Tout notre débat sur la monnaie

Vous trouverez dans la colonne de droite un nouveau lien intitulé Tout notre débat sur la monnaie.

Etienne Chouard – qui n’a pas besoin d’être présenté – a créé sur son site Internet un texte « pdf », contenant – sur plus de trois cents pages ! – notre débat sur la monnaie.

Il écrit en introduction :

Avec l’accord de Paul, je publie cette sélection sur la monnaie que j’ai composée pour permettre une impression facile et soignée d’un travail collectif de longue haleine que je trouve d’une rare intelligence et d’un formidable intérêt pédagogique : chaque citoyen devrait prendre conscience des enjeux et mécanismes de la monnaie : à mon sens, la liberté ou la servitude dépend de cette prise de conscience.

J’ai donc ici copié bout à bout tous les articles de Paul Jorion relatifs à la monnaie, suivis des échanges qui sont souvent d’une qualité exceptionnelle.

Je remercie ici Etienne publiquement (mes remerciements privés ont eu lieu hier, quand il m’annonça son intention). Mieux, il tiendra ce texte à jour et nous encourage à lui signaler les passages que nous considérons particulièrement importants afin qu’il les surligne.

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134 réponses à “Tout notre débat sur la monnaie”

  1. Avatar de RST
    RST

    @ Yann (le même que sur Horizons ?)

    Merci des explications et du soutien

    @ Benoit

    Je partage tout à fait votre sentiment.

    Je crois que nous sommes tous confrontés, chacun à notre niveau, poussés comme vous dites par « une indignation et une révolte tout a fait sincères » à cette nécessité de rester calme et courtois si nous voulons être écoutés. C’est une condition indispensable pour être efficaces.

    Je fais personnellement face à ce problème régulièrement en réagissant parfois avec agressivité ou ironie. Çà fait plaisir sur le moment, ça soulage, mais il faut savoir que c’est contre-productif, surtout dans ce mode de communication écrit.

  2. Avatar de vladimir
    vladimir

    bonjour,

    merci de prendre connaissance :

    LA CLASSE OUVRIÈRE AMÉRICAINE : RESTRUCTURATION DU CAPITAL GLOBAL, RECOMPOSITION DU TERRAIN DE CLASSE
    ————————————————————————

    Chapitre IV : La classe ouvrière américaine et la gauche de la dévalorisation (1890-1973)
    Loren Goldner, 1981

    Avertissement au lecteur : Ce texte a été écrit en 1981, puis légèrement retouché en vue d’une actualisation. Il est donc à lire comme un « work in progress ». Commentaires et critiques sont donc les bienvenus.

    http://ecritscorsaires.free.fr/article.php3.57.html

    Les outils historiques et théoriques contenus dans cette étude devraient rendre possible l’analyse
    de la crise en cours et l’ébauche programmatique de l’émancipation .

  3. Avatar de RST
    RST

    @ Zoupic et A-J Holbecq

    Merci de vos interventions sur le blog de V.Perrier-Trudov
    Il a du boulot maintenant 😉 mais c’est pas gagné !

    C’est étonnant de voir à quel point les gens refusent de voir la réalité… ou c’est peut-être moi qui suis fou ? Je vais me réveiller ?

  4. Avatar de A-J Holbecq

    @Benoit

    A plus de 65 ans, j’avoue que j’ai du mal à garder mon calme devant l’inertie, la mauvaise foi et la langue de bois.

    En janvier 2007 , nous avons écrit une lettre (papier), déposée dans les boîtes aux lettres des 900 et quelques députés et sénateurs, lettre très « civile » de proposition… ( voir  » Lettre ouverte aux politiques et décideurs  » sur http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=EMS-4p ) … nous n’avons reçu AUCUNE réponse, même pas un accusé de réception.

    En 2002, j’ai envoyé mon premier livre à TOUS les députés… résultat une trentaine de réponses  » pré-écrites « , dans le style « nous avons bien reçu…  » , et une seule réponse d’un député qui montrait avoir lu ce livre.

    Je ne crois pas que l’équipe de VGE, coincée dans son argumentation, aurait plus ou mieux répondu si j’avais mis des gants (mais peut être peuvent-ils encore le faire, il faudrait que d’autres prennent la relève sur mes commentaires pour les « titiller »)… et, oui, je considère que ce qu’ont fait l’équipe Pompidou (très lié avec le groupe Rothschild), Giscard et Barre (membre du conseil Général de la Banque de France pour une durée de 6 ans à partir du 30 janvier 1973) est une trahison, car c’est un abandon d’un droit régalien qui nous a et continue à nous coûter très cher.

  5. Avatar de Benoit
    Benoit

    @ André -Jacques Holbecq (Pardon, j’ai écorché votre nom)

    C’est effectivement totalement décourageant. Je comprends votre colère et votre amertume.
    Moi j’ai 53 ans, et j’en suis là, à me dire :

     » Mais que faire ? …Bon Dieu que faire ?  »

  6. Avatar de yann
    yann

    @RST

    Oui je suis le yann du blog horizons, pourquoi on croise beaucoup de yann sur les blogs et les forums ? Si tel est le cas il va falloir que j’abandonne mon prénom et que je me crée un pseudo lol.

    Sinon il est vrai que la courtoisie est indispensable à l’approche d’individus éloignés de nos débats du moment. Sans un maximum de précaution il est assez vraisemblable que nous nous prenions une volée de bois vert.

    Quant au cas VGE c’est un homme qui ne croit pas en l’égalité, aristocrate et persuadé d’être génétiquement supérieur, A-J Holbecq aura bien du mal à le faire descendre de son piédestal. C’est tout le sens de la démocratie que la croyance en l’égalité, et malheureusement cette croyance est aujourd’hui bien mal en point. Notre société qui s’affirme démocratique n’a pourtant plus de culture démocratique. La recherche de la vérité à travers la contradiction semble disparaître hors du cadre étroit d’internet. Comme dans l’analyse d’Emmanuel Todd on peut parler de restratification de la société, certains parlent de fractalisation, chacun reste dans son milieu et n’en sort pas, évitant ainsi les confrontations et les contradictions nécessaires à la recherche de la vérité et à la compréhension du réel.

