Quel est le mécanisme déterminant le prix de vente d’un bien ou d’un service ?
Si l’offre est supérieure à la demande, le prix est déterminé par le rapport de force entre vendeurs et acheteurs, qui est alors favorable aux acheteurs en raison de la concurrence qui s’exerce entre les vendeurs soucieux de vendre un produit qui ne trouvera pas nécessairement acheteur ; le plancher du prix dans ce cas-là, sa borne inférieure, est le niveau de profit qui entame le niveau de subsistance des vendeurs, à savoir le niveau de profit zéro qui correspond à un prix fixé au niveau du coût de production. Si la demande est supérieure à l’offre, le prix est déterminé par le rapport de force entre vendeurs et acheteurs, qui est alors favorable aux vendeurs en raison de la concurrence qui s’exerce entre les acheteurs soucieux d’acheter un produit qui n’est pas en quantité suffisante pour les satisfaire tous ; le plafond du prix dans ce cas-là, sa borne supérieure, est le niveau de profit qui entame le niveau de subsistance des acheteurs éventuels (cf. Le prix 2010).
Je peux donc dire qu’un prix est défini par plusieurs facteurs, et parmi eux l’offre et la demande dont le volume comparé déterminera le rapport de force entre acheteurs et vendeurs, qui expliquera lui le prix. Dans ce mécanisme de formation du prix, le prix est ce qu’on appelle une variable dépendante, et l’offre et la demande, des variables indépendantes. L’offre sera de tel niveau, et la demande de tel autre niveau et en fonction de cela (la fonction exacte a été décrite plus haut), le prix sera d’autant. Le prix sera déterminé par une fonction où interviennent le niveau de l’offre et le niveau de la demande.
L’offre et la demande interviennent dans la détermination du prix en tant que variables indépendantes. Ceci dit, leur montant à elles ne flotte pas pour autant en apesanteur, il est lui-même déterminé ailleurs, par d’autres facteurs : l’offre et la demande sont elles-mêmes variables dépendantes dans d’autres mécanismes où d’autres éléments sont eux variables indépendantes. Par exemple le volume de l’offre de poisson est déterminé par le nombre de bateaux de pêche et par le temps qu’il fait, alors que la demande de poisson est déterminée par le nombre de gens qui en mangent à la maison ou au restaurant. L’offre de poisson est variable dépendante dans un mécanisme où le nombre de bateaux et le temps qu’il fait sont variables indépendantes, etc.
Le prix est donc une variable dépendante dans un mécanisme où interviennent l’offre et de la demande comme variables indépendantes. Il existe un mécanisme qui détermine le prix, et dans ce mécanisme, interviennent comme facteurs l’offre et la demande.
On a donc défini ainsi un mécanisme pour la formation du prix. Mais il peut exister un second mécanisme venant se greffer sur le premier. Imaginons que le gouvernement veuille encourager la consommation de poisson et subventionne son prix de façon que quoi qu’il arrive, le prix sur lequel débouche le rapport de force entre grossistes et pêcheurs soit divisé par deux. Le prix se définit dans un premier temps en fonction d’un mécanisme où il est déterminé par le rapport de force entre acheteurs et vendeurs et où l’offre et la demande interviennent comme facteurs, et dans un second temps par l’intervention du gouvernement, qui impose un nouveau mécanisme dont l’effet est de réduire le prix antérieurement défini, de moitié. On dira qu’il y a deux mécanismes en jeu, le second exerçant son action une fois que le premier a pleinement joué. On pourrait dire aussi que le prix est désormais déterminé par trois facteurs, en gardant en mémoire que le troisième facteur n’intervient que dans un deuxième temps, une fois que les deux premiers ont eu l’occasion de jouer.
L’existence de telles séquences est souvent ignorée : si l’on est conscient que le prix peut être déterminé par deux mécanismes ou plus, un choix sera généralement fait, la décision sera prise que c’est l’un ou l’autre de ces mécanismes qui a été à l’œuvre et le prix sera expliqué en fonction de lui seul. Il est plus difficile de faire cela bien entendu dans un cas comme celui que je viens de présenter, où l’intervention du gouvernement a manifestement lieu après coup.
@Pascal (suite) Mon intérêt pour la renormalisation est venu de la lecture d’un début d’article d’Alain Connes*, où le « moi »…