Ce texte est un « article presslib’ » (*)
L’un d’entre vous m’envoie un courriel où je lis : « Sans doute vient-on d’éviter le pire à court terme ». Je n’en suis pas si sûr : je vois bien qu’on essaie d’endiguer la crise, je vois aussi qu’on vient de sortir la Grosse Bertha de son hangar pour signifier qu’on devient sérieux en haut-lieu, mais on est encore loin d’avoir colmaté la brèche : il est toujours question de sauvetage, de tenter de geler la progression du désastre. Les solutions viendront plus tard : quand on aura le sentiment d’avoir émergé du simple sauf qui peut.
Mais il y a progrès. D’abord, et malgré la cacophonie, il y a concertation internationale. Ensuite, on a le sentiment que Mr. Henry Paulson, Ministre américain des Finances, sait maintenant exactement ce qu’il fait. Je vous ai rapporté au fil des semaines ses hésitations, ses trois pas en avant, deux pas en arrière, sa solution Bear Stearns où l’État apporte son écot à l’achat d’une banque par une autre. Puis, sa solution Fannie & Freddie, qui fut une suite d’essais et d’erreurs, avant de se stabiliser en une nationalisation de fait. Mr. Paulson a été vilipendé pour sa non-solution Lehman Brothers, dont il a laissé le fruit blet s’écraser au sol, éclaboussant tous les spectateurs à cette occasion. Notre nouveau prix Nobel, « à la mémoire d’Alfred », à qui vous avez l’amabilité de souvent me comparer, n’a pas eu de mots assez durs pour cette expérience que je juge personnellement tout aussi inévitable qu’hautement salutaire. Imaginez-vous en effet que Mr. Henry Paulson, ex-P-DG de Goldman Sachs, aurait pu faire signer sans sourciller un chèque en blanc de nationalisation larvée à ses anciens confrères P-DG des neuf principaux établissements bancaires américains ? s’il n’avait pu leur dire en leur tendant la plume et la feuille à signer : « Moi mon approche préférée, vous me connaissez : c’était l’auto-régulation des marchés. C’est d’ailleurs là-dessus que je comptais dans le cas de Lehman Brothers… Oui : tout en bas de la page… »
Maintenant il dispose exactement de ce qu’il lui faut : une participation stratégique de l’Etat partout où c’est trop gros pour tomber ou faillir, des dividendes gelés, des fonds avancés à 5 % mais passant à 9 % si on tarde trop à les rembourser, des rémunérations de patrons sous haute surveillance et dés-incitation fiscale pour les entreprises de leur accorder davantage, fin des parachutes dorés, warrants permettant à l’Etat d’augmenter sa mise si nécessaire. Pas de représentants de l’Etat aux conseils d’administration comme ç’avait été pourtant le cas en 1933. Cela viendra peut–être encore. Mais avec chaque siège de la grande salle du 5e étage devenu éjectable, et la suppression des parachutes, ce ne sera peut–être pas nécessaire.
Pendant ce temps-là à la bourse : quand la finance boit, l’économie trinque. CAC 40 : – 6,82 %, Dow Jones – 7,87 %. Quant au TED, qui nous sert, je vous le rappelle, de baromètre de la confiance interbancaire, à 4,27 %, il a encore baissé de 17 points de base par rapport à hier ; à ce train-là, il aura retrouvé le niveau de confiance mirobolant du mois dernier dans 19 jours, pratiquement quatre semaines de marchés financiers. Et il se passe tant de choses ces jours-ci en dix-neuf jours.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
50 réponses à “Lehman Brothers : le plan diabolique du Dr. Paulson”
Bonsoir,
On parle beaucoup de crise de liquidité et vous pointiez à juste titre depuis de longs mois qu’il s’agit avant tout d’une crise de solvabilité. Le massacre sur les places boursières est un appel de marge gigantesque et nulles forces ne pourront endiguer ce raz de marée.
L’émission monétaire d’une ampleur inégalée, le transfert des risques de dettes vers des états déjà surendettés, font surgir le risque d’un choc obligataire, monétaire d’une ampleur terrifiante.
