Ce texte est un « article presslib’ » (*)
J’ai écrit dans La machine infernale, publié le 5 de ce mois, que
D’ici à la fin du mois il semble donc bien que les conditions d’un krach soient réunies.
Mes chances d’avoir raison s’amenuisent bien sûr de jour en jour. Ce qui est intéressant cette fois-ci, c’est que – si cela devait arriver – on aurait un coupable tout désigné. La presse nous a en effet informé que les discussions hier à Washington étaient sur le point d’aboutir, et que c’est l’irruption de John McCain dans le débat qui a fait se retirer de l’accord un certain nombre de congressistes républicains.
Je répète donc à tout hasard : les conditions d’un krach étaient réunies depuis le 5 septembre.
Bien sûr si quelqu’un se porte volontaire comme catalyseur…
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
9 réponses à “Le catalyseur volontaire”
le krach !? mais à quelle heure ?? …
Trop dit ou pas assez, M. Jorion. Que faut-il comprendre ? Que John McCain s’est porté volontaire pour déclencher le krach ? C’est une étrange formulation, lourde de sous-entendus que nos esprits limités aimeraient bien voir développés ici avec votre sens habituel de la pédagogie, ne serait-ce que sous forme d’hypothèses.
Il n’y a rien de plus à comprendre: Mc Cain n’est pas responsable de la crise actuelle, mais il sera rendu responsable en cas de krach. Puisqu’il s’est porté volontaire pour endosser la responsabilité d’une catastrophe, tous les responsables économiques et politiques qui n’osent avouer qu’ils ne maitrisent rien et font de leur mieux pour cacher l’étendue du désastre se sentiront soulagés à l’idée qu’ils pourront garder la face, puisque Mc Cain sera le seul et unique coupable d’une débacle éventuelle.
Dès lors, à quoi bon continuer à feindre d’enrayer la crise ?
C’est de la faute de Mc Cain.
Rideau. Faisons faillite joyeusement et filons avec ce qui reste de la caisse. C’est pas nous : c’est le vilain Mc Cain qui a tout fait planter.
J’ai du mal à imaginer qu’il puisse être considéré comme responsable d’un krach que fait-il de si crucial ? Les démocrates auraient-ils vraiment intérêt à faire capoter le plan de sauvetage ? J’en doute, les enjeux sont trop graves. Ceci dit, il y a surement un coup à faire qui sera décisif pour les élections prochaines. Mc Cain joue gros, il n’avait plus le choix pour remonter !
Pourquoi McCain serai tenu responsable en cas de krach ?
La non adoption du plan Paulson en ce moment est justement du fait des républicains. Les démocrates ont plus ou moins obtenu satisfaction sur leurs propositions. Quant aux républicains, il y a pas mal de divergence, que Mc Cain n’a fait que creuser lors de sa venu à Washington. Ainsi on peut les diviser en trois camps : ceux qui approuvent ce plan; ceux qui estiment que le marché peut s’occuper de remettre de l’ordre à Wall Street (la fameuse auto-régulation du marché) et Mc Cain qui ne sait pas (plus) où se mettre. Si j’ai bien saisi…
D’ailleurs sur le plan Paulson, vous avez le point de vue du Daily Show qui vaut le coup d’oeil !
Et si le véritable catalyseur de cette gigantesque crise économique était la guerre en Irak qui coute des milliards aux Etats Unis.
La France a été le meilleur allié et le meilleur ami des USA en leur disant la vérité : « N’y allez pas ».
La France aurait peut être pu éviter le naufrage actuel des USA si d’autres amis des Américains avaient un peu de courage.
Quand je pense que le restaurant du Congrés américain avait débaptisé les « French Fries » à cause du nom de la France.
L’administration Américaine a trainé la France plus bas que terre et pourtant nous étions et nous restons leurs amis, mais ça ils ne semblaient pas s’en apercevoir tellement ils étaient imbus de leur pouvoir.
La France est le meilleur ami des USA, l’Histoire vient de le prouver.
Bonjour,
Votre dernier article dans Le Monde était au moins aussi intéressant que vos libelles du blog.
Quelqu’un peut il éclairer ma lanterne (Maître Paul?)
Dans le contexte de marché monétaire interbancaire totalement gelé au delà du JJ ou ON, où les taux Euribor 1 ou 3 mois n’ont plus qu’un intérêt théorique, pouvez vous expliciter les conditions appliquées aux banques, par les Banques Centrales, pour les refinancer (taux, durée et volumes).
Je crains que lundi, même avec un accord US et la bonne volonté de tous, la situation n’apparaisse compliquée.
Un exemple de la théorie des jeux (deux prisonniers peuvent s’en sortir mieux s’ils dénoncent le petit camarade et rationnelement chacun dénonce l’autre) montre que dans un univers d’interdépendance on a toujours intérêt à trahir en premier (en ne s’imposant aucune solidarité). Aussi l’assistance entre confrère lundi me paraissant difficilement envisageable, j’aimerais connaître à fond les mécanismes de financements directs actuellement mis en oeuvre par les banques centrales.
Catalyseur? Si je ne m’abuse, c’est l’élément qui accélère une réaction chimique mais en ressort intact au bout du processsus… Donc si, d’après Paul, McCain accèlèrerait le processus du krach, cela ne signifie pas nécessairement qu’il en ressortirait altéré (sauf peut-être si on le dénonce comme pompier pyromane, ce que fait préventivement notre hôte).
si survient le krach avant fin septembre, on dira : « Paul est un crack ! »