ne peut y avoir de substitution des élites sans Révolution Culturelle, au sens Chinois du terme. Il faudra du temps, en plus du choc de la crise, avant que les membres de la société accepte une société de décroissance si contraire à ce qu’on leur inculque par violence depuis le plus jeune âge.

  9. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Stratégix

    Les choses peuvent être vues de façon moins pessimiste si l’on part du principe que la crise est un superbe révélateur des tares du système. Le sondage réalisée recemment et qui montre qu’une majorité de français rejettent le capitalisme tel qu’il est, est historique ! Au fur et à mesure que l’on s’approche du gouffre économique social écologique, l’urgence de la situation devient de plus en plus une évidence et les esprits sont prêts à changer leurs habitudes. En apparence on pourrait croire que certaines élites font comme si après la purgation du système financier les choses vont pouvoir repartir comme avant. Mais c’est une illusion, les problèmes sociaux, écologiques restent et vont devenir de plus en plus pressants.

    « Néanmoins, la violence institutionelle a cela de supportable que (plus) personne n’est formellement un bourreau et peu/aucun acte irréparable n’est commis. »

    Peu d’actes irréparables sont commis dans nos sociétés européennes, certes, mais les conséquences des politiques économiques, financières de nos pays ont parfois des conséquences dramatiques, ailleurs. Sans parler du commerce des armes. Combien de mors dans les mines de charbon en Chine après que nous eussions trouvé en l’Empire du milieu un nouvel eldorado — pour hommes d’affaires, ceux dont vous parlez et qui « affichent des costumes impeccables » ?

    Je vous rejoins pour dire que la violence n’est pas justifiable a priori et que tout nouveau système qui par elle viendrait serait entaché. Mais on peut au moins évoquer la légitime défense des damnés de la terre qui se verront dans l »obligation d’accepter le dictat toujours plus oppressant des puissants si ceux-ci s’entêtaient à vouloir conserver leur privilèges malgré l’autodestruction générale.

    « Ce monde est possible, ce monde est souhaitable. Il a déjà été pensé, désiré, voire entrepris.
    Malheureusement, jusqu’à ce jour, cela s’appelle une utopie. »

    Si j’ai bien compris votre premier message beaucoup d’effets de la crise financière vont s’annuler et la croissance va repartir aux USA, d’où votre idée que seul un nouveau « modèle d’organisation économique limitant fortement le crédit, entrainerait une société de consommation réduite, une société de décroissance. »

    Question : la solution n’aurait-elle pas été que la crise financière s’aggravât sans rémission ? L’assèchement du crédit aurait alors été à son comble et nous aurions pu repartir sur d’autres bases. Je présume que vous écartez cette hypothèse car elle aboutirait à la ruîne de tous et donc à beaucoup de violences. Mais après tout l’effondrement de l’empire romain n’a pas été la fin de tout, une autre économie a pu se reconstituer et finalement est advenue le Moyen age avec des domaines autarciques constituées des abbayes et autres lieux saints.

    Aujourd’hui, ce n’est pas l’empire romain car les sociétés, les économies contemporaines sont beaucoup plus hétérorégulées qu’elles n’étaient alors, mais je ne vois pas d’impossibilité a priori de reconstitution d’un système sur d’autres bases. Je vois très bien par exemple un retour massif vers les campagnes, non pas pour retourner au moyen age, mais avec tout l’acquis, y compris scientifique, de l’agrobiologie. Les acquis scientifiques des derniers siècles ne seraient pas non plus perdus. Seulement ils pourraient être exploités à d’autres fins que celle d’un capitalisme autodestructeur. `

    Evidemment il serait préférable d’obtenir l’assentiment des élites pour réaliser une transition vers un système alternatif, mais des possibilités intermédiaires ne sont pas à exclure. L’élite elle-même est composite, certaines de ses branches pourraient faire cessesion si la situation sociale, écologique s »aggravait encore de manière sensible et rapide. En situation de crise, Paul Jorion nous le rappelle, les choses vont très vite.

    Je crois que nous sommes tous accablés par ce que nous voyons, par notre impuissance. Mais les élites politico-économiques au pouvoir ne vivent que de notre assentiment. Tout comme la bourse, dès que la confiance disparait tout s’écroule. Or même si après la purgation du système financier les choses repartent, rien ne sera plus comme avant. Trop de certitudes ont été ébranlées. L’inanité de tout un système, ses contradictions, sont devenues visibles, à l’oeil nu.

    Sratégix, vos analyses des mécanismes économiques et financiers sont très pointues et semblent pertinentes. Vous avez une vision des choses du monde tel qu’il va assez proche de la mienne, et de beaucoup d’autres ici, ,vous convenez que le système actuel n’est pas viable.
    Alors, dans ces conditions, pourquoi ne mettez-vous pas toute votre intelligence pour imaginez des stratégies qui permettront justement d’assurer la transition d’un système vers l’autre ?

