Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Parmi les journalistes qui me contactent ces jours-ci, certains me demandent si la crise atteindra l’Europe. Et j’essaie d’imaginer comment ils se représentent la crise. Probablement comme un rameur solitaire tentant de traverser l’Atlantique sur un frêle esquif : y arrivera-t-il, n’y arrivera-t-il pas ?
Mauvaise nouvelle : Gérard d’Aboville a déjà débarqué : Northern Rock, Bradford & Bingley, Fortis et Dexia, j’en passe et des meilleurs.
La question est de savoir si l’Europe nous offrira un spectacle moins dégradant que celui auquel nous avons assisté ces dernières semaines aux États–Unis. Je crois que la réponse nous est malheureusement offerte aujourd’hui avec la Grande-Bretagne tançant la petite Irlande pour vouloir vider toute sa tirelire en faveur de ses principales banques et dans l’échange « tendu » entre Madame Lagarde et son homologue allemand, Mr. Peer Steinbrück, à propos d’un plan de sauvetage européen, la France étant pour, l’Allemagne, contre.
Mr. Sarkozy entend, paraît-il, proposer samedi un plan Paulson à l’européenne, d’un montant de 300 milliards d’euros. Les électeurs européens seront-ils plus raisonnables que les électeurs américains ? lesquels, quand ils ont entendu « sauver le secteur bancaire », ont cru comprendre « sauver les banquiers » et ont fait savoir sans ambiguïté ce qu’ils en pensaient, par représentant du peuple interposé – du moins jusqu’ici.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
23 réponses à “La crise parviendra-t-elle à traverser l’Atlantique ?”
Bonsoir Paul,
Juste une question, est il imaginable que les autorités décident de fermer les banques américaines, disons une semaine, incluant comptes courants, caisses d’épargnes et CB ?
Je ne crois pas m’avancer beaucoup en disant que cela fait certainement partie de leur arsenal : l’arme du « bank holiday » a été utilisée du 6 au 9 mars 1933, journées durant lesquelles les marchés financiers furent fermés, ce qui permit à Roosevelt de faire passer le Emergency Banking Act, qui raffermit le secteur bancaire sur ses bases. La Russie a eu recours à cette arme la semaine dernière sur ses marchés boursiers.
Ça serait le bon moment pour refondre le système monétaire nord américain, l’occasion de la mise en circulation d’une monnaie type “Amero” entre US, Mexique et Canada… non?
Quant aux chances du rameur « crise » de réussir sa traversée, il n’y à aucun doute.
La véritable question, au delà des reconfigurations oligopolistiques auxquels nous assistons et continuerons d’assister, est bien la possibilité d’un changement de paradigme pour les médias et les politiques.
L’UE reconsidèrera t-elle le dogme du respect de la concurrence et de son clergé de la DG-VI, en faveur de mesures plus pragmatiques et moins naïves.
Les politiques nationaux, trouveront-ils l’énergie, le charme de la finance étant, pour quelques temps, suspendu, de reprendre en main le destin de peuples et de nations, trop longtemps affermés par les opérateurs de l’économie financiarisée. Seuls à disposer de pouvoirs effectifs, ils pourraient s’enhardir à remettre au goût du jour ce vieux concept de politique industrielle (applicable à l’industrie financière). Tout étonnés de leurs premières victoires, que lon imagine faciles, ils pourraient poursuivre et réinvestir ce pouvoir si facilement abandonné à des forces qui les dépassent.
Les électeurs cesseront-ils de se contenter de ce faux choix qui leur est offert à chaque élection ou les seuls partis dits de gouvernement ne défendent tous qu’une pensée unique qui suppose, comme un fait de nature, la toute puissance du marché, l’impéritie des politiques et son corrolaire (limiter leurs pouvoirs pour limiter les conséquences de leurs erreurs), l’incapacité des états-nations à modifier la course du destin et la necéssité d’adopter un système de prêt à penser universel seul à même d’assurer la propspérité et la croissance.
N’observer que les symptomes de la crise serait par trop réducteur, ce qui devrait nous intéresser ce sont les conséquences du choc. La société ne sortira pas inchangée des bouleversements qui l’affectent déjà, mais l’attendent surtout.
