New Century, le numéro 2 du secteur sous-prime de l’immobilier américain, celui qui, je le rappelle, accorde (je devrais plutôt écrire « accordait ») des prêts au logement à des particuliers incapables sur le long terme d’effectuer le remboursement des sommes avancées, s’est déclaré hier dans l’incapacité d’accorder de nouveaux prêts. La compagnie annonce sur le formulaire officiel 8–K qu’« elle a choisi de cesser d’accepter les candidatures de nouveaux emprunteurs éventuels ». Elle ajoute qu’« elle acceptera à nouveau les dossiers aussitôt que possible, sans pouvoir cependant assurer qu’elle sera à nouveau à même de reprendre ses opérations ». La presse considère que son dépôt de bilan est une question de jours.
Plus significatif encore, dans la perspective d’une crise globale de la finance américaine, est le discours prononcé mardi dernier par Ben S. Bernanke, le successeur d’Alan Greenspan à la présidence du conseil des gouverneurs de la Federal Reserve, la Banque Centrale américaine, et consacré à Fannie Mae et Freddie Mac (*), les Government Sponsored Entities (GSE), les deux organismes mixtes géants à l’origine de la grande majorité des titrisations de prêts au logement en Mortgage–Backed Securities (MBS). Le discours s’intitule « Les avoirs des GSE, risque systémique et logement à prix accessible » : tout un programme ! Et qui ne réclame rien moins que la re–nationalisation des GSE ! On est aux États–Unis, je vous le rappelle, où le concept est anathème. J’y reviendrai plus longuement dans ma prochaine chronique.
(*) Voir en particulier Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte, 2007), pages 102 à 108.
Une réponse à “Deux semaines plus tard…”
Trois ans plus tard…
Et bien c’est tout simplement tres impressionnant de relire ce billet avec le recul !
Combien de dizaines de milliards USD verses dans le tonneau des Danaides des GSE depuis cette date ?