Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Il y a donc un plan Paulson révisé – qui ressemble fort à une version entièrement démocrate du plan initial. Est-ce à dire qu’on s’est résigné à ce que les démocrates seuls le votent demain ? C’est bien possible : les démocrates avaient bien fait entendre qu’ils ne soutiendraient pas seuls le plan Paulson initial qui tirait d’affaire Wall Street et personne d’autre : « On ne s’occupera pas seuls des sales besognes, pour qu’on vienne nous accuser ensuite que ça n’a pas marché ! »
Mais embaucher les républicains semblait impossible : seuls 20 d’entre eux sur 155 au Congrès étaient prêts à soutenir la version initiale du plan. Pourquoi ? Parce qu’il y aura de toute manière un raz-de-marée démocrate en novembre lors du renouvellement partiel du Congrès et du Sénat et qu’aucun d’entre eux ne pourrait être réélu sur la base de « sauver la peau des capitalistes de Wall Street ». C’est que, comme tout bon parti conservateur, il fait en permanence le grand écart entre une droite qui s’identifie au monde des affaires et une droite religieuse mais populaire et fondamentalement anti-Wall Street.
Mais pour que les démocrates soient prêts à monter seuls au front, il fallait donner un ton beaucoup plus résolument social-démocrate au plan Paulson initial. Alors, à l’arrivée : montant initial réduit de moitié pour passer à 350 milliards de dollars, intéressement musclé de l’Etat dans des bénéfices éventuels des entreprises auxquelles on vient en aide et priorité absolue de celui-ci dans les remboursements, arsenal anti-patrons qui bénéficieront du plan : limitation des salaires, élimination des parachutes dorés, fin des bonus mirobolants sur des gains qui ne se concrétiseront jamais, enfin, mise en avant des emprunteurs en difficulté – encore qu’une révision du statut de la faillite personnelle qui permettrait au juge de modifier le montant du prêt hypothécaire encore dû, ne soit pas mentionnée dans le communiqué de presse.
Est-ce à dire que ce plan sera voté ? Je n’irai pas si loin !
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
22 réponses à “Une version centre-gauche du plan Paulson”
Bonsoir Mr Jorion,
Je suis attentivement vos chroniques depuis maintenant quelques mois.
Concernant le débat sur les processus de création monétaire je ne sais
pas si vous avez déjà visioné ce document:
http://video.google.com/videoplay?docid=2717439213901961611
J’aimerais connaître votre opinion à ce sujet. L’analyse fournie permet
en tout cas de mieux comprendre la situation à laquelle on aboutit
aujourd’hui.
Je vous remercie de votre attention ( et pour vos chroniques claires
et pédagogiques ).
Cordialement.
Bil.
Le plan doit être voté, bon ou mauvais , sinon l’effet psychologique sera terrible et les faillites continueront
@ Bil_kfr
Vous trouverez cette vidéo en version française à l’adresse suivante:
http://www.bankster.tv/
(normalement sur la page d’accueil)
Oui c’est un très bon document pédagogique, salubre, que je connais depuis le tout début de cette année. Une proportion énorme de gens ne dorment pas la nuit à cause des soucis d’argent qui sapent littéralement l’attitude humaine, on devrait dire À CAUSE DE LA FAUSSETÉ DU MODE DE CRÉATION DE LA MONNAIE.
Je le répète, c’est le CÅ’UR du sujet ici bas. Les solutions techniques existent, les compétences existent.
Foin! Les plans des Paulson et autres financiers Al Capone en col blanc!
Bonjour,
La version pdf du commentaire de cet excellent document se trouve là ( chez notre ami AJH)
http://wiki.societal.org/tiki-download_file.php?fileId=10
En prime une petite histoire juive que racontait mon beau-père (avé l’accent de là-bas dis, puisqu’il était né là-bas au Maroc), il à déjà bien longtemps. Il finissait en riant aux larmes à chaque fois!