  10. Avatar de Grégory
    Grégory

    Ce genre de graphisme donne précisément du grain à moudre aux tenants de l’anti catastrophisme (ceux pour lesquels le GIEC est une ânerie). Comparant des choux et des carottes et délibérément manipulatoire… On fait mieux pour véhiculer des idées.

  11. […] un commentaire, Strategix écrit ceci : Lorsque l’on veut réorganiser le monde et redistribuer les cartes, certains […]

  12. Avatar de thomas

    Bonjour à tous

    à propos d’exponentielles, je vous propose cette conférence de JM Jancovici devant les cadres de SPIE, une entreprise de 30 000 salariés dans le cable électrique. Au programme, pétrole, carbone et PIB. Il explique notamment très bien pourquoi notre système de prix est faux, et pourquoi on devrait inscrire au passif de notre comptabilité, l’épuisement de nos ressources, ce qui est évoqué souvent par ici….

  13. Avatar de sounion
    sounion

    @ strategix
    Le simple bon sens ne voudrait-il pas que pour sortir de cette crise, on annule les dettes, celles des Etats, des individus et des entreprises ( ou qu’on allège leur poids) . Que la compensation monétaire ait lieu par la ruine des détenteurs de liquidités, les rentiers et puis la Chine, la Russie…N’est-ce pas ce qui se passera si nous avons une dizaine d’année d’inflation sans revalorisation des retraites et cela tout simplement sans violence ( mais bien sûr pas sans paupérisation de certaines classes) ?
    Il faudrait donc pour cela commencer par augmenter les salaires sans artifice. En laissant filer aussi les prix des matières premières, on résoudrait probablement en partie les problèmes d’épuisement des ressources ( voir baisse de la consommation d’essence). Parallèlement, on contingenterait les nouvelles dettes de consommation, on interdirait, pour commencer le revolving et le crédit hypothécaire autre que destiné à financer l’habitat. L’envolée naturelle des taux aurait pour effet d’inciter les entreprises à s’endetter moins pour financer leurs besoins en fonds de roulement, donc à verser moins de dividendes. L’actionnaire paierait un lourd tribu.
    Une fois la purge terminée, les banques centrales devront ramener tout le monde doucement à la réalité, en évitant qu’on refasse les mêmes erreurs. Pourquoi ne pas évoquer cette autre alternative qui aurait pour résultat de transférer la richesse aux jeunes générations ? Nos gouvernants ne peuvent bien sûr en convenir publiquement, mais c’est, je pense le scenario qu’ils envisagent. Et Trichet doit maintenant se rendre à l’évidence.
    Le problème est plutôt l’étincelle qui va permettre d’augmenter les salaires.En France, les syndicats vont s’en charger. Le problème est de parvenir à ce que les autres pays avancent eux aussi dans cette voie très vite, ce qui est difficilement acceptable pour ceux qui ont mené une discipline budgétaire stricte. Heureusement, à la fin de l’année, ils ne seront plus très nombreux.

  14. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Dans ce graphique, il y a une courbe qui vient un peu comme un cheveu dans la soupe, c’est celle des investissements étrangers. Ce n’est pas une chose nécessairement négative, sauf pour les tenants du protectionnisme, bien sûr.

  15. Avatar de jlm

    @ Strategix

    « La réalisation de projets de réforme en profondeur, sans l’adhésion des forces de pouvoir, implique la violence. »

    Pour faire écho au propos de Strategix, Il me semble qu’au contraire, que les forces de pouvoir sont en position d’imposer un modèle « décroissant », mais tout aussi inégalitaire que le modèle de la croissance exponentielle.

    Cela fait trente ans qu’un « groupe social » intermédiaire tient son emploi (et donc sa position sociale) de s’occuper de « l’emploi » ou de la pauvreté des autres ; il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les choses ne changent pas. Pour remplacer le modèle de « stabilité sociale par la croissance », il suffira de « mettre en vente » un modèle social basé sur la « conservation, le renouvellement du même ». Les classes pauvres comme les classes moyennes y sont préparées et le « vide grenier » sert autant que lien que de marché accessible. Les officines d’intégration sociale par le « repassage et la vaisselle chez les autres » permettent déjà à leur gérant de rouler en belle voiture ponctionnée sur les aides à l’emploi, les chèques services, etc. ».

