Billet invité.
Je pense qu’aux Etats-Unis, et ailleurs aussi, il y a une totale confusion des rôles entre ce qui est censé être l’intérêt commun (ou d’autres formes d’intérêts transcendants) et les intérêts particuliers. Ce sont en effet les mêmes personnes qui sont patrons de grandes banques, serviteurs de l’Etat et membres des instances de régulation. Le cas Stephen Friedman est exemplaire puisque cet ex bras-droit de Rubin était à la fois Président de la Fed de NY et l’un des directeurs de Goldman Sachs, laquelle était devenue dans l’intervalle une holding bank, un changement de statut qui lui a permis de bénéficier de la manne de l’Etat. Il représentait donc Ze Bank ô combien agissante tout en étant le régulateur de la banque en question. Formidable, non ? Conscient que sa double casquette posait quelques problèmes, il a demandé une dérogation qu’il a obtenue au bout de 3 mois. Dans l’intervalle, en décembre 2008, il a acheté des titres Goldman au plus bas historique, sans doute motivé par le fait que Goldman a modifié fort opportunément son calendrier fiscal de manière à ce que les résultats du mois de décembre (plus d’un milliard USD) fassent l’objet d’une comptabilisation séparée. Un principe que l’on peut qualifier de « Ni vu, ni connu, je t’embrouille ».
Cette confusion entre intérêts particuliers et collectifs, ce brouillage permanent des frontières entre domaines qui devraient restés séparés est un trait du capitalisme actuel et de la société postmoderne en général. On le rencontre partout. 25% des médecins américains ont travaillé à un moment ou à un autre pour des laboratoires pharmaceutiques et ont été rétribués par eux. Voilà donc une autre frontière qui s’est volatilisée, celle de la neutralité du médecin qui fait le serment de servir avant tout son patient. Une autre séparation qui est en passe de disparaître dans la foulée est celle du secret médical. On peut citer des tas d’autres exemples. Quasiment plus rien n’est sanctuarisé par rapport aux ingérences permanentes des intérêts privés.
Nous avons donc besoin de sanctuaires, d’espaces dans lesquels les intérêts privés n’entrent pas. Il faudrait donc recréer les frontières que le capitalisme a abattu, ériger des lignes de séparation entre domaines qui relèvent d’intérêts purement privés et d’autres qui relèvent d’intérêts supérieurs. Une banque commerciale n’est pas une banque d’investissement. Un ministre n’est pas un banquier. Une régulateur n’est pas un banquier. Un médecin n’est pas un délégué médical. Un journaliste n’est pas un publicitaire et un article journalistique est différent d’un publi-rédactionnel. Etc, etc.
Dans son livre « Jusqu’à quand ? », Frédéric Lordon propose six principes de base pour réformer le monde de la finance et qui tous, d’une manière ou d’une autre, répondent à ce besoin de désintrication des intérêts et de sanctuarisation. Les voici : désincitation, désophistication, détritisation, déleviérisation, désalimentation et déconnexion. Vous pouvez lire tout cela en détail dans le chapitre « Six principes et neuf propositions pour en finir avec les crises financières » de son ouvrage. Je trouve que c’est une bonne base de discussion.
70 réponses à “Mettre fin à la confusion entre intérêts particuliers et collectifs, par Ton vieux copain Michel”
Grande première mondiale: Pour 2012, Paul Jorion crée un parti politique dont voici le programme:
* Plafonnement des fortunes individuelles à 5 millions d’Euros.
* Plafonnement des salaires à 10.000 euros / mois.
* Revenu individuel inconditionnel de 750 Euros mensuel, de la naissance à la mort.
* Suppression de toute aides, et allocations diverses.
* Sortie de L’Union Européenne et de l’Otan.
* Rupture de toute relation, diplomatique ou commerciale, avec les USA, Israël et l’Angleterre.
* Suppression de tout prélèvement, taxe, cotisation,… sur le travail.
* TVA à 100%. 120% si nécessaire, jusqu’à couverture des besoins sociaux.
* Démantèlement du système de propagande par une loi des cotas.
* Egalité hommes-femmes, sous peine de prélèvement compensatoire, en cas d’écarts de salaires.
* Ajustement du temps de travail sur le plein emploi.
* Instauration d’un référendum d’initiative populaire.
* Révocation possible des dirigeants par référendum.
* Adhésion à l’ALBA.
* Jugement de Monsieur Nicolas Sarkosi pour ses deux crimes contre l’humanité.
Nan. Je plaisante, juste pour tendre l’atmosphère. Est-ce que j’ai une…. ? 🙂
Vive Betov 🙂 !
J’adhère. Certains pourraient être en désaccord concernant l’adhésion à l’ Alba, pour les rassurer : http://www.hairstyles53.com/wp-content/uploads/2009/02/jessica-alba-hair-color-2.jpg (Alba, Jessica de son prénom…).
De quels deux crimes contre l’humanité parlez-vous ?
1) Participation au blocus du camp de concentration de Gaza (à moins qu’on démontre que la vedette porte élicoptère Germinal se soit rendue sur place sous la seule responsabilité de son commandant).
2) Participation à la construction du mur d’acier entre le camp de concentration de Gaza et l’égypte (à moins qu’on démontre que le ingénieurs français y aient participé comme volontaires de l’humanitaire).
Deux crimes contre l’humanité par association.
Merci Betov pour ces précisions.
J’ai déjà du mal à comprendre les fous de l’Argent, alors imaginez un peu la répulsion que je peux avoir pour tous ces fous de dieux ! Mais il y a pourtant de fortes chances qu’ils détiennent, à leur insu bien sûr, une des clés pour sortir de la crise que connaît notre civilisation…
Comment séparer la démocratie d’une somme d’interets ou de motivations privés ? Ou sont les limites entre la nation et son interet supérieur ? Donnez-nous des exemples de sanctuaires ou les interets privés ne sont jamais rentrés. L’interet privé relève-t-il de l’inné ou de l’acquis ?
Pourquoi séparer la démocratie d’une somme d’interets ou de motivations privés ? Les intérêts collectifs sont pour moi justement la somme de tout les intérêts particulier, et le rôle de la démocratie d’effectuer cette somme. Si cette somme n’est pas faite dans une société alors ce n’est pas une démocratie, a moins que les gents œuvrent contre leur intérêts.
à David
Votre réponse, vous vaudrait zéro pointé au bac en France !
Depuis Montesquieu, la démonstration a été faite que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers !
Pour lui, s’il fallait prendre une solution avantageuse pour sa famille et à son détriment personnel, il le ferait ; s’il fallait prendre une décision avantageuse pour son pays au détriment de sa famille, il le ferait… idem pour l’humanité face à son pays.
Cette position est un peu plus classe que celle de l’égoïsme individuel forcené présenté comme, en plus, représentatif de l’intérêt général !
à JeanNimes
Je ne connais pas Montesquieu ni sa philosophie, mais je pense que s’il dit: « [que] s’il fallait prendre une solution avantageuse pour sa famille et à son détriment personnel, il le ferait » c’est qu’il estime quand même avoir un intérêt particulier à avantager sa famille, sinon il aurais parlé des familles des autres aussi, et pas seulement la sienne… idem pour SON pays.
Il pense quand même donc à son intérêt à lui, même si c’est n’est pas un intérêt immédiat.
Et pour ce qui est de la note du bac, heureusement que les lycéens ne sont pas obligés d’adopter la philosophie qu’on leur a enseigné en histoire pour ne pas avoir 0. Je dirais même qu’aller à contre courant avec un minimum d’argumentation est bien vu.
Des expériences ont été faites sur la faculté des être humains à se sacrifier. La conclusion d’une de ces expériences étais que l’on se sacrifie en pensant que les autres feraient pareil. Et une personne ayant développé cette faculté se retrouvant dans un groupe qui en est dénué fini par la perdre lorsqu’elle s’en rend compte.
Cette faculté n’est pas non plus innée mais nais de l’expérience, de l’éducation et de l’empathie.
Je comprend peut être mal le concepts d’intérêt particulier car je le conçois de manière relative et non absolu.
Par exemple, mon intérêt particulier étant ce que je considère comme étant mon intérêt. Même si je me trompe.
Lorsque je fait un cadeau, je le fait dans mon intérêt supposé au moment ou je le fait, même s’ il m’en coute à chaque fois (argent ou temps) je peux le regretter par la suite.
Bonjour,
Je partage en grande partie l’analyse que vous nous proposez, de même, j’apprécie beaucoup les écrits de M. Lordon, et je me permets de les recommander.
Ceci étant, et il me semble que M. Jorion adopte un point de vue similaire au mien, ces propositions de M. Lordon sont une sorte de patch pour « améliorer » le fonctionnement d’un système donné, le capitalisme.
Or je crois que sans réforme profonde de ce qu’est l’argent, et surtout de son mode de création-destruction-circulation, il n’y a pas de solution viable. Aussi, parce qu’une telle réforme ne peut épargner le mode de production capitaliste, « moralisé » ou non, je crois que de telle propositions bien qu’éclairantes, ne font que soigner la toux d’un cancereux…
Toutefois, je souligne que votre analyse de la confusion des intérêts m’apparait très pertinente. Avez vous quelques écrits personnels, ou références, qui puissent développer plus en avant ce concept?
Bonjour,
Oui, sans aucun doute, F Lordon ne propose pas de ‘’grand soir’’ ce qui défrise sans doute certain, de gauche ou de gôche, et a l’ignorer superbement (tout en l’invitant a ‘causer’ car il est assez populaire –dans le bon sens- mais !)
Hors, je pense qu’il est sur de bonnes propositions qui peuvent réunir pas mal de monde, en soulignant comme il fait toujours que se sont des propositions à retravailler a plusieurs.
En effet, vue l’état des lieux, la compréhension des problèmes de ‘’la finance’’ des enjeux, etc., prit ou plutôt non prit eu compte par les populations, ici et ailleurs, ses propositions ont l’avantage de tenter de recadrer sévèrement le jeu, ce qui serait déjà un grand progrès vue la situation du moment, et permettre (peu être) que le facture ne soit pas toujours payée par les gogos de contribuables (dont je suis, mais pas contre l’impôt) mais enfin par ceux qui ont ‘’foutu le boxon’’ dans la mécanique. Bien entendu ça ne règle pas tout, mais c’est moins mal ! Et, tout régler, … Il n’y aura pas de miracle.
«Il n’y a pas de mécanisme capable d’arrêter une crise bancaire»
-Article un peu ambigu, mais bon !-
C’est pour cela et autre qu’il faut comme il le dit très bien dans son article — Si le G20 voulait… — Médiocriser la finance — et donc, ne pas permettre la naissance d’une bulle
Quant au crédit voir – Pour un système socialisé du crédit – lundi 5 janvier 2009, par Frédéric Lordon
J’ajouterai que, porter un jugement a partir d’un article est toujours trompeur, surtout dans les domaines complexes, il faut prendre eu compte l’ensemble de propositions.
Malheureusement, je pense que l’on s’oriente encore une fois à faire payer le gogo (restriction budgétaire) et que la finance, la haute, va encore ramasser la mise. Tout cela avec la COMPLICITE ACTIVE des dirigeants politique en place, mais, ‘’on’’ a les politiques que l’on mérite !
INFO –
Tony Blair au service d’un hedge fund (AFP) L’ancien Premier ministre (..) …Ce nouveau poste pourrait lui rapporter jusqu’à 2 000 livres (environ 3 300 francs) par minute. Selon la presse anglaise, Lansdowne Partners ….. sans commentaire !
Cordialement
Il y avait jadis un mot pour désigner cela. Honnêteté, il me semble.
Ce mot date du 20ème siècle et fut abandonné face au plaisir de vivre dans un château avec piscine chauffée.
Le retour de la piscine chauffée…
Bonjour camarade Piotr.
La mienne n’est pas chauffée. Et ça m’arrange car l’entretien est encore plus onéreux 😉
Bon, sinon, de nombreux riches font la promotion de l’ « écologie ». A se demander pourquoi… Sachant que capitalisme et écologie sont deux courants de pensée RADICALEMENT opposés. Forcément.
J’oubliai juste un détail dans tout ça.
Ceux que le système qualifie de « terroristes » ne sont que des boyscouts amateurs…
Cette semaine interview dans le NO de Amartya Sen, économiste, (né 1933) à l’occasion de la sortie de son livre: »L’idée de justice »: ‘Chacun a un role à jouer’
Je ne saurais que vous recommander également le livre de Zygmunt Bauman, sociologue ( né 1925 ) « L’éthique a-t-elle une chance dans un monde de consommateurs ? » traduit en francais septembre 2009.
« Des sanctuaires, des espaces dans lesquels les intérêts privés n’entrent pas », on appelait ça, en France, entre autres, des services publics. Je pense que ce n’est pas le capitalisme, mais les politiciens qui ont abattu ces frontières, au profit du capitalisme, bien sûr. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Une autre dérive est la rentabilisation par l’imposition d’objectifs quantifiés de secteurs d’activités comme la recherche, la santé, la justice, l’éducation…
Tout à fait Claude ! Et un système où certains secteurs sont sanctuarisés sous la forme de services publics ou de domaines publics, cela s’appelle une économie mixte et on a déjà testé avec un relatif succès tout de même. L’objectif devrait être de le transposer à l’échelle de l’Union européenne ce qui constituerait l’inverse de ce qui est fait depuis quasiment le traité de Rome et surtout depuis Maastricht. La question demeure de savoir comment inverser le processus sachant que la démocratie de marché ne le permettra très probablement pas…
à Nicks
J’espère que « relatif succès » était une litote !