Si l’on part du principe que les dépots des épargnants européens sont protégés, on est en droit de se poser la question suivante : quelle sera la valeur de ces dépots dans le futur ? Je suis partagé entre deux hypothèses :
1. Tout baissera donc l’heureux possesseur de 100.000 euros par exemple aura un pouvoir d’achat décuplé
2. le choc monétaire amènera l’hyper inflation et 100.000 euros permettront d’acheter 1 baguette de pain.
Peut on imaginer une action des prix hybride avec une inflation galopante pour les produits de base (amenée par une chute de la production causée par l’effondrement du crédit et l’afflux de liquidité « rescapée » vers ces actifs tangibles) ET une déflation sévère des actifs financiers tels les bourses, l’immobilier, les obligations… ?
Quel est votre point de vue sur l’impact sur la valeur de la monnaie d’un tel tsunami qui ne s’arrêtera pas je le crains sans menacer la solvabilité même des états, devenus malgré eux de gigantesques hedge funds ?
Bien à vous.
Vos opinions sur la situation, si spécifiques, m’impressionnent par leur clarté!
Merci donc et bravo. je vous lis depuis longtemps, sans avoir jamais réagi, mais je le fais ce soir car j’ai effectivement le sentiment que l’heure est grave.
Les apprentis sorciers de la City et de Wall Street se brûlent les ailes comme il y a 21 ans quasiment jour pour jour. J’étais à New York le vendredi 16 octobre 1987,et certains ont cru que c’était le Krach!… et acheté en masse le vendredi soir…les malheureux, le lundi 19 ils se jetaient dans l’Hudson River après avoir tout perdu!
j’ai repensé à cela Vendredi dernier, et aussi lundi, dans l’euphorie générale car pour moi, on a certainement pas encore touché le fond. L’Histoire continue!
Non la crise n’est pas encore derrière nous. On colmate les brèches mais pas plus.
« Il se passe tant de choses ces jours-ci »… (Pres)sentiment bien resume ci-dessous :
Jeudi 16, a 00 h 21, brehat interpelle Loic Abadie sur son Blog.
La semaine compliquée que nous vivons (baisse des marchés ==> confiance toujours au plus bas, et prise de conscience de la contamintaion de l’économie réelle, absence de baisse significative du coût de refinancement des banques) implique que le circuit de la liquidité court et moyen teme des banques vers les agents économiques (ménages et entreprises) ne va pas se remettre en place rapidement.
Cela a une conséquence. A mon sens, le credit crunch qui commençait à menacer mais pouvait ne pas durer (et donc pouvait être géré), me paraît désormais inéluctable. Si tout le monde réalise cela, on va vraiment au devant d’un tsunami économique épouvantabe, d’une dimension encore supérieure (dans ses conséquences concrètes, donc sociales et politiques) à la problématique de la crise financière. Depuis hier, je suis réellement inquiet, et désormais convaincu que le choc brutal sur l’économie réelle ne peut plus être paré.
Le sujet du credit crunch, désormais inéluctable, de mon point de vue, ne mérite t-il pas un article M. Jorion ?
pour ceux qui cherchent à tenir un peu les comptes en attendant le grand total sans doute dans quelques années je conseille les deux liens suivant :
pour les banques : http://bankimplode.com/
pour les hedge-funds : http://hf-implode.com/
et comme chaque jour apporte son lot de faillites et à la façon de Paul voici la sequence chanson :
christophe
bonjour,
La panique en cours ,chute de la bourse de Tokyo de 11%,ce matin,s’explique aussi par les vrais chiffres du “sauvetage des banques US et du systeme financier, qui atteindrait la somme colossale de 5 000 MILLIARDS US $:
Total Bailout Cost Heads Towards $5 TRILLION
Numbers becoming meaningless as Paulson defends government intervention
Steve Watson
Infowars.net
Wednesday, Oct 15, 2008
The total potential cost of the financial bailout to the U.S. taxpayer is already rapidly approaching $5 trillion, over seven times as much as the meaningless $700 billion bailout bill figure.
Analysts have previously marked out the $5 trillion figure as the actual cost, now those predictions are becoming demonstratively accurate.