    Il est vrai qu’internet permet un vent de liberté car il permet à des gens de communiquer sans se soucier des origines des intervenants, mais il n’y a pas de miracle : les seuls à dialoguer sont ceux qui ne recherchent que la vérité, les autres se ferment comme des huîtres. Monsieur VGE a-t-il seulement conscience des dégâts provoqué par ses politiques sur les habitants de son pays? A-t-il un jour mis les pieds dans les banlieues délabrées fruit du laisser-faire, du libre-échange et de la privatisation de la monnaie ? Je ne pense pas que VGE soit un traître, je crois plutôt que le terme d’irresponsable lui irait mieux, à lui et à une bonne partie de notre classe politique. Ces gens ne subissent jamais les conséquences de leurs actes, pourquoi voulez vous qu’ils se posent des questions ?

  7. Avatar de guillaume
    guillaume

    Pour bien clarifier le « prix » des intérêts, un exemple qui me semble plutôt parlant:

    Je lis dans le Monde Diplomatique, n° 652 de juillet 2008, page 7 :

    …l’un des plus célèbres emprunts d’État fut l’emprunt Giscard (…). Pour 6 milliards de francs empruntés en 1973, l’Etat a finalement remboursé au total (montant initial plus intérêts) 80 milliards de francs en 1988.

    6 milliards, sur 15 ans = 74 milliards d’intérêts ???!!!! pour rappel, le passage au nouveau franc c’était le 1er janvier 1960 (le nouveau franc vaut 100 francs anciens) j’ai eu un doute 🙂 …. l’inflation peut-être ?

    Quel objectif sinon la mise en faillite volontaire de nos institutions ?

    Cela dit cet argent n’est pas perdu pour tout le monde… La corrélation temporelle entre ce type de financement des États et le développement titanesque des marchés financiers m’a toujours frappé…

  8. Avatar de A-J Holbecq

    Merci Guillaume d’avoir rappelé ce fait.

    Voici ce que je trouve concernant cet emprunt catastrophique …

    Voulant imiter son mentor M. Antoine Pinay, le futur président Giscard d’Estaing lança en 1973, alors qu’il était ministre des Finances du président Pompidou, un emprunt qui se révéla des plus ruineux pour la France. Etant incapable d’envisager la réduction considérable de l’inflation ainsi que l’envolée du cours de l’or, l’emprunt dit « Giscard » fut émis pour quinze ans au taux de 7% mais avec une indexation sur le prix de l’or. Quinze ans plus tard, en 1988, l’inflation, qui, à la fin des années 1970 et au début des années 1980 atteignait un taux à deux chiffres, était réduite à 2 ou 3 %. La crise économique aidant, le rôle traditionnel de valeur refuge de l’or avait provoqué la flambée de son cours. Si bien que l’État, pour un emprunt initial de 7,5 milliards de francs, dut rembourser (en intérêts et capital) plus de 90 milliards de francs (13,7 milliards d’euros). Les trois dévaluations du franc étant loin de compenser cette perte pour les finances publiques. La technique d’indexation fut désormais abandonnée pour les emprunts publics.

    et sur W.P.

    L’emprunt Giscard d’Estaing, est un emprunt d’État émis par l’État français en 1973 au taux d’intérêt de 7 %, alors que Valéry Giscard d’Estaing est ministre de l’Économie et des Finances ; il est mis en place à la suite du premier choc pétrolier, afin de compenser les pertes de recettes budgétaires causées par la baisse de la TVA ; afin d’obtenir et de rassurer les souscripteurs, il est indexé sur le poids d’or de l’ECU et celui du franc, ou à défaut, sur le cours de l’or, comme l’avait été l’emprunt Pinay (1952-1958).

    Initiés par le gouvernement américain, les accords de la Jamaïque de 1978, en prévoyant qu’aucune monnaie ne devrait plus être rattachée à l’or, rendirent alors l’emprunt Giscard uniquement indexé sur le cours du lingot d’or, qui s’envola en raison de crise mondiale. Dès lors, cet emprunt a été très rentable pour ses détenteurs et ruineux pour l’État, le cours de l’once d’or étant passé de 97 dollars en 1973 à 437 en 1988, date d’échéance de l’emprunt.

    Manifestement VGE aurait mieux fait de laisser au Trésor Public la possibilité d’emprunter auprès de la Banque de France, non ?

  9. Avatar de Étienne Chouard

    Présenter la débâcle de l’emprunt Giscard comme un échec, c’est faire une fleur à celui qui nous ruine… On pourrait tout aussi bien présenter cette déroute comme du vol en bande organisée (encore plus visible aujourd’hui, compte tenu des proportions du racket des fonds publics par les fortunes privées prises avec les années).

    Dire que cet emprunt est une erreur, c’est présumer de la bonne foi des décideurs, sans considérer l’aubaine formidable que cet emprunt a constitué pour les rentiers, précisément les copains de cocktail des décideurs « ayant manqué de clairvoyance »… tu parles… On pourrait tout aussi bien penser que ces décideurs étaient au contraire particulièrement clairvoyants et que leur vraie mission, occulte, est accomplie.

    Et c’est le même Giscard qui vient donner des leçons d’économie à tout le monde avec un air hautain…
    Dire que notre destin à tous est confié (sans contrôle !) à de tels prétentieux incompétents (ou voleurs), boursouflés d’orgueil à proportion de leurs échecs (ou vols), au motif qu’ils sont des « experts »…

    C’est misère d’abandonner la politique à des « experts ».

    À l’évidence, le tirage au sort donnerait facilement de bien meilleurs résultats que l’élection, qui permet aux riches d’acheter le pouvoir et de donner les manettes à des gredins.

    Le niveau du vol généralisé commence à me…

    Étienne.