Nos services publics « à la française » ont été ceux qui nous ont permis de relever la France d’un pillage de 4 années de guerre et en quelques années de devenir une des premières puissances mondiales, la première quand on fait le ratio sur la population (même en tenant compte des colonies !) .
Des dirigeants ont travaillé, pour des salaires équivalents à ceux des préfets, à la tête d’entreprises dont certaines étaient les n°1 mondiaux… L’encadrement n’avait aucune action ni stock-option… Les innovations qui ont émergé de ces entreprises constituent souvent encore des étapes de réussites inégalées dans le monde.
Mais il faut préciser ce que signifie le « à la française » : cela signifie que le fonctionnement du service public n’est à aucun moment dépendant du budget de l’Etat. L’entreprise est autonome dans son fonctionnement : c’est encore le cas de La Poste même après dépeçage ! Car avant elle était bénéficiaire et rendait de l’argent à l’Etat tous les ans… comme les PTT (là un peu d’histoire éclaire des coins sombres : souvenez-vous « l’ouverture des télécommunications à la concurrence fera baisser les tarifs… » Deux faits sont à noter : 1/ les PTT avaient leurs tarifs fixés par l’Etat, ce qui lui permettait d’engranger par transfert des bénéfices sur les communications téléphoniques, une sorte de TVA avant la lettre, mais qui signifie que si les tarifs étaient élevés ce n’étaient pas la « faute » des PTT mais bien de l’Etat qui complétait son argent de poche (quelques dizaines de millions de francs de l’époque chaque année ; 2/ l’ouverture à la concurrence nous a permis d’avoir trois réseaux d’antennes cellulaires (pour le prix d’un ?) avec des zones non couvertes 15 ans après ! Croyez-vous que les ententes entre les fournisseurs n’ont pas permis de nous faire payer trois fois le prix des installations ?)
Où est l’intérêt général et l’intérêt particulier ? Cela ne me semble pas difficile à comprendre.
Le brouillage idéologique de l’ultralibéralisme de l’Europe, inscrit dans le marbre du traité de Lisbonne, tente de faire croire que la concurrence entre intérêts privés va permettre de faire baisser les tarifs, c’est le contraire qui a été constaté partout. Et que d’autre part, il suffit que les Etats prennent les services publics minima (pour les pauvres) à leur charge et que cela coûtera moins cher : ce qui est faux puisque les Etats n’ont pas d’autres solutions alors que d’augmenter les impôts puisqu’ils n’ont plus de recettes (privatisées) à mettre en face.
Si quelqu’un trouve une erreur de raisonnement là, qu’il me le signale, j’adore m’instruire.
A Nicks
« Démocratie de marché » C’est quoi, ça ?
Bonjour
Certes, tout cela est bien beau, mais continue néanmoins à relever de l’utopie d’un possible capitalisme à visage humain. Il me semble qu’il faut bien comprendre une chose : les dirigeants actuels sont bien en place à la suite d’un rapport de force, mais ce rapport n’est pas le fruit d’un quelconque affrontement interne au monde économiquement libéral. Il résulte d’une inversion du rapport de force entre, disons, les progressistes, et les tenants d’Hayek et consorts, qui ne sont pas nés d’hier, loin s’en faut. Nous nous retrouvons politiquement et économiquement dans le cas de figure de l’entre-deux guerres (mondiales), avec, bien sûr, des soubressauts (1936 notamment), mais surtout une domination totale des requins. On a leurs petits fils aujourd’hui. Bon.
Seulement, deux choses ont changé : d’une, la vitesse de captation du capital, qui a grandement tendance à s’emballer. De deux, l’unilatéralisme (euh, c’est français, ça ? 🙂 ) politique.
Implication : pas question de laisser une once de pouvoir, et ils mettront au besoin à l’oeuvre la police, l’armée et toutes les barbouzes qu’il faut pour le garder. Et en face ? Rien, du moins pour le moment, dans notre petit monde occidental.
Ce court développement, que j’espère pas trop confus, pour en venir où ? Allez, une tentative de bon mot : on ne peut pas détruire une économie de casino avec une jeu de dés (détitrisation, etc.), surtout si les joueurs et les tenanciers du borde…. du casino ne sont pas d’accord. Cela relève de l’angélisme, au mieux, et de l’espoir que le système capitaliste peut encore être sauvé, au pire.
Une solution ? Mis à part que les « gens », c’est à dire nous, tout le monde, se décident enfin à vouloir diriger leur vie individuelle et collective, je n’en vois pas.
C’était ma contribution à 10 centimes d’euro, tant qu’il existe encore 😀
A Libé, Laurent Joffrin dit avoir établi une muraille de chine entre l’actionnaire et la rédaction. Ce n’est pas le cas de beaucoup de journaux ou autres médias.
La question des frontières et de leur niveau de porosité qui est posée ici est vraiment une question très générale. Le libéralisme à tout crin est toujours en peine de barrières à franchir ou à abattre selon un principe que deux entités auraient toujours avantage à échanger le plus possible (une sorte de principe de Ricardo généralisé) . La question est de savoir jusqu’où aller.
oui..mais,il reste les subventions ou/et aides de l’ Etat, les avantages fiscaux.. alors l’indépendance des journalistes ..!!!
Ca m’a toujours étonné, cette propension des capitalistes à s’acheter des médias qui perdent consubstantiellement de l’argent, et à accepter ensuite que ces médias soient indépendants!
Arrêtez donc de persifler, sur ce blog, et reconnaissez enfin que les propriétaires de médias sont désintéressés, et que, donc, les médias sont indépendants!
😉
des médias indépendants ????
(aujourd’hui, franchement, … , mieux vaut en rire qu’en pleurer)
Presque 30 ans de « laissez-faire » ont fait qu’ une large génération, peut-être deux, ont presque complètement perdu les repères essentiels de l’existence dans le temps et l’espace de la, planète, comme quoi, il y a quelque chose qui précède le marché et lui est prioritaire et que l’environnement et l’écosystème auront, de toute façon, le dernier mot ici bas. L’eau, le feu, la terre et l’air ne correspondent pas vraiment à notre type de marché, à notre mercantilisme déifié. En résumé, il faut réhabiliter le temps et espace, sinon ils le feront à notre place, indépendamment de notre « attitude ».
Entre autres sagesses il faudra suivre l’option N° 1 de l’EAU défendue par le sympathique professeur Ricardo Petrella
http://fr.wikipedia.org/wiki/Riccardo_Petrella
http://www.lesaffaires.tv/video-5213-Le-syst%C3%A8me-%C3%A9conomique-est-un-desastre
Le drame d’un continent comme l’Afrique est que depuis les années soixante, par exemple depuis les accords de Lomé (1963) –>et tous les autres « accords » qui ont suivi durant des décennies les mêmes directives mortifères, en particulier de la Banque mondiale et du FMI, comme quoi les pays (ici africains) devaient orienter leur production agricole vers des produits d’exportation, ainsi les devises, les soi-disant sacro-saintes devises allaient participer à la « richesse » du pays. Maintenant, des années après, l’Afrique est le continent le plus sensible aux variations des prix des céréales!…
Les cultures vivrières qui existaient auparavant devront à nouveau avoir la toute première priorité. Par exemple à Abidjan il existe une agence pour re-développer les cultures vivrières, mais quel chemin à re-faire!
La production alimentaire, à la base, par – essence de survie – relève de l’anti-mondialisation. La toute première stratégie est de produire au mieux des possibilités le maximum de nourriture sur place. C’est une vraie source d’un meilleurs niveau de vie pour la grande majorité des producteurs, donc des sociétés, une motivation cette fois solide (après toutes les expériences mensongères, ruineuses et mortifères pour les habitants, leur l’environnement et leur écosystème) de ne plus écouter les sirènes du monde financier et leur valets politiques.
Au Brésil le débat fait rage. C’est un exemple de l’antagonisme révélateur entre la classe riche qui exporte et dit qu’elle fait rentrer des devises et le gouvernement qui voudrait bien distribuer des terres à ceux qui pourraient produire et ainsi se sortir peu à peu des conditions de pauvreté où se débat la moitié de la population.
Un très bon exemple qui devrait inspirer beaucoup de pays est le marché du riz. J’en ai parlé plusieurs fois ici. Ce marché est très peu mondialisé, les pays gros producteurs de riz ont la sagesse de donner toute priorité à leur marché intérieur (l’année dernière l’Inde n’acceptait d’exporter du riz que de très haute qualité, dont le prix est très au dessus des cours normaux). Il n’y a pratiquement pas de mercuriale des prix du riz. Je crois que seulement 10% des 400 millions de tonnes de riz produites dans le monde relèvent du marché mondial.
Gageons que, dans le temps et dans le monde, les exigences imposées par les problèmes financiers et énergétiques, inéluctables, rendront justice à la Vie. C’est l’une des raisons qui fait qu’il n’est nul besoin de tourner autour du pot comme on le fait à présent pour débattre stupidement s’il faut instaurer un protectionisme ou pas. Le protectionisme doit être une mesure pratique et sécuritaire, surtout s’agissant de l’alimentation.
Bien d’accord avec ce retour aux cultures vivrières : les bénéfices dépassent LARGEMENT le domaine de l’alimentation…
A suivre donc.
@Rumbo qui a écrit
« Le drame d’un continent comme l’Afrique est que depuis les années soixante, par exemple depuis les accords de Lomé (1963) –>et tous les autres « accords » qui ont suivi durant des décennies les mêmes directives mortifères, en particulier de la Banque mondiale et du FMI, comme quoi les pays (ici africains) devaient orienter leur production agricole vers des produits d’exportation, ainsi les devises, les soi-disant sacro-saintes devises allaient participer à la « richesse » du pays. Maintenant, des années après, l’Afrique est le continent le plus sensible aux variations des prix des céréales!… »
Tout cela est vrai. Mais !!!
Le problème de l’Egypte antique après l’arrivée des Romains, ce n’était pas telle ou telle circulaire imposée à Cleopatra ou à ses collègues successifs, le problème de la Grèce après la destruction de Corinthe ou la bataille de Pydna, ce ne sont pas les règlements romains, les directives du Sénat, c’est PRINCIPALEMENT l’occupation militaire, c’est PRINCIPALEMENT l’extorsion de productions
Les Romains furent dispensés d’impôt grâce à ce pillage
« Le butin ramené à Rome par Paul Emile est considérable : 30 millions de deniers (75 millions selon Pline l’Ancien, 200 millions de sesterces selon Velleius Paterculus[63]), versé au Trésor romain, des dons aux temples, des récompenses aux soldats. S’ajoutent 150 000 esclaves pris après la victoire de Pydna [64]. Le budget de l’État romain reçoit en outre la rente régulière du tribut annuel de 100 talents imposé à la Macédoine. Le sénat peut abolir définitivement le tributum, contribution aux dépenses militaires versée par les citoyens romains[65]. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_Guerre_mac%C3%A9donienne
Ce que les Français doivent comprendre, c’est le fait que « LES ESCLAVES DE BOLLORE » contribuent au niveau de vie de la totalité des Français disposant d’un revenu consommable supérieur au PIB mondial.
Ce que les Français doivent comprendre, c’est le fait que la formation des prix en Afrique est la conséquence d’une OCCUPATION MILITAIRE GENOCIDAIRE.
Le prix à payer pour du cacao à bas prix, pour du café à bas prix, pour du bauxite à bas prix, pour de l’uranium à bas prix …. ce sont 3 MILLIONS DE BEBES AFRICAINS qui meurent chaque année.
Le « drame de l’Afrique » ce ne sont pas des « directives mortifères », le drame de l’Afrique c’est Michèle Alliot-Marie qui fait tirer sur la foule à Abidjan et vient mentir devant les caméras en accusant l’armée ivoirienne d’avoir ouvert le feu, le drame de l’Afrique, c’est Paul Biya « Si tu continues on va te tuer » qui – sous protection française – menace de mort un syndicaliste, Michael Agbor, le drame de l’Afrique, c’est Hervé Morin qui complote en août avec un « opposant compradore » Mouctar Diallo, complot qui apparaitra à la lumière le 28 septembre et les morts du stade assassinés par des militaires formés par la DGSE [Noir Silence 2000] , c’est Hervé Morin qui – trahissant la parole donnée – laisse les mercenaires à la solde de l’ »exécuteur » Idriss Déby prendre leurs hélicoptères pour tirer sur les foules africaines dans les rues de NDjaména.
Le drame de l’Afrique ce sont ces assassins appelés « armée française » et qui ne savent même pas parler français, qui tuent « au nom de la France ».
Le drame de l’Afrique ce sont les « Legio Patria Nostra », les assassins apatrides que la bourgeoisie forme à assassiner, forme à obéir, forme à agir en chiens furieux dressés à obéir à la voix de son maître.
Le drame de l’Afrique, c’est le drame de la France.
Mais ce seront aussi les listes des noms que nous publierons, listes de tous ces assassins galonnés qui feront retomber la honte de leurs crimes sur des entourages qui auront laisser faire.