Lors d’une transition, comme le disait Gramsci, « que meure ce qui doit mourir et que naisse ce qui doit naître ».
Selon Ambrose Evans-Pritchard c’est… envisageable!
C’est à lire, au moins pour l’anecdote Paulson/Lagarde au sujet de la faillite de AIG…
Bonjour Mr Jorion
J’aimerais vous poser cette question?
Que pensez-vous de l’article de Michael Moore paru sur contreinfo.info
dans lequel il exorte les américains à repousser une nouvelle fois le plan Paulson?
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2213
et puisqu’on peut lire ici où là que tout a commencé avec la crise des subprimes
(2 millions d’américains qui n’arrivent pas à rembourser les crédits de leur maisons… 2 millions soit 0,5% de la population!!!)
moi je propose le « plan coco », c’est de « payer » les maisons de ces américains
en clair, aider les pauvres pour aider les plus riches
A l’époque du « banking day », les inspecteurs du gouvernement Roosevelt avaient procédé à un état des lieux des banques qui conditionnait leur réouverture.Aujourd’hui on refinance des banques dont on ne connait pas et dont on ne mesure pas dans le meilleur des cas les engagements, les contre-parties………..La FDIC avait été crée à l’époque pour pérenniser la stabilité des échanges des banques mais la dérégulation est passée par la.
On voit émerger à présent des questions plus politiques à propos de la crise. On nous indique d’une part les vives réactions populaires en Amérique contre le plan Paulson considéré comme un hold-up au profit des banquiers (95 % des opinions dans certains paquets de messages électroniques) positions relayées par certains politiques qu’on dira pour simplifier « populistes » ; d’autre part on veut croire que la classe éclairée et responsable votera le plan pour éteindre l’incendie et ensuite pour engager de grandes « réformes », qui un nouveau Breton Woods, qui la Régulation remplaçant la loi du marché. Evidemment, ceci est caricatural. A propos de la capacité de nos élites, décideurs, dirigeants, commissions, etc. à mener (seuls) le changement, ne pas trop rêver quand même
cf TB article dans Libé
Alors que la crise financière est vieille de treize mois et qu’elle ravage l’Union européenne depuis deux semaines, la Commission sort enfin de son silence. Loin de proposer un plan d’envergure visant à assainir les marchés financiers, elle se contente de quelques – timides – mesures de régulation financière. Mais c’est à contrecœur qu’elle agit, tant cela met à mal les présupposés idéologiques d’un collège largement dominé par une droite antiétatiste, qui, depuis son entrée en fonction, en novembre 2004, prône les vertus de «l’autorégulation» dont on a vu les limites.
……………… suite
« Aider les riches pour aider les pauvres » or « aider les pauvres pour aider les riches », that’s the question…. 😉
La question est surtout de savoir si cette crise est de nature à modifier profondément le rapport des forces au sein de la société, dans un sens qui serait plus conforme à l’intérêt des classes sociales laminées par le rouleau compresseur du libre-échangisme néo-libéral, et quels sont les conséquences sur ce rapport des forces du renflouement des banques par de l’argent public .
Les Américains exportent leur crise et les Français exportent leur NON. Bush traite ce refus comme Sarkozy a traité le refus du peuple français par le contournement. Ici le peuple refuse la commission et l’on sollicite l’avis des élus, là ce sont les sénateurs que l’on sollicte contre les représentant du peuple. L’esprit de la démocratie est bafoué par la lettre.
L’on échappe aux coups d’état qui ont lieu quand dans les pays du SUD quand le peuple ne vote pas comme on lui ordonne. Populo n’est pas comme il devrait l’être… souverain mais tout juste alibi.
L’Etat qui n’a jamais d’argent pour rien, en trouve à profusion – il pique même dans les crédits du logement social- quand il s’agit de soutenir les affaires. Cette leçon sera certainement retenue
La politique est l’ultima ratio de l’économie et prouve ainsi que l’économie n’existe pas comme secteur commandant le reste de la vie sociale. Le marché ne commande rien du tout et depend de la politique. L’économie est en fin de compte que de la politique.
