L’analyse des mythes

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Vous ne serez pas choqué outre mesure d’apprendre que mon irrévérence – voire mon insolence – ne date pas d’hier. En 1963, j’étais inscrit en première année de faculté. Luc de Heusch, mon professeur d’anthropologie, était un passionné de l’anthropologie structurale de Claude Lévi-Strauss qu’il appliquait lui-même avec talent aux mythes africains.

Cinq ans plus tard, Lévi-Strauss me ferait l’honneur de m’accepter dans son séminaire. J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pense de l’œuvre de mon maître Lévi-Strauss (tout particulièrement en anglais dans une encyclopédie) mais son analyse structurale ne m’a jamais convaincu : d’emblée toutes les interprétations m’y apparaissaient possibles. Et c’est pourquoi, dans mon premier devoir, appelé à appliquer la méthode, et pour marquer mes distances, je choisis comme matériel d’analyse non pas des mythes mais deux chansons de l’époque, toutes deux un peu caricaturales, consacrées à des motards condamnés à une mort brutale.

Lévi-Strauss avait mis en évidence la manière dont les mythes se transmettent de culture en culture par le maintien de certains éléments et l’inversion de certains autres. Le deux chansons que j’avais retenues étaient Black Denim Trousers and Motorcycle Boots de Stoller et Leiber, immortalisée en français par Edith Piaf sous le titre de L’homme à la moto et Leader of the Pack de Morton, Barry et Greenwich dont la version originale est celle des Shangri-Las et la version française est due à Frank « Biche, ô ma biche » Alamo, sous le titre : Le chef de la bande.

J’ai été attristé tout à l’heure en visionnant le court extrait d’une interview récente de Lévi-Strauss, à l’approche de son centenaire, et où il se déclare prêt à quitter ce monde sans regret, convaincu qu’il est condamné, victime de l’empoisonnement que notre espèce lui inflige. Son opinion est inattaquable et il est vrai qu’il n’assistera pas aux premiers succès de nos tentatives audacieuses de renverser la vapeur à trois mètres des récifs (souvenir de mes jours à la pêche). J’espère toutefois que je tiendrai des propos plus optimistes à l’approche de mon centenaire et au moment où l’on explorera les caves de la Faculté des Sciences Economiques, Politiques et Sociales de l’Université Libre de Bruxelles, à la recherche de mon texte perdu sur L’homme à la moto, en vue d’une édition complète de mes œuvres dans la bibliothèque de La Pléiade. Je viens de réfléchir à ce que j’aimerais dire alors et en voici le début : « Mes amis, quel spectacle : merci au metteur en scène d’avoir mis le paquet pour que l’époque de mon passage soit celle d’un véritable feu d’artifices ! Pas un ralentissement, pas un moment creux, pas un moment d’ennui ! Quelle planète ! Quelle espèce : des Bons à la sainteté époustouflante, des Méchants à la cruauté, à la bassesse et à la stupidité sans limites ! Quelle invention ! Quelle imagination ! … »

Le texte de mon devoir est sans doute perdu mais il m’a suffi de relire les deux textes pour que les principaux points de son analyse me reviennent en mémoire. Appelons L’homme à la moto, le mythe « A », et Le chef de la bande, le mythe « B ». Le thème commun est celui d’un couple : le motard maudit et sa meuf. Dans les deux versions, le motard se crashe méchamment.

Dans B, le motard aime sa meuf de manière excessive : les larmes percent sous son mauvais sourire quand elle le laisse tomber dans la nuit pluvieuse :

He sort of smiled and kissed me goodbye
The tears were beginning to show
As he drove away on that rainy night

dans B, le motard aime sa meuf de manière insuffisante : c’est lui qui la quitte et le bruit de ses sanglots est couvert par la pétarade assourdissante de la moto qui démarre et noyé dans le brouillard de l’huile de moteur cramée :

But her tears were shed in vain and her every word was lost
In the rumble of an engine and the smoke from his exhaust

Dans A, le motard aime sa mère de manière excessive :

On the muscle of his arm was a red tattoo
A picture of a heart saying « Mother, I love you »

(Sur le gras de son biceps se trouvait un tatouage
Un cœur disant « Maman, je t’aime »)

Alors que dans B, le père de la meuf aime sa fille de manière insuffisante :

One day my dad said, « Find someone new »
I had to tell my Jimmy we’re through

(Un jour mon père me dit : « Trouve toi un autre mec »
J’ai dû dire à Jimmy que c’était râpé)

Je ne me souviens pas de la suite mais ce n’est peut-être pas essentiel. Dans la vidéo des Shangri-Las, les anthropologues parmi vous apprécieront la ruche utilisée à cette époque comme parure de tête.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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22 réponses à “L’analyse des mythes

  1. Avatar de AUXIETRE Jean-Baptiste

    En parlant de mythe je crois qu’il en est un tenace chez vous, c’est que l’homme aurait toujours la possibilité de se sauver au dernier moment. Cela est peut être dû à l’environnement américain. De façon culturelle par exemple beaucoup de films français se terminent mal lorsque la suite des évènements racontés tend logiquement vers cette fin alors qu’il y a un modèle de film américain dans le même cas où au dernier instant une suite d’événements improbables et un homme sauve le monde entier à l’encontre de toute logique et de toute probabilité. L’histoire nous prouve hélas qu’il faut une prise de conscience lente et d’un grand nombre de personnes ainsi que beaucoup d’efforts pour renverser la vapeur et enfin avoir un évènement salvateur. Souvent de plus il faut une génération pour que la prise de conscience arrive et nous sommes à mon sentiment bien près du mur ce qui ne laisse peut être même plus ce temps.