Une bande dessinée vient de sortir nous montrant les criminels de la « bombe française ». « Au nom de la bombe »
http://www.bedeo.fr/series-bd/AU-NOM-DE-LA-BOMBE-82959
Ce n’est qu’un début.
je comprends ce que vous dites, mais le calcul, ce calcul qui prétend de la dette de l’Afrique, ….. comment le retourner??? …. (si tous les peuples s’y metaient , je pense que l’on réussirait peut-être de réussir à s’entendre … mais je ne vois pas vraiment que quoiqu’on en nous en rassasse de la démocratie, de la liberté, et etc et de tuti quanti…. certes cela viendra, personnellement je n’en doute pas, … quand, comment … tout est à recommencer …)
Confusion ou pire ?
Jean de Maillard: « La fraude est un rouage essentiel de l’économie », Interview de Bernard Poulet
Cela me fait penser à un certain Paul Jorion penchant presque pour une inconscience de personnes exploitant le système alors qu’elles sont en possession des chiffres et du pouvoir…
Il est rare que je m’oppose à un juge. Je ne l’ai fait qu’une fois en vingt ans pour « refus de considération de réalité par obsession de l’application de la Loi ». (soit : l’équation contraposée à celle de ce Paul Jorion car les financiers modifient sciemment les lois à leurS avantageS….)
Donc, je pense que ce juge se trompe.
La finance n’accepte pas une dose de fraude pour paraître plus « crédible ». Elle EST une fraude consistant à prendre en otage une personne qui a besoin d’argent pour vivre. Soit, tout le monde.
Sauf Robinson Crusoé bien sûr. (mais que dire de Vendredi…??? 😉 )
La dialectique exploitation capitaliste – droit est très simple : la liberté d’exploiter la force de travail du salarié a été obtenu par la classe bourgeoise au moment de la Révolution française. Ceux qui n’étaient pas d’accord ont été exécutés.
Une fois cette « liberté » acquise, le droit a reflété le rapport de force exploiteurs-exploités et selon les périodes il y a eu recul ou avancée dans un sens ou dans l’autre.
Mais la fraude ? C’est très clairement quelque chose de relatif à ce rapport de force : il avance en faveur des exploités, la loi dénonce des pratiques antérieures comme frauduleuses et inversement…
Les ventes de stock-options par l’encadrement d’une entreprise tombait quasiment dans le délit d’initié… maintenant c’est la règle, puisque même si cela est évident, l’AMF ne le voit pas et tente de nous faire croire que des dirigeants n’étaient pas au courant de la catastrophe qui s’annonçait alors que c’était un secret de polichinelle dans l’entreprise…
intéressant d’aborder ce sujet…
pour reprendre votre exemple du corps médical
les laboratoires ont besoin pour obtenir l’homologation d’un médicament de parcourir une séries de phases dont les dernières concernent des médecins praticiens ayant pour mission une « expérimentation » de ces produits dans un cadre bien défini.
qui dit expérimentation , dit travail , qui dit rémunération par les labos des médecins concernés ….
d’où une grande porosité des différents milieux…
je dirais « sanctuarisation=mission impossible »
la vie , ce n’est pas çà !!!
Qu’est-ce que « la vie » vient faire là-dedans ? La vie en société moderne est un artefact manifeste. Il serait aussi absurde de s’en remettre aux intérêts privés pour des choses manifestement publiques, que de remettre en cause la sanction envers les violences faites aux personnes, sous prétexte que la violence est dans la nature.
Au risque de lasser, je me répète : L’humanité a fait un grand progrès en limitant les violences inter-individuelles, par la loi. Reste à faire de même avec la dominance sociale. Ce qui ne sera pas non plus… « naturel ».
@ betov
vous semblez faire un contre-sens sur ce que j’entends par « vie »…mais c’est normal , j’ai été un peu « lapidaire » !!!,désolé.
pour le terme de « naturel »…..je dirais que tout ce qui m’entoure plus moi est naturel….dans le sens où tout cela est régie par les lois de la nature telle que l’homme a pu les décoder (même le plutonium…même s’il n’existe pas à l’état naturel…et qu’il a nécessité intervention humaine) , jusqu’à présent.
en un mot , je n’y vois pas d’artifice , sinon une évolution .
depuis l’état primordial (le big bang pour reprendre l’image que nous offre la cosmologie) , la nature s’est complexifiée , sans intervention humaine la plupart du temps…l’homme fait partie prenante de cette évolution ,tout comme la nouvelle souche mutée de virus H1N1, l’americanium. ….etc..et après ? nous verrons…..
peut-être parlez vous de nature sauvage , ce qui pré-existe à l’homme ?
donc , j’imagine que vous ne serez pas facilement d’accord avec moi sur ce point.
vous dites « …Qu’est-ce que « la vie » vient faire là-dedans… »
je dis qu’il faut « dépasser » cette dichotomie privé-public si nous voulons avancer un peu.
nous avons tous des intérêts « propres » , que nous partageons éventuellement avec d’autres …cela fait-il intérêt commun qui puisse être « candidat » au statut d’intérêt public ?
c’est la première question qu’il s’agirait de réfléchir avant de d’envisager des solutions trop hâtives.
ne trouvez-vous pas que l’on a fait assez d’âneries comme çà.
pourriez-vous étre plus explicite quand vous parlez de dominance sociale , j’aimerais pour argumenter que vous clarifiez cette expression.
car n’étant pas d’accord sur votre diagnostic concernant la limitation des violences inter-individuelles (tant sur le plan quantitatif que qualitatif , la Shoah , c’était il a 1/2 siécle , la Cambodge , le Rwanda…mince , il y a eu encore des morts aujourd’hui en Afgansitan…)) , j’ai besoin d’en savoir plus.
merci
cordialement
A Betov,
La dominance sociale peut être légitime. On prend des décisions collectives, qui décide? Comment décide t’on? Quel est le degré d’urgence de la décision? L’abus de dominance, c’est profiter d’une position pour imposer des soumissions inutiles, des soumissions sadiques ou animales comme chez les babouins ou retirer des avantages personnels au détriment de la collectivité. La gauche n’a pas pensé la question de la dominance et vit encore dans l’utopie d’un monde sans dominance, ce qui au bout conduit à des dominances réelles déniées qui causent encore plus de dégâts. A mon sens, cette question stérilise la pensée de gauche depuis la chute du communisme.
la violence , je ne sais pas …. mais la peur, de ce que je vois, est belle et bien, depuis un petit bout de temps, et chaque jour de plus en plus, soit aujourd’hui carrément franchement cultivée , telle d’une propagande parce que ou comme un véritable enjeu du marché …
à Michel Martin
Il ne faut pas exagérer quand même !
Confondre dominance sociale et respect de la majorité en démocratie, vous y allez un peu fort !
J’entends parfaitement « dominance sociale » comme un rapport de force qui se fonde sur une inégalité prise illégitimement comme référence : je suis homme donc je suis supérieur aux femmes, je suis patron donc j’ai le droit d’exploiter la force de travail qui ne peuvent vivre sans le salaire que je leur octroie… je suis Français de souche donc je suis supérieur aux migrants et aux « issus de l’immigration » etc. la liste est longue.
Quand à la majorité en démocratie, il y a une bonne discussion à mener : les modalités qui déterminent la représentation ne sont pas neutres. Quand on voit que la plupart des votes du parlement français sont en opposition aux résultats des sondages sur les mêmes questions… on peut se demander ce que signifie « majorité » et si on ne pourrait pas parler à juste titre de l’expression d’une dominance sociale dont il faut dévoiler les sources et origines illégitimes, même si elles sont légales !
A jean Nimes,
Ne vous fiez pas trop aux étiquettes: « domination »; « dominance »; je ne voudrais pas me lancer dans une querelle de mots. Revenons aux questions essentielles: Qui décide? Comment décide t’on? Quel est le degré d’urgence d’une décision?
Ce serait à première vue une bonne chose : des mots D positifs après des mots D auquel on a fait faire n’importe quoi : je veux parler de Dieu, Démocratie, Déontologie
Ce qui devient, excusez-moi, « quelque part » amusant est que tout le monde a maintenant compris le système ainsi que les conséquences de ses excès, et que … tout le monde commence à se rendre compte que toute solution est inapplicable car la moindre d’entre elles devrait être mondiale.
Marrant, comme impossibilité, non?
« toute solution est inapplicable car la moindre d’entre elles devrait être mondiale »
détrompez vous il n’y a pas de solution mondiale
quand vous voulez agir efficacement vous agissez ici et maintenant au niveau local sans attendre
quoi que ce soit d’une hypothétique autorité supérieure inspirée.
OTAN, OMC, ONU, OBAMA
allons y sortons les solutions
« Je pense qu’aux Etats-Unis, et ailleurs aussi, il y a une totale confusion des rôles entre ce qui est censé être l’intérêt commun (ou d’autres formes d’intérêts transcendants) et les intérêts particuliers. » Vous n’évoquez qu’une petite fraction du problème. Comment la confusion pourrait-elle être évitée alors que l’on demande au privé de gérer l’intérêt collectif, en particulier les réseaux ? Même la monnaie, chose à usage émminement collectif bien que sa propriété soit émminement privée, est gérée par des « banques centrales » dont le contrôle est privé. Au US, même la guerre et les prisons sont sous-traitées au privé ! A ce train-là, les gouvernements traditionnels seront bientôt aussi folkloriques que les cours royales qui subsistent ça et là.
je dirais « sanctuarisation=mission impossible »
pour m’expliquer un peu plus , je dirais que c’est bien de cet échec à régler les problèmes humains que véhicule cette logique binaire bien-mal , public-privé , vrai-faux qu’il faut parler.
car ,même si elle a permis pendant 25 siècles les « progrès » que nous connaissons , notamment la machine binaire qu’est l’ordinateur (!!!) , nous risquons dans les années qui viennent d’en goutter amèrement les inconvénient , « à regre(t)s »…si nous continuons à jouer à l’autruche.
pas de solutions , hormis une remise en question radicale de notre subjectivité , qui est tout sauf binaire …tout sauf computérisable ….
le je suis dans une impasse , je reviens en arrière au dernier carrefour et j’essaye une autre direction , c’est fini .
on a mis le feu au pont qui nous permettait de rebrousser chemin car nous aons eu besoin du bois dont il était fait .
comme des ànes , que nous sommes!!!!
on a pratiqué la technique barbare de la terre brulé .
IMAGINONS des solutions, plutôt que de nous rabattre sur les vielles recettes mille fois utilisées , sans effet.
le potentiel créateur de l’homme est le seul espoir de dépasser la crise actuelle.
pour autant , il s’agit de laisser l’imaginaire s’exprimer.
Lordon c’est de la balle.
Je me demande pourquoi mis à part dans le monde diplo il n’a presque aucune visibilité médiatique ?
Mon petit doigt me dit qu’il est une des rares personnes a proposer des solutions techniques « globales » et que cela fait peur à ceux qui défendent un système innique d’avoir à débattre avec lui.
Surtout que ce monsieur ne manque pas d’humour, de verve et de répartie. Tout ce qu’il faut pour zigouiller en direct les mornes et pontifiants experts qui fleurissent sur tous les « plateaux télé »…
Accord a 100 % , voir plus haut, ça défrise tout le monde, d’abord parce que une majorité ‘’des politiques’’ sont des ignares en matière économique, et donc ils – elles (égalité est réalisée) ne veulent pas débattre de ces sujets, cela les obligeraient de prendre des positions claires qui les engages, donc évitons. Lordon et d’autres également, les PAS médiatiques
Bien qu’il ait été très souvent invité, Frédéric Lordon pose des conditions pour s’exprimer dans les médias audio-visuels qui ne sont pas acceptées par les journalistes/animateurs d’émission. C’est une position délicate, très murement réfléchie. Un de ses arguments dans ce sens, c’est qu’il a pu voir à quel point la forte médiatisation de certains de ses collègues chercheurs avait pu les amener peu à peu, imperceptiblement, à modifier leur discours ou leur approche. Personnellement, je pense qu’il a raison.
sentier198 dit :
30 janvier 2010 à 15:37
« » je dirais que c’est bien de cet échec à régler les problèmes humains que véhicule cette logique binaire bien-mal , public-privé , vrai-faux qu’il faut parler.
car ,même si elle a permis pendant 25 siècles les « progrès » que nous connaissons , notamment la machine binaire qu’est l’ordinateur (!!!) , nous risquons dans les années qui viennent d’en goutter amèrement les inconvénient , « à regre(t)s »…si nous continuons à jouer à l’autruche. » »
Effectivement, l’urgence n’est plus de prôner le public ou prôner le privé et tout ce qui s’en suit. Il faut s’appliquer à faire, à mettre au point et à faire progresser – ce qui marche, ce qui fonctionne avec un bon rendement social et individuel, l’énergétique nous l’imposera de toute façon. Foin des discutailleries et des politicailleries qui n’ont plus le moindre intérêt colectif ni individuel. Il faut laisser place d’urgence aux inventeurs (et pas aux farfelus qui, sans doute pullulent) qui sont, eux, porteur d’imagination créatrice. Tous les jours nous « pratriquons » les inventeurs, et nous aimerions bien nous débarrasser des politiques, plutôt les politiciens accrochés à leur rente de situation.
Pour dépasser la logique binaire je recommande l’étude de Stéphane LUPASCO (1900-1988) un épistémologue qui a découvert une logiquie de l’univers. Le substrat scientifique de LUPASCO est irréprochable. J’en ai parlé plusieurs fois ici, peut-être qu’on s’y intéressera avantage.
