« Ce rapport est un aveu d’impuissance »
En page 8, à propos du Rapport Ricol
Aucune des questions posées par le Président de la République ne trouve de réponse. Il ne s’agit pas d’incompétence : le rapport a été rédigé par des experts. Il contourne la question « Comment éviter les crises ? » en nous proposant à la place de « lisser les cycles » dont il sous-entend qu’ils sont la cause des crises. Or, la crise actuelle est inédite, du même ordre de grandeur que celle de 1929, voire pire. Et elle ne résulte nullement d’un cycle, mais de l’accaparement toujours plus grand du surplus économique par les investisseurs et les patrons des entreprises, au détriment des salariés. Les experts financiers ignorent la solution, et pour cause : la réponse à apporter est d’ordre politique. Ce qui ne signifie pas qu’elle doit être réglée par des ingénieurs financiers travaillant à Bruxelles plutôt qu’à Paris : il ne s’agit pas de questions techniques mais de questions de société qui doivent être réglées par un dialogue entre parties prenantes : investisseurs, patrons et salariés, chacun prenant la parole en sa qualité de citoyen.
5 réponses à “L’Huma, vendredi 12 septembre”
œillères, vous avez dit œillères … A réfléchir toujours dans le même cadre en prenant comme axiomes des règles favorables à l’ultra libéralisme, on ne peut évidemment pas arriver à édicter des lois-règles qui contredisent ces axiomes !
C’est surprenant comme quoi les experts économiques n’ont pas vu venir la crise ou ne savent pas prévoir la suite… où s’agit il seulement d’autocensure ? Croyez vous réellement qu’il y ait si peu d’experts qui, à l’image de Paul Jorion, ont suivi sans trop de surprises la crise actuelle ?
Et c’est aussi surprenant qu’aucune analyse sur les causes ne voit le jour… Qui a perdu dans cette crise ? Les menages américains ? les banques ? les actionnaires ?
Qui a perdu le plus aussi relativement à ce qu’il avait gagné plus tot, et relativement à ses investissements ?
Les banques ont beaucoup gagné avant de beaucoup perdre… ou en est le solde ? La question est la meme pour leurs salariés et notamment les traders.
Qui a donc financé les années glorieuses précédent cette crise ? les intérêts des taux variables ? Un article de ContreInfo titrait il y a qq mois, si mes souvenirs sont bons, que c’était une crise des riches payée par les pauvres (par les rachats d’Etat, par les faillites, et par les intérêts de prêts usuriers)… forcement, dire cela quand on trouve le système très bien, ca peut pas se dire ou s’ecrire !
Puisqu’il s’agit de prendre la parole en qualité de citoyen…Allons-y !
Un peu d’humour pour commencer ? En 1980 le taux d’imposition sur la fortune s’élevait à…80%, un taux pareil ferait passer aujourd’hui M. Raymond Barre pour…un dangereux gauchiste !!! (vive le bouclier fiscal s’extasient les sarko-boys !).
Cela pour illustrer la victoire idéologique incontestable de la droite conservatrice ces 30 dernières années.
Pour aller aussi dans le sens de l’article publié, j’ai trouvé très étonnant la disparition du débat publique lors des dernières élections de notions comme » bien commun » ou « intérêt général ».
Je pensais un peu naïvement que ces principes étaient fondateurs de notre contrat social…
Mon étonnement est d’autant plus grand lorsque je constate que par un tour de passe-passe idéologique et politique, les conservateurs ont pu transformé par un glissement progressif des principes qui régissent les lois du marché dérégulé vers l’espace social, notre conception du contrat social.
Ainsi, on est passé à l’état de nature au sein même de la société !
Je crois que jamais auparavant, le capitalisme n’avait réussi en tant que modèle économique à imposer ses régles dans tous les pans de la société. Il y’a une colonisation totale de l’espace sociale, culturelle, politique (par ex M. Sarkosy souhaite gérer la France comme une entreprise).
Je trouve cela particulièrement dangereux, parce que ce qui est en jeu c’est notre humanité, notre subjectivité, c’est-à-dire notre capacité à être des sujet.
Le capitalisme sous sa forme néo-libérale (Milton Friedman’s way) malgré sa glorification de l’individu, a besoin non pas de sujets,mais de « sous-citoyens/consommateurs » prêt à avaler n’importe quoi (dans tous les sens du terme), sous-éduqués, ultra-narcissique pour ne vivre que dans le paraître (le côté bling-bling), déconnectés DES ENJEUX COLLECTIFS ce qui assure la servitude et l’impossibilité de remise en cause du système.
Combien de temps accepterons-nous l’inacceptable ?
Pour le moment les personnes qui ont perdu dans cette crise c’est « peanuts ».
Je rappel que le Dow Jones et le Standrad and Poors ont augmenté de 1400% depuis 25 ans (12% par an).
Reste à savoir si les fonds de pension qui ont permis une telle augmentation sont correctement placées dans les actions de Wall Street.
La croissance moyenne des entreprises étant de 5% par an en moyenne, les actions qui augmentent de 12% par an pendant 25 ans ont crée un différentiel entre valeur réelle et valeur boursiére de 600% sur 25 ans.
Et d’ailleurs, le cours de bourse des nombreuses banques américaines ont perdu 14 fois leur valeur (soit les 600% de hausses fictives)
Wall Street a privilégié l’investissement financier douteux au détriment de l’investissement productif innovant. Ca sera dur de remettre de l’ordre dans tous ça surtout si les USA sont les seuls à tenter de redresser la situation comme c’est le cas actuellement.
LA CHANSON DES BANQUIERS
(A entonner grassement, en fin de repas d’affaire, après le dessert, un jour où vous avez envie de rentrer à pied tout seul)
Refrain (en cœur)
Vive le vent ! Vive le vent !
Vive le vent d’hiver
Sauve qui peut ! Chaloupes à la mer
La bourse a le nez par terre
Vive le vent ! Vive le vent !
Vive le vent d’hiver
Voici venir le dur moment
De faire la fille de l’air
Couplet (solo)
Rallumez vos fourneaux
Pour tous vos CDO
Car comme l’a dit Jorion
Ca brûle bien mieux que du charbon
Enliassez tous vos swaps
Pour les offrir au Pape
Et contacter Jorion
Pour recevoir l’absolution
-iôôôôônnnnn !!!
Refrain (en cœur)
Vive le vent ! Vive le vent !
Vive le vent d’hiver
Sauve qui peut ! Chaloupes à la mer !
La bourse s’enfonce sous terre
Vive le vent ! Vive le vent !
Vive le vent d’hiver
Voici venir le noir moment
De boire le vin amer.
(J’espère que vous m’enverrez en retour la vidéo de l’immortelle version des Petits Chanteurs à la Croix de Bois)
Personnage d’une chanson ! Quel couronnement ! Me voici hissé au rang des Cadet-Rousselle, de la mère Michèle (ou Michelle), du père Lustucru !
C’est trop, vous me comblez !