C’était mon premier automne aux États–Unis. Je connaissais l’Action de Grâce de la fête des moissons mais je ne connaissais pas Thanksgiving et bien que ce soit la même chose du point de vue liturgique, ça ne se ressemblait pas. C’était il y a dix ans et pour notre petit groupe comme pour moi, nous ne savions rien de Thanksgiving, sinon par le cinéma américain : la famille chaleureuse communiant autour de la dinde ! Nous nous sommes dits « Ce n’est pas une raison : on va faire comme les autres ! ». On commençait à l’époque à trouver des choses sur l’Internet. « Le ‘stuffing’, c’est quoi ? ». Nous étions Mexicaine, Guatémaltèque, Allemande, Suisses et Belge. « C’est la farce. On trouvera ce qu’ils y mettent sur AltaVista (*) ! » « Et les patates douces qu’on voit partout ! Ils les mangent comment ? » Je les ai coupées en tranches très fines et les ai fait rissoler dans la graisse de dinde et c’était très bon.
Nous avons mangé tous ensemble. Nous savions seulement qu’il fallait rendre grâces pour ce qui nous avait été donné. Et nous n’avons eu aucun mal chacun d’entre nous à trouver pour quoi : dans une vie, les occasions sont nombreuses, et plus particulièrement pour les exilés : pour ces « pèlerins » que Thanksgiving célèbre pour avoir espéré en une vie meilleure ici–bas et que nous étions nous en 1997 à l’Université de Californie à Irvine.
(*) Avant Google !
Et si on parlait de la part d’identification de Poutine vis à vis de Trump et de Trump vis à…