Attention au piège des mots public-privé !
Si nous voulons discuter sérieusement et au fond de ces questions, il faut changer de référentiel !
Je m’explique : pour beaucoup l’opposition public-privé renvoie à Etat et entreprise privée, ce qui très largement insuffisant pour y voir clair quand d’autres oppositions viennent se croiser et qu’il faut en plus ouvrir des espaces non encore développés… Il en est de même pour l’opposition marchand-non-marchand pour discuter des services publics par exemple, ou encore de l’opposition coopérative-entreprise privée.
Où se trouve la véritable opposition ? A mon sens, elle est entre but lucratif et but non lucratif : c’est bien par là qu’on peut situer correctement un service public (par définition à but non lucratif, ses bénéfices retournant à la collectivité), une coopérative qui peut être à but lucratif ou non (si elle est une coopérative d’intérêt public) ou une association de 1901 qui peut être à but lucratif (ce qu’on sait peu) ou à but non lucratif !
Ainsi il est clair que les partenariats publics-privés sont une arnaque pour introduire le but lucratif dans les services publics par définition à but non lucratif… Et ceci n’est que le début d’un dévoilement progressif de toutes les arnaques successives faites par les dirigeants économico-politiques pour tondre la laine des bénéfices du service public sur le dos des usagers et des citoyens !
D’abord, permettez-moi de faire un correctif. Goldman a subi un milliard de PERTES en décembre 2008 mais étant donné le changement de calendrier fiscal, cette perte n’a pas été comptabilisée dans les résultats du premier semestre 2009 mais cantonnée séparément au sein d’un « mois orphelin », ce qui du coup a permis de gonfler les bons résultats du premier trimestre 2009. Ajoutez à cela le changement des règles comptables survenues fin mars 2009 et l’on comprend que certains, mieux informés que d’autres, aient anticipé en achetant des titres en décembre en janvier.. C’est ce qu’on appelle d’ordinaire un délit d’initié.
Mon intervention que Paul a eu la gentillesse d’afficher comme un billet indépendant se voulait un simple commentaire à sa vidéo mais je pense sincèrement que la confusion entre intérêts privés et bien public a quelque chose de profondément délétère et dangereux. Pensons à la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de ne plus plafonner les contributions des entreprises et d’autres organisations aux candidats politiques. Cela signifie que les spots TV de tel candidat prônant ouvertement la défense de tel intérêt (au nom du bien public, bien sûr), par exemple les forages pétroliers en Alaska, seront directement financés par le groupe d’intérêt en question. Disons que dans un certain sens, ça a le mérite de la clarté. L’homme politique et public devient donc une simple marionnette, un homme de paille mandaté par des intérêts privés. Pensons aussi à cette affaire Clearstream où les représentants de l’Etat sont à la fois juges et parties. Il y a tant d’autres exemples…
J’ai mentionné les médecins car ils semblaient obéir à un certain code de déontologie. Mais les médecins ne sont souvent plus que de simples prescripteurs. Dans son ouvrage « Comment la dépression est devenue une épidémie » Philippe Pignarre montre bien que l’industrie pharmaceutique a littéralement kidnappé l’ancienne psychiatrie pour la transformer en psychiatrie dite scientifique totalement à son service, à telle enseigne que certains ont pu dire que la dépression, par exemple, n’était rien autre que la maladie traitée par les anti-dépresseurs.
Le philosophe Dany-Robert Dufour affirme que Kant a le mieux défini le principe régulateur permettant de faire face aux dérégulations en chaîne propres au développement du capitalisme. Il dit que face à la logique utilitariste pour laquelle tout a un prix, Kant fut le premier à répondre que « Tout a un prix… ou une dignité ». Un certain nombre de choses n’ont pas de prix, et c’est pour cette raison qu’elles ont une dignité. Ce sont ces choses-là qui devraient être sanctuarisées par rapport aux intérêts prédateurs. Lesquelles ? C’est une autre histoire.
@ Rumbo
tout a fait d’accord pour Lupasco , mais aussi Morin , Deleuze-Guattari,Schopenhauer,et Leibnitz pour ses monades)
il y a beaucoup de « materiel » conceptuel à utiliser , mais il met immanquablement en question l’organisation sociale contemporaine.
ce qui n’est pas forcement du gout de tout le monde..
cela me rappelle le combat d’arrière garde des défenseurs de la peine de mort , essayant de persuader du caractère dissuasif de celle-ci quand il était possible de démontrer le contraire.
la violence diminue quand les conditions de vie s’améliorent .
la santé s’améliore quand les conditions de vie s’améliorent………
non ?
juste pour dire que quand les conditions de vie se dégradent, déjà bien évidemment la santé se dégrade
@Michel X
qui a écrit
« Cette confusion entre intérêts particuliers et collectifs, ce brouillage permanent des frontières entre domaines qui devraient restés séparés est un trait du capitalisme actuel et de la société postmoderne en général. On le rencontre partout. […] On peut citer des tas d’autres exemples. Quasiment plus rien n’est sanctuarisé par rapport aux ingérences permanentes des intérêts privés.
Nous avons donc besoin de sanctuaires, d’espaces dans lesquels les intérêts privés n’entrent pas. Il faudrait donc recréer les frontières que le capitalisme a abattu, ériger des lignes de séparation entre domaines qui relèvent d’intérêts purement privés et d’autres qui relèvent d’intérêts supérieurs. Une banque commerciale n’est pas une banque d’investissement. Un ministre n’est pas un banquier. Une régulateur n’est pas un banquier. Un médecin n’est pas un délégué médical. Un journaliste n’est pas un publicitaire et un article journalistique est différent d’un publi-rédactionnel. Etc, etc. »
La confusion que contiennent ces propositions est typique de l’approche des idéologues et des militants de la classe formoise*.
Les intérêts sont toujours « privés ».
Les intérêts collectifs ne sont que des sommes d’intérêts privés ou des compromis entre plusieurs intérêts privés divergents.
Les banques ?
Il faut les supprimer.
Le crédit qu’il soit à la consommation ou pour l’investissement est une absurdité antique qui perdure. Les « chevaliers » de la Bourse n’attendent plus les naufrage des bateaux, mais les mauvaises (ou à défaut les bonnes) récoltes sont toujours motifs d’enrichissement.
Les investissements en vue des guerres existent toujours : Kouchner* incitait la France à participer à la deuxième guerre du Golfe pour pouvoir récupérer ensuite « a piece of cake »
Mais cette absurdité antique est la composante monétaire d’une autre absurdité. Celle-là est néolithique.
C’est en effet de cette époque que date la SÉPARATION DU TRAVAILLEUR DE L’INVESTISSEUR.
Un des deux principaux enjeux de la REVOLution de civiLISATION, de la « révolisation » qui se prépare est donc celui-là : RENDRE AU TRAVAILLEUR LE DROIT A INVESTIR.
Ce que l’humain du paléolithique faisait librement : répartir son temps entre production de consommation (chasse pêche) et production d’investissement (fabrication de lances, d’hameçon) est un des deux enjeux principaux, un des deux éléments programmatiques fondamentaux.
Cette confusion « public-privé » recouvre l’ignorance ou le refus de la formoisie d’opérer ce retour de l’investissement dans les mains du citoyen.
Ce droit individuel à investir prendra, naturellement, une forme monétaire.
Nous la traduirons par « 300 euros par mois pour l’investissement ».
Ce sera la somme dont disposera chaque Terrien pour investir (sans retour, sans dividende, sans profit) sur le projet de son choix.
A la seule condition qu’il n’y ait pas « abus de biens sociaux ».
Mais de cela, le contrôle sera aisé : les 300 euros que vous investirez par tranches de 1, 5, 10, 200 euros …. le seront sur Internet de façon publique.
Sur la page « investissement public » de chaque citoyen, il sera possible de connaître tous les projets qu’il aura librement « subventionné ».
Ce système permettra – enfin – de RETIRER LA CLEF DU COFFRE DES MAINS DES POLITIQUES.
En effet, le délégué révocable à tout moment perdra le droit qu’a l’élu de subventionner à qui mieux mieux.
On ne verra plus de Ségolène Royal punir ses féaux tel Dominique Besnéhard en coupant les subventions – qui montrait ce faisant leur nature de corruption politique féodale.
A l’âge de 7 ans, chaque enfant recevra UN euro chaque jour à 16 heure – dès le jour de la révolution – afin de les investir où bon lui semble, individuellement.
On fixera une limite de 3 kilomètres comme borne spatiale pour cet investissement : il soumettra, lui-même, ses projets (individuels ou collectifs) réclamant financement (ordinateur pour la classe, plantes vertes dans le couloir ou plantations dans la cour de récréation, peintures sur le sol à refaire sur le terrain de hand-ball, etc etc…)
Les « demandeurs d’investissement » déposeront un plan de financement et ce seront les enfants d’autres écoles qui – sans qu’il soit possible de jouer au « donnant-donnant » – financeront publiquement ces projets, en fonction des arguments des uns et des autres.
Les UN euros de Cours Préparatoires deviendront DEUX euros l’année suivante … etc…
Tout ce débat sur un monde sans banques rend absurde le distingo du texte de Michel X.
Encore faut-il avoir le projet de RENVERSER LE CAPITALISME et d’établir un AUTRE SYSTEME !!!
Mais – et cela déborde le thème présent – il faut ACCEPTER EN PREALABLE de renoncer aux privilèges de Terre du Nord et ne plus exiger de pouvoir consommer PLUS QUE CE QUE PRODUIT NOTRE TERRE.
Une telle approche ne sera réalisable qu’en prenant en compte les thèses de Parvus-Trotsky : ce seront les classes exploitées qui par un PROCESSUS DE REVOLUTIONS SUCCESSIVES contre les diverses classes exploiteuses qui auront la force, l’envie, la volonté, le projet de mettre en oeuvre une société POST-CAPITALISTE.
La construction théorique ET programmatique d’un post-marxisme est un enjeu essentiel de ce projet. Mettre en lumière la LUTTE DES STRATES est pour cela crucial.
*classe formoise
http://site.voila.fr/monsyte/de/REFERENCES/Dictionnaire_materialiste.html#formoisie
*chevalier : le spécialiste est Claude Nicolet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chevalier_romain
http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Nicolet
exemple consultable en ligne
À Rome pendant la seconde guerre Punique : techniques financières et manipulations monétaires (téléchargeable pdf image)
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1963_num_18_3_421003
*Kouchner : interview en anglais dans un supplément au journal Le Monde
*Subventions Besnéhard
* Lutte des strates
http://revolisation.blogspot.com/2009/11/revolisation-et-lutte-des-strates.html
Intéressant car cela responsabilise le citoyen, mais quand vous dites:
Vous faites preuve d’un individualisme méthodologique et je ne peux vous suivre.
Je pourrais vous retourner Pangloss dans Candide de Voltaire : « les malheurs particuliers font le bien général; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien. » 😉
J’ai répondu – de façon détaillée – aux absurdes arguments de pseudo-Fujisan sur mon blog révolisationactu.
En couleur et sous le titre lundi 1 février 2010 : Guet-apens idéologique formois : intérêts privés, intérêts collectifs, individualisme méthodologique, holisme, matérialisme scientifique. Une réponse à un contradicteur anonyme pseudo-Fujisan sur le blog de Paul Jorion .
En voici l’essentiel :
PRÉAMBULE :
« De fait, la clé de cette influence se trouve autant en « psychologie », en « économie » qu’en « sociologie ». La lecture des textes d’analyse historique des vrais marxistes prouve qu’on ne peut jamais découper l’Histoire en pseudo domaines séparés de façon étanche. »
(Manifeste Matérialiste Yanick Toutain 2/2/2006)
PROLOGUE :
A : « Le troupeau de bisons, cette entité typique de l’Ouest Américain est la clé pour comprendre l’évolution des paysages des plaines centrales des USA. »
B: « Mais vous dites n’importe quoi ! Le « troupeau » ! le « troupeau » ! Mais cela n’existe pas, il n’existe que des bisons individuels. Sans étude individuelle de l’histoire, des besoins, des envies de chacun des bisons qui forme ce que vous appelez «troupeau de bisons » vous ne parviendrez à aucune intelligence de leurs déplacements, de leurs mode de vie ».
A : « Vous n’êtes pas sérieux, j’espère. Chaque bison n’a d’existence, de naissance, de devenir, de mort, qu’au sein du troupeau. C’est le troupeau qu’il faut étudier, pas le bison individuel ! Vous faites complètement fausse route. Pas étonnant à ce que vos thésards se verront refuser leurs bourses d’études !!! Je me gausse ! »
B : « Mes étudiants, eux, sauront ce qu’est un bison. Les vôtres n’auront aucune idée du poids, de la structure de chacun des bisons de votre fantomatique troupeau. Quant aux financements, ne vous en déplaise, de charmantes fondations privées sont toutes prêtes à contribuer aux recherches de mes étudiants. Ceux-ci ont d’ailleurs, chacun individuellement, rédigé la quasi-totalité des chapitres de mon prochain livre.
A: « Vous n’êtes qu’une crapule individualiste méthodologique !!! Un tigre de papier même pas recyclé !!! »
B : « Espèce de charlatan holiste !!!! Votre vision totalitaire quant au troupeau de bisons explique beaucoup de choses. A vous entendre, un éléphant perdrait même son droit à aller mourir seul !!!»