    Pour le même prix, les autocars circuleront bientôt dans les communes et, dès cinq heures du matin, conduiront vers les chantiers de ramassage du bois en vue de la fabrication de pellets, lesquels seront brûlés dans des poêles dont le « prix » sera augmenté d’un facteur « p » lié au statut autorisant le prélèvement d’une partie des aides d’État à leur acquisition…

    La croissance par le crédit à la consommation me semble n’avoir été qu’une phase dans le maintien de la chaîne de dominance. Imaginer que les grandes marques de matériel électrique obtiennent l’obligation de recyclage des interrupteurs, prises, en vue de leur remise sur le marché. Que de main d’œuvre, que de cycle « de mise à niveau » en perspective. Il y aura de la place pour tout le monde, imaginer combien d’articles et d’émissions télé il faudra produire pour réussir ensemble la frugalité volontaire.

  16. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    @ Pierre-Yves D.

    Le sondage selon lequel une majorité de Français rejettent le capitalisme ne signifie pas grand-chose. En effet, d’une part c’est une question trop générale laquelle entraîne d’autre part, une réponse gratuite. La question est trop générale car elle évoque pour les sondés, surtout en ce moment, le capitalisme financier, celui des traders fous et des milliards partis en fumée. Or le capitalisme, les sondés le pratiquent aussi à leur niveau, dans leur vie quotidienne : ils consomment, sont propriétaires ou rêvent de l’être, n’hésitent pas à faire une bonne affaire quand l’occasion se présente, s’informent sur les prix etc. Un grand nombre d’entre eux vivent directement de la plus-value (ils sont commerçants, artisans, petits entrepreneurs) et pour la majorité d’entre eux, le profit est quelque chose de naturel. En d’autres termes, la question devrait être plus précise et devrait faire comprendre aux sondés ce que cela signifie pour eux, dans leur vie quotidienne, d’être « contre le capitalisme », sinon nous n’obtenons d’eux qu’une réponse sans valeur. Il en va de même pour une question du type « Etes-vous pour la protection de l’environnement ? ». La question étant de portée très générale, on est sûr d’avoir une réponse positive, d’autant plus qu’elle flatte l’ego du sondé. Mais si la question subsidiaire est « Etes-vous prêts à renoncer à votre voiture deux jours par semaine ? », la réponse sera déjà beaucoup moins affirmative.

    Aujourd’hui, l’immense majorité des opinions sont gratuites. C’est pourquoi, il est intéressant de les rendre payantes c.a.d. de rendre les gens qui s’expriment, comptables de leurs opinions. Une opinion payante traduit plus fidèlement une réalité qu’une opinion gratuite.

    En tout état de cause, cela nous permettrait de faire une différence entre une opinion “gratuite” (celle que l’on confie au sondeur) et une opinion “pesée”, qui est plus pertinente. Par exemple, beaucoup de gens se disent favorables à la réduction du CO2 dans l’atmosphère (opinion gratuite) mais seule une minorité d’entre eux serait prête à faire des sacrifices en ce sens, comme de renoncer, par exemple, à rouler dans une voiture diesel. Autrement dit, lorsque de l’argent est en jeu et que le citoyen, comme le consommateur, est confronté à de vrais arbitrages, les masques tombent. On réfléchit à deux fois avant d’exprimer une opinion.

    Ça va peut-être choquer, mais je pense qu’au lieu de recueillir des opinions (gratuites) sur le capitalisme et le marché, il est peut-être plus intéressant d’appliquer les lois du marché aux opinions, c’est-à-dire de les rendre payantes. Cette logique a été poussée jusqu’au bout dans ce qu’on appelle les marchés de prédiction ou marchés prévisionnels. On peut consulter la fiche wiki sur ce sujet ou lire l’excellent livre de James Surowiecki « La sagesse des foules » consacré à l’intelligence collective.

  17. Avatar de Alexandre Garino
    Alexandre Garino

    Et si tout était corrélé à la courbe de la population, je sais le raccourci est facile mais tentant. Je vous laisse imaginer la suite…

  18. Avatar de A-J Holbecq

    @Alexandre Garino

    Il me semble que le « et si ? » n’est même pas de mise … c’est bien l’augmentation (exponentielle) de la population qui entraine tout le reste
    Lire: http://www.societal.org/docs/cdr1.htm et http://www.societal.org/docs/cdr2.htm

  19. Avatar de catherine
    catherine

    Merci stratégix d’avoir pris la peine de répondre.

    C’était le « à venir » qui m’avait fait tiquer.