Toutes les mesures de soutien annoncées pêchent parce qu’on va réinjecter de l’argent sans changer les circuits. Il semble au contraire que les mesures actuelles vont amplifier la crise en l’internationalisant jusqu’aux Chinois qui vont devoir mettre la main à la poche pour soutenir les phynanciers américains requinqués par des prês si généreusement distribués. Vive la crise !
Chaque comportement est fonction de ses conséquences.
Si vous apprenez à un enfant que quoiqu’il fasse, les conséquences de ses actes seront nulles, il n’y a pas de raison pour que quelque chose change dans son comportement, n’est-ce-pas.
S’il fait des bêtises, elles continueront et c’est alors vous et non lui qui porterait le poids des conséquences de ses actes.Vous en serez entièrement responsable.
Car en laissant faire n’importe quoi, en n’apportant aucune réponse satisfaisante vous aurez renforcé ce comportement.Votre enfant n’aura pas appris à faire le lien entre un stimulus, un événement et sa réponse, base élémentaire de tout apprentissage.
Certes, je n’ai aucune autorité pour parler question financière, mais ni plus ni moins qu’aucun autre dirais-je , car les spécialistes ne sont pas toujours les mieux placés pour apporter des réponses satisfaisantes, je ne suis pas spécialiste disais-je mais je suis citoyenne et ces affaires financières dès lors qu’elles ont un impact essentiel sur ma vie m’autorisent à exprimer mon ressenti, qui ne demande qu’à être corrigé si vous le jugez utile.
De quoi s’agit-il?
On nous dit de différentes façons que le système monétaire et financier tel qu’il est , est pathogène.
Si le diagnostic est bon, laissons-le donc mourir de sa belle mort, ne tentons pas de le réanimer.
Pour servir quels intérêts?
Ce sera la déroute va-t-on me rétorquer, mais la déroute est déjà là, et depuis pas mal de temps et elle va en se renforçant.Si tout croûle, si tout se casse la figure ce sera peut-être l’occasion de tout re-construire sur des bases plus saines et plus en adéquation avec l’humain.
Viendrait-il à l’idée de quelqu’un de construire sa maison sur des fondations fragiles? Je ne le crois pas, à moins qu’il ait de bonnes raisons pour cela, mais alors c’est une autre histoire et il lui revient d’interroger la pertinence de ses raisons au regard du mouvement global qui finira tôt ou tard par avoir des répercussions sur lui aussi qu’il le veuille ou non, car tout est interdépendance, tout est en lien, même si la détermination n’est pas toujours compléte et laisse parfois une place au hasard.
Ce sera la déroute, tout va s’ écrouler et de décrire des tableaux sinistres, le spectre de 29, et j’en passe, tout de ce qui pourrait se passer si ne faisions rien que de laisser les choses se faire et mourir.
iIl faut gagner en simplicité et tout simplement ne rien faire, laisser les choses suivre leur cours naturel, un peu le pendant de La Boètie quand il dit qu’il faut juste cesser d’obéir.
Les symptômes de cette pathologie financière sont manifestes, il suffit d’exercer nos sens pour le constater à condition qu’ils ne soient pas sclérosés, rigidifiés.
Transfuser ce système ou défendre l’idée de cette nécessité reviendrait à vous faire complice de ce système meurtrier, vous ne pourriez vous laver les mains des conséquences de sa survie et du sang qui coulerait sous une forme ou sous une autre.
Quelqu’un pourrait-il m’éclairer sur le mode de financement prévu pour les différents « plans de sauvetage » en discussion actuellement svp ?
J’ai cru comprendre que la prise de participation de l’état français dans DEXIA (3 milliards il me semble) serait financé par l’emprunt… L’emprunt auprès de qui ??
Quid du plan Paulson ?
@Strategix et Emmanuel : sur le dogmatisme de la Commission, à la source on trouve ceci :
Communiqué de presse de la Commission
J’attends surtout de voir la réaction de ces « comités de contrôle bancaires transfrontaliers pour la transparence » quand ils iront transfrontalièrement frapper à la porte de notre ami président de l’Eurogroupe Juncker, en sa qualité de chef de gouvernement du Luxembourg, pour lui demander de la « transparence »…
Bonjour à tous :o)
L’observation la plus utile du monde, pour organiser la société, est, à mon avis, cette formule magnifiquement synthétisée par Montesquieu :
LE POUVOIR VA JUSQU’IL TROUVE UNE LIMITE.