  10. Avatar de RST
    RST

    @ A-J Holbecq et aux autres…

    Désolé, mais j’ai encore besoin d’aide. Si vous n’avez pas le temps, ce n’est pas grave

    Que répondre à ça, ci-dessous, qui remet en cause un des principes de notre débat ?

    « Depuis 1973 en France le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France, autrement dit fut bloquée à ce moment toute possibilité de crédit de la Banque de France au Trésor. »

    Je ne sais d’où vous tirez cette assertion. Jusqu’à l’indépendance de la Banque de France en 1993, le Trésor français avait tout loisir de demander à la Banque de France de monétiser sa dette. C’étaient les fameux « Concours au Trésor Public » figurant à l’actif du bilan de la BdF, et ces concours pouvaient être des crédits au Trésor, ou également des achats de Bons du Trésor ou de titres de dette publique à plus long terme. Depuis l’indépendance de la Banque de France, et a fortiori depuis la création de la Banque Centrale Européenne, les Trésors publics ne peuvent plus monétiser leurs titres émis, ce qui ne signifie pas que la BCE ne détient plus de titres des administrations publiques des Etats membres ; elle peut le faire, si elle le souhaite (et elle le fait de manière marginale, moins de 1% de son actif), mais elle n’y est pas obligée.

  11. Avatar de Salva
    Salva

    La loi existe, c’est celle-ci : Loi de 4 janvier 1973, article 25

    Ce serait intéressant de savoir quel processus a fait qu’une loi comme celle-ci a été votée : a-t-il commencé dans la décennie 60 avec la libéralisation toujours plus importante des échanges?, avec l’influence accrue de certains économistes ?

    Et quid des autres pays et notamment en Allemagne à la même époque ? pression de l’OCDE, des USA ?

  12. Avatar de Salva
    Salva

    Le lien pour cette fameuse loi. Elle se trouve sur le site Légifrance.
    A noter que les accords de la Jamaïque ont eu lieu les 7-8 janvier 1976.

  13. Avatar de guillaume
    guillaume

    @ RST

    Loi du 3 janvier 1973 qui constitue une évolution fondamentale en matière monétaire.

    Cette loi par son article 25 stipule : « le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la banque de France ».

    En acceptant de cesser de faire ce qu’il à toujours fait, à savoir produire une part de la monnaie, l’Etat se retrouve dans l’obligation de se financer auprès des marchés financiers et bancaires comme le montre la lecture des ouvrages du Comité pour l’histoire économique et financière de la France : « la part des bons en compte courant (appel au système bancaire) est multipliée par 10 entre 1974 (1,8 %) et 1975 (18,49 %), pour se maintenir aux alentours de 19 % en 1976 et 1977. C’est donc par un endettement auprès du système bancaire que le Trésor cherche à se financer ».

    Il faut comprendre la différence fondamentale entre une création monétaire et monétiser une dette : dans un cas il s’agit d’un prêt à taux nul (quasi nul) dans l’autre il s’agit de reconnaissances de dettes (bonjour, c’est l’Etat, qui peut me prêter de l’argent ?)

    La différence ? selon Thomas Edison :

    Il est absurde de dire que notre pays peut émettre des millions en obligations, et pas des millions en monnaie. Les deux sont des promesses de payer, mais l’un engraisse les usuriers, et l’autre aiderait le peuple. Si l’argent émis par le gouvernement n’était pas bon, alors, les obligations ne seraient pas bonnes non plus. C’est une situation terrible lorsque le gouvernement, pour augmenter la richesse nationale, doit s’endetter et se soumettre à payer des intérêts ruineux.

    PS : Tout à fait d’accord avec les deux précisions apportées sur l’emprunt Giscard, je soutiens particulièrement l’idée formulée par Étienne :

    On pourrait tout aussi bien penser que ces décideurs étaient au contraire particulièrement clairvoyants et que leur vraie mission, occulte, est accomplie.

  14. Avatar de Robert Searle

    Bonjour,

    I saw your communication on Ellen Brown’s website. I thought it was quite interesting. You may find my project on Transfinancial Economics of some interest though it may be too advanced for its time.

    R. Searle

  15. Avatar de samedi
    samedi

    Le texte de la loi du 4 janvier 1973 est archivé en trois planches photos (en .pdf)

    On trouve les liens (et le chemin vers la source) ainsi que des commentaires « d’ordre juridique » (dont je suis l’auteur) sur : http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=90

    La réponse de VGE à AJH ne relève pas tant de la langue de bois que du message ciblé pour initiés doublé de propagande pour les autres.

    Pour les seconds, cela relève d’un splendide « t’as vu l’avion ? » avec évitement complet de la question posée et saut vers une conclusion (inflation des années 1950) dans le registre de la peur irraisonnée. Pour cause.

    Pour tout le monde : « une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays »… On note le discours de la globalisation heureuse mais inéluctable.

    Le propos comporte sans doute une vérité au moins, du moins un indice amenant sur une vérité…

    « il s’agissait à l’époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu’il soit émis par une entité privée ou publique.  »

    A quoi renvoie le « qu’il soit émis » ?
    A une faute de grammaire car il s’agissait des titres ?
    A une partie des titres (bons du trésor et autres titres de dette publique) très abusivement généralisée à l’ensemble ?
    Au marché (des titres) ? Que veut dire « émis » dans ce cas ? … Un marché mis en place par l’État et par le privé ?

    Il me semble qu’effectivement, un mobile majeur de cette contre-révolution était d’établir un système dans lequel la valeur de la monnaie ne serait elle-même plus définie que par la loi de l’offre et de la demande.

