Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Paris à perdu 9,04 %, Francfort, 7,07 % et Londres 7,85 %. New York a perdu en séance jusqu’à 7,75 %, et puis, à 14:45 h, il s’est passé quelque chose, le Dow Jones a repris rapidement du poil de la bête pour ne finir en baisse que de 3,58 %.
Oui, ça fait encore une très mauvaise journée à la bourse, mais beaucoup moins mauvaise que ce qui semblait encore promis à 14:45 h. Voyez comment s’est opérée cette remontée sur un graphique emprunté à l’agence Dow Jones.
Que s’est-il passé ? La seule explication que j’aie pu trouver est que Bill Gross déclara que la Fed devrait abaisser son taux au jour le jour à 1 %. L’optimisme occasionné par cette remarque signifie je suppose que les marchés s’attendent à ce qu’il soit entendu en haut lieu.
Je vous parle souvent de Bill Gross. La première fois ce fut dans Pour un nouveau New Deal, où j’expliquais :
Bill Gross (William H. Gross) est un personnage haut en couleurs. Il est Directeur des Investissements à PIMCO, le plus important fonds mutuel d’obligations aux États–Unis (filiale du groupe Allianz). Son intérêt pour la combinatorique détermina son premier métier de joueur professionnel. Il utilisa ensuite les méthodes économétriques et l’optimisation pour constituer sa collection philatélique : il est l’un des deux collectionneurs possédant la série complète des timbres américains du XIXè siècle. Il est également très riche : la 233ème fortune des États–Unis.
Je dois ajouter qu’il recourt volontiers à ce qui sont des gros mots dans le contexte américain, comme « nationalisation » ou « intervention nécessaire de l’Etat » ou même New Deal, le programme social-démocrate instauré par le Président F. D. Roosevelt en 1933. Ceci dit, le marché remontant de 4,16 % parce qu’il dit « taux directeur à 1 % » ? Je m’adresse à mes espions, je veux dire mes lecteurs : quelqu’un aurait-il une meilleure explication ?
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
39 réponses à “Une journée à la bourse”
@ Armand
En 1989, plutôt la porte ouverte aux oligarques et aux mafias, n’oublions pas !
Que faire pour le mouvement en cours ne soit pas simplement un renversement de la couleur des cases de l’échiquier.
Présenter « différents plans », différents « modèles et principes pour la monnaie », c’est bien et même nécessaire, il s’agit d’abord de montrer qu’une autre organisation est possible. Toutefois, profiter de la panique pour dire au gens voici « La Solution » me semble ouvrir la voie aux pires dérives, de plus malins que nous tous saurons bien mieux se faire valoir, et tirer leur marron du feu. Allez … quelques mois de n° spéciaux du 20h et quelques débats « entre les mêmes » suffiront à faire passer la casse.
Le vent est au renforcement des « organismes de contrôle », à l’heure qu’il est, pour les politiques, l’avenir de la finance passe essentiellement par des mesures sécuritaires à court et à moyen terme. À mon avis l’important n’est pas que nous passions d’un système à un autre, parce que le nouveau nous donnerait du pain, mais que tous nous comprenions bien comment le système actuel nous enlève le pain de la bouche, avant d’entrer dans la nouvelle « règle du jeu »
Intuitivement, j’ai le sentiment que plutôt que de chercher à faire passer un plan d’ensemble tout fait, les progressistes devraient trouver quelques questions fortes, parfaitement compréhensibles par une majorité de gens, et s’acharner à faire se dévoiler les mensonges du système actuel. Le système ment, ça tout le monde le sait depuis toujours, car beaucoup y participent en plaçant leurs sous à la banque ; par contre, collectivement nous ne voyons pas comment ce système ci ment ; alors, comment savoir si l’autre ment si lui aussi ment… sur l’air de Radio Paris est Allemand (lol)…
Il y a quelque mois je t’avais fait part de mon incompréhension. Je ne m’habitue toujours pas à la couleur de fond du site Hard investor, pas pour de bonnes raisons, mais simplement parce que je me sens pas assez malin que pour être un jour capable de jouer en bourse, même avec d’autres règles…L’or est à mes yeux un métal maudit auquel il ne faut pas toucher, c’est affectif, je sais !