Meanwhile, Hank Paulson has defended government intervention, stating « There’s no doubt that the way to get the maximum bang for the taxpayers here was to invest in banks. »
Based on this Reuters summary and the sources linked within the table, here is a breakdown of the bailout’s cost to taxpayers so far.
Bailout Type
Cost To Taxpayers
Pelosi’s latest economic-stimulus package
$300 billion
Paulson’s Bank Nationalization package
$250billion
Bailout to the American car companies
$25 billion
Nancy Pelosi’s bailout of the state and local governments
$150 billion
Financial « bailout » bill
$700 billion+
Bear Stearns financing
$29 billion
Fannie Mae and Freddie Mac nationalization
$200 billion
AIG loan and nationalization
$85 billion (+ extra request of $35 billion)
Federal Housing Administration housing rescue bill
$300 billion
Mortgage community grants
$4 billion
JPMorgan Chase repayments
$87 billion
Loans to banks via Fed’s Term Auction Facility
$200 billion+
Loans from Depression-era Exchange Stabilization Fund
$50 billion
Purchases of mortgage securities by Fannie/Freddie
$144 billion
POSSIBLE TOTAL
$2.56 trillion+
NUMBER OF HOUSEHOLDS PER U.S. CENSUS
105,480,101
POSSIBLE COST PER HOUSEHOLD
$24,269
In addition, the U.S. government has said it will temporarily guarantee $1.5 trillion (£856 billion) in new senior debt issued by banks, as well as insure $500 billion (£285 billion) in deposits in non-interest accounts, mainly used by businesses.
These figures take the potential cost to $4.559 trillion+ – or $43, 221 per household.
Furthermore, when you account for the fact that the credit default swap market is around $62 trillion, and that derivatives worldwide are worth between between $1 and $2 quadrillion, the numbers start to become meaningless.
http://www.infowars.net/articles/october2008/151008Bailout_figures.htm
D’accord avec Paul. Paulson avait besoin de la preuve que l’autorégulation des marchés ne fonctionnait plus, tant pis pour Lehman. Quant aux marchés financiers:
Sur http://ftalphaville.ft.com/blog/ on peut lire que les hedge funds américains ont vu $43bn de retraits en septembre et
$65bn in assets frozen in London, c’est pas prêt de se décoincer.
Et si quelque chose d’encore plus diabolique se profilait aux États-Unis ? Une nouvelle sécession, un futur Président face et contre des lobbies dont on sait qu’ils ne reculent devant rien pour arriver à leurs fins. Une régulation par la force ! …
Puisque Benoit cite Loïc Abadie je peux dire, moi qui suit attentivement son blog depuis plusieurs mois, qu’il a fait jusqu’à présent un parcours sans faute sur le plan de l’anticipation.
La capitulation des marchés, il l’a voit en annonçant un CAC40 à 2000 voire 1700.
Ce qui le différencie des autres, c’est qu’avant d’arriver à l’inflation ou l’hyper-inflation il soutient qu’il se passera une longue période de déflation/récession.
Pour lui, la capacité des Etats à enrayer la déflation par le deficit public est très limitée. Persister dans cette voie entrainerait une augmentation des taux longs et ne résoudrait pas le problème à l’origine de la situation actuelle : l’énorme dette totale (privée + public).
http://tropicalbear.over-blog.com/pages/Comprendre_la_deflation-770777.html
Certes, il n’est pas infaillible mais j’ai tendance à lui accorder un certain crédit.
Un commentaire de Arthur S. sur l’article « CANAL ARGENT » du 14 octobre donne un lien vers le dernier bulletin de LEAP2020 et ce bulletin me paraît à la fois crédible (Arthur S. donne en tout cas du crédit à ce site) et assez effrayant.
Si on est est là il ne reste reste plus qu’à ouvrir les paris sur quel(s) pays vont racheter les USA et les Britanique et à quel prix?
Si on part du constat que la Russie à « acheter » l’Islande pour 4 Milliard d’€ il ne reste plus qu’à déterminer le rapport de poids financier entre l’Islande, les Britanique et les USA pour déterminer le prix de vente approximatif de ces pays, ensuite il reste à déterminer les acheteurs potentiels, qui aura le poids financier pour participer aux enchères (Chine, Inde, pays de l’OPEP, …).