    Pour le deuxième point que vous relevez, à savoir la position bâtarde à laquelle nous sommes confrontés très souvent moitiè-victime, moitiè coupable, je pense que ce constat ne saurait rendre tolérable un pouvoir institutionnalisé , il n’est pas tolérable du fait que nous soyons nous-mêmes dégradés ça devrait même susciter une position inverse, non pas l’acceptation mais le refus de participer même a minima à cette corruption, le problème c’est que la plupart du temps les gens n’ont pas conscience de servir ce pouvoir, les coupables , ce sont toujours les autres, il y a toujours une distanciation qui permet aux esprits de se mentir à eux-mêmes. L’assentiment relatif à un pouvoir sous couvert d’un contrôle drastique ne peut être acceptable que si ce pouvoir est exercé au service du plus grand nombre, et rien d’autre me semble-t-il.

    Or, là, nul n’est besoin d’être grand clerc pour constater qu’il est au service d’une minorité, minorité agissante qui prend son assise et sa puissance sur le dos de la majorité qui accepte, et qui est coupable d’accepter.Un pouvoir suceur de sang et suceur de vie.

    Contrairement à vous, il me semble qu’il y a des actes irréparables qui sont commis tous les jours, certes la mort n’est pas sanguinolante, manifeste au premier chef, c’est une mort latente qui opère souterrainement mais de façon tout à fait réelle. Elle casse des vies, broie des avenirs, empêche des possibles de se réaliser et agit par voie de conséquences sur toute une famille, dans toutes ses dimensions.

    Il n’est pas forcément besoin d’avoir perdu la vie concrétement, perdre sa dignité d’homme ,être réduit à l’état de robot c’est perdre son humanité et ce pouvoir développe avidemment cette propension dégradante. Ce que l’on perd alors n’est pas réparable, jamais il ne le saura.Quand vous perdez un bras, vous le perdez à jamais, il y a des prothéses certes, mais le bras est mort.

    Les vrais et réels changements ne peuvent se faire que par le biais des mentalités, des pensées et c’est bien là le travail le plus difficile à réaliser justement, car c’est là qu’il y a le plus de résistances hostiles au changement.
    Les barrières mentales sont des barricades parfois insurmontables.

    On nous apprend à suivre des modèles depuis que nous sommes petits, et nous nous y conformons car nous gagnons en sécurité, mais se conformer ce n’est pas être libre, c’est obéir à des schémas, imiter, et dès lors que l’esprit agit sur un savoir préalable, il y a mé-compréhension, il y a écart, division de ce qui EST;

    Quand je suis en lien, en relation, suis-je réellement en lien avec ce qui EST présentement ou suis-je en lien avec le passé, au travers des associations de pensées, d’émotions et de sentiments et donc ensuite de comportements?
    C’est là toute la position paradoxale de l’humain, cette difficulté, cette corde raide sur laquelle nous sommes toujours toujours et qui nous fait tomber tantôt comme ceci tantôt comme cela, mais comme dit je ne sais plus qui , il y a des chutes qui valent mieux que d’autres, à nous de les choisir.

    La liberté est chose douloureuse, elle se fait durement payer, elle isole, elle est insécure par nature et c’est pourquoi bien peu s’y essaie. Et pourtant, on ne se sent jamais aussi vivant que lorsqu’on l’éprouve.

    Je m’attriste de constater que certains intervenants sont en demande de messie, d’homme providentiel, ce n’est pas prêt de changer si l’on attend un sauveur venu de je ne sais où, le sauveur il est dans nos têtes et nulle part ailleurs et ça me semble très enfantin de vouloir s’en remettre à une autorité et la réclamer.

    Chacun doit être sa propre autorité, on ne saurait se déssaisir de sa liberté.

    Ce lieu est un lieu propice aux échanges et c’est en cela qu’il est riche, il n’est pas riche en fonction d’une personne mais en fonction des liens qu’il permet.

  20. Avatar de Saceirdoth
    Saceirdoth

    à mon avis, la courbe de la population est à son tour entrainée plutôt que l’entrainante fondamentale…

  21. Avatar de Candide
    Candide

    À la lumière des vidéos de Chris Martenson et de JM Jancovici (voir le message de thomas un peu plus haut), il est hallucinant de lire des dépêches telles que celle ci-dessous, qui émane de l’AFP :

    =========================================
    Le pétrole repart à la baisse, regain d’inquiétudes pour la demande

    Les prix du pétrole repartaient à la baisse mardi à l’ouverture des échanges à New York, le baril perdant plus de deux dollars, les craintes d’un recul généralisé de la demande sous l’effet du ralentissement économique reprenant le dessus.

    Vers 13H10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en novembre, dont c’était le dernier jour de cotation, s’échangeait à 71,58 dollars, en baisse de 2,67 dollars par rapport à son cours de clôture de lundi.

    Les prix avaient repris 4 dollars au cours des deux dernières séances, le marché anticipant une réduction significative de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui va se réunir en urgence vendredi à Vienne.