(pour couper court à tout commentaire il faut savoir que le protectorat avait favorisé l’organisation d’une société confessionnelle segmentée, les chrétiens français sur le haut du panier, puis les autres européens dit chrétiens d’origine espagnols et autres italiens etc, puis les juifs et enfin les musulmans, tout au bas de l’échelle. Mon beau-père avait grandi dans cette société, il en avait donc les repères !!!)
Donc :
Nous sommes dans le melha (quartier juif d’une ville du Maroc, aux ruelles aussi étroites que celles de la casbah, quartier arabe).
C’est la nuit. Moshé n’arrive pas à dormir, pire il empêche Rachel de dormir. Excédée elle lui demande la raison de son insomnie, au bout d’un long moment, enfin, il lui avoue avoir emprunté dix mille francs (de l’époque) à Shlomo et qu’il n’est pas en mesure de rembourser à l’échéance convenue.
Rachel se lève d’un bond, va à la fenêtre de la chambre, ouvre le volet et se met à appeler à tue-tête: « Sarah, Sarah, Sarah… »
A la maison d’en face un volet s’ouvre, Sarah la femme de Shlomo toute endormie : « Qu’est ce qui t’arrive Rachel? Pourquoi ces cris en pleine nuit? »
Rachel: « Ton mari à prêté dix mille francs au mien »
Sarah : « Peut-être! Et alors ? »
Rachel : « Et alors il ne peut pas le rembourser…. ».
Elle ferme son volet, se tourne vers Moshé et lui dit: « Dors maintenant, c’est Moshé qui ne dors plus !!!! »
Si on décontextualise le propos, c’est une vraie petite parabole populaire sur la création monétaire, et la confiance faite au débiteur quand à la capacité à rembourser.
Bonne journée à tous
Après de fantastiques années de si merveilleux surprofits (waow !) grâce à l’ingéniérie financière créatrice, il faut bien faire une petite pause de quelques mois à 700 milliards à présent, soyons sages. Le problème est bien de retrouver au plus vite et dans les quelques mois au plus tard cette belle gaïté et spontanéité de la société américaine qui est un si bel exemple pour le monde entier, et qui ne dépend finalement que du fait que chaque Américain puisse acheter et revendre sa maison 3 fois dans sa vie avec 20 % de profit chaque fois, avoir de multiples cartes de crédit de consommation mortgage backed etc. à 15 %, une grosse baffreuse à x gallons per mile, une jolie pyramide de 10 % les plus riches gagner tant, les 1 % tant, les 0,1 % tant, etc……. Mais mes chers amis, alors moi je dis : MAIS BON SANG ! ça se modélise, tout ça ! on a tous les paramètres! Mais que font les économistes ?
Donc My question is: Pourquoi le Plan Paulson ne s’attaque-t-il qu’aux banques et d’une manière pas évidente (pour moi), en rachetant des actions moisies ? (il pourrait les revendre tout de suite par ex. il y a assez de billets verts sur la planète) Pour les faire remonter ces actions maudites ? sur le marché ? quel marché ? Grâce « à la confiance » ? Je croyais qu’il y avait plutôt un problème d’argent que de confiance.
Je cite Libé qui n’éclaircit pas beaucoup le sujet malgré un ton assuré
« le plan autorise le Trésor américain à racheter les mauvaises dettes des banques malades, l’Etat fédéral devenant ainsi actionnaire de celles-ci. » « Les institutions ne seront en effet renflouées avec l’argent public qu’à condition de céder des actions en contrepartie. » « Si une banque aidée par l’Etat fédéral ne parvient pas à rembourser, l’industrie bancaire dans son ensemble sera considérée solidaire de la dette »
@ Gibus,
J’adore ! C’est effectivement une parabole d’une actualité incroyable. Merci !
@emmanuel
bon sens et simplicité d’une vue globale…
Pourquoi les economistes ne s’expriment ils pas sur le sens de « tout le monde propriétaire » si cela est irréaliste comme je le pense ? … surtout si le prix des logements grimpent plus vite que les salaires !