  2. Avatar de Bernard
    Bernard

    « Mes amis, quel spectacle : merci au metteur en scène d’avoir mis le paquet pour que l’époque de mon passage soit celle d’un véritable feu d’artifices ! Pas un ralentissement, pas un moment creux, pas un moment d’ennui ! Quelle planète ! Quelle espèce : des Bons à la sainteté époustouflante, des Méchants à la cruauté, à la bassesse et à la stupidité sans limites ! Quelle invention ! Quelle imagination ! … »

    Pardon, Paul, mais j’ai tout de suite pensé à « deubelyou » …

  3. Avatar de TL
    TL

    Waouh, les Shangri-Las ! Je n’avais fait qu’écouter, jamais vu jusque là.
    Quelle mise en scène de folie. On en oublierait le playback. Mais musicalement c’est franchement génial.

    Il y a, toujours dans la chanson des Shangri-Las, une montée de notes (à la voix), qui est la même que le début du générique de « Friends ».

  4. Avatar de Paul Jorion

    @ AUXIETRE Jean-Baptiste

    J’ai reçu un courriel il y a quelques jours, de la Commission pour la Mémoire de la ville de Rotterdam. Ils me remerciaient de l’information communiquée et avaient mis à jour leur base de données : désormais Anna, Jeanne et Martin Bles, morts en déportation, apparaîtraient dans le registre comme frère et sœurs. Donc je ne suis pas naïf : je sais que toutes les histoires n’ont pas un « Hollywood ending ». Cela ne m’empêche pas de répéter sans cesse : « Haut les cœurs ! », comme l’a toujours fait Bernard Bles, un indécrottable optimiste, leur frère, mon grand-père et ton arrière-grand-père.

  5. Avatar de Guy
    Guy

    Lévi-Strauss, à l’approche de son centenaire, et où il se déclare prêt à quitter ce monde sans regret, convaincu qu’il est condamné, victime de l’empoisonnement que notre espèce lui inflige.

    À ce sujet, je propose la thèse de Paul Levy qui constitue sans aucun doute un apport fondamental à la compréhension de la crise de notre époque historique, en d’autres termes, il s’avère que les visions rationnelles et conventionnelles des crises dont nous sommes l’objet sont complètement dépassées. Levy n’hésite pas à identifier cette crise selon une vision apocalyptique, qui nous apparaît effectivement fondée.

    Levy cite un jugement lumineux de C.G. Jung, exprimant effectivement pour notre époque toute l’importance fondamentale de la psychologie. Ce passage constitue le fondement de la thèse de Levy et rejoint l’analyse intuitive constante indiquant l’importance de la psychologie aujourd’hui, ceci aux dépens de toutes les “sciences” de force et de puissance qu’on a l’habitude de solliciter pour expliquer les événements politiques et historiques. La citation de Jung que nous offre Levy est celle-ci :

    Les catastrophes colossales qui nous menacent aujourd’hui ne sont pas les événements élémentaires d’un ordre physique ou biologique, mais des événements psychiques. À un degré tout à fait terrifiant nous sommes menacés par des guerres et des révolutions qui ne sont rien d’autre que des épidémies psychiques. À tout moment plusieurs millions d’êtres humains peuvent être frappés par une nouvelle folie, et alors résultera une autre guerre mondiale ou une révolution dévastatrice différente. Au lieu d’être à la merci des bêtes sauvages, tremblements de terre, éboulements, et inondations, l’homme moderne est battu en brèche par les forces élémentaires de sa propre psyché.

    La règle psychologique indique que quand une condition psychique n’est pas rendue consciente, elle se produit à l’extérieur en tant que destin. C’est-à-dire, quand l’individu n’assume pas sa dualité [pas en contact avec les parties de lumière et d’ombre] et n’assume pas les vis-à-vis opposés de sa psyché, le monde extérieur est forcé de résoudre le conflit à sa place et celui-ci se trouve déchiré en moitiés opposées.

