Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On a la gentillesse de me dire ces jours-ci que j’ai été un « visionnaire », que mes prévisions « se vérifient à cent pour cent », etc. et cela me fait énormément plaisir. Le fait est que j’ai pris énormément de risque. Pas sur le plan économique et financier sans doute, où je me sentais – et me sens toujours – très assuré quand je tire mes plans sur la comète, parce qu’ils sont l’aboutissement d’un raisonnement qu’il m’est toujours possible de réexaminer. Sur le plan politique, c’est une autre affaire : j’ai travaillé davantage à l’intuitif, et comme je ne sais pas comment travaille mon intuitif – ni celui de personne d’autre – je lui fais beaucoup moins confiance.
Je pense en particulier à un passage de Vers la crise du capitalisme américain ? (2007 : 252-253) où j’avance que quand les États–Unis auront atteint dans la crise le degré de catastrophe que je prévoyais, ils ne seront pas tentés par la voie totalitaire mais adopteront la social-démocratie. Je n’étais, honnêtement, pas très sûr de mon fait. Je cite ce passage :
Ce qui émerge de ce portrait bigarré, c’est le visage extrêmement dur que l’on voit aujourd’hui à la société américaine, « colonisatrice » au sens où on utilise le mot pour désigner une espèce d’insectes envahissants, mais c’est aussi l’hypothèse de l’existence d’un mécanisme rassurant à l’œuvre en arrière-plan, l’inverse du fascisme qui trouve lui un terrain fertile à son émergence aux époques de tumultes. Jusqu’ici, les événements historiques de l’histoire américaine sont compatibles avec mon analyse. Les agents de ces réajustements qui produisent la diversité des formes, ce sont ces étonnants électeurs « indécis » qui aux jours sombres de 1932 créent le raz-de-marée démocrate qui porte Roosevelt au pouvoir, et qui vingt ans plus tard, en 1952, sont la cause cette fois du raz-de-marée républicain qui rend possible le McCarthysme. Infirmerait au contraire mon analyse, une fascisation de l’opinion publique américaine dans les périodes troublées : le « malheur aux vaincus » florissant cette fois dans les temps de pénurie.
Ce qui me fait penser à cela, ce sont les signes apparus dans la journée, qu’après des interventions que l’on pouvait qualifier si l’on était optimiste de « pragmatiques » et si l’on était pessimiste, de « navigation à vue », les autorités américaines – gouvernement et Federal Reserve – sont en train de mettre au point un plan aussi ambitieux que le New Deal rooseveltien de 1933. Je pourrais ironiser – comme je l’ai déjà fait – sur le fait que la bourse de New York s’enthousiasme à chaque fois que les États–Unis font un pas de plus dans la voie de la social-démocratie mais je m’abstiendrai ce soir parce que la déliquescence du système financier a déjà dépassé de beaucoup le stade de la « bonne leçon » pour tourner au cauchemar, un cauchemar dont les conséquences se font sentir à l’échelle de la planète et dont les premières victimes – « surprise ! surprise ! », dit-on en américain – en sont comme d’habitude le sel de la terre qu’un système injuste génère comme ses scories et dans sa totale indifférence.
Ne nous faisons pas trop d’illusions : il s’agit peut-être toujours de demi-mesures. Si c’est le cas, elles échoueront et il faudra une fois de plus rectifier le tir dans la bonne direction. Et même si elles réussissent, il se trouvera bien sûr, dès que les choses iront un tout petit mieux, de faux optimistes – mais de vrais filous – pour dire que toutes ces mesures ne sont désormais plus nécessaires du fait que « le système a radicalement changé dans la voie de la stabilité » et c’est ce qui nous oblige à exiger aujourd’hui des solutions véritables : qui éliminent une fois pour toutes le retour des crises tout en offrant à chacun une vie à l’abri du besoin.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
62 réponses à “Lueur d’espoir ?”
Et bien moi je me réjouis que le gouvernement US manifeste enfin une réelle volonté de mettre fin à la crise. En tant que thérapeute (je donne des consultations de voyance dans mon quartier sous le nom de « Monsieur Rockfeller ») je suis très sensibilisé à la surconsommation de psychotropes dans les milieux de la finance depuis quelques mois.
L’un de mes patients -Il m’a dit qu’il s’occupait de la Chorale des Chanteurs de Blues du Palais Brognard- m’a même montré le petit texte qui suit, qu’il a composé au cœur du désespoir, après avoir avalé son onzième Prozac de la journée. Il voulait le placer sur votre blog, -un appel au secours qui vous touchera – mais ses gros doigts avides restaient bloqués sur le clavier. Il semble bien que la dureté de la crise ait complètement inhibé sa volonté de puissance.
J’ai pris alors sur moi de vous soumettre ce témoignage bouleversant et n’ai personnellement qu’un seul souhait à ajouter : « Il était temps qu’on en sorte ».
