La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?
Les déclarations officielles sur la dette publique sont pleines de bon sens : le déficit public est une très mauvaise chose et la dette publique, qui constitue la mémoire accumulée de tous les déficits passés, tolérés au fil des ans, est encore une bien plus mauvaise chose. Réduisons donc le déficit. Mieux : réduisons la dette et tout ira beaucoup mieux.
Que reprocher à ce raisonnement ? la dette est indubitablement un boulet. La charge de la dette, le montant des intérêts à verser annuellement, a atteint un niveau consternant : du même ordre de grandeur que les recettes de l’impôt sur le revenu et constituant désormais le deuxième poste budgétaire : entre le budget de l’éducation nationale et celui de la défense.
S’ajoutent à cela les consignes européennes du pacte de stabilité et de croissance : Bruxelles s’impatiente et n’a donné à la France qu’un sursis : il faudra qu’à l’horizon 2013, elle se conforme à la norme des 3 % maximum de déficit annuel et d’une dette publique ne dépassant pas 60 % de son PIB. L’Allemagne s’est engagée de son côté à réduire son déficit et n’a pas hésité à recourir pour ce faire aux grands moyens : pas moins qu’un amendement constitutionnel qui interdira au déficit de l’État fédéral de dépasser 0,35 % du PIB à l’horizon 2016. Et, le futur standard ayant été fixé par l’Allemagne, l’ensemble des autres pays, et la France en particulier, seront jaugés à cette aune drastique lorsque leurs nouveaux emprunts publics s’offriront sur le marché des capitaux. S’ajoute encore à cela la menace d’une dégradation de la notation de la dette d’État, si jamais les choses ne rentraient pas dans l’ordre.
Il n’empêche : l’empressement actuel à vouloir résoudre à l’instant une situation existant depuis une dizaine années déjà est éminemment suspect. D’autant que la France est encore aujourd’hui en situation d’émettre sans difficulté sa dette à taux modérés. Deux tiers de celle-ci trouvent preneur à l’étranger et l’obligation faite à la suite de la crise à certains acteurs stratégiques, tels que les banques et les compagnies d’assurance, d’investir dans des instruments liquides et de bonne qualité, assure aux emprunts publics français un débouché quasiment garanti.
D’où cette question : assiste-t-on vraiment en ce moment à un retour à la normale de la situation économique et financière à ce point spectaculaire qu’il faille – après tant d’années d’insouciance et de laxisme – résoudre d’urgence le problème de la dette publique française ?
Ou bien y aurait-il là comme une arrière-pensée ? Et si oui, que pourrait-elle bien être ? La réponse est malheureusement évidente. La crise a produit une pléthore de faits invalidant le bien-fondé de la déréglementation et de la privatisation prônées par le libéralisme radical qui prit son essor initial dans l’Allemagne d’après-guerre pour s’épanouir ensuite en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, avant de trouver son expression consommée dans le traité de Lisbonne.
Si le programme a trouvé sa réfutation dans la réalité, la volonté de le mener à son terme n’a pas faibli pour autant parmi ses partisans endurcis : à défaut de pouvoir justifier sa poursuite par une raison, il faut donc lui découvrir au moins un prétexte. On s’en prendra donc, sous couvert de rigueur, aux mesures de protection sociale qui permirent pourtant à la France de s’en tirer jusqu’ici bien mieux dans les soubresauts de la crise que bon nombre d’autres nations. Mais qu’importe : les faits pèsent pour si peu !
132 réponses à “Le Monde – Économie, La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?, lundi 8 – mardi 9 février 2010”
est ce que ma vision des intérêts de la dette qui sont payé par de nouveaux emprunts (et non par l’impôt) n’est pas bonne ?
Finalement, l’impression générale que cela donne, c’est que la politique va doucement, et l’économie vite.
Jour après jour, on en finit plus de constater que la Ferrari arrive avant la deux-chevaux,
Et tout les matins, on remet les deux même véhicules sur la ligne de départ, comme si le résultat pouvait changer….
je pense que cet article ouvre des portes nouvelles de réflexion. pourrait on imaginer une étape supplémentaire et une réforme économqiue reposant sur une amélioration de la situation sociale et non sa détérioration , voire sa destruction. Autrement dit, pourrait-on imaginer , à côté de la d’une reconstruction industrielle autour de l’économie verte et l’économie de la connaissance et de la communication , l’essor d’ une économie tournée autour des besoins humains fondamentaux qui fournirait travail et revenus sous des formes qui pourraient être innovantes.L’économie sociale et solidaire répond à cet objectif mais comment décupler ses moyens et assurer la cohérence avec lae spolitiuqes publqiues. il ne s’agit pas d’écoper une barque qui fuit , ce qui ne sert à rien mais de maintenir l’étanchéité de la barque c’est à dire la protection sociale et d’ajouter
@ guillaume
Oui les Etats disposaient d’un droit de création monétaire et donnaient des directives à la Banque centrale. selon les systèmes juridiques en vigueur, mais aussi selon les circonstances plus ou moins dramatiques, l’ordre de créer de la monnaie provenait des gouvernements ou d’un vote parlementaire. En France, durant le premier conflit mondial, une loi autorisera un système d’avances en monnaie fiduciaire , avances sans limites supérieures. Bien avant les banques centrales les Trésors étaient aussi des instances de création monétaire. Le désarmement monétaire des Etats est un fait historiquement récent. Et il s’agit probablement d’un des enjeux de la crise: les banques ne seront probablement pas nationalisées,par contre nous allons probablement vers une répudiation de la dette et le réarmement des Etats.Il ne faut surtout pas croire que la finance absorbera le politique. Le politique est l’invariant de toute communauté humaine. Et il saura se manifester comme il s’est toujoursd manifesté. Bien évidemment la question est de savoir comment.
@jean claude.
« Le politique est l’invariant de toute communauté humaine. » Je vous rejoint et a la lumiere de cette afirmation, pensez vous le fait national indepassable avant longtemps et donc le fait que nous ayons organise notre incapacite a agir en deleguant nos prerogatives national a une UE jute bonne a reglementer mais incapable de decision politique.
Donc comment repolitiser les choses.
Formulé autrement:
Quelles sont les forces politiques susceptibles d’opérer ce changement ?
Droite ? Gauche ? Coalition ?
Qui va décider ou se décider ? Les états majors ? les citoyens ?
Mais le temps presse ! Y a-t-il quelque part un calendrier d’établi ?
Beaucoup de questions.
Bonjour,
les mots que vous employez font froid dans le dos, réarmement, répudiation de la dette, l’évocation du premier conflit mondial aussi.
