Chronique d’un nouveau désordre mondial
(France, 2008, 52mn)
ARTE F
Producteur: Capa Tv
J’ai accordé un entretien de 90 minutes aux réalisateurs de ce film. Ce qu’il restera de ce que j’ai dit, je n’en sais rien bien entendu. Vous me raconterez !
Lundi 15 septembre 2008, Lehman Brothers, l’une des plus grandes banques d’investissement américaines, fait officiellement banqueroute. Dès le lendemain à l’ouverture de Wall Street, la réserve fédérale des Etats-Unis (FED) injecte 50 milliards de dollars de liquidités dans les circuits de refinancement des banques. Quelques heures plus tard, la valeur du tire d’AIG, la plus grande société d’assurance du monde chute de 70%. Le « 11 Septembre de Wall Street » a démarré. Comment en est arrivé là ? Quelles répercussions cette crise américaine a-t-elle sur les autres pays ? Les Etats-Unis sont-ils encore les maîtres du jeu ? Qu’en pensent les grands économistes mondiaux ? L’économie réelle va-t-elle subir le contrecoup de l’économie virtuelle ? Pour répondre à ces questions, les réalisateurs ont enquêté sur toutes les places fortes de l’économie et des finances mondiales. A New York, là où tout a commencé. Sur le « floor » de Wall Street, la folie continue. Investisseurs, traders et petits porteurs sont décidés à rebondir. A Londres, au cœur de la city, les (ex) employés de Lehman Brothers, cartons à la main, quittent leur bureau, abasourdis. En face, les oligarques russes, les financiers asiatiques et les Emirats arabes détenteurs de pétrodollars se frottent les mains. A Paris, entre crise immobilière et difficultés rencontrés par les petits entrepreneurs, la France voit déjà sa consommation ralentir. Les prêts-relais, « subprimes » à la française, étouffent aujourd’hui bon nombre de familles. A Francfort, la plus grande place boursière de l’Europe, les banquiers sont discrets. Les épargnants, eux, se réunissent, « entre euphorie et angoisse ».
18 réponses à “ARTE, mercredi 22 octobre à 21 heures”
C’est marrant comme coïncidence.
On commence a te reconnaitre, Paul, c’est bien !
Apres tant d’annees… 😉
Personne n’aime reconnaitre ce fait banal, déterminant et tragique de notre société, qui empêche les “gens bien” d’émerger et de conduire les affaires de la Cité.
Et pourtant tout le monde le sait, de soi a soi, dans le lieu interieur ou se mentir n’a pas d’effet…
Autrefois, les societes traditionnelles avaient leurs Anciens, le comite des Sages.
Il y avait bien une raison…
(Voir le billet du 18 octobre)
Benoit.
Le Monde Dimanche 19/Lundi 20 Décryptages par Claire Gatinois ( Nouriel Roubini:Cassandre à Wall Street)
« Reconnu du grand public, Nouriel Roubini a ainsi encore du mal à s’imposer auprès de ses pairs.<>,reconnait M.Rancière. Dans ses ouvrages ne figurent quasiment aucun calcul mathématique, aucune équation.Nouriel Roubini ne parle que d’inflation, mais aussi du prix de l’essence, pas que du PIB,mais aussi des salaires. <>,juge Paul Jorion,professeur invité à l’université de Californie. »
:Il fait partie de cette génération pour qui l’économie est une théorie appliquée un peu dénigrée par les puristes
Moi, je le trouve un peu brouillon,un peu trop latin
Il y’a une constante humaine dans ce monde instable : Personne ne sort INDEMNE de la notoriété.
Je me suis absenté une poignée de minutes tout au plus pendant l’émission, mais je n’ai jamais entendu quoi que ce soit qui émane de Paul. 90 mn passées par pertes et profits ? À moins qu’ils ne comptent les utiliser pour une autre émission…
En effet, aucune intervention de Paul. De toutes manières, l’ensemble du reportage est très convenu, sauf le gestionnaire d’un hedge fund qui dit être sorti en 2007 du marché…
Sinon, Arte+7 propose la rediffusion de ce reportage.
http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2273946,scheduleId=2242082.html
Et vous avez le débat qui a suivi le reportage avec les intervenants suivants :
Susan George, Altermondialiste, Attac France
Olivier Ferrand, Président de la Fondation Terra Nova, Professeur de finances publiques à l’IEP, Paris
Klaus Zimmermann, Président de l’Institut allemand pour la recherche en économie de Berlin (DIW)
Leopold Seiler, Gestionnaire de fonds, Vienne
http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=2275498,CmPage=1697660,scheduleId=2242084.html
J’ai été surpris par ce que vous me dites : je suis allé me renseigner auprès du réalisateur. Notre entretien a été utilisé ailleurs : il fera partie de la soirée post-élection « Spécial – USA » : les problèmes que les États–Unis devront affronter. Les détails suivent. Désolé, si vous avez le sentiment d’avoir perdu votre temps !
Assez décevante cette émission d’Arte, surtout en l’absence de Paul Jorion. Pas vraiment de fil conducteur.