    Bref, les « bons Américains » épris de libertés, de justice et de démocratie n’assument pas leur « ombre », ils la projettent à l’extérieur d’eux -mêmes et celle-ci s’incarne dans le terrorisme international, concernant cette « ombre », Hunter S. Thompson ancien rédacteur du Rolling Stone est très dur et bien que son propos doit être mitigé, il porte un fond de vérité :  » We have become a monster in the eyes of the whole world –a nation of bullies and bastards who would rather kill than live peacefully. We are not just whores for power and oil, but killer whores with hate and fear in our hearts. We are human scum, and that is how history will judge us… No redeeming social value. Just whores. Get out of our way, or we’ll kill you. »

    Les prochaines sont de Paul Levy:

    Plus ou moins de la même façon que la psychologie d’un enfant ne peut pas être comprise sans examiner le système familial ou il elle est une partie, George Bush n’existe pas isolément. Nous pouvons regarder Bush et son administration entière (Cheney, Rumsfeld, Rice, Wolfowitz, etc.), aussi bien que le complexe corporatif industriel et militaire associé comme étant co-dépendant enchevêtrées avec, les médias qu’ils commandent, les électeurs qui les soutiennent, et aussi bien que nous-mêmes, en tant que parties reliées d’un système entier, ou d’un « champ. »

    Avec Bush comme président c’est comme si nous nous trouvions dans une voiture roulant au-dessus des limites de vitesse, conduite par un adolescent ivre qui s’est endormi au volant. Il est de notre responsabilité d’identifier l’extrême danger de notre situation et de nous concerter pour faire quelque chose à ce sujet, quoique cela puisse être. […] La signification profonde du mot « apocalypse » est : quelque chose qui nous est révélé. Ces temps apocalyptiques dans lesquels nous nous trouvons sont-ils une initiation aux aspects plus élargis de notre être ou de notre conscience ? Ou verront-ils la fin de notre espèce ? La réponse nous appartient. »

    Bref, les événements qui nous intéressent sont d’ordre quantique, G W Bush cristallise un achétype qui s’incarne dans la modernité et en chacun de nous, dans cet ordre de choses la crise de 1929 n’était qu’une particule, aujourd’hui nous avons affaire à une vague, certains disent un tsunami, en vertu de la dimension dans laquelle les choses se passent et de la proportion de ces choses, le saut sera quantique ou il ne sera pas !

  6. Avatar de Benoit
    Benoit

    @ Guy
    Oui, oui, oui.

    Je suis parti trois mois seul aux USA, en 2004, pour me faire une idée « ressentie » des Américains. J’ai vécu des aventures humaines, avec des Blancs (Massachussetts, Louisiane, Californie), avec des Indiens (originaires d’India), vous savez ceux qui tiennent les motels aux USA, et avec « les Indiens » (les Peaux-rouges) des réserves (Arizona). Moi qui ai beaucoup voyagé (« fait la route ») pendant mon existence, et ce depuis l’âge de mes 17 ans (en 1972), – actuellement je vis en Thaïlande avec ma nouvelle famille (thaïe) -, j’ai vécu là-bas une forme de « cauchemar d’humanité ».

    Je crois que bien c’est le voyage le plus « dur » que je n’avais jamais fait. Oui, sur le plan humain.

    Juste mes deux impressions principales :
    Je suis revenu avec la conviction que c’était le Peuple le plus malheureux de la Terre – enfin en tous cas, de tous les peuples que j’ai connus – avec dans la bouche, des mots à l’opposé de ce qu’ils ressentent. Des mots à l’opposé de leur détresse, de leur misère affective, sentimentale, sexuelle, cherchant constamment à « donner le change », à dissimuler leurs blessures et leurs mauvais sentiments… Ils m’ont fait de la peine, vraiment.

    Puis ils m’ont fait peur. Enfin, pas tous : Les Blancs américains. Le cœur rempli de violences contenues. La grande majorité d’entre eux m’a paru ne pas supporter ma sincérité (par exemple ma simplicité à dire oui ou non à leurs propositions, mon attention à respecter mes besoins propres, peut-être même ma gentillesse, l’attention que je leur portais, sans toutefois céder à leurs attentes sur ma personne (hommes et femmes). Peut-être que malgré moi, je soulignais la possibilité que ce dont ils rêvaient au secret de leur être et auquel ils avaient dû renoncer depuis si, si longtemps… pouvait exister ? Je ne sais… Mais c’est leur manque de liberté qui m’a le plus frappé. C’est paradoxal, car on associe toujours le mot liberté au mot Amérique ! Le manque de liberte… d’être. D’être soi. D’aimer. D’aimer autrui. De rire, de sourire. Que de tristesse ! Que de peurs !

    J’ai perçu une rage accumulée, contenue et réprimée qui n’a besoin que d’un déclic pour se déverser sur le faible et l’isolé, sur le nomade, sur « l’Autre »… des lors que l’alcool et le groupe le leur permettent, l’ivresse et la complicité leur offrant à la fois l’inconscience et l’impunité.

    J’ai été frappé de façon générale, par le manque de compassion envers ceux qui souffrent (à commencer, et cela forme un tout cohérent, envers eux-mêmes quand ils étaient enfants ! Ou comme ils sont aujourd’hui…). Le manque de compassion va jusqu’à n’en manifester aucune aux gamins perdus que sont les pauvres soldats américains qui reviennent d’Irak ou d’Afghanistan, âpres avoir subi ou commis des horreurs. Ils sont abandonnés.