    Autrement dit : la part de création monétaire d’origine publique, minoritaire depuis des lustres, était désormais perçue comme une forme d’ « interventionnisme » et condamnée comme telle par des types qui, comme leurs pairs depuis des lustres, jouissaient du privilège de créer le « reste »…

    Autrement dit, encore, il s’agissait que la monnaie devienne elle-même une marchandise.
    Quand on songe qu’elle est « un fait social total »… Evidemment, ce seul paramètre ne suffit pas pour établir un totalitarisme de marché. Pensons aux cadeaux des socialistes en matière de libre circulation des capitaux, de dérèglementation bancaire et, oh, de désindexation des salaires. Sans doute pour renforcer le pouvoir des syndicats…

  16. Avatar de samedi
    samedi

    @ Salva :

    ** Pourquoi alors la France a emprunté aux USA au moment de sa reconstruction d’après-guerre alors qu’elle pouvait faire tourner la planche à billets (je pense , notamment au plan Marshall qui était conditionné à la création de l’OECE , devenu l’OCDE en 1962) ? **

    Si la réponse de Dani n’était pas claire :
    Parce que la planche à billet publique française n’a pas le droit de créer des dollars. Et il s’agissait là d’acheter des produits états-uniens, le temps d’arriver à produire assez par ici.

    ** J’ai lu dans ce blog que la Fed reversait 98% des intérêts à l’Etat américain. **

    J’ai lu dans les statuts de la banque privée « Fed » que ses actionnaires pouvaient se servir en dividendes à hauteur de 6% en fin d’exercice.

    Or cette banque est très indépendante :
    – seul un sous-secrétaire, je crois, figure dans son directoire
    – si la Fed fait un rapport bi-annuel (de mémoire) au Congrès, faire un rapport ne signifie pas obéir à des consignes
    – elle impose ses taux lors de l’ « octroi » de crédits au public. Et pour cela, elle juge elle-même de sa solvabilité du demandeur… Si le délai de remboursement est prolongé, elle peut élever le taux.

    Il est donc évident que ce sont les actionnaires de la Fed qui décident entièrement des conditions des investissement publics permis par création monétaire (anticipée).

    La rumeur qui dit que si le Congrès (le parlement) ne la contrôle pas, elle est au moins soumise à l’exécutif me parait tout à fait infondée. D’ailleurs, ce serait une violation d’autant plus claire de la constitution (I-8).

    L’explication est sans doute que s’il s’agit de faire la guerre ou de tout autre domaine dans lequel les pouvoirs exécutifs s’émancipent et s’étendent, il n’est pas surprenant que de gros financiers disposant de telles ficelles soit d’accord avec lui. Bref, la Fed est d’accord pour financer ce qui étend « le pouvoir ».

  17. Avatar de samedi
    samedi

    La courtoisie est, parait-il, de mise avec les technocrates. Bruxelles en montre des illustrations sans arrêt.

    Les limites de ma courtoisie s’arrêtent là – c’est le message que je viens de poster sur le blog de M. Giscard d’Estaing :

    http://vge-europe.eu/index.php?post/2008/04/10/Chronique-de-la-pensee-multiple&pub=1#c3991

  18. Avatar de samedi
    samedi

    @ Ellen

    In addition to A-J’s answer, maybe we should specify that :

    the European Central Bank (ECB) does not remunerate any more the obligatory reserves (small…) that the trade banks are held to have on their ECB account…

    ––

    @ Ellen

    En supplément à la réponse de A-J, peut-être devrait-on ajouter que :

    la BCE ne rémunère plus les réserves obligatoires (le peu) que les banques commerciales sont tenues d’avoir sur leur compte chez elle…

  19. Avatar de RST
    RST

    Bonsoir à tous
    Je vais abuser une fois de plus de votre patience.

    J’ai eu l’outrecuidance de porter le débat sur un blog d’économie assez connu. Ici précisément : http://econo.free.fr/index.php?option=com_wrapper&Itemid=53. Il faut aller sur le forum dans « Salon de lecture » et ouvrir le sujet « La dette publique, une affaire rentable ».

    Le débat touche à sa fin (en ce qui me concerne) et je n’ai toujours pas de réponse à la question simple : « pourquoi, quand il a besoin de s’endetter, l’Etat paye (des intérêts à des banques commerciales donc à des entités privées) pour obtenir de la monnaie qu’il pourrait créer gratuitement (ou éventuellement en payant des intérêts à la Banque de France et donc à la collectivité nationale). »

    Le maitre des lieux (connu dans la « blogosphère » parait-il) me répond, en majuscules, pour que ça rentre bien :
    « L’ETAT QUI S’ENDETTE PAIE DES DEPENSES, DONC, IL SOUSTRAIT DES RESSOURCES REELLES DE L’ECONOMIE. CES RESSOURCES DOIVENT ETRE PRELEVEES D’UNE FACON OU D’UNE AUTRE. SI ELLES SONT PRELEVEES EN CREANT DE LA MONNAIE, CE PRELEVEMENT SE FAIT PAR L’INFLATION. SI L’INFLATION EST INTERDITE, CE PRELEVEMENT EST FAIT SOUS FORMES DE PENURIES. SI VOUS VOULEZ VOIR COMMENT ON FAIT, ETUDIEZ L’ECONOMIE DU ZIMBABWE. »

    Je n’y comprends rien. Si vous avez des explications, je suis preneur (laissez tomber le Zimbabwe degré zéro de l’argumentation comme dirait A-J Holbecq)

  20. Avatar de samedi
    samedi

    @ RST (après je fais une pause et je passe le micro…)

    Manifestement, ton contradicteur est perché… Il confond pas mal de choses et surtout, il récite une idéologie. Essaie, tu verras (non, évite) c’est très simple, et en plus on se croit intelligent à peu de frais : il suffit de faire un raisonnement découlant d’une idée unique. Au présent : « le marché règle tout » est la prémisse dont découle la domination que nous subissons. En fait, tu n’arriveras pas à retrouver par cette simple voie le génie de « ton » maître : une idéologie, ça rentre essentiellement par la pratique… de cette idéologie. D’ailleurs, tu perds ton temps, je le crains, si ce monsieur est pratiquant.

    La monnaie n’est pas une « ressource » : elle n’est pas rare par fatalité, et elle coûte trois fois rien à produire.
    De ce point de vue, l’État, s’il en créé, n’enlève rien à personne, et pas « de ressources à l’économie ».

    En fait, ce maître considère, à raison, qu’on ne peut pas créer une quantité de monnaie quelconque sans que cela ait un impact sur l’économie réelle. A ce niveau là, il faudrait savoir : 1. à partir de quelle quantité un problème se pose ; 2. sur qui il a un impact.