Pourquoi ne s’expriment t-ils pas sur la viabilité du modèle de répartition des richesses actuel qui permet aux plus riches de s’exiler ou d’exiler leur fortune hors de l’economie réelle ? N’explique t il pas la création de bulles au dela des cycles de crises pretenduement statistiques ? …
Comment expliquer que la population moyenne des economies riches (europe, USA) soit obligée de vivre à crédit (ou de diminuer serieusement dans un premier temps ses reserves) alors que la croissance meme minime existe, que la « société » claironne qu’il est bon de « créer » des millionnaires (…)
Comment ca marche un système où on incite les gens à toujours dépenser plus sans gagner plus (je parle en relatif bien sur) ?!
Comment ca marche un système dans lequel tous les pays veulent des exédents commerciaux ? 🙂
Comment ca fonctionne un sytème où les sociétés tentent d’atteindre des rentabilités exceptionnelles simultanément ? A ce propos, comme explique-t-on pourquoi toutes les grandes banques annoncaient pendant des années des résultats excellents sans pour autant attirer l’attention sur la viabilité d’un tel système ? Je croyais qu’on detectait les fraudes par l’analyse de faits anormaux… que tout le monde gagne beaucoup d’argent en meme temps parait bien anormal, non ?
@ Paul Jorion
Franchement, en lisant votre post ce matin, je ne croyais pas un instant que le plan Paulson serait rejeté.
Maintenant que c’est le cas, franchement, chapeau. Belle intuition !
bonjour !
Une question naïve me trotte dans la tête depuis qq temps. Je ne suis ni économiste ni financier ni analyste brillant ou autre, un simple lambda curieux comme tant d’autres, mais j’avoue être surpris par des analyses qui montrent une crise indépendamment du contexte.
Un de vos dernier articles (parmi d’autres) ma confirmé dans mes doutes et questionnements : « Pendant ce temps là, à Détroit… ».
J’ai récemment écouté une émissions dans laquelle de brillants, car connus (!), analystes, financiers et économistes, nous vantaient les qualités d’un système à qui la croissance devait tout. Ainsi la Croissance et notre bonheur économique et matériel qui en découlent ne devraient leur existence qu’à la libre entreprise, le capitalisme, le libéralisme, les échanges boursiers, les règles financières, bancaires et autres qui plus ou moins les accompagnent, et ce, sans lien aucun avec la réalité bassement physique de notre monde bien trivial s’il en est !
En d’autres termes, les matières premières et les sources d’énergies qui permettent depuis plus d’un siècle notre félicité matérielle n’auraient que peu d’incidence sur le résultat final.
Pourtant il se trouve que depuis deux siècles maintenant (les débuts de la révolution industrielle pour simplifier), c’est non seulement un système économique plus ou moins libéral ou étatisé (on pourrait discuter des vertus comparées de systèmes sociaux démocrates vs ultra libéraux…), mais surtout une énergie de plus en plus abondante et de moins en moins chère qui a permit de construire le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. On peut s’en plaindre ou s’en réjouir, là n’est pas le propos.
Ainsi le charbon puis le pétrole nous permirent-ils dans un premier temps de produire davantage, de mécaniser l’agriculture, d’utiliser des intrants et autres produits phytosanitaires et donc de sur produire en faisant chuter les cours, en créant une société de surproduction et de gabegie généralisée, une civilisation de consommation et du gaspillage institutionnalisée (par la pub) et gage de croissance. La sainte Croissance.
Dans un deuxième temps c’est une civilisation de la délocalisation organisée qui prit place. Fini la production locale, vive la fabrication à bas prix à l’autre bout de la planète pour pas un kopeck par des pauvres sous payés des « mingongs » chinois aux usines mexicaines… Même le granit parisien est aujourd’hui chinois (faible valeur ajoutée vs la masse, mais transport quasi gratuit). La délocalisation signifie aussi habiter à 10 ou 40 km de son lieu de travail en Europe et à plus de 100 km aux US. La délocalisation, c’est encore spécialiser les pays selon leur meilleures capacités ou savoir faire… puisque de toute façon le transport n’est pas un problème.