    Cette humanité m’a effrayé. Je suis revenu, dans l’avion d’Air France, avec l’envie de serrer dans mes bras les hôtesses françaises pour les remercier d’exister, et avec dans le ventre un découragement (un désespoir ?) : J’avais perdu dans ce voyage mes dernières illusions quant à un avenir pour la planète. Oui, je me suis senti comme ce monsieur Lévi-Strauss au moment de sa mort. D’ailleurs, dans l’année qui a suivie, j’ai été tenté par l’idée d’ »épouser » celle-ci.

    Epilogue : J’ai décide de partir vivre une vie nouvelle chez un Peuple pour lequel les valeurs du cœur (l’attention à autrui, la délicatesse, etc.) sont au centre du langage et de la Culture, un peuple qui pratique la douceur dans la relation aux autres, qui s’autorise les larmes, la joie de vivre, le plaisir, le don discret (…style Amélie Poulain !).

    …Etonnez-vous après cela si je crois aux « différences » (…et le mot est faible !) Culturelles, et absolument pas à un mode de raisonnement unique qui traverserait toutes les Cultures… et imprégnerait toutes les décisions des dirigeants des Nations !

  7. Avatar de Paul Jorion

    @ Benoît

    Un extrait de Vers la crise du capitalisme américain ? (2007 : 98-99) :

    L’attachement aux valeurs paysannes se retrouve dans la défense rapprochée des biens passant avant celle des personnes, héritière de la priorité de la ferme sur les fermiers : l’unité économique dont il faut assurer la survie sur le long terme, quelque soit le prix que les individus, créatures éphémères, doivent alors payer ; d’où aussi aux États-Unis, cette obsession de constituer un estate à transmettre à ses enfants : métaphore de la ferme, survivance rurale dans un monde urbanisé qui mime la campagne. Et c’est cet enracinement dans des attitudes rurales qui explique l’anarchisme de base que j’ai mentionné pour commencer. Pour les sociétés paysannes, l’État, mis en application par les gens des villes, a succédé historiquement aux bandes pillardes qui les parasitaient auparavant, elles, les populations paisibles. L’État exigeait l’impôt qui lui permettrait de mettre en œuvre des politiques aux ambitions collectives mais dont les résultats tangibles n’étaient jamais très clairs aux habitants des campagnes. L’État fédéral américain reste assimilé par ses citoyens à l’ancienne puissance coloniale britannique, qui percevait des taxes dont le bénéfice était essentiellement réservé à d’« autres », ailleurs.

    Dissimuler, ne pas comprendre ce qu’on vous veut, ou du moins le prétendre, autrement dit, la « rouerie », fait partie des vertus paysannes. Un compliment souvent entendu en Amérique durant la première présidence de George W. Bush fut qu’« il est moins bête qu’il n’en a l’air » ; un tel trait de caractère passerait difficilement pour une qualité au sein d’une culture de tradition urbaine mais aux yeux d’une population encore acquise aux valeurs rurales, le compliment est de taille : il sait, dit-on de lui, comment rouler quiconque pourrait apparaître au premier abord comme plus malin que lui, autrement dit, le mode de résistance traditionnel qu’ont opposé les campagnes aux villes.

    De manière symptomatique, tout au début de son premier mandat, le Président Bush déclara solennellement qu’« afin de conserver la ferme dans la famille, nous allons nous débarrasser de la death tax (l’impôt sur les successions) ». Selon David C. Johnston, l’auteur d’un ouvrage populaire sur le système fiscal américain, l’American Farm Bureau Federation, ne découvrit dans ses archives qu’un seul cas tombant dans cette catégorie. La taxe visait les grandes fortunes bien davantage que les fermiers.

  8. Avatar de Guy
    Guy

    Tout comme Hitler a touché une corde sensible dans l’inconscient du peuple allemand, Bush touche aussi quelque chose de profond dans la psyché américaine. Bush interagit avec la scène extérieure à l’aide d’un processus psychologique sous-développé qui traite de manière simpliste de questions telles que le bien et le mal. C’est comme s’il ne s’était pas développé et entièrement différencié du royaume de l’imaginaire mythique et archétypal qui est typique de la jeune l’adolescence. Ce processus de Bush caractérisé par le manque de maturité, parle et résonne chez les électeurs qui le soutiennent, car il s’agit d’une réflexion de leur propre processus intérieur immature.

  9. Avatar de Rumbo
    Rumbo

    Guy, Benoît et Paul, vous formez un intéressant échange qui paraît avoir un fort rapport avec la réalité vécue au sujet de l’analyse des mythes. Cela correspond bien à cette « émanation » de la psychologie « bushienne » qui titille et tourmente les États-Unis et leurs citoyens. Bien sûr, je crois que les résidants aux États-Unis sont assez mobiles, et il doit y avoir un « turn-over » non négligeable de population entre les états (?). Néanmoins, certaines strates doivent demeurer et les attitudes, la psychologie, parlent nécessairement d’elles-mêmes, dans les faits de la plus grande portée.