C: «Hum…. Messieurs…. J’entendais vos échanges. Je ne parvenais pas à les écouter tellement j’étais atterré : vos propos sur les bisons et sur les troupeaux de bisons sont totalement absurdes. Aucun de vous deux n’a mentionné la présence des Indiens. Sans les Indiens, point de bisons, sans les Indiens, point de troupeaux. La clé conceptuel du devenir du bison étasunien, c’est la structure sociale de la tribu indienne, c’est son histoire, son devenir. Qui plus est, sans étude sur le Grand Manitou et sa construction idéologique, point n’est possible de comprendre le rapport de la tribu indienne avec les troupeaux de bison. »
A et B (en choeur): « C’est une honte ! »
ÉPILOGUE 1 DU PROLOGUE
D: « Toc ! Toc ! Toc ! Bonjour messieurs. Je pense qu’un petit mémoire que j’ai rédigé ce week-end contribuera utilement à vos recherches. Il s’intitule : « De la structure moléculaire du bison comme clé de son inscription dans le paysage d’Amérique du Nord »
ÉPILOGUE 2 DU PROLOGUE
E: « Toc ! Toc ! Toc ! Bonjour messieurs. Je pense qu’un petit mémoire que j’ai rédigé ce week-end contribuera utilement à rectifier les impasses théoriques qui rendent vaines vos recherches. Il s’intitule : « Étude du rôle individuel de chaque Indien dans le devenir de la société indienne et de l’erreur de nier la quête de l’utilité marginale dans les déterminants psychologiques de la conduite de chaque personne de l’Ouest sauvage»
CORPS DE TEXTE
J’avais écrit – en chapeau d’un texte insistant sur le fait que toute perspective d’avenir ne peut être que 1° (démolition) anticapitaliste 2° (construction) basée sur la mise en œuvre de l’investissement démocratique – les propos suivants :
« La confusion que contiennent ces propositions est typique de l’approche des idéologues et des militants de la classe formoise*.
Les intérêts sont toujours « privés ».
Les intérêts collectifs ne sont que des sommes d’intérêts privés ou des compromis entre plusieurs intérêts privés divergents.
Les banques ?
Il faut les supprimer….. »
Pseudo-fujisan sauta sur l’occasion comme la misère sur le pauvre peuple et après avoir sacrifié aux dieux de l’honnêteté intellectuelle par un laconique :
« Intéressant car cela responsabilise le citoyen, »
Pseudo-fujisan enchaîna son propos par un culte acharné à la déesse mauvaise foi :
« mais quand vous dites:
Les intérêts sont toujours « privés ».
Les intérêts collectifs ne sont que des sommes d’intérêts privés ou des compromis entre plusieurs intérêts privés divergents.
Vous faites preuve d’un individualisme méthodologique et je ne peux vous suivre.
Je pourrais vous retourner Pangloss dans Candide de Voltaire : « les malheurs particuliers font le bien général; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien. » 😉
Qu’est-ce que l’individualisme méthodologique a à faire là-dedans ?
Je n’ai jamais écrit qu’il n’existait pas d’intérêts collectifs.
Il est tout de même fort de café qu’un contradicteur ose pousser la mauvaise foi jusqu’à proférer pareille accusation dans un texte où la référence à toutes sortes de groupes, groupements et structures sociales est un des principaux outils de l’argumentaire.
Un individu non anonyme – qui aurait le courage de signer de son identité réelle une pareille accusation – se serait ridiculisé pour des années d’oser prétendre qu’un texte où est mise en lumière la lutte des strates serait susceptible d’être accusé d’individualisme méthodologique
« La construction théorique ET programmatique d’un post-marxisme est un enjeu essentiel de ce projet. Mettre en lumière la LUTTE DES STRATES est pour cela crucial. »
Comment un texte où la lutte des strates est mentionnée comme un élément dont la mise en lumière est « cruciale » en tant qu’élément du « projet de construction d’une théorie post-marxiste » pourrait-il être accusé d’ « individualisme méthodologique » ?
L’auteur anonyme de pareille absurdité n’a sans doute pas pris le temps de cliquer lui-même sur l’article Wikipédia dont il a le culot de donner le lien.
« Définition
L’individualisme méthodologique repose sur l’idée, conforme à la tradition nominaliste, que les ensembles sociaux sont des métaphores qui n’existent que dans l’esprit humain et n’ont pas d’autre substance que celle des individus qui les composent. Leur prêter certains attributs des individus (des motivations, une volonté, une possibilité d’action autonome) est donc un abus de langage.
Au sens large, on peut caractériser l’individualisme méthodologique par trois propositions qui postulent que :
1.seuls les individus ont des buts et des intérêts (principe de Popper-Agassi) ;
2.le système social, et ses changements, résultent de l’action des individus ;
3.tous les phénomènes socio-économiques sont explicables ultimement dans les termes de théories qui se réfèrent seulement aux individus, à leurs dispositions, croyances, ressources et relations. »
A moins que notre supposition de son ignorance ne doive faire place à la découverte de son absolue mauvaise foi caractérisée !!!
Je ne ferai pas reproche à l’anonyme Fujisan de ne point avoir fait l’effort de lire mes autres textes – en particulier mon « Manifeste matérialiste » dans lequel – sans évoquer ce débat absurde opposant « holistes » aux « individualistes méthodologiques», je prenais position sur cette « contradiction » entre ensembles et éléments.
Je lui fais le reproche – sur la base de ce qu’il avait sous les yeux – de procéder à des inventions délirantes et totalement contradictoires aux lignes qu’il prétendait critiquer.
Dans mon texte, je ne faisais – d’ailleurs – pas uniquement appel (conceptuel) aux strates.
Lorsque j’écrivais – après avoir mentionné la classe romaine des « chevaliers » en tant qu’investisseurs et banquiers – (« Le crédit qu’il soit à la consommation ou pour l’investissement est une absurdité antique qui perdure (…)».)
« Mais cette absurdité antique est la composante monétaire d’une autre absurdité. Celle-là est néolithique.
C’est en effet de cette époque que date la SÉPARATION DU TRAVAILLEUR DE L’INVESTISSEUR.
Un des deux principaux enjeux de la REVOLution de civiLISATION, de la « révolisation » qui se prépare est donc celui-là : RENDRE AU TRAVAILLEUR LE DROIT A INVESTIR.
Ce que l’humain du paléolithique faisait librement : répartir son temps entre production de consommation (chasse pêche) et production d’investissement (fabrication de lances, d’hameçon) est un des deux enjeux principaux, un des deux éléments programmatiques fondamentaux. »
…. le lecteur de bonne foi comprend ce passage comme mentionnant « le travailleur » en tant qu’élément du « groupe des travailleurs ».
Il comprend tout autant cet ensemble comme devenant – peu à peu – disjoint de l’ensemble du groupe des investisseurs.
L’usage du singulier « investisseur », « travailleur » ne pourrait, en aucune façon, être instrumentalisé par les suppôt de l’individualisme ou du collectivisme. Qu’ils soient «méthodologiques » ou « analogiques respirants ».
« L’humain du paléolithique » n’est pas « Jean Dupont » locataire de la grotte numéro 43 du parc des « Habitécanthropes Locataires Mitoyens » 3 avenue du Silex salvateur, province du Néanderthal….. Il est un élément type de l’ensemble de tous les chasseurs OU des tous les cueilleurs OU de tous les chasseurs-cueilleurs OU de tous les pêcheurs ……etc….
Il faut ne pas être étouffé par la gène pour oser écrire
« ….et je ne peux vous suivre. »
… comme élément concluant une pareille « contre-thèse ».
C’est un exemple typique des mille et façons dont la formoisie – ses idéologues, ses militants – évacue à la fois le double débat sur « comment en finir avec le capitalisme ? » et sur « que mettre à la place ? »
Il est évident que les « Milioukov » de la formoisie cherchent par tous les moyens à imiter les rêveries absurdes de la classe capitaliste russe de 1916 : en finir avec la vieille classe exploiteuse en s’épargnant la peine d’une révolution. Mais ce ne sont que rêveries dénuées de tout fondement historique.
LA FORMOISIE ET SES MAUVAISES QUERELLES
Tenter d’empêcher le débat sur « quoi mettre en place après le capitalisme » en agitant comme un hochet magique le chiffon rouge de la polémique « holisme VS individualisme méthodologique » est particulièrement symptomatique de ce que cette tentative provient d’un suppôt anonyme de la classe formoise.
C’est en effet extraordinairement typique de la nouvelle (vieille) classe exploiteuse qu’est la formoisie de vouloir nier l’existence d’un étage où les phénomènes se déroulent individuellement.
La formoisie – tous chercheurs et enseignants confondus – nie qu’il soit indispensable ou nécessaire d’aller comprendre de quoi sont formés les photons.
De la même façon, le retard extraordinaire pris par les courants prétendument « marxistes » concernant la construction d’une science psychologique sérieuse en liaison avec les concepts de lutte des classes est typique de la façon dont cette classe prétend expliquer le réel – tout en veillant à ce que ne soient jamais mis en lumière ses mobiles égoïstes, ses petits calculs mesquins destinés à préserver son consumérisme pathologique et sa consommation supérieure au PIB mondial moyen. J’avait réglé son compte à cette prétention de nier l’élément sous le collectif (pendant de la prétention des autres courants à nier le collectif sous l’individuel) dans mon Manifeste Matérialiste. Il contenait une forme de réponse préalable à tous les Fujisan formois
« En effet, de la même façon que la clé de la physique supérieure est l’étude des agglomérations d’atomos, formant toutes les sous-particules, puis les atomes, puis les molécules, de la même façon que la clé de la biologie supérieure est l’étude des agglomérations de briques du vivant, de la même façon, la clé de l’Histoire matérialiste, c’est l’étude de l’agglomération des êtres humains »
EXTRAITS DU MANIFESTE MATÉRIALISTE QUANT AU LIEN : ÉLÉMENTS-ENSEMBLES
« L ‘atomos est la brique numéro un. Tout est fabriqué à partir d’atomos.
Dans chaque objet, chaque corps, chaque particule, chaque planète, chaque étoile, chaque galaxie, chaque animal, chaque maison, chaque nuage, chaque rivière, chaque microbe, dans chaque océan, dans chaque être humain, il y a, à un moment déterminé, un nombre entier d’atomos.
[ pour les autres extraits confer (…) la réponse complète sur révolisationactu .]
* * *
HISTOIRE MATÉRIALISTE CONTRE PSEUDOS DOMAINES ÉTANCHES
De fait, la clé de cette influence se trouve autant en « psychologie », en « économie » qu’en « sociologie ». La lecture des textes d’analyse historique des vrais marxistes prouve qu’on ne peut jamais découper l’Histoire en pseudo domaines séparés de façon étanche.
L’analyse de l’économie capitaliste de 1976 à 2006 passe principalement par l’étude de ce qui se passe dans la tête des travailleurs des pays occidentaux : Comment font-ils pour prendre autant de coups, poussés vers la sortie, vers la précarité, le non droit, vers le chômage, vers le RMI, vers le sommeil sur des trottoirs, vers la mort une nuit de décembre 2005.
La croissance annuelle du CAC 40 a pour origine principale cela : Sans cette passivité des travailleurs – à expliquer -, impossible pour la bourgeoisie d’en finir avec le ratio 70 % – 30 %, salaires – profits. C’est le passage de 30 % à 40 % (de la répartition du PIB) en faveur des profits qui permet cette pseudo croissance boursière.
Et l’analyse des cerveaux prolétaires passe elle-même par la détermination des classes en présence, donc par la construction d’une sociologie scientifique.
En effet, c’est l’explosion du prolétariat en 3 classes concurrentes qui est la clé de l’Histoire du 20° siècle, et donc de la passivité des travailleurs des pays développés.
En effet, de la même façon que la clé de la physique supérieure est l’étude des agglomérations d’atomos, formant toutes les sous-particules, puis les atomes, puis les molécules, de la même façon que la clé de la biologie supérieure est l’étude des agglomérations de briques du vivant, de la même façon, la clé de l’Histoire matérialiste, c’est l’étude de l’agglomération des êtres humains.
Il n’est pas dit que la structuration en classes sociales soit le fin mot de l’Histoire. Il est probable que les pressions des Travailleurs Innovants opposés aux Travailleurs Répétants ainsi qu’aux Parasites, les 3 regroupés en STRATES, a pu avoir le rôle moteur le plus important.
Il n’empêche que c’est la détermination de ces groupes de pression qui permettra de construire des modèles informatiques qui pourront prouver que l’Histoire devait passer par tel chemin et pas par un autre.
(… ) * * *
TOUT EST DÉTERMINÉ : L’HISTOIRE EST ÉCRITE
Car ce qui effraye les moineaux peureux de la science falsifiées c’est cela : L’Histoire est « écrite ».
Tout est prévisible.
Tout est déterminé.
Depuis le probable Big-Bang (à clarifier) jusqu’en 2007 tout était écrit.
Prévisible.
Évidemment.
Oui, mais par qui ?(…)
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En définitive, le piège qu’avait construit – ou que croyait avoir construit – l’anonyme pseudo-Fujisan va se transformer pour devenir une trappe à formois.