Je me pose quand même une question, est-ce que seuls ces 3 pays sont concernés par une faillite, est-ce que des pays de la zone Euro ne sont pas également concernés (Espagne, République Tchèque, …) et si c’était le cas qu’elles pourraît être les conséquences (en plus des conséquences de la crise) sur la valeur de l’Euro et l’inflation dans la zone Euro?
au fait, quelle est la réponse de ce fameux Loïc Abadie suite à l’appel de Brehat cité par Benoit ?
Novy parle d’un parcours sans faute mêlant la déflation, récession, inflation, hyper et super, etc. Comment réagit-il envers ces soubresauts historiques inquiétants.
(moi je parlais bien de Sécession à venir, une sorte de guerre civile)
Loïc Abadie a répondu par avance que c’était une question de timing. Je ne vois pas ce qu’il peut dire de plus.
En ce qui concerne LEAP2020, ils se sont complètement plantés le mois dernier en soutenant mordicus que la parité EURUSD atteindrait 1.75 avant la fin 2008 (nous étions alors à 1.45, nous sommes maintenant à 1.35)
Ils se gardent bien d’évoquer ce manque de perspicacité dans leur dernier numero, préférant faire diversion en annonçant une fumeuse faillite des US l’été prochain. Ils se donnent un peu de temps pour ne pas être contredit trop vite.
@karluss hervé
Il me semble que Loïc a déjà relaté sur son blog que les plus grosses fluctuations des bourses sont arrivées post 1929. Les opérateurs réagissent à la moindre information positive comme négative, d’où cette volatilité extrême.
@ novy
Pour être tout à fait juste, il reste encore 2 mois et demi avant fin 2008 ! Et d’ici là, il y a encore un certain nombre de bombes à retardement qui sont susceptibles d’exploser…
@ Karluss
Loic, n’a a cette heure, pas encore repondu. D’ailleurs, il ne repond pas necessairement a tous les commentaires.
Il y a 16 jours, lundi 29 septembre 2008, Loic redigeait le billet suivant, ou il est question de Henri Paulson :
Crédit : comprendront-ils un jour ?
« Relancer l’offre de crédit »…Tel est un des objectifs affichés par le secrétaire d’état au Trésor Henri Paulson, et largement repris par divers experts et analystes.
Cela ressemble de plus en plus à une incantation désespérée de décideurs (de tous bords politiques) complètement dépassés par la situation, et qui refusent de voir l’évidence : la plus grande bulle de crédit de l’histoire est en train de s’effondrer, et plus aucune de leurs « stimulations » n’est capable désormais d’inverser le processus.
Ces décideurs ne sont apparemment même plus en mesure de soutenir des marchés financiers pour simplement quelques semaines à un mois des élections présidentielles US.
Faisons un petit point sur l’endettement des USA avec les dernières données disponibles (2ème trimestre 2008).
La dette totale des USA atteint 51 019 milliards de $, le ratio dette totale / PIB est donc passé de 343% en 2007 à 357% en 2008 (2ème trimestre).
Cela représente 167 000 $ par citoyen américain, ou encore 669 000 $ pour un ménage standard (couple avec deux enfants)…Le ratio dette totale / PIB représente aussi plus du double de celui atteint à la fin de 1929.
Si la récession fait chuter le PIB de façon importante (hypothèse à mon avis réaliste), ce ratio augmentera encore, comme sur les années 1931-1932 (dénominateur plus petit = ratio plus grand), même si la dette totale commence à se contracter : des ratios supérieurs à 400 ou 450% dans les années à venir sont envisageables.
Malgré cela, les dirigeants US (qu’ils soient démocrates ou républicains) espèrent encore dans un bel ensemble pouvoir « relancer le crédit » et voir l’économie repartir comme si de rien n’était après 2 ou 3 trimestres de « gentille récession »… Ce n’est pas une critique particulière envers les dirigeants US, vu que leurs homologues européens tiennent globalement le même discours surréaliste dans les circonstances actuelles : « relancer le crédit ! »
La vérité est que cette bulle de crédit est la plus grande de toute l’Histoire, qu’elle grossit depuis le début des années 80 aux USA (1981 très précisément, soit juste après la fin de la période inflationniste des années 70) : Vu la durée exceptionnelle de cette phase d’expansion (26 ans), il ne faut pas s’attendre à voir les problèmes actuels réglés vraiment avant une décennie au moins.