    Samedi, le ministre algérien de l’Energie et président en exercice de l’Opep Chakib Khelil, a déclaré qu’il « y aura une baisse de la production », qui doit être « importante ».

    Le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein a estimé mardi que le cartel devait réduire sa production de 2 à 2,5 millions de barils par jour pour stabiliser le marché.

    Mais les craintes du marché pour la demande, qui ont fait perdre au baril plus de la moitié de sa valeur depuis juillet, reprenaient le dessus.

    Aux Etats-Unis, premiers consommateurs mondiaux, la demande de produits pétroliers s’affichait en recul d’environ 9% sur les quatre dernières semaines par rapport à la même période de l’année dernière.

    En Europe, la tendance devrait être la même, « avec le ralentissement de la croissance à un faible niveau en 2009 », selon Antoine Halff, de Newedge Group.

    Signe que la Chine, considérée comme le moteur de la demande mondiale de pétrole, commence à ressentir les effets de la crise, la croissance de son économie, à deux chiffres depuis cinq ans, est passée sous la barre des 10% sur les trois premiers trimestres 2008.
    =========================================

    La nécessité absolue de réduire drastiquement et dès maintenant nos émissions de CO2 ne me paraît pas compatible avec le fait de se lamenter sur la baisse de la consommation de pétrole !!!

  22. Avatar de Laurent S
    Laurent S

    @ A-J Holbecq et Saceirdoth sur la surpopulation

    Dans un article du Monde Diplomatique de décembre 2007, Daniel Tanuro avait fait une analyse « mono causale » du livre Effondrement de Jared Diamond. En gros, Diamond est malthusianiste car la cause de toutes les disparitions de civilisations serait leur surpopulation. Ceci a suscité de nombreuses >a href= »http://blog.mondediplo.net/2008-01-18-Effondrement-de-Jared-Diamond »>indignations. C’est un discours qu’il faut aborder avec beaucoup de précautions préalables car le racisme et l’eugénisme y sont tapis à chaque phrase.

    Le problème de la surpopulation est avant tout un choix de niveau de vie car la planète peut parfaitement supporter 6 milliards d’Indiens, mais pas 300 millions d’Américains. Donc le choix premier est celui de notre mode de vie qui détermine ensuite la population acceptable et enfin la politique de contrôle des naissances adéquate.

    Or un être humain n’est qu’un animal social, un « animal politique » pour reprendre la définition d’Aristote pour ceux qui n’accepteraient pas d’être au même niveau que les singes dans la classification du vivant. Donc qu’a-t-on besoin pour être heureux ? De la nourriture, un toit, des vêtements, de l’hygiène et surtout beaucoup de rapport humains, beaucoup de contacts chaleureux comme Benoît le témoigne régulièrement sur ce blog. Certes l’art, la science, la technique procurent aussi de très grandes émotions et il s’agit nullement de nous en amputer au nom d’une théologie ou d’un millénarisme, mais ils devraient toujours rester secondaires par rapport à la compassion.

    Or le problème de nos valeurs actuelles est que ce rapport est inversé : le bon protestant est un protestant riche. Il a sacrifié toute sa vie sans hésiter à sacrifier de nombreuses vies pour mourrir propriétaire de milliards de dollars et avoir vécu encore plus solitaire que sa statue fientée par les pigeons au milieu d’un parc. Et aujourd’hui on voit qu’avec la crise des subprimes, le bon protestant est celui qui a dépouillé les pauvres et qui est parti aux Bahamas avant que la crise n’éclate.

  23. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ Ton vieux copain Michel

    j’en conviens, les sondages n’engagent pas ceux qui s’y prêtent et j’irai même plus loin, ils sont un des moyen utilisés dans la spèhre politico-médiatique pour manipuler les foules. Il n’empêche, le fait même d’avoir posé une telle question et qu’on en ait plublié le résultat est une chose significative. Un sondage traduit un état d’esprit et non pas une promesse. L’important à ce sujet est que l’instille l’idée que le capitalisme n’est plus l’horizon indépassable de la modernité. L’idée courait souterrainement depuis déjà un moment, mais cette fois, en apparaissant de la façon la plus publique qui soit, l’idée de faillibilité du capitalisme contenue dans les réponses, structure le champ idéologique.

    En sociologie on parle de fait social total, concept sociologique emprunté au grand anthropologue et sociologue Marcel Mauss. Un exemple frappant pour vous montrer toute la prégnance sociale des idées letmotiv.
    Une étude réalisée dans les années qui précède quelques élections présidentielles consistait à poser une question ouverte : « quels sont les noms des hommes politiques qui vous viennent à l’esprit ». Les gens répondaient X, Y ou Z. Et, à chaque fois, l’élu était celui qui était spontanément le plus cité. Toutes proportions gardées, il me semble que dans le domaine qui nous occupe c’est un peu la même chose. Les gens aujourd’hui ne sont peut-être pas enclins à changer leurs habitudes et si l’on leur pose la question : » êtes vous prêts à vous séparer de votre automobile » ils hésiteront. Et s’ils doivent même payer pour répondre, ils diront peut-être même majoritairement : « non ». Admettons.