Il avait cru malin d’agiter son « chiffon rouge » de l’individualisme méthodologique. Certes, il est probable que sont tombés dans son piège d’aucuns qui souhaitaient y tomber : le prêt-à-porter intellectuel est le costume dont les classes exploiteuses sont friandes. « Comment parvenir à conserver sa mauvaise foi et sa bonne conscience en même temps ?» est un des (le) principaux mobiles de lecture, d’études, de recherche d’information ou de connaissances des classes exploiteuses.
« Ce n’est pas la peine de chercher à comprendre comment pourrait se mettre en place cet « investissement démocratique » que préconise l’auteur que critique Fujisan puisque celui-ci vient de démasquer les mobiles de celui qui le préconise : de « l’individualisme méthodologique ».
Ce n’est pas « le mobile » ?
C’est la technique (erronée) d’analyse qui aurait fait aboutir à cette absurde proposition d’ « investissement démocratique ».
– Ah oui ? Et où serait-ce démontré ?
La formoisie néo-stalinienne n’a qu’une proposition à la bouche : contrôle par l’État.
Comme les marchés sont mauvais, il faudrait refaire de la planification stalinienne, mais sous le parapluie de la « démocratie capitaliste ».
De Man est toujours vivant !!!! La formoisie est indécrottable !!!
Cette classe est planificatrice avant les révolutions anticapitalistes. Elle est planificatrice bourgeoise.
Et quand les peuples pauvres se sont révoltés contre la misère, l’oppression, les famines, les génocides sanitaires, cette même formoisie se mue en Vychinski pour lutter contre « l’égalitarisme petit-bourgeois* » et mettre en œuvre sa « planification socialiste ».
Point ne serait besoin – selon tous les pseudo-Fujisan – de s’interroger sur une gestion individuelle de l’investissement par l’exercice du libre choix de chaque citoyen.
Ce n’est pas la peine, c’est de l’ « individualisme méthodologique » !!!
Et c’est pourquoi votre fille est muette !!!
Quant au malheureux Voltaire embringué dans la croisade (crypto) néo-stalinienne de pseudo-Fujisan, on lui fait dire le contraire de ce qu’il voulait faire comprendre.
Je pourrais vous retourner Pangloss dans Candide de Voltaire : « les malheurs particuliers font le bien général; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien. »
Quand il s’en prenait au fatalisme leibnitzien visant à maintenir les peuples pauvres sous la coupe des Torquemada d’Espagne et d’ailleurs, quand Voltaire* voulait inciter les individus à la lucidité, à la compréhension du monde, quand il voulait que le savoir permette de combattre l’injustice, la superstition, l’oppression, l’injustice, un anonyme Fujisan arrive et (tente ?) parvient à nous faire croire que le propos de l’auteur du Candide serait de nier (au choix) l’importance de l’individu dans le déroulement de la lutte des classes ? L’importance du rôle de l’individu dans le déroulement de la lutte des strates ? L’importance de l’individu dans l’évolution de l’Histoire.
N’importe qui connaissant un tant soi peu Voltaire connait au moins le titre du livre « Le siècle de Louis XIV ». Un des ses adversaires tout autant borné que Fujisan pourrait – à meilleur escient – faire de Voltaire un précurseur de la méthode de l’ « individualisme méthodologique ».
A ce stade, une crainte me vient : Et si, pire encore que la mauvaise foi, pire encore que l’ignorance, le ressort le plus puissant du fonctionnement de l’anonyme Fujisan était tout simplement… la bêtise !!! Et si son fonctionnement psychologique était sur le modèle de l’ « analogie d’apparence » : « Il y a le mot « particulier » dans le paragraphe de Candide, il y a le mot « général », cela a l’air de ressembler au débat…. Allez, je copie-colle ».
Sans qu’aucune partie de son cerveau ne se soit donné la peine de chercher à comprendre le lien qui pourrait exister (ou ne pas exister) entre le paragraphe du Candide en question et le contenu du Wikipédia « L’individualisme méthodologique ».
Mais alors, ce texte n’aurait été que temps perdu ?
Que nenni : son intérêt ne procède pas de la qualité de l’anonyme ou de ses écrits. L’intérêt de cette réponse est lié à la qualité intellectuelle de ceux qui auraient (sont) susceptibles de tomber dans un tel piège.
Décortiquer les techniques d’un guet-apens ne préjuge pas des qualités de l’assaillant. Cet exercice peut viser à protéger les victimes futures qui pourraient être contraintes à perdre leur temps face aux assauts rhétoriques des éléments dolosifs des classes exploiteuses.
Et cela d’autant plus que le « camp » de l’individualisme méthodologique a été tellement contraint de mettre de l’eau dans son vin « conceptuel » que le débat en perd quasiment toute consistance. Il suffit de lire la fin de l’article de Wikipédia pour s’en convaincre.
« Ce problème est plus apparent que réel. En effet, il est clair que chaque individu naît et vit au sein de structures sociales existantes qui influencent son comportement, mais ces structures résultent des actions des individus qui l’ont précédé et coexistent avec lui, et ses propres actions contribuent à façonner les structures au sein desquelles vivent ses contemporains et vivront ses successeurs. La difficulté ci-dessus n’apparaît que si on décide à la fois d’ignorer la dimension temporelle et de parler de « l’individu » comme d’une essence abstraite au lieu de parler d’une multitude d’individus qui interagissent les uns avec les autres, ce qui constitue une double erreur de raisonnement.
Pour dépasser ce problème, on parle de plus en plus d’ « individualisme méthodologique complexe » (IMC, expression due notamment à Jean-Pierre Dupuy) même si d’autres appellations sont également utilisées (Agassi parle par exemple d’individualisme institutionnel). L’idée de cette posture est de considérer que le monde social (par opposition au monde naturel) est dual car partagé entre l’action (de l’anglais « agency ») et les structures sociales. L’IMC postule que chacune de ses parties est une propriété émergente de l’autre : les actions individuelles, guidées par les structures sociales, s’agrègent et produisent des résultats non attendus qui modifient les structures sociales ; en retour les structures sociales produisent des effets cognitifs sur les individus et déterminent en partie leurs actions etc. L’évolution sociale est donc le résultat de cette dialectique entre action et structure, l’idée étant qu’il est impossible de réduire l’un à l’autre, même si elles sont fortement interdépendantes. »
et enfin dans les citations
« Personne ne conteste que, dans la sphère de l’action humaine, les entités sociales ont une existence réelle. Personne ne s’aventure à nier que les nations, les Etats, les municipalités, les partis, les communautés religieuses, sont des facteurs réels qui déterminent le cours des événements humains. L’individualisme méthodologique, loin de contester la signification de tels collectifs, considère comme une de ses tâches principales de décrire et d’analyser leur devenir et leur disparition, leurs structures changeantes et leur fonctionnement. Et il choisit la seule méthode qui permet de résoudre ce problème de façon acceptable. » (Ludwig von Mises, L’Action humaine)
Mais quel adepte de la « science pseudo-Fujisan » oserait prétendre que cette évolution de l’IM vers l’IMC serait un argument positif (ou négatif) en faveur de l’investissement démocratique ?
L’absurdité d’une telle hypothèse est proportionnelle à la stupidité de l’argumentaire rhétorique de l’anonyme.
Ce sera une des tâches de la science psychologique des classes et des strates que de mettre en lumière le fonctionnement de tels rhéteurs ainsi que celui de ceux qui lui donneraient crédit. Une science dont les objets seront autant des individus que des groupes !!!!
NOTES (…)
Excellent billet qui va au coeur des choses en posant la question de la confusion des genres largement pratiquée dans le système capitaliste. Mais tout comme Crapaud rouge je pense qu’il faut aller plus loin et carrément considérer que cette confusion des genres est inhérente à la logique capitaliste et non pas seulement un de ses excès financiers qu’il s’agirait de corriger, même lourdement, de même que l’explication qui renvoie aux seules considérations morales, éthiques, ne font pas avancer le débat, car on s’abstient alors de faire l’analyse du système : toute morale, toute éthique individuelle est toujours relative à un donné, un donné qui est informé par l’évolution et la nature du système, lequel se comprenant in fine comme une formation sociale.
Pourquoi en effet le privatif en vient-il à s’immiscer dans les affaires collectives, à étendre toujours son domaine ? je précise que si j’emploie expressément le terme privatif plutôt que celui de privé pour souligner c’est que le premier ne renvoie pas seulement à la propriété d’une personne ou d’une personnalité morale mais renvoie aussi à un privé dont le propre est de priver les autres de quelque chose, de les empêcher d’agir en quelque sens, ou encore implique une injonction à faire quelque chose, les trois aspects pouvant d’ailleurs être liés. Autrement dit le privé dépossède autrui d’un pouvoir, d’un avoir ou même d’un être. La question du privé dépasse donc le problème de la propriété individuelle comme l’entendent les libéraux dans leur vision étriquée des choses.
Frédéric Lordon fait la critique des instruments financiers ainsi que celle de la politique monétaire mais il me semble qu’il lui manque un principe explicatif sociologique du capitalisme pour justifier ses propositions. Je pense bien entendu à l’approche sociologique du capitalisme selon Paul Jorion où la logique capitaliste est l’expression d’un rapport de force à l’avantage des investisseurs, ceux qui par définition possèdent le capital, par opposition à ceux qui ne le possèdent pas ou très peu, les salariés , et par opposition aux entrepreneurs du fait que ces derniers sont sous la coupe des investisseurs (même s’ils sont souvent aussi eux-mêmes investisseurs) ce qui est le cas lorsque la banque quittant sa fonction première d’intermédiation se transforme en casino.
En reprenant à la base l’analyse du capitalisme sous l’angle du rapport de force existant entre investisseurs, entrepreneurs et salariés on en vient à poser le principe de la concentration du capital comme la cause première du maintien en l’état, et même son renforcement, de la logique qui avantage le premier groupe, lequel groupe ne manque pas alors d’imposer sa loi à la société dans son ensemble, dans tous les domaines, d’où la confusion des genres. Or ce qui permet en premier lieu de concentrer le capital c’est l’usage de l’argent comme marchandise. De fait, les propositions de Lordon reviennent à limiter cet usage de l’argent mais il n’en fait pas la théorie, ce qui limite la portée politique de ses propositions.
Ceci dit, ce qui sépare Jorion et Lordon est loin d’être un abîme, ils sont pour moi grosso modo du même bord, il ne serait donc pas impensable qu’à un moment donné, à un certain niveau leurs actions puissent converger, ce d’autant plus que chez l’un comme chez l’autre la pensée relative au capitalisme, à la crise aux moyens d’y remédier, sont encore en cours d’élaboration, ou du moins d’explicitation. L’évolution de la crise se chargera sans doute également de faire le tri entre ce qui relève de l’essentiel et de l’accessoire pour justifier la nécessaire convergence dans l’action.
Tout à fait d’accord avec Pierre-Yves D.!
J’avais été choqué et désolé d’une critique très négative d’un blogueur sur ce site envers Frédéric Lordon. il faut créer un front des 80% contre la haute phynance et tous les kleptocrates ; des personnes comme F.Lordon, P. Jorion ou quelques autres au delà de différences ponctuelles d’analyses « sont du même bord’ : par exemple leur démolition de cette fausse ‘science économique’ qui est au service de cette idéologie du fric…
En fait l’union est nécessaire plus que jamais : la divison a toujours un facteur de domination qui avec le bourrage de crâne (simplifions pour idéologies dominantes etc.) a permis à des minorités d’imposer leurs intérêt contre la majorité (c’est vieux comme la révolution néolithique)!
On parlait ici de ce qu’il faut faire et comment le faire. Un premier point serait de lister sur une page des mesures à prendre et le point qui m’apparaît clair est que des propositions simples pourraient avoir un impact considérable si elle sont expliquées avec pédagogie et aussi reprise par des forces diverses sans exclusive (ex. C. Lepage invitée), sans divisions inutiles. Je ne fais pas appel du genre ni gauche ni droite naïf mais simplement un appel à la dignité et à la morale pour nous éviter d’aller dans le mur.
@ Yanick Toutain
comment interprétez-vous le genocide Cambodgien qui eu comme cible peut-être ce que vous appelez la Formoisie (les classes de travailleurs « intellectuels » journalistes,enseignant,médecins,avocats…)
appartenant moi-même à une classe à formation à forte valeur ajoutée , je ressent de plus en plus une tension sociale que j’appelle le Pol-Potisme rampant….que je retrouve dans les propos de MichelX.
mais , après de longue discussion sur ce point avec de nombreuses personnes (enseignants,médecins…) le sentiment que nous avons tous est que cet ostracisme est instrumentalisé par les superstructures du pouvoir….
mais , je le redis , pas de théorie du complot , le besoin de comprendre,avant tout.
votre point de vue est très éclairant …..
le problème et la lecture que vous en faites me « bouscule vraiment le mental » , c’est extrêmement salutaire….et illustre bien les propos que je tenais plus haut.
les questions que se posent MichelX sur le fonctionnement de certaines professions sont aussi très légitimes….
tenons nous là une racine de nos problèmes?
mais , je suis peut-ètre hors sujet…
cordialement
Simplement un avis. Les Etats-Unis (CIA) ont aidé les Khmers rouges quand les vietnamiens sont intervenus pour mettre fin à cette dictature du massacre, aidant ceux-ci à terroriser les populations. Avant que les khmers rouges ne prennent le pouvoir, ce sont encore les USA (Kissinger, prix Nobel de la Paix) qui orchestraient les bombardements secrets(massifs) de ce même Camboge de façon purement gratuite, enfin, selon la tactique de l’endiguement pour empêcher le communisme de s’étendre dans cette partie du monde. Cela ne vaut pas de lien de cause à effet, mais je peux imaginer que certains militants pêtent les plombs devant autant de malfaisance diabolique, perdent complètement les pédales et se demandent comment en finir avec cette saloperie infernale? On ignore souvent à quel point la première puissance impérialiste à pu faire preuve d’une cruauté sans limite pour sauver son modèle économique et philosophique.