    Dire que créer de la monnaie c’est faire de l’inflation, sans autre précision, c’est un pur mensonge.
    Les monétaristes (donc lui-même, je parierais) admettent que pour viser une inflation nulle, il faut que l’augmentation de la masse monétaire soit équivalente à celle du PIB, à la « croissance », à l’augmentation de la quantité d’échanges marchands réalisés au moyen de la monnaie en question.

    En gros, si on crée énormément de monnaie, tout le monde en pâtit, car ça lance une spirale d’hyperinflation.
    Mais cela n’a plus rien à voir avec une inflation maitrisée, qui peut très bien monter vers les 10% dans certains contextes.

    Au présent, si la croissance fait 1%, et celle de demain est raisonnablement évaluée à 3%, on peut créer sans problème 3% de monnaie sans même nuire aux financiers.

    Si l’État pouvait la créer et s’en servait à financer des investissements publics, il pourrait en créer sans problème 5% ou même plus, ça ne ferait de mal à personne, sinon aux financiers.
    Tout simplement parce qu’il peut relancer la croissance (d’origine privée, en bonne part) ainsi, et au passage, nous permettre mieux de choisir sa couleur.

    Par exemple, il peut investir dans de la recherche et de la R&D pour préparer le virage vers les énergies renouvelables, ou payer un salaire à 1000 Étienne Chouard ou A-J Holbecq en rémunération du service public rendu. Ces MM. iraient avec ça payer leur pain, leurs factures et leurs impôts.

    Le tout est que :
    1. l’État donne ainsi du travail aux gens, notamment aux chômeurs sans brider leurs salaires ;
    2. il investisse dans quelque chose qui rapportera une richesse réelle à la collectivité ;
    3. A l’avenir, il songe à compenser cela par un impôt plus égalitaire : les salaires comme les bénéfices des entreprises s’étant élevées au total, en valeur nominale, il est facile d’élever d’autant l’impôt nominal.
    Si l’augmentation de la production s’est faite sous forme d’augmentation de la productivité, ce qui signifie qu’on a donné plus de boulot à des machines et non à des individus, alors il est facile de comprendre que : soit les travailleurs s’en trouvent mieux payés (en pouvoir d’achat, pas forcément en valeur nominale) ; soit c’est que les capitalistes tireront plus de bénéfices. Dans ce cas, il parait juste d’adapter l’impôt en fonction…

    Mais ces recettes sont remises en question par quelques règles néolibérales dont pas mal de gens (dont ton contradicteur, sans doute) ont pris l’habitude de croire qu’elles étaient des données immuables ou des choses souhaitable.
    Par exemple, pour que les salaires suivent, il faut aussi que les travailleurs se battent. Vu que les socialistes ont désindexé les salaires par rapport à l’inflation, dans le début des années 1980. Or, dans le contexte, parler de se battre est plus facile que le faire…
    De même, l’UE interdit subtilement les services publics. Comment en créer ou même, développer ceux qu’on a ? Pendant ce temps, la « dette publique » mais aussi le flot de monnaie superflue injectée par le crédit, sont des facteurs qui nous condamnent, jusqu’à nouvel ordre, à tout privatiser progressivement.
    Et puis, en vrac (tout est lié, en bonne part) : libre circulation internationale des capitaux ; perte de contrôle des changes ; politique d’exportation ; dérèglementation financière ; concurrence effrénée ; chantage actionnarial résultant ; explosion des inégalités entre gros managers contremaitres et salariés moyens et petits, exécutants… ; impôts des riches réduits sans cesse, puisqu’on privatise et qu’on ne compte plus que sur eux pour « investir » (ce qu’ils font… à hauteur de 3%).

    Une chose est sûre : ce maître aime l’ordre établi au point de l’avoir pris pour un théorème économique.
    Il « sait », par exemple, comme le directeur de la BCE, qu’il faut choisir entre le chômage et des bas salaires. Ce sont des âneries si on prend ça pour une théorie universelle, mais c’est la réalité dans le contexte institutionnel néolibéral. Je t’en ai rappelé, en vrac, diverses « données ».

    Demande-lui donc combien la BCE crée de monnaie par an : beaucoup trop, d’après ses propres théories (disons, environ 10% par an depuis sa fondation). Mais peut-être qu’il l’ignore.
    Demande-lui aussi et surtout si ça crée de l’inflation. Et pourquoi.

  21. Avatar de Dani

    @RST :

    A propos du message en majuscule :
    Je pense qu’il faut s’attaquer à la première affirmation : L’ETAT QUI S’ENDETTE PAIE DES DEPENSES, DONC, IL SOUSTRAIT DES RESSOURCES REELLES DE L’ECONOMIE.
    C’est posé ici comme une évidence qu’il n’y a pas à justifier…. Et pourtant, l’endettement n’aboutit pas forcément à de l’inflation. Ou alors Keynes n’a raconté que des conneries pendant toute sa vie !

    Si l’endettement se fait en situation de plein emploi des facteurs de production, alors oui ce raisonnement est correct. Par contre, lorsqu’il y a des facteurs non utilisés (en particulier un taux de chômage très élevé) ce n’est plus automatiquement vrai, car la dépense publique engagée va s’accompagner de création de richesses correspondantes par le travail des ex-chômeurs.
    Dans cette situation d’absence de plein-emploi manifeste, l’Etat ne prélève donc pas des ressources économiques au détriment des autres acteurs ! Et il en ira de même en cas d’émission monétaire…

    La difficulté réside en réalité dans la finesse du réglage. 😉

  22. Avatar de A-J Holbecq

    @RST

    Plus grand chose à rajouter à ce que Samdit 😉 (pardon, Samedi dit) et Dani.

    Soit l’Etat s’endette auprès des prêteurs privés et, comme 60% de la dette est détenue par l’étranger, il soustrait à l’économie au moins les intérêts concernant cette partie… pour les 40% nationaux, on peut penser que ces intérêts rentrent dans le circuit économique.

