Espirito Santo : UN ADMINISTRATEUR DU CRÉDIT AGRICOLE S’EST-IL COINCÉ LES DOIGTS DANS LA PORTE ? par François Leclerc

Billet invité.

Se souvient-on de Xavier Musca et de son pedigree prestigieux dans la fonction publique ? Sa brillante carrière de haut fonctionnaire spécialisé dans les questions économiques et financières culmina en 2011 au poste de secrétaire général de la Présidence, sous Nicolas Sarkozy, après avoir été nommé à la direction générale du Trésor en 2007, et avoir auparavant présidé le Club de Paris et représenté la France dans les négociations avec le FMI et la Banque Mondiale. Après la victoire de François Hollande, il a rejoint en juillet 2012 le Crédit agricole, où il est nommé directeur général délégué, non sans remous pour cause de pantouflage. À l’Élysée, il a été étroitement impliqué dans la coordination du sauvetage des banques avec ses collègues européens.

L’histoire ne s’arrête bien entendu pas là. Dans le cadre de ses nouvelles responsabilités, Xavier Musca a été nommé administrateur de la BES et de la Bespa, la société détenant la majorité des parts de la BES et associant ses deux principaux actionnaires, Espirito Santo Financial Group (27,36%) et le Crédit agricole (20,12%).

Jusque là, tout va bien. Mais il s’avère, d’après la presse portugaise qui se réfère aux informations de la Commission du Marché des Valeurs Mobilières (CMVM), qu’une infraction au Code des Valeurs Mobilières aurait pu être commise par ses soins. Ce n’est que le 15 juillet dernier qu’il aurait en effet communiqué la vente en son nom de 35,8 millions d’actions de la BES, pour une valeur totale de 32,6 millions d’euros, en quatre opérations successives échelonnées entre les 21 et 26 mai.

L’infraction serait caractérisée en raison du délai mis à signaler ces opérations au CMCV : d’un montant supérieur à 5.000 euros, elles auraient dÛ l’être dans un délai maximum de cinq jours. Par ailleurs, le nom de Xavier Musca ne figure pas sur la liste des administrateurs détenant des actions de la BES pour l’exercice 2013, laissant supposer qu’il aurait acheté ses actions au plus tôt le 1er janvier 2014 pour les revendre en mai de la même année, ce qui reste à établir mais qui aurait aussi dÛ être signalé dans un délai de cinq jours…

Rappelons que la Bespar, qui concrétisait l’alliance historique entre le groupe Espirito Santo et le Crédit Agricole, avait été dissoute d’un commun accord le 15 mai 2014, en raison de la rupture du pacte majoritaire qui les unissait. Et que le Crédit Agricole ne suivit pas l’augmentation de capital de la BES de 1.045 millions d’euros du 17 juin suivant. Au vu de ces informations, il pourrait être supposé que l’un des administrateurs du Crédit agricole de la BES, détenteur de 0,9% des actions de cette dernière, ainsi que d’informations privilégiées sur la situation de la banque, s’en serait délesté toutes affaires cessantes, avant que la Banque du Portugal ne décide de restructurer le banque, les actionnaires de la BES perdant leur mise. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Code des valeurs mobilières portugais impose aux dirigeants d’une entreprise de communiquer leurs opérations d’achat et de vente de titres de celles-ci.

P. S. : Les ventes d’actions de la BES ont-elles ou non été effectuées pour le compte du Crédit Agricole ? Cela devra être confirmé, mais il n’en restera pas moins que leur notification n’a pas été effectuée dans les délais.

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  1. Et les (très) inquiétantes dernières nouvelles de notre ‘oncle d’Amérique’ : https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/par-peur-de-donald-trump-aucun-acteur-n-a-voulu-participer-a-cette-emission-avec-sebastian-stan_242531.html https://www.huffingtonpost.fr/international/article/affaire-stormy-daniels-donald-trump-pourrait-bien-echapper-sa-condamnation-voici-pourquoi_242524.html

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