Bonjour
Je suis assez ignorant sur les détails des massacres de masse qui se sont déroulés au Cambodge.
Un peu moins ignorant sur ce que fut la « Révolution Culturelle » chinoise.
Elle fut la réaction de classe des exploités qui voyaient la formoisie s’accaparer de plus en plus de pouvoir, de revenus etc…
Face à une tentative de « thermidoration » semblable à ce que fut le stalinisme, les jeunes et les travailleurs les moins formés tentèrent une contre-contre-révolution.
Mais dans un brouillard théorique et conceptuel absolu : la « nouvelle bourgeoisie » que désignait comme cible Mao Tse Toung (lui-même représentant de l’aile « gauche » de la bureaucratie formoise) était effectivement la haute formoisie, la moyenne formoisie.
On retrouve, dans les propositions des jeunes (l’enseignant doit lui-même apprendre etc …) beaucoup de traits du combat anti-formois.
Quand nous réclamons « j’apprends ce que je veux, quand je veux, comme je veux, où je veux, avec qui je veux, de la façon que je choisis » en tant qu’un des étendards de la révolisation de strates à venir (en faveur de la strate des innovants) nous sommes les héritiers des Gardes Rouges.
Quant à leurs excès, ils sont le produit de leurs ignorances: à Lyon, les canuts ne se conscientisaient pas, les esclaves de Spartakos-Spartacus ne se conscientisaient pas.
De la même façon, le formariat de 1966 ne se conscientisait pas.
De ce point de vue, le combat pour contraindre les détenteurs du capital humain à partager le fruit de la productivité inhérente à ce capital pouvait être considéré comme un combat contre les humains détenteurs de ce capital.
D’autant plus qu’ils pouvaient comploter pour un coup d’Etat du type ‘Thermidor de la formoisie », pour une thermidoration formoise – telle que fut l’irruption du stalinisme en 1927.
Mais il faut, en conséquence distinguer clairement les forces en présence.
Il me semble que les maoïstes de gauches étaient les alliés honnêtes des forces égalitaristes. Des forces petites-formoises comme étaient petites-bourgeoises les forces qui soutenaient Robespierre, en alliance avec les proto-babouvistes de 1793.
Les maoistes de droite n’étaient que des gangsters formois tentant de mater la moyenne et la haute formoisie pour empêcher que leurs excès ne sonne le glas de la « reconnaissance des qualifications acquises ».
On retrouve de ces sortes de maoistes de droite au Népal actuellement.
Ils sont prêts à tous les compromis pour empêcher l’émergence d’une véritable volonté populaire.
A ce propos : la révocabilité permanente des délégués et la formation de véritables soviets est un critère fondamental de distinction des uns et des autres.
Idem quant à la possibilité de quelconque compromis cyniques avec les forces impérialistes.
En conclusion, mon ignorance sur les sortes de maoistes qu’étaient les Khmers rouges me laisse à avoir les « intuitions provisoires suivantes »
Une sorte de groupe moyen-formois se constituant en bureaucratie ignare.
Face aux forces de l’URSS et aux hautes-formoisies (et moyennes-hautes formoisies) régionales coalisées ils glissent peu à peu dans une sorte de fascisme basique.
On a de ces sortes de dérapages dans certaines révoltes d’esclaves dans l’Antiquité (confer en Sicile, me semble-t-il)
Ces bureaucrates ignares cumule une incapacité à comprendre leur statut, (formois) celui des couches et classes sur lesquelles ils s’appuient (formariat exploité) et surtout à conceptualiser leur place dans la lutte des strates : des répétants ignares incapables de quitter la gangue idéologique du maoisme.
Ce statut de répétants ignares les amènera à des attitudes non seulement criminelles – et imbéciles – vis-à-vis de la classe formoise au Cambodge, mais encore à des pratiques totalement scandaleuses (opportunisme cynique) par rapport à l’impérialisme étasunien.
—
« Les États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux, ainsi que la Chine, continuent de reconnaître le Kampuchéa démocratique comme gouvernement du Cambodge pour marquer leur désapprobation de l’occupation vietnamienne, soutenue par l’URSS. La Chine lance alors, le 17 février 1979, une invasion punitive au nord du Viêt Nam qui échouera totalement [2]. Les États-Unis soutiennent la résistance Khmer rouge par l’intermédiaire d’alliés thaïlandais. Alors que dès 1980 les Vietnamiens contrôlent l’est et le centre du Cambodge, les combats se poursuivent à l’ouest pendant toutes les années 1980 et des millions de mines sont disséminées. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Khmers_rouges
—
Le fait que cela se produise après l’invasion du Cambodge par l’armée FORMOISE du Vietnam n’excuse rien du tout.
C’est en effet l’armée régionale de la classe formoise qui, basée au Vietnam, vient mettre un coup d’arrêt aux délires de cette bureaucratie imbécile.
Qu’il soit clair néanmoins que les idées « socialistes » d’Adolf Hitler n’ont aucun effet sur l’évaluation de la validité du « socialisme ».
De même l’ « égalitarisme » apparent (ou revendiqué) de ces imbéciles n’a rien à voir avec un véritable projet égalitariste mondial.
Le lecteur honnête pourra constater que le « bréviaire » de ces néo-staliniens avait davantage à voir avec le préchi-prêcha des missionnaires du Moyen-Age ou avec le catéchisme des Lettrés formois de la Chine confucéenne qu’avec une dynamique innovatrice visant à faire de chaque enfant, de chaque adulte, un génie au travail.
Cette idéologie de la répétition (très à la mode dans l’école capitaliste en France de 2010) est typique de la formoisie répétante et de sa volonté de coupler dressage et apprentissages.
Ces faits et analyses devraient vous inciter à utiliser avec modération et prudence la terminologie « pol-potisme ».
Malgré les outils conceptuels dont je dispose, j’ai l’impression de ne pas y voir très clair.
Alors, imaginez ce que je peux penser des forces qui en usent et en abusent – tout en oubliant soigneusement l’alliance objective KHMERS ROUGES – ETATS UNIS D’AMERIQUE après 1979.
On pourrait dire qu’à cette époque, les Khmers furent, pour les USA, ce que Ben Laden était pour eux en Afghanistan.
En conclusion deux remarques :
1° à force de s’accaparer égoïstement les fruits d’une productivité dont la société leur a fait cadeau, les formois attisent une haine dont ils pourraient être les victimes plus tard
2° la valeur de cette productivité est bien inférieure à ce que les formois s’imaginent valoir : l’essentiel de notre niveau économique (j’ai écrit sur le blog de Paul Jorion plusieurs choses depuis hier quant à cette « productivité ancestrale ») provient de l’accumulation des savoirs depuis le paléolithique.
3° Je suis parvenu, en 1993, à la découverte du concept de « formoisie » en m’interrogeant sur les sabotages de mes projets en informatique pédagogique (sabotages de mes projets et répression à mon encontre provenant autant de l’administration Monory-Jospin que des enseignants eux-mêmes)
Mon but était – et reste encore – d’APPRENDRE EN S’AMUSANT.
Le logarithme de 9 petits cubes en base trois était la forme de plaque que tenait l’enfant qui mimait les gestes du KANGOUROU ROUGE.
Kangourou comptant avec deux bras et sa queue.
Rouge parce qu’il tenait, (avec un bras levé) une PLAQUE rouge formée de TROIS barres vertes que lui avait transmise le kangourou vert.
J’avais voulu faire des jeux vidéos avec ces saynettes et la répression écrasa le projet Bizouk.
Entre ce projet d’APPRENDRE EN S’AMUSANT et les délires des bureaucrates stalino-maosites des jungles cambodgiennes, il y a un fossé gigantesque.
Le partage du savoir n’est pas la destruction des savants !
Seuls des staliniens imbéciles ne peuvent comprendre la notion de dépassement dialectique.
Allez jeter un oeil sur les deux vidéos pour comprendre (en version papier) pourquoi (et comment) j’ai la certitude que l’apprentissage concomitant de la numération (passage de NEUF à dix) et des logarithmes permettra à la société un gain de productivité gigantesque.
http://www.youtube.com/watch?v=KVxWR1gbZTo
http://www.youtube.com/watch?v=3q-ZkBxUyNc&feature=related
De la même façon, l’abandon de l’absurde continuisme (infondé depuis les tentatives Aleph de Cantor) permettra d’apprendre avant huit ans ce que sont les dérivées, les primitives, les intégrales.
Ou, encore, pour être actuel, l’ EPAD de Apple est l’engin dont je rêvais (en classe de CM) en 1986.
Nous avons les outils du paradis sur Terre.
Encore faut-il que les gens comme vous fassent ce que j’ai fait entre 1991 et 1993 : TRAHIR LEUR CLASSE, TRAHIR LA FORMOISIE et travailler solidairement pour le genre humain.
Vous n’êtes pas – ici – « hors sujet ».
Vous « bousculer le mental » sera un exercice que je dus pratiquer lorsque les 8700 Francs mensuels que je gagnais allaient devoir être abandonnés – sauf à accepter de renoncer à mon intégrité et mes projets pédagogiques.
(le lien blog que j’indique ici est celui qui contient la conceptualisation de « thermidoration », « révolisation », « luttes des strates » etc…)
Démosthène se promenait le long du rivage quelques petits cailloux dans la bouche pour s’obliger à une bonne articulation.
Chez les Arabes, l’éloquence, ie expression concise et dense, était si prisée que l’apprenti de calait un caillou sur la langue pour ne parler que si ce qu’il avait à dire atteignait un niveau de pertinence certain.
Ce qui est décrit ici, c’est ce qui fut dénommé capitalisme de copains et de coquins.
Les exemples à verser au dossier sont si nombreux/ Halliburton et les quarante voleurs de Bagdad (Dick Cheney). La transformation de l’armée professionnelle en unités privées aussi bien dans la logistique que dans le renseignement!!!!!!
Bon, pour vous faire rigoler, une firme pharmaceutique qui a financé Bush le fils a imposé l’invention d’une nouvelle nosologie psychiatrique- l’enfant hyperactif: total des millions d’enfants, bizarrement des noirs- prendront à VIE une drogue à laquelle ils sont accoutumés. La plupart des prescripteurs n’en sont même pas conscients…et cetera et ces tes ris.
je me permets de rajouter aux propositions de Betov=
Supprimer les banques « privées »= soit celles qui se servent des dépôts du public pour générer du profit pour un petit nombre de rentiers et qui orientent à l’insu du public la production- de quoi a-friquer la vie de novo
mais comment l’obtenir sur un territoire « national »?
alors que le réseau de luttes contre les terr’oristes est mondialisée, voir les black sites et la détention administrative préemptive à vie sur simple soupçon?
Sincèrement, j’ai encore du mal à savoir comment les gens vont réussir à se mettre d’accord. Car le problème est tellement difficile à cerner que la simple écoute des médias ne suffit pas. Si elle veut de l’information précise et claire elle doit aller chercher par elle même des médias indépendants. La vraie force de ces minorités est de détourner l’attention de la population. Et pour cela elle se sert des médias en créant de fausses polémiques. Si vous retirez le temps de travail de chacun, il ne reste qu’une faible part pour s’occuper des réels problèmes qui rongent notre société actuelle. Alors si maintenant vous réussissez à attirer l’attention des gens sur des choses dérisoires comme la main de Thierry Henry ou la pendémie de grippe vous obtenez une population endormie et épuisée. Si à cela vous rajoutez la culture de l’image et de la communication, vous otez le bon sens politique de toute une société. En revanche, internet reste pour moi le moyen d’information idéal pour informer les gens de ce qui se passe vraiment car il permet à chacun de choisir quelles informations lui parlent vraiment et à quelles idées il veut adhérer. Le problème étant il s’agit aujourd’hui de faire prendre conscience à la population quels sont les intérêts qui se jouent aujourd’hui au sein de la finance même. Quel pourcentage de la population française s’intéresse à la finance (ennuyeuse, passionnante et complexe)? Et pourtant c’est bien de là que se décide la répartition des richesses mondiales.
Je n’ai qu’une chose à regretter dans cet excellent billet : Que (m)on vieux copain Michel ait choisi ses exemples aux Etats-Unis, alors que nous en avons tant de si démonstratifs « Made in France »!
Une des bonnes choses que peut faire ce blog, c’est de remettre au centre du débat public le mot MORALE. Pas l’éthique dont on fait les comités d’éthique, pas la déontologie dont on fait des draps et des écrans, et pas non plus les chartes de ceci ou de cela qui accompagnent les publicités les plus crapuleuses.
Tout simplement la morale, celle qui, de tout temps, et dans toutes les cultures, fonde les rapports sociaux dans une communauté. Paul Jorion l’a déjà dit…
La morale vu sous cet angle, j’y souscris évidemment. C’est la morale comme fondement du politique, le milieu sans lequel l’action humaine n’a pas de sens. Certes un von Hayek introduit dans sa réflexion sur l’économie des considérations morales, mais elles renvoient à un formalisme juridique assis en dernier ressort sur des considérations théologiques, qui dépolitise l’économie, faisant alors de la question du jugement moral une question purement individuelle, qui met l’humain face à DIeu. De ce fait l’économie se voit naturalisée.