On imagine fort bien que des tentatives ou des passages à l’acte de répudiation des dettes soient le prétexte à des conflits graves entre débiteurs et créanciers ( USA/Chine ?), même entre acteurs mineurs, les motifs sur divers « théatres » ne manquent pas.
On entrevoit les possibilités de déstabilisation, les prétextes à « répudiation », les bonnes causes à défendre….
Sur ce blog, nombreux sont les commentateurs(trices) qui expriment la volonté de changer le cours de notre société voir de poursuivre en justice les responsables de notre massacre économico-social depuis 30 ans. Mais, une ou des actions contre cette dévastation de la société sera t il possible ?
Le gouvernement prépare t il déjà une explosion sociale avec un renforcement du tout sécuritaire ?
Vous m’objecterez peut-être que le plan Vigie pirate existe déjà depuis 1986 ?
En Allemagne, la FAU en tant que syndicat est interdite, c’est la première fois depuis 1933 qu’un syndicat soit interdit et cela avec la complicité de VER.DI (dépassé par sa base dans un conflit à Berlin).
@Politique
Vous évoquez les renforcements policiers et vous n’avez pas tort.
C’est un des éléments qui comptent dans la poursuite du changement tel qu’il est souhaité et pratiqué par les néoconservateurs et leurs affidés.
http://www.auvergne.pref.gouv.fr/vigipirate.php
à la suite de liervol,
même une entreprise n’a pas intérêt à appauvrir ses débouchés, à savoir des consommateurs. Sinon, scier la branche sur laquelle elle est assise. Ce à quoi on assiste actuellement. C’est plutôt une question de court terme et de long terme, ou « après moi le déluge ». le saccage des protections sociales ne tient qu’à de l’idéologie et non à une quelconque rationalité économique.
@Lou
L’ennuie dans ce monde de monopole de l’Entreprise (The Corporation) dans lequel nous sommes entré, ces sociétés se déplacent comme les sauterelles qui dévastent les cultures, pour eux aujourd’hui le client est en Asie, non pas qu’ils soient plus riche pour consommer mais ils sont tellement plus nombreux donc ils pensent multiplier le profit par le nombre. C’était aux politiques de limiter la prolifération de ces prédateurs au lieu de s’en faire l’avocat du diable. Mais comment est ce possible quand on retrouve les mêmes gens du public au privé ? Comment est ce possible quand ils se sont mis à croire qu’un Etat est à mettre dans le même sac qu’une SARL ?
Comment est ce possible quand ils se sont tous rendu au marché ? Quand ils ont oublié l’essence même de l’Etat?
Ils sont devenus les ambassadeurs des multinationales contre l’intérêt de tous leurs peuples.
Voilà la réalité.
Trés juste, Liervol.
En allant plus loin, Lou, vous venez de citer les deux ressorts du fonctionnement actuel.
Immédiateté. Soit, je maximise en un temps le plus court possible.
Individualisme. Quelques soient les conséquences de mes actes, ma seule personne compte malgré que je sache que je pénalise les autres.
Pourquoi croyez-vous que le communisme est vu le jour?
Et qu’il ait chuté.
Il nous faudrait un système intermédiaire dès que l’humain aura quelques millénaires de réflexions en plus.
Sur ce blog de très haut niveau ,on apprécie la diversité,la richesse, concédées par Paul Jorion ,Leclerc ,les intervenants pertinents et « haut placés » souvent ….
Avec tout ce qui se déroule en instantané sous nos yeux ,j’ai une certitude :
Les banksters et suppôts sont embarqués sur notre navire,ne leur en déplaise…
Lequel court vers les récifs mortels.
« Ils » n’échapperont donc pas au naufrage—qu’ils réfutent grâce à leurs « trilliards »avec lesquels ils achéteront ,pensent-ils,les dieux de tous acabits— …Et rien que cela me console..un peu.
En un mot : y a t il vraiment,à l’heure qu’il est,à vue humaine,une seule issue de secours ?
A mon avis il n’y en a plus.
La suite ?
C’est selon : Croyant ou non Croyant. Les dés sont jetés (et encore une fois : pour « Eux » aussi ! )
Dans cet océan de pessimisme où les occasions de sourire son rares, remercions le Madoff de la philosophie française de nous offrir une qui restera dans les annales:
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100208/17560/bhl-en-flagrant-delire-laffaire-botul
http://www.slate.fr/story/17061/bhl-cite-un-faux-philosophe
« Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un “auteur” peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi, la “critique” le porter aux nues, le public le suivre docilement – et ceux qui dévoilent l’imposture, sans nullement être réduits au silence ou emprisonnés, n’avoir aucun écho effectif ? » -Cornelius Castoriadis, à propos du livre de BHL « Le testament de Dieu » en 1979.
Cette critique de Castoriadis pourrait s’appliquer aux affidés de l’ultralibéralisme qui officient dans notre bonne presse tel que : J. Marseille, E. Cohen, M. Touati et bien d’autres.
Pourquoi ne pas simplement augmenter les taxes, essentiellement sur les hauts revenus (salaires, revenus du capital, grosses fortunes)? C’est le moyen le plus évident de rééquilibrer le système.
L’argument « Cela aura comme unique effet une fuite des capitaux » ne tient pas. Si la fuite des capitaux était un réel problème (donc si cela conduisait à un réel appauvrissement des 80% les moins riches), alors la situation actuelle ne pourrait pas être si terrible parce que cela voudrait dire que la richesse des riches bénéficie aux moins nantis aussi.
La plus grosse victoire de la droite a été de convaincre la plupart des gens que « les taxes, c’est mal ». Cfr par exemple l’exclamation « [US government] Hands off my Medicare! » (« Que l’état ne touche pas à ma pension Medicare ») d’un pauvre gars aux US, alors que cette pension est précisément déjà payée par l’état. Mais même ici en Europe, il y a très peu de gens qui sont pour l’augmentation des taxes. Mon expérience personnelle est que se positionner « pour une augmentation des taxes » rencontre l’incompréhension et l’incrédulité. Alors qu’en régime normal, il devrait y avoir un équilibre entre les tenants de l’augmentation des taxes contre ceux pour leur diminution (avant même le débat sur l’assiette taxatoire).
Personne ne peut être contre les taxes. Mais tout le monde voudrait quand même en avoir pour son argent. Sans être Thatcherien (I want my money back), on aimerait que celles-ci soient cependant bien utilisées, pour renforcer l’équité, aider les PME, sortir les sans-logis de la rue, etc. Un bon signe pourrait être envoyé par l’abandon du train de vie de l’Etat.
