L’économie réincarnée

Ces jours derniers je n’ai pas pu consacrer au blog autant de temps que je l’aurais voulu. La raison en est la communication que je ferai samedi à UCLA (University of California at Los Angeles) sur la crise des subprimes dans la perspective de la sous–discipline intitulée « systèmes humains complexes » : The subprime crisis : a human complex system phenomenon.

Ce que je m’efforcerai de faire dans mon exposé, ce sera essentiellement d’appliquer le programme que j’esquissais dans un billet du mois de décembre dernier intitulé Ce que serait une explication « totale » de la crise des subprimes, à savoir de

… combiner en une explication unique une description appropriée de l’anatomie et de la physiologie des instruments financiers qui sont au centre des différents avatars de la crise, et l’interaction des hommes et des femmes au vu du comportement de ces instruments, ainsi que leurs tentatives infructueuses aussi bien que fructueuses de corriger ce qui leur est apparu comme des comportements imprévus.

L’originalité de ce type d’approche par rapport à ce qui serait une approche de « science économique », c’est bien évidemment le fait que les phénomènes à modéliser ne sont pas des catégories platoniciennes tombées du ciel et à la rigueur toute géométrique mais résultent de l’interaction de femmes et d’hommes faits de chair et de sang.

Je suis tombé sur un passage qui va tout à fait dans ce sens dans l’ouvrage que John Kenneth Galbraith, le grand Keynésien américain, a consacré au krach de 1929 :

Personne n’est responsable du grand krach de Wall Street. Personne n’orchestra la spéculation qui le précéda. Ils furent tous deux le produit du libre choix et de la libre décision de centaines de milliers d’individus. Aucun d’entre eux ne fut mené à l’abattoir. Ce qui les incita, ce fut cette folie très répandue et qui s’est toujours emparée de ces personnes à qui la tête tourne à l’idée qu’ils pourraient devenir un jour très riches. (*)

Mis en exergue de mon exposé, ce passage fera, j’en suis sûr, très bien.

(*) John Kenneth Galbraith, The Great Crash, 1929, Boston : Houghton Mifflin, 1961 [1954], p. 4.

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