Ce que je visais dans mon commentaire précédent c’est comme vous, la morale assujettie à un domaine particulier, à un certain type d’économie par exemple. Ce qui renvoie, comme vous dites, aux comités d’éthique ou au cours spécifiques d’éthique appliquée au commerce, comme si il n’existait pas une économie politique qui implique déjà une dimension morale. L’économie politique porte sur la question des choix : quel est l’économie, quelles sont les mesures économiques qui puissent s’inscrire dans une finalité de la vie bonne, pour chacun dans la collectivité. Nonobstant, que certaines formations commerciales ou économiques incluent désormais des cours d’éthique ou de philosophie n’est pas totalement négatif, cela indique que la question morale redevient d’actualité en venant titiller ces milieux qui y étaient réfractaires tout comme ils le sont à toute science humaine. Mais c’est totalement insuffisant, Ils doivent maintenant franchir le pas et faire carrément de l’économie politique s’ils veulent en effet moraliser l’économie comme ils le prétendent.
J’ajouterais que morale et éthique d’un certain point de vue ne s’opposent pas dès lors que l’on considère que l’éthique est toute appropriation individuelle d’une morale qui s’élabore collectivement. Mais ne garder que l’éthique renvoie à l’individualisme méthodologique ou du moins à une conception dépolitisée de l’économie.
Le vendredi, un 29. 01. 10 : extraits de « la tribune:
A 17h37« Après plusieurs séances de correction, la Bourse de Paris termine la semaine sur un rebond. A la clôture, le CAC 40 progresse de 1,37% à 3.739,46 points. Le marché a été rassuré par la reconduction de Ben Bernanke à la tête de la Fed avant de saluer l’annonce d’un PIB américain meilleur que prévu. » / A 22h05 « Retournement total de tendance ce vendredi à Wall Street. Après avoir ouvert en hausse, portés par la progression plus forte que prévu du produit intérieur brut américain et de la confiance des consommateurs, les indices new-yorkais sont repartis à la baisse. Les marchés ont été rattrapés par les inquiétudes sur la dette des Etats européens ». Moralité de cette influence réciproque renversante: « Dettes grecques et portugaises, déficit espagnol, chômage dans la zone euro : autant de raisons qui poussent l’euro à la baisse face au dollar. Le billet vert profite, lui, de la très forte croissance américaine au quatrième trimestre ».
Ou en mode d’abord macro : « Le taux de chômage de la zone euro a atteint en décembre la barre symbolique des 10%, son plus haut niveau depuis onze ans. Dans l’ensemble de l’Union européenne, il est légèrement inférieur, à 9,6%. L’Espagne continue d’afficher un taux de chômage très élevé, de 19,5%, selon Eurostat. ». On décompose alors qu’en crise les interactions s’intensifient. Tentative de précision : « Le nombre de sans emploi outre-Rhin a fortement augmenté en janvier, de 342.000 en données brutes et de 6.000 en données corrigées ».
Sondage TF1 sur le coup (et le coût !) du fanfaron sous l’air du pays de la révolution qu’il adresse à Obama. L’événement d’un soir prime time, jouer la surprise, recouvrir la ride de sa mimique lors des visites d’usine d’un contentement plus entier, se donner un peu de marge pour être en haut des sondages. Sommes-nous concernés ? Politiquement ? L’alerte semble avoir été sonnée mais le son est brouillé, le son de la télévision était-il trop fort ?
A la Tribune sur le vif est-ce de l’affolement des fourmis à nourrir leur reine quand la ruche est touchée par la foudre ? Comme le crash air France au Brésil ou quand le climat atteint une complexion qui se joue de nos modèles, les ruses sont téléphonées à se mesurer de trop près au hasard, quand le présent ne nous est rien, la meute. Un manque de désir à comprendre et pourtant c’est d’argent ou d’or, et sûrement une incapacité, qui renvoie à des incidents surprenants, d’événements qui rapprochent des existences aux natures dissemblables : Tel l’oiseau qui fait dérailler le Grand collisionneur de hadrons du CERN à deux pas de Genève plaque tournante financière et concentration de sièges d’organismes internationaux . Des oiseaux, décidément, qui étouffent les réacteurs d’avion. Ou d’autres qui tendent à être les anges qu’ils vont devenir en réduisant à rien l’empire state building. Ces rapprochements c’est quoi ? Peut-on lui donner une figure ? Une forme ? En attendant c’est nous les derniers hommes à qui on parle avec la nostalgie des dieux originaux. La question ne cesse d’être posée sur ce blog, la question de la distribution et de la décision, la question des valeurs et des échelles de références dont la tête se perd, la question d’une nouvelle constitution, la question de l’espace physique et humain de la crise, la question éthique.
Lassitude à suivre ce va et vient du je te tiens par la barbichette, je te prête et dis-moi mon beau miroir quand me le rendras-tu ? d’un coté nous, enfin nous, de nos sous, l’état dit « ça s’appelle revient » et de l’autre coté on se paie en bonus en t’accordant du PIB sans emploi (on ne peut s’empêcher d’y voir là l’insensibilité reçue d’un esprit vengeur). Et le temps passant, à quelle adresse envoyer la créance ? une nouvelle distribution du jeu aura eue lieu, coups tordus, tours de voltige de cabinet de consultant juristes, leurres. Les pauvres accusés seront les pauvres lointains, ceux qui débarquent TF1 dit à cause des maffia (en Sicile on a dit il y a peu la même chose de la chasse aux noirs). Les peurs sont si nombreuses qu’on ne distingue plus les masques, les faux-semblants, d’une certaine façon c’est difficile d’y croire. Oublieux indifférents de quoi cette dette est faite et qui ne date pas d’hier ô combien, mais sans courage pour envisager de coller mieux à ce qui la légitimerait, par la promesse d’avenir de ceux des « ça revient au mérite », ou de ceux du « sera un autre jour ». De moins en moins de temps et d’argent à répondre aux sondages aux sous-traitants de la com’, pas plus pour gratter l’image d’une réponse, sollicité partout mais nulle part où aller dès que franchi le seuil d’une loi muette d’initiés, de bêtises, à moins qu’une crise… au nom de « faire le bien » intimidations incantations, à se débrouiller entre nous derrière nos visières, nonchalamment récalcitrants, sociopathes ratés que d’évidence ces règles sidèrent, mais à souffrir plus encore de s’y compromettre entièrement, à, enfin, se « mettre à comprendre », à abandonner le sentiment d’urgence et d’intelligence d’action ; à y gagner des cacahuètes ou à les lancer ? En pensant toujours dans la zone critique à être l’aveugle, son chien sa canne (qui dit que l’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas pousser ?) – et juste ce qu’on apprend ; aux conditions sociales et culturelles qui se dégradent, à la déréglementation du travail et des acquis sociaux, la gomme de colmatage du traitement de l’information. Chacun réduit à compter le temps qui passe à continuer mais jusqu’où ? Affaire de la classe politique ? Du contrôle de la pensée avec pour corollaire la destruction de celle-ci, uniquement tournée sur projet mode opératoire. La reprise sans emploi ? tel les boursiers prévoir espérer, être déçu de l’espérance qu’ils partagent à l’insu de notre plein grès. Sans réponse à ce jeu des nuits blanches ? Autant faire du goût de la liberté son plat de résistance. Spinoza aujourd’hui « l’espoir n’est autre chose qu’une joie mal assurée, née de l’image d’une chose future ou passée dont l’arrivée est pour nous incertaine » (E3P18S2). » « L’espoir est une impuissance du fait même qu’il repose sur une ignorance. L’homme qui ignore la puissance de son intellect espère une récompense pour ses bonnes actions – l’homme libre en revanche trouve sa béatitude dans l’action vertueuse elle-même (E5P42). »
D’un point de vue philosophique, la question posée par ce billet se résout de manière encore plus triviale:
La seule entité qui réponde aux critères définissant un pur individu, à savoir l’autonomie totale et le dégagement de toutes contingences circonstancielles, c’est Dieu. Dans le monde « réel », aucune personne ne remplit de telles exigences. Depuis la naissance, fruit de l’union de deux gamètes distinctes, jusqu’à la mort, fort peu de phénomènes sont effectivement attribuables à une personne seule.
Dans un contexte classique, le modelage d’une personnalité est le résultat d’une éducation, d’une culture. Dans un contexte plus théorique, tel que celui proposé par le mythe de l’enfant sauvage, les choses ne sont pas très différentes, l’éducation humaine y étant remplacée par la transmission des comportements de la « famille d’accueil » – par exemple ceux d’une meute de loups, pour le cas le plus couramment évoqué.
Conclusion, lapidaire: L’individu n’existe pas à proprement parlé. Par extension, les notions qui en découlent – telle que, par exemple, « les intérêts particuliers » – n’ont pas de raisons d’être objectives.
http://sd-1.archive-host.com/membres/up/4519779941507678/Gorz_expos_Franz_pdf.pdf
2 ou 3 notes en réponse au lien que tu proposes Bruno; (GORZ, extraits: « Ce n’est pas ‘je’ qui agit, c’est la logique automatisée des agencements sociaux qui agit à travers moi en tant qu’Autre, me fait concourir à la production et reproduction de la mégamachine sociale. C’est elle le véritable sujet. » On en arrive ainsi à ce que « le travailleur réduit à une marchandise ne rêve que de marchandises. » [E., p. 134 ]
« Pour André Gorz, le sujet n’était pas présupposé mais opposé. « En fait, ce qu’on en en propre, [écrit-il le 3 décembre 2003], ce n’est que la distance qu’on conserve vis-à-vis de l’Autre avec qui on est socialisé. » Le « je » pour lequel il s’est battu était une possibilité qu’il fallait conquérir et conserver, ce n’était pas quelque chose de donné. Le « je » n’est pas un simple donné, il doit se forger soi-même en se démarquant de ce qu’on exige qu’il soit. » …
Il me semble résoudre un peu raide la complexité et l’impermanence du lien qui rapproche deux personnes en le plaçant d’emblée sous le signe forgé du démarquage. On sait à quelle image(s) de soi on a soi-même à faire…
… n’en reste t-il pas moins que dans la rugosité + ou – éprouvée au contact de l’autre se produit une position relevante de soi, mais en fait-on jamais le tour ?… ce tour n’éclairerait que la volatilité et la fantasmagorie de la réalité du moi ? chacun étant pour soi un morceau du miroir qui lui-même n’attend aucune figure. Gorz fait fi aussi des tours que notre intellect tend, confondant notre représentation de l’objet et l’objet lui-même (c’ad en oubliant au final l’objet ): Comme Rosset (et Lacan) le remarque, le symbolique désigne « cette aptitude qu’a toute chose, et en particulier toute parole, d’être signifiante non par la simple manifestation d’elle-même mais par l’allusion à une autre chose par rapport à laquelle la chose prend son sens et sa valeur» Clément Rosset, Le Philosophe et les sortilèges, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1985, p. 38.
Cette arrière fond en période de crise se grise, les utopies du XX ème n’éclairent t-elle pas ce qu’elles n’ont pu entamer, une situation très concrètement différente. Peut-être comme opiniâtrement le fait Oury en psychiatrie, la capacité de changer, d’appréhender au plus concret ce qui nous tient et fait problème, passe par l’asepsie, l’intervention sociale ne peut faire l’économie d’une critique cruelle de ce que furent ou sont nos figures tutélaires (loin de se priver pour autant d’exercices d’admiration !). à propos de de sa question « où est le chemin » il me semble déjà qu’on pas le temps d’attendre, nous ne sommes pas des chercheurs d’or;
Voyageur, le chemin
C’est les traces de tes pas
C’est tout; voyageur,
il n’y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur! Il n’y a pas de chemins
Rien que des sillages sur la mer.
Tout passe et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer
Antonio Machado
Les livres de Paul sont parmi les rares qui présentent la crise
d’ une façon compréhensible et possèdent un caractère prédictif
qui en montre tout le sérieux.
Le livre cité de Lordon ne le cède que de très peu en matière pédagogique.
Les faits sont présentés clairement et un lambda moyen peut se faire une opinion:
un système pervers a entrainé une déchéance intellectuelle et morale
de la part d’acteurs « obligatoirement » irresponsables.
A part quelques développements abstraits ( value at risk, par exemple), la description
est factuelle et facile à suivre.
Les propositions, guidées par une logique sans faille, emportent une adhésion sans
arrière pensée. Il n’y manque que le SLAM, ( affaire de dates peut-être) que je tiens
pour égale à l’interdiction sur les paris de Paul.
Un esprit de système pourrait regretter la rigueur méthodologique de Paul.
Je pense que ces propositions, venant d’un spécialiste sans complaisance,
sont tout aussi valables. Nous ne devons rien nous refuser, y compris le droit
aux essai-erreur-correction. Et une proposition parfaite risque de venir trop tard…
C’est dire que je regrette que cet article n’évoque l’ouvrage de Lordon comme
par raccroc, et pour une toute petite partie ( la principale, il est vrai).
En fait Lordon et Jorion (juste pour l’assonance) jouent dans le même camp,
si les méthodes et l’ arrière-plan différent.
Une addition-synthèse n’ a rien pour choquer.