En Norvège, par exemple, le Premier Ministre ne se déplace pas avec un chauffeur, une voiture de sécurité, deux motards etc. Il se déplace avec sa voiture personnelle, supporte les encombrements, et présente une note de frais à la fin du mois. Je sais que c’est un détail, mais la symbolique est importante.
Si on augmente les taxes pour payer l’accroissement des intérêts de la dette, qui, comme l’a rappelé Mr Jorion, nourrit des gens hors communauté nationale, j’aurai du mal à encaisser une augmentation d’impôts.
Si on augmente les taxes d’une trrrès Grrrosse entreprise qui est dans ma ville, mais qui est presque totalement dégrevée pour je ne sais quel motif, j’ai du mal également à avaler.
Taxe, pourquoi pas? Mais équité, avant toute taxe!
Correction du billet précédent
Si on augmente les taxes, alorsqu’une trrrès Grrrosse entreprise qui est dans ma ville est presque totalement dégrevée, pour je ne sais quel motif, j’ai du mal également à avaler.
@philippe.
Si j’admet bien volontier, ne serais ce qu’au niveau symbolique, que l’etat, ou plutot nos elus, reviennent les pieds sur terre, le 1er ministre norvegien n’est pas en charge de bombe nucleaires…
Ceci justifiant un minimum de securite.
Hum !
Pour la clarté du débat, pourrait-on distinguer :
Taxe : prélèvement sur la consommation, indépendant du revenu
Impôt : contribution (du citoyen) au fonctionnement des structures collectives (Etat, démocratie, défense…) fonction du revenu (l’idéal étant que tous les revenus soient imposés et que le taux soit progressivement croissant, jusqu’à une limite supérieure proche de 100 %)
Je suis pour des impôts au taux nécessaire pour que le fonctionnement des instances collectives et des besoins collectifs soit couvert. Je suis contre les taxes en général, sauf une qui pénaliserait l’empreinte écologique et dont le produit serait utilisé pour trouver et mettre en oeuvre les moyens de réduire l’empreinte carbone (elle pourrait fonctionner sur le même mode que la TVA actuelle qui devrait être supprimée).
Précision: je voulais parler du choix qu’à l’état de se financer soit par l’emprunt, soit par la taxe/l’impôt. Or ce débat, on ne l’entend quasiment jamais en tant que tel! La différence est pourtant fondamentale: Taxe/Impôts=prendre (aux nantis mais pas qu’à eux) sans rembourser, emprunt=prendre aux nantis mais remboursement à ces même personnes avec intérêt plus tard.
@ JeanNimes:
Même si cette distinction existe au dictionnaire (je n’ai pas vérifié) je le trouve malheureuse. J’aimerais un mot (j’ai utilisé « taxe » dans mon post) qui recouvre tout prélèvement qui s’ajoute au budget de l’état. Malheureusement cela n’existe pas en français (par contre c’est sens du mot anglais « tax »). La question de savoir avec quel type de prévlèvement (impôt sur le revenu, taxe sur la consommation, taxe sur la pollution, taxe sur les parkings, impôts sur les bénéfices, etc…) financer l’état est très intéressante, mais ce n’était pas le propos de mon post.
à Philippe de Saint Naz:
Vous éludez la question du niveau général des taxes, qui est distinct de ce que vous nommez « équité » (qui a elle-même deux pans: à qui on prend et à qui on donne). Il est à mon sens beaucoup trop bas à l’heure actuelle. Il est en tous cas beaucoup plus bas qu’il n’était, et ce dans tous les pays (EU et US).
le point de vue de daniel cohen:
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/
Ça, les libéraux ne l’avaient pas prévu:
Berlin va devoir augmenter ses aides aux plus démunis.
Les juges de la cour constitutionnelle de Karlsruhe viennent de jouer un mauvais tour au gouvernement de centre-droit d’Angela Merkel en prenant une décision «révolutionnaire ». Les gardiens de la loi fondamentale allemande, qui fait office de constitution, ont estimé dans un jugement rendu ce mardi que le système d’allocations sociales aux plus démunis était insuffisant, une décision qui devrait coûter des milliards d’euros à l’Etat allemand. »
A Krym, Hervey, Astrorock.
Oui, le problème est que l’instance politique (ce que j’appelle l’invariant) fut avec l’apparition de l’Etat (il y a bien longtemps) approprié par des groupes à des fins naturellement privées (tyran, monarque, dictateur etc). Rien ne change naturellement avec l’apparition de l’Etat de droit. Simplement que les groupes qui prennent le pouvoir au terme d’une élection peuvent être remplacés par d’autres groupes. Ces groupes ou entreprises politiques sont des marchands d’intérêt général et représentent des intérêts privés dont le leur qui est de conquérir le pouvoir ou de se reproduire au pouvoir.
La période moderne voit la confusion entre entrepreneurs politiques et entreprenuers économiques. D’où l’idée selon laquelle il faudrait diriger l’Etat comme une entreprise.
La période moderne est donc celle d’un désarmement de l’Etat. La crise met fin à, l’idée selon laquelle on pourrait maintenir l’Etat de droit dans un monde complètement marchandisé. C’était l’utopie de la fin du politique. Utopie qui s’évapore pour fair réapparaitre la bête politique dans ce qu’elle a toujours été : une violence même démocratique.
Ainsi, pour ce qui nous concerne, il nous faufra passer par beaucoup plus qu’une nationalisation et porter atteinte à la propriété privée sous la forme de ce qui pourra être de l’ordre de la confiscation. L’issue de la crise sera le non respect (provisoire ?) des contrats. Et si aujourd’hui on est incapable de faire quoi que ce soit c’est parce que les entrepreneurs politiques savent qu’il est périlleux de franchir le Rubicon et renouer avec des formes plus anciennes de violence politique.
« Utopie qui s’évapore pour fair réapparaitre la bête politique dans ce qu’elle a toujours été : une violence même démocratique. »
Ha mais ca je l’ai toujours appele de mes voeux, il n’y a que les naifs qui ont cru a la fin du politique. Et vive ce que vous appelez le rearmement. C’est ainsi que j’apelle de mes voeux a l’euthanasie de l’UE sous sa forme actuelle pour aller vers une UE des nations, donc des cooperations sur des objectifs precis, donc des cercles concentriques.
C’est comme la politique etrangere, des rapports de force en fonction des realites du moment. Je sais bien que ce n’est pas dans l’air du temps et que la politique des droits de l’homme est fort populaire en europe, mais le reste du monde s’en contre balance.