Comme je ne censure pas les commentaires que vous écrivez sur ce blog, je ne censure pas ceux qui viennent d’être écrits recommandant d’utiliser des moyens illégaux, je contacte cependant immédiatement son auteur pour lui recommander de modifier ses messages.
@Candide
Meme si je pense souhaitable un fort changement, les sondages sont un instrument très instable et peu fiable.
75% des gens réagissent à chaud sans mettre aucun sens à leur déclaration et surtout pas le même.
C’est pour cela qu’ils changent d’avis aussi souvent et ne font pas de différence de fond entre des politiques sociales-liberales ou libérales. Ils changent d’avis car un sondage n’engage à rien et suivent le mouvement de foule.
Dans la vague néoliberale, il ne faisait pas bon avoir des positions socialisantes, syndicalistes, etatistes… Combien a t-on vu de sondages et memes d’interviews de gens favorables aux réformes libérales ? Combien a t-on vu de clichés sur les pays qui entreprennent, qui sont dynamiques, qui devraient etre nos modeles… l’Angleterre, l’Espagne, l’Irlande, les USA.
Lorsque des gens répondent à des sondages sans connaitre un minimum le sujet j’ai de gros doute sur l’interet du resultat et de la perenité de celui-ci !
Lorsqu’il s’agit de politique sur le long terme, j’ai encore plus de doute sur des reponses à la va vite !
Ou alors il faut poser beaucoup plus de questions et bien plus precises qui montrent que les gens ne reagissent pas à chaud, qu’ils ont reflechi à leur reponse, qu’ils ont analysés la situation et pas seulement amplifiés ce qui se dit.
Pensez vous que les parachutes dorés sont le problème principal de cette crise ?
Pensez vous que l’Europe devrait interdire à ses banques de travailler avec des paradis fiscaux ?
Pensez vous que la repartition entre les salaires et le capital est normal ?
Pensez vous qu’il est normal que la « moderation » salariale soit récompensée par des bonus pour les dirigeants et les actionnaires ?
Pensez vous qu’il est credible que qqun qui avait pour modele les USA, la liberté du marché et leurs prets hypothecaires conduisent ces reformes en profondeur ?
Pensez vous qu’il est normal que l’Etat justifie son endettement pour ne pas apporter d’aides sociales ?
…
pour commenter tout de meme un chiffre, 35% qui parlent d’une crise boursière passagère, c’est surprenant pour un pays qui a la réputation d’avoir un comportement frileux à la moindre annonce. Soit leur metier n’est pas encore touché, soit ils n’ont pas de soucis pour leur emploi et leurs revenus ! 35% alors qu’on parle de la crise tous les jours depuis au moins un mois, que les qualificatifs ou les comparaisons pourraient faire peur…
De l’ignorance je vois que ca !
Et c’est pas rassurrant qu’en pleine enorme crise mondiale, il y ait 35% pour parler d’une crise (boursière) passagère … En meme temps c’est logique que ces 35% fassent parti des 46% qui ne veulent pas changer le systeme radicalement en minimisant le pb… la c’est inquietant d’aveuglement ideologique !!
@jlm « En 1989, plutôt la porte ouverte aux oligarques et aux mafias, n’oublions pas ! » d’où la méfiance que j’évoque dans le paragraphe suivant. Les oligarques ne sont pas apparus spontanément, ils étaient déjà en place.
@armand
Réponse rapide: les écoles de « businness » américaines ont envoyé leurs boys !
a+
Suite au vent de panique suscité par mon message du 8 octobre à 00h05, j’ai décidé de ne rien modifier et je précise :
Que tout ce que je peux dire sur ce forum est de mon entière responsabilité et que j’en assumerai seul toutes les conséquences.