L’aspect le plus intéressant, d’un point de vue sociologique, est la partie reportage dans le milieu des banques d’affaires. On entre dans certains établissement, et on s’aperçoit qu’en dehors des écrans d’ordinateur, avec leurs cours de bourse, il n’y a rien à voir. Ces gens vivent déconnectés de la réalité. Ce monde est très asceptisé, pourtant c’est le sort de millions d’êtres humains qui est en jeu, et, au delà, de l’humanité.
L’émission aurait été réussie si elle avait pu rendre palpable le rapport entre le fonctionnement du monde de la finance et le fonctionement du système économique mondialisé. Les milliards gagnés ou perdus en bourse y sont de pures abstractions. Certes on y évoque les profits des acteurs financiers, mais on ne comprend pas le rôle effectivement joué par les mécanismes financiers dans la réalité du monde contemporain. Du coup la régulation nécessaire est présentée de façon abstraite, il n’est pas montré en quoi, comment et pour quels objectifs ces régulations pouraient entrer en vigueur, si tant est qu’elles le puissent.
La sphère finanicièrre est découplée de l’économie réelle, pour ce qui est de la création de la valeur, mais la finance n’en a pas moins une action dévastatrice sur l’économie réelle. Tout cela n’est pas montré. Seules quelques images redonnent un peu de consistance à cette crise. AInsi de ces mobiliers, de ces murs échardés par les ex futurs propriétaires désespérés qui ont dû quitter leurs maisons précipitamment, pressés par leurs banques.
Dans la partie débat les points de vue respectifs de Susan Georges représentante d’ATTAC et d’un représentant du milieu bancaire, ont été emblématiques de deux types d’interprétation de la crise. Susan George (Attac) de dire que la crise est l’occasion de poser le problème plus vaste des crises écologiques qui nous attendent et qu’il faudrait d’ores et déjà intégrer dans la réflexion sur la réorganisation du système bancaire. Et l’autre de dire que l’urgence est de sauver l’économie, le problème écologique ne pouvant être traité dans un premier temps. Evidemmet, je suis de ceux qui pensent qu’il faudrait saisir l’occasion pour orienter le système tout entier dans une nouvelle direction. Si on sauve le système financier pour seulement sauver les billes des banques et des milieux d’affaires, que de temps perdu !! Comme le dit Susan il faut exiger des banques des contreparties aux aides consenties. Par exemple imposer qu’une partie des crédits futurs soient consacrés aux investissments écologiques.
Décevante, en effet. Je remarque que même Arte, sans doute pour captiver d’entrée de jeu les téléspectateurs et ne pas risquer de les lasser ensuite par des approfondissements trop techniques, a dû céder au côté dramatique d’un résumé « best of » du développement de la crise, puis des aspects les plus visibles de celle-ci.
J’ajouterai simplement un autre point qui m’a paru intéressant, c’est que la crise ne frappant pas tout le monde, on voit pas mal de « charognards » qui profitent de la situation : Américains ou étrangers qui viennent acheter à bas prix des maisons saisies, spéculateurs qui s’engraissent grâce à la vente à découvert (CA en hausse de 80 % !)…
À charge, comme le dit Pierre-Yves, pour le spectateur de faire le lien avec le besoin de régulation…
Je n’ai pas regardé Arte, ni ne regarde la TV depuis plusieurs années (je rate peut-être 10%, et encore, d’émissions intéressantes). Je « savais » qu’il n’y aurait « rien » pour l’essentiel, hier soir, de ce qui était annoncé sur Arte. Les commentaires lus ci-dessus sont les derniers à m’étonner. Statistiquement, en résumé, lorsque des journalistes font un reportage, ils ramènent, disons 5 ou 6 heures d’enregistrement, le montage (qui semble toujours être le « seul » acte « déterminant ») ne laissera que le temps imparti à l’émission, jusque là rien que de très normal. Mais autant dire que c’est du genre 1/4 au mieux, jusqu’à 1/6 ou 1/7 du temps de reportage qui passera vraiment à l’antenne. Autant constater que c’est le – montage – qui est « l’épine dorsale », le point « déterminant » d’une émission TV ou radio. Je serais curieux de connaître comment on devient: chef monteur… C’est ainsi que l’on fait passer quantité de messages et d’idées dits, non pas par les tenants et les intéressés au sytème actuel, mais dit -« authentiquement »- par les interwievés eux-mêmes grâce aux astuces constantes du montage… Si, par exemple, sur 10 personnes interrogées, 8 répondent contre les idées et les intérêts du sytème actuel, on peut être sûrs qu’on ne passera à l’antenne que l’un, ou les deux qui ont parlé dans le sens du sytème.
Voilà, dit un peu caricaturalement, comment on « travaille » l’opinion. À la fin, rien de ce qui est sain, ou de bon sens ne subsiste. Faut-il faire un dessin? Ou « mieux » une émission sur ce sujet?…
l’émission était pas mal, évidemment pour les aficionados de ce blog, il n’y avait rien à apprendre car les billets de Paul et les commentaires sont plus pointus ; malgré tout, elle a eu le mérite de retracer correctement les évènements récents et de balayer les conséquences immédiates de la crise. Il faut des émissions de vulgarisation, on ne peut pas prôner constamment l’élitisme ; recentrer l’info vers le plus grand nombre, c’est important. Et puis la représentante d’attac a abordé clairement les autres « crises » (climat…).
sinon, pas vu Paul en mouvement, dommage ! le chef monteur a opté pour des gens plus médiatiques (Attali, etc.).