@ J. C. Werrebrouck,
En effet, il n’est, à ma connaissance, pas d’exemple dans l’histoire où en cas de grave crise financière les Etats ne l’aient pas emporté sur les intérêts privés des banquiers.
En revanche, il n’en est historiquement pas moins vrai que les graves crises financières débouchent rarement (c’est un doux euphémisme) sur une amélioration des conditions d’existence des peuples.
Cordialement,
Rebonjour,
@ Madame Lepage :
« pourrait on imaginer une étape supplémentaire et une réforme économique reposant sur une amélioration de la situation sociale et non sa détérioration , voire sa destruction. Autrement dit, pourrait-on imaginer , à côté de la d’une reconstruction industrielle autour de l’économie verte et l’économie de la connaissance et de la communication , l’essor d’ une économie tournée autour des besoins humains fondamentaux qui fournirait travail et revenus sous des formes qui pourraient être innovantes. »
La réponse à cela ne peut être que positive, la poser en ces termes le prouve : oui, on peut imaginer, mais comment mettre en œuvre ? »
Les moyens pour y arriver ne semblent pas évidents (c’est encore un doux euphémisme) : il faudrait, comme condition sine quoi non, reformuler les préceptes juridiques fondamentaux sur lesquels reposent la vie en société et qui structurent et organisent les relations interindividuelles autant que les relations entre individus et institutions.
Encore une fois, nous ne ferons pas l’économie d’un débat autour de la question suivante : que veut-on laisser aux générations d’après ?
Veut-on l’égalité, à soigneusement distinguer de l’égalitarisme ; veut-on la liberté ? La liberté n’existe que dans un cadre, en dehors duquel la liberté se transforme en sauvagerie. Veux-ton l’Europe, et si oui laquelle ? Une fédération, sachant que le système de confédération n’a jamais été pérenne dans les faits (en dehors des termes, les confédérations qui existent aujourd’hui sont en réalité des fédérations) ? Une Europe centralisatrice ? Dans quelles limites ? S’agit-il de centraliser pour répartir les richesses (pas au seul sens financier bien entendu) le plus équitablement possible entre les différentes régions ? Ou s’agit-il de réglementer de façon tatillonne et inquisitoriale les moindres faits et gestes de la population (comme on s’y achemine) ? La tendance naturelle des fédérations est que le pouvoir fédéral devient, un jour où l’autre, prééminent : comme cela s’est passé aux Etats-Unis (pas pour le plus grand bien du peuple).
Tous ces beaux édifices juridiques reposant, quels qu’ils soient, sur la valeur, l’honnêteté et l’intégrité des personnes aux commandes. On ne sortira jamais de ces contraintes d’intégrité des élites, qui sont des contraintes humaines.
Que faire lorsque, par ignorance, confiance ou bêtise le peuple s’est désintéressé de la qualité des gens qui le gouvernaient ? Comment remédier aux valeurs d’ignorance, de couardise, de veulerie, de rapacité et d’intérêts privés qui prévalent aujourd’hui dans les plus hautes sphères d’influence ? Comment inverser la tendance ? Le plus simple serait de repartir des fondamentaux : l’éducation. Une fois que nous aurons réinstauré la valeur d’instruction au lieu et place de l’éducation, qui passe évidemment par une réévaluation de l’histoire et des sciences humaines (« science sans conscience n’est que ruine de l’âme ») et que nous serons collectivement clairs sur la différence qui existe entre vouloir et pouvoir, les choses changeront. On veut de l’instruction, dans quelle mesure est-elle socialement utile et dans quelle mesure pouvons nous collectivement la financer ? Voilà la vrai question. Qui suppose évidemment une réévaluation, dans l’inconscient collectif, des activités manuelles, artisanales, éventuellement aussi industrielles (ne nous privons de rien). Chaque individu doit pouvoir, sans fausse pudeur, développer au maximum les dons dont la nature l’a muni : finissons en avec le carcan idéologique de la bien pensance consistant à dénigrer tout ce qui s’éloigne du « travail des cols blancs ». Ma grand mère m’a toujours dit : « il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que de sots gens ». Quelle valeur éternelle a cette sentence.
Cordialement,
http://www.acrimed.org/article3304.html
Excellent décryptage de la thématique de la dette dans un hebdomadaire de droite, le Figaro.
Une vision médiatique unilatérale
On connaît la propension toute libérale des éditocrates [3], et plus largement des médias dominants, à vitupérer contre la dette de l’Etat, et plus précisément contre les dépenses publiques qui en seraient à l’origine et qu’il faudrait « nécessairement » revoir à la baisse [4].
Il est pourtant plusieurs manières d’expliquer l’origine de la dette publique et son augmentation récente. Un effectif pluralisme devrait au moins les mentionner, sans nécessairement prendre parti pour l’une d’entre elles. On peut imputer son accroissement actuel aux facilités de crédit accordées aux banques, d’ailleurs sans aucune garantie quant à l’utilisation de ces fonds, depuis le début de la crise financière. On peut également en chercher la raison dans les multiples niches fiscales et autres exonérations de cotisations sociales décidées, depuis une vingtaine d’années, au nom de la lutte contre le chômage et du soutien à la croissance [5]. On pourrait encore invoquer la quasi-suppression de l’impôt sur les successions et de la taxe professionnelle par le gouvernement actuel, ainsi que la création du « bouclier fiscal » dont bénéficient les plus riches contribuables.
Mais, à l’exception de quelques articles comme ceux que nous citons en note, rares sont ceux qui présentent d’autres diagnostics. La plupart des médias et des journalistes dominants – suivant sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le gouvernement et le patronat – préfèrent incriminer les dépenses publiques, auxquelles on aurait « lâché la bride » depuis une vingtaine d’années, aboutissant à une situation « intenable » et constituant un « fardeau pour les générations futures ».
La vision médiatique la plus répandue repose sur l’oubli – volontaire ou pas, peu importe – non seulement de la question de l’évolution des recettes (qui paye quoi et combien ?) mais aussi de la diversité des politiques publiques et donc des dépenses de l’Etat. En effet, cette catégorie de « dépenses publiques », maniée de manière machinale comme désignant une réalité homogène, passe sous silence le fait qu’on agglomère à travers elle des choses bien différentes : dépenses de santé et crédits militaires, financements en matière d’éducation et frais de bouche des ministères ou de l’Elysée [6], etc.