Cela ne signifie pas 10 ou 15 ans de récession et de crise intense (une durée de 2 à 4 ans paraît pour le moment plausible à ce niveau). Mais nous ne retrouverons sans doute pas de fondations saines et un vrai nouveau cycle de croissance de long terme (comparable à la période 1945-1981) avant au moins 10 ou 15 ans (pour la plupart des pays développés concernés par la bulle de crédit en tout cas).
par loïc abadie publié dans : actualité
Je me permets de demander à Chris et Novy (bien que l’avis semble déjà exprimé au cours du dernier post), si l’abonnement au Leap en vaut la peine. Je trouve les articles gratuits de qualité, mais je ne sais pas à quel point les payants apportent de concrêt. D’ailleurs, je ne supporte pas cet esprit vendeur et prémoni-vaniteux. Toutefois, hormis l’attaque de l’Iran et la destitution de Sarkozy, ils semblent faire des analyses fondées et perspicaces.
Evidemment, un merci au Prof. Jorion pour son esprit et sa vision de l’information.
@ Chris,
L’Islande, c’est environ 300 000 habitants. C’est une base de ratio peu financière et capitalistique, mais bon.
Donc, l’Islande, c’est environ 200 fois plus petit que la France. Donc, un prêt de 4 Milliards d’Euros équivaut prorata contribuabilis (excusez le latin de cuisine) à un prêt de 800 Milliards d’€ pour la France.
Pour les USA, il faut encore multiplier par 5 environ, soit près de 4 000 milliards d’€, 5 300 milliards de $. C’est le double du montant calculé dans le « post » de Vladimir pour le coût actuel pour le contribuable américain des mesures de sauvetage.
On n’en est pas là, … pour l’instant.
@ franck marsal
La première ligne du post de Vladimir dit :
« La panique en cours ,chute de la bourse de Tokyo de 11%,ce matin,s’explique aussi par les vrais chiffres du “sauvetage des banques US et du systeme financier, qui atteindrait la somme colossale de 5 000 MILLIARDS US $: »
ensuite les chiffres traduits en détail donne un résultat nettement inférieur mais étant donné que l’évaluation de la note est dépendante de la valeur des biens immobiliers liés aux crédits et de la valeur du dollars par rapport aux autres monnaies, la somme de 5000 milliards de $ n’est peu être pas si extravagante que cela….y-a t-il des acheteurs?
Mon avis:
ce qui se fait de mieux depuis 12 mois, se trouve sur ce site, celui de Loic Abadie et celui de RGS (Roubini) en anglais.
Un site passionnant est également celui de la bulle immobilière, le .org, avec des débats sérieux, notammant sur celui, fondamental pour ceux qui ont des économies conséquentes, déflation / inflation.
Le site de LEAP, c’est pas mal, mais je soupçonne derrière quelques étudiants brillant et facétieux qui compilent une sorte de best of et en font quelque chose de crunchy genre rocky horror picture show.
On peut également s’intéresser à la chronique Agora, souvent perspicaces et pleins d’humour, mais fanatiques de métal jaune, tout comme le forum Gold de Boursorama (de temps en temps quelque chose d’interessant).
Un défi pour Paul Jorion, c’est de donner son avis sur le cycle déflation / inflation (ou une variante). C’est un sujet à mon avis très très difficile, très simple dans ses énoncés, mais qui convoque tous les éléments de la macro économie fondamentale, qu’on redécouvre en temps de (grande) crise; cependant à mon avis à ce jour celui qui a de loin le modèle et la batterie d’indicateurs qui s’adaptent le mieux à ce qui se passe est loic Abadie.
Mon espoir personnel est « tout sauf l’hyperinflation », et celui des gouvernements semble être « tout sauf la déflation ».
