Je fais partie d’« une palette de personnalités, d’horizons différents (économistes, industriels, hommes politiques…) » répondant à « la même question : comment sortir de la crise ? »
Le processus enclenché est celui d’une catastrophe généralisée. Il convient d’abord de l’enrayer. Les facteurs qui encouragent l’incendie sont connus : ce sont ceux disposés à l’emballement : spéculation – au sens restreint de « paris sur l’évolution d’un prix », effet de levier – utilisation de l’argent emprunté pour parier sur l’évolution d’un prix, afin de démultiplier son gain possible, enfin : positions nues sur des produits dérivés – créer du risque là où il n’existait pas, en pariant sur un risque réel mais auquel on n’est pas exposé personnellement.
Face à cette situation, deux mesures s’imposent : imposer un moratoire sur les produits Credit–Default Swaps (couverture des risques de crédit) et interdire les marchés à terme (futures) aux intervenants n’ayant pas le statut de « commercial » : restriction du marché à ceux qui y interviennent pour couvrir des positions tangibles en sous-jacent, à ceux qui sont exposés à un risque réel.
L’opposition à ces mesures viendra de ceux qui imaginent encore que la crise fera leur fortune. Or, elle ne fera que des perdants. Les intérêts particuliers ont eu leur tour – et le résultat en est consternant – l’intérêt général doit désormais primer.
3 réponses à “La Tribune, vendredi 19 septembre”
« Je me suis mis à penser à la meilleure facon de mourir en cette minute ou tout semblait perdu. Une vieille histoire de Jack London me revint à l’esprit ou le héros, appuyé contre un tronc d’arbre, se dispose à terminer sa vie dans la dignité se sachant condamné à mort par congélation dans les régions glacées de l’Alaska. C’est la seule image dont je me souvienne ». C’est à « Construire un feu » que se réfère ainsi Ernesto « Che » Guevara, blessé et encerclé par les troupes du dictateur Battista, le 5 décembre 1956.
« Construire un feu » est un récit splendide. Au départ, le héros fait une toute petite erreur de calcul, mais qui restreint de manière dramatique sa marge d’erreur. Ensuite, il suffit de quelques contingences et en un coup de cuiller à pot, il est piégé : condamné à mort dans la neige.
Je donne rarement des conseils mais si vous n’avez pas lu ce court récit de Jack London, lisez-le.
Tant que vous y êtes lisez aussi « Le peuple des abîmes ». Vous ne serez pas dépaysés par certaines scènes qui y sont décrites. Elles évoquent irrestiblement le quotidien de nos trottoirs. Et puis enchaînez par « Les dépossédés » de Robert Mac Liam Wilson. On dirait du London mais écrit aujourd’hui. C’est donc moins exaltant à lire.