A tel point que les riches pays occidentaux n’ont pratiquement plus de tissus industriel, celui ci ayant fondu dans la mondialisation heureuse, à tel point que chaque jours des milliers d’hectares agricoles disparaissent en Europe, happés par la banlieue mania et le pavillonnaire galopant.
Mais voilà… la « production » pétrolière semble atteindre ses limites. Le Peak Oil (quel vilain mot !) semble s’installer et s’il n’est pas officiellement atteint, il est néanmoins en passe de l’être (2015 selon Margerie chez Total). Certes, il ne s’agit pas de la fin du pétrole, mais simplement de la limite maximale de « production » possible, soit qq chose aux alentours de 85 millions de barils jours. Limite au delà de laquelle, qu’on le veuille ou non la « production » diminuera inexorablement.
Le mot production est d’ailleurs fort mal choisi, on devrait lui préférer le terme d’extraction, plus juste car on ne fabrique pas de pétrole mais on l’extrait du sol. A l’instar des dents de sagesse que note dentiste extrait, faisant passer notre denture de 32 à 28 dents en l’espace de quelques séances. Cet exemple faisant bien « saisir » le sens du mot « extraction » !
Pour info, le pétrole représente 40% de l’énergie totale consommée en complément des 20% de gaz et de charbon, soit 80% d’énergie fossile, les 20% restant étant essentiellement de l’hydraulique, du nucléaire (6%) et de la biomasse (le bois dans les pays en voie de développement), et… moins de 1% pour le reste (chiffres de l’AIE).
Voici donc ma question.
La chute du système ne serait-elle pas imputable, non seulement à une « crise » systémique, mais aussi (voire, surtout), à l’augmentation continue du prix des matières premières et principalement du pétrole depuis 1998 (quand le baril a frôlé les 10$) ?
Comment les grand banlieusard vont-ils pouvoir continuer à travailler si loin de chez eux, comment le prix de leur habitat va-il se maintenir élevé quand le mouvement s’inversera (c’est déjà fait ?), comment les grandes surfaces vont-elles survivre à une désaffection des clients leur préférant la supérette locale, comment les pays dépendant du tourisme (la France ?) vont-ils regarder l’activité aérienne péricliter, comment les camions, les bateaux, les avions et 99,5% du parc automobile vont-ils se reconvertir à l’électricité nucléaire ?
Si la crise de 29 s’est en partie résolue par les fameux « grands travaux » américains et une relance de l’économie par une guerre et la reconstruction qui suivie, comment pourrait-il en être de même aujourd’hui ou demain avec un bouleversement énergétique (et des matières premières) sans précédent ?
Nous découvrons tous les jours un peu plus que notre monde est « fini » (opposé à infini), que les ressources fossiles ne sont pas renouvelables, que nous sommes condamnés à rester sur cette planète pour de nombreux siècles encore, que notre système solaire hors sa troisième planète n’est que fort peu accueillant et que de surcroît notre sur-activité et sur-exploitation de ses ressources par nos soins peu attentionnés sont en trains de modifier profondément son climat avec des conséquences que l’on subodore catastrophique (!) dans le meilleur de cas !
Une croissance infinie dans un monde fini ? Et notre crise serait la conséquence unique de quelques voyous patentés, méchants capitalistes et autres « trous noirs » irradiés de kerviels destructeurs ?
Sources : AIE, ASPO (étude du pic pétrolier), Contre-info (contreinfo.info), IPCC, JM Jancovici (manicore.com et particulièrement ses cours à l’école des Mines), journaux…
Bravo, une nouvelle fois pour sa lucidité !
@ alexis
Je viens de rédiger ce petit texte en réaction au billet : Faire tout ce que les hommes peuvent faire, publié ce jour.
« Le système ne serait-il pas en train d’imploser parce que son expansion, qui était réputée infinie, est en train de rencontrer les limites bien réelles de notre planète ? Nous vivons tous dans un monde fini, l’expansion perpétuelle (la croissance continue….) est intenable sur le moyen terme. L’épuisement des ressources, les pollutions mortelles vont mettre un sacré coup de frein à l’ensemble, personne n’y échappera. »
Je n’avais pas lu votre analyse, mais il semble bien que nous soyons fort nombreux à nous servir de notre « matière grise » tout simplement.