    Mais c’est là une pespective un peu faussée dès lors que l’on interprète la signification du sondage comme une photographie d’un certain état de l’opinion à un instant t et non pas comme un fait social total. Interpréter un sondage comme un fait social total change la perspective car il s’agit alors moins d’appréhender un marché de l’opinion que d’appréhender une dynamique sociale et politique. A l’instant t les gens n’abandonnent pas leurs voitures si on le leur demande par voie de sondage. Par contre, si une politique hardie est mise en place en ce sens, cohérente, il y a alors beaucoup moins de raisons de penser que les gens refuseraient. Ils y adhéreraient même peut-être beaucoup plus facilement et rapidement que nous ne l’aurions cru. Cela me fait penser à l’interdiction de fumer dans les lieux publics en italie. A priori personne n’aurait pensé qu’un peuple si individualiste, adhérât à une telle mesure. Surprise, l’interdiction fut acceptée très facilement.

    Ce que je veux dire par là, c’est que le changement de paradigme est en train de se faire dans les esprits. Plus ancré chez certains, à l’état d’ébauche chez d’autres.
    AU niveau individuel c’est, comme vous dites, toujours l’intérêt immédiat qui prévaut, mais il suffirait de pas grand chose pour qu’un mouvement allant dans le sens du bien commun s’amorce. Les esprits ont logiquement intégré la necessité du changement de civilisation matérielle. Evidemment je ne peux vous dire quand s’opérera ce changement. Il se pourrait même dans le pire des cas, qu’il ne vienne pas, ou trop tard, mais alors nous ne serons plus là pour en parler. Laissons-donc là cette option funeste. Vous le savez comme moi, plus on se rapproche du point de non retour, plus l’état de crise généralisée est palpable, plus les chances d’un retournement est grand. Au vu des courbes impressionnantes qui témoignent d’un développement matériel exponentiel, totalement incontrôlé, il est bien évident que nous nous rapprochons dangereusement des effets de seuil dont parlent les écologistes. L’époque est inquiétante, voire angoissante, mais c’est aussi dans les situations de stress intense que les esprits s’aiguisent, affinent leur sensibilité, sont aux aguets, prêts à emboiter le pas à la première possibilité d’oeuvrer dans un sens quil en vaille la peine. Je pense profondément qu’il y a un immense réservoir d’énergies prêtes à se libérer pour peu que les conditions un peu favorables soient réunies. A moins de penser que l’homme est mauvais fondamentalement et que les méchants le seront toujours absolument, je ne vois pas pourquoi les esprits ne pouraient pas évoluer. Adam Smith, le grand philosophe et économiste, contrairement à ce que l’on pense spontanément, ne voyait pas d’abord l’intérêt au fondement des sociétés humaines, mais fondamentalement la sympathie !! En homme du XVIII siècle — qui n’a pas donc connu la révolution industrielle et les dégâts sociaux occasionnées par elle, puis le XX ème siècle et maintenant l’aube du XXI ème — croyait au progrès économique et voyait dans le marché autorégulé la Richesse des nations, mais sa Théorie des sentiments moraux, elle, qui affleure par endroits dans son oeuvre économique, disait autre chose, et c’est même ce qui constituait le coeur de son anthropologie. L’histoire humaine n’est faite de de résurgences. Même des endroits à priori insoupçonnés.

    S’agissant de constater que les pratiques et les habitudes acquises, les positions sociales, sont d’une pesante inertie, et qu’il faudra plus que de la bonne volonté pour que les choses changent je suis bien d’accord avec vous. Mais il faut voir aussi les choses en termes de dynamique sociale et politique. Et aussi le rôle de l’évènementiel. Tout reste ouvert, et d’ailleurs je ne vois pas d’autre attitude possible que celle-là.