Ainsi les chefferies éditoriales peuvent-elles substituer – comme sur la question du « trou de la sécu » [7] – une discussion purement quantitative sur le « niveau des dépenses publiques » au débat politique sur la justice fiscale et les priorités de l’action publique, l’affirmation implacable de « solutions » apparemment évidentes à la confrontation potentiellement conflictuelle de choix de société.
Bonsoir à tous!
Je cite: « Si le programme a trouvé sa réfutation dans la réalité, la volonté de le mener à son terme n’a pas faibli pour autant parmi ses partisans endurcis : à défaut de pouvoir justifier sa poursuite par une raison, il faut donc lui découvrir au moins un prétexte. On s’en prendra donc, sous couvert de rigueur, aux mesures de protection sociale qui permirent pourtant à la France de s’en tirer jusqu’ici bien mieux dans les soubresauts de la crise que bon nombre d’autres nations. Mais qu’importe : les faits pèsent pour si peu ! ».
En admettant que les programmes visant au déshabillage de l’Etat, à la réduction de sa capacité d’action en terme keynesien et donc la fragilité et la paupérisation économique et culturelle des populations, en vue de lutter contre la dette soit le « prétexte », il faut alors se poser la question des objectifs visés.
On cite ici Naomi Klein, là Karl Marx, ici Jean-Baptiste Say, mais la seule véritable question, à mes yeux est : dans quel dessein?
Il me souvient d’une intervention de Jean-Luc Mélenchon qui, lors d’une interview télévisée indiquait qu’un grand marché trans-atlantique était en préparation pour 2015 et s’étonné de l’absence de cette information (Oh combien révélatrice des dynamiques à l’oeuvre) dans les grands médias.
J’ai également le souvenir d’une émission de « C dans l’air » où Yves Calvi, relayant la question d’un téléspectateur posé la question d’un ton et d’une gestuelle pleine d’ironie: connaissez-vous les assemblées des Bildbegers?
Et la réaction des invités (tous de grands professionnels du journalisme dont JF Kahn…) entre rire et étonnement mais dont tous les propos vont alors dans le même sens: les Bildebergs n’ont aucune existence réelle, dirent-ils tous en coeur avant que l’un deux dérape en pointant du doigt les théories de la conspiration…
Je pourrais vous en citer comme cela à la volée mais à quoi bon.
Ce qui m’intéresse, au delà des faits, c’est la sémiologie et la génèse de ce qu’il faut bien appeler un « monde nouveau ».
Les contractions de cette nouvelle société en gestation se font sentir au quotidien dans les faillites d’Etat, les guerres, les coups d’Etat, les fausses menaces fabriquées de toute pièce pour éliminer les trublions assis sur de l’or (hier l’Irak, demain l’Iran et le Vénézuela?), il faut faire place nette!!!! ! Tel est mon intime conviction.
C’est effrayant, j’ignore si vous êtes comme moi mais d’imaginer que cela puisse correspondre à un plan d’ensemble me glace jusqu’au sang. J’espère sincèrement souffrir de schizophrénie ou de paranoïa aigüe….de trop de lecture malsaines (Hannah Arendt, Georges Orwell…).
Le dessein, lui, s’il m’est encore interdit, je préfère essayer de ne pas l’imaginer.
Un’bess, comme on dit chez nous.
Il y a concertation des décideurs, mais pas complot. Ils y a bien des réunions plus ou moins secrètes, mais le secret n’est pas une preuve que s’y trament un « deus ex machina » qui les sauveraient de la situation périlleuse dans laquelle ils se sont mis en s’entêtant à voir le monde toujours avec les mêmes oeillères. Comment le pourraient-ils ? S’ils le pouvaient cela signifierait qu’il y aurait un plan B. Or il ne peut y avoir de plan B sans analyse de fond de la logique du système et de ses contradictions.. Ce n’est pas d’un complot que le monde s’est sorti de la Grande dépression mais parce que d’autres stratégies, d’autres analyses, explicites, ont été prises en considération. Notamment celle de Keynes.
Or coté décideurs capitalistes je ne vois pas de nouveau Hayek ! Jusqu’à preuve du contraire. L’ordo libéralisme n’est pas viable à moyen et long terme.
Ils sont simplement guidés par une idéologie. C’est déjà beaucoup, c’est déjà assez. Or cette idéologie a du plomb dans l’aile, la preuve par Lord Adair Turner.
@Pierre-Yves D. : leur idéologie est une stratégie, pas une motivation. Ils sont guidés par leur intérêt de caste (ce qui ne signifie pas que tous les individus de cette caste sont guidés par leur seul intérêt de caste). Il n’en reste pas moins que pour mettre au point une stratégie efficace et commune, il faut un minimum de concertation. D’où les réunions Bilderberg, Davos, etc. Cela est faisable vu le faible nombre de gens composant cette élite (quelques milliers tout au plus).
Pouvez-vous me dire la différence entre un complot et ce que je viens de décrire? Je n’en vois pas. Ou alors, dites-moi svp ce qui est erroné dans ma description.
@ moi
Sur l’aspect concerté des décisions qui sont prises nous sommes d’accord, encore qu’il faille relativiser car j’y vois plutôt du bricolage, des cercles, des rapprochements à géométrie variable. Le cas de la Grèce est à cet égard quasiment un cas d’école, comme le montre le très bien François Leclerc qui nous décrit les atermoiements des différents acteurs.
Si je préfère ne pas employer le terme de complot, c’est d’abord que celui-ci supposerait
que les « décideurs » aient une vision claire de ce qui leur faudrait faire pour simplement garder le contrôle du système et le maintenir dans une posture entre A et B.
En réalité, c’est contraints par les évènements qu’ils sont obligés de lâcher prise, de contrevenir sur certains point à leur idéologie, laquelle reste néanmoins le centre de gravité de leur réflexion.
On parle de complot lorsqu’il s’agit de fomenter un assassinat, ou de façon plus générale de substituer un dispositif à un autre à l’insu de toutes les victimes.
Le niveau de leur réflexion n’est pas suffisant pour envisager une telle substitution, cela supposerait comme je l’ai dit plus haut qu’ils aient un plan alternatif et aussi qu’ils disposent de tous les pouvoirs, ce qui n’est pas le cas, car nous ne sommes tout de même pas sous la terreur stalinienne. S’ils trouvent des solutions – provisoires — ce sera au fur et à mesure des évolutions de la crise, pas à pas.
La poursuite du programme libéral n’est par définition pas un complot. C’est seulement une stratégie, tout à fait lisible, pour conserver les privilèges.