Le plus difficile est de réfléchir en faisant abstraction du pilonnage de la propagande des tenants du capitalisme financier.
Paul Jorion disait dans un billet il y a quelques temps déjà: « il faut changer de paradigme ».
C’est bien vrai.
Bien cordialement.
@ Gibus
Ouf ! j’avais l’impression d’être un peu seul à avoir cette idée géniale… non je blague !
Voilà 40 ans que nombreux sont ceux qui « prédisent » (je n’aime pas ce mot trop empreint de divination et autre charlatanisme), une série de problèmes liés à notre mode de vie hallucinant !
Mais il reste encore des hallucinés à ne voir que des problèmes mécaniques de safran ou de moteurs quand on a déjà heurté les haut fonds, plantés telle la Méduse sur un banc de sable au large des côtes sénégalaises vers 1800 (?). Et ces hallucinés nous parlent de croissance, de relance, de finances et de mauvais capitaines…
Cynisme mis à part, j’en arrive à me demander si le système tant vanté de la « main invisible » chère à Adam Smith, n’est pas en train de nous « sauver » d’une auto destruction programmée par une sur production, sur-exploitation, sur-consommation et sur-gaspillage réglementaire. Nous serions ainsi dans une phase de « décroissance » involontaire mais initié par le « système ». Or, d’aucuns pensent que seule la décroissance peut nous prémunir de ces deux défis auxquels nous sommes certains d’être plus ou moins rapidement confrontés : la fin du pétrole (pour faire bref) et le réchauffement climatique…
Dans mon petit coin, je suis très favorable à la décroissance, non que je l’oppose à un type de vie matériellement extraordinaire, par dogme écolo ou alter quelque chose, mais parce qu’il me semble évident que nous n’avons le choix qu’entre une décroissance subie et imposée par notre environnement (déplétion des ressources et climat avec les conséquences désastreuses que l’on subodore) et une décroissance organisée par tous les acteurs possibles : taxes sur les matières premières et énergies fossiles (cf Jancovici), baisse organisée de la natalité, relocalisation de l’économie, abandon du dogme de la croissance, de la productivité, rentabilité, compétitivité (les communistes appelaient ça le stakanovisme), abandon du productivisme agricole énergivore et polluant…
La dégringolade financière initie une nouvelle forme de décroissance, imposée, elle, par l’incapacité du système à fonctionner en dehors des réalités physiques de ce monde. En d’autres termes, si la finance a permis une croissance matérielle incomparable c’est grâce aux ressources alors de plus en plus nombreuses et bon marché, elle ne permet pas de faire fonctionner la machine indépendamment de nos ressources naturelles (en déclin). L’exemple qui me vient à l’esprit est celui de la Grande Bretagne de Thatcher dont seul le libéralisme triomphant a porté richesse et bien être… C’est oublier un peu vite que cette « croissance » a aussi et surtout été permise par le pétrole de la mer du Nord pendant presque trente ans. Or les champs de la mer du Nord ont atteint le peak oil en 1999 et depuis 2005, la Grande Bretagne est à nouveau importatrice de pétrole… étonnant non ? Crise du blairisme ou crise énergétique ? On peut poser la question. Idem avec les Etats Unis de 1970, leur peak oil atteint et la crise énergétique mondiale qui en découla. Là encore on peut se poser des questions.
Serait-il judicieux de rebondir sur cette décroissance qui va s’imposer à nous dans les mois qui viennent et organiser un autre mode de vie et de consommation ? Les dirigeants (économiques et politiques) méprisants qui nous gouvernent auront-ils cette sagesse ? Mon pessimisme vis à vis de ces individus me fait douter.
@ Alexis
Il me semble exister un autre point aveugle dans la finance mondialisée, identique à la manne pétrolière anglaise.