Que le propriétaire du blog et tous les défenseurs d’un système monétaire différent de celui actuel ne cautionnent pas automatiquement tous les propos qui peuvent être tenus par les uns ou par les autres.
Vous pouvez souffler, il n’y a pas de quoi avoir des sueurs pour si peu…
Ceci dit en absence de résultats dans quelques temps faudra vraiment se poser la question de que faire ?
Chacun doit choisir ses propres limites selon ses priorités :
– le citoyen obéissant a pour limites les lois
– le croyant a pour limites les commandements divins
– l’humaniste a pour limite la déclaration des droits de l’homme et du citoyen
– le travailleur a pour limite la déontologie
– l’idéaliste a pour limite l’éthique
– l’honnête homme a pour limite la morale
– le fou irresponsable n’a pour limites que ses capacités physiques et intellectuelles
Et bien sûr on peut cumuler ces qualificatifs et ces limites mais celles imposées par les lois sont-elles supérieures aux autres ?
Les limites que je m’impose dépassent le champ des lois et s’arrêtent plutôt au niveau de l’éthique…
Je n’entends pas être guidé par les législateurs (qui ne respectent d’ailleurs pas les lois eux-mêmes) mais plutôt par la conscience afin de ne pas être un citoyen obéissant mais plutôt un idéaliste qui fait son devoir.
A propos, le système financier et monétaire, lui, n’a pas de limites !
Je ferai attention les prochaines fois afin de ne pas porter tort à l’un d’entre-vous ou à « la cause »…
Mon message du 7 octobre 2008 à 11:12 doit déjà être mis à jour : AIG a tiré toute sa ligne de crédit de 85 B$ et la FED vient de lui ouvrir une autre ligne de 38 B$. Bah, tant que ce n’est pas de la coke.
@jlm (message du 8 octobre 2008 à 17:23) je suis d’accord pour l’essentiel avec ce que tu dis.
Toutefois le vocabulaire et certaines tournures de phrases peuvent être mal compris (pas par moi !). les « mesures sécuritaires » me font penser aux lois d’exceptions auquelles j’ai déjà fait allusion. Dans le cadre de la puissance de télé-propagande, radio-mensonge et journal-manipulation les « Nous le Peuple » demanderont aux mêmes faillis de les sauver après débats « démocratiques » avec foultitude d’experts de l’expertise, financiers de la finance, spécialistes de la spécialité, politiciens de la politique, professionels de la profession, économistes de l’économie et autres gourous de la gourance ; tous honnêtes et désintéressés bien entendu (voir « Papy Voise » et la « France a peur », la « 5ème armée du monde en 1991 », …). Et si cela ne suffit pas, hé bien, je suis certain qu’il y aura des débordements qui conduiront les autorités à …
Un système monétaire honnête ne fabriquera pas davantage de pain, il évitera que ceux qui impriment une monnaie malhonnête ne puisse s’en procurer avant les autres.
Réglementer tous les marchés, et encadrer les acteurs –puisque c’est bien de cela dont il s’agit–, évitera le genre de catastrophe actuelle, mais avant longtemps cette réglementation sera remise en cause au nom d’un meilleur « quelque chose » par ceux-là même qui en tireront un profit exclusif et dans l’indifférence de ceux qui se seront à nouveau assoupis. C’est dans la nature humaine.
Ce rappel historique sur le site de Cheminade (oui, je sais … ; mais je suis plutôt du coté Ron Paul que LaRouche) le démontre bien (les solutions que nous proposons aujourd’hui concernant le système monétaire et bancaire ne sont pas nouvelles !)
Concernant HardInvestor, disons qu’en plus des discours et actions humanistes ou sociaux, absolument nécessaires et auxquels je participe avec plaisir et volontarisme, j’essaie de ne pas me faire avoir — mais cela relève des choix et visions personnels, ce qui est très secondaire.
@Nicolas Bernabeu : j’essaie simplement de dire que le cadre législatif actuel est suffisant pour agir. Battre le système avec ses propres règles en quelque sorte. Ca n’exige que d’informer autrui et le laisser choisir s’il le souhaite.