    Mais (Dani a raison), si l’Etat émet la monnaie directement (par sa B.C.) il créera de l’activité directe et indirecte (nous avons fait le calcul des effets d’une injection monétaire dans « les 10 plus gros mensonges sur l’économie », chap 3): et au terme d’un certain nombre de cycles de la monnaie l’Etat récupère sa mise (96% au bout de 12 cycles).

    Si une collectivité a :
    1 – un besoin,
    2 – la volonté de le satisfaire,
    3 – les moyens techniques et énergétiques,
    4 – Un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
    … Pourquoi ne peut-elle réaliser ce besoin par faute de financement ?
    L’obstacle épistémologique est le suivant : La monnaie reste conçue comme une réalité matérielle (précieuse) de quantité finie donc rare et épuisable, alors qu’elle ne l’est plus puisqu’elle est dématérialisée.

  23. Avatar de yann
    yann

    @samedi

    Ce que vous décrivez, c’est le raisonnement keynésien et malheureusement ses travaux ont été complètement dénigrés ces trente dernières années. Se référer à Keynes aujourd’hui va souvent vous valoir des insultes gratinée de la part des « libéraux » ou de ceux qui se prétendent comme tel, Keynes lui même se voyait comme un libéral, comme quoi ce terme ne veut plus dire grand chose.

    Les monétaristes n’ont pas encore compris leur erreur fondamentale, Keynes n’a jamais critiqué les équilibres budgétaires ou même la rigueur dans la gestion de l’état contrairement à ce que racontent certains. Il a juste montré que la théorie monétariste des équilibres n’est justement valable que lorsqu’il y a plein emploi. Quand toute la masse salariale est employée alors il est nécessaire de ne pas faire croitre plus rapidement les dépenses que les recettes. Les libéraux comme Hayek il me semble, ont fait croire l’inverse, à savoir que la théorie keynésienne était un cas particulier des équilibres walrasiens.

    Pour Keynes l’état d’équilibre n’est pas une ignominie, au contraire c’est un but à atteindre mais il ne peut en aucun cas être atteint par les seuls mécanisme du marché. Pas plus que le libre-échange pur ne peut conduire tous les pays du monde à l’équilibre des balances des paiements, on le voit aujourd’hui d’ailleurs. Les libéraux pensent que du chaos vont spontanément se former des équilibres, alors que du chaos ne sort strictement rien d’autre que du chaos, c’est la convention et l’action collective et raisonnée des hommes et des nations qui peuvent amener l’ordre au chaos et non l’inverse.

    Tout ça me rappelle mes cours d’automatique en Fac, si j’avais dit à mes profs que l’on pouvait réguler un système sans boucle de rétro-action ils m’auraient ri au nez. C’est pourtant ce que les libéraux essayent de faire croire depuis des décennies à tous les biens nés de cette foutue planète. Dans le cas de l’économie, l’Etat sert de boucle de rétro-action permettant de stabiliser notre système tant bien que mal, mais si l’Etat se trompe ce n’est pas une raison pour le supprimer, il faut juste en changer sa loi de commande, c’est-à-dire ses politiques économiques.

  24. Avatar de Dani

    Je reviens à une discussion qui a eu lieu plus haut : comment faire sortir ce débat des milieux « initiés » ? Et je me dis que mon petit pays (la Suisse) pourrait être un lieu utile pour une offensive.
    Pourquoi ?
    1) Parce que c’est le « coeur du monstre » 😉
    2) Parce que 100’000 signatures de citoyens (2 % de l’électorat environ) rendent OBLIGATOIRE l’organisation d’une votation référendaire, donc un débat national ! (au pays des banques, vous imaginez !)

    Bien sûr, ces « initiatives populaires » ne sont presque jamais acceptées (15 l’ont été depuis l’apparition de ce droit en 1891, soit moins de 10 % de toutes les propositions). Mais cela a l’avantage d’obliger à un DEBAT NATIONAL, donc de sortir des discussions de l’anonymat. Dans le même genre, on a eu l’abolition de l’armée, la fin du nucléaire, des dimanches sans voitures, etc. Mais aussi la protection des Alpes qui obligent au ferroutage pour la traversée du massif, proposition qui a elle été acceptée.

    L’idéal serait évidemment que des pays plus importants, voire l’Union européenne puissent aborder ainsi ce débat, mais la nouvelle disposition constitutionnelle française reste assez restrictive, si j’ai bien suivi 1/5 des parlementaires + 1/10 des citoyens.

    L’important, dans un premier temps, est qu’on en parle pour que l’idée devienne moins « extraterrestre ». Notamment, essayer de faire basculer l’obstacle épistémologique décrit ci-dessus par André-Jacques Holbecq !
    Dani

  25. Avatar de A-J Holbecq

    @Dani

    Ca me semble une excellente idée. Sauf erreur la dette des administrations publiques de la Suisse dépasse 50% du PIB.
    Il faudrait donc -pour commencer – trouver les statuts de la Banque Centrale Helvète et les chiffres de l’évolution de la dette depuis au moins les années 80.

    @Yann

    Vous avez raison et Samedi a également raison dans la mesure où plus de 4 millions de personnes sont inemployées ou sous employées en France… le NAIRU a bien fonctionné.
    L’émission monétaire directe à destination de l’Etat est bien l’énergie qui permet à la boucle de rétro-action de fonctionner dans les meilleures conditions.

  26. Avatar de Dani

    @AJH

    La dette publique suisse est de 59,1 % (chiffres 2006) et son augmentation est fondamentalement similaire à ce que vous montrez dans votre livre (mais son augmentation a commencé un peu plus tard).