Un véritable complot ce serait que nous n’en sachions rien, que nous ne voyons rien venir et qu’un beau matin nous nous retrouvions devant le fait accompli. Sur certains détails je vous accorderais que cela y ressemble, mais c’est de l’ordre du tactique, pour ce qui serait un plan d’ensemble, non. Il n’y a donc pas de complot.
« Si je préfère ne pas employer le terme de complot, c’est d’abord que celui-ci supposerait
que les « décideurs » aient une vision claire de ce qui leur faudrait faire pour simplement garder le contrôle du système et le maintenir dans une posture entre A et B. »
C’est le premier de vos deux arguments. Donc pour vous un complot suppose toujours une vision claire de la tactique à adopter et une stratégie ne suffit pas? A ce compte, un complot ne rate jamais parce que s’il rate, c’est que leurs auteurs n’avaient pas une vision claire de la tactique à adopter et donc ce n’était pas un complot. Absurde. Ou encore, cela revient finalement à dire que seul un Dieu omniscient est capable d’un complot.
« Un véritable complot ce serait que nous n’en sachions rien, que nous ne voyons rien venir et qu’un beau matin nous nous retrouvions devant le fait accompli. »
C’est le deuxième argument. Donc pour vous un complot suppose le secret absolu et qu’absolument personne ne s’en doute (sauf les comploteurs)? A ce compte, un complot n’est jamais déjoué parce que s’il est déjoué, c’est que le secret n’était pas total, que le complot est éventé et donc que ce n’était pas un complot. Toujours aussi absurde.
« Sur certains détails je vous accorderais que cela y ressemble, mais c’est de l’ordre du tactique, pour ce qui serait un plan d’ensemble, non. »
Et enfin ici vous vous contredisez. Vous admettez d’abord qu’il y a une stratégie (le néo-libéralisme) mais une tactique très imparfaite et maintenant vous dites qu’il n’y a pas de stratégie (plan d’ensemble) mais juste une tactique.
Le fait est que tout ceci a toutes les apparences d’un complot anti-démocratique des élites mais que leur pouvoir ni leur savoir n’étant illimités, celui-ci peut très bien échouer.
Non, rien d’absurde à tout cela.
argument 1
SI on ne sait pas bien ce qu’on fait et comment le faire, comment faire aboutir une action, et a fortiori un « complot » ?
(à titre d’exemple lire l’article de François Leclerc sur « La confusion comme unique stratégie » …)
Il y a beaucoup d’acteurs dans la crise actuelle, dont les intérêts sont souvent divergents. Le seul point commun qui les rassemble est le sauvetage du système, mais ils ne savent pas très bien comment.
argument 2
Comme vous le rappelez bien on dit d’un complot qu’il est déjoué.
Pouvez-vous me dire quel complot d’envergure a été déjoué récemment sur le plan économico-financier ?
Il y a des concertations, mais rien de vraiment décisif qui concernerait le cours global du monde n’en ressort et que nous ne sachions ou supputions déjà. Un complot, j’y insiste, suppose le secret jusqu’au moment où il est déjoué.
Sil est déjoué cela reste un complot bien entendu mais il faudrait alors après coup pouvoir identifier clairement les buts et moyens utilisés. Or ce n’est pas le cas. A de rares exceptions.
Le fait est qu’aujourd’hui les décideurs essaient de recoller les morceaux d’un système en déroute et sur un certain nombre de points ils divergent sur la façon de procéder. On ne peut pas appeler cela un complot.
Il y a des stratégies très lisibles, comme la continuation du programme libéral, mais ce n’est pas un complot. Pourtant cette idée, sans être un complot est tout aussi inquiétante, sinon plus, que s’il s’agissait d’un complot. De même s’il y a des motifs inavouables, c’est à dire du non-dit dans les discours, il se trouve toujours plusieurs individus pour lâcher le morceau, le fond de la pensée de certains. Donc, encore une fois, pas de complot.
Pour ma part, je pense que ce n’est pas en dénonçant les réunions du genre bildelberg, que l’on fait avancer les choses, mais plutôt en démontant, comme le fait très bien Paul et d’autres, les contradictions du système, pour, à la faveur de ces failles logiques, y semer des idées alternatives.
Au cours des siècles les privilégiés ont veillé à conserver leurs privilèges, c’est une évidence.
Mais le complot n’est pas nécessaire pour arriver à cette fin, il suffit d’un peu de religion, de coercition, de certains mécanismes économiques et de quelques autres ingrédients. Le rôle des complots est secondaire.
« SI on ne sait pas bien ce qu’on fait et comment le faire, comment faire aboutir une action, et a fortiori un « complot » ? »
Ce n’est pas la question. On se demande s’il y a complot, pas s’il va aboutir ou s’il est bien mené. Vos derniers arguments s’appuient tous sur la manière et non sur l’essence de la chose: y-a-t’il volonté concertée d’imposer des objectifs inavouables car bénéficiant à certains et nuisant à d’autres? Là est la question pour déterminer s’il s’agit d’un complot ou pas.
« Pouvez-vous me dire quel complot d’envergure a été déjoué récemment sur le plan économico-financier ? »
– Les OGM, du moins en Europe.
– Le complot des vaccins est plus ou moins bien passé.
– L’industrie du tabac en général.
– Les lobbies nucléaires.
– Les ententes illicites sur les prix fomentées par certains cartels (télécommunications, énergie et jusqu’aux fabricants d’ascenseurs) et que l’on a découvertes.
Il y en a d’autres qui ont été éventés, mais ont assez bien réussi: l’invasion de l’Irak pour contrôler ses ressources pétrolières, le démantèlement de la Yougoslavie, le renflouement d’AIG pour enrichir certaines banques, la mise en place d’un cadre néo-libéral qui a force de loi au niveau européen (malgré les votes contraires des populations), l’industrie de l’armement en général, etc.
Je ne connaissais pas Louis Even, je remercie celui qui me la fait connaître sur ce blog.
http://www.michaeljournal.org/ilenauf.htm
Merci M. Jorion pour ce billet dans le Monde, une carte de visite incontestable pour essaimer la vérité.
On y ajoute quelques déclarations comme celle de Martin Wolf (le Monde éco itou), l’analyse de la crise grecque et consorts sur C dans l’air cet AM, le billet du toujours pertinent Pierre-Antoine Delhommais, toujours dans le Monde et on couronne le tout par des références au blog, voilà qi devrait interroger plus d’un sceptique.
Pour prouver l’engagement de notre exécutif aux cotés du peuple, un article du Monde nous révèle que les 320 millions de taxe sur les bonus des traders correspondent exactement à l’abondement du fond de garantie des banques (UMP Réné Couanau : « Je m’interroge sur notre capacité à avaler des couleuvres ») et pour couronner le tout, l’aveu d’incompétence des économistes qui passent à confesse.