    Le Texas, joue évidemment un grand rôle en toile de fond. Je ne connais pas les États-Unis sauf quelques escales à Houston et à Miami, autrement dit rien, en route vers et retour de l’Amérique Centrale, et je connais peu d’Américains étatsuniens, ce qui, en principe, ne prédisposerait pas à en parler. Cependant, je suis en relations avec pas mal d’Hispanos (dont des Mexicains) et des Canadiens (francophones), donc je connais assez bien le reflet qu’ont ces voisins des États-Unis, donc ceux qui connaissent bien, historiquement et intimement, les Nord-Américains. C’est-là, dit en raccourci, la « vision domestique » du « voisinage » à cette échelle. Ceci m’amène à évoquer le « choc des cultures » cher au sieur Samuel Hutington.

    J’ai des répercussions par mes amis Mexicains vivant au Mexique et cela est des plus intéressant par rapport à ce que la presse a dit de ce sujet du « choc des cultures ». Je parle de la presse et des médias français, ce qui n’est pas la meilleure référence en la matière (relations entre les Nord-Américains et les Hispanos-Américains) loin de là!

    Je l’ai déjà rappelé ailleurs, les Etats-Unis, dans la décennie 1840-1850 (1847 exactement) ont littéralement volé au Mexique 2 millions de kilomètres carrés, soit au moins 2/5 du pays. Une petite partie du Mexique a été cédée légalement, de même, une autre petite partie a été achetée aussi légalement (le Nord ou le Sud de l’Arizona je crois), mais l’écrasante partie a été purement et simplement annxée par les États-Unis au XIXème siècle. Le flot d’immigrés arrivant au Texas au XIXème siècle était majoritairement composé de la lie et de la pègre de la société de l’époque, et les autorités mexicaines ne purent les contenir. Au Texas, pourtant, vivaient des familles mexicaines depuis 300 ans. Le Mexique était alors nouvellement indépendant, et sa démocratie était empêtrée par des luttes intestinales attisées de l’ « extérieur » (1).

    Sur ce vol manifeste d’immenses territoirs mexicains, et bien aux Etats-Unis chez les Nord-Américains c’est l’oubli, en Europe c’est l’ignorance crasse, au Mexique personne n’a oublié, même ceux de conditons les plus pauvres.

    Ainsi, Samuel Hutington, qui formula ce concept du « choc des cultures », dit que les Latinos s’intégrent plus « lentement » aux États-Unis que les autres immigrés. Il passe ainsi cavalièrement sur cet épisode de vol de territoir, et je ne crois pas que S. Hutington se soit arrêté sur cet épisode de l’annexion d’une grande partie du Mexique par les États-Unis, en 1847. Car l’émigration mexicaine actuelle aux Etats-Unis, surtout au Texas et en Haute-Californie, a une signification bien plus importante qu’une simple recherche de conditions meilleures pour vivre, ce qu’elle est par ailleurs, bien évidemment.

    Contrairement à ce que dit Hutington, les Mexicains qui aujourd’hui arrivent, entre autres, dans ces deux régions « étatsuniennes », régions où les Mexicains (re)viennent, ces derniers n’ont pas du tout l’impression d’arriver sur une terre étrangère, et ceci, au minimum dans leur inconscient collectif (sans parler de ceux davantage conscients). Ils viennent sur des terres qui leur ont appartenues et dont ils ont été spoliés, et ont une attitude de légitimité d’être ici. Hutington trompe tout le monde y compris les Européens dont semble-t-il aucun (que je sache) n’a interrogé les Mexicains sur ce sujet. C’est un comble! Il se pourrait donc qu’il y ait chez les « anglos », on dit aussi wasp (with anglo-saxon protestants), un réflexe identitaire recouvrant comme un paravent l’immense pillage et détournement que fut la formation des États-Unis, ceux du Sud en particulier (2) et le malaise qui s’en dégage, en particulier dans des attitudes « politique » et « religieuses ».

    De plus, dans ces 2 millions de kilomètres carrés, en définitive volés aux Mexicains, il y a donc ces deux régions, le Texas et la Haute-Californie, parmis les plus riches d’Amérique du Nord où très peu de temps après cette « annexion », c’est à dire juste après 1847, eurent lieu les deux ruées célèbres, celle de l’or noir au Texas et celle de l’or jaune en Haute-Californie.