C’est le rôle joué par le recyclage et le blanchiment de l’argent du crime organisé*, que personne ne prend en compte. Si j’en crois ce qu’écrivait le juge Jean de Maillard dans Le rapport censuré : Critique non autorisée d’un monde déréglé (Flammarion), la part de cette masse financière serait comprise entre 15 et 30% des transactions mondiales. Pire, les fameux 15% de retour sur investissement seraient devenus la norme incontournable sous la pression du crime organisé.
Il décrit la proximité douteuse qui s’est instaurée entre pouvoir, finance légale et argent sale, qui a abouti à la compromission généralisée. La mondialisation parfaite, chimiquement pure, le crime organisé en est l’archétype parfait.
* Les diverses maffias, triades, etc, qui prospèrent du commerce des êtres humains (prostitution, immigration clandestine, trafic d’organes,etc), trafic de drogues, d’armes, de cigarettes (ne souriez pas c’est d’un gain astronomique). En bref, tel que le juge le définit, les groupes criminels qui profitent de tous les effets de bord (permis ici, illégal là….)
Du crime organisé, il faut evidemment parlé comment celui-ci est connecté à l’economie reelle.
Etrangement, on citera les les paradis fiscaux qui ont portes ouvertes sur les economies « propres »… tiens comme les hedge funds ! Pas forcement de liens entre les 2 mais le meme canal pour rejoindre l’economie localisée hors ce ceux-ci.
Pour l’Europe, qui ne se rappelle d’une entreprise (chambre de compensation) au Luxembourg qui a fait l’objet de plusieurs livres revellant des pratiques plus que suspectes, autant dire incontrolables puisque ayant des comptes cachés, cad une comptabilité cachée. En dehors des acteurs politiques d’un fameux listing, les noms cités étaient ceux des banques bien de chez nous et des paradis fiscaux plus ou moins douteux.
D’ailleurs, lors du debat (sur la crise et ses possibles solutions) organisé par Libération (video de arte.tv diffusée samdi 20 sept 2008) entre M. Montebourg et M. Charretier, le premier a notamment proposé d’isoler la finance européenne des paradis fiscaux et le 2e a répondu que c’etait impossible puisque le Luxembourg etait en Europe… sans commentaire !!
Après la défaite de l’escroquerie Paulson vite un Nouveau Brettons Wood.
Avec la défaite ce matin, du plan fasciste du secrétaire d’état au Trésor Paulson. Je vous invite à regarder mercredi 1 octobre 2008 à 19 h la conférence retransmise par internet de l’économiste et homme politique américain Lyndon H. LaRouche (www.larouchepac.com ) qui présentera son plan pour mettre en place une nouvelle architecture financière international type nouveau brettons Wood et permettre ainsi un avenir à notre civilisation.
Nous sommes dans une période révolutionnaire, les choix politiques qui serons pris d’ici à la fin de l’année définiront notre avenir et celui de nos enfants.
Alors entrez dans la bataille !
David C.
http://david.cabas.over-blog.fr/
@David
S’il doit y avoir des discussions sur un « nouvel ordre mondial » (je préfère l’appeller ainsi que nouveau Bretton Wood) devrait s’inspirer de la Charte de la Havane http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=CharteLaHavane que les USA n’ont jamais voulu signer
(pour la lire en entier : http://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/havana_f.pdf )
mais perso, je leur conseillerais de mettre en application l’écosociétalisme 😉
Bonjour,
Nous discutions hier soir sur le constat suivant : la reprise du contrôle de la monnaie pouvait rendre aux états les moyens d’une politique plus humaine et remettre la société à sa place à savoir au centre du systeme (plutôt que d’y mettre le financier) … Est venue l’inévitable question pourquoi aucun journaliste/economiste/homme politique (y compris les contestataires type LCR) n’aborde le sujet?
Avez vous une explication cohérente?
Personnellement je n’ai ni l’éloquence ni la connaissance suffisante pour interpeler Média et hommes/femmes politiques… mais d’autres pourrait le faire… pourquoi cette omerta?
Hudson dit:
(….) « pourquoi cette omerta? »
Au moins pour ceci. Nous sommes saoulés de politique, jusqu’à en être crétinisés. Et pour cause!