« Les économistes aiment les histoires …..Les historiens eux aiment les histoires ….vraies » Le Monde du 6/2/2010, « Les économistes en question », chronique de Frédéric Lemaître.
La suite : un article de fond ou des chronqiues dans Marianne, Le Nouvel Obs, une présence à C dans l’air, sur Canal, ……et pourquoi pas Le Figaro, on y est presque.
« L’interdiction des paris sur les prix » serait une mesure de gauche, et en tirant la pelote on serait sur un blog de gauche…
C’est bien essayé.
On pourrait retorquer que la droite mets l’homme au service de la machine économique, du moins c’est ce qu’on observe pragmatiquement. Les économistes de droite ( et aussi de gauche d’ailleurs) seraient ainsi des mécaniciens de la machine économique.
La gauche…(idealiste certes) met la machine au service des hommes.
Et de quoi parle t-on ici ???
De mécanique économique ! ! !
Et même si l’auteur est aussi sociologue, la société n’est pas ici envisagée et décrite en fonction des besoins des hommes, mais bien en fonction de la mécanique économique.
cqfd
Je reprends ce qu’à mis Rumbo sur la dette :
Je laisse une fois de plus la parole à Louis Even:
– Les travailleurs du pays créent les richesses. Les banques font la comptabilité financière pour permettre aux citoyens d’échanger les richesses. Cette comptabilité financière, c’est l’argent.
Les Français (et les citoyens des autres pays) sont, de droit, propriétaires des richesses qu’ils créent. Mais les banques volent aux Français (et aux autres) leurs richesses. Les banques se constituent elles-mêmes propriétaires de l’argent qu’elles fabriquent. Les banques inscrivent à leur propre actif ce qui devrait être l’actif de la société, l’actif du pays. En même temps, elles inscrivent au passif du pays toutes les richesses du pays. Cette dernière opération se fait quand les banques prêtent du crédit basé sur les richesses et qu’elles inscrivent ce crédit au passif des emprunteurs, qui sont les particuliers, les entreprises et les gouvernements.
Les banques volent aux Français (et aux autres) l’actif du de la France (et des autres pays), en inscrivant cet actif à leur actif à elles et au passif du pays, dans leur comptabilité financière. Les banques volent le crédit de la société. Elles volent le crédit social.
Les banques sont des faussaires. Elles pratiquent une fausse comptabilité de l’argent. Elles volent l’actif national, l’inscrivent au passif de la nation. Cela constitue la dette nationale, et cela fait naître des taxes voleuses.
Les banques peuvent effectuer cette opération de vol, parce que tout l’argent qu’elles créent, elles le créent sous forme de prêts aux individus et aux gouvernements. Tout l’argent qui vient au monde dans le pays est créé par les banques et sous forme de dettes. C’est de l’argent-dette. Les banques devraient créer de l’argent libre de dettes, et le placer au crédit et non pas au débit de la nation.
La dette nationale est la plus grande supercherie et la plus grande escroquerie de l’histoire. La dette nationale, c’est le capital national volé par la banque. La dette nationale devrait être convertie en capital national, en capital social, en crédit social.
Et les intérêts sur la dette devraient être convertis en dividendes sociaux. De cette façon, les taxes disparaîtraient. Et les dividendes les remplaceraient. Les taxes qui sont imposées, quand on pourrait avoir un dividende. –
Bonjour!
Je n’ai pas utilisé le mot complot, pour ma part je m’interroge sur la réalité d’une caste internationale de privilégiés qui, à l’instar de la noblesse du XVIIIième siècle réfléchit collectivement à cette double équation: comment conserver son mode de vie et son pouvoir et donnant le sentiment de lutter pour le bien commun?
Pierre-Yves, tu penses, si je t’ai bien compris, qu’il ne s’agit que d’une idéologie économique devenue folle que nos intelligentsia avancent comme un dogme!
Je ne me porterais pas en faux sur cette idée dont le constat est partagé par beaucoup de nos concitoyens.
Un petit bémol cependant, tu évoques la sortie de la grande dépression par les grandes réformes initiées à la suite des travaux économique de Keynes or à ce jour, les grandes écoles historiques, notent une corrélation entre la sortie de cette crise et l’entrée en guerre des grandes puissances mondiales.
Je crois que c’est Engels qui disait que le capitalisme n’a que deux façons de sortir de la crise: la guerre ou l’inflation!
En tout cas que ce soit l’un ou l’autre, les perdants sont toujours les mêmes.
Pour revenir sur la crise des « PIGS » ‘ (les initiales sont parlantes…), entendez-vous comme moi le retour d’une certaine critique économique : nous n’avons pas tiré les leçons de la crise de 2008!!!!
Finalement, cela donne le sentiment que l’économique attend l’intervention de l’Etat (quitte ensuite à la critiquer avec sévérité) et l’Etat attend la reprise de l’économique.
La poule qui pond l’œuf ou l’œuf…
Je ne peux m’empêcher à l’intervention de l’État américain pour renflouer certaines banques et des grands fleurons industriel du pays et le mouvement de contestation grandissant créé par les républicains notamment à travers les Tea Parties.
Pour ma part je ne suis pas économiste pardonnez-moi, la contradiction métaphorique d’une « tique saignant à blanc un boeuf » me paraît symboliser le système économique contemporain.
J’apprends plein de choses intéressantes sur ce site, merci à tous!
Maybe a pig but take care because my beats!
« Je n’ai pas utilisé le mot complot, pour ma part je m’interroge sur la réalité d’une caste internationale de privilégiés qui, à l’instar de la noblesse du XVIIIième siècle réfléchit collectivement à cette double équation: comment conserver son mode de vie et son pouvoir et donnant le sentiment de lutter pour le bien commun? »
C’est bien cela la réalité. Et je ne vois pas la différence avec un complot:
– il y a un groupe restreint
– les membres de ce groupe sont conscients d’y appartenir
– ce groupe a des intérêts de groupe
– ces intérêts de groupe sont de (continuer à) dominer le monde
– ces intérêts sont cachés, inavouables.
– ce groupe se concerte plus ou moins secrètement pour adopter des stratégies servant au mieux ses intérêts.
S’il y en a qui veulent se voiler la face, libre à eux.
Quelle est la véritable réponse à la question ? La dette est à la fois un boulet et une prétexte.
» Que reprocher à ce raisonnement? »
Ce raisonnement focalise sur le « combien » mais n’évoque pas les conséquences possibles du « à qui « .