    (1) à ‘époque même où la diplomatie anglaise aidait à démembrer la Grande Colombie qui était formée de la Colombie actuelle, du Venezuela, de l’Équateur, et même, en 1903, l’indépendance du Panama (à ce moment détaché de la Colombie) sous l’égide des États-Unis ayant racheté les droits sur le Canal en construction et en faillite, suite au scandale…

    (2) Paul, peut-être que vous connaissez ce livre à mon avis du plus haut intérêt, admirable, inclassable, qui fut et donc reste pour moi d’un intérêt exceptionnel, à plus d’un titre – le Livre du HOPI, Histoire, Mythe et Rites des Indiens Hopis – de Frank Waters (éd. Payot 1978) admirablement traduit de l’américain par Marcel Khan que j’avais eu le plaisir de connaître par le « hasard » des rencontres des années avant de lire ce livre marquant! Livre qui, outre le sujet passionnant des indiens Hopis, contient des données historiques adjacentes de premier ordre sur l’environnement politique économique et social de cette région des Hopis.

  10. Avatar de Benoit
    Benoit

    Merci à Paul, Guy et Rumbo pour vos réponses. Je vous suis gré de ne pas déconsidérer ma démarche : exposer ma « chair », ma vie réelle, et relier celles-ci à ma pensée, pour en faire une expérience globale.

    Démarche assumée, issue directement de ma formation à la « Non-Violent-Communication » (Marshall Rosenberg / USA, en français : la C.N.V.) et de mon travail antérieur avec l’ethnologue Jeanne Favret-Saada qui défend le point de vue suivant :
    La façon particulière, dont l’observant est affecté par son sujet et affecte également son sujet (par sa présence, par ses réactions) doit être intégrée à l’observation elle-même, à l’étude du sujet, faute de quoi l’observant « objectif » est amené à proférer des âneries en toute candeur (candeur = croire qu’il n’affecte pas son sujet, ni n’est affecté par son sujet).

    Paul, extraire ce passage de ton livre pour le placer dans le contexte de mon témoignage est très intéressant. Ce que tu dis sur « la rouerie » et la défense du lopin sonne juste, dans les plaines du Far-West… comme en Auvergne. Je pense aux paysans du Sud-Aveyron que je connais fort bien (mon port d’attache de toujours / mes apprentissages d’enfant, d’adolescent, d’adulte). Ton propos, et souvent tes écrits, m’évoquent parfois le style râpeux de Jeanne Favret-Saada dans son livre « LES MOTS, LA MORT, LES SORTS. Enquête sur la sorcellerie dans le bocage » (Normandie), qui dit en quelque sorte : « Décidons une fois pour toute d’appeler un chat un chat, et allons voir ce qu’il en est réellement : à quels jeux de pouvoir servent donc les mots, les silences…, les regards…
    J’ai eu la chance de travailler avec cette « grande dame » (qui est toute menue !) pendant huit années. Pardonnez-moi de n’être qu’un autodidacte, j’ai des lacunes, je n’ai pas de formation universitaire… d’ailleurs je n’ai pas le Bac ! Mais je suis curieux de tout, alors… je passe les frontières !

    Merci à Rumbo de toutes ces précisions historiques qui nous rappellent à quel point les Américains sont prédateurs, et comment même les Européens qui se prétendent vertueux, se préoccupent en réalité fort peu du point de vue des peuples spoliés. Peut-être reviendrai-je sur ce sujet, pour vous raconter les propos d’Indiens Navajos, Hopis et Havasu-Baaji sur les Blancs, qui m’ont été tenus là-bas en 2004, peu loin Rumbo de la frontière avec le Mexique ?

  11. […] écrit dans un commentaire à L’analyse des mythes : « Ton propos, et souvent tes écrits, m’évoquent parfois le style râpeux de Jeanne […]

  12. Avatar de Guy
    Guy

    @ Benoit

    “Décidons une fois pour toute d’appeler un chat un chat, et allons voir ce qu’il en est réellement : à quels jeux de pouvoir servent donc les mots, les silences…, les regards… »

    Mon entendement du « monde » s’est précisé sous Carl Jung qui à mon sens est le cartographe de la psyché collective ou universelle, c’est aujourd’hui la perspective que je me donne sur l’époque qui nous intéresse.

    Quelque soient les angles sous lesquels nous observons la pierre « philosophale », finance, économie, sociologie, écologie, histoire… celle-ci ne se présente globalement à l’entendement que sous la psyché, l’homme est un être psychique, son environnement est une émanation ou un fait de la psyché et rien ne se propose de façon globale à la conscience périphérique hors de cette approche.

    Dans le bouddhisme, ce qu’on appelle le « vide » des phénomènes, consiste à réaliser que des phénomènes (comme la souffrance, le monde extérieur, et même, et surtout, nous-mêmes) n’ont aucune valeur intrinsèque indépendante, en d’autres termes, une existence séparée de la conscience qui l’expérimente. Cette expérience du monde est analogue à celle vécue dans un rêve, c’est-à-dire que la manifestation du rêve (la scène, les rôles, les acteurs) n’est pas distincte de l’esprit qui est à ce rêve. Ce que le bouddhisme appelle la vacuité est exactement ce que la physique quantique a découvert, c’est-à-dire, la réalisation que nous ne pouvons pas séparer notre observation, de l’univers que nous observons.