  24. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Tout ce qui va mal sur la Planète Terre vient, au fond du tréfonds, de l’épuisement que les activités bien trop prédatrices des hommes font subir à l’environnement et à l’écosystème, ce qui se retourne inéluctablement contre l’homme lui-même. Mais la partie pourrait être gagnée dans la mesure expresse et incontournable où le Progrès, qui lui est le seul – vrai Progrès –, deviendrait le moteur le moins agressif possible contre l’environnement et l’écosystème. Mieux, si ce Progrès-là peut parvenir, peu à peu, à n’utiliser plus que les forces naturelles (par exemple: biomasse et électromagnétique) qui – déjà – participent à l’entropie naturelle –, c’est à dire la plus faible entropie connue, donc la moins désavantageuse de toutes, celle liée à notre source énergétique centrale et cosmique qui est (jusqu’à plus ample informé) celle du Soleil, et bien dis-je, la partie sera gagnée. Je crois sincèrement qu’il ne faut pas trop s’occuper de démographie. Certes la démographie donne des renseignements utilisables à plus d’un titres, mais on peut penser que la « nature » est ainsi faite qu’elle fait tout les travaux à elle seule. Nous la connaissons mal et croyons faire les choses mieux qu’elle. Le – vrai progrès – sera celui où nous nous insérerons au milieu des forces naturelles, avec ou sans tranquilité d’ailleurs, sans doute la biomasse et l’électromagnétisme dont il n’est pas certain que nous sachions tout, et de loin.

    Normalement si nous arrivions à – ne pas dépasser – le taux de renouvellement du croît biologique, donc de la biomasse, et bien la pérénnité de la vie ici bas trouverait ou retrouverait un Sens de la Vie inestimable qui vaut à lui seul tous les progrès à la fois. Le nombre d’humains vivant à la fois sur la Terre serait une quantité située entre des minimas et des maximas de « sécurité » toute naturelle – quelque soit – le nombre que nous soyons alors. Car c’est bien ce Sens de la Vie la première et principale victime des exigences les plus aveugles de nos déterminismes biologiques et socio-culturels si bien pointés et dévoilés par Henri Laborit par exemple. Vieilles exigences ancestrales de notre cerveau reptilien: compétition, concurrence, recherche de la dominance, etc, utilisant aujourd’hui ses outils « ultra modernes » pour arriver à ses fins…

    En écho aux intéressants messages lus ci-dessus (y compris les 2 liens intéressants indiqués par A-J Holbecq), je pense que ce passage de Jean-Charles Pichon (1920-2006) dans son « Histoire des Mythes- (édition Petite Bibliothèque Payot, 1971), ci-dessous, y résonne fortement. Chaque terme y est pesé, relativement aux connaissances énergétiques contemporaines en la matière qui n’ont guère changées 35 ans après ces lignes, et pour nous les humains (jusqu’à plus ample informé), les limites absolues du monde physique . Ces limites se trouvent dans la non conservation à 100% de l’énergie. Ce qui est TRÈS lourd de significations.

    « Clausius vient de découvrir, innocemment, par l’étude de la thermodynamique, la faille de tout le sysème rationaliste: l’entropie. Le monde que j’observe, dit-il, crée du travail, mais il ne peut créer de l’énergie; il ne peut même la conserver. Dans toute réaction mécanique, fût-ce la plus simple: la mise en marche d’un moteur, il se perd une force: la chaleur, qui n’est jamais récupérée. Par la suite, la même observation serait faite en électricité (effet joule), puis en chimie, puis sur tout le parcours électromagnétique: le technicien peut produire, mais ce n’est pas sans détruire, et le caractère irréversible de cette destruction fait qu’à brève ou longue échéance, notre civilisation ne mène qu’au désert.

    De deux voies, l’une: ou bien le Progrès est une chimère; ou bien il ne peut se fonder sur la seule Production – autre face de la Destuction – mais sur le rendement, c’est à dire sur l’écart, statistiquement constaté, entre la dépense de matière première (capital et main d’œuvre) et la jouissance obtenue. L’économie du capital justifiait la bourgeoisie, mais aussi le refus de toute innovation. L’économie de la main d’œuvre exigeait une autre tyrannie, bien pire que l’exclavage chrétien. Car, dans le nouveau servage, la soumission de l’homme ne serait plus inspirée par un dieu rédemteur, liée à l’Amour-osmose, mais rationnelle, conditionnée par la machine liée au seul profit »

  25. Avatar de thomas

    Alors sans refaire la discussion Catherine-Stratégix

    A l’heure ou tout le monde – beaucoup disons – ressent le haut de la courbe et sent venir le changement, quel autre forme – qu’un choc dévastateur – pourrait prendre un prise de conscience plus étendue….pas évident.

    Pourtant, pour la première fois de l’histoire de l’humanité, des contraintes communes sur le climat et les ressources vont se faire clairement sentir, ce qui est une opportunité unique de construire un projet commun.

    Pour cela il faudra lutter contre nos vieux démons (ne pas se battre dans la chaloupe…) ne pas chercher de boucs émissaires, faire émerger une humanité responsable.

    Et commencer autour de soi.