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Texte intégral :
La démocratie et l’aristocratie ne sont point des États libres par leur nature. La liberté politique ne se trouve que dans les gouvernements modérés. Mais elle n’est pas toujours dans les États modérés ; elle n’y est que lorsqu’on n’abuse pas du pouvoir ; mais c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Qui le dirait ! la vertu même a besoin de limites.
Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. Une constitution peut être telle que personne ne sera contraint de faire les choses auxquelles la loi ne l’oblige pas, et à ne point faire celles que la loi lui permet.
Charles de Montesquieu, « L’esprit des lois » (1748),
Livre XI: des lois qui forment la liberté politique dans son rapport avec la constitution,
Chapitre IV : Ce que c’est que la liberté (Continuation du même sujet)
Source.
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Cette clef décisive de la résistance aux abus de pouvoir (y compris financiers) doit être comprise par TOUS et inscrite au plus haut niveau du droit dans un texte dont, aujourd’hui, tout le monde se fout : la Constitution : celle-ci doit impérativement imposer une stricte séparation des pouvoirs.
Sinon, elle n’est pas une constitution mais un leurre (Cf. DDHC, art. 16).
La confusion des pouvoirs est la cause de très nombreux malheurs et nous négligeons cette cause en gesticulant dans d’autres luttes pour résister sur des points importants mais secondaires. Je pense que toutes les luttes sociales sont perdues d’avance tant que les hommes n’auront pas réalisé l’importance (pour eux) de la Constitution.
Les industriels et les banquiers, eux, plus malins que nous, ont bien compris que l’essentiel (y compris le contrôle de la monnaie) se jouait dans les institutions, et c’est pourquoi, je pense, ils se sont arrangés pour les écrire eux-mêmes, à travers les élus qu’ils contrôlent grâce au financement des campagnes électorales. Jean Monet, père de l’Union européenne, était un banquier (américain de coeur, lire l’excellent petit livre de Chevènement, « La faute de Monsieur Monet »), et je pense que c’est tout sauf un hasard.
***** Le pouvoir va jusqu’à ce qu’il trouve une limite. *****
Ça, c’est vraiment une pensée puissante et utile.
Et si on ne réfléchit pas personnellement à l’institution de ces limites, si on refuse d’avoir une réflexion personnelle sur la constitution, si on dit qu’on n’y connaît rien, qu’on n’y comprend rien, qu’on n’a pas le temps, si on ne défend pas nous-mêmes bec et ongles la Constitution, alors, on a exactement ce qu’on mérite quand les puissants nous écrasent.
Amitiés.
Étienne.
Merci à Etienne Chouard pour son action ininterrompue. 2005 et 2008, beaucoup de débats en commun…
http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-09-30-Wall-Street
à propos du vote Paulson, d’après cet article du Monde Diplomatique, la partie des parlementaires républicains qui a rejeté le Plan Paulson l’a fait parce qu’elle se situait en faveur du « moins d’Etat », mais aussi parce qu’elle a été rebutée par la forme, un ultimatum « 700 milliards ou le chaos ». Une forme de prise d’otages.
Les mêmes parlementaires ont aussi tenté de récupérer en pleine campagne électorale « l’ampleur du ressentiment populaire devant un plan qui, aux frais du contribuable, efface les pertes des banques, alors que rien d’aussi massif n’avait été prévu quand des centaines de milliers d’Américains furent précipités dans la faillite par la baisse de leurs actifs immobiliers. »
Le ras-le-bol populaire et celui de la classe politique qui a refusé le Plan Palson sont donc deux choses différentes amalgamées un peu trop facilement dans la notion de « populisme ».
S’il y a révolte populaire, il faudra en tenir compte ; le bien être des peuples ne semble plus découler automatiquement de la prospérité et de l’argent, si quelques uns peuvent capter une grande partie des richesses. Il faudra donc corriger les choses vigoureusement, tôt ou tard mais quel sera la tendance qui prévaudra, celle de la révolte actuelle ou celle de la raison actuelle ?
Tout à fait d’accord
qq reflexions tout de meme
La règle de modification de la constitution par le pouvoir lui meme est elle suffisamment encadrée (3/5e) pour que le peuple ait son mot à dire (meme en s’y interessant) ? sous entendu pour eviter la corruption et non soumettre tout texte à référendum.