    Notre observation de l’univers altère indéniablement l’univers que nous observons, l’observateur est l’observé, ll est tout à fait impensable (dans la mesure où « ça n’a pas de sens », empiriquement parlant) de parler d’un univers existant séparé de nous où nous existerions indépendamment de celui-ci. Tout comme dans un rêve, le monde extérieur est une réflexion « non locale » le rêvé est l’expression de ce qui se passe dans le rêveur et le rêve retourne rétroactivement au rêveur comme un miroir, les deux sont indissociable et sont une seule et même chose.

    Bref, au delà de ta perception qui a nécessairement ses couleurs, (c’est définitivement un signe de santé d’avoir des couleurs, peu de gens peuvent en dire autant, c’est ce que Jung identifie comme le processus d’individuation, ce qui n’est absolument pas à confondre avec « individualisme ») ce que tu relates de ton expérience aux État-Unis est une perception digne d’intérêt (un fait), tu n’es pas le seul à rêver l’envers du « rêve américain ». En tant que participant de la psyché globale, tu est un miroir à propriétés spécifiques qui retourne une image du « rêve américain » incluant les contradictions qui le caractérisent.

    La « psyché collective » s’offre une avenue à travers ton expérience de celle-ci, questionner ton interprétation est inutile voir même contre-productif, la seule chose qui importe c’est d’être conscient de la vague, pour surfer adéquatement sur la psyché collective, rien d’autre…

  13. Avatar de Benoit
  14. Avatar de Guy
    Guy

    Bref le « rêve américain » est un mythe parmi d’autres, Jung dirait un archétype ou un phénomène émergeant de la psyché collective, domaine ou nous nageons tous comme des poissons rouges dans l’eau d’un bocal, le processus d’individuation autorise une mesure de recul, mais ça ne fera jamais d’un poisson rouge un quadrupède marchant sur la terre ferme car le lieu de l’homme c’est la psyché, ça permet toutefois de réaliser sur le plan individuel, que nous sommes qu’une itération fractale d’un phénomène qui dépasse les frontières de notre « moi ».

    Le subterfuge du surfeur n’est pas d’échapper à la vaque ni de la dominer, mais plutôt de faire corps avec elle, de la conscientiser tout à fait en tant qu’expérience immédiate, avec ce qu’elle comporte d’avantages et de dangers.

    En tant que mythe, « le rêve américain » à son antithèse, « le cauchemar américain » (l’ombre), du point de vue de la psyché, les deux sont indissociables et sont intégrés dans une seule et même vaque, il n’y a pas de lumière sans ombre, le problème de certains est de dissocier les deux aspect d’un même phénomène, le surfeur quant à lui compose aussi bien avec l’un qu’avec l’autre, ultimement, il a conscience aussi d’être la vaque.

    Bref, de grandes phrase pour parler de choses simples, les Indiens d’Amérique formés à l’université de la vie, avaient tout vu il y a des lustres, pour eux, le tsunami est déjà passé, nous homme blanc, sommes toujours à l’attendre, sans comprendre que nous sommes le tsunami…

  15. Avatar de Guy
    Guy

    Regardez mes frères, le printemps est venu, la terre a reçu les baisers du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour. Chaque graine est éveillée, et de même, tout animal est en vie. C’est à ce pouvoir mystérieux que nous devons nous aussi notre existence. C’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même nos voisins animaux, autant de droit qu’à nous d’habiter cette terre.

    Cependant écoutez-moi mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race, petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd’hui, elle est devenue tyrannique. Fort étrangement, ils ont dans l’esprit la volonté de cultiver le sol, et l’amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins. Ils défigurent la terre avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme le torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.

    Tatanka Yotanka, ou Sitting Bull, grand chef Sioux

    Nous le savons: la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre.

    L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même.

    Seattle, chef indien Suquamish

    Le baccalauréat est le certificat que donne l’Etat et qui atteste à tous que le jeune Untel ne sait absolument rien faire.

    Paul Valéry

  16. Avatar de Guy
    Guy

    J’assiste avec tristesse au déclin de notre noble race. Nos pères étaient forts et leur pouvoir s’étendait sur tout le continent américain. Mais nous avons été réduits et brisés par la ruse et la rapacité de la race à peau blanche. Nous sommes maintenant obligés de solliciter, comme une aumône, le droit de vivre sur notre propre terre, de cultiver nos propres terres, de boire nos propres sources.

    Il y a de nombreux hivers, nos sages ancêtres ont prédit qu’un grand monstre aux yeux blancs viendrait de l’Est, et qu’au fur et à mesure qu’il avancerait il dévorerait la terre. Ce monstre, c’est la race blanche, et la prédiction est proche de son accomplissement.

    O-no’-sa, chef indien

  17. Avatar de Guy
    Guy

    Concernant cette citation de Paul Valery, je crois qu’il est important de l’assortir de celle qui suit pour la mettre en contexte.

    Le baccalauréat est le certificat que donne l’Etat et qui atteste à tous que le jeune Untel ne sait absolument rien faire.