  26. Avatar de Candide
    Candide

    Oui, commencer autour de soi ! Permettez-moi de citer mon cas personnel comme préambule à mon message…

    Depuis des années, j’entendais comme tout le monde les avertissements répétés des écologistes et j’engrangeais mes propres impressions et constatations, mais je n’avais du problème gigantesque qui nous menace tous qu’une conscience vague et diffuse. Pour moi, le péril restait flou et je ne connaissais qu’une infime partie de tous ses « tenants et aboutissants ».

    Lorsque j’ai découvert le blog d’Étienne Chouard à l’occasion du référendum sur le Traité Constitutionnel, j’ai énormément « surfé » grâce à ses liens et j’ai appris sur l’économie des tas de choses que je ne soupçonnais même pas. Il y a quelques mois, j’ai découvert le blog de Paul, dont je suis devenu « accroc » car il permet au néophyte que je suis d’apprendre plein de choses, j’ai visionné « L’Argent-Dette », puis la vidéo choc de Chris Martenson, puis tout récemment celle de JM Jancovici. Et, bien entendu, le sentiment d’urgence absolue que je ressentais déjà depuis plusieurs mois, a bondi à un nouveau niveau…

    Ce qui est inquiétant actuellement, c’est que j’ai l’impression que la grande majorité des gens en sont au stade où j’étais avant de commencer à me documenter sur l’économie et les dangers gravissimes qui pèsent sur notre environnement et, par ricochet, sur l’humanité entière. J’ai le sentiment que les gens sont dans le flou car on ne leur fournit pas assez d’informations précises, comme celles présentées par Martenson et Jancovici. Je pense que nombre de gens seraient prêts à faire un effort significatif pour réduire leur empreinte environnementale si seulement on prenait la peine de leur communiquer les données réelles sous une forme aisément compréhensible.

    Mais il est évident qu’attendre des médias inféodés et béats d’optimisme qu’ils fassent sérieusement ce travail de sensibilisation est complètement utopique. C’est donc à nous que revient la charge de diffuser ces informations.

    Mais il convient de trouver la bonne approche et le bon dosage, car j’ai diffusé le lien de l’Argent-Dette à plusieurs dizaines de personnes de mon carnet d’adresse sans recevoir en retour le moindre commentaire indiquant que les destinataires avaient visionné le film ! Je pense qu’il y a donc un énorme travail de pédagogie (sensibiliser et mettre en garde avant d’informer) à mettre en place de toute urgence…

  27. Avatar de Highway-To-Hell

    Sans oublier la bombe à méthane.

    Et non, ce n’est pas uniquement à cause des vaches. Les pauvres elles ont bons dos.

    En exclu.

    Source :The Independent

    http://www.independent.co.uk/environment/climate-change/exclusive-the-methane-time-bomb-938932.html

  28. Avatar de Candide
    Candide

    En exclu ? Voire ! Cela fait plusieurs années qu’une série de 5 docus diffusés sur la 5e (son nom à l’époque) avait parlé de ce danger et avait même filmé lesdites bulles de méthane atteignant la surface. Mais de toute façon, les scientifiques prêchent dans le désert d’une population trop occupée à consommer et à s’abrutir de télé »réalité » et refusant, telle un troupeau de porcs ou de moutons bornés, de se détourner de l’auge ou de la mangeoire. Alors que cette population veuille faire l’effort de comprendre ce qui se passe et va se passer, n’en parlons même pas…

  29. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Candide,

    Il y a une méthode qui marche assez bien si l’on veut qu’effectivement les personnes auxquelles on destine un message d’information ou sensibilisation sur un thème particulier les lisent.
    C’est la PERSONNALISATION du message. Un petit mot personnel à chacun et – ou quelque chose dans le contenu qui établit un lien entre idées et vécu.

    Un peu comme vous le faites très bien dans votre propre message ici.

    Les mailings groupés, même avec les infos les plus intéressantes du monde, si elles ne sont pas présentées par une intro perso ou carrément faites d’un developpement perso qui reprend juste le lien, sont perçus comme des spams et ne sont pas lus !
    Mieux vaut envoyer peu de messages, mais de qualité, dans lesquels on aura mis beaucoup de soi-même, et dont on est à peu près sur qu’ils feront mouche, que des dizaines de messages impersonnels qui seront autant de coup d’épée dans l’eau !!

  30. Avatar de Highway-To-Hell

    En phase avec Pierre-Yves.

    Désolé mais je suis un adepte convaincu de ma « propre » philosophie, qui est le « laconisme » lol

    Allez ! Une petite réjouissance.

    http://fr.news.yahoo.com/2/20081023/tsc-azote-trifluore-puissant-gaz-effet-d-c2ff8aa.html

    Et pour se détendre 😉

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