Comment considérer la légalisation (ou l’acceptation) de l’action d’influence sur les élus par des minorités ayant des moyens demesurés ? Comment critiquer aujourdhui l’action d’une minorité de personnes ayant influencés les lois sur les 3 dernières décennies sans faire référence à la place faite par la « société » à ces lobbys ?
La reflexion personnelle sur la constitution est souhaitable mais il est difficillement imaginable qu’elle ne decoule pas d’une reflexion personnelle sur la politique en général ou tout au moins sur l’importance d’y accorder de l’interet (hors de l’instantaneité d’un show electoral)
Cher Paul,
Peut-être pourriez-vous suggérer aux journalistes qui vous contactent (indispensable!) d’aller voir un médecin tout de suite après pour comprendre le développement d’une épidémie: premiers cas, concentration, dispersion, explosion…
« Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés »
… Peste!
En tous cas, la Chambre des représentants vient d’administer une belle preuve que le contre-pouvoir peut s’exercer et avec quel retentissement !
Le Plan Paulson, qu’on l’aime ou pas, a été rejeté. Ce rejet est finalement l’expression d’un débat, certes enflammé et très réactif, mais, et c’est le plus important, si rare, s’agissant de discuter, disputer les principes mêmes qui sont au fondement d’une économie. Si l’on souhaite effectivement que l’économie soit l’affaire de tous et non pas simplement celle du monde des affaires et des économistes patentés, quitte à perdre quelques points de croissance, voire aller vers la récession, alors il est heureux que le peuple souverain se rebiffe. De toutes façons le modèle actuel n’est plus viable. Le Plan Paulson est une petite rustine sur une pneu poreux au dernier degré.
Le plus sage serait une pause, sorte d’ »Holiday bank » » amplifié, pour reprendre le mot d’un commentaire. Une pause démocratique en somme. Celle du débat. Pour tenir le monde de la finance un peu à l’écart — ou du moins faire jeu égal avec lui — et trouver les parades à même de neutraliser toutes ses vélléités spéculatrices ainsi que sa tendance à justifier l’ordre d’un monde hyper inégalitaire, comme lorsque par la bouche de certains représentants du monde politique, ils entonnent maintenant des airs de convertis au keynésianisme pour garder tous leurs pouvoirs.
Et puis un autre commentaire.
A propos de Warren Buffett que l’on voit sur tous les coups en ce moment, il me revient en mémoire cette réflexion:
Plus on a d’expérience (et le bonhomme en a beaucoup) moins on fait d’erreurs.
Mais quand on en fait une… elle coûte généralement beaucoup plus!
J’espère pour lui qu’il n’atteint pas son niveau d’incompétence.
Bien vu Kabuli !
Ainsi, La crise parviendra-t-elle à traverser l’Atlantique? Pourquoi ne le traverserait-elle pas?
L’ « Europe », sous-entendu l’ « Europe » brusello-strasbourgeoise, est devenu une sorte de chambre de notaires enregistrant seulement les actes des États-Unis, ou plutôt les actes des intérêts anglo-américains dans le monde. Un très gros client de notaire peut entraîner le notaire dans sa chute, après l’avoir entraîné dans ses malversations…
Une petite rectification Étienne Chouard, je suis d’accord avec ton propos, mais (sauf erreur de ma part) Jean Monet a été toute sa vie un très fidel serviteur de la City de Londres (c’est à peu près pareil que les intérêts américains, mais cela éclaire un peu mieux le problème). En résumé, après la guerre, la City de Londres lui aurait confié la mission d’organiser une « Europe » technocratique de nature à répondre aux intérêts de la City par le truchement de l’organisation d’un « grand marché européen ». Vu la suite, avec le « concours » du leurre politique de l’ « Europe », ça semble assez cohérent…
Mais je voulais aussi faire part de ce qui suit.
