Billet invité. À propos de Paul Jorion : « Nous nous débarrassons du travail de manière massive ».
Il est grand temps de nous préoccuper de nos « petits frères les robots », appelés à nous remplacer dans tous les domaines : transport, industrie, logistique, agriculture, santé, loisir, défense, éducation, assistance bienveillante.
À ce stade, les plus optimistes considèrent que l’Humain y trouvera un champ de liberté pour réaliser pleinement sa vie.
À ce jour, c’est encore la compétition du salaire le plus bas qui décide qui doit vivre ou mourir.
Pendant ce temps, logiciels et robots s’installent dans les coulisses alors que nous manifestons pour quelques euros de plus ou de moins, ce qui permet à la machine à concentrer la richesse de continuer à tourner, avant que le rideau ne se lève.
Quand le rideau sera levé, alors, nous découvrirons que la machine à concentrer la richesse peut tourner sans nous.
Nous serons sidérés, nos smartphones à la main qui ne veulent plus rien dire parce que nous n’aurons plus de travail donc plus d’argent pour acheter le droit de vivre.
Et de cela, nous n’en parlons pas ou très peu, parce que difficile d’imaginer qu’un jour viendra où un robot sera plus utile parce que plus rentable qu’un humain.
C’est la Robolution, il faudra s’y faire, au même titre que la révolution verte, censée assurer la sécurité alimentaire et fortement diminuer la faim dans le monde.
Si la révolution verte est réputée avoir permis des rendements avec profits exponentiels qui ont fait sa gloire, et d’éviter des famines, avec pour résultat depuis les années 1960 une croissance démographique de la population mondiale sans précédent, il n’est pas sûr qu’il en soit ainsi dans les prochaines décennies au vu de la dégradation des sols et de la perte de la biodiversité, faute des pesticides.
Ainsi, tout comme la révolution verte, la Robolution que nous pressentons avec pragmatisme comme une inéluctable destruction inéluctable massive des emplois (cf. votre vidéo), la Robolution nous est présentée au contraire, comme le clame notre ministre du redressement productif Arnaud Montebourg : « La robotique ne tue pas l’emploi, elle développe l’emploi », et pour preuve affirme Bruno Bonnel, directeur de Robopolis : « Les pays les plus robotisés sont ceux qui ont le plus préservé d’emplois dans l’industrie ». De plus, en raison des gains de compétitivité qu’elle peut offrir, « La robotisation est la meilleure arme contre la délocalisation ».
Si l’optimisme de ceux qui fabriquent et vendent les robots est bien compréhensible, l’inquiétude de ceux qui auront à obéir aux robots jusqu’à être éliminés par eux l’est tout autant.
Mais, il n’est pas de bon ton de faire les rabat-joie, au risque de passer pour des arriérés en ces temps de servitude involontaire.
Mais auparavant, un petit coup de Crime et Châtiment pour changer d’air, et replonger ensuite dans le sujet avec un…