    Principale différence : les réserves d’or ont toujours été significativement plus importantes que dans les autres pays. Encore, aujour’dhui, après vente de la moitié de l’or, celui-ci offre (à sa valeur actuelle) une couverture de plus de 100 % de la monnaie fiduciaire ! Je ne me rends pas compte si cela change fondamentalement qqchose…

    Mais, sur le fond, c’est pareil qu’ailleurs.
    Par contre, pourquoi les statuts ?
    Une proposition constitutionnelle aurait l’avantage de passer « par dessus » en obligeant le parlement à modifier la loi sur la banque nationale. Ensuite, cette dernière serait obligée de s’adapter.
    Mais, comme je l’ai dit, ce serait le cas échéant avant tout l’ouverture d’un débat public qui serait intéressante…

  27. Avatar de A-J Holbecq

    @Dani

    Merci pour ces premières précisions.
    Pour l’or et la monnaie fiduciaire, ca ne change pas grand chose sauf si la proportion de monnaie fiduciaire dans M1 est très importante.
    Les statuts sont importants pour savoir « à qui appartient » la banque Centrale .. mais je vais trouver cela sur internet… laissez moi un peu de temps 😉

  28. Avatar de samedi
    samedi

    @ AJH et à Dani

    Ne (re)prenons donc pas le réflexe de comparer la dette publique au PIB, comme le conseille AJH, sauf erreur.

    La première est un stock tandis que le second est un flux (annuel). La soustraction ou l’addition entre ces deux grandeurs mène à une formule non homogène, c.à.d. qui n’a pas de sens physique.

    Ce mauvais indicateur situe la dette publique dans le discours de la croissance aveugle et essentiellement marchande, et le budget dans une logique de pure gestion et une perspective de court terme ; il évoque, à ce terme, un équilibre qui n’a pas sens, du moins aucune utilité.

    – La dette (le cumul, le stock) doit être comparée à un autre stock : vraisemblablement, à la quantité totale de richesses réelles nationales (publiques voire englobant aussi les propriétés privées).

    – C’est le déficit public (flux qui accroit annuellement la dette publique) qu’on peut comparer au PIB. Bien que cela exprime implicitement un idéal de gestion du budget dans une vision de court terme.

    Ce n’est pas tant que le ratio dette / PIB mène à de gros chiffres, qui font bien peur… au grand public.
    D’ailleurs, le ratio : stock de produits dérivés / PIB mondial, si on ne compte que les dérivés détenus par les banques étausiennes, fait quelque chose comme 400%…
    Tandis que le ratio entre la dette totale américaine (interne et externe, hors banques) / PIB mondial ne fait « que 100%…
    (chiffres 2007) – http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=3109#p3109
    Autrement dit, si ces titres financiers avaient une quelconque légitimité, il faudrait que tous les humains qui travaillent le fassent pendant 4 ans uniquement pour créer une contre partie réelle à ces funestes liquidités pour milieux d’affaires (7 banques représentent 98% de la part détenue par des banques étasuniennes). A supposer que la croissance ne s’effondre pas, bien sûr…

  29. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Encore une fois, il ne m’est guère possible de répondre individuellement à ceux qui sont intervenus ci-dessus et qui posent de bonnes questions Samedi, RST et A-J. Holbecq, entre autres.

    En parlant par images, il faut bien retenir que, normalement, l’État, alias la société, doit se trouver dans la même position que le boulanger qui mange son propre pain, celui qu’il fabrique tous les jours, au lieu de l’acheter hors de prix à d’autres qui s’offrent ainsi une rente aux frais de la société, alias l’État. C’est un fait incontournable et je l’ai déjà dit ailleurs, je le répète encore ici:

    Les critères des actionnaires des banques, autrement dit les BILANS DES BANQUES sont prioritaires sur la société qui, pourtant, elle, produit tous les jours les biens sans lesquels les banques ne pourraient même pas émettre le moindre argent. Pourquoi plus les bilans des banques sont « bons », plus la société va-t-elle mal ? L’argent émis par les banques n’a de valeur à la base que parce que l’argent permet l’achat des biens et des services que nous fabriquons tous nous mêmes. L’argent est un permis d’acheter. L’ARGENT N’EST PAS UNE MARCHANDISE. C’est l’un des plus graves fourvoiements de l’époque soit-disant « moderne ». Les conséquences en sont incalculables dans le temps.

    La réponse de VGE à André Jacques HOLBECQ (que cette réponse soit de bonne (?) ou de mauvaise foi) est une réponse : « pour-se-sortir-de-devant ». C’est une réponse de l’ « establishment » ou une réponse d’ « apparatchik » (comme on voudra, c’est pareil).

    Pour la petite histoire (Samedi dit), VGE fut celui qui, alors jeune inspecteur des finances (ou équivalent), alla en personne porter à Washington (en 1961) le dernier chèque soldant la dette de guerre française vis à vis des États-Unis. Nous payions alors en monnaie ayant sa contrepartie au débit de la France, tandis que, bientôt, les USA allaient payer leurs achats par création de monnaie sans contrepartie, ce qui fut la cas dix ans après en 1971…

    Encore une fois je fais appel à l’irremplaçable Louis EVEN, Je n’ai pas encore trouvé personne aussi bien que Louis EVEN pour définir aussi parfaitement les problèmes monétaires et ce qu’il faut faire pour les résoudre. Voici un petit extrait des Propositions du Crédit Social expliquées en 10 leçons :

    (….)Passe encore que le gouvernement retrouve l’argent qui existe, mais comment trouver l’argent qui n’est jamais venu en existence ? (ndlr celui des intérêts). Le fait est que le gouvernement ne le trouve pas et ajoute simplement à la dette publique. Ainsi s’explique la dette publique croissant à un rythme où le développement du pays demande de l’argent nouveau. Tout l’argent nouveau vient par le banquier sous forme de dette, réclamant plus d’argent qu’il en est émis.
    Et la population du pays se trouve collectivement endettée pour de la production que collectivement, elle a faite elle-même ! (….)
    Louis Even

    C’est un comble !!

    Ce sytème d’argent-dette délétère et sécrétant l’iniquité induit les pires dévoiements dans le monde. En effet, la « philosophie », la pensée bourgeoise, prolétaires et ationnaires mélangés, pense qu’elle a atteint le « sommet » de l’ « évolution », qu’il n’y a pas d’autre modèle qu’elle. Telle est l’attitude d’inspiration anglo-saxonne s’étant infiltrée dans toutes les principales têtes pensantes (??) et qui ne supporte pas qu’on puisse avoir d’autre option que celle qui fait sa fortune, à elle seule.