Imaginons les deux crans d’une même laisse ..
Le début d’étouffement ( et donc l’extrême docilité) peut être le fait d’un montant exhorbitant de la dette , mais pas seulement .
La part de plus en plus élevée de financements extérieurs augmente la dépendance envers des acteurs sur qui l’état FRANCAIS a , à mon sens , bien moins d’influence .
En imaginant que la France contribue de plus en plus à enrichir des dictatures.Que serait le monde de demain ?
De ce que j’ai compris du monde , la politique étrangère est souvent faite de « donnant -donnant « .
D’un autre côté, imaginons que l’état n’emprunte plus qu’en interne . Celà aggraverait sûrement l’actuelle inégale répartition des richesses …
Citation
L’État français s’est progressivement tourné vers les marchés financiers internationaux, dès 1974 et plus encore depuis la création de l’euro, ce qui fait qu’en 2007 60 % de la dette de l’État français est détenue par des non-résidents (c’est-à-dire ménages ou entreprises non-français)[42]. Cette part des non-résidents est en augmentation forte et régulière depuis 1999, date à laquelle elle valait 28 %[43]. Au 2e trimestre 2007, 58 % des OAT émises par l’État étaient détenues par des non-résidents (entreprises et ménages étrangers) ; au sein des 42 % restants détenues par des entreprises ou des ménages français, 60 % étaient détenues au sein de contrats d’assurance (comme les contrats d’assurance-vie), 20 % par des établissements de crédit, et 17 % par le biais d’OPCVM[44].
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publiqu….80.99.C3.89tat
Désolé « Moi » je crois que tu n’as pas bien saisi ma pensée.
Je ne retire rien du mot « caste » et « privilégiés », après c’est juste une question de perception « de quel côté du manche on se situe ».
Mais à quoi bon polémiquer, ce que tu dis m’interpelle mais je n’arrive pas à me dire qu’il s’agit d’un complot.
Le mot me gêne-t-il? est-il péjoratif ou bien ai-je intégré quelque part l’interdit qui est fait de se référer à un tel vocabulaire sous peine d’être taxé de fou, de dangereux psychopathe.
Tu as sans doute raison « moi », il y a un moment où il faut sans doute faire des choix et arrêter de tergiverser.
Fraternellement.
« Le mot me gêne-t-il? est-il péjoratif ou bien ai-je intégré quelque part l’interdit qui est fait de se référer à un tel vocabulaire sous peine d’être taxé de fou, de dangereux psychopathe. »
C’est bien cela. Car, enfin, il ne vient à personne de douter que l’aristocratie a comploté durant des siècles pour maintenir son pouvoir sur la plèbe. Ou que déjà à l’époque antique, certains comme Socrate ou Platon ont comploté contre la démocratie. Pourquoi cela aurait-il changé ces deux derniers siècles?
A moins que l’on ne s’en tienne à l’image d’Epinal du complot mené par une poignée de personnes dans une cave obscure (et encore, le groupe Bilderberg et autres loges P2 ne sont même pas très loin de cela), je ne comprends tout simplement pas comment l’on peut nier que tout ceci ressemble à un complot.
Le seul argument valable serait de dire que le néo-libéralisme est mis en place pour le bien commun et non pour promouvoir les seuls intérêts des élites (c’est l’argument des néo-libéraux). On pourrait ainsi dire que les néo-libéraux sont des bourgeois ayant de bonnes intentions mais que leur utopie mène à des conséquences désagréables pour le peuple. Ce seraient comme des communistes bloqués malencontreusement sur la dictature du parti (mais là non plus je ne pense pas qu’il y ait eu du « malencontreux », il s’agissait bien dès le départ d’un complot anti-bourgeois mené par une nouvelle élite technocratique et qui avait réussi à convaincre le peuple).
L’annuel des idées 2010 : Les idées mènent le monde.
D’ailleurs, on pourrait dire qu’ici aussi on complote (contre les élites actuelles). M’étonnerait même pas que dans pas si longtemps que cela, on parle de ce blog comme on le fait actuellement de l’Internationale communiste ou de la Société du Mont-Pélerin. 🙂
Très encourageant, ça percole ! 🙂
Paul, vous avez aussi été cité en tant qu’économiste dans l’article du Monde intitulé: « Rumeurs, paris irrationnels : les spéculateurs attisent l’affolement des marchés » 10 février 2010 . C’est, si je ne ne m’abuse, la première mention du nom de Jorion en pages internes de ce journal, édition papier. (Le Monde économie où Paul a une chronique est vendu en supplément le lundi, ce n’est pas la même équipe rédactionnelle.)
Par ailleurs le Monde (du 11 février) a titré son éditorial : « Spéculation », j’ai cru lire un article de Paul Jorion 😉
Bonjour.
L’idolâtrie consommée de nos capitaines d’industries à rejoint le politique.
Je suis confronté dans mon poste, au quotidien, à l’impossibilité de faire valoir mon expérience car toutes mes réfutations prennent le chemin d’un durcissement de la relation à ma hiérarchie devenu autiste.
Une petite réflexion sur cette auto-promotion en « capitaine » qui ne gère que le court terme et prend soin de se préparer une embarcation de rêve au cas ou le navire prendrais l’eau.
Il faut bien reconnaitre que nos nouveaux capitaine sont les premiers candidats au départ , bien avant le moindre risque, abandonnant femmes et enfants au naufrage qu’ils ont délibérément organisé comme rente de situation .
Un grande majorité est consciente de tout cela.
Cependant il me manque le dernier morceau pour savoir quelle est la photo du puzzle :
-> une fois l’idéologie néo-conservatrice menée à son terme, où cela amènera t-il les gens qui la soutienne ?
Mais là où déjà ils sont, et le plus longtemps possible!
Vous n’en êtes pas?
L’ostracisme c’est seulement « nouvelles frontières »?
Souhaitons-nous les bons morceaux, alors!!!
Ce n’est même plus une affaire de goût…., si cela au moins était, le sens de votre interrogation!
Non, vous vous leurrez.
Actuellement nous ne vivons qu’une étape pas la finalité.
Si au moins votre réponse n’était que pour le plaisir d’ironiser !
[…] La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?, lundi 8 – mardi 9 février 2010 […]
J’en arrive à trouver que les crapules qui nous gouvernent sont indignes du dialogue républicain. Ils sentent tellement fort la naphtaline de l’ancien régime, que je n’ai plus du tout envie de discuter démocratiquement avec eux, mais bien d’en débarrasser la France le plus vite possible.