Première carte-postale : Memorial Day aux États–Unis est l’équivalent du 11 novembre : un hommage aux morts militaires de toutes les guerres. Sur la question générale des soldats morts à la guerre, mon opinion ne s’écarte pas de la sagesse populaire telle que la reflète l’expression « chair à canon » ou les paroles des chansons : « Car les bandits qui sont cause des guerres n’en meurent jamais, on n’tue qu’les innocents » (Monthéus, La Butte Rouge).
Autres cartes postales : la vallée glaciaire de Yosemite, Sierra Nevada, Californie.
Les photos furent prises lundi. Nous avons déjeuné et dîné dans deux hôtels dont la très belle décoration est empruntée à la tradition amérindienne. Au sein d’un parc naturel se trouve toujours un centre d’information. Ces centres sont excellents : les messages transmis sont multi-culturels et n’y vont pas par quatre chemins. On apprend ainsi que les Indiens Ahwahnee qui habitaient Yosemite Valley furent harcelés, virent leurs récoltes brûlées, furent tués, par les mineurs à la recherche d’or – et ceci avec la bénédiction de l’état de Californie. La réparation contemporaine de tant d’avanies consiste dans l’allocation exclusive du droit d’exploitation de casinos aux territoires indiens enclavés dans l’état, ce qui a signifié pour eux des revenus considérables, même si ceux–ci sont en déclin dans le climat économique actuel. Je vous laisse juge si la réparation est ou non à la hauteur du mal enduré. Il s’agit en tout cas d’un rappel salutaire du fait que toutes les colonisations ne se sont pas conclues par des décolonisations.
Il y a quelques semaines j’ai été invité à déjeuner à UCLA à l’occasion de la visite d’un « prix Nobel » d’économie. Nous étions une quinzaine, encouragés à poser des questions à notre invité dont le poignet s’ornait d’une montre ouvragée dans le style navajo et dont huit des doigts portaient des bagues de style amérindien. Une dame lui a demandé s’il y avait une raison à ce choix particulier de bijoux. Sa réponse a jeté un froid approbateur dans l’assemblée : « Nous sommes venus habiter chez eux, non ? » Quand je vous disais qu’on dit trop de mal des « prix Nobel » d’économie.
5 réponses à “Commentaire des cartes-postales”
COLONISATION aérienne : « L’administration Bush planifierait une frappe aérienne contre l’Iran avant le mois d’août »
Les informations fournies par l’administration ont provoqué l’alarme parmi les sénateurs, déclare notre source…
… les bureaux du Sénat étant fermés pour cause de « Memorial Day », les sénateurs Feinstein et Lugar n’étaient pas joignables pour commenter ces informations.
… /…
Publication originale Asia Times, traduction Contre Info
connaissez vous Hans Georg Backhaus ?
http://leuwen.club.fr/dial-val.htm
sa théorie sur la valeur est pourtant très intéressante.
@ Kabouli
Lisant l’article de Backhaus (auquel il manque une page), j’observe que pas plus que Marx il ne résout la question de la valeur. J’ai présenté ma propre critique de la théorie de la valeur chez Marx dans un article publié en 1999 et republié récemment par La Revue du MAUSS en ligne, on en trouve le lien dans mon billet intitulé Le rapport entre la valeur et le prix.
Dans cet article, il me semble que je réussis là où Marx a échoué en situant – comme l’avait fait avant moi Aristote – la valeur et le prix au sein du politique. Je soulignais l’ironie du fait que cette vérité ait échappé à Marx à qui elle aurait dû pourtant sauter aux yeux. C’est cela qui a fait dire que je « radicalise » Marx sur la question de la valeur et du prix.
Je vous le signalais simplement parce qu’il me semblait être une espèce de précurseur de vos propres recherches, certainement bien plus parvenues.
@ Kabouli
Vous êtes gentil. Ce que je voulais simplement souligner, c’est que sur la question de la valeur, Marx a tenté un petit exercice – hégélien dans son style – qui ne l’a malheureusement mené nulle part. Aristote avait postulé que le prix (il ne parle pas de « valeur »), est déterminé par le rapport de forces entre le vendeur et l’acheteur. Cette théorie, qui aurait dû trouver sa place chez Marx, tant elle est « marxiste » par ses implications, il est lui-même passé à côté d’elle sans l’apercevoir : comme je l’ai montré dans Le rapport entre la valeur et le prix, il cite Aristote brièvement – dans une traduction allemande irrémédiablement incorrecte – puis passe à autre chose. Mon article sur la formation des prix chez Aristote a paru dans La Revue du MAUSS en 1992 (No 15-16 : 100-110), sous le titre : Le prix comme proportion chez Aristote.