    Je transmets ce lien ci-dessous surtout pour montrer les effets ravageurs du système financier. ICI avec preuve ! Non pas parce que je serais, en particulier, un partisan de Lyndon LaRouche, encore que, son prisme d’analyse est interessant, utile et opportun, et, dans la mesure du possible, je trouve enrichissant de lire les uns et les autres. Mais surtout parce que voici la preuve irréfutable de la collusion de la très haute finance avec la pègre régionale ici en Amérique su Sud, et il y a analogie avec d’autres continents. J’ai eu des recoupements par l’Argentine, par des relais d’informations et d’autres sites argentins au sujet des Farc. Autrement dit, la collaboration de la pègre financière mondiale avec les pègres régionales. Ces dernières étant payées et maintenues en activité pour saper les pays, les peuples, les sociétés et frayer le chemin aux « gros, très gros investissements » mis en appétit par le très gros narcotrafique. Voici le président de Wall-Street (pas moins!!) donnant l’accolade à l’un des principaux artisans de la pègre-Farc, narcotrafique, banditisme, etc. Des choses ont changé depuis, mais les faits et les options sont là, inéxorablement là, ils parlent d’eux-mêmes puisque les média, presque tous « aux ordres », n’en ont pas parlé, sauf un je crois. C’était le 26 juin 1999 au fin fond de la jungle colombienne : Paul Reyes second des FARC s’est fait descendre en mars dernier en Équateur par l’armée colombienne, tandis que Richard Grasso alors président de Wall-Street (New-York-Stock-Exange, NYSE) démissionna en 2003 avec un scandale judiciaire où il dû rendre quelques dizaines de millions de dollars touchés « en trop » lors de sa démission… La pègre d’en haut et la pègre d’en bas main dans la main…

    Ex-guerilleros (??) marxistes, narcotrafiquants de niveau mondial, preneurs d’otages, bandits de grands chemins, etc, dont le « second » était pompeusement nommé le « ministre des affaires étrangères » des Farc pactisant avec l’ « empire mondial financier » dont les ravages ne sont plus à décrire, ceux que Nicolas Sarkozy accepterait paraît-il de reccueillir en France après leur « neutralisation »… Voici un « très bel échantilllon » de la pourriture financière tout niveau qui sous-tend et orchestre les crises en ce bas monde (trois pays d’Amérique Latine ont failli, en mars 2008, se faire la guerre à cause de ce constant travail de sape téléguidé mondialement donc financièrement!…) afin que jamais une quelconque Justice puisse s’exercer ici bas pour le meilleurs et la sécurité de tous. Comment peut-on encore avoir des vélléités de justifier un tant soit peu ce sytème financier actuel ?

    Que cela serve au moins de leçon

  30. Avatar de samedi
    samedi

    @ Yann

    Votre message me semble très intéressant. Je commence par un point, je verrai le reste plus tard.

    J’ai pas mal oublié mes cours d’automatisme. La notion de boucle de rétroaction m’évoque simplement – je me trompe ? – l’idée d’un système dit asservi, et son absence un système passif.

    S’agissant du chaos, par contre, je me souviens assez bien d’un cours de mécanique (je suis dans la mécanique) sur le principe de l’utilisation de fonctions chaotiques pour stabiliser une réponse à un signal EXTERNE (c’est le point que je souligne ici).

    Exemple : comparez une digue faite de rochers de toutes tailles, amassés n’importe comment, et une autre bien lisse et bien homogène. Envoyez lui une vague dessus, avec tel débit ou longueur d’onde, et voyez comment elle l’amortit.

    La première digue, « intrinsèquement » chaotique, va avoir une réaction quasi-constante à cette excitation sur une plage très large de longueurs d’onde (ou de masse – ça revient au même), tandis que la digue régulière, si elle répond un peu mieux que l’autre pour une plage réduite de longueur d’onde (ou de masse), remplit plus mal la fonction souhaitée quand on sort de cette plage, bien plus mal si on s’en écarte beaucoup.

    Ce domaine d’étude, qui passe par les dérivations non entières et autres fractales… a donné notamment une application à une suspension d’automobile (Citroen, système « chrone » – j’ai un doute sur le h).

    Le principe est extrêmement simple, et entièrement passif.

    Vous alignez, en parallèlle pour supporter une même masse (M), 3 (ça suffit déjà bien) systèmes ressort (K) – amortisseur (C), en ayant soin de choisir des valeurs K1, K2, K3 et C1, C2, C3 selon une fonction toute bête (de mémoire, des ratios K/C égaux à 1, 2 et 3). Peu importe.

    Ce qui est remarquable, en plus de la passivité et du caractère chaotique, c’est que cette fonction ressemble de très près à un système « parfait » pour ingénieurs (résonnant : masse-ressort-amortisseur en mécanique / RLC en électronique / …), c’est à dire à un système lui même maîtrisable au sens de facilement appréhendé, conçu par l’esprit.

    En somme, après un très long détour intellectuel, dont une partie nage dans un univers très abstrait, et en cherchant à imiter le chaos… on a abouti sur une loi extrêmement simple, et une solution qui consiste presque à aligner 3 systèmes résonnants, identiques par nature, pour en faire un passe-bande de bande très large.

    En ce sens :
    – on ne peut pas dire que « de l’ordre sort du chaos » si l’énergie, le signal, provient du système chaotique lui-même ; auquel cas ce système n’est pas perçu comme une fonction, mais comme un facteur agissant
    – par contre, si le signal est extérieur au système chaotique, ce dernier y répondra de manière assez constante et en sortira une réponse maîtrisable et prévisible.

    Voilà, je ne sais pas le dire très clairement, mais je me disais qu’il valait la peine de poser cette distinction, et de savoir ce qu’il en était dans la situation que vous « modélisez » implicitement dans votre propos.

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