L’INVESTISSEUR
D’après LE FOSSOYEUR de Georges Brassens
A Jérôme Kerviel (respect)
Dieu sait qu’un trader ça n’est pas méchant
Même quand il met à mort tous vos warrants
Ca me tracasse et puis d’ailleurs
Ce n’est pas vous qui faites mes heures
Je suis un pauvre investisseur
J’ai misé trop longtemps sur les subprîmes
Promesses divines de profits sublimes
Qu’est ce que je ne n’avais pas fait là
Et maintenant je_l’ai dans le baba
Je suis un pauvre investisseur
Tous les titres cotés en A-A-A
Ont tous dégringolé à mon émoi
De l’or en plomb du simple C
A balancer dans les WC
Je suis un pauvre investisseur
J’ai à peine le cœur de scruter les courbes
Tous ces graphiques plongeant au profil fourbe
Je_suis une carpe dans un étau
Coincée sur les marchés de taux
Je suis un pauvre investisseur
Je me suis mis à lire « Das Kapital »
Tellement la chute des cours devient brutale
Quelle galère pour placer mes swaps
Dans des paquets de_farces et attrapes
Je suis un pauvre investisseur
Adieu veaux vaches cochons Fanny Freddie
Bear Stearns Lehman Merrill c’est l’hallali
Car aujourd’hui être trader
C’est Tchernobyl liquidateur
Je suis un pauvre investisseur
Je ne sais plus quoi faire de mon avenir
« Les échos » « Investir » ne me font plus rire
J’ai accroché dans mon salon
Un grand poster de Paul Jorion
Je suis un pauvre investisseur
Sur ce blog si sérieux j’ai hésité
A faire mes aveux à me confesser
Le sort en est jeté maintenant
Je m’encarterai chez Chevènement
Je suis un pauvre investisseur
( PS : Cher Paul, au cas vous trouveriez ce qui précède d’un mauvais goût exagéré, tout châtiment sera dignement accepté. Que diriez-vous d’une vidéo de Sœur Sourire –mon deuxième prénom c’est Dominique ? )
Tu ne seras pas puni : tu seras récompensé. Je n’ai pas trouvé Le fossoyeur. J’ai hésité entre Pauvre Martin : « il creusa lui-même sa tombe… », et celle-ci.
Fabuleux « raconteur chanteur » et… guitariste efficace (les serpents -froids visqueux dépourvus d’oreille- l’ont beaucoup raillé sur ce plan là). Merci d’avoir illustré ma parenthèse.
le 19 septembre 16h05 (je prendrai le dico et lirai plus tranquillement et lentement à cause de mon anglais)
et à Emmanuel et Bizz, Paul aussi.
Bien avant Attac, le major Clifford Hugh DOUGLAS (dès 1918-1920) inventeur expérimental du Crédit-Social (qu’on peut appeler: Argent-Social), puis Louis EVEN (à partir de 1934) pédagogue hors série de C. H. DOUGLAS, ont à peu près visité de fond en comble le ‘comment’ et le ‘pourquoi’ de la monnaie. Aujourd’hui, il y a seulement l’informatique en plus et en temps réel, ce qui ne résoud pas le problème.
C’est la combinatoire État-banques et banques-État, je l’ai déjà dit, qui fait l’embargo financier et monétaire sur l’accession pour tous les producteurs de biens réels (des biens et des services) c’est à dire les sociétés civiles qui sont otages à la fois des faiseurs d’argent (toutes les banques habilitées à créer de la monnaie) et du fisc, tout deux voleurs couverts par la loi.
Comme les événements (au moins au niveau financier) vont chaque jour un peu plus vite, il faut faire hyper attention que le « sensationel » du jour nous épate, ou encore nous déprime un peu plus (après décantation…). Cette succession d’événements a donc tôt fait d’épuiser nos commentaires en quelques jours ou même quelques heures, le cap pris, lui, ne change pas. J’aimerais me tromper car jusqu’à plus ample informé, rien, absolument rien à l’horizon ne se fait entendre, venant des milieux bancaires et monétaires pour que la monnaie devienne ou redevienne un moyen de paiement qui facilite le pouvoir d’achat et non pas les profits financiers stériles pour tout le monde.
Par exemple, quand on arrivait à interroger des gens de la finance, et bien jusqu’à il y a peu de mois, on vous écartait avec dédain d’un revers de la main. J’ai encore en mémoire fraîche la réponse que me fit Monsieur Jean Peyrelevade en personne le – 9 janvier 2007 – (notez bien le moment), lors d’une conférence que celui-ci fit où j’habite, conférence intitulée : l’état du capitalisme. Il s’extasiait alors littéralement sur les profits faramineux fait par les actionnaires et, méprisait presque ceux, marris, qui avaient des obligations, tellement leurs rendements étaient faibles.
Maintenant, au milieu du brouhaha actuel, et du bondissement record des bourses suite à un projet de restriction ou d’interdiction temporaire de la SEC (l’autorité US de régulation de marchés financiers) sur la vente à découvert d’actions (short selling, en bon français…) c’est comme si on coupe brutalement un circuit électrique, ça fait une étincelle, ou encore si on ferme un circuit d’eau d’un coup sec, ça peut faire un bon coup de bélier dû à la surpression soudaine dans la tuyauterie (tuyauterie ou circuit électrique-alias flux boursier). Tout ceci est du vent ! Car quasi tous les cadrans sont en berne ! Pouvoir d’achat en tête !
Ce sont les mêmes qui disent juguler la crise financière et qui ont été ceux qui nous ont conduit dans la crise, et ils veulent (pompiers pyromanes!) sauver ce sytème financier prédateur qui risque une fois de plus de ruiner l’économie normale. Faut-il en arriver au stade où (voir plus bas) ces exemples DÉTERMINANTS DE RÉUSSITE (voir le texte et le LIEN ci-dessous) nous donnent la preuve concrète qu’une monnaie juste, par sa nature même, peut fonctionner pour le profit sain de tous (sans prendre dans la poche de personne!!) un VRAI sens de la vie retrouvé. Et ceci avant que des politiques scélérates, voire démentes, fassent triompher le mensonge et le crime…
* * * * * *
la « monnaie « fondante » ou « monnaie franche » Comment une solution simple a amené à relancer l’économie.