Le dollar est devenu, semble-t-il, complètement fiduciaire dans le monde, et il frise l’insolvabilité. La richesse des États-Unis ne couvre nullement tous les dollars qui circulent dans le monde (dont ~50% seraient hors bilan de la FED, de plus motus et bouche cousue sur les masses de dollars M3, etc depuis mars 2006, etc) et cela risque d’entériner la pratique, courante avec le dollar, du vol massif des actifs, ici et là, dans le monde entier. Mais des actifs très réels et vitaux effectuer par le « vent » du dollar…
Aujourd’hui, s’agissant des États-Unis, les enjeux titanesques le disputent aux incertitudes et aux risques énormes de conséquence de divisions à l’intérieur même des principaux États-majors mondialistes.
Donc, là dessus voilà qu’on entend parler de la – « loi nationale de réforme et de la sécurité économique » – ou « National Economic Security and Reformation Act » dite NESARA. Tapez sur un moteur NESARA et vous aurez pas mal d’ « indications », le délire et/ou la manipulation ne seraient pas loin.
On peut voir (parmis d’autres): http://www.nesara.be/fr/histoire.asp
S’il faut la prendre au mot, alors très bien, on ne peut que souhaiter, je crois, les disposition qui s’y trouvent, mais ça a l’air « gros », les intentions seraient « trop » belles?. J’ai comme l’impression qu’il s’agit encore d’un « bon » coup tordu, ou d’un « truc » servant à brouiller encore plus les cartes. Un « machin américain » sorti d’une officine « conspirationiste à souhait », ou d’un « service spécialisé » comme il y en a tant et tant dans les soubassement des gouvernements américains quels qu’ils soient. On ne sait pas s’il faut prendre cela au mot. À ce jour, j’ai plutôt l’impression que quelqu’un, ou quelque chose, chercherait à former une « vague » dans l’opinion pour « noyer le poisson » et à égarer un peu plus les esprits « troublés » par la crise… À commencer aux États-Unis.
Ce qui m’a interrogé, c’est que (sauf erreur) l’exercice fiscal annuel aux États-Unis se termine le 30 septembre. Or, l’actualité financière autour du 30 septembre 2008 et du 1er octobre 2008 est particulièrement chargée et agitée, fébrile, incertaine, etc. Le plus épais « brouillard » entoure cette « loi » NESARA, qui aurait été signée secrètement en 2000, car elle permettrait (si elle était « vraie ») au FBI et à la CIA d’inquiéter les opposants au gouvernement (du moment), opposants considérés alors comme « déviants », avec pour sentence tous les « manquements démocratiques » (Guantanamo en est un exemple parmis d’autres!) toujours étouffés aux États-Unis et toujours controversés… On pourrait craindre alors (j’ose espérer que tout ça n’est que du mauvais vent) que cette « loi NESARA » soit un coup bas, un bluf, une manipulation pour jeter un peu plus de suspicion et de trouble politique servant, comme toujours, les plus forts. Curieux quand même cette chronologie.
Paul Jorion a écrit :
Les électeurs européens seront-ils plus raisonnables que les électeurs américains ? lesquels, quand ils ont entendu « sauver le secteur bancaire », ont cru comprendre « sauver les banquiers »
Quand je lis ceci, je leur donne raison :
Plan de sauvetage bancaire : Ce que Wall Street espérait gagner
Par Pam Martens – CounterPunch, publié le 1er octobre 2008
Mea culpa,
j’aurais dû écrire « pandémie » plutôt que « épidémie ».
Les grandes pandémies :
La peste noire ou peste bubonique a fait environ 25 millions de morts en Europe entre 1346 et 1350, et probablement autant en Asie
# Une épidémie catastrophique de grippe de 1889 jusqu’en 1894, s’est répandue en Russie et en Europe occidentale,
# La grippe espagnole de 1918 à 1920 a été l’une des pandémies les plus mortelles de l’histoire de l’Humanité, avec de vingt à quarante millions de morts : après avoir débuté en Chine et au Japon, elle s’est propagée en Russie, en Europe et en Amérique du Nord. L’OMS et la FAO craignent que le virus H5N1 de la grippe aviaire – s’il mutait pour devenir plus contagieux chez l’Homme – puisse être source d’une nouvelle pandémie grippale.
# Le sida est aujourd’hui considéré comme une pandémie qui, après avoir infecté environ quarante millions de personnes en vingt-cinq ans, semble pouvoir devenir la plus mortelle de l’histoire humaine.
source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pandémie