Dit en allant droit à la question, les milieux financiers et bancaires financent traditionnellement les partis politiques de A à Z, de la droite extrême à la gauche extrême et inversement. Les hommes politiques bleus, rouges, roses, bruns, verts, et à présent jaunes (car ils sourient jaune…) vont tous chez les banquiers – sans couleur – signer des reconnaissances de dettes. Dettes à intérêts composés donc impayables, ruineuses et tueuses.
C’est génial! Par exemple la loi fiscale française (1) est l’une des plus intraîtable. Elle prélève avec des
moyens « absolus » les impôts dans les poches des citoyens. Ainsi, par le biais de l’État (rien moins!), grâce à l’autorité implacable de la loi fiscale française, les citoyens français (et tant d’autres!) remboursent aux DÉJÀ PLUS RICHES qui sont donc ceux qui ont prêtés à l’État français puisque ce sont eux « qui ont l’argent » et pas nous… Et pourquoi donc ce n’est pas nous qui avons l’argent (2) ? On en arrive à quelques 130 millions d’euros ponctionnés PAR JOUR
Utiliser les moyens (et quels moyens!!) étatiques pour rafler le maximum au moyen de la la loi fiscale est un vrai « travail » de sape. C’est la loi fiscale qui impose sa grille de ponction car elle fait les questions et les réponses, les salariés ne peuvent pas dissimuler un centime. Au passage quel est donc le sens de cette ponction quand vous touchez un salaire déjà ponctionné des charges et qu’une partie importante de ce « salaire » NE VOUS APPARTIENT PAS!
C’est génial dis-je! Les plus gros payeurs d’impôts sont ponctionnés, rien qu’en impôts directs à raison de ~40% ou ~50% de leurs revenus, précision, ils vivent parfaitement bien avec les 50% qui leur restent, tandis que ponctionnables les plus bas de gamme (j’en suis) sont ponctionnés en impôts directs entre ~5% et ~10% de leurs revenus. Pour ces derniers, ce sont précisément ces 5 à 10% qui manquent au budget domestique CHAQUE MOIS. Si l’on rajoute les impôts indirets (que tout le monde paient sans la moindre exception y compris ceux qui ne sont pas imposables), plus d’autres nombreuses charges obligatoires, la ponction française est de (sauf erreur) 44,5% au total, soit 365 X 0,445 = 162 jours, ou 5 mois et 12 jours par an donnés à l’État! Quel est donc le sens de cette « situation »?
Alors que si la société civile productrice dans son ensemble pouvait émettre et contrôler sa propre monnaie (et non pas celle des banques à actionnaires), ce système fiscal inique perdrait ipso facto sa raison d’être. Les changements positifs seraient alors insoupçonnables!
Voilà, dit rapidement, au moins la réponse principale à l’omerta.
(1) le système fiscal français est l’un des plus élaborés au monde, véritable pouvoir dans le pouvoir aux pratiques qui défient l’imagination, je crois qu’il vient de sortir un livre de Philipe Sassier dont le titre m’échappe à l’instant)
(2) Puisque qu’il n’y a que nous qui produisons les biens nécéssaires à tous! Voir, par exemple, l’agence France-Trésor. L’État français est bien coté donc très recherché par les prêteurs. C’est une « entité » très « sérieuse et bien organisée », solvable à souhait, réglo, bref, une « valeur sûre ». La loi de l’État mise au service des bailleurs de fonds, des banques, des fonds d’investissements et autres sangsues (dans ces cas précis) c’est la meilleure garantie n’est-ce pas? Le tour est joué!
–> voir sur les sites fauxmonnayeurs.org et bankers.tv on y voit en direct de « défilé » de la dette, c’est édifiant! Plutôt accablant!
Hudson,
L’omerta c’est la voix de son maître qui dit de taire implicitement sans que ce soit dit justement ce qu’il n’est pas bon de dire et de penser.
Quand la leçon est bien apprise, ça se fait en automatique, il y a même des barricades qui se fortifient avec le temps et qui viennent empêcher toute percée d’une pensée subversive, en figeant les premières pensées, celles de la première impression mnésique pourrait-on dire . les remparts sont costauds et ainsi les idéologies ont la vie longue.