Silvio Gesell, un Belgo-Allemand, avait fait une rapide fortune en Argentine à la fin du XIXe siècle. Revenu au pays, il étudia à fond les problèmes des monnaies, assujetties ou non à perception d’intérêt par leurs émetteurs. Avant la guerre de 14, il conçut son maître livre, L’Ordre Économique Naturel (Ed Uromant, Bruxelles, 1918). Il y posait les bases de la Monnaie Franche qui n’est pas vraiment une monnaie puisqu’il n’y a aucun intérêt à la thésauriser.
Keynes a écrit en 1936 que « le futur apprendrait plus de l’esprit de Gesell que de celui de Marx » (cf. La théorie générale d’emploi, intérêt et Argent, Londres 1936 – réimprimée 1967 – p.355).
Cette monnaie, pour tourner plus vite et fertiliser au mieux le corps économique, perdait 1 % de son montant, à date mensuelle fixe ; perte qu’il fallait compenser par un timbre de 1 % collé sur le dos du billet pour qu’il puisse circuler.
Cette accélération (d’un facteur 4 à un facteur 8… ) était due, selon Fischer, à l’effet psychologique de la perte à éviter (par l’acheteur).
Utilisée 20 fois (dont 3 en France) lors des grandes crises économiques, elle permit des métamorphoses incroyables :
– À Wôrgl (Autriche, 1932-33), elle résorba en 11 mois un chômage au taux de 60 %.
– En 1956, à Lignières-en-Berry (France), elle ressuscita en un an une petite ville ruinée par la désertification des campagnes, comme le relate Science et vie n° 488, et l’utilisation des « bons d’achat » émis par le Maire fut ensuite interdite par De Gaulle.
– Mêmes effets à Marans (France) en 1957-58.
– Et à Porto Alegre (Brésil) en 58.
– En 33-34, aux USA, bien qu’elle ait été utilisée très maladroitement (selon L. Fischer, qui avait étudié de près ses procédures en Europe), elle créa des redressements inespérés dans 14 villes. Le Congrès s’apprêtait à la légaliser quand le projet de « New Deal » de Roosevelt fit tout stopper.
Il ne faudrait jamais l’oublier: l’étalon de la monnaie n’est pas l’or d’un pays mais la goutte de sueur de ses travailleurs.
Dans l’économie franche, la circulation monétaire est affranchie de toute servitude. Argent = débit de marchandise = travail = argent. En toutes circonstances, le cycle est fermé.
M.B. Issautier (D’une révolution économique et monétaire – 1961) analyse ainsi ces expériences : Une analyse plus fine de ces expériences de « monnaie fondante » laisse quand même supposer que l’effet économique n’est pas tant dû au fait que cette monnaie présentait cette caractéristique (ce que nous retrouvons dans les périodes de forte inflation), mais au fait qu’elle n’était pas créée par une banque et un mécanisme d’endettement. Il s’agissait donc de « monnaie permanente ».
–> Voir attentivement ce LIEN (aller à : changer de paradigme):
je connaissais le bleu de Bresse mais pas le blues de Dresse…
et Paul dort encore, alors qu’Attali, l’homme qui écrit plus vite que son ombre est sur tous les fronts !
dans l’ombre, la lueur !
que la lueur soit !
Lueur d’espoir?
Le soulagement de tous les « investisseurs », et aussi un peu le calendrier, me fait plutôt penser à l’après Munich !
Et notre hyperprésident qui nous a fait pendant ce temps le coup de « My petty goat » ?
La complainte de l’investisseur ci dessus est superbe. Bonne nouvelle, ils sont paraît-ils tous sauvés, sauf ceux fusillés pour l’exemple!
Cependant je recommanderai un examen de (bonne) conscience à l’aide d’un instrument révolutionnaire dont l’existence fut révélée par le regretté Pierre Dac, le 16 septembre 1938 dans « L’os à moëlle », le télescope interne. Je cite:
« Chaque individu éprouve à certains moments le besoin de se recueillir et de regarder en lui-même. Et tous ceux qui ont voulu se livrer à ce genre d’exercicesavent avec quelles difficultés ils se sont trouvés aux prises pour mener à bien cette tâche, louable certes, mais de réalisation ardue.
Grâce au télescope interne, tout un chacun pourra maintenant s’examiner consciencieusement et avec le maximum de facilités.
Le télescope interne se prend en gouttes, en inhalations ou en piqûres intramusculaires et intra muros; il est en vente dans toutes les bonnes maisons de produits d’entretien et chez tous les spécialistes de la chose en question. »
Fuir les questions politiques sérieuses au prétexte qu’elles génèrent des querelles de chapelle est pour moi l’acceptation qu’on ne les abordera. Peut être que je me trompe, mais franchement rien ne m’a montré le contraire. Sitôt reparti la machine, nous n’aurons plus aucun prétexte, aucune dynamique pour aborder des questions trop compliquées et « inintéressantes » quand les problèmes ne sont plus là. La réécriture des causes de cette crise est en route en oubliant les aspects que l’on ne veut pas remettre en cause, autrement dit les dogmes.
Cela dit je suis d’accord que braquer tout le monde n’arrivera à rien (à aucune réforme), enfin jusqu’à présent, je n’ai pas l’impression que personne n’ait braquer qqun ni qu’une réforme réelle (hors règle comptable ou financière à la portée limitée) soit envisagée.
Est ce tu sais, Paul, à quelle valeur les « actifs pourris » vont être repris aux banques qui en détiennent?