    Paul Valéry

    Je suis allé à l’école des hommes blancs. J’y ai appris à lire leurs livres de classe, les journaux et la bible. Mais j’ai découvert à temps que cela n’était pas suffisant. Les peuples civilisés dépendent beaucoup trop de la page imprimée. Je me tournai vers le livre du Grand Esprit qui est l’ensemble de sa création. Vous pouvez lire une grande partie de ce livre en étudiant la nature.

    Si vous preniez tous vos livres et les étendez sous le soleil, en laissant pendant quelque temps la pluie, la neige et les insectes accomplir leur oeuvre, il n’en restera plus rien. Mais le Grand Esprit nous a fourni la possibilité, à vous et à moi, d’étudier à l’université de la nature les forêts, les rivières, les montagnes, et les animaux dont nous faisons partie.

    Tatanga Mani (ou Walking Buffalo), indien Stoney (Canada)

  18. Avatar de Benoit
    Benoit

    Guy,

    Les larmes me coulent des yeux en lisant ces phrases, tellement elles sont …
    Merci.

    Que de fois ai-je eu honte d’être né Blanc parmi les Blancs…, sur la route de Flagstaff qui mène à la réserve Navajo…, sur les rives du Nil à Louxor, devant les tombes profanées…, sur les berges du Mékong…, dans une haute vallée enneigée de l’Atlas marocain…, et même enfant, dans ma famille en fin de repas, la honte a souvent été ma compagne.

    Mes cris ou mes prières n’y ont rien fait.

  19. Avatar de Guy
    Guy

    @ Benoit

    Console toi, le « peau rouge » n’a pas de couleur, pas plus que « l’homme blanc » par ailleurs, c’est une condition d’esprit ou de coeur, à preuve, lorsque les colons français ont débarqués en « Nouvelle-France », plusieurs d’entre eux ont adopté le mode de vie des peaux rouges, plusieurs ont épousés des amérindiennes ou sont devenus « coureur des bois », ce fait, un peu de sang amérindien circule dans la francophonie du Québec, les européens français qui ont colonisé l’Amérique ont été capable d’une mesure de respect et de considération pour la culture autochtone, ce ne fut pas le cas des Anglo-Saxons et des Espagnols qui eux ont débarqués en Amérique du Sud.

    Neanmoins, parmi les Anglo-Saxons l’auteur Grey Owl (Archibald Stansfeld Belaney) s’est nettement démarqué… http://en.wikipedia.org/wiki/Grey_Owl

    Quoiqu’il en soit, tout n’est pas perdu, la notion de « terre sacrée » survit quelque part dans la psyché globale, à nous de la manifester.

    Quant à « l’homme blanc » Paul Levy dit ce qui suit:

    « Lorsque nous nous réveillerons, j’imagine, qu’il sera absolument incompréhensible que des personnes qui étaient liées entre elles comme les parties d’un ensemble plus vaste et de ce fait véritablement « Un » ont cherchées à se détruire les unes les autres. Ceci apparaîtra comme si elles souffraient d’une forme de sida psychique, une espèce de maladie auto-immune de la psyché d’envergure planétaire. Dans une maladie auto-immune, le système immunitaire s’attaque à l’organisme même qu’il tente de protéger, c’est un processus de survie qui en vient à détruire la vie, en fin de compte, l’organisme se détruit lui-même. De fait, nous n’en sommes pas seulement à nous détruire les uns les autres, mais nous nous auto-détruisons en détruisant la biosphère, ce système immunitaire planétaire dont nous dépendons tous pour notre survie. Si la planète peut être considérée comme un organisme et les personnes considérées comme des cellules de cet l’organisme, c’est comme si ces cellules sont devenus cancéreuses ou parasitaires, elles se tournent contre elle-même, détruisant l’organisme tout entier dont ils sont eux-mêmes partie. C’est comme si notre espèce était actuellement le théâtre d’un rituel de suicide de masse à l’échelle mondiale. »

    « Ce qui se passe dans notre monde n’est pas « comme » une psychose collective, ce n’est rien d’autre qu’une psychose collective. Regardez comment nous investissons nos énergies. Nous sommes à investir nos ressources dans des engins de destruction massive afin de nous « protéger », et nous nous détruisons littéralement nous-mêmes dans le processus. Nous sommes précisément à alimenter et soutenir notre propre génocide. Et les gens me demandent ce qui me fait penser qu’il y a une psychose collective en cours ! »

    Ou cette psychose nous conduira t’elle ?

  20. Avatar de Valéry Deniau
    Valéry Deniau

    Plus d’homme à la moto – Edith Piaf

  21. Avatar de Camille

    Ne soyez pas vulnérable, Benoît, votre sensibilité vous honore! Et j’aime répondre à des textes comme les vôtres…
    Merci pour votre sensibilité, pour votre courage!
    Bien à vous, vous n’êtes pas seul et séchez vos larmes!
    Je vous accompagne.

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