Sauf qu’elle a rien vulgarisé du tout cette émission. Ni complexe ni vulgarisateur, c’était totalement vide. ça reprenait juste le fil des évènements, avec du style, de la musique, des plans, et des « experts » périmés qui disent rien (ou qui font des métaphores en bois). Du Victor Robert habituel.
Le débat final aurait pu être intéressant, mais l’animateur s’est employé à faire des enchainements décalés et c’était trop court.
J’ai également trouvé l’émission d’ARTE peu intéressante. Elle s’est bornée à surfer paresseusement sur les événements et trahissait une absence totale de réflexion sur les mécanismes de la crise. Quelques images ici ou là montraient des symptômes (les traders volontairement silencieux ou carrément autistes; la dame brésilienne qui avait acheté dans la journée une demi-douzaine de maisons saisies par les banques afin d’être bradées lors d’une vente aux enchères quelque part aux USA ,et qui, pour se dédouaner hypocritement devant les caméras, affirmait que son propre comportement était dégueulasse; la prof de mathématiques financière qui ne mettait en cause ni ses modèles quantitatifs d’évaluation des risques ni surtout, les principes qui les soutendent etc. C’étaient des flashs intéressants mais perdus dans une masse informe, artificiellement dynamisée par un faux-suspense et une musique envahissante.
La lecture de certains journaux, comme le New York Times, est assurément plus instructive. Hier, par exemple, on pouvait lire un article sur l’audition devant une commission sénatoriale des principaux représentants des agences de notation, qui, faut-il le souligner, ont totalement failli à leur mission d’évaluation des risques. L’obligation de générer un maximum de profits les a amené à surestimer systématiquement et en connaissance de cause des produits financiers qu’ils savaient être pourris. On les croyait neutres et objectifs alors qu’ils étaient en réalité un rouage essentiel de la machine à profits. Ou pour être plus exact, leur mission d’origine a été progressivement rattrapée par l’obligation de faire du profit.
http://www.nytimes.com/2008/10/23/business/economy/23rating.html?_r=1&ref=business&oref=slogin
Ci-dessous, dans l’excellente série « The reckoning », cette histoire d’un promoteur plutôt bien intentionné, qui voulait faire accéder des couches pauvres à la propriété et qui a été dépassé par la logique de la machine à profit.
http://www.nytimes.com/2008/10/19/business/19cisneros.html
Ci-dessous, un article qui illustre bien le fait que sous l’ère Greenspan, les quelques tentatives de régulation des marchés dérivés ont été systématiquement découragées et combattues.
http://www.nytimes.com/2008/10/09/business/economy/09greenspan.html
Ci-dessous, un article très révélateur sur le data-mining, la technique de récolte et de croisement des données personnelles qui permet de connaître pécisément le profil risque de millions d’Américains (et d’Européens). Au moindre changement de niveau de vie, ces données sont communiquées aux banques et à d’autres entreprises. Si vous montez dans l’échelle des revenus, vous êtes automatiquement sollicité par des dizaines d’entreprises pour vous endetter (cartes de crédit platinum etc).
http://www.nytimes.com/2008/10/22/business/22target.html?em
Tout à fait d’accord avec l’ensemble des commentaires, ce reportage brassait du vide et ne donnait aucun réel élément afin de comprendre la crise actuelle…Le seul passage qui m’a paru intéressant c’est lorsque le directeur financier de la banque qui acceptait de les accueillir a fait un briefing à son équipe en disant : » ce n’est pas une crise de LQUIDITES, c’est une crise de SOLVABILITE ».
Ce qui est très amusant puisque les politiques et les banques n’arrêtent pas nous dire, nos bilans sont sains, on a du cash, pas besoin de recapitaliser…
Sinon, je dois avouer une immense déception de ne pas avoir pu voir Paul. Est-ce à dire que le grand public (et encore, les téléspectateurs d’Arte ne sont pas ceux de TFhaine) n’est pas prêt à entendre ses analyses ?
Est-ce que la situation est trop vertigineuse ? Est-ce une forme de censure ?
Oui assez peu intéressante cette émission : les traducteurs responsables du sous-titrage ne connaissaient meme pas le nom du directeur de la FED, Bernanke qu’ils ont traduit par Pataki je crois…Le débat quant à lui était assez caricatural, entre le gestionnaire de fonds et ses métaphores phalliques et Susan George, égale à elle-même, mêlant écologie et finances…
@Pouik
écologie et finance sont intimement liés …
Si je ne m’abuse c’est bien la croissance exponentielle, sans prise en compte de la limite physique de la terre qui conduit à sa destruction et à la nôtre 🙁
changeons les règles du système, tel est le message de Paul et consors sur ce blog 😉