UBS transfert 60 Milliards de dollars d’actifs dans un véhicule soutenu par la Banque Centrale Suisse pour prévenir le dénouement Lehman et les conséquences de sa présence dans des hedge funds.C’est la course au cash pour les gérants de Hedge Funds qui ne peuvent pas bénéficier de la protection des gouvernements et font face à une décollecte massive.La décollecte va s’étendre par contagion aux FCP et autres SICAV des banques « universelles ».D’ou une dévaluation massive des actifs, des fonds propres….puis appels de marge….puis…..Une accélération dramatique se prépare et le TED va emprunter l’échelle de Jacob………………………………….Mauvais reve , j’espére.
@ kagemusha
Concernant le LEAP, je ne suis pas qualifié pour juger leur travail, mais il ne s’agit visiblement pas d’étudiants. Ils se présentent sur leur site ici , en googlant un peu on les retrouve ici aussi.
En tous cas, avec leur annonce assez stupéfiante sur la cessation de paiement des USA et la création d’un « nouveau dollar » à l’horizon 2009, ils osent prendre des risques !
@ Pierre et kagemusha, chris et novy
Contre-info m’a fait decouvrir Paul Jorion.
Il est devenu mon analyste No 1 de « la Crise ».
Paul Jorion, « anthropologue Zoulou qui trouve de l’exotisme aux derives de credit ».
Ensuite, les « ecrivants » du Blog de Paul m’ont fait decouvrir Loic Abadie, qui m’a plu tout de suite par sa clarte, sa simplicite, son bon sens.
Paul et Loic ont en commun de vivre loin de Paris, au bord de l’Ocean (le Pacifique, l’Indien). D’avoir ecrit un livre (ou plusieurs, dans le cas de Paul) sur la Crise financiere. D’animer chacun un blog intelligent qui suit la crise au talon. D’etre independants, hors chapelles. Esprits libres.
Une generation les separe, mais l’un pourrait etre le pere de l’autre ! Autant Paul est un peu « fou », autant Loic est raisonnable. Ils se completent plus qu’ils ne s’opposent. Jugez-en : le « Pere » a le projet de sauver la Societe de ses folies, le « fils » celui de sauver notre epargne de notre inconscience !
Les Blogs en anglais me sont hermetiques (Roubini, etc.) et c’est donc avec Paul et Loic que je reflechis et que je me fais mon opinion, au fil de la tourmente. Confronte a ces evenements rapides et destabilisants, leurs analyses et leurs pronostics tiennent la route. Ils ne me decoivent pas.
Je ne peux pas en dire autant de LEAP2020, auquel je me suis abonne en 2008. Apres plusieurs mois, j’eprouve un malaise grandissant a les lire : ils ne me fournissent pas d’explications qui me permettent de penser par moi-meme, ils me demandent de les croire sur parole. J’ai parfois l’impression que la Crise n’est la que pour etayer leurs theses. Des previsions exagerees ou fausses me donnent l’impression qu’ils projettent leurs desirs plus qu’ils n’anticipent l’evenement, le style est emphatique. La Lettre reserveee aux abonnes (200 euros par an) n’en dit guere plus que le resume qu’ils diffusent gratuitement. Bref, je n’encourage guere a l’abonnement.
( La Chronique Agora, on s’en lasse aussi a la longue : ils n’aiment pas les faits qui desavouent leurs choix, et puis ils ont qqchose a vendre…)
« La crise financiere en 2008-2010 », Loic Abadie. Edouard Valys Editions.
Le livre est dispose depuis hier sur ma bibliotheque a cote de ceux de Paul. Je l’ai lu en une nuit ! Il n’y a pas doublon… feu vert.
Benoit.
@ Benoit
L’or décroche aujourd’hui à 8000 alors qu’en juillet quand nous étions proches de 10000 tous les inflationnistes, Agora en tête, recommandaient chaudement d’en acheter.
Très bonnes lectures recommandées, j’approuve.
Bonjour à tous
Merci à Paul pour le partage de ses analyses, globales mais aussi par compartiment en fonction des évènements.