Des questions à se poser.
A qui appartiennent les groupes de presse?
Les partis politiques sont au service de qui ?
Les syndicats, même chose, comme je le disais dans un précédent message même si ce n’est pas ce qu’ils veulent vraiment ils ont une fonction tribunitienne, ils offrent une tribune aux mécontents et servent à intégrer les opposants en évitant des débordements fâcheux pour le système.
N’est admis que ce qui est utile au système, certains écarts sont acceptés et même favorisés car ils servent de soupape pour éviter la sur-pression qui pourrait conduire à l’explosion, à condition que ça ne remette pas en cause de façon fondamentale les structures, les assises EXISTENTIELLES de ce dit système .
Si un discours à des risques de contrevenir à la doxa il y a le recours à l’ostracisme qui est un bon moyen de neutraliser le contrefaisant, c’est un malade dit-on , ou à la stérilisation de la problèmatique par le biais fallacieux de l’affect et d’enfermer le problème sans apporter de réponse et de dévier aussi les énergies qui pourraient être utilisées à d’autres fins bien plus dangereuses pour le dit système, un serpent qui se mord la queue sans rien produire de brutal contre cet ordre.
L’école prépare les cerveaux aux valeurs de la société, ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui ont le mieux intégré ses valeurs de référence .Que développe-t-elle comme valeurs?Au service de quelle représentation sociale?de quelle hiérarchie ?Son rôle principal est de justifier l’ordre des choses, en faire quelque chose de naturel, un ordre absolu presque pas susceptible d’être remis en cause, quelque chose de presque fatal en somme., presque un ordre divin contre lequel on ne peut rien.
Les hôpitaux psy sont là pour accueillir les abandonnés du système, on y fait surtout de la gestion de crise sociale à vrai dire, et on culpabilise les malades , c’est vrai quoi, c’est un peu de leur faute s’ils sont comme ça, ils pourraient se bouger, non? On arrive surtout à leur fourguer moult substituts pharmaceutiques, des vrais poisons pour la plupart toujours ça de gagné, n’est-ce-pas, on médicalise un problème social, c’est pas mal et c’est gagnant/gagnant pour le système.
Tout est inclu, cadenassé dans un système très totalitaire de pensée, de valeur, de stérétypies , bientôt ce ne sera même plus
nécessaire tout cela , il y aura toutes les lois qui ont été concoctées suite aux événements du 11/09, dès que vous contreviendrez à ce nouvel ordre, vous serez un terroriste potentiel, mais la pire des prisons, nous la trimbalons en nous à longueur de journée, c’est nous-même, avec nos peurs, notre conformisme, et notre renoncement à notre liberté, à la vie, nous sommes frileux mais responsables à part entière de ce qui se passe, au travers de nos silences et de notre acceptation passive.
Il faut refuser le tort que l’on nous cause et cesser de jeter la faute dehors, nous devons prendre la pleine mesure de notre comportement.
Il faut juste aimer la vie, mais bien peu semble la vénérer et en prendre la vraie mesure.
Ce matin à 11h47, je parlais de la dette française, qui est une des raisons de l’omerta sur les sujets qui fâchent…. Omerta qui tait le lien qu’il y a entre nos impôts à payer, tous nos impôts directs servent à payer rien que les intérêts de la dette française… un placement sûr… quelle ironie!… Car c’est un sujet qui demande à être décortiquer, son contenu étant scabreux!.
Quand on parle du loup il n’est jamais très loin. Voici ce que je viens de voir, à l’instant, dans le figaro à 22h50, il s’y trouve des données officielles « à jour », autant de raisons indiquant qu’il n’y aura pas de reprise
C’est misérabiliste!
@ Rumbo
la dette publique c’est notamment des depenses sociales qui par ailleurs sont à la charge des privés. Cela impliquerait donc un endettemment privé nettement plus important et plus couteux en interet.
D’autre part, payer des impots pour des depenses sociales et leurs interets, c’est quand meme different et mieux que de payer pour des banques qui ont été irresponsables.