Je viens de tomber là dessus
http://www.prisonplanet.com/china-blames-wall-street-meltdown-on-fed-overissuance-of-currency.html
… il pourrait bien y avoir un gros retour de bâton pour les USA… ton avis, Paul ?
pour ceux qui souhaite la traduction de l’article proposé par André-Jacques:
http://www.alterinfo.net/Pour-la-Chine,-l-effondrement-de-Wall-Street-est-du-a-la-suremission-de-monnaie-de-la-Fed_a24040.html
merci a tous mais toujours pas de solution autre qu’institutionelle hypothethique, alors je me jette a l’eau:
Le montant du “renflouage” annoncé mais pas voté ? (peut etre des surprises) est equivalent a la totalité de la dette du tiers monde !!!
La panique de Wall Street a engendré une telle fuite en avant que le capital prend ses desirs pour des realités.
les 1000 / 2000 milliards $ envisagés avant inventaire serieux, ces sommes sont impossibles a trouver .
Le rush pendant la semaine noire sur les Bons du tresor US s’est fait sur des taux d’interet negatifs, niant meme ponctuellement le capitalisme.
Cette ruée panique a été brisée vendredi par la reprise boursiere qui va laisser le Tresor et l’Etat US de nouveau a poil, l’obligeant a envisager de vendre son or…
Le Plan Paulson ne concerne au mieux que les banques US. ; il ne s’agit pas d’éponger la terre entière. Les autres restent avec leurs actifs invendables sur les bras …
sans aborder le fond de la crise, bien exposé dans :
It’s the Derivatives, Stupid! Why Fannie, Freddie, AIG had to be Bailed Out
by Ellen Brown
Global Research, September 18, 2008
http://www.webofdebt.com/articles
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=10265
L’envoléee de vendredi est juste un gros « short squeeze », plus qu’une vague d’euphorie : les vendeurs à découvert sont obligés de se racheter massivement suite aux décisions de la FED et par effet « boule de neige » du aux appels de marge.
Les plus grosses séances haussières sur un jour de l’histoire sur le Dow jones ont eu lieu pendant la grande dépression de 1929-1932, justement à cause de ces short-squeeze très violents…et pourtant le cours du dow a été divisé par 9 sur cette même période !
http://www.djindexes.com/mdsidx/index.cfm?event=showavgstats#no3
Bernanke va reagir en faisant appel a l’inflation a travers la planche a billet pour eviter une crise a la japonaise, mais dans la limite de la lutte des classes mondiale… sous peine d’accroitre la crise du dollar US.
La crise va s’accelerer tant qu’une alternative mondiale n’emerge…, il faut commencer a organiser le boycott des banques :
un autre type de banque est possible:
La Banque WIR
Réponse à la crise financière : principe de la coopérative et monnaie complémentaire
par W. Wüthrich, Zurich
http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=1142
Il n’y rien d’individuel ou d’apolitique dans la proposition de banques locales alternatives vraiment cooperatives et hors de la logique capitalistique, suite au boycott spontané diffus en cours declenché par la surmediatisation panique de la crise financiére qui interpelle et destabilise toute la société :
La traduction de La Banque WIR = la banque NOUS….60 000 cooperateurs anticapitalistes suisses
Vladimir dit:
20 septembre 12h53
Je ne dis pas autre chose!
Étant déjà bien documenté sur le WIR, je peux dire qu’on a tout intérêt à s’en informer. D’une part sur le WIR bien sûr, et d’autre part sur le fonctionnement bancaire INTERNE à la Suisse.
On répète toujours le cliché unique que la Suisse est le coffre-fort de l’argent sale mondial et que les dictateurs d’opérette, fraîchement renversés, et ayant pu s’enfuir bien qu’ayant les mains rouges de sang de leurs victimes, débarquent régulièrement à Cointrin les valoches bourrées de fric volé à leurs peuples peuples systématiquement dépouillés. Ça n’a sûrement pas été faux. Mais si cette pratique n’est peut-être pas vraiment terminée, les clichés ont la vie très dûre. Parce que ce type de cliché dissimule le fait qu’il y a – aussi – un système financier – INTÉRIEUR – de la Suisse. Ce système financier – intérieur – a la Suisse déjà accompli un chemin très important en direction d’un système financier juste. Il s’y exerce notamment sur le PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ. Le pouvoir financier – INTÉRIEUR – à la Suisse va de BAS en HAUT, et non l’inverse comme à peu près partout ailleurs. La Banque Centrale Suisse est la propriété de l’ensemble des banques cantonales suisses, elles-mêmes formées par des banques communales. Voici, ci-dessous, un lien très explicatif.
Précision. Il y a sur ce lien la référence au christianisme. Mais ceci signifie que les gens qui ne font pas référence au christianisme ne manquent pas pour autant de perspicacité ni de bon sens, et comprennent parfaitement que ce n’est pas la « couleur de l’encre » qui contient le sens du « texte », mais bien ce qui y est compris, et surtout, réalisé. C’est au pied du mur qu’on juge le maçon. Ce maçon-là n’est nullement idéologique, ou sorti d’écoles de pensée, d’écoles d’économie, etc. Il a déjà édifié et pratique un système bancaire bien concret, à haut rendement dans la vérité économique et monétaire, donc sociale.
Voir: http://www.sheddinglight.info/articles_creditsocial_french.htm
@ Vladimir :
Je vous remercie pour l’article d’Ellen Brown concernant les risques que font peser les produits dérivés sur les marchés financiers.
Je suis loin d’être un spécialiste de la finance de marché, mais j’ai tout de même l’impression que dans la quasi-totalité des média, les chiffres avancés relatifs aux marchés des produits dérivés ne concernent pas l’exposition réelle des intervenants mais les notionnels. On se retrouve ainsi avec des montants faramineux qui exagèrent très fortement les risques induits par les dérivés.
Qu’en pensez-vous ? Mon raisonnement est-il correct ?
@ O : vous avez parfaitement raison, il s’agît bien de chiffres notionnels, qui n’ont donc pas grand chose à voir avec l’exposition réelle. Cette dernière est difficile à évaluer : réduire d’un facteur 200 ? Peut-être plus ?
Coluche aurait dit : « c’est pas possible que tout ne vaille plus rien ».
Je viens d’envoyer un message à Ellen Brown : ses articles sont intéressants mais en faisant des erreurs « sensationnalistes » de ce genre, elle s’enlève toute crédibilité.
« Réduire d’un facteur de 20 ? ». Retournez à mon exemple : risque effectif 0,5 % = facteur 200 ; risque maximum 3 % : facteur 33.
Je reprends (le blues revient, je me lance dans les calculs) les chiffres de Jacky du 18 septembre et que vous aviez replacés dans une perspective plus raisonnable.
Lui avançait un montant total des produits dérivés de 600 000 milliards de dollars. Vous-mêmes indiquiez que ce chiffre –peu significatif- portait sur le « notionnel » -soit la base de calcul- et qu’il fallait ne prendre en considération que le différentiel taux fixes taux variables, soit une exposition minimale de 0.5 % et maximale de 3 % (j’espère ne pas trahir votre démonstration).
Je vais donc prendre l’hypothèse absurde –le marasme général et absolu- que le chiffre avancé par Jacky ne concernerait que des produits viciés. L’on aurait donc des pertes globales oscillant entre un montant de 3000 milliards de dollars (hypothèse désastreuse la plus basse) et 18 182 milliards de dollars (hypothèse apocalyptique la plus haute). Tout le problème est donc de déterminer quelle est la part réellement douteuse de ces produits dérivés. Je n’aurai pas la naïveté de vous demander (>@ Julien Alexandre) si vous avez des chiffres précis à avancer là-dessus. Est-il simplement possible d’envisager, pour les pertes potentielles liées à ce type de produit, un ordre de grandeur ? L’équivalent de ce qui a été déjà occasionné depuis le début de la crise financière ? Beaucoup moins ? Beaucoup plus ?
Je pose ces questions car je pensais aux chiffres lancés par Abadie sur son blog en lisant vos billets. Lui part d’un PIB annuel des USA de 13929 milliards de $ et de 10000 milliards de $ de crédit hypothécaire, au sein desquels il estime à 3000 milliards de $ les crédits à haut risque. Sans aborder la question encore plus complexe des effets indirects, il arrive à une masse de pertes de l’ordre de 500 milliards de $ étalés sur trois ans.
Que penser de tous ces chiffres, au milieu desquels, pour un béotien, il semble qu’il soit plus difficile de se repérer que dans la forêt guyanaise sans boussole ? Faut-il alors se résigner à considérer ce genre de chiffrage comme définitivement secondaire, tant leur ordre de grandeur, dans tous les cas, décroche de celui de l’économie réelle ?
« Définitivement secondaire » : le calcul du risque couru sur un swap de taux d’intérêt peut être extrapolé aux swaps de change, mais pas aux futures, qui portent sur des différences de prix, de même pour les options. Les Credit–Default Swaps sont encore une toute autre affaire. On ne peut pas calculer un risque que font courir les « dérivés » en tant que tels : le prix de toutes les actions cotées en bourse peut tomber à zéro, faut-il introduire ce chiffre dans le calcul du risque que font courir les options sur actions ? A la limite, pourquoi pas, mais qu’est-ce que l’on prouverait ?
Démontrer que les paris sur les variations de prix sont une très mauvaise chose doit se faire conceptuellement (les arguments ne manquent pas dans mes billets !) : les chiffres sensationnalistes à coup de trillions de dollars n’apportent rien.
Vu… et tant mieux. Je suis de toute façon plus à l’aise avec vos concepts ! Pour paraphraser Lacan sur la guérison (du blues) les chiffres viennent de surcroît… Merci.
Bonjour a tous,
pour moi le montant du trou reel est dans l’etat actuel des imbrications financieres introuvable.
L’affaire du Credit Lyonnais CDR a montré que l’addition totale n’est pas close encore aujourd’hui.
Certes la fourchette est variable selon tous les analystes,mais pour moi ce n’est l’important.
Meme l’estimation basse d’Abadie d’il y a un mois vient d’etre pulverisée par Bush qui annonce deja 7OO milliards,alors que des senateurs democrates penchent entre 1200 et plus.
L’information des agences de presse etant la plus fiable car destinée en priorité a la finance mondiale :
Le plan de sauvetage US va plafonner le rachat d’actifs à risque
samedi 20 septembre 2008 19h15
Votre analyse serait complète si elle rappelait de Fannie Mae et Freddie Mac était en fait des « Governement Sponsored Enterprise » et qu’elles étaient sous la houlette du « Département américain du logement ».
Le problème en économie est qu’il est difficile d’isoler un élément des autres.
Quelle a été l’influence de l’Etat américain? Quelle a été la responsabilité des politiques qui voulaient que les hispano africains et autres « défavorisés » accèdent à la propriété? Quelle a été la part de responsabilité des médias? (Lehman Brothers avait encore 30 milliards d’actifs nets, mais plus personne ne voulait lui prêter de l’argent, donc faillite).
Il est donc un peu facile de tout mettre sur le « capitalisme ». Allez dire aux 3.000.000 d’américains qui sont devenus propriétaires grâce au risque que certains ont pris, que la capitalisme est mauvais. Les logements sociaux sont-ils une meilleure solution?
Enfin quant au coût pour le contribuable américain, rappelons tout de même que le prêt à AIG a été consenti au taux « amical » de 14 % et que les sommes investies dans Fannie Mae et Freddie Mac sont assorties d’un dividende privilégié de 10%.
Pour sourire un peu : » Adoptez un banquier ou les délices du SubprimeThon »
http://www.bakchich.info/article5041.html
“aux 3.000.000 d’américains qui sont devenus propriétaires grâce au risque que certains ont pris,”
Ils ne sont pas encore devenus proprietaires, ils sont juste candidats a condition de payer l’integralité des credits pendant les prochaines années pleines d’incertitude.
Si le systeme capitaliste est devenu incontrolable l’humanité d’en bas n’a pas a payer les pots cassés ; elle a le droit de vivre et de s’epanouir en paix et ce droit lui est contesté.
L’inconnu etant devenu notre lot commun nous avons le droit et le devoir de chercher des solutions par nous meme,puisque le reste a faillit.:
La crise a tué le diktat
Les Subprimes ont bon dos pour expliquer les raisons de l’effondrement de la spéculation qui a lieu depuis 25 ans.
Depuis 25 ans, les actionnaires ont voulu que leurs actions grimpent de 15% par an, et bien ils l’ont eu a peu de chose prés : 1500% d’augmentation pour le Dow et le Set P depuis 25 ans soit 12 % par an.
Le probléme, c’est que les entreprises américaines correctement gérées croissent de 5% par an (ce qui est déja beaucoup).
Il y a donc depuis 25 ans, 7% de croissance inexpliquée par l’investissement productif innovant.
Le capitalisme qui investi habituellement dans l’innovation n’est pas la cause de cette crise.
je souhaitais ajouter :
Les ultra-libéraux sont de dangereux anti-capitalistes qu’il faut pourchasser, juger et condamner, comme l’avait fait Eliot Spitzer, procureur de New York.
@ Xavier
Pas complet sur Fannie et Freddie ? Je leur ai consacré, à ce jour, ici et dans mes livres, certainement plus d’une centaine de pages.
Je ne me suis encore jamais plaint du « coût pour le contribuable américain » : je ne le connais pas. Jusqu’ici, les diverses « nationalisations » semblent effectivement plutôt une bonne affaire pour le Trésor. Ce que j’ai écrit dans mon billet d’hier, c’est « Nous disposons d’un tout petit répit, d’ici qu’on comprenne exactement si le peuple américain prend sa revanche sur les spéculateurs ou si les spéculateurs l’emporteront une fois de plus. »
« Les logements sociaux sont-ils une meilleure solution ? » et pourquoi pas ? Que savez-vous des logements sociaux plus que moi par exemple, qui y a passé les vingt premières années de ma vie, dans les années cinquante soixante.
Ce n’était certes pas le paradis mais pas un enfer non plus (celui romancé des « petits enfants du siècle » de Christiane Rochefort). L’hétérogénéité sociale y était encore très forte, puissamment contenue par l’espoir collectif de faire avec le gris du présent pour mieux accéder à un avenir meilleur.
Mais pourquoi donc, quand je reviens dans ces endroits aujourd’hui, ai-je l’impression de traverser des camps dévastés ?
Je n’en accuse ni « le capitalisme » ni « l’économie », j’ai passé l’âge de m’en prendre à des moulins à vent et la pureté intentionnelle du mouvement de leurs ailes n’est pas un problème qui me passionne non plus.
Tout comme vous, je mets en cause la responsabilité des politiques mais, nuances de taille :
– Parce qu’ils ont appliqué une certaine politique
– Cela dans le cadre d’une certaine forme de capitalisme (il y en a eu d’autres vous savez)
– Avec la volonté d’appliquer certaines formes de théories économiques
– Et avec le concours enthousiaste et intéressé des prêcheurs de service tels qu’il en prolifère dans les médias.
Tout ceci forme un tout cohérent et je ne vois pas comment vous pourriez séparer les hommes des concepts qui inspirent leur organisation et leur action.
Comme il vient lui-même de vous suggérer de le faire, je vous invite donc à lire les deux livres –surtout le premier- que Paul Jorion a écrits sur le sujet (« Vers la crise du capitalisme américain » et « L’implosion »). Vous serez comblé d’y trouver une analyse précise et complète, tant sur les plans purement économique qu’anthropologique (l’aspect qui m’a personnellement le plus intéressé) de la POLITIQUE DU LOGEMENT DE L’ADMINISTRATION AMERICAINE qui a conduit au désastre des « subprimes ».
Vous serez sans doute chagriné d’apprendre que les préoccupations qui animaient cette politique n’avaient pas grand-chose à voir avec la philanthropie, vous qui affirmez d’aplomb que 300 000 défavorisés (je laisse de côté le terme « hispano-africain » je ne connais pas cet androïde) sont devenus propriétaires grâce « au risque que certains ont pris » (ah, les braves gens !). D’ailleurs, dans le chiffre avancé, vous avez sans doute oublié de défalquer ceux qui depuis ont repris la route dans leur guimbarde et tous les accrocs aux nouilles qui sont en instance de le faire.
On en revient toujours au même point. Ce qui nous différencie est d’ordre purement politique, ce qui implique tout le reste. Quelle que soit la configuration politique qui s’installera aux Etats-Unis et en Europe dans un avenir proche (de toute façon toutes les forces traditionnelles seront dépassées), je crois que le consensus béat qui a régné ces trente dernières années n’est plus à l’ordre du jour.
Je dis cela sans animosité mais sans naïveté non plus. Permettez-moi de ne pas être naïf en vous lisant. Que vous dire d’autre ?
Bonsoir
Paul, vous évoquiez:
« j’avance que quand les États–Unis auront atteint dans la crise le degré de catastrophe que je prévoyais, ils ne seront pas tentés par la voie totalitaire mais adopteront la social-démocratie. »
Comme l’Histoire Américaine n’est pas connue de tous les Français, un petit rappel pour que chacun comprenne que Paul ait des raisons de se poser cette question : le « Business Plot » (également complot de Putch contre la Maison Blanche)
Il s’agit d’un complot politique, un coup d’État, que certains riches hommes d’affaires ainsi que des sociétés ont projeté en 1933 visant à renverser Président des États-Unis Franklin D. Roosevelt. Il a été révélé au public en 1934, par le retraité du Corps des Marines major général Smedley Butler qui témoigne au Congrès, à la commission « McCormack-Dickstein ». Dans son témoignage, Butler a affirmé qu’un groupe d’hommes l’a approché dans le cadre d’un complot visant à renverser Roosevelt dans un coup d’Etat militaire. Dans leur rapport final, le comité du Congrès a appuyé les allégations de Butler (existence de l’intrigue, cf en dessous), mais aucune poursuite ou d’autres enquêtes ont suivi, et la question a été le plus souvent oubliée.
« In the last few weeks of the committee’s official life it received evidence showing that certain persons had made an attempt to establish a fascist government in this country…There is no question that these attempts were discussed, were planned, and might have been placed in execution when and if the financial backers deemed it expedient. »
http://en.wikipedia.org/wiki/Business_Plot
Pour ceux que ça choque, pas de panique, de nombreux Français ne connaissent pas non plus l’Histoire Française :
Merci au passage à Etienne Chouard :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/chouard/video/x6q3ou_la-cause-de-nos-probleme-de-giscard_news
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/lacroix/video/xztbh_le-choix-de-la-defaite_events
http://www.dailymotion.com/relevance/search/lacroix/video/x5njza_le-choix-de-la-defaite-annie-lacroi_news
Qu’on ne dise pas que les pouvoirs financiers sont trop affaiblis aujourd’hui pour remettre le couvert, ils étaient sensés l’être dans les années 30…
Si je pouvais être aussi optimiste que vous Paul…
Les subprimes semblent simplement l’apogée de l’appauvrissement du (petit) peuple américain, le symbole que le crédit commun n’était plus suffisant car prenant en compte la capacité de remboursement raisonnable.
Notre cher président avait dans son programme proposé des subprimes à la française, histoire de rendre tout le monde propriétaire et de créer de la croissance … ceci après avoir incité les français à utiliser leur épargne pourtant placée de manière très rentable (participation).
Épuiser les crédits puis faire des prêts aux conditions plus souples c’est le modèle pour s’approcher du mur …
Ceci en exacerbant le désir des plus pauvres de devenir propriétaires.
Dans une société qui sans cesse suscite les désirs (et donc implique de dépenser), il est vrai que les gens limitent aussi un peu d’eux mêmes leurs capacités… mais la question est, plus qu’avant ou non ?
C’est le crédit classique qui a permis aux gens d’accéder à la propriété, les subprimes un peu aussi sans doute (à quel cout ?) mais ont certainement fait beaucoup plus d’illusions. Si on considère que le crédit est issu du capitalisme alors on peut dire que le capitalisme a permis l’accession de beaucoup de gens à la propriété.
Pour ce qui est du risque pris par d’autres pour financer des crédits, en règle générale, le système de vérification de solvabilité associé aux assurances obligatoires et à des taux assurants une marge prend des risques modérés…
Prendre des risques lorsque l’emprunteur est insolvable c’est de l’inconscience car cela ne repose pas sur un modèle de probabilité mathématique cohérent. Si ca marche, ca tient du miracle et le bénéfice est très important car les taux sont tres forts… mais répéter le miracle en même temps pour tous les emprunteurs, c’est impossible, la preuve par l’exemple !
La lueur d’espoir durable viendrait par les dispositions précises indiquées ci-dessous par Denis GAUCI, président de l’Association pour les Droits Économiques et Démocratiques, ADED. Car, entre autres, c’est une – situation à la japonaise – mais à l’échelle mondiale qui se profile à l’horizon…
À lire très attentivement.
Et ADED . BP 83 – 93891 Livry-Gargan
Courriel: droitsecodem@orange.fr – Site: http://assoc.pagespro-orange.fr/aded/
Bulletin de
LIAISON
N° 39 Troisième trimestre 2008………………………………………………………………………….
Pourquoi 100%
Si notre association demande pour les banques le respect d’un taux de couverture de 100% c’est qu’il s’agit de la seule mesure qui interdirait aux banques de mettre la monnaie en circulation par le crédit et rendrait pratiquement toute crise financière impossible. Mais entre les profits abondants et immédiats réalisés par l’émission à travers le crédit et la sécurité apportée par la couverture intégrale (100%) le monde de la finance a choisi la première solution, d’autant plus qu’en cas de crise grave les vannes des banques centrales s’ouvrent en grand et les centaines de milliards de dollars ou d’euros coulent à flots pour soutenir les banques en perdition.
Pour être clair, il nous faut rappeler que la monnaie est constituée des comptes à vue et des pièces et billets détenus par les agents économiques (hors banque). Les dépôts sur les comptes à vue sont disponibles immédiatement et peuvent être débités par chèques.
Le taux de couverture est le rapport entre les liquidités immédiatement disponibles détenues par la banque et le total des dépôts à vue. En bonne logique ces liquidités étant alimentées essentiellement par les dépôts à vue le rapport devrait être égal à 1 ou 100%. Pourtant il n’en est rien. En effet, le banquier s’accorde le droit de prélever sur ces liquidités gratuites (puisque les comptes à vue ne sont pas rémunérés) pour accorder de nouveaux crédits faisant apparaître de la monnaie nouvelle porteuse d’intérêts. Le prélèvement étant de l’ordre de 80 à 90 %, le taux de couverture varie de 10 à 20 %.
On comprend aisément que si obligation était faite aux banques de respecter un taux de couverture de 100 % elles ne pourraient faire ce prélèvement ni créer de monnaie. Cette mesure est absolument indispensable pour que le pilotage de la création monétaire soit totalement maîtrisé par la banque de France. Dans le passé, avant 1974, la création monétaire conjointe par la banque centrale et le réseau des banques privées a été à l’origine d’une inflation mal maîtrisée. Le coupable a été désigné, c’était la banque de France qui faisait marcher la ‘planche à billets’. Et pourtant depuis l’année 2000 l’accroissement monétaire moyen a été de 8,5 %/an, c’est à dire nettement supérieur à tous les autres indicateurs économiques. Si l’inflation est moindre, c’est que, suprême raffinement, la monnaie excédentaire ne va pas dans la poche des citoyens, mais vers la spéculation via les banques.
Lorsqu’une banque utilise un dépôt à terme pour accorder un crédit, le déposant perd la disponibilité de son argent, celle-ci est transférée à l’emprunteur. Il n’y a pas de création monétaire, le banquier est bien dans son rôle d’ intermédiaire financier. Par contre lorsque la banque utilise un dépôt à vue pour accorder un crédit, celui-ci reste disponible pour le déposant initial et le devient aussi pour l’emprunteur. L’ouverture du compte de l’emprunteur recensé dans la masse monétaire correspond bien à une création monétaire.
La création monétaire à travers le crédit par l’utilisation des dépôts à vue nous contraint à emprunter environ 85 % ( le taux de couverture moyen étant de 15%) de la masse monétaire soit 600 x 0,85 = 510 milliards impossibles à rembourser puisqu’il est exclus de réduire d’autant la masse monétaire. Par ailleurs les Français se voient imposer une dette publique (due aux déficits budgétaires et au cumul des intérêts) de 1200 milliards. Au total ils ont à subir un endettement parfaitement contestable de 1200 + 510 = 1710 milliards. Au regard de l’ampleur de la dette et de l’impossibilité de la rembourser, voici venir le temps des crises, à moins d’imposer aux banques une couverture à 100% des dépôts à vue et de rendre sa capacité d’émission à la banque de France.
D.G.
Rumbo,
Décidément, à vous lire, tout semble clair et limpide.
Les « économétres distingués » semblent juste manquer de bon sens encore une fois, et c’est lui qu’il faut convoquer à mon avis.
S’ils n’utilisent pas leur bon sens, et qu’ils compliquent les choses à foison, c’est qu’il y a tout intérêt à ce qu’il en soit ainsi, n’est-ce-pas?
J’ai bien essayé de m’y mettre à cette difficile tâche de comprendre ce monde si particulier, mais vraiment, tout est fait pour nous en dissuader, pourtant j’en ai le désir mais d’ici à ce que ça réalise vraiment, je pense qu’il se passera encore du temps, alors imaginez ce que ça peut être pour le quidam sans volonté particulière de le comprendre.
Le nom est déjà rédhibitoire, enfin, pour moi!
C’est associé à prise de tête, ennui, et je sais que ce sera un long chemin de Damas…. et pourtant c’est le nerf de la guerre , c’est essentiel d’en avoir une idée précise, beaucoup de choses peuvent se dénouer là, on ne peut nous avoir à l’esbrouffe, sous les graphiques, et les pluies diluviennes de chiffres qui nous noient, mais ça requiert vraiment une forte détermination.
Je remets, je remets toujours !
Comment pourrions-nous agréger des forces alternatives sans nous enrôler dans un parti politique ou un syndicat pour contrebalancer ce mouvement et aller vers ce que vous nous proposez ?
La pression citoyenne pourrait-elle se faire entendre?
Y croire relève parfois d’un pur acte de foi, je continue à mon niveau, modestement pour d’autres problèmatiques, mais c’est un mouvement ondulant, et ça gondole fort je peux vous l’assurer.
L’économie ne me semble pas devoir faire l’objet d’autant de complications, tout ce qu’on présente d’elle nous ferait plutôt fuir, et rien que cette tendance me fait m’interroger, ça concerne tout le monde car ça vient justifier l’essentiel des mesures drastiques que nous subissons et pourtant ça n’intéresse qu’un petit carré d’initiés, si l’on a ce désir de nous en éloigner, ça doit sans doute nous dire quelque chose.
Merci à Monsieur Jorion d’entreprendre notre éducation, mais je suis une élève rétive, en vieillissant c’est encore pire!