J’essaye de synthétiser toute l’information qui nous inonde en ce moment ne distinguant que difficilement le court et le long terme de ce qui est annoncé par les politiques (plutôt court dans les faits alors qu’ils nous les vendent pour des solutions aux effets bénéfiques long terme), ou les analystes éclairés comme Paul (qui commentent des évolutions qu’ils pressentent à long terme, en s’appuyant par petites « touches » sur les évènement du quotidien, afin de ne pas affoler les masses ou pour conserver la sobriété et pondération de l’analyse de faits aux conséquences globales )
voilà les voies que j’arrive pour l’instant à identifier:
le modèle de société devra être revu bien plus vite que prévu, le système actuel et nos dirigeant naviguant à vue vont pousser la logique jusqu’au bout et essayer de retrouver une croissance et réanimant le crédit à tout prix sans autre objectif à long et même moyen terme.
1ere voie(de la sagesse) on s’engage dans une réduction de la dette et on change de modèle (et de comportement) global sur de nouvelles bases énergétiques, environnementales, nord-sud, démographiques et politiques et humaines! et enfin financières même si c’est aujourd’hui ce qui est en feu. (quasi hypothétique sans grande catastrophe hélas…)
2 soit on s’assied dessus (le problème de la dette globale) en ne changeant pas de modèle, en cherchant vainement une nouvelle croissance mirobolante (sur le crédit) avec pour conséquence un enfoncement dans la crise actuelle et une déflation/décroissance non voulue mais inévitable et avec des conséquences sociales épouvantables
3 soit enfin on la raye d’un trait de plume par la dévaluation de la monnaie, ce qui ne fera que conduire aux mêmes excès à terme car la dévaluation ne ramène un avantage compétitif que transitoire en attendant que l’autre dévalue aussi, c’était une solution possible dans un monde compartimenté et aux flux marchands financiers lents. Mais dans notre monde rapide et aujourd’hui mondialisé… ça tiendra pas longtemps et nous renverra vite à une nouvelle réflexion.
peut être suis je complètement à côté de la plaque mais que ceux qui ont encore une pointe d’optimisme nous le fassent partager!
@ Benoit, Jean-François, Kagemusha
Je vous remercie pour vos avis et informations qui me permettent d’avoir une meilleure vue d’ensemble et qui m’ont convaincus de ne pas m’abonner à Leap. Par ailleurs, je m’excuse, Paul Jorion, d’avoir mené à une discussion hors contexte, vous citant et comparant d’un ton badin, tels des invités jugeant l’hôte qui se trouverait à la cuisine.
Merci pour les commentaires en général. (c’est d’ailleurs vraiment le premier blog que je rencontre sur internet contenant des commentaires écrits avec un français correct, c’est reposant).
Avis au spéculateur, réunion de l’OPEP le 24 Octobre donc on achète plein de pétrole le 23 on attend que l’OPEP ferme le robinet et on revend tout le 27…..à la base la bourse était un outil pour développer l’investissement mais c’était il y a bien longtemps…
merci à Benoit et à novy pour leur réponse, c’est sympa !
et merci Alexandre aussi !
enfin… j’arrête les remerciements, c’est la première fois que je le fais, mais comme le remarque Pierre, beaucoup de talent et de précieuses informations sur les commentaires ; soyons de bons hôtes.
C’est vrai Paul Jorion est inclassable et irremplaçable pour sa hauteur de vue, son sérieux, son humour.
Et j’ajouterais son désinteressement car c’est un chercheur dans l’âme et un ami de l’humanité.
Avec ses compétences d’analyste financier hors pair je ne doute pas qu’il aurait pu tirer profit de la crise et gagner quelques millions de dollars. Enfin, pure approximation de ma part, s’agisssant de mettre des zéros après le 1, n’étant pas spécialiste du genre.
Bref, n’hésitons pas à lui prêter main forte, vous savez, le nerf de la guerre … la monnaie, sonnante et aujourd’hui trébuchante. Achetons ses livres, et d’un clic il ya aussi paypal ! Si « on y croit » c’est le moment où jamais de lui donner un coup de main ! En l’aidant nous nous aidons nous-mêmes. Une grande victoire serait qu’il soit invité à participer au « Bretton Woods », au moins en tant que consultant !
Je rebondis sur ce que dis PYD (comme on se retrouve 😉 ). Comment faire du lobbying pour que Paul participe a la future redefinition de la finance mondiale ?? Qui inonder de mail fax etc, comme l’on fait les citoyens américains avec leurs représentants et